lundi 25 mars 2024

La Bibliothèque de Sarah Bernhardt (1844-1923), « la reine de la plaine Monceau »

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine

Sarah Bernhardt dans le rôle de Jeanne d’Arc (1914)

La tragédienne Sarah Bernhardt a toujours donné des renseignements vagues ou contradictoires sur sa vie et ses origines.



Le 25 octobre 1944, à la lumière des informations dont on disposait alors, une plaque mentionnant sa naissance - le 25 octobre 1844 - fut apposée au 5 rue de l’École-de-Médecine [VIe] : la date et le lieu de naissance seraient erronés.

Les registres d’état civil de Paris ont brûlé en 1871 lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville par les communards. 

Grand Plan de Paris illustré (1861)

Place de l'Ecole-de-Médecine. L'entrée de la rue de l'Observance est au premier plan, à droite.
Frédéric Martens. Principales vues de Paris et de ses Environs. Paris, Rittner et Goupit, 1832

On a retrouvé, dans le Minutier central de Paris, un extrait d’acte de naissance de Sarah Bernhardt daté du 2 juillet 1857 – avant l’incendie - indiquant qu’elle était née le 22 octobre 1844 chez la sage-femme Charlotte-Clémence Collé, au 5 place de l’École-de-Médecine [VIe, détruit en 1902], et que sa mère, Julie Bernardt, lui avait donné alors le prénom de Rosine. Sarah Bernhardt fut baptisée en l’église Saint-Louis de Versailles [Yvelines] le 21 mai 1856 sous les prénoms de Sara [sic]-Marie-Henriette, fille de Édouard Bernhardt et de Judith Van Hard [Hélène-Claire Richard et Danièle Prévost. « Le Père de Sarah Bernhardt, une énigme enfin résolue ». In Les Cahiers de la Société historique et archéologique des VIIIe et XVIIe arrondissements, n° 161, septembre 2022].

Le problème du lieu de naissance n’est pas résolu, car le numéro 5 de la place de l’École-de-Médecine n’a pas existé.   

En effet, le nom de « place de l’École-de-Médecine » fut donné à l’espace qui fut libéré en 1795 par la démolition de l’église du couvent des Cordeliers, à l’entrée de la rue de l’Observance [rue Antoine Dubois], entre les numéros 15 et 23 de la rue. 


 

Rosine ou Sara Bernardt, dite « Sarah Bernhardt », est née hors mariage, à Paris [VIe], rue de l’École de Médecine, le 22 octobre 1844.    

Petite-fille de François-Louis-Édouard Viel (1797-1839), marchand drapier à Montivilliers [Seine-Maritime], rue Royale [rue Léon Gambetta], et de Françoise-Florence Courché (1788-1863), mariés le 30 septembre 1818.

Fille de Édouard-Gustave Viel, né à Montivilliers le 8 juin 1819, avoué auprès du tribunal civil du Havre [Seine-Maritime], « la coqueluche et la terreur des femmes de son pays », condamné pour escroquerie en 1855 et mort à Pise [Italie] le 18 mai 1857, et de Judith Bernardt, née en 1825 à Amsterdam [Pays-Bas] et décédée le 6 janvier 1876, 99 rue Neuve des Mathurins, à Paris [VIIIe]. À son décès, Judith Bernardt est dite « Bernhardt », fille de Maurice Bernhardt et de Jeanne Hartman.


 

Au sortir du Conservatoire de musique et de déclamation, installé dans l’hôtel des Menus-Plaisirs, rue du Faubourg Poissonnière [IXe, détruit en 1910], Sarah Bernhardt débuta en 1862 à la Comédie-Française, au Palais-Royal [Ier], puis joua au Théâtre du Gymnase, boulevard Bonne-Nouvelle [Xe], au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, boulevard Saint-Martin [Xe] et au Théâtre de l’Odéon, place de l’Odéon [VIe], où elle se révéla par sa délicieuse création dans Le Passant (1869), de François Coppée.

Elle demeura successivement : 265 rue Saint-Honoré [Ier], chez sa mère ; 11 boulevard Malesherbes [VIIIe], où elle donna naissance à son fils Maurice le 20 décembre 1864 ; rue Duphot [VIIIe] ; 16 rue Auber [IXe] de 1867 à 1869. Son appartement de la rue Auber ayant été dévasté par un incendie le 11 septembre 1869, elle emménagea au 4 rue de Rome [VIIIe] de 1870 à 1874.        

Rentrée à la Comédie-Française en 1872, elle y obtint de brillants succès dans Ruy Blas (1872), de Victor Hugo ; Le Sphinx (1873), d’Octave Feuillet ; Phèdre (1873), de Racine ; La Fille de Roland (1875), de Henri de Bornier ; Rome vaincue (1876), d’Alexandre Parodi ; Hernani (1877), de Victor Hugo. Elle rompit brusquement avec ce théâtre en 1880 et fut condamnée à 100.000 francs de dommages-intérêts, somme qui sera annulée en 1900, faute de paiement. 

En 1876, deux ans avant que le peintre décorateur Guillaume Dubufe (1853-1909) s’installe dans son hôtel particulier, au 45 [aujourd’hui 43] avenue de Villiers [XVIIe], 

37 rue Fortuny, par Alphonse Trimolet (1881)
Coll. Musée Carnavalet

43 avenue de Villiers, par Alphonse Trimolet (1881)
Coll. Musée Carnavalet

Sarah Bernhardt avait fait construire son propre hôtel particulier mitoyen, 37 rue Fortuny et 43 [aujourd’hui 41] avenue de Villiers, à l’angle des deux voies [détruit en 1955]. Pendant dix ans, la comédienne y reçut le Tout-Paris des arts, des lettres et de la politique. Le 5 mai 1885, Sarah Bernhardt dut vendre cet hôtel à la veuve de Cyr-Adolphe Dervillé (1815-1868), propriétaire du 35 rue Fortuny [qui n’a jamais appartenu à Sarah Bernhardt], et s’installa dans un appartement du 15 rue Saint-Georges [IXe] jusqu’en 1887.

Villa à Sainte-Adresse. Photographie Gédé de Le Havre

En 1879, elle fit construire une villa, dite « Château de la Solitude », à Sainte-Adresse [Seine-Maritime], 4 Rue Ernest Hérouard, qu’elle dut revendre en 1883, encore pour des raisons financières.

Elle commença alors une longue série de tournées à l’étranger [Londres, Copenhague, États-Unis, Pérou, Chili, Russie, Australie, Canada] dans l’intervalle desquelles elle créa au Théâtre du Vaudeville, boulevard des Capucines [IXe], Fédora (1882), de Victorien Sardou, et à la Porte-Saint-Martin Théodora (1884) et la Tosca (1887), de Victorien Sardou ; Jeanne d’Arc (1890), de Jules Barbier ; Cléopâtre (1890), de Victorien Sardou.

Devenue en 1893 propriétaire du Théâtre de la Renaissance, boulevard Saint-Martin [Xe], elle y joua Les Rois (1893), de Jules Lemaître ; Izeyl (1894), d’Armand Sylvestre et Eugène Morand ; Gismonda (1894), de Victorien Sardou ; Magda (1895), de Hermann Sudermann ; La Princesse lointaine (1895), d’Edmond Rostand ; Lorenzaccio (1896), d’Alfred de Musset ; La Samaritaine (1897), d’Edmond Rostand ; La Ville morte (1898), de Gabriele d’Annunzio.

Batterie de la Pointe des Poulains. Photographie Benoît Stichelbaut

Pour les vacances d’été, Sarah Bernhardt acheta, sur l’île de Belle-Île-en-Mer [Morbihan], la batterie de la Pointe des Poulains, sur la commune de Port-Philippe [Sauzon], le 11 novembre 1894. À côté, en 1897, elle fit bâtir la villa des « Cinq parties du Monde » pour son fils et un atelier de peintre pour son ami Georges Clairin (1843-1919). Elle fit construire une autre villa identique, la villa « Lysiane », pour loger son gardien et ses amis de passage, et acheta la villa « Hervé », rebaptisée « Simone », pour loger son jardinier. En 1903, elle se porta acquéreur d’une ferme et de pâturages à Calastren [Bangor], pour y pique-niquer avec ses amis. 


En 1909, elle acheta le manoir de Penhoët [détruit en 1944], en face de son domaine, et s’y installa.

Photographie ZeusUpsistos

En 1898 elle loua le Théâtre des Nations, place du Châtelet [IVe], qui devint le Théâtre Sarah Bernhardt. Elle y créa Hamlet (1899), de William Shakespeare ; L’Aiglon (1900), d’Edmond Rostand ; La Sorcière (1903), de Victorien Sardou ; Les Bouffons (1907), de Miguel Zamacoïs ; reprit Angelo (1905), de Victor Hugo.

Douée d’un merveilleux tempérament lyrique, Sarah Bernhardt se plaça au tout premier rang par le charme de sa voix, la pureté de sa diction, ses qualités de plastique et la puissance dramatique de ses créations. Peintre et sculpteur, elle se révéla aussi auteur dramatique avec L’Aveu, drame en un acte en prose (Paris, Paul Ollendorff, 1888) ; Adrienne Lecouvreur, drame en six actes (Paris, Eugène Fasquelle, 1908) ; Un cœur d’homme, pièce en quatre actes (Paris, Eugène Fasquelle, 1911).

Chevalier de la Légion d’honneur en 1914, puis officier en 1921, elle fut amputée de la jambe droite en 1915, pour une tuberculose osseuse du genou. Elle continua néanmoins à paraître sur la scène, dont l’éloigna seule la maladie qui devait l’emporter, une insuffisance rénale aiguë, le 26 mars 1923, en son 

56 boulevard Pereire, le 29 mars 1923

domicile du 56 boulevard Pereire [XVIIe, détruit], qu’elle louait depuis 1887. Ses obsèques eurent lieu en l’église Saint-François-de-Sales le 29 mars : 400.000 personnes furent dans les rues de Paris pour ses funérailles. 


Elle fut inhumée au cimetière du Père Lachaise [44e division].


 

Ses propriétés belliloises furent mises en vente dès juin 1923.


 

Son mobilier fut vendu du lundi 11 au mercredi 13 juin 1923, en 3 vacations, à la Galerie Georges Petit, 8 rue de Sèze [IXe] : Catalogue des tableaux modernes, aquarelles, pastels, dessins, sculptures par Sarah Bernhardt, bijoux de théâtre […], pièces anciennes & orientales […], Objets d’Art, de Curiosité et d’Ameublement, collection de verres de Gallécollection de poupées, sculpturesmarbresterres cuites, Bronzes d’Extrême-Orient & autres, Bronzes d’Ameublement, meubles & sièges, mobilier de salon en tapisserie, tapisseries, dépendant de la succession de Madame Sarah Bernhardt (Paris, F. Lair-Dubreuil et André Benoist ; André Schoeller, G. Falkenberg, Robert Linzeler et G. Guillaume, 1923, in-8, 44 p., 370 lots).

Bibliothèque du 56 boulevard Pereire (1907)

 Sa bibliothèque fut dispersée à l’Hôtel des Commissaires-Priseurs, 9 rue Drouot [IXe] :

 


Du lundi 25 au mercredi 27 juin 1923, salle n° 7 : Bibliothèque de MME Sarah BernhardtPremière partie. Livres anciens. - Théâtre, Pièces du répertoire de Mme Sarah Bernhardt, Auteurs contemporains en éditions originales, Livres modernes illustrés (Paris, L. Giraud-Badin, 1923, in-8, [3]-[1 bl.]-138 p., 543 + 1 double [bis] = 544 lots), dont Livres anciens dans tous les genres [23 lots = 4,22 %], Théâtre [258 lots = 47,42 %], Éditions originales d’auteurs du XIXe siècle et contemporains [198 lots = 36,39 %], Livres modernes illustrés [65 lots = 11,94 %].

Nombreux sont les exemplaires qui portent des envois autographes des auteurs à Sarah Bernhardt et les initiales « S. B. » au dos de la reliure ou sur le premier plat. Quelques exemplaires furent imprimés spécialement au nom de Sarah Bernhardt. 



Peu d’exemplaires ont l’ex-libris de Sarah Bernhardt [6,50 x 4,50 cm], avec le monogramme « SB » et la devise « QUAND MÊME ».

Photographie BnF

 

6. Les Principales Avantures de l’admirable Don Quichotte, représentées en figures par Coypel, Picart Le Romain et autres habiles maîtres. La Haie [sic], Pierre de Hondt, 1746, gr. in-4, 31 fig. par Boucher, Cochin, Coypel, Lebas, Picart et Tremolières, gravées par Fokke, Picart, V. Schley et Tanjé, mar. vert, fil., dos orné, doublé et gardes de moire rouge, 5 fil. int., tr. dor. (Hardy-Mennil). Premier tirage renfermant les figures en belles épreuves avant les numéros. Aux armes et au chiffre du Prince d'Essling, provenant des bibliothèques de F. Garde, H. Grésy et Victorien Sardou. Avec lettre autographe d’Edmond Rostand offrant ce volume à Sarah Bernhardt.



8. Fables nouvelles. La Haye, Et se trouve à Paris, chez Delalain, 1773, 2 vol. pet. in-8, front., fig., vign. et culs-de-lampe par Marillier, veau écaille, fil., le premier plat de chaque vol. portant en lettres dor. « Chambre de lecture », dos ornés, tr. dor. (Rel. anc.). Ex-libris à chaque vol.

Photographie BnF


16. Le Temple de Gnide. Nouvelle Edition, Avec Figures Gravées par N. le Mire, D’après les Dessins de Ch. Eisen. Le Texte Gravé par Droüet. Paris, le Mire, 1772, gr. in-8, mar. r., fil., dos orné, dent. int., tr. dor. (Chambolle-Duru). Ex-libris.



20. Voyage pittoresque ou Description des royaumes de Naples et de Sicile. Paris, [Jean-Baptiste Delafosse], 1781-1786, 4 tomes en 5 vol. in-fol., mar. r., fil., dos ornés, dent. int., tr. dor. (Rel. anc.).

Photographie BnF


23. Le Temple des Muses, orné de LX. tableaux Où sont représentés les Evenemens les plus remarquables de l’Antiquité fabuleuse ; Dessinés & gravés par B. Picart le Romain, & autres habiles Maitres. Amsterdam, Zacharie Chatelain, 1733, in-fol., pl., mar. citron, fil., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Premier tirage, provenant du cabinet de E. Quentin-Bauchart.  

Photographie Librairie Camille Sourget, Paris


29. Œuvres complètes de J. Racine, avec les notes de tous les commentateurs. Édition publiée par L. Aimé-Martin. Paris, Lefèvre, 1820, 6 vol. gr. in-8, gr. pap. vélin, chag. noir, encadr. de filets à froid, dos ornés, fil. à l’int., non rognés (Ginart). Avec portraits ajoutés. Chaque volume est frappé du chiffre du comédien Joseph Samson (1793-1871), premier possesseur, sur les deux plats. Les initiales « S. B. » ont été ajoutées au bas du dos de chaque reliure.



63. La Femme de Claude, pièce en trois actes, précédée d’une préface par Alexandre Dumas Fils. Paris, Michel Lévy Frères, 1873, in-8, mar. blanc, violettes mosaïquées éparpillées au bas du premier plat ; à l’int., encadr. de mar. orné d’un vol de libellules dor. et hirondelles d’argent, doublé et gardes de moire blanc crème, doubles gardes, tr. dor. sur témoins, couverture (Ch. Meunier). Édition spéciale tirée en tout à 31 exemplaires ; celui-ci est un des 5 sur pap. de Chine. Le faux titre porte un envoi autographe en latin d’Alexandre Dumas Fils à Sarah Bernhardt.



88. Alladine et Palomides ; Interieur ; et La Mort de Tintagiles : trois petits drames pour marionnettes par Maurice Maeterlinck. Bruxelles, Edmond Deman, 1894, in-16, demi-rel. vélin blanc, dos orné et chiffre, non rogné, couv. (Franz). Édition originale avec envoi de l’auteur.

Franz Ostermann, dit « Franz », relieur d’origine alsacienne, avait son atelier 80 boulevard Malesherbes depuis 1872, puis 28 rue Ampère à partir de 1902 ; il exerça jusqu’en 1938.



95. Émile Moreau. Le Secret de Saint Louis. Paris, Ch. Delagrave, s. d. [1899], in-4, 12 compositions par Adrien Moreau, vélin blanc, dent., angles des plats et dos fleurdelisés, dent. int., tête dor., non rogné, couv. (Franz). Édition originale, avec envoi autographe.

Photographie Librairie Aparté, Pézenas


107. Amédée Rolland – Nos ancêtres. Tragédie nationale. Paris, Imprimerie de D. Jouaust, 1889, gr. in-8, 11 compositions et allégories de Aug.-Fr. Gorguet gravées sur bois, demi-mar. blanc, fil., dos orné et chiffre, tête dor., non rogné (Franz). Tirage 500 ex. numérotés H. C. Exemplaire au nom de Sarah Bernhardt.



108. Edmond Rostand – Chanteclerc, pièce en quatre actes, en vers. Paris, Eugène Fasquelle, 1910, in-8, mar. blanc, grand coq mosaïqué dans ses teintes naturelles au centre du premier plat, large fleur de coquelicot double épanouie dans les angles, feuilles et tiges formant encadr., sur le second plat, dans un médaillon central Chantecler lançant son appel au soleil levant, rouges fleurs sur les bords ; à l’int., cadre de mar. orné de 5 fil. dor., doublé et gardes d’une riche étoffe de satin blanc semée de grands épis tissés en fils d’or, doubles gardes, têt. dor., non rogné, étui feutré (Franz). Édition originale. Exemplaire sur papier impérial du Japon, imprimé spécialement pour Sarah Bernhardt. Avec envoi autographe.



110. Œuvres complètes illustrées de Edmond Rostand. Illustrations en couleurs et en noir. Paris, Pierre Lafitte et CIE, s. d. [1910], 7 vol. pet. in-4, cart. dos de chag. vert, plats toile, fers spéciaux de l’éditeur.

Photographie Antikvariat Valentinska, Prague


122. Rama. Poeme dramatique par Paul Verola. Illustrations de A : Mucha. Paris, Bibliothèque artistique et littéraire, 1898, in-4, broché. Premier exemplaire sorti des presses et hors numérotage. Avec hommage autographe.



128. Fedra. Tragedia di Gabriele d’Annunzio. Milano, Fratelli Trèves, 1909, in-8, fig. gravées sur bois par Adolphe de Karolis, cartonn. vélin blanc, fil., dos orné et chiffre, dent, int., têt. dor., non rogné, couverture (Franz). Avec envoi autographe.

Photographie Antique Sommer & Sapunaru KG, Munich


131. Faust, Eine Tragödie von Johann Wolfgang von Goethe. Erster Theil. Illustrirt in 50 Compositionen von Alexander Liezen Mayer Mit Ornamenten von Rudolf Seitz. München, Theodor Stroefers Kunstverlag, s. d. [1880], gr. in-4, fig. sur bois et 5 pl. à l’eau-forte, toile rouge, fers spéciaux, tr. dor. (Cartonn. éditeur). Avec un envoi.



134. Umrisse zu Goethe’s Faust, gezeichnet von Retsch. Stuttgart und Tübingen, J. G. Cotta, 1820, in-8 oblong, 26 pl. gravées au trait, cartonn. pap. vert, titre sur pièce rouge (Cartonn. époque). Signature au crayon de Sarah Bernhardt sur un feuillet de garde.



136. The Pictorial Edition of the works of Shakspere. London, Charles Knight an Co, s. d. [1838-1843], 8 vol. gr. in-8, très nombreuses illustrations, mar. rouge, encadr. de dent., dos ornés, dent. int., tr. dor. (Rel. anglaise époque). Ex-libris de Sarah Bernhardt à l’intérieur des volumes ; ses initiales ont été ajoutées au bas du dos des reliures.



143.•Shakespeare’s•Tragedy•of•Hamlet•with•preface•glossary•&•by•Israel•Gollancz•M•A•. London, J. M. Dent and Co, 1899, pet. in-16, mar. de Tanger orange, le premier plat encadré d’un fil. dor., formant aux angles de petits compart. couverts de points dor., dos orné, fil. à l’int., tr. dor. (Rel. anglaise). Le monogramme « S. B. », exécuté en filets et pointillé dor., orne le milieu du premier plat ; la devise « Quand Même » est frappée au-dessous.



152. François Coppée - La Bataille d’Hernani. Poésie Dite par MLLE Sarah Bernhardt A la Comédie-Française, le 25 février 1880. Paris, Alphonse Lemerre, 1880, in-4, en feuilles, sous un carton de papier glacé vert clair, dos de toile, avec attaches. Exemplaire unique, imprimé sur peau de vélin pour Sarah Bernhardt.



171. Victor Hugo – Hernani – Nouvelle Édition – Paris, Calmann-Lévy, 1878, in-8, eau-forte de Chifflart, 100 ex., mar. blanc rosé, fil., grandes initiales S. B. frappées sur le premier plat, dos orné et chiffré, dent. int., doubles gardes, tr. dor. sur témoins (Gruel). Sur pap. Whatman, avec dédicace autographe.



172. Ruy Blas - Drame en cinq actes, en vers. Paris, Michel Lévy Frères, 1872, in-8, 275 ex., eau-forte d’Edmond Morin, mar. rouge jans., initiales S. B. frappées au dos, dent. int., doubles gardes, tr. dor. (Gruel). Avec envoi autographe.



189. Les Graces. Paris, Laurent Prault et Bailly, 1769, in-8, veau brun, marb., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Titre gravé par Moreau, front. par Boucher et 5 fig. de Moreau. Plats revêtus d’une lourde orfèvrerie de fantaisie formant un décor en relief agrafé dans la reliure, composé de feuilles et de grandes fleurs de chardons, modelées en métal argenté, avec semis de gros cabochons d’améthyste sertis de métal, disposés entre les motifs, et de cabochons plus petits posés sur les feuilles et les fleurs, fermoir incrusté d’opales et de turquoises.

Photographie BnF


207. Justinien et la civilisation byzantine au VIE siècle, par Charles Diehl. Paris, Ernest Leroux, 1901, gr. in-8, front. et ill., cartonn. dos et coins vélin blanc, fil., dos orné portant les initiales S. B., têt. dor., ébarbé, couverture (Pierson).



215. Charles Yriarte – Un condottiere au XVE siècle. Rimini. Paris, J. Rothschild, 1882, gr. in-8, 200 dessins, broché. Première édition. Avec lettre autographe d’envoi.

Exemplaire de Sarah Bernhardt. Photographie de François Guillou, Deauville 


225. Journée Sarah Bernhardt. 9 Décembre 1896. [à la fin:] Imprimé par Chamerot et Renouard, in-4, papier vélin glacé, couverture en papier cuir doré, ornée d’une figure modelée d’après Alexandre Charpentier. Livre d’or tiré à 600 ex. numérotés.

Photographie BnF


227. Frédéric Loliée. La Comédie-Française. Histoire de la Maison de Molière de 1658 à 1907. Paris, Lucien Laveur, 1907, gr. in-8, 34 pl. sur cuivre et 200 gravures sur bois, broché.



238. Dans les nuages. Impressions d’une chaise. Récit recueilli par Sarah-Bernhardt. Illustré par Georges Clairin. Paris, G. Charpentier, s. d. [1878], in-4, mar. bleu gris, fil., dos orné, initiales S. B., dent. int., tête dor., non rogné, couverture (Pierson). 1 des 50 sur pap. de Hollande.



240. Mme Sarah Bernhardt – L’Aveu, drame en un acte et en prose. Paris, Paul Ollendorff, 1888, in-8, médaillon, 4 pl. et 2 vign. par Georges Clairin. Un des 100 ex. imprimés sur pap. du Japon.



268. La Machinerie théatrale – Trucs et décors, par Georges Moynet. Paris, La Librairie illustrée, s. d. [1893], gr. in-8, 30 pl. et 100 vign., demi-mar. blanc rosé, fil., dos orné et chiffre, têt. dor., ébarbé (Franz).

Photographie Librairie Camille Sourget, Paris


273. Les Souvenirs et les Regrets du vieil amateur dramatique, ou Lettres d’un Oncle à son Neveu sur l’ancien Théatre Français. Paris, Charles Froment et Nepveu, 1829, in-12, 36 gravures coloriées, papier vergé, veau bleu foncé, compart. de fil., motifs aux angles, dos orné, fil. à l’int., tr. dor. (Rel. époque). Initiales S. B. à l’angle du premier plat.



299. Louis de Courmont – Feuilles au Vent. Poésies. Paris, Tresse, 1884, gr. in-8, portr., 4 eaux-fortes et dessins, mar. blanc, compart. de fil., fleurons aux angles, initiales S. B. frappées au centre, dos orné, dent., têt. dor., non rogné.

Photographie BnF


356. Robert de Montesquiou. Les Perles rouges. 93 sonnets. Paris, Eugène Fasquelle, 1899, in-4, 4 eaux-fortes de Albert Besnard, cartonn. vélin blanc, 3 fil. dor., dos orné et chiffré, têt. dor., non rogné, couverture (Franz). Avec hommage autographe.



372. Jean Richepin – La Mer. Paris, Maurice Dreyfous, 1886, in-4, 36 aquarelles originales de Charles Jouas, mar. La Vall., 3 fil. dor., dos orné, portant au bas « Exemplaire de Sarah Bernhardt », dent. int., doubles gardes, tête dor., non rogné (Pierson). Édition originale. Ex. sur pap. du Japon imprimé pour Sarah Bernhardt.



395. L’An. Poëmes par Thomas Braun. Bruxelles, E. Lyon-Claesen, 1847 [i.e. 1897], in-4 carré, 16 litho. en coul. d’après Franz M. Melchers, broché. Hommage autographe de l’illustrateur.

Photographie BnF


416. Judith Gautier – Le Paravent de soie et d’or. Paris, Eugène Fasquelle, 1904, in-8, ill. en coul., broché. Édition originale. Hommage autographe.



430. Pierre Loti - Au Maroc. Paris, Calmann-Lévy, 1890, in-12, 72 aquarelles originales de Charles Jouas, mar. blanc crème, les plats couverts d’un semis d’anthémises mosaïquées, double encadr. d’un fil. de mar. brun et de rangs de fil. et pointillé dor., feuillages laurés, dos orné ; à l’int., bord. de mar. ornée de guirlandes dor., doublé et gardes de moire crème, doubles gardes, tr. dor. sur témoins, couverture, étui (Ch. Meunier). Première édition. Avec envoi autographe.

Photographie Librairie Koegui, Bayonne


485. Le Cas du vidame, par l’académicien d’Estampes. Illustré par A. Robida. Paris, La Librairie illustrée, s. d. [1889], pet. in-4, cartonn. dos de vélin blanc, monogramme S. B., ébarbé (Franz).

Photographie BnF


487. Racontars illustrés d’un vieux collectionneur, par Charles Cousin. Paris, Librairie de l’Art, 1887, in-4, ill. d’après les dessins de Félix Régamey, dos et coins mar. olive foncé, tête dor., non rogné. Exemplaire de Grand-Carteret.



492. Collection Calmann Lévy – La Dame aux camélias, par Alexandre Dumas Fils. Illustrations de A. Lynch. Paris, Maison Quantin, s. d. [1886], in-4, mar. gris bleuté, compart. de filets droits et au pointillé, filets courbes et feuillages laurés, camélias mosaïqués aux angles et entre les nerfs du dos, initiales S. B. frappées au bas, dent. int., doubles gardes, tr. dor., non rogné, couverture (Pierson).



506. Édition nationale – Victor Hugo – Notre-Dame de Paris. Paris, Émile Testard et CIE, 1889, 2 vol. in-4, compositions gravées à l’eau-forte par Géry-Bichard d’après Luc-Olivier Merson, mar. blanc, double encadr., de rangs de fil. dor. gras et maigres et d’un entredeux de rinceaux repoussés sur fond dor. et semé de rosaces au cœur argenté, dos ornés du même entredeux en réduction, dentelle fleuronnée à l’int., doubl. et gardes de moire blanc crème, doubles gardes, tr. dor. sur témoins, couverture, étuis (Ch. Meunier). Aquarelle originale avec hommage autographe de Merson.



519. [Arthur Meyer]. Mes livres, mes dessins, mes autographes. Paris, 1921, in-4, broché. Avec hommage autographe.



521. Robert de Montesquiou – La Divine Comtesse. Étude d’après Madame de Castiglione. Paris, Goupil & CIE, Manzi, Joyant & Cie, 1913, in-4, mar. vieux bleu, encadr. de filets à froid et dor. et de rinceaux et fers azurés, chiffre couronné au centre, dos orné, rangs de fil. dor. à l’int., doublé et gardes de moire prune, têt. dor., non rogné, double couverture, étui (Durvand). 1 des 25 ex. sur pap. du Japon. Avec dédicace autographe.

Photographie BnF


532. La Porte des Rêves, par Marcel Schwob. Paris, Henry Floury, pour Les Bibliophiles indépendants, 1899, in-4, ill. et ornementations de George de Feure, broché. 1 des 20 ex. non numérotés réservés pour l’auteur. Avec envoi autographe.



541. Th. Villard – Les Fleurs à travers les âges et à la fin du XIXE siècle. Reproductions d’aquarelles de Madeleine Lemaire. Paris, Armand Magnier, 1900, in-4, mar. blanc, le premier plat encadré d’un riche décor floral stylisé mosaïqué à froid, formé d’orchidées jaunes régulièrement disposées sur un large bord de mar. gris, avec adjonction de quelques feuilles vertes et brunes, mêmes fleurs et feuilles massées sur un médaillon rond au centre du second plat, dos mosaïqué ; à l’int., bord. de mar. couverte d’un motif à répétition mosaïqué et dor., doublé et gardes de soie crème brochée de feuillages rouges, doubles gardes, tr. dor. sur témoins, couverture, étui (Ch. Meunier).


 

Et le mardi 3 juillet 1923, salle n° 1 : Bibliothèque de MME Sarah BernhardtDeuxième partie. Ouvrages anciens et modernes sur les beaux-arts et le costume, Livres modernes dans tous les genres, Voyages, Dessins, Estampes et Portraits (Paris, L. Giraud-Badin, 1923, in-8, 39-[1] p., 207 [chiffrés 544-750] + 1 double [bis] = 208 lots), dont Beaux-Arts [74 lots = 35,57 %], Livres modernes dans tous les genres. Voyages [65 lots = 31,25 %], Supplément [26 lots = 12,5 %], Dessins – Estampes et portraits [43 lots = 20,67 %].

 


559. Armand Dayot. L’Image de la Femme. Paris, Hachette et Cie, 1899, in-4, demi-rel. mar. rouge, fil., dos orné et chiffré, tête dor., non rogné, couverture (Franz). Avec hommage autographe.



590. Les Travaux d’Ulysse, desseignez par le Sieur de Sainct Martin, de la façon qu’ils se voyent dans la Maison Royalle de Fontainebleau. Paris, Melchior Tavernier, 1633, in-4, 38 pl. gravées, oblong, dos et coins veau marb., dos orné, tr. rouges (Rel. anc.).



626. Œuvres complètes de N. Boileau. Paris, Laplace, Sanchez et CIE, 1873, gr. in-8, 20 pl. color., demi-rel. mar. bleu clair, dos orné, non rogné. Initiales S. B. au dos du volume.

Photographie BnF


645. Un hiver à Paris, par M. Jules Janin. Paris, Aubert et Ce et L. Curmer, 1843, gr. in-8, 18 pl., vign., demi-rel. mar. vert, dos orné de compart. de fil., tr. dor. (Andrieux). Première édition et premier tirage.

Exemplaire de Sarah Bernhardt


656. Montesquieu – Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Paris, Alphonse Lemerre, 1876, gr. in-8, portraits et vignettes, mar. rouge, fil., dos orné de compart. de fil., et chiffre, fil.à l’int.,tr.dor. (R. Petit). 1 des 250 ex. sur gr. pap. vergé de Hollande.


 

Un tirage de luxe sur papier de Hollande, de 100 exemplaires numérotés, couverture rempliée, rassemblant les deux parties, préfacé par Robert de Flers (1872-1927), de l’Académie française, fut publié après les deux ventes : Bibliothèque de MME Sarah Bernhardt - Livres anciens. - Théâtre, Pièces du répertoire de Mme Sarah Bernhardt, Auteurs contemporains en éditions originales, Livres modernes illustrés, Ouvrages anciens et modernes sur les beaux-arts et le costume, Voyages, Dessins, Estampes et Portraits (Paris, L. Giraud-Badin, 1923, in-8, VIII-174 p. et portrait de Sarah Bernhardt en frontispice, 750 + 2 doubles [bis] = 752 lots), avec une « Table des divisions » :

« Je ne pense pas que Mme Sarah Bernhardt ait été une de ces bibliophiles acharnées qui sont capables de tous les sacrifices, de toutes les ruses et de toutes les intrigues pour arriver à posséder un livre souhaité. […]

Mme Sarah Bernhardt n’a point sans doute réuni les livres qu’elle possédait selon une méthode rigoureuse. Il semble que ce soit son génie qui, au cours de sa carrière éblouissante, les ait appelés auprès d’elle ; ils y sont venus docilement, tendrement, embellis de leurs plus beaux vêtements, enrichis de leurs parures les plus précieuses et c’est en vain que parmi eux, on chercherait un intrus. »

(Robert de Flers. « Les Livres de Mme Sarah Bernhardt », p. V)