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Pleumeleuc |
La famille Lanjuinais, réputée d’un catholicisme strict, voire de jansénisme, était originaire de Pleumeleuc [Ille-et-Vilaine].
Michel [II] Lanjuinais, baptisé
en l’église de Pleumeleuc le 28 mars 1691, était procureur d’office de Joseph
Huchet, seigneur vicomte de La Bédoyère, puis du seigneur de La Besneraye. Le 7
février 1719, à l’église de la ville voisine de Bédée, aux portes de
Brocéliande, il épousa Fiacrine Oresve. Il mourut à Pleumeleuc le 22 mars 1752.
Son fils, Joseph-Anne-Michel
Lanjuinais, seigneur des Planches, en Pleumeleuc, né à Pleumeleuc le 14 janvier
1720, vint à Rennes s’établir comme avocat. Il y épousa, le 15 septembre 1750,
en l’église Saint-Sauveur, Hélène-Marguerite Capdeville, fille de Pierre-Denis
Capdeville (1702-1784), écrivain des vaisseaux de la Compagnie des Indes,
baptisée en l’église Saint-Germain le 19 février 1729, qui lui donna quatorze
enfants. Veuve depuis janvier 1787, Hélène-Marguerite Capdeville mourut le 11
fructidor An VIII [29 août 1800].
Jean-Denis
Lanjuinais naquit à Rennes [Ille-et-Vilaine] le 12 mars 1753, second des
enfants de Joseph-Anne-Michel Lanjuinais et de
Hélène-Marguerite Capdeville. Il fut baptisé le jour même en l’église
Saint-Germain et eut pour parrain son oncle paternel, Jean-Baptiste Lanjuinais,
prêtre, et pour marraine sa grande tante maternelle, Madeleine-Denise
Capdeville.
Sorti du collège à 16 ans, il fut
reçu avocat et docteur en droit canonique à 19 ans, avec dispense d’âge, et
obtint la chaire de droit ecclésiastique à la faculté de Rennes à 22 ans.
Il fut élu avocat conseil des
trois ordres des États de Bretagne en 1779. Le 12 juin 1787, en l’église
Saint-Jean, il épousa Julie-Pauline-Sainte Deschamps de La Porte, née le 18
avril 1769 à La Bouëxière [Ille-et-Vilaine], fille de Jean-François-Yves
Deschamps de La Porte, conseiller du Roi, ancien maître particulier des eaux et
forêts de Fougères, lieutenant du siège royal de la maîtrise des eaux et forêts
de Rennes, et de Sainte-Anne Gardin. Ils eurent plusieurs enfants, dont trois
survécurent : Paul-Eugène, né à Rennes, rue de Fougères [rue Jean
Guéhenno], le 19 thermidor An VII [6 août 1799], baptisé le surlendemain en
l’église Saint-Germain ; Julie-Pauline, née à Paris, 60 rue d’Enfer,
division de l’Observatoire [ancien XIIe, aujourd’hui Ve],
le 24 vendémiaire An X [16 octobre 1801] ; Victor-Ambroise, né à Paris, 60
rue d’Enfer, le 14 brumaire An XI [5 novembre 1802].
Dès l’année 1788, il se déclara l’un des défenseurs des droits et des revendications de l’ordre du Tiers, en publiant deux brochures : Réflexions patriotiques, Sur l’Arrêté de quelques Nobles de Bretagne, du 25 Octobre 1788 et Le Préservatif, contre l’Avis à mes Compatriotes.
Envoyé par la sénéchaussée de Rennes,
il représenta le Tiers-Etat à l’Assemblée nationale constituante, du 17 avril
1789 au 30 septembre 1791.
Coll. Musée de Bretagne, Rennes |
Lanjuinais à la tribune de la Convention. Le Monde illustré, 22 mai 1869, p. 329 |
Lanjuinais, par Geoffroy, d'après Sudré
Photographie BnF
Nommé cependant chevalier de la Légion d’honneur en 1803, commandeur en 1804 et comte de l’Empire en 1808, Lanjuinais prit alors pour armoiries, sous la devise « Dieu et ses [sic] lois » [nombreux sont ceux qui ont lu « les » : même son fils cadet, dans ses Œuvres de J.-D. Lanjuinais. Paris, Dondey-Dupré Père et Fils, 1832, t. I, p. 60, n. 1] :
Le Chevalier de Courcelles. Armorial général de la Chambre des Pairs de France. Paris, Lefèvre, 1822, Première partie, pl. 86.
« Écartelé, au 1 d’azur, au serpent d’argent se mirant dans un miroir d’or, autour du manche duquel son corps est entortillé [armes des comtes sénateurs de l’Empire] ; au 2 d’argent, à la croix potencée de sinople [emblème de la religion] ; au 3 d’argent, à trois mains de carnation posées en fasce, 2 et 1 [emblème du travail] ; au 4 d’azur, au lion d’or, tenant de la patte dextre un frein d’argent, et dans la sénestre une balance du même émail [emblème de la force gouvernant par la justice] ».
Photographie Traces Ecrites, Paris |
De 1800 à 1804, il se consacra surtout au cours de droit romain qu’il dispensa dans une éphémère école libre de droit, connue sous le nom d’Académie de Législation, dont il avait été un des fondateurs. Le 26 décembre 1808, il fut élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
La Chambre des Pairs au moment du procès Louvel (1820) |
En 1814, il vota la déchéance de Napoléon et fut nommé pair de France par Louis XVIII le 4 juin 1814. En mars 1815, il se retira momentanément à la campagne, à Férolles-Attilly [Seine-et-Marne], puis fut nommé député de la Seine à la Chambre des Cent-Jours, du 7 mai 1815 au 13 juillet 1815. Il demeura néanmoins à la Chambre des pairs après 1815.
Le 11 janvier 1827, 34 rue du Bac [VIIe], il fut atteint subitement par une « crise d’anévrisme au cœur » [rupture d’anévrisme de l’aorte], qui l’enleva le surlendemain, 13 janvier, à l’âge de près de 74 ans.
Cimetière du Père Lachaise, division 30 |
Il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [30e division]. Son épouse mourut à Paris, le 26 mai 1841. Ses deux fils, le comte Paul-Eugène Lanjuinais (1799-1872), pair de France, et le vicomte Victor-Ambroise Lanjuinais (1802-1869), député de Nantes et ministre, ainsi que son petit-fils, le comte Paul-Henri Lanjuinais (1834-1916), député et président du Conseil général du Morbihan, reposent auprès de lui.
La bibliothèque de Jean-Denis
Lanjuinais fut vendue du lundi 21 au mardi 29 mai 1827, en 7 vacations, à la
Maison Silvestre, 30 rue des Bons Enfants, salle du premier : Catalogue
d’une partie des livres de la bibliothéque [sic] de feu M. le comte
Lanjuinais, pair de France, membre de l’Institut. (Académie
des inscriptions et belles-lettres.) (Paris, Silvestre et Gallimard, 1827,
in-8, [1]-[1 bl.]-[2]-58 p., 689 + 1 double [bis] – 1 manquant = 689 lots, n°
403 chiffré 803), dont Théologie [87 lots = 12,62 %], Jurisprudence [284 lots =
41,21 %], Sciences et Arts [48 lots = 6,96 %], Belles-Lettres [110 lots = 15,96
%], Histoire [160 lots = 23,22 %].
17. Novum Testamentum.
Lutetiæ, Roberti Stephani, 1546, 2 vol. in-16, v.
25. Divi Iustini,
philosophi et martyris Christi, operum, quæ extant, omnium per Ioannem Langum
Silesium, è Græco in Latinum sermonem versorum. Basileæ, Ambrosium et Aurelium
Frobenios fratres, [à la fin :] 1565, 3 tomes en 1 vol. in-fol., v.
32. D. Gregorii
Nazianzeni, cognomento theologi, opera omnia quæ extant […]. Iacobo Billio Prunæo
Interprete & Scoliaste. Parisiis, Sebastianum Nivellium, 1583, 2 tomes en 1
vol. in-fol., v.
Photographie Pierre Brillard |
45. Problema de anno nativitatis Christi. Auctore P. Dominico Magnan. Romæ, Archangelum Casaletti Typographum et Venantium Monaldini Bibliopolam, 1772, in-8, fig., demi-rel.
82. Die indische
mythologie. Von Dorow. Wiesbaden, Ludwig Schellenberg, 1821, in-4, fig., br.
111. Caroli Sigonii de
antiquo iure civium Romanorum […]. Libri XI. Parisiis, Iacobo du Puys, 1576,
in-fol., v.
117. Juris græco-romani
tam canonici quam civilis Tomi duo. Francofurti, Heredum Petri Fischeri, 1596,
2 tomes en 1 vol. in-fol., v.
141. Barnabæ Brissonii
[…], de formulis et sollemnibus Populi Romani verbis, libri VIII. Parisiis,
Sebastianum Nivellium, 1583, in-fol., v.
195. De agrorum
conditionibus, & constitutionibus limitum, Siculi Flacci lib. I. […]
variorum auctorum. Parisiis, Adr. Turnebum, 1554, in-4, parch.
233. Arnoldi Ferroni
Burdigalensis Regii Consiliari In consuetudines burdigalensium Commentariorum
libri duo. Lugduni, Antonium Gryphium, 1585, in-fol., bas.
238. Barthol. à Chassenæo
Iurisconsulti clarissimi, commentarii in consuetudines ducatus Burgundiæ.
Lugduni, Bartholomæum Vincentium, 1574, in-fol., bas.
271. Petri Rat
Pictaviensis Decurionis. Pictavii, Marnefiorum Fratrum, 1548, in-fol., v.
290. Stilus antiquus
supremæ curiæ amplissimi ordinis Parlamenti Parisiensis. Parisiis, Galeotum à
Prato, mense septembris 1558, in-4, parch.
291. Ad legem regiam Molinæis
habitam, de abrogata Testium, a Libra centena, probatione, Commentarius. Per
Io. Bossellum Borderium. Pictavii, Bochetorum, et Parisiis, Gabrielem Buon,
1582, pet. in-4, parch.
Photographie Livre Rare Book |
292. Traicté des peines et
amandes [sic]. Par M. Iean Duret. Lyon, Benoist Rigaud, 1573, in-8, parch.
403. Histoire des
polypiers coralligènes flexibles, vulgairement nommés zoophytes. Par J. V. F.
Lamouroux. Caen, Imprimerie F. Poisson, 1816, in-8, fig., br.
415. Memoria sulla bussola
orientale. Letta da Giuseppe Hager. Pavia, Tipografia Bolzani, 1809, gr. in-4,
fig., br.
517. Les
Métamorphoses ; ou l’Ane d’or d’Apulée, philosophe platonicien. Paris,
Jean-François Bastien, 1787, 2 vol. in-8, fig., bas.
564. Histoire du
christianisme des Indes ; Par M. V. La Croze. La Hayes, Aux dépens de la
Compagnie, 1758, 2 vol. in-12, fig., v.
620. Briefe Ost = Indien.
Von C. C. Best. Leipzig, Georg Joachim Göschen, 1807, in-4, fig., v.
640. Mumiographia Musei
Obiciani exarata a P. Paulino a S. Bartholomæo. Patavii, Ex Typographia
Seminarii, 1799, in-4, fig., bas.
Photographie BnF |
645. Dissertation sur les
attributs de Vénus. Par M. l’Abbé de La Chau. Paris, Imprimerie de Prault, et
Pissot, 1776, in-4, fig., v.
647. Monumens inédits de
l’Antiquité […], expliqués par Winckelmann. Paris, David et Leblanc, 1808, 3
vol. in-4, fig., demi-rel.
660. Essai sur l’origine
unique et hiéroglyphique des chiffres et des lettres de tous les peuples
[…] ; par M. de Paravey. Paris, Treuttel et Wurtz, Dondey-Dupré et Merlin,
1826, gr. in-8, pl., br.