mardi 9 juillet 2019

Jean-Charles-Pierre Lenoir (1732-1807), injustement calomnié

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Plan Turgot

Descendant d’un marchand de toile, qui vivait à Paris au milieu du XVIIe siècle, sur la paroisse Saint-Leu-Saint-Gilles, rue Saint-Denis [Ier], centre du commerce de la draperie, des soieries, des dentelles et de la mercerie, Jean-Charles-Pierre Lenoir est né le mercredi 10 décembre 1732, rue des Fossés-Montmartre [partie de la rue d’Aboukir, entre la place des Victoires et la rue Montmartre, IIe], et fut baptisé le même jour en l’église Saint-Eustache, rue Rambuteau [Ier].

Le Grand Châtelet de Paris (1800)

Son père, Jean-Charles-Joseph Lenoir (1687-1754), conseiller du Roi en ses Conseils, lieutenant particulier au Châtelet de Paris [Ier, place du Châtelet, détruit en 1802], demeurant alors rue du Roi de Sicile [IVe], paroisse Sant-Gervais, avait épousé, en l’église Saint-Germain de Pantin [Seine-Saint-Denis], le 20 janvier 1728, Marie-Anne Lenoir (1708-1787), demeurant alors rue des Fossés-Montmartre, paroisse Saint-Eustache, d’une famille différente de la sienne, originaire de Sancerre [Cher], fille de Guillaume Lenoir (1683-1731), seigneur de Cindré [Allier], receveur général des finances à Alençon [Orne] et l’un des fermiers généraux de Sa Majesté, et de Anne Baugy (1684-1726).


Jean-Charles-Joseph Lenoir avait hérité de son père, Jean-Charles Lenoir (1647-1724), marchand de soie dans la rue de la Vieille-Monnaie [IVe, supprimé par le boulevard Sébastopol], voisine de la rue Saint-Denis, la charge anoblissante de secrétaire du Roi qu’il avait achetée en 1709, changeant ainsi le cours de l’histoire de sa descendance.

Portrait de Jean-Charles-Pierre Lenoir
Attribué à J.-B. Greuze
Musée de la Police

Après des études au célèbre collège de Louis-le-Grand, rue Saint-Jacques [Ve], Jean-Charles-Pierre Lenoir conquit sa licence en droit à la Faculté, rue Jean-de-Beauvais [Ve]. Le 27 mars de cette même année 1752, son père lui acheta une charge de conseiller au Châtelet. Après la mort de son père, arrivée le 23 avril 1754, il lui succéda dans sa place de lieutenant particulier au Châtelet.

Le 27 avril 1757, en l’église Saint-Merry [IVe], il épousa Marie-Nicole Denis (1736-1762), fille d’un marchand épicier parisien, et s’établit rue des Saints-Pères, au faubourg Saint-Germain [VIIe].

Le 9 décembre 1759, il acquit la charge de lieutenant criminel et déménagea rue de Paradis [partie de la rue des Francs Bourgeois, entre la rue Vieille-du-Temple et la rue des Archives, IVe], 


puis, en 1760, rue d’Anjou, au Marais [partie de la rue Pastourelle, entre la rue des Archives et la rue Charlot, IIIe], maison qu’il louait 2.200 livres par an à Charles Marnays de Saint-André, comte de Vercel.
Son épouse mourut prématurément, le 16 novembre 1762, laissant une fille unique, Anne-Pauline, baptisée le 31 octobre 1760 en l’église Saint-Jean-en-Grève [IVe, détruite en 1800]. L’inventaire des biens des époux fut fait le 6 décembre 1762 :

« Cette demeure possédait de nombreuses pièces. Dans celle du rez-de-chaussée, servant de salle d’audience, fort bien meublée, nous relevons un bureau “ de bois plaqué de divers couleurs, mains, entrées et ornements de cuivre ” ; un écritoire en maroquin noir ; douze fauteuils de bois de noyer recouverts de velours d’Utrecht rouge ; une tapisserie de damas rouge, encadrée par une baguette de bois sculpté doré ; une bibliothèque en bois de chêne, etc… Les meubles du salon “ de plain-pied ” ayant vue sur le jardin sont remarquables : secrétaire “ marqueté façon de Iacque, orné de cuivre, contour d’or ” ; deux “ chiffonniers ” en “ bois plaqué et marqueté ” ; un canapé “ de trois places ” ; six fauteuils et une bergère “ de bois sculpté et doré ” couverts de damas rouge ; un lustre “ monté en forme de lanterne à cinq pans, en cuivre doré, garni de ses verres en forme de cristal ” ; une pendule “ sonnante en forme d’oignon, faite par Louis Monnoye, dans sa boete de cuivre, contour d’or ”, etc… Pour infirmer les mensonges des contemporains qui prétendaient que Le Noir ne savait pas lire, disons que sa bibliothèque se composait en 1762 de 931 volumes. On y relève le Traité des criées, les Coutumes de Normandie et de Paris, le Code criminel, les Ordonnances de Néron, les Lettres et Mémoires de Madame de Maintenon, l’Histoire des Juifs, les œuvres de Tite-Live, celles de Marot et de Rabelais, etc… Le testament de Marie-Nicole Denis (13 novembre 1762, étude CXII, liasse 727) permet de connaître le nombreux personnel attaché au ménage Le Noir : la demoiselle Le Roy, femme de chambre de Marie-Nicole Denis ; Ambault, valet de chambre de Le Noir ; Janneton, cuisinière de Marie-Nicole Denis ; Picard et Duplessis, premier et second laquais de Le Noir ; la demoiselle Edmée, gouvernante de la future épouse de Boula de Nanteuil ; Lanois et Neuville, premier et second laquais Mme Le Noir ; Duval et Fribourg, respectivement cocher de Le Noir et de son épouse ; Millet, portier, etc… » [sic]
(Henri Diné. « Un intendant de Poitiers sous Louis XVI. Boula de Nanteuil ». In Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest et des Musées de Poitiers. Poitiers, 3e trimestre de 1962, p. 554-555, n. 120)

Hôtel de Mesmes (1838)
  
Le 17 juillet 1765, il acquit l’office de maître des requêtes pour 100.000 livres et occupa alors, en location, un appartement de l’hôtel de Mesmes, 71 rue Sainte-Avoye [62 rue du Temple, IIIe, entre les rues de Braque et des Blancs-Manteaux, détruit en 1838 par la rue de Rambuteau], qu’il quitta en 1770 pour un quartier plus aéré, vers l’extrémité de la rue de Richelieu [IIe], non loin du boulevard.

En 1766, il fut le rapporteur de la commission chargée d’enquêter sur la fronde parlementaire dirigée par Louis-René de Caradeuc de La Chalotais (1701-1785), procureur général du Parlement de Bretagne, à Rennes [Ille-et-Vilaine], et fut considéré alors, à tort, comme un fourrier du despotisme. Président au Grand Conseil le 3 janvier 1768, il fut chargé en 1772 d’appliquer la réforme Maupeou à Aix-en-Provence [Bouches-du-Rhône].


Le 25 août 1774, il venait d’être nommé à l’intendance de Limoges [Haute-Vienne], lorsque Antoine de Sartine (1729-1801), devenu ministre de la Marine, le désigna pour lui succéder dans la place de lieutenant-général de police. 
Il s’installa, avec une partie de ses bureaux, dans l’hôtel Desmarets, 20 rue Neuve-Saint-Augustin [16 rue Saint-Augustin, IIe, détruit par le coin de la rue de Choiseul].
En mai 1775, Turgot, le trouvant en opposition avec les principes qu’il cherchait à établir, mit à la police Joseph d’Albert (1721-1790), qui partageait ses opinions.
Conseiller d’État le 23 août 1775, Lenoir fut chargé de restaurer le Parlement de Pau [Pyrénées-Atlantiques].


La lieutenance-générale de police lui fut rendue le 17 juin 1776, Turgot n’étant plus ministre depuis le 12 mai. 


En 1780, Lenoir acquit, au nom du Roi, un hôtel de la rue Neuve-des-Capucines [20 rue des Capucines, IIe, détruit en 1854 par la rue Volney], tout auprès du boulevard, qui devint l’hôtel de la lieutenance de police.
Il s’occupa en particulier des hôpitaux, des prisons et des approvisionnements de Paris. 


On lui doit également l’établissement de l’École de boulangerie ; les travaux établis et les salaires accordés aux pauvres des paroisses, dans les hôpitaux et aux prisonniers ; 


Mont-de-Piété
16 rue des Blancs-Manteaux [IVe]

l’établissement du Mont-de-Piété ; 

La Halle au blé et l'église Saint-Eustache (1845)

les couvertures de la Halle au blé et de celle aux toiles ; l’illumination sur la route de Versailles ; les secours urgents aux noyés, blessés et asphyxiés, tant pour le pansement que pour le transport dans les hôpitaux ; la suppression des vaisseaux de cuivre des laitières et des comptoirs de plomb des marchands de vins ; 

Cimetière des Saints-Innocents (1750)

la suppression du cimetière des Innocents et les précautions pour arrêter les effets du méphitisme ; les constructions des halles aux veaux, aux cuirs et à la marée ; le rétablissement de piliers dans les carrières ; la distribution de plus de 300.000 livres en pain, bois et argent aux gens occupés à casser les glaces pendant l’hiver rigoureux de 1784 ; 


l’illumination sans cessation dans la capitale.            

Si Lenoir aimait se détendre au spectacle d’une comédie ou à l’Opéra, aucun lieu ne le lui permettait mieux que sa bibliothèque, dont il fit faire le catalogue : 



Catalogue des livres qui composent la bibliothèque de M. Le Noir. Conseiller d’État, lieutenant-général de police (Paris, Imprimerie de Valade, 1782, in-4, [2]-V-[3]-161-[1 bl.] p., 1.307 titres), dont Théologie [88 titres = 6,73 %], Jurisprudence [190 titres = 14,53 %], Sciences et Arts [102 titres = 7,80 %], Politique [47 titres = 3,59 %], Métaphysique [184 titres = 14,07 %], Belles Lettres [25 titres = 1,91 %], Rhétorique [346 titres = 26,47 %], Histoire [325 titres = 24,86 %].

« Le catalogue des livres qui la composaient a été imprimé en 1782 par Valade, imprimeur-libraire de Mgr le lieutenant général de police. En quelques lignes de dédicace, Valade affirme “ qu’il n’y a pas une lettre qui ne soit placée par la main de la reconnaissance, de l’attachement et du respect.”. Suivent soixante et une pages in-quarto qui témoignent de l’éclectisme intellectuel du possesseur de ces livres. Le catalogue est divisé en neuf parties : Théologie, subdivisée en douze chapitres couvrant dix pages, Jurisprudence (quatorze chapitres, dix-neuf pages), Sciences et Arts (trois chapitres, sept pages), Politique (un chapitre, trois pages), Métaphysique (quatorze chapitres, dix-sept pages), Belles-Lettres (deux chapitres, trois pages), Rhétorique (treize chapitres, vingt-cinq pages), Histoire (trois chapitres, trois pages), et Histoire ecclésiastique (dix chapitres, vingt pages). A la fin de chaque chapitre, des blancs sont ménagés pour permettre d’ajouter les nouvelles acquisitions. A la droite de chaque page, deux colonnes, portant en tête les rubriques “ Armoire ” et “ Tablette ”, attendent les lettres ou les numéros de classement des ouvrages. Les trente-deux dernières pages du catalogue énumèrent toutes les brochures mises en liasses par ordre alphabétique ; beaucoup étaient d’autant plus précieuses qu’elles provenaient des saisies faites par la police. Les archives de la Bastille conservent plusieurs lettres au major de la forteresse, où le magistrat laisse la plume au bibliophile : en 1775, il demandait un des trois exemplaires d’un ouvrage intitulé : Les deux Règnes, en 1784 un pamphlet sur l’Administration provinciale et la F… tromanie. “ M. Le Noir, notait le major, est venu à la Bastille le jeudi 17 juillet 1775, et on lui remet les Trois Pucelles.”
La bibliothèque du chef de la police avait d’autres occasions de s’enrichir sans frais. Il était d’usage de lui faire hommage d’un exemplaire de tout ouvrage nouvellement paru, en même temps qu’au garde des Sceaux et au censeur. Souvent, pour s’assurer les bonnes grâces d’un si puissant personnage, l’éditeur le revêtait d’une riche reliure de maroquin grenat ou vert ; sur chacun des plats, les armes très bourgeoises des Le Noir [D’azur au chevron d’or, accompagné en chef de deux têtes de maure affrontées de sable, bandées d’argent, et en pointe d’une grappe de raisin au naturel, feuillée de sinople] étaient frappées en or, surmontées d’une couronne ducale [i.e. couronne de marquis], à moins qu’un peintre miniaturiste n’ait pris soin de les colorier à la gouache sur un fragment de parchemin inséré dans le cuir. Le Manuel de l’amateur de reliures armoriées n’a pas relevé moins de seize modèles différents de fers à dorer. 

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Photographies Eric Zink

Il faut toutefois enlever au lieutenant de police l’attribution que lui font sans raison ses auteurs de trois marques aux armes de Le Noir de Cindré 

O.H.R.
Photographie Eric Zink

(d’or au chevron d’azur, accompagné en chef de deux étoiles du même et en pointe d’une tête de more de sable, tortillée d’argent), poussées sur des volumes datés de 1754, 1767 ou 1768, c’est-à-dire à une époque où personne ne songeait à de telles libéralités envers un jeune magistrat.
Charles Nodier possédait un exemplaire du catalogue Le Noir et, cédant à la faiblesse des collectionneurs à l’égard de leurs trésors, il aimait à y voir “ le plus rare des livres ”. Toutefois, Jules Taschereau ne manque pas de signaler l’existence d’autres exemplaires aux mains de Renouard, de Beuchot, de Barbier. Celui de la Bibliothèque nationale renferme de nombreuses additions et quelques corrections au bas des pages ; il semble qu’on soit en présence d’une épreuve mise à jour par l’imprimeur. » [sic]
(Comte Maxime de Sars. Le Noir, lieutenant de police, 1732-1807. Paris, Hachette, 1948, p. 176-178)

Château de Trilbardou (1883)

Le 8 février 1783, Lenoir fit l’acquisition des seigneuries Seine-et-Marnaises de Trilbardou, Charmentray et Bois-Garnier, puis de celle de Vignely, le 10 décembre 1785. Le premier soin de Lenoir fut de raser le vieux château de Trilbardou, appelé la « maison des Olivettes », pour en faire construire un autre, sur les bords de la Marne, par l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813). La construction demanda trois ans, quand Lenoir dut bientôt prendre le chemin de l’exil : ses quatre seigneuries furent vendues, le 20 mars 1790, au banquier parisien Jean Dupont (1732-1819). En 1883, l’aspect du château fut transformé, en l’habillant d’une construction d’inspiration Louis XIII, dont les murs furent juxtaposés en grande partie à ceux de l’ancienne construction.

Le 4 avril 1784, Lenoir fut autorisé à acquérir la charge de bibliothécaire du Roi. Pendant un an, Lenoir cumula sa charge de magistrat avec le poste de bibliothécaire du Roi, avant d’être congédié de la police. Lenoir attribua à la Reine son départ. Il habita alors l’hôtel de Nevers, à l’angla de la rue Neuve-des-Petits-Champs [rue des Petits-Champs, IIe, partiellement détruit en 1869] et de la rue de Richelieu, où avait été installée la Bibliothèque royale en 1721. En 1787, le Roi lui donna la présidence de la commission des finances.
Entre l’hostilité du baron de Breteuil (1730-1807), secrétaire d’État de la Maison du Roi, une campagne de calomnies et un personnel rebelle, il échoua dans sa tentative de réforme, 

Projet pour la Bibliothèque (Boullée, 1785)

de même que les dessins de l’architecte Étienne-Louis Boullée (1728-1799), auxquels il adhéra pour la rénovation du dépôt, restèrent dans leurs cartons.

Fuyant la Révolution, Lenoir émigra en Suisse et arriva à Genève le 19 octobre 1789. Il démissionna de la charge de la Bibliothèque du Roi au mois de décembre 1789. L’année suivante, il quitta Genève pour Versoix, puis Ferney, Berne et Frauenfeld. 


À Soleure, résidence habituelle des ambassadeurs de France, il fit la connaissance de Sophie-Élisabeth Huguenin (1746-1830), veuve du vicomte Gratien-Jean-Baptiste-Louis de Flavigny (1740-1783), qu’il épousa en la collégiale Saint-Nicolas de Fribourg [cathédrale en 1924], le 23 février 1797.

Lorsque les événements le permirent, Lenoir revint à Paris, au mois de novembre 1801. Ruiné par la Révolution, il obtint en 1805, sur le Mont-de-Piété, dont il avait été le fondateur, une pension annuelle de 4.000 francs, qui désormais fut son unique ressource. Après avoir résidé 17 rue des Bons-Enfants, 

Plan de Turgot

il partagea sa vie entre son appartement du 20 rue Saint-Marc 

Vestiges du château de Crosne (XIXe siècle)

et sa maison de campagne, à Crosne [Essonne], qu’il acheta le 29 germinal An XI [19 avril 1803], conjointement avec un nommé Perrin, à la complaisance sans bornes, qui paya de suite la totalité du prix de 12.000 francs :

« Située en face du ci-devant château, on y pénètre par une porte cochère qui laisse apercevoir trois corps de bâtiments. Le premier, dit le bâtiment vieux, possède huit pièces distribuées sur le rez-de-chaussée et les deux étages ; il a même un donjon. Le second bâtiment, “ dit le bâtiment neuf, est composé au rez-de-chaussée d’une remise, écurie, cuisine, salle-à-manger et une serre ; au premier étage, cinq pièces et lieux à l’anglaise, comble au-dessus ”. Le dernier bâtiment sert de logement au jardinier.
Un grand jardin, séparé de la cour par une grille de fer, d’une contenance de quatre arpents, et trois pièces de terre, constitueront le parc de l’ancien émigré. »
(Henri Diné. Ibid., p. 556)

Jean-Charles-Pierre Lenoir mourut le mardi 17 novembre 1807, à dix heures du soir, dans sa demeure parisienne, et fut inhumé au cimetière du Calvaire, à Montmartre [XVIIIe], contigu à l’église Saint-Pierre. Sa sépulture a disparu. À la requête de son petit-fils Antoine-Charles-Auguste Boula de Nanteuil (1778-1856), on procéda, le 24 novembre 1807, à l’évaluation de ses biens :

« Le mobilier du défunt ne se composait que de trois pièces : une console en bois d’acajou, un secrétaire et un fauteuil qui furent estimés 100 francs. Les 520 volumes de sa bibliothèque, dont beaucoup étaient dépareillés, furent prisés 550 francs. Sa garde-robe était dans un tel état de vétusté qu’on pensa n’en retirer que 250 francs. Huit rasoirs à manche d’écaille furent estimés 6 francs, et le seul bijou que la veuve présenta comme ayant appartenu à Le Noir était une montre à timbre, dans sa boîte d’or, qu’on évalua 150 francs. »
(Henri Diné. Ibid., p. 559-560)

Sophie-Élisabeth Huguenin décéda le 18 mars 1830, rue Duphot [Ier], et fut inhumée au cimetière de Montmartre.

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