Baron Justin Taylor Cimetière du Père-Lachaise |
D’une
famille d’origine irlandaise, établie en Flandre depuis le XIVe siècle, Isidore-Justin-Séverin Taylor est né à Bruxelles
[Belgique], le 5 août 1789, de Hélie Taylor (1762-1830), naturalisé français et
professeur à l’Université de Leyde [Pays-Bas], et de
Marie-Jacqueline-Antoinette Walwein (1759-1833) ; il fut baptisé en la
cathédrale Saints-Michel-et-Gudule.
Justin Taylor débuta ses études à Paris, dans un
pensionnat du quartier de Belleville [XXe], dirigé par Sané puis par
Jacob. Porté vers les arts, il entra, après une brève rencontre avec le peintre
Joseph-Benoît Suvée (1743-1807), dans l’atelier d’Ignace Degotti (1759-1824),
décorateur de l’Opéra. Artiste de cœur et voyageur de tempérament, Justin
Taylor entreprit dès 1810 l’exploration artistique de la Bretagne, puis en
1812, de la Flandre, de l’Allemagne et de l’Italie.
Justin Taylor, vers 1810 par Jean Alaux (1786-1864) |
Bataille du Trocadéro, le 31 août 1823 |
Le 15 avril 1823, il fut attaché à l’état-major
général de l’armée d’Espagne ; au retour, il quitta l’armée avec le grade de
chef d’escadron, rapportant son manteau de soldat, dans lequel il manifesta le
désir d’être enseveli.
Pendant
cette époque, il voyagea en Allemagne, en Hollande et en Angleterre, et fournit
au théâtre du Panorama-Dramatique, 40 boulevard du Temple [XIe], des
pièces de théâtre qu’il composa avec quelque succès.
En
récompense de ses services dans l’armée, Charles X le nomma baron le 28 mai
1825, à la veille de son sacre.
Première d'Hernani, par Albert Besnard (1849-1934) Hauteville House, Guernesey, Royaume-Uni |
Le 9 juillet suivant, il fut nommé commissaire
royal à la Comédie française, fonction qu’il occupa jusqu’en 1838 ; il fit
représenter Hernani de Victor Hugo, le 25 février 1830, et remit Le
Mariage de Figaro de Beaumarchais au répertoire. Il habitait alors 46 rue
de Bondy [Xe, détruit en 1850 ; rue René Boulanger depuis
1944].
Belle Kreilssamner Cahiers Alexandre Dumas, N°24, 1997 |
Ce
fut en 1830 que le baron Taylor fut envoyé en Égypte, pour traiter de
l’acquisition de l’un des deux obélisques du temple de Louxor :
Erection de l'obélisque de Louxor, par François Dubois (1790-1871) Musée Carnavalet |
rapporté
par bateau spécialement construit à cette fin, il fut érigé, le 25 octobre
1836, au centre de la place de la Concorde, à Paris [VIIIe].
Officier de la Légion d’honneur en 1834.
En
1835, il fut chargé d’aller en Espagne afin de réunir une collection de
tableaux représentatifs de l’art espagnol :
El Greco : Le Christ en croix adoré par deux donateurs |
la « Galerie espagnole », qui
comprenait 505 tableaux, 11 gravures et 2 dessins, fut ouverte au Palais du
Louvre le 7 janvier 1838 ; le baron Taylor avait fait aussi l’acquisition de
sculptures, moulages et plâtres (126 articles), de meubles, poteries et
verreries (961 articles).
Commandeur
de la Légion d’honneur en 1837. Le 17 octobre 1838, le baron Taylor fut nommé
Inspecteur général des Beaux-Arts.
Photographie BnF |
En
1841, il fut chargé d’aller chercher en Angleterre les livres et les tableaux
légués par Lord Franck Hall Standish (1799-1840) au roi Louis-Philippe :
d’abord déposés au Louvre, ils furent réclamés comme propriété privée après
1848 ; les livres passèrent au duc d’Aumale.
Dans
l’intérêt de ses travaux, le baron Taylor reprit de temps en temps ses
excursions en Italie, en Grèce, en Turquie, en Asie Mineure, en Syrie, en Égypte
et sur les côtes d’Afrique.
Lettre de remerciements adressée au comte de Nieuwerkerke, sénateur et surintendant des Beaux-Arts |
De
même, à son initiative, le Suprême Conseil de France présida, le 27 décembre
1842, à la formation d’une Association des Maçons Écossais, dans le but de
créer et de constituer un capital dont les intérêts seraient employés à
soulager des maçons malheureux.
Le
6 mars 1847, le baron Taylor fut élu membre libre de l’Académie des Beaux-Arts,
à la place laissée vacante par le décès du comte Charles de Clarac (1777-1847),
archéologue.
Le
baron Taylor n’a jamais été riche. Il dépensait tout ce qu’il avait en livres.
Son secrétaire et bibliothécaire fut Joseph Goizet, qui avait rédigé la Table
générale du catalogue de la bibliothèque dramatique de M. de Soleinne
(Paris, Alliance des arts, 1845).
En 1848, quand le changement de gouvernement
lui enleva en un seul jour toutes ses pensions, il fut forcé de vendre une
partie de sa bibliothèque, du mardi 17 octobre au mercredi 15 novembre 1848, en
26 vacations, 4 rue de la Bibliothèque du Louvre : Catalogue de livres rares
et précieux composant la première partie de la bibliothèque de M. J. Taylor (Paris,
J. Techener, 1848, in-8, XII-511-[1] p., 2.636 + 10 doubles [bis] = 2.646
lots), dont Théologie [197 lots = 7,44 %], Jurisprudence [45 lots = 1,70 %],
Sciences et Arts [438 lots = 16,55 %], Belles-Lettres [968 lots = 36,58 %],
Histoire [998 lots = 37,71 %].
«
D’abord nous parcourrons, à grandes enjambées, la Théologie. Elle ne nous
offrira, à vrai dire, qu’un nombre infiniment restreint d’articles dignes
d’intérêt. Le premier de ceux qui doivent nous arrêter dans notre course rapide
est un volume très remarquable, composé de 77 sujets tirés de la Bible et
gravés sur bois par Hans Sebald, le vieux Nurembergeois ; il est richement
relié par Duru, et a été vendu 43 fr. 50 c.
Le titre de cet ouvrage gothique,
qui ne porte pas de date, est celui-ci : “ Biblische historien figürlich
fürbildet Durch den wolberun meten Sebald Behem. Francoforti, Christ.
Egenolphus excudebat. ” Accordons également quelque attention à une pièce
excessivement rare, composée de 8 feuillets imprimés seulement au recto et en
caractères gothiques ; c’est une des premières éditions du “ PATER (sans lieu
ni date, in-8. mar. r.. Duru) ” ; elle a été adjugée à 35 fr. Voici deux livres
d’Heures sur peau de vélin ; le premier : “ Horæ intemeratæ Virginis
Mariæ, secundum usum Romanum ...”, fut achevé d’imprimer le XVIe jour
de septembre l’an mil cccc. iiii xx et xix (in-8., anc. rel.) ; il n’a pas
été abandonné au dessous de 110 fr. Moins heureux, le second, à l’usage de
Rouan, 1502, n’a point dépassé 40 fr. 50 c. ; il est vrai que ce dernier
volume se trouvoit incomplet de quelques feuillets. Un exemplaire, différent de
celui vendu à la vente d’Aimé Martin, d’un manuscrit autographe de madame de
Maintenon, non moins précieux par le nom de l’auteur que par la main qui nous
l’a conservé : “ Instruction générale ” (composée par Bourdaloue, pour
l’illustre veuve du poète Scarron, in-18. de 56 pages, mar. r. fil tr. d.), a
été payé 44 fr. par M. Grangier de la Marinière, qui a de même voulu donner 40
fr. 50 c. des “ Pensées de Simon Morin (avec ses cantiques et ses quatrains) ;
1647, in-8. mar. r. ” Pendant que nous en sommes à cette infortunée victime de
l’intolérance religieuse, disons, en quelques mots, qu’un recueil de 5 pièces relatives
à son procès et à son exécution faisoit partie de la bibliothèque de M. Taylor
: ces curieux documens ont été adjugés à 50 fr.
Notre
attention s’arrêtera, à cette heure, sur un petit vol. in-8. des plus rares,
orné de charmantes figures en bois, et, en outre, fort joliment relié par Duru
; il porte pour titre : “ Sanctorum et martyrum Christi icones
artificiosissimæ. Franc., apud hæredes Chr. Egen, 1558 ”, et
s’est vendu 60 fr. Nous pensons qu’il convient de clore cette liste, trop
succincte peut-être, des principales adjudications de la classe de Théologie,
en mentionnant un bel ouvrage, laissé pour 95 fr. à M. D***, de Rouen : il
provenoit de la bibliothèque de Pixérécourt [sic], et est intitulé : “ Les Vies
des SS. Pères et des SS. Solitaires d’Orient et d’Occident. Anvers (Amsterdam,
P. Brunel), 1714, 4 vol. in-8., papier de Holl., fig. mar. v., Padeloup.
”
La
Jurisprudence ne nous présentera rien d’important. Esprit facile, et homme de
goût avant tout, M. Taylor aime surtout ce qui a rapport aux arts, aux
belles-lettres, qu’en des temps heureux il sut protéger et cultiver en grand
seigneur : des études graves et arides, il ne prit, en revanche, jamais grand
souci.
La
première division des Sciences et Arts étoit également peu nombreuse chez lui.
Quand nous aurons cité : “ Le livre intitulé Sydrach le grant philosophe,
fontaine de toute science : contenant mille nonante et quattre demandes, et les
solutions dicelles (On les vent chez Raulin Gaultier demourant à Rouen …
in-4. goth., mar. bleu, Duru) ”, obtenu pour 41 fr. 50 c., par M.
Boranni ; “ l’Essai sur la physiognomonie, destiné à faire connaître l’homme et
à le faire aimer, par Jean- Gaspard Lavater ; La Haye, I. Van Kieef,
1781-1803, 4 vol. gr. in-4., fig., cuir de Russie, vendu 59 fr. ” ;
“ La
génération de l’homme, ou tableau de l’amour conjugal dans l’état du mariage,
par Nic. Venette ; Londres (Paris), 1751, 2 vol. in-12., gr.
pap., fig., mar. rouge, Padeloup ”, acquis par M. Potier pour 59 fr. ;
et, enfin, un excellent traité espagnol, sur l’art culinaire : Libro de cozina,
copuesto por maestro Ruberto de Nola ”, Toledo, Ramo de Petras, 1525,
in-4. goth., abandonné à 55 fr., nous n’aurons pas d’omissions graves à nous
reprocher, et il ne nous restera plus guère qu’à passer en revue les livres à
gravures relatifs à l’histoire de l’Art : c’est, sans aucun doute, une des
divisions les plus importantes du catalogue qui nous occupe ; elle est
abondante en ouvrages de prix, et commandera, durant un temps assez long, notre
attention tout entière.
Nous
y remarquerons donc d’abord : “ l’Histoire de l’art par les monumens, depuis sa
décadence au IVe siècle, jusqu’à son renouvellement au XVIe, par J. B. L. G. Seroux d’Agincourt ; Paris, Treuttel
et Wurtz, 1823 (3 vol. de texte et 3 vol. de planches in-fol.) ”, abandonné
à 151 fr.
Un travail du même genre succédera immédiatement à celui d’Agincourt
: ce sont les “ Monumens françois inédits, pour servir à l’histoire des arts
depuis le VIe siècle jusqu’au commencement du XVIIe …, dessinés, gravés et coloriés d’après les originaux, par N.
X. Willemin, classés chronologiquement et accompagnés d’un texte historique et
descriptif, par André Pottier. Paris, Madame Willemin, 1839. ”
Ces deux derniers volumes in-folio, ornés de nombreuses figures, ont été
adjugés à 210 fr. La collection d’ouvrages sur les Antiquités et
l’Architecture, de Piranesi. (Rome et Paris, 1756 à 1807, 31 tomes en 29
vol. in-fol.), immense encyclopédie artistique, a trouvé amateur à 565 fr.
Différentes galeries de peinture se rencontreront actuellement : celle du Musée
Napoléon, publiée en 10 vol. in-8. par Filhol, de 1804 à 1815, nous a été
abandonnée pour 151 fr. Le même nombre de volumes, destinés, cette fois, à la
reproduction des chefs-d’œuvre que contient la collection de peintures de Florence,
n’a point dépassé 90 fr. ; ce remarquable recueil, acquis par la bibliothèque
d’Aix, est intitulé : “ Reale Galleria di Firenze illustrata ; Firenze, Giuseppe
Mollini et comp., 1817-24. Voici également une curieuse description d’un
célèbre monument d’Italie : “ Il Vaticano descritto ed illustrato da Erasmo
Pistolesi, con disegni a contorni diretti dal pittore Camillo Guerra ; Roma,
tipografia della Società editrice, 1829, in-fol. ” Ce recueil est monté
à 179 fr., bien que les six dernières livraisons manquassent à l’exemplaire.
Nous
rencontrerons maintenant quelques échantillons de ces splendides publications
que nos opulens voisins d’outre-mer éditent avec un luxe auquel on ne sauroit
guère atteindre chez nous. Il convient de faire un choix parmi ces somptueux
volumes.
Le
premier, “ An inquiry into the origin and early history of engraving upon
copper and in wood : with in account of engravers and their works from the
invention of chalcography by Maso Finiguerra to the time of Marc Antonio Raimondi,
by Wiliam Young Ottley. London, J. A. Arch, 1816, 2 vol. gr.
in-4. pap. vél. planch. et fig. sur papier de Chine ”, s’est vendu 80 fr.
Le
deuxième, “ Examples of gothic architecture selected from various ancient
edifices in Engand, by A. Pugin ; London, Bohn, 1838, 3 vol.
in-4. ”, s’est arrêté à 41 fr.
Le
troisième, “ Plans, elevations, sections and details of the Alhambra ; London,
1842, 2 vol. in-fol. ”, a facilement atteint 168 fr.
Le
quatrième, “ Portraits of illustrious personages of Great Britain, engraved
from authentic pictures in the galleries of the nobility, and the public
collections of the country, with biographical and historical memoirs of their
lives and actions, by Edmund Lodge ; London, Harding, 1823-1826,
5 vol. gr. in-4. fig. sur papier de Chine ”, a été adjugé à 70 fr.
Le
cinquième, “ The coronation of his most sacred Majesty king George the fourth,
solemnized in the collegiate Church of Saint-Peter, Westminster, London,
H. G. Bohn, 1837, gr. in-fol. avec planch. color. et vign. en bois ”,
n’a pas été abandonné à moins de 150 fr., à M. Alfr. Chenest.
Nous
ne saurions omettre ici un précieux livre, que rien ne peut remplacer pour
l’étude de l’architecture du XVIe siècle : “ Architectura. De constitutione,
simmetria ac proportione quinque columnarum ac omnis inde promanantis structuræ
artificiosæ … constructa a Wendelino Dietterlin, pictore argentinensi, Norimbergæ,
1598, in-fol. fig. ” Il s’est vendu 79 fr. Le grand ouvrage de du Cerceau : “
Le premier (et le second) volume des plus excellents bastiments de France, par
Iacques Androuet du Cerceau, architecte ; Paris, pour ledit Iacques
Androuet du Cerceau, 1576, 2 tomes en 1 vol. in-fol. v. f. fil. compartim.
coins fleurdelisés, anc. rel. ”, a été payé 129 francs. Un second recueil de la
même nature : “ Veues, plans et profils des maisons royales et autres édifices
considérables de Paris, in-fol. ”, s’est arrêté à 92 fr. Un ouvrage moderne,
célèbre en Allemagne : “ L’histoire et description de la cathédrale de Cologne,
accompagnée de recherches sur l’architecture des anciennes cathédrales, par
Sulpice Boisserée ; Stuttgard, Cotta, 1823, 2 vol. in-fol. ”, n’a
pu dépasser 109 fr., bien que le prix en eût été, pour les souscripteurs, de
700 fr. Enfin, un autre livre allemand, orné de gravures faites d’après de
précieux dessins de Hans Burghmair : “ Le triomphe de Maximilien I ; Vienne,
Mathias André Shmidt, et Londres, J. Edwards, 1796,
in-fol. obl. cart. ”, a été laissé à 74 fr.
Nous
touchons à la curieuse série des costumes du XVIIIe siècle.
Le premier des recueils que nous aurons à citer contient “ Les costumes en
vogue sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI ; Paris, Basset,
Esnauts et Rapilly, S. D. ” Ils sont, en très grande
partie, dessinés par Leclere ou C. L. Desrais, et gravés par Dupin,
Gaillard, Patas, Voysard, Baquoy, Pélissier,
et forment, en tout, 254 planches. Ces deux volumes ont atteint le prix de 50
fr. Un recueil beaucoup plus important, dû, cette fois, à Bonnard (4 vol.
in-fol., mar. r.), a été payé 328 fr. par M. J. Pichon. Il est vrai de dire que
cette collection, des plus importantes, est, en outre, remarquable par la
quantité de planches qu’elle renferme ; elle n’en compte pas moins de 820. Elle
se compose comme il suit : 1° Messieurs à la mode, 208 pl. ; - 2° Mesdames à la
mode, 315 pl. ; - 3° Hommes illustres, 185 pl. ; - 4° Costumes divers du siècle
de Louis XIV, 172 pl. Une seconde galerie (aussi in-fol.) de modes du grand
siècle, publiée par Mariette, et faisant suite à celle de Bonnard, s’est vendue
51 fr. On rencontre 57 portraits dans ce recueil, qui se compose de 99 pl., et
qui est, à juste titre, de tous les livres de ce genre, le plus rare et le plus
recherché.
Nous
citerons actuellement un volume plus ancien, et non moins précieux, que ceux
qui nous occupoit tout à l’heure : “ Icones principum, virorum doctorum,
pictorum, chalcographorum, statuariorum necnon amatorum pictoriæ artis, numero
centum, ab Antonio Van Dyck, pictore, ad vivum expressæ ejusque sumptibus aeri
incisæ. Antverpiæ, Gillis Hendricx, S. D. (4636) [i.e. 1646],
in-fol. ” M. Brunet dit que cette suite, due au pinceau du peintre de Charles Ier,
est habituellement composée de 121 pièces, y compris le frontispice ; il cite,
comme l’exemplaire le plus complet qu’il ait rencontré, un recueil qui alloit
jusqu’à 130 planches. Plus riche que ses rivaux, l’exemplaire de M. Taylor
atteignoit le chiffre de 160 ; aussi a-t-il été porté à 140 fr. par M. Potier.
“ Les vrais portraits de quelques unes des plus grandes dames de la chrestienté
déguisées en bergères (Amsterdam, Joost Broersz, 1640, 4 parties
en 1 vol. in-4.) ”, vendus 39 fr. seulement, précèdent ici un “ Recueil de
portraits des rois, princes et seigneurs françois et étrangers, gravés par
Baltazar Moncornet (Paris, B. Moncornet, 1652, in-4. vél.),
abandonné à 37 fr. Voici un précieux volume contenant 466 gravures sorties du
burin des plus célèbres artistes flamands, Rembrand, Goltzius, de Bruyn, etc.
Il porte ce titre : “ Emblemata sacra et precipuis utiusque Testamenti
historiis concinnata (Amsterdam, Tymen, Houthaak, 1654,
in-fol. oblong) ”, et s’est vendu 40 fr. M. Delion a obtenu, pour 43 fr. 50 “
La danse des morts (S. L. N. D. in-4. mar. noir, Duru) ”. Un ouvrage, d’un tout
autre genre, représentant, en 35 planches “ La vie de Tiel Wlespiegel ”, le
Villon de l’Allemagne, et contenant, en outre, treize autres compositions
enjouées, du caractère le plus original, enfantées de même par J. Lagniet, et
imprimées également à Troyes, chez N. Oudot, en 1657-1663, a été obtenu pour 32
fr. par M. Potier.
Parmi
les Voyages et Vues pittoresques, nous signalerons : “ Les souvenirs du golfe
de Naples, recueillis en 1808, 1818 et 1824, par le comte Turpin de Crissé ; Paris,
Chaillon Potrelle, 1828, in-fol.), ” vendus 36 fr. ; “ l’Expédition
scientifique de Morée, section des sciences physiques, sous la direction de M.
Bory de Saint-Vincent ; Paris et Strasbourg, Levrault,
1832-1836 (4 vol. de texte, formant 3 t. gr. in-4. et 1 vol. d’atlas in-fol.),
vendue 126 fr. ;
un second ouvrage, plus important encore, et traitant de ces
mêmes contrées : “ l'Expédition scientifique de Morée, ordonnée par le
gouvernement français ; architecture, sculpture, inscriptions et vue du
Péloponèse, des Cyclades et de l’Attique, mesurées, dessinées, recueillies et
publiées par Abel Blouet ; Paris, Firmin Didot, 1831-1839 (3 vol.
grand in-fol.), adjugé à 202 fr. ; enfin, “ le Voyage de l’Arabie Pétrée, par
Léon de Laborde et Linant ; Paris, Giard, 1830 (in-fol. maximo),
abandonné à 100 fr. La bibliothèque si variée de M. Taylor possédoit quelques
collections d’œuvres de maîtres. Nous avons, par exemple, obtenu pour 54 fr. “
The works of William Hogarth, from the original plates, restoreb by James Heath
; London, 1822 (in-fol.), 83 planches d’études dessinées et gravées
d’après nature, à l’eau-forte, par Eugène Blery ”, le digne continuateur de
Boissieu, ont été achetées 130 fr.
En
fait de Musique et de Chasse, nos citations seront très bornées : quand nous
aurons indiqué un volume intitulé :
“ Practica musicæ Franchini Gafori Laudensis
… (In fine) : Impressa Mediolani opera et impensa Joannis Petri de Lomatio,
per Guillermum Signerre, Rothomagensem, anno 1496, septembris
(in-fol.) ”, vendu 40 fr.,
et le précieux traité de Geffori : “ Franchini
Gafurii Laudensis, regii musici publice profitentis delubrique mediolanensis
phonasci, de harmonia musicorum instrumentorum opus … Impressum Mediolani
per Gotardum Pontanum calcographum, die XXVII novembris 1518 ”, adjugé à 35
fr., il ne nous restera que deux articles à enregistrer ; le premier : “ Le
livre du Faulcon, Imprimé à Paris par le Petit Laurens, en la rue
Saint-Jacques près Saint-Yves, S. D. (in-4.), nous est resté pour 61 fr. ;
le second : “ Les ruses innocentes, dans lesquelles se voit comment on prend les oiseaux passagers … Amsterdam
: Pierre Brumel, 1695 (in-8. mar. r., exemplaire de Nodier) ”, a été
payé 28 fr. par M. de Montesson.
La
classe des Belles-Lettres est, de bien loin, la plus riche et la plus
intéressante des différentes divisions de la bibliothèque de M. Taylor. Parmi
les nombreux volumes qui la composent, nous choisirons, suivant notre habitude,
les articles les plus dignes de l’attention de nos lecteurs.
Nous
y trouverons d’abord un “ Mémoire sur la langue celtique ; Besançon, Cl.
Jos. Dactin, 1754 (3 vol. in-fol. v. marb. armoiries) ”, porté à 44
fr., et un livre rare imprimé à Caen, en 1554, chez Martin et Pierre
Philippe, intitulé : “ La manière de tourner en langue françoyse les verbes
… In-8.”, donné pour 35 fr. Mentionnons encore, avant d’aborder la poésie, un
volume de toute rareté qui figura chez M. Nodier : “ Toutos las obros d’Augie
Gailliard, Rondié de Rabastens en Albigez. Paris, Simon Ribardière,
1583 (pet. in-8. mar. bleu a la Rose, Bauzonnet). Il a été vendu
56 fr 50 c.
Parmi
les poésies françoises, nous remarquerons les “ Ballades du bruyt commun sur
les aliances des roys, des princes et provinces, avec le tremblement de Venise,
par Andry de la Vigne (S. L. N. D., in-4., goth.). ” Ce même exemplaire, qui
figura chez Héber, et fut payé 62 fr. à la dernière vente de M. Nodier, n’a
point dépassé ici 35 fr. Une autre facétie rarissime a été donnée pour
28 fr. : “ C’est la grande et vraye pronostication générale pour quatre cens
quatre-vingt-dix-neuf ans ; Paris, Nicolas Barbou, 1542, pet.
in-12. goth. ” (elle fait actuellement partie du cabinet de livres précieux de
M. Alfr. Chenest). M. de Lacarelle a obtenu, pour 127 fr., l’un des plus
précieux volumes qui aient décoré le cabinet de M. Nodier : “ Le séiour
d’honneur, composé par Octavien de Sainct Gelaiz … Imprimé à Paris pour
Anthoyne Verard, le XXX aoust mil CCCCC et XIX, pet. in-4. goth. ”,
splendidement revêtu, par Thouvenin, d’une de ces riches reliures qui
rappellent si heureusement les couvertures du trésorier Grollier, et que les
amateurs nomment communément à la
fanfare. Un poème de Gringore, en assez médiocre condition : “ Les menus
propos de mère Sotte, Paris, Phelippe le Noir, S. D ”, nous est
resté pour 40 fr., et un “ Romant de la Rose, imprimé à Paris, S. D., et
portant les marques d’Anthoyne Verard et de Jehan Petit, a été
laissé pour 35 fr. ; cette édition étoit, jusqu’ici, restée inconnue. “ Le
messager d’amours (par Pilvelin), pet. in-4., goth., mar. rouge (Bauzonnet)
”, a été adjugé à 66 fr. ; “ Les lunettes des princes, par noble hôme
Iehan Meschinot, Paris, Galliot
du Pré, 1528, pet. in-8., mar. noir (Bauzonnet-Trautz) ”, n’ont
point dépassé 60 fr. ; et un exemplaire qui, à la vérité, laissoit à désirer,
de la “ Grant dyablerie qui traicte côment Sathan fait demonstrance a Lucifer
de tous les maulx que les mondains font selon leurs estatz ; Paris, en
l’enseigne de l’Escu de France, S. D., pet. in-4. goth. à 2 col. ”, s’est
arrêteé à 32 fr.
Exemplaire de Charles Nodier Librairie Camille Sourget |
M. Taylor possédoit “ Le recueil Jehan Marot de Caen ; Paris,
Anthoine Bonnemere, 1538 (pet. in-8 mar. rouge, Kœhler). ”
C’étoit l’exemplaire de Ch. Nodier ; il a été laissé à 22 fr. 50 [à Robert
Samuel Turner (1818-1887)], tandis que le numéro suivant, provenant de la même
collection : “ L’adolescence Clémentine, autrement les Œuvres de C. Marot, Acheve
d’imprimer Lan M.D.XXXII. pour Pierre Roffet, par Maistre Geofroy Tory,
de Bourges (in-8. mar. rouge, Bauzonnet) ”, a été payé 161 fr.
par M. de Clinchamp. Un second Marot, moins précieux, il est vrai, que
celui-ci, mais cependant fort rare encore, et d’une belle conservation, est
arrivé à 80 fr. ; il étoit de l’édition d’Anvers, Jehan Steels, 1539,
in-8. (n° 355 du catalogue Nodier). “ Sensuit leschelle d’amour divine, coposée
par frère Jehan Salvaige (Paris, S. D., pet. in-8. goth., mar. bleu Duru),
” tel est le titre d’un livret vendu 39 fr.
Nous
ne devons pas oublier non plus, dans notre revue sommaire : “ Les cantiques du
premier advenement de Iesu-Christ, par le conte d’Alsinois. Paris, veuve
Maurice de La Porte, 1553, pet. in-8. mar. rouge. ” Ce magnifique
exemplaire d’un recueil de Noels très piquants a fait partie de la collection
de Ch. Nodier. Nous l’avons obtenu pour 51 fr. “ La louenge des femmes,
invention extraite du commentaire de Pantagruel sus l’Androgyne de Platon, s.
n. de v. ni d’imp., 1551, in-8. ”, petit volume très joli et imprimé à
Lyon, s’est vendu 19 fr. 50. […]
Sous
nos yeux se rencontre un bel exemplaire des “ Œuvres poétiques de Pontus de
Tyard ; Paris, Galliot du Pré, 1575, in-4. ” ; il a été adjugé à
M. Potier, pour 38 fr. 50.
Exemplaire de Charles Nodier |
Voici “ la Puce de Madame Des Roches (poëmes grecs,
latins et françois, composez à Poictiers l’an M. D. LXXIX) ; Paris, Abel
l’Angelier, 1582, in-4. mar. vert (Thouvenin). ” Ce magnifique
recueil (n° 429 du catalogue de Ch. Nodier) a été adjugé à 53 fr. 50. Nous
rencontrerons maintenant un fort bel exemplaire, sur peau vélin, de “ la
Pucelle d’Orléans ”, 1786, 2 vol. grand in-8. mar. bleu ; vendu 96 fr. à M. J.
Niel. La reliure de ce volume est un des plus jolis ouvrages de Bozérian ; les
deux portraits, aussi sur vélin, représentent Voltaire à 45 et à 70 ans. Ce
dernier poëme nous conduit tout naturellement aux poésies satyriques et
gaillardes. Citons, en passant rapidement en revue cette classe de livres
avidement recherchés : “ Le Parnasse satyrique du sieur Théophile, S. L.
(Hollande, Elzevir), 1660, pet. in-12. mar. rouge (Thouvenin)
”, parvenu à 62 fr. 50 (cet exemplaire étoit celui de Pixérécourt) ; “ La
petite varlope, en vers burlesques ; A Châlon, chez Antoine
Delespinasse, S. D., pet. in-12., mar. vert (Kœhler) ”, vendue 50
fr. ; “ L’espadon satyrique, par le sieur d’Esternod ; Rouen, David
Ferrand, 1624, in-12. mar. rouge ”, acheté 34 fr. par nous, et enfin “ Le
colloque amoureux, ou est remarquée l’astuce et finesse des garçons et la fragilité
des filles ; Cologne, Pierre du Marteau, 1670, in-12. mar. vert (Derome)
”, payé 28 fr. Ces trois articles firent partie de la dernière vente de Ch.
Nodier.
La
classe des Chansons nous présentera un livre de la plus grande rareté, acheté
39 fr. par M. Tripier : “ Recueil des plus belles chansons des comédiens
françois. Caen, Jacques Mangeant, 1226 [i.e. 1626], pet. in-8.
mar. rouge. ” Viendront à la suite : “ Les Chansons de Gaultier Garguille ; Londres,
1658, in-12. mar. rouge, Derome ” (exemplaire Pixérécourt), vendues 27 fr. 50 ;
et le “ Recueil des chansons d’amours, composées par Daniel Drouin, Lodunoys ; Paris,
Nicolas Bonfons, 1575, pet. in-12. mar. rouge (Thouvenin) ”,
obtenu par nous pour 32 fr.
Notre
hâte de terminer est extrême. Nous nous arrêterons donc peu au Théâtre, qui
n’est ici qu’une très minime parcelle de la bibliothèque dramatique de M.
Taylor, la plus complète qui existe aujourd’hui. Nous mentionnerons seulement
deux volumes. Le premier, “ Mistère de la passion nostre Seigneur Ihesucrist,
ioué a Angiers (imprimé a Paris par la veufue feu Iehan Trepperel et Iehan
Iehannot, S. D., pet. in-4. goth.) ”, a été acheté 63 fr. par M. Potier ;
le second, plus précieux encore, est “ Le balet comique de la Royne, faict aux
nopces de M. le duc de Joyeuse et mademoyselle de Vaudemont, sa sœur, par
Baltasar de Beaujoyeulx. Paris, A. Le Roy, R. Ballard et M.
Patisson, 1582 (mar. vert, doublé de mar. rouge, Thompson). ” Cet
exemplaire splendide a coûté 80 fr. 50 c. à M. de Montesson ; il provient du
cabinet de Nodier, qui a écrit à son sujet une note fort piquante, qu’on peut
voir à la page 291 des Nouveaux meslanges tirés d’une petite bibliothèque.
[…]
En
commençant par les Romans, nous trouvons d’abord : “ Les grandes croniques,
vertueux faicts et gestes de la saincte histoire des tres preux nobles princes
et valeureux pontifes Natathias, et de son tant renommé filz le preux Judas
Machabeus ; Paris, Ant. Bonnemere, 1514, in-fol. goth. ”, vendues
31 fr.
Vient ensuite “ La très elegante, délicieuse, melliflue, et tres
plaisante hystoire du roi Perceforest ; Paris, Gilles Gourmont,
1531, 3 vol. in-fol. mar. vert ”, obtenue pour 80 fr. par M. le comte
Sobolewski, un des bibliophiles les plus distingués de l’empire russe, et “ les
Cent histoires de Troye … Paris, Ph. Lenoir, 1522, in-4. goth.
mar. v. (Derome) ”, payées 64 fr. par M. Tilliard.
Nous
nous arrêterons, à cette heure, aux “ Aventures de M. d’Assoucy ; Paris,
Claude Audinet, 1677, 2 vol. in-12. mar. r. (Duru) ”. M. Alfr.
Chenest a donné 25 fr. de cette relation des traverses sans nombre du poète
rival de Scarron. […]
Mais
revenons à nos livres pour admirer un précieux exemplaire des “ Amours du
chevalier de Faublas, Paris, Ambroise Tardieu, 1825, 4 vol. gr.
in-8. fig. mar. citron, mosaïque (Thouvenin), ” payé, par nous, 66 fr.
Dans ce bel ouvrage, chacune des gravures avant la lettre est précédée ou
suivie de son eau forte. Nous avons de même obtenu, pour 75 fr., un “ Gil-Blas
de toute beauté ; Londres, T. Davison, 1809 (4 vol. in-8. reliés
par Lewis) ”. A Lesage succède ici Michel Cervantes : voici “ l’Histoire
de l’admirable Don Quichotte de la Manche (traduite par Filleau de
Saint-Martin) ; Amsterdam et Liepzig, Arkstée et Merkus,
1768, 6 vol. in-12. ” ; et les “ Nouvelles, Amsterdam et Liepzig, Arkstée
et Merkus, 1768, 2 vol. in-12. ” Ces deux ouvrages ont fait partie de la
bibliothèque de Pixérécourt : ils sont enrichis de gravures avant la lettre, et
richement reliés par Bozérian. M. Potier les a obtenus, ensemble, pour 50 fr.
Nous avons, de notre côté, donné 39 fr. de “ l’Histoire de Manon Lescaut ; Paris,
Didot, 1797 ”, également sortie de la bibliothèque du célèbre
dramaturge.
Nous
ne pouvons pas omettre, dans la classe des Nouvelliers, les “ Comptes amoureux,
par Madame Jeanne Flore, touchant la punition que faict Venus de ceulx qui
contemnent et mesprisent le vray amour ; (Lyon,) S. D., mar. bistre ”.
Ce charmant exemplaire (de Ch. Nodier) d’un livre des plus rares nous a été
abandonné à 65 fr. En outre de l’édition de Berne, 1792, (3 v. in-8. non
rogn.) des “ Nouvelles de Marguerite de Navarre ”, vendue 54 fr., nous
aurons à mentionner, avant d’atteindre les facéties, cinq articles méritans.
-1° : “ Les joyeuses aventures, et nouvelles récréations ; Lyon, Benoist
Rigaud, 1582, p. in-12. mar. citr. (exempl. de Ch. Nodier) ”, vendu 29 fr.
50 c. ; - 2° “ Recueil de plusieurs plaisantes nouvelles, apophtegmes et
recreations diverses, fait françois par M. Antoine Tyron ; A Anvers, chez
Henry Heyndricx, 1578, pet. in-8. v. f. tr. d. (Derome) ”, vendu 40 fr. ; -
3° “ Les cent nouvelles de M. Iean-Baptiste Giraldy, Cynthien, mis d’italien en
françois par Gabriel Chappuys ; Paris, Abel l'Angelier, 1582, 2
vol. in-8. v. f. (Derome), très bel exemplaire de C. Nodier, provenant
de Pixérécourt ”, vendu 129 fr. ; - 4° “ Contes facétieux tirez de Bocace, et
autres autheurs divertissans, par Du Four ; Paris, Loyson, 1670,
in-12. mar. rouge (exempl. de C. Nodier) ”, vendu 30 fr. ; - 5° “ Les heures
perdues d’un cavalier françois ; Paris, Etienne Maucroy, 1662,
pet. in-12. mar. bleu (Thouvenin) ”, vendu 21 francs.
En
abordant les Facéties, Dissertations singulières et enjouées, nous trouvons
d’abord les deux “ Collections de Caron, 1799-1830, 2 vol. in-8. mar. rouge,
non rognés (Thouvenin) ”. Ce bel exemplaire de C. Nodier, tiré sur papier
rose, et des plus complets qui se puissent rencontrer, a été payé 425 fr.
par M. Potier.
Nous apercevons aussi, dans notre rapide revue, un bijou que Ch.
Nodier citoit souvent comme le livre qu’il aimoit le mieux de son cabinet :
nous voulons parler du Rabelais de 1556, imprimé à Troyes, par Louis
qui ne se meurt point (Louis Vivant), obtenu par M. de Clinchamp,
pour 150 fr. Deux autres éditions des œuvres du joyeux curé de Meudon ont été
vendues 40 fr. l’une, et 41 fr. l’autre : la première fut donnée, à Amsterdam,
par Jean Frédéric Bernard, 1741, en 3 vol. in-4. (mar. vert) ; la
seconde est due à Claude La Ville, Valence, 1547 (3 tomes en un
vol. in-16. mar. bleu, Duru).
Nous devons accorder aussi notre attention
à “ Trois déclamations, esquelles l’ivrogne, le putier, le joueur de dez …
debatent … lequel d’eux trois, comme le plus vicieux, sera privé de la
succession de leur père, suivant son testament. Paris, Vincent
Sertenas, 1556, in-12. mar. v. (Thouvenin) ”. Ce curieux petit livre
a été vendu 54 fr. 50 c. Il avoisine le “ Formulaire fort récréatif de tous
contracts et autres actes qui sont faicts par Bredin le Cocu, notaire rural,
etc. Lyon, Pierre Rigaud, 1610, pet. in-16. mar. vert, dent.
tabis, tr. d. (Derome) ”. Cet exemplaire de Pixérécourt avoit appartenu
à Méon précédemment ; malheureusement, au 8e feuillet de la
signature D, on a restauré à la plume un coin qui avoit été déchiré ; aussi
nous a-t-il été abandonné pour le prix modique de 35 fr.
Voici une facétie, en
vers, des plus rares, provenant du cabinet de M. Nodier ; elle a été vendue 40
fr. : “ Le parfaict macquereau suivant la cour, contenant une histoire
nouvellement passée, à la foire de Saint-Germain, entre un grand et l’une des
plus notables et renommées courtisannes de Paris. S. L. 1622, in-8. mar.
orange. (Bauzonnet) ”. Un beau recueil général des “ Caquets de
l’accouchée ” a été abandonné pour 110 fr. à M. Potier, qui a également acheté,
au prix de 40 fr. “ Le thrésor des récréations, contenant histoires facétieuses
et honnestes, tant pour consoler les personnes que du vent de bize ont été
frappez au nez, que pour recréer ceux qui sont en la misérable servitude du
tyran d’Argencourt. Rouen, Jean de la Mare, 1627, pet. in-12.
mar. vert (Bauzonnet) ”. Ce volume provenoit de Ch. Nodier, ainsi que
les trois articles suivans :
Les
amours folastres et recréatives du filou et de Robinette, dediez aux amoureux
de ce temps, par l’un des plus rares esprits ; A Bourg en Bresse, par
Jean Tainturier, 1629, petit in-12. mar. vert (Kœhler), vendu 40 fr.
50 c.
L’enfant
sans soucy, divertissant son père Roger Bontemps et sa mère Boute tout
Cuire ; A Ville-Franche, chès Nicolas l’Enjoué, 1682, petit
in-12. mar. bleu (Thouvenin) ; acheté 39 fr. par M. Potier.
La
gallerie des curieux, contenant en divers tableaux les chefs-d’œuvre des plus
execellens railleurs de ce siècle, par Gérard Bon-Temps ; Paris, Cardin
Besongne, 1646, in-8. mar. brun (Thouvenin), payé 30 fr. par nous.
Nous
dirons que “ Les facétieuses nuits du seigneur Jean François Straparole,
nouvellement traduites d’italien en françois par Jean Louveau, Lyon, Pierre
Rigaud, 2. v. in-16. mar. rouge (Duru) ”, ont été portées à 30
fr. ; que “ Les yeux, le nez et les tétons, ouvrages curieux, galans et
badins, par J. P. N. Du C., dit V. ; Amsterdam, Jean Pauli,
1735-36, 3 vol. in-12. fig. mar. vert (Duru) ”, se sont vendus 34
fr. ; que “ Le grand dictionnaire des prétieuses, historique, poétique,
géographique, etc., par le sieur de Somaize ; Paris, Iean Ribou,
1661, 2 vol. in-8. mar. rouge ”, a été obtenu, par M. Potier, pour 31 fr. 50,
et, enfin, qu’un joli exemplaire d’un livre rare, auquel M. Nodier a consacré
un article spécial dans ses Mélanges (p. 366), et qu’il attribue à
Corneille Blessebois, nous est resté pour 58 fr.
Autre exemplaire de Charles Nodier, dans une reliure de Thouvenin Drouot, 11 décembre 2015 : 50.128 € |
Si Corneille Blessebois n’a
pas écrit “ Le Zombi du grand Pérou, ou la comtesse de Cocagne (Nouvellement
imprimé le quinze février 1697, pet. in-12., mar. rouge, fil. Duru)
”, cette facétie est, à coup sûr, d’un imitateur du maître, et cette fois, la
copie approche fort du modèle. Il nous reste encore, dans les Belles-Lettres
françoises, à jeter un regard sur “ les Proverbes communs, S. L. N. D., pet.
in-4 goth. mar. bleu ”, abandonnés à 29 fr. 50 c. N’oublions pas davantage “
Les proverbes et dicts sentencieux, par Ch. de Bouvelles, Paris, Sebastien
Nivelles, 1557, et “ l’Anthologie, par Pierre Berslay, Angevin,
Paris, J. Poupy, 1574 (2 ouvr. en un v. in-8. mar. r.), ”
abandonnés à 25 fr. 50 c. ; enfin, mentionnons les “ Emblesmes d’Alciat, de
nouveau tranlatez en françois (par Barth. Aneau) ; Lyon, Guill.
Rouille, 1549, in-8. veau brun, peint et doré, tr. gauffrée (très anc.
et fort curieuse reliure) ” ; ce remarquable volume est resté, au prix
de 37 fr. 50 c., à M. Motteley.
Avant
de passer à l’Histoire, appelons l’attention du bibliophile sur la littérature
étrangère. La littérature espagnole, en particulier, est très nombreuse dans le
cabinet de M. Taylor. Parmi les Italiens, nous ne trouverons que deux
volumes ; le 1er est “ le Décameron de Jean Boccace (traduit en
prose par Antoine Le Maçon) ; Londres (Paris), 1757 ”, 5
vol. in-8. ornés de figures qui ne se rencontrent pas dans la plupart des
exemplaires. Le second est cette édition des “ Cent nouvelles de Boccace ”, en
allemand, extrêmement remarquable par ses nombreuses fig. en bois, portant pour
la plupart le monogramme A T ; en voici le titre : “ Bocace ;
Centum Novellæ Johannis Boccatii ; Augspurg, 1535, pet. in-fol. (v.
fauve à comp. Simier). ” L’un a été payé 45 fr. ; l’autre, 52 fr.
50 c. […]
Parmi
les polygraphes, nous remarquerons les : “ Œuvres de J. J. Rousseau ;
Paris, Didot le jeune, 1793, 18 vol. in-fol., mar. rouge. ”
[incomplet du vol. de la Botanique illustré par Redouté] Ce magnifique
exemplaire de Labédoyère nous est resté pour 280 fr. Voici encore une belle “
Collection de romans historiques, publiée par La Borde ; Paris, Didot,
1783-90, 15 vol. in-12., papier vélin, mar. rouge ”, abandonnée à 48 fr., et la
“ Collection d’ouvrages françois, imprimée par ordre du comte d’Artois ; Paris,
Didot, 1780-84, 64 vol. in-18., mar. bleu ”, obtenue, pour 202 fr., par
un bibliophile distingué, M. Alf. Chenest.
Il
ne nous reste plus que l’Histoire à parcourir. Nous y remarquerons : “ la
Destruction de Hierusalem, faicte par Vespasien, Empereur de Rome. Paris,
Nicolas Bonfons, S. D., in-4. goth. ”, parvenue à 35 fr. 50 cent. ;
“ Les faictz et dictz de maistre Alain Chartier ; Paris, Galliot
du Pré, 1526, petit in-fol. goth., veau fauve ”, vendus 50 fr. ; “ Les
grands triumpes faictz à l’entree du très-chrestien et victorieux roy Henry
second de ce nom, en sa noble ville de Paris ; Paris, Iehan
Laumussier, S. D., pet. in-8. goth. mar. rouge (Bauzonnet) ”,
poussés jusqu’à 70 fr. par M. Delion ;
Photographie BnF |
“ L’Histoire de l’entrée de la reyne
mère du roy tres chrestien dans la Grande Bretaigne, par le sieur de la Serre, Londres,
Jean Ravord, 1639, in-fol. ”, abandonnée à 48 fr. ; et, enfin, “ le
Combat d’honneur concerté par les iiii éléments sur l’heureuse entrée de madame
la duchesse de La Valette en la ville de Metz (par le P. Jean Molet, de
Briançon) S. L. (Metz, A. Fabert), 1624, in-fol. mar. rouge ”,
payé 30 fr. Voici encore une petite pièce fort curieuse : la “ Complainte
à tous les estats de France cruellement brigandés et tyrannisés par les cruels
bourreaux et sanguinaires le cardinal de Lorraine, et son frère de Guyse. S. N.
de V. ni d’imp., S. D., in-8., mar. bleu (Duru) ” ; elle n’a point
dépassé 31 fr.
Un
ouvrage plus important, les “ Mémoires des œconomies d’estat de Henry le Grand ;
Amsterdam, S. D., 2 tomes en 1 vol. in-fol., maroq. rouge, anc. rel., -
suite, Paris, Courbé, 1662, et Bilaine, 1664, 2 vol.
in-fol. ”, se présente actuellement. Nous l’avons obtenu au prix de 78 fr.
Avant d’arriver à l’histoire particulière des provinces, il convient de
mentionner trois volumes : le 1er, “ Codicilles de Louys XIII à
son tres cher fils aisné et successeur ; Paris, 1643, 4 parties en
3 vol. in-24. mar. rouge (Derome) ”, est à grand’peine parvenu à 50 fr.
Cet exemplaire de Pixérécourt avoit appartenu précédemment à Girardot de
Préfond (il se conserve actuellement dans le cabinet de M. Grangier de la
Marinière). Le 2e : “ Journal de M. le cardinal duc de
Richelieu, années 1630 et 1631, tiré des mémoires écrits de sa main ; Amsterdam,
Abraham Wolfganck, 1664, 2 part. en 1 vol. pet. in-12., cuir de Russie,
non rogné (Purgold) ”, est resté à M. Potier, pour 34 fr. Le 3e :
“ La déroute et l’adieu des filles de joye de la ville et faubourgs de Paris,
avec leur nom, leur nombre, etc. S. L., 1668, mar. v. (Derome) ”, a été
abandonné à M. Grangier de la Marinière pour 33 fr. 50.
Dans
l’Histoire particulière des provinces, nous trouverons : “ Les Antiquitez,
croniques et singularités de Paris… par G. Corrozet ; Paris, N.
Bonfons, 1586, in-8. ”, adjugées à 32 fr. ; “ L’Histoire agregative
des annalles et cronicques d’Aniou : On les vend à Angiers en la
boutique de Charles de Boingne et Clément Alexandre, - acheuees
d’imprimer à Paris par Anthoyne Couteau, 1529, in-fol. goth., veau ”,
également achetée par nous pour 30 fr. 50 ; “ les grandes Annalles de la
Grant Bretaigne et de nostre petite Bretaigne… (par Alain Bouchard) : Imprimé
à Paris, par Jehan de la Roche, le XXV de novembre mil
cinq cens et XIIII, pet. in-fol. goth., v. br. ”, vendues 40 fr. Le titre
de cet exemplaire est refait à la plume. Enfin, disons que “ l’Histoire
ecclésiastique et civile de Bretagne, par Dom Morice (avec les Mémoires pour
servir de preuves), en tout 5 vol. in-fol. ”, a atteint 80 fr. […]
Nous
avons encore à passer en revue : “ Le nouveau traicté de la vraye
noblesse, translate nouvellement de latin en françoys ; Paris, Denys
Janot, 1535, pet. in-8. mar. r. (Duru) ”, vendu 22 fr. ;
“ La galerie des
femmes fortes, par Pierre Le Moyne ; Leyde et Paris (Elzev.), 1660, in-18.
mar. doublé de mar. (Duru) ”, poussée jusqu’à 44 fr. ; et, enfin, pour
terminer cette partie de notre travail, une collection des différens ouvrages
de Jean Le Maire, payée 51 fr. par M. Tilliard ; elle comprenoit : “
Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye. Lyon, Estienne Baland,
(vers 1509), in-4. goth. – Le second liure des Illustrations de Gaule et
singularitez de Troye. Paris, Geoffroy de Marnef, 1512. in-4., goth. – Le tiers
liure des Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, intitulé
nouvellement de France orientale et occidentale. Paris, Geoffroy de Marnef,
1513, in-4., goth. – L’Epistre du roy a Hector de Troye. Paris, Geoffroy de
Marnef, 1513, in-4. – Le traicté intitulé, de la difference des schismes et des
concilles de leglise, et de la preeminence des concilles de la sainte eglise
gallicaine. Lyon, Estienne Balland, 1509. – La légende des Vénitiens. Paris,
Marnef, 1509. Ensemble six pièces reliées en veau, aux armes. » [sic]
(J.
T. « Revue des ventes ». In Bulletin du bibliophile. Paris, J.
Techener, 1848, Nos 22-23-24 – octobre-novembre-décembre, p.
891-913)
Le
baron Taylor fut élu membre du Comité de la Société des Gens de lettres à la
fin du mois de novembre 1848.
Une
deuxième partie de la bibliothèque du baron Taylor fut dispersée à Londres, du
mercredi 1er au jeudi 16 juin
1853, en 14 vacations : Catalogue of the highly important, extensive,
and valuable library of M. le baron J. Taylor, membre de l’Institut,
président fondateur des Associations des artistes dramatiques, musiciens,
peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et
dessinateurs ; président honoraire de la Société des Gens de Lettres
(London, S. Leigh Sotheby & John Wilkinson, 1853, in-8, [2]-224-[1 bl.] p.,
3.322 + 16 doubles [*] = 3.338 lots). La vente rapporta 4.087 £.
« Cette
riche collection, dans laquelle plusieurs œuvres d’éminents artistes ont été
vivement disputées, a produit une somme de 105,000 fr. La Collection de
Boucher [n° 457. 240 grav., elephant folio : 18 £ 10] a pris place
dans le précieux cabinet du baron de Rothschild. On peut citer divers livres
françois importants, tels que Ogier le Danois [n° 2.348. Paris,
Ant. Vérard, v. 1498, in-fol., mar., ex. du prince d’Essling : 52 £], l’un
des plus rares romans de chevalerie, qui se trouve maintenant dans la belle
collection de M. Bischoeffseim [Raphaël Bischoffsheim (1823-1906), banquier],
Racine. Oeuvres dramatiques, t. II |
et le magnifique Racine [n° 2.631. Œuvres dramatiques. Paris, Didot,
1801, 3 vol. in-fol., 57 fig., rel. Simier : 50 £], orné du portrait de
mademoiselle Rachel et d’une splendide reliure qui a remporté une médaille à
l’exposition. » [sic]
(« Revue
des ventes ». In Bulletin du bibliophile. Paris, J. Techener, 1853,
juillet et août, p. 374)
Membre
de l’Institut, chef d’escadron au corps impérial d’état-major en retraite,
commandeur de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre Auratae Militiae
[Ordre de l’Éperon d’Or, décerné par le Pape], chevalier de première classe de
l’Ordre du Nichan Iftikhar [ancien Ordre tunisien], décoré de la croix en
brillants de l’Ordre de Vasa [Suède], commandeur de l’Ordre de Dannebrog
[Danemark], chevalier de l’Ordre de Léopold [Belgique], commandeur de l’Ordre
d’Isabelle la Catholique [Espagne], président de la Société des Artistes de
Paris, le baron Taylor régularisa une situation qui durait depuis plus de vingt
ans : le 3 août 1854, à Charenton-le-Pont [Val-de-Marne], où il demeurait
27 rue Gabrielle, il épousa Théodorine-Louise Guido (1810-1893). Elle lui avait
donné deux enfants, qui furent reconnus le jour même : Isidora-Ernestine, née à
Paris le 24 octobre 1833, qui épousa son cousin Eugène-Joseph-Emile Walwein
(1817-1885), eut deux enfants, autorisés en 1876 à joindre le nom de Taylor à
leur patronyme, et qui mourut à Roscoff [Finistère], place de l’Église, le 2
septembre 1884 ; Félix-Justin, né à Paris le 4 janvier 1840, qui mourut
célibataire le 9 juin 1889, au domicile de sa mère, 68 rue de Bondy, immeuble
de cinq étages construit en 1830.
Maison de campagne du baron Taylor (mai 2013) |
Le
baron avait acquis une maison à la campagne, à Bourron-Marlotte [Seine-et-Marne,
17-19 rue Armand Charnay].
« L’anniversaire
de la naissance de Molière a été célébré lundi dernier, comme tous les ans, dans
un banquet, par les écrivains dramatiques et par les principaux artistes des théâtres
de Paris. M. le baron Taylor, ancien commissaire de la Comédie-Française, avait
bien voulu accepter la présidence. A sa droite était placé le général
Guédéonoff, directeur des théâtres impériaux de Russie, le Mécène de nos
artistes à Saint-Pétersbourg. M. Anicet Bourgeois occupait la première place à
sa gauche. On remarquait également à cette table M. Pierron, que l’artiste a
représenté derrière le président, MM. Samson, près de M. le général Guédéonoff,
Scribe, Régnier, E. Augier, Eugène Labiche, Chilly, Marc-Michel, Bataille,
Albert Got, Ponchard père ; enfin la plupart des célébrités littéraires et
artistiques de la scène moderne. »
(Léo
de Bernard. In Le Monde illustré, 29 janvier 1859, p. 76)
En
1866, il proposa à la Société des Gens de Lettres la fondation d’un dîner
mensuel, le « Dîner Taylor »,
Photographie Eugène Atget (1857-1927) |
qui eut lieu au début chez Bonvalet, 29
boulevard du Temple [XIe], et qui, après sa mort, devint le
« Dîner Dentu ».
Pour
les mêmes raisons qu’en 1848, le baron Taylor mit sa bibliothèque en vente à
l’Hôtel Drouot, salle n° 6, au premier, du lundi 10 au jeudi 13 avril 1876, en
4 vacations : Catalogue de livres anciens et modernes, rares et
curieux, sur les beaux-arts, la littérature, les voyages,
et principalement sur l’art dramatique. Provenant de la Bibliothèque de M. le
baron T***. Membre de l’Institut, commandeur de la Légion d’honneur,
chevalier de l’ordre de Léopold de Belgique, etc., etc. -
Première partie - (Paris, Léon Techener, 1876, in-8, [3]-[1
bl.]-IV-136-[1]-[1 bl.] p., 846 + 8 doubles [bis] + 1 triple [ter] = 855 lots),
dont Théologie-Morale [34 lots = 3,97 %], Beaux-Arts [184 lots = 21,52 %],
Equitation [8 lots = 0,93 %], Musique [8 lots = 0,93 %], Belles -Lettres [411
lots = 48,07 %], Histoire [210 lots = 24,56 %]. Avec, en
guise de préface, une « Lettre à M. le baron T…. » par P. L. Jacob,
bibliophile.
108. Emblèmes ou devises chrestiennes
composées par damoiselle Georgette de Montenay. Lyon, Jean Marcorelle, 1571,
in-4, 100 fig. par Pierre Voeriot, d-rel. mar. 60 fr. au prince d’Essling.
132. Bléry (Eugène-Stanislas-Alexandre).
Quarante-trois eaux-fortes. Très gr. in-fol., d-rel. veau brun. 365 fr. à
Destailleurs.
133. Les Généalogies et Anciennes Descentes
des Forestiers et Comtes de Flandres, par Corneille Martin. Anvers, 1578, 34
pl., pet. in-fol., cart. Ex-libris manuscrit de Daniel Elzevir, 1682. 80 fr. à
Délicourt.
136. Vecellio (Cesar). De gli Habiti antichi
et moderni di diverse parti del mondo libri due. Venetia, Damian Cenaro, 1590,
in-8, 420 fig. sur bois, mar. bleu, tr. dor. (Lortic). 140 fr. à Délicourt.
137. Collection des costumes, armes et meubles
pour servir à l’histoire de France. Par le comte Horace de Vieil-Castel. Paris,
1827-1833, 3 vol. gr. in-4, 300 pl. coloriées au pinceau, d-rel. dos et coins
de mar. bleu, non rognés. 155 fr. à Délicourt.
140. Les Arts somptuaires. Paris,
Hangard-Maugé, 1857, 2 vol. in-4 texte, 2 vol. in-4 pl. en coul., d-rel. mar.
bleu, non rogn. 365 fr. à Henri Leroy.
256. Marguerites, de la Marguerite des
princesses, très-illustre Royne de Navarre. Lyon, Jean de Tournes, 1547, 2 vol.
in-8, fig. en bois, mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Mouillure. 400 fr.
261. Les Passetems de Jan-Antoine de Baïf. Paris,
1573, in-8, cart. 400 fr. au baron James de Rothschild.
262. Les Jeux de Jan-Antoine de Baïf. Paris,
Lucas Breyer, 1572, in-8, v. mar. 480 fr. à Édouard Bocher.
282. Contes et nouvelles en vers, par M. de La
Fontaine. Amsterdam [Paris, Barbou], 1762, 2 vol. pet. in-8, mar. r., fil., tr.
dor. Édition des fermiers généraux. 610 fr.
317. Mémoires du comte de Grammont, par
Hamilton. Londres, Edwards, 1793, gr. in-4, 72 portr., mar. vert, fil., dent.,
tr. dor. (Rel. anglaise). 549 fr.
347. Le Décaméron de Jean Bocace. Londres
[Paris], 1757, 5 vol. gr. in-8, 110 fig., mar. vert, fil., tr. dor. (Derome).
605 fr.
403. Fables nouvelles [par Dorat]. Paris,
1773, 2 part. en 1 vol. gr. in-8, d-rel. veau. 405 fr.
785. Œuvres satirique [sic] de P. Corneille
Blessebois. Leyde, 1676, 7 parties en 1 vol. pet. in-12, mar. v., fil., dent.,
doublé de tabis, tr. dor. (Simier). Ex. de Pixerécourt. 3.250 fr.
798. Pierre Corneille. Son théâtre, suivant la
copie imprimée à Paris [Amsterdam, Abr. Wolfgang], 1663-1669, 13 pièces reliées
en mar. rouge, fil. (Koehler). 481 fr.
803. Le Cabinet satyrique ou Recueil parfait
des vers piquans et gaillards de ce temps [Holl., à la sphère], 1666, 2 vol.
pet. in-12, mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). 399 fr. au comte Foy.
Suivit la vente, toujours à l’Hôtel
Drouot, salle n° 6, au premier, du lundi 22 au mercredi 24 mai 1876, en 3
vacations : Catalogue de livres anciens et modernes, rares et curieux,
sur les beaux-arts, la littérature, les voyages, et
principalement sur l’art dramatique. Provenant de la Bibliothèque de M. le
baron T***. Membre de l’Institut, commandeur de la Légion d’honneur,
chevalier de l’ordre de Léopold de Belgique, etc., etc. -
Deuxième partie - (Paris, Léon Techener, 1876, in-8, [3]-[1
bl.]-VIII-71-[1] p., 399 + 3 doubles [bis] = 402 lots [numérotés 847-1.245]),
composé exclusivement de livres relatifs au Théâtre. Avec, en guise de préface,
une « Lettre à M. le baron T… » par P.-L. Jacob, bibliophile :
« Mais, pourquoi tous les livres qui
vous ont appartenu ne portent-ils pas votre ex-libris, qui devrait être
accolé à ceux de vos amis Guilbert de Pixerécourt et Charles Nodier ?
C’est un oubli ou une négligence que les bibliophiles futurs ne vous
pardonneront pas. » (p. I)
859.
Maistre Pierre Pathelin restitué à son naturel. Paris, Galliot du Pré, 1532,
in-16, lettres rondes, mar. orange, tr. dor. Notes manuscrites de Beauchamps.
Des bibliothèques Pixerécourt et Soleinne. 1.420 fr.
Photographie BNF |
863.
Le Brave, comédie de Jan Antoine de Baïf. Paris, Robert Estienne, 1567, in-8,
vél. 555 fr.
905.
Rodogune, princesse des Parthes, tragédie par Pierre Corneille. Au Nord
[Versailles], 1760, in-4, mar. rouge, fil., tr. dor., dent., doublé de tabis.
Ex. de Soleinne. 551 fr.
927.
Les Femmes sçavantes, comédie par J. B. P. Molière. Et se vend pour l’autheur à
Paris, au Palais et chez Pierre Promé, 1673, in-12, cuir de Russie, fil.
Édition originale [Second tirage à la date de 1673 ; un premier tirage est
à la date de 1672]. 2.500 fr.
928.
L’Escole des femmes, comédie par J. B. P. Molière. Paris, Gabriel Quinet, 1663,
in-12, fig., mar. r., tr. dor. Édition originale. 1.205 fr.
935.
Andromaque, tragédie [par J. Racine]. Paris, Théodore Girard, 1668, in-12, v.
fauve, fil. Édition originale. 800 fr.
938.
La Thebayde ou les Frères ennemis, tragédie. Paris, Claude Barbin, 1664, in-12,
v. f., fil. (Koehler). Édition originale. 400 fr.
941.
Œuvres diverses d’un auteur de sept ans [le duc du Maine]. S. l. n. d. [publié
par Madame de Maintenon, v. 1686], 2 part. en 1 vol. in-4, br. Ex. de
Pixerécourt. 420 fr. à Bancel.
956.
Le Légataire universel, comédie [par Regnard]. Paris, Pierre Ribou, 1708,
in-12, parch. Édition originale. 410 fr.
1.023.
The Dramatic Works of Shakespeare, revised by Georges Steevens. London, Bulmer
for Boydell [1791], 1802, 18 tomes en 9 vol. gr. in-fol., 97 fig., cuir de
Russie, fil. (Rel. anglaise). 501 fr.
1.080.
La Magnifica et Triumphale Entrata del christianiss. Re di Francia Henrico
secondo di questo nome fatta nella nobile & antiqua Citta di Lyone. Lyone,
Gulielmo Rouillio, 1549, in-4, cart. ital., 15 fig. sur bois, vel. bl. 260 fr.
à Délicourt.
Baron Justin Taylor (1877) |
Une
troisième partie fut vendue 28 rue des Bons-Enfants, salle n° 2, au premier, du
mardi 6 au samedi 17 mars 1877, en 11 vacations : Catalogue de livres
anciens et modernes, rares et curieux, sur les beaux-arts, la littérature, les
voyages, et principalement sur l’art dramatique. Provenant de la Bibliothèque
de M. le baron T***. - Troisième partie - (Paris, Léon Techener, 1877,
in-8, [3]-[1 bl.]-IV-310 p., 3.130 + 8 doubles [bis] = 3.138 lots [numérotés
1.246-4.375, avec erreurs de numérotation]), dont Théologie et histoire des
religions [238 lots = 7,58 %], Jurisprudence [9 lots = 0,28 %], Sciences et
Arts [218 lots = 6,94 %], Beaux-Arts [149 lots = 4,74 %], Belles-Lettres [512
lots = 16,31 %], Histoire [2.012 lots = 64,11 %]. Avec, en guise de préface,
une « Lettre à M. le baron T… » par P. L. Jacob, bibliophile :
« Grâce
à vous et à votre puissante intervention, le château de Chambord n’a pas été
démoli et l’antique cathédrale de Reims a été consolidée. On apprend tout cela
dans l’histoire de vos livres, qui ne sont déjà plus à vous et qui perdront
bientôt la trace de leur séjour dans votre bibliothèque, puisque vous avez
négligé, en vous séparant d’eux, de leur donner un glorieux état civil, en
quelque sorte, par l’apposition d’un ex-libris. Honneur au livre qui
pourra dire, dans un demi-siècle : “ J’appartenais au baron T…. ! ”
Ceci
est un conseil que je vous donne, mon vieil ami, en faveur des livres de la
nouvelle bibliothèque, que vous amassez déjà et qui, je le souhaite, doit être
bientôt aussi nombreuse et aussi bien choisie que celle qu’il faudra chercher
tout à l’heure dans le labyrinthe silencieux de quelques catalogues de vente.
Quel emblême [sic] ferez-vous mettre sur cet ex-libris, que réclament
les amis qui vous ont voué un culte de vénération et de reconnaissance ?
Je vous propose tout simplement cet ex-libris de bibliophile, en guise
d’écu d’armoiris [sic] : un livre fermé, avec la devise du sage : Tout
est là. » (p. IV)
Cette
vente n’a pas été retenue parmi les ventes importantes de l’année 1877 (W. O.
« Chronique-Revue ». In Bulletin du bibliophile et du
bibliothécaire. Paris, Léon Techener, 1877, p. 560-569).
Membre
de l’Institut en 1847, sénateur en 1869, grand-officier de la Légion d’honneur
en 1877, le baron Taylor passa les 14 derniers mois de sa longue vie dans sa
chambre, cloué par neuf maladies, dont six mortelles. Une maladie de vessie a
déterminé la fin.
Il mourut le 6 septembre 1879, à son domicile, au 2e
étage du 68 rue de Bondy. Ses obsèques eurent lieu le mardi 16 septembre 1879 :
«
A onze heures et quart, a lieu la levée du corps, qu’on place sur un char
magnifique de première classe, second degré. Il est impossible de disposer sur
la galerie supérieure toutes les couronnes, tous les bouquets envoyés à la
maison mortuaire. Des commissaires vont porter derrière le char les fleurs
qu’on n’a pas pu y placer.
On
se met en marche. Les cordons du poêle sont tenus par MM. le vicomte Henri Delaborde,
représentant l’Institut, Edouard Thierry, Alexandre Dumas, représentant la
Société des gens de lettres, Auguste Maquet, au nom de la Société des auteurs
dramatiques ; Derval, pour celle des artistes ; Colmet d’Aage, Tresca, Huet.
La
famille Taylor et M. Turquet, sous-secrétaire d’Etat, se placent derrière le
corbillard, que précède la musique de la Garde républicaine, qui, conduite par
M. Sellenick, joue une marche en ut mineur et qu’entoure un bataillon
d’infanterie.
Trois
mille personnes suivent le cercueil entre deux épaisses haies humaines. Toutes
les fenêtres des maisons sont occupées. L’effet est immense. Chacun fait cette
observation :
-
On se croirait à l’enterrement de M. Thiers.
Midi.
On va entrer à Saint-Eustache.
Déjà
les bas-côtés sont pleins de monde. Ils contiennent deux mille personnes. […]
De
mémoire de musiciens, il n’y a jamais eu plus beau service religieux. […]
Les
chœurs et l’orchestre sont fournis par l’Opéra et l’Opéra-Comique. […]
La
messe ne finit qu’à une heure quarante, et le cortège se dirige alors vers le
Père-Lachaise, où le corps attendra dans un caveau provisoire que les
Associations aient fait élever un monument digne de leur fondateur.
La
pluie a heureusement cessé. […]
Chose
rare, tous ceux qui ont assisté à l’office vont jusqu’au cimetière. [...]
Trois
heures et quart. Nous entrons au cimetière déjà envahi par des milliers de
curieux. […]
Après
la descente du corps et les prières d’usage dites par l’abbé Legrand, le maître
des cérémonies crie le nom de M. Delaborde qui, représentant l’Institut, vient
adresser quelques mots d’adieu au baron Taylor. Les arrivants faisaient alors
un tel bruit que nous regrettons de n’avoir pu saisir un seul mot.
Puis,
il y avait, à dix pas du caveau, des scieurs de pierres qui, durant toute la
cérémonie, n’ont cessé de faire grincer leur scie. […]
[Suivirent
les discours de Jules Simon, l’ancien ministre, de Auguste Maquet, au nom des
auteurs et compositeurs dramatiques, de Edouard Thierry, au nom de la Société
des Gens de lettres, de Frédéric Thomas, de Derval, vice-président de quatre
Sociétés fondées et présidées par le baron Taylor, du vice-président de la
Société des artistes musiciens, du président de la loge maçonnique dont faisait
partie le baron Taylor, etc. Victor Hugo avait écrit une
belle lettre qui fut lue lors des obsèques.]
Il
est quatre heures et demie. On jette l’eau bénite, et l’on se retire […]. »
(C.
In Le Figaro, mardi 16 septembre 1879, p. 1-2)
Cimetière du Père-Lachaise (Division 55) |
La glorification du baron Taylor eut lieu le 15 mai 1884, au
Père-Lachaise, lors de l’inauguration du monument élevé à sa mémoire par les
cinq associations qu’il avait fondées, avec le concours de la Société des Gens
de lettres, des auteurs dramatiques et du ministère des Beaux-Arts. Tout en
haut du Père-Lachaise, à l’angle de l’avenue de la Chapelle et de l’allée
Feuillant, la statue de marbre du baron Taylor repose sur un piédestal en
pierre blanche, élevé lui-même sur une pierre tombale en granit bleu de
Normandie. Elle se dresse au milieu d’une haute bordure de pierre en forme
d’hémicycle et sur la face intérieure de laquelle sont sculptées des couronnes,
puis, ça et là, des inscriptions rappelant les principales fondations du
défunt, ses titres ou ses honneurs.
Son buste, en bronze, par le sculpteur Tony Noël (1845-1909),
érigé au sommet d’une stèle de marbre blanc qu’ornent les attributs des divers
arts, fut inauguré le jeudi 7 novembre 1907 sur le terre-plein du théâtre de
l’Ambigu, 2 ter boulevard Saint-Martin ; un banc de granit est placé au pied
du monument de l’architecte Constant Moyaux (1835-1911). Fondu en 1941, le
buste fut remplacé par une réplique en pierre. Le monument fut déplacé devant le 46 rue de Bondy [place Johann
Strauss, depuis 1979].
Parmi
les ouvrages dont le baron Taylor fut l’auteur :
Voyages
pittoresques et romantiques dans l’ancienne France (Paris, [Casimir Gide, puis
Augustin-François Lemaître], 1820-1878, 24 vol. gr. in-fol., 3.282 pl. lith.).
Entrepris
avec la collaboration littéraire de Charles Nodier (1780-1844) et Alphonse de
Cailleux (1788-1876), avec le concours de 182 artistes, les volumes furent
imprimés chez Didot et vendus par souscription et en livraisons : Normandie (3
vol.), Franche-Comté (1 vol.), Auvergne (2 vol.), Languedoc (4 vol.), Picardie
(3 vol.), Bretagne (2 vol.), Dauphiné (2 vol.), Champagne (4 vol.), Bourgogne
(2 vol.), Index (1 vol.).
Voyage
pittoresque en Espagne, en
Portugal et sur la côte d’Afrique, de Tanger à Tétouan (Paris, Gide
fils, 1826-1832, 3 vol. in-4).
La
Syrie, l’Égypte, la
Palestine et la Judée, considérées sous leur aspect historique, archéologique,
descriptif et pittoresque (Paris, Bureau central des dictionnaires,
l’Editeur et L. Mame, 1837, in-4, 100 pl.), avec Louis Reybaud (1799-1879).
Les
Pyrénées (Paris, C. Gide,
1843, in-8).
Preuves
de la découverte du cœur de Saint Louis (Paris, Firmin Didot frères, 1846, in-8), avec Berger de Xivrey, A. Deville, Ch. Lenormant, A. Le Prévost
et P. Paris.
L’Alhambra
(Paris, Firmin Didot
frères, 1853, in-fol.), dessins et lithographies par Asselineau.
La
Syrie, la Palestine et la Judée, et Pèlerinage à Jérusalem et aux lieux saints (Paris, Bolle-Lasalle, 1853, in-4), par le
R. P. Laorty-Hadji [Taylor-Hadji].
La
ville de Reims (Paris, A.
F. Lemaitre et Reims, Brissart-Binet, 1854, in-12).
L’Égypte (Paris, Bolle-Lasalle, 1856, in-8), par
le R. P. Laorty-Hadji [Taylor-Hadji].
Reims, la ville des sacres (Paris, A. F.
Lemaitre, 1860, in-8).
Théodorine-Louise
Guido, veuve du baron Taylor, mourut en son domicile du 68 rue de Bondy, le 5 décembre
1893, pendant la vente de ce qui restait de l’immense bibliothèque de son mari,
28 rue des Bons-Enfants, salle n° 2, commencée le lundi 27 novembre et qui dura
jusqu’au mercredi 13 décembre 1893, pendant 15 vacations : Catalogue de la
bibliothèque dramatique de feu le baron Taylor. Membre de l’Institut,
fondateur et président des Sociétés des Artistes dramatiques, musiciens,
peintres, etc. (Paris, Techener, 1893, in-8, XVI-491-[1 bl.]-[2]
p., 2.989 lots), dont Théâtre ancien [85 lots = 2,84 %], Théâtre latin moderne
[136 lots = 4, 55 %], Théâtre moderne français [1.655 lots = 55,36 %], Théâtre
moderne italien [444 lots = 14,85 %], Théâtre moderne espagnol et portugais [38
lots = 1,27 %], Théâtre moderne anglais [39 lots = 1,30 %], Théâtre moderne allemand
[23 lots = 0,76 %], Théâtre moderne flamand et hollandais [6 lots = 0,20 %],
Autres théâtres étrangers modernes [11 lots = 0,36 %], Ecrits relatifs au
théâtre [435 lots = 14,55 %], Supplément [117 lots = 3,91 %].
Cette
collection était la plus importante en ce genre mise en vente depuis la
bibliothèque Soleinne, dont elle comprenait une notable portion.
« Rien
à dire du théâtre ancien, représenté cependant par les meilleures éditions,
dont plusieurs assez rares, des trois tragiques grecs, d’Aristophane, de Plaute
et de Térence. Le théâtre latin moderne forme une des sections les plus
intéressantes ; on y trouvera les œuvres d’Harmonius Marsus, de Platus,
d’Antonius Thylesius, la Dolotechne de Zambertus, l’Epirota de
Medius Venetus, la Latina et recens comœdia, de J. Frachaeus Borbonius,
qui manquait à la collection Soleinne, plusieurs éditions des Scenica
progymnasmata de Reuchlin, le Ludus ludentem luderum ludens, vif
pamphlet contre Luther et ses doctrines, le Mercator, le Pammachius
et les autres pièces antipapistes du fougueux Naogeorgus, parmi lesquelles le
rare Judas Iscariotes (de la bibliothèque Heber), les Studentes de
Stummelius, le théâtre de Frischlinus, le Lutherus de Hirtzwig, la
première édition de l’Acolastus et du Morosophus, un grand nombre
de drames sacrés, les pièces de théâtre jouées dans les collèges des Jésuites
et autres, enfin quelques œuvres contemporaines des événements politiques et
religieux qui les ont provoquées (conquête de Grenade par Ferdinand le
Catholique et Isabelle, la Réforme, les guerres de Gustave-Adolphe, etc).
Dans
le théâtre français, qui occupe naturellement la plus large place, nous
signalerons, parmi Mystères et Moralités :
Photographie Université de Tours |
Le premier (et le
second) volume du triomphant mystère des Actes des Apostres (n° 232),
première édition de l’œuvre d’Arnoul et Simon Greban ; Une dévote
contemplation ou meditation de la croix de nostre saulveur et redempteur
jhesucrist… par maistre Jehan de Lacu, sans doute mise en vers par
Gringore, seul exemplaire connu (n° 256) ; Moralité en vers sur les
abus du temps présent, à cinq personnages, composée vers 1390,
peut-être par Christine de Pisan, dramatique tableau des misères de la France
pendant les premières années du règne de Charles VI, très précieux manuscrit
(n° 258) ; le Jardin de Jennes avec la plainte de Religion et le Soulas
de Labeur, avec figures sur bois, œuvre de Jean Marot ( ?), inspirée
par la révolte de Gênes contre Louis XII, seul exemplaire connu,
malheureusement incomplet (n° 261) ; le Combat de la Chair et de l’Esprit,
de la bibliothèque du baron Léopold Double (n° 264).
Puis,
dans l’ancien théâtre profane : les Marguerites de la Marguerite des
princesses, dans une reliure ancienne bien conservée (n° 265) ; la Farce
de maistre Pathelin, manuscrit sur vélin qui, malgré de regrettables
lacunes, a fourni à M. Paulin Pâris plus de cent variantes, le plus ancien
peut-être des textes de la célèbre farce, dont on pourrait tirer un utile parti
pour une nouvelle édition (n° 276) ;
Farce nouvelle, nommée la
Folie des Gorriers à IIII personnaiges, manuscrit qui semble inédit, avec
une figure en pied d’un dessin remarquable (n° 287) ; Dialogue noveau à
trois personaiges, c’est à sçavoir l’Embasadeur de Lempereur, Dame
Paix et Bellone la Déesse de guerre, 1544, relatif aux dernières luttes de
Charles-Quint et de François Ier, seul exemplaire connu, provenant
des bibliothèques La Vallière et Soleinne (n° 304) ; les Sept Marchands
de Naples. Cest assavoir Ladventurier. Le Religieux. L’escolier. Laveugle. Le
Vilageois. Le Marchant. Et le Bragart, pièce rarissime (n° 305).
Depuis
Jodelle jusqu’à nos jours : le théâtre de Jacques Grévin de Clermont en
Beauvaisis. Ensemble la seconde partie de l’Olimpe et de la Gelodacrye,
1562, avec les quatre feuillets de l’Elégie de Ronsard à Grévin, qui
manquent souvent (n° 322) ; la Pastorale amoureuse, 1569, un des
plus raresouvrages [sic] du fécond Belleforest (n° 343) ; la tragédie
de feu Gaspard de Coligny iadis admiral de France… avec le nom des personnages,
de François de Chantelouve (n° 346) ;
Photographie BnF |
un très bel exemplaire du théâtre
d’Alexandre Hardy, parisien, 1625-28, avec les frontispices gravés
par Crispin de Pas (n° 394) ; Les premières œuvres poétiques de
Margarit Pageau, vandomois (n° 395) ;
Les diverses poésies
du sieur de la Fresnaye Vauquelin. Caen, 1612, édition qui manquait à la
collection Soleinne (n° 408) ; le Recueil des divers poèmes et chants
royaux, de J. Galaut (n° 420) ; un manuscrit de Mirame, chargé
de corrections et donnant le texte primitif de la tragédie, très différent du
texte imprimé en 1641 (n° 555) ; un grand nombre d’éditions originea lesde
Pierre Corneill [sic], la réunion complète (sauf les Dames vengées)des
éditions originales in-12 de Thomas Corneille (n° 656) ; les œuvres
complètes, le plus souvent en premières éditions, des contemporains de
Corneille et de Racine : Mairet, Rotrou, Scudéry, Boisrobert, Guérin de
Bouscal, Charles Beys, Benserade, Desmarets, Tristan l’Hermite, Le Metel
d’Ouville, Gilbert, Scarron, Poisson, Quinault, Montfleury, Boursault, Champmeslé,
Pradon. Viennent ensuite les éditions originales de Dancourt, de Regnard, de
Voltaire, de Crébillon etc., et la foule de ces pièces d’auteurs provinciaux,
si rares et si recherchées, pleines de curieux détails sur les mœurs et les
coutumes locales. […]
La
série des ballets et des opéras se recommande spécialement à l’attention. Après
le ballet-comique de la Royne faict aux nopces de Monsieur le duc de Joyeuse
et Madamoyselle de Vaudemont… par Balthasar de Beaujoyeulx (n° 1540), le
Grand Bal de la douairière de Billebahaut… avec maistre Galimatias
(n°1551) et le Ballet des modes tant des habits que des dances depuis
Charles VII jusqu’à présent (n° 1557), on y trouvera les ballets dansés par
Louis XIV, la reine et les princes, la série des ballets de Molière, les
divertissements de Fontainebleau, de Versailles, de Marly, de Choisy, les
opéras de Cambert, de Lully, le répertoire de l’Académie royale de musique,
etc. […]
La
section italienne est des plus copieuses. Elle s’ouvre par deux pièces, fort
rares, du théâtre religieux : la rappresentatione divota di Barlaam et
Josaphat, per Bernardo Pulci, avec de très jolies figures sur bois
de l’école florentine, et La rappresentatione di San Francesco (nos
1877 et 1878), l’une et l’autre sans lieu ni date, mais imprimées à Florence, à
la fin du XVe siècle. […]
La
réunion des Ecrits relatifs au théâtre ne le cède pas en intérêt à la
bibliothèque purement dramatique. Nous signalerons d’abord la série : Fêtes,
pompes et solennités publiques (nos 2474 à 2526) ; les Annales
du théâtre français, de 1799 à 1805, manuscrit autographe et inédit de
Lemazurier, archiviste de la Comédie française ; des mémoires pour
servir à l’histoire de l’Académie royale de musique, depuis son
établissement jusqu’en 1758 (n° 2564) et l’histoire de l’Académie royale
de musique, 1645-1741 (n° 2566), manuscrits inédits, d’une haute importance
pour l’histoire de notre grand opéra ; une très complète histoire du
théâtre italien, 1577-1750, manuscrite, par Gueullette, avec lettres
autographes et nombreux portraits, (n° 2570) ; une très abondante
collection d’écrits de toute sorte relatifs à Corneille, à Molière, à Racine et
à Voltaire (n° 2630-2670) ;
Photographie Université de Toulouse |
La Douctrino crestiano meso en rimos, per
poude estre cantado sur diberses ayres, Toulouso, 1645, fort rare,
(n° 2731) ; un manuscrit autographe de Mozart, six sonates pour piano et
violon, composées par le maître à l’âge de dix-huit ans, avec un morceau de la
6e sonate entièrement refait. Dans les écrits sur la danse et les
ballets : Le gratie d’amore di Cesare Negri milanese, professore
di ballare. Milano, 1602, avec 58 belles planches gravées à l’eau-forte par
Leone Pallavicino d’après Mauro Rovero (n° 2755) et un superbe exemplaire des Nuove
inventioni di balli, autre édition, avec un nouveau titre, du livre
précédent, (n° 2756). Dans l’architecture théâtrale : un recueil de plans
de théâtres, 43 dessins au lavis (n° 2790) et la Comédie française du
faubourg Saint-Germain, 199 dessins grand in-folio (n° 2791). Parmi les
estampes : Neueroffneter Masquen-Saal… de Johann Messelreuter, Bayreuth,
s. d., recueil très rare et non cité de costumes d’opéras, publié au XVIIIe siècle, (n° 2845) ;
les Costumes et Annales des
grands théâtres de Paris… par M. de Charnois. Paris, Janinet,
1786-89, magnifique exemplaire en grand papier, relié en maroquin ancien, de ce
précieux ouvrage, doublement intéressant par les renseignements qu’il fournit
sur les théâtres parisiens, et par les portraits d’artistes dont il est orné,
(n° 2847) ; une suite de recueils de costumes, de Galeries des artistes
dramatiques, de portraits (nos 2848-2863) ; enfin un Album
de caricatures par Horace Vernet, les unes à la sépia, les autres en
couleur, toutes étincelantes de verve et d’esprit (2865). » [sic]
(« La
Bibliothèque dramatique de feu le baron Taylor ». In Bulletin du
bibliophile et du bibliothécaire. Paris, Techener, 1893, p. 489-495)
Signature du baron Taylor (1875) Photographie BnF |