jeudi 30 novembre 2023

Alphonse Picard (1833-1906), l’une des lumières de la librairie française

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Alphonse Picard descendait d’une famille de vignerons installée à Jaignes [Seine-et-Marne] dès le début du XVIIe siècle. Cette famille est devenue parisienne deux siècles plus tard, tandis que la vigne disparaissait en Seine-et-Marne, victime du phylloxéra.

Jaignes. Eglise Sainte-Geneviève

Son père, Louis-Virgile Picard, né à Seignelay [Yonne] le 19 thermidor An V [6 août 1797], était confiseur. Il épousa, le 25 novembre 1826 à Paris, Marie-Louise Nicolle, née dans la capitale le 15 pluviôse An V [3 février 1797] ; veuf le 30 janvier 1830, il épousa en secondes noces, le 5 juin 1830, Julie-Victoire Chrétien, née à Sens [Yonne] le 7 frimaire An XIII [28 novembre 1804]. Louis-Virgile mourut à Gentilly le 21 février 1857, Julie-Victoire le 19 février 1882 à Paris [VIe].

 


Son aïeul paternel, Jean-Louis Picard, né à Jouarre [Seine-et-Marne] le 15 janvier 1757, marchand de bois, puis juge de paix, épousa, en l’église Saint-Sulpice de Paris, le 15 janvier 1785, Marie-Pierrette-Émelie Mahaut, née rue Saint-Guillaume [Paris VI] le 12 août 1767. Il mourut à Seignelay, place d’Armes, le 29 messidor An VI [17 juillet 1798] ; son épouse, veuve en deuxièmes noces de Charles Cottaint, décéda le 5 novembre 1848 à Roinville-sous-Dourdan [Essonne], chez son gendre Claude-Joseph Huot, chez qui elle était domiciliée.

Son bisaïeul paternel, Jean-François Picard, né à Jaignes le 18 août 1729, épousa à Jaignes, le 14 juillet 1755, Marie-Nicole Candas, née à Saint-Cyr-sur-Morin [Seine-et-Marne] le 23 juillet 1728. Jean-François Picard mourut à Jaignes le 13 avril 1758 ; épouse en secondes noces de Louis Regnault, vigneron, Marie-Nicole Candas mourut à Saint-Cyr-sur-Morin le 3 juin 1764.

Son trisaïeul paternel, Jean Picard, troisième du nom, vigneron, est mort à Jaignes le 29 juillet 1784, à l’âge de quatre-vingt-un ans ; il avait épousé, le 3 juin 1726 à Jaignes, Jeanne Desprez, née à Ognes [Oise] le 19 juin 1704, qui décéda à Jaignes le 14 juillet 1735.

 

Alphonse Picard. Coll. Librairie Picard

Alphonse-Gabriel-François Picard est né le 13 décembre 1833 à Paris, 124 rue Saint-Jacques [Ve]. Il entra comme commis, au début de l’année 1848, chez Auguste Durand, libraire rue des Grès [rue Cujas, Ve]. Il s’y occupa particulièrement de la commission des livres d’occasion et y resta jusqu’en 1865.

Auguste Durand fut un des plus frappants exemples de ces nombreux enfants de la campagne du département de la Manche qui, arrivant à Paris à l’âge de quatorze ou quinze ans, pour alléger les charges de leur famille, entraient en qualité de commis chez un libraire, puis, avec un persévérant travail, devenaient chefs de maison.

Librairie Durand (1837). Archives Pedone

Né le 30 mars 1810 à Gouville, Auguste-Adolphe Durand entra en 1826 chez Jean-Joseph Videcoq (1792-1857), 6 place du Panthéon [Ve], près l’École de droit, une des plus importantes maisons de cette époque, avec Joubert et Thorel, dans la spécialité des livres de droit et de jurisprudence. Il ne quitta cette maison que pour s’établir en 1837, 3 rue des Grès. Le 31 janvier 1838, à Paris, il épousa Marie-Geneviève-Élisabeth Douville. 



En 1846, il transporta sa librairie au numéro 7 de la même rue et à l’angle de la rue Toullier, au numéro 1. Sa fille Marie-Adrienne-Élisabeth Durand (1839-1890), née le 3 février 1839, épousa le 6 août 1859 Guillaume Pedone (1830-1923), né à Palerme [Sicile] le 28 janvier 1830, libraire 5 rue des Beaux-Arts [VIe]. Entré chez Auguste Durand en 1859, Ernest-Théodore Thorin, né le 28 décembre 1834, épousa le 18 avril 1861 sa seconde fille, Alexandrine-Aimée-Jenny Durand (1842-1929), née le 12 mars 1842, et s’établit libraire en 1866, 58 boulevard Saint-Michel [VIe]. En mai 1866, Auguste Durand associa son gendre Guillaume Pedone à son commerce, pour le détail, l’assortiment et la commission. Après le décès de son épouse, le 8 novembre 1866, 15 boulevard Saint-Michel [Ve], et devant l’affaiblissement de sa vue, Auguste Durand se retira complètement des affaires en 1868. Marié en secondes noces le 16 février 1876 à Louise-Claudine Boitard, institutrice, née le 29 novembre 1823, il mourut le 26 mai 1888, 20 rue du Cherche-Midi [VIe].

Maison Debauve & Gallais, 30 rue des Saints Pères (juin 2022)

Alphonse Picard avait épousé, le 21 septembre 1864, Augusta-Louise Gallais, née à Paris le 30 juillet 1836, fille de Auguste-Jean-Baptiste Gallais (1797-1858), pharmacien, qui était devenu en 1823 l’associé de son oncle Sulpice Debauve (1757-1836), également pharmacien, dans la Maison « Debauve & Gallais », chocolatier des anciens rois de France, 26 rue des Saints Pères [30 rue des Saints Pères, VIIe].

Hôtel de Tessé. Musée Carnavalet



Lorsque Alphonse Picard se sépara d’Auguste Durand, il s’associa d’abord avec Charles Porquet (1823-1902), « un gentilhomme qui faisait commerce de livres » dans l’hôtel de Tessé, 1 quai Voltaire [VIIe], au coin de la rue des Saints-Pères, où était mort du choléra le maréchal Thomas-Robert Bugeaud le 10 juin 1849. L’association fut dissoute le 21 avril 1869 : nommé liquidateur avec les pouvoirs les plus étendus, Porquet reprit la maison de commerce et continua les affaires sous l’ancienne dénomination de « Librairie ancienne et moderne de Ch. Porquet » ; le 9 juin 1869, Picard s’installa à son compte, 82 rue Bonaparte [VIe].

 


Librairie Picard en 2010

Intérieur de la Librairie Picard

« Tout en donnant de préférence ses soins et son attention à la librairie ancienne, Alphonse Picard s’occupa également, pendant quelques années, d’ouvrages classiques ; mais il réserva tous ses efforts à la commission des livres anciens, à l’expertise et aux achats de bibliothèques, à la publication de catalogues où se groupaient des œuvres utiles aux travaux de l’enseignement supérieur et des universités françaises et étrangères, à l’édition d’ouvrages d’érudition. Il avait ainsi retrouvé sa véritable voie, frappé qu’il était de toute l’importance que le commerce de la librairie ancienne et les connaissances bibliographiques pouvaient tirer de la multiplicité, sans cesse croissante, des diverses publications encore augmentées par la variété des modes d’impression due aux progrès et aux découvertes de la science moderne, du désir de remonter aux choses du passé ; de l’attrait qu’offrait à des esprits curieux le groupement d’intéressantes collections. »

(Paul Delalain. Bulletin de la Société des Archives historiques. Revue de la Saintonge et de l’Aunis. Saintes, J. Prévost, 1906, p. 290)

Libraire des Archives nationales et de la Société de l’École des chartes, Picard était aussi éditeur. Il publia la Bibliothèque de l’École des chartes, à partir de 1871 ; l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Comptes rendus des séances, à partir de 1874 ; les Séances et travaux de l’Académie des sciences morales et politiques, à partir de 1874 ; Le Cabinet historique. Revue mensuelle, à partir de 1877 ; la Collection de textes pour servir à l’étude et à l’enseignement de l’histoire, à partir de 1886 ; le Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française d’archéologie, à partir de 1889.

En même temps, il édita, entre autres œuvres :

- Cours complet d’algèbre élémentaire convenant aux deux enseignements secondaires, par A. Guilmin (1872).

- Méthode phonomimique de A. Grosselin – Enseignement de la lecture, rendu attrayant et rapide par l’emploi de la phonomimie (1876).

- État des catalogues des manuscrits des bibliothèques de Belgique et de Hollande. Par Ulysse Robert (1878).

- Inventaire des cartulaires conservés dans les bibliothèques de Paris et aux Archives nationales, par M. Ulysse Robert (1878).

- Inventaire sommaire des manuscrits des bibliothèques de France dont les catalogues n’ont pas été imprimés, publié par Ulysse Robert (1879).

- Histoire des institutions monarchiques de la France sous les premiers Capétiens, par M. Achille Luchaire (1883).

- Notions élémentaires de critique historique, par Ad. Tardif (1883).

- Le Dépôt légal et nos collections nationales, par M. Georges Picot (1883).

- Cartulaire de l’abbaye de St-Chaffre du Monastier, par le chanoine Ulysse Chevalier (1884).

- Bibliotheca Mariana de la Compagnie de Jésus, par Carlos Sommervogel (1885).

- Raoul Glaber. Les Cinq Livres de ses histoires, publiés par Maurice Prou (1886).

- L’Introduction par la France du droit des neutres dans le droit public maritime, par H. Doniol (1886).

- Notes sur les imprimeurs du Comtat Venaissin et de la principauté d’Orange, par M. Pellechet (1887).

- Vie de Louis le Gros par Suger, par Auguste Molinier (1887).

- Deux registres de prêts de manuscrits de la Bibliothèque de Saint-Marc à Venise, publiés par H. Omont (1888).

- Textes relatifs à l’histoire du Parlement depuis les origines jusqu’en 1314, par Ch. V. Langlois (1888).

- Bibliothèque publique de Versailles. Catalogue des incunables et des livres imprimés de MD. à MDXX. Par M. Pellechet (1889).

- Louis VI le Gros. Annales de sa vie et de son règne, par Achille Luchaire (1890).

- Histoire du Pape Calixte II, par Ulysse Robert (1891).

- Livre de raison de la famille Dudrot de Capdebosc, par Philippe Tamizey de Larroque (1891).

- Les Archives de l’histoire de France, par Ch. V. Langlois et H. Stein (1891).

Il fut aussi l’expert pour quelques ventes publiques :

Vente à l’Hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle n° 4, premier étage, les mercredi 18 et jeudi 19 février 1874 : Catalogue d’un choix de livres rares et curieux tirés de la bibliothèque d’un amateur. Ouvrages imprimés sur papier de Chine, de Hollande. Livres à figures, reliures de Capé, Lebrun, etc., etc. (Paris, Alphonse Picard, 1874).

Vente du lundi 6 au jeudi 16 novembre 1882, en 10 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue de la bibliothèque et des autographes de feu M. H. Cocheris (Paris, Alphonse Picard, 1882).

Vente du lundi 16 au lundi 23 mars 1885, en 7 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres de philologie, De Littérature ancienne, d’Histoire et d’Archéologie, composant la bibliothèque de feu L. Quicherat, Membre de l’Institut, Ancien Conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Auteur du Thesaurus poeticus linguæ latinæ (Paris, Alphonse Picard, 1885).

Vente du lundi 14 au mercredi 23 décembre 1885, en 9 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Léon Renier, Membre de l’Institut, Professeur au Collège de France, Conservateur-administrateur de la Bibliothèque de l’Université, Commandeur de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard, 1885).

Vente du lundi 29 mars au mardi 13 avril 1886, en 14 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Émile Egger, Membre de l’Institut, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris, Commandeur de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard, 1886).

Vente du lundi 25 avril au lundi 2 mai 1887, en 7 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de M. R. [Ch. Robert] (Paris, Alphonse Picard, 1887).

Vente du jeudi 20 au samedi 22 février 1890, en 3 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Fustel de Coulanges, Membre de l’Institut, Professeur d’histoire à la Faculté des Lettres de Paris, Directeur honoraire de l’Ecole Normale Supérieure (Paris, Alphonse Picard, 1890).

Vente du lundi 29 au mercredi 31 mai 1893, en 3 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Siméon Luce, Membre de l’Institut, Professeur à l’École des Chartes, Chef de section aux Archives Nationales, Chevalier de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1893).

 

Cercle de la Librairie. L'Illustration, samedi 7 février 1880, p. 88

Par suite des élections faites en Assemblée générale, le 26 février 1892, le Conseil d’administration du Cercle de la librairie, 117 boulevard Saint-Germain [VIe], à l’angle de la rue Grégoire de Tours, se trouva composé comme suit pour l’année 1892 : Armand Templier, président ; Georges Chamerot et Alphonse Picard, vice-présidents ; Henri Belin, secrétaire ; Félix Alcan, trésorier ; Bigo-Danel, Ferdinand Champenois, Maurice Firmin-Didot, Gruintgens, Henri Heugel, Edgar Laroche-Joubert, Lucien Layus, Alphonse Lemerre, Pierre Mainguet et Lucien Marc, conseillers.

Auguste Picard. Coll. Librairie Picard

 

Devenu l’associé de son père en 1892, Auguste-Eugène Picard épousa, le 22 juin de cette année, à Paris [IIIe], Madeleine-Marie Dreux, née à Paris le 15 avril 1870, domiciliée 38 rue Notre-Dame-de-Nazareth [IIIe], chez ses parents, Benoît-Émile Dreux, entrepreneur de peinture, et Marie-Geneviève-Julie Coquard.

Auguste Picard était né le 3 mars 1866 au 1 quai Voltaire. Déjà titulaire d’une licence ès-lettres, il avait reçu le diplôme d’archiviste paléographe le 23 janvier 1889 et était entré à la librairie de son père pour le seconder.

« Choisissant ses auteurs autant que ses clients, Auguste Picard n’oublia jamais l’enseignement qu’il avait reçu à l’École des chartes. C’est ainsi qu’il eut l’idée des deux collections, Sciences auxiliaires de l’histoire, d’une part, Archéologie et histoire de l’art, d’autre part, qui sont l’honneur de sa maison : lorsqu’il voulut entreprendre la deuxième série, il songea tout naturellement à consacrer quelques volumes à l’art du Moyen-Age et demanda à son camarade de promotion Camille Enlart d’en assurer la rédaction. N’est-ce pas le chartiste plus encore que l’éditeur qui voulut se charger de publier le Manuel de paléographie de Maurice Prou (1890), les Sources de l’histoire de France d’Auguste Molinier (1901), l’Architecture religieuse de Robert de Lasteyrie (1912) ? Il se faisait un devoir et un plaisir de lire lui-même et d’annoter les manuscrits qui lui étaient proposés ; il en discutait avec les auteurs et tenait à être leur collaborateur très actif : plus souvent qu’on ne le croit, il termina des ouvrages en cours de publication, laissés inachevés par la mort prématurée de leur auteur : il servait ainsi les intérêts de tous. Auguste Picard avait acquis à l’École des chartes quelques principes auxquels il demeura toujours fort attaché : il tenait à ce que tous les ouvrages édités par lui fussent munis d’un index et considérait comme essentielle une bibliographie critique aussi complète que possible ; les auteurs se laissant arrêter trop souvent par le caractère rebutant de cette besogne, c’est lui-même qui assurait l’établissement des index. Beaucoup de livres lui étaient passés entre les mains, il les avait feuilletés, il en savait les lacunes, il avait déterminé la meilleure édition : avec conscience, dans la bibliographie, il faisait profiter les lecteurs de l’expérience que lui avait donnée la pratique de son métier. »

(A. Martin. Bibliothèque de l’école des chartes. Paris, Henri Didier, 1946, t. CVI, p. 163)   

 


- Les Livres liturgiques du diocèse de Langres. Étude bibliographique. Par l’abbé L. Marcel (1892).

- Histoire de la participation de la France à l’établissement des États-Unis d’Amérique, par Henri Doniol (1892).

- Catalogue des incunables de la bibliothèque Sainte-Geneviève, rédigé par Daunou, publié par M. Pellechet (1892).

- Documents pour servir à l’histoire des domiciles de la Compagnie de Jésus dans le monde entier. Collationnés par le Père Alfred Hamy (s. d. [1893]).

- Œuvres historiques de M. le Docteur Ulysse Chevalier (1897).

- Bibliothèque nationale. Nouvelles acquisitions du département des manuscrits pendant l’année 1891-1892, par Henri Omont (1892).

- Manuel pratique du bibliothécaire, par Albert Maire (1896).

- Une association d’Imprimeurs parisiens au XVe siècle, par M. Pellechet (1897).

- Catalogue général des incunables des bibliothèques publiques de France, par M. Pellechet (1897).

- Henri Doniol. Serfs et vilains au moyen âge (1900).

- Manuel d’archéologie française, par Camille Enlart (1902).

Auguste Picard seconda également son père dans les ventes publiques :

Vente le mardi 10 et le mercredi 11 avril 1894, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 10 : Catalogue d’une jolie collection de livres composant la bibliothèque de Feu M. Charles Testart, Ancien juge au Tribunal de commerce de Saint-Quentin (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1894).

Vente du vendredi 15 au samedi 23 février 1895, en 8 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de Feu M. Armand Durand, Ancien professeur de rhétorique aux lycées Louis-le-Grand et Condorcet, Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1895).

L’Université Harvard, à Cambridge (Massachusetts, États-Unis d’Amérique), acquit la bibliothèque de Paul Riant (1836-1888), historien des Croisades :

Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Première partie : livres concernant la Scandinavie (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1896).

Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Deuxième partie I Nos 1 – 1850 bis (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1899).

Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Deuxième partie II Nos 1851 – 5192 (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1899).

 


Dans une lettre datée du 12 novembre 1896, de son château d’Amareins [Ain], Julien Baudrier (1860-1915), président de la Société des Bibliophiles lyonnais, membre de l’Académie de Lyon et maire de la commune d’Amareins, contesta, à tort, les compétences de Picard :

« Ce catalogue Picard m’avait aussi tapé dans l’œil mais seulement pour un seul numéro, un Rigaud dont je me brosse le ventre […]. C’est le 7661. Mon avis n’est pas aussi sombre sur les livres. Picard n’entend absolument rien aux livres anciens ; la preuve en est dans ce même numéro qui, porté à cinquante francs, aurait eu autant de demandes. Même chose pour une centaine de numéros. Vous voyez donc qu’il n’y a pas à se monter le cou. Il y a une baisse, c’est indiscutable, mais les choses rares et belles tiennent leur prix et même en prennent tous les jours. Mon avis est que Picard et surtout ceux qui chargent Picard de vendre des livres sont des novices qui s’en mordront les doigts. Voyez les catalogues de Claudin. C’est un malin qui sait ce que vaut un livre et qui ne baisse pas follement les prix. »

(Denis Galindo. « Aperçus sur la correspondance de Julien Baudrier, ou l’Élaboration de la Bibliographie lyonnaise du XVIe siècle ». Histoire et civilisation du livre. Genève, Droz, 2006, p. 246)

Alphonse Picard mourut le 22 juin 1906, 82 rue Bonaparte, et fut inhumé au cimetière du Montparnasse [3e division]. Son épouse le rejoignit le 6 juillet 1909.

 

 

 

jeudi 23 novembre 2023

André Soubry (1705-1774), naturaliste et expert en dessins

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André Soubry descend d’une famille de marchands installée au début du XVIIe siècle à « Monstreuil en Picardie » [Pas-de-Calais ou Oise ? Archives lacunaires], où naquit Pierre Soubry, de la Religion Prétendue Réformée, qui épousa, au temple de Réalville [Tarn-et-Garonne], le 10 décembre 1652, Marthe Costes ; il mourut à Réalville le 11 mars 1687 et, « nouveau catholique », fut inhumé le lendemain dans le cimetière de l’église Saint-Jean.

Réalville

Son fils Jacques Soubry était né à Réalville le 17 janvier 1660 et avait été baptisé le 15 février. Il vint à Lyon [Rhône] en 1680 et, le 26 avril 1695, en l’église Saint-Nizier, épousa Catherine Prenel, née le 6 mai 1672 sur ladite paroisse, fille d’Étienne Prenel, marchand, et de Françoise Pierron. Marchand de dorures, il fut échevin de la ville en 1737 et 1738. Il mourut à Lyon, paroisse d’Ainay, le 22 janvier 1740, et fut inhumé dans l’église le surlendemain.

Eglise Saint-Nizier.
M. Z. Topographiae Galliae Pars V. Francofurti, Casparum Merianum, 1657, p. 14




Pont de pierre ou du Change. Vue d'une partie de la ville de Lion, par François de Poilly (1720)
Photographie BnF


Pont de pierre ou du Change. Daguerréotype de Félix Richard (1840).
Coll. Bibliothèque municipale de Lyon.
Paris, Oger et Blanchet, 8 novembre 2023 : 16.744 €

« Jacques Soubry est natif d’un lieu appelé Réal, ville près Montauban en Languedoc. Il était originairement calviniste, mais il a fait depuis longtemps l’abjuration. Il a fait ci-devant le commerce des dorures de galons d’or et d’argent dont il tenait boutique, sur le pont de pierre, du côté de Saint-Nizier, avec son associé le sieur Decombles. Il y a quelques années qu’il a quitté ce commerce, l’a remis à ses fils et s’en est venu depuis loger à la place Louis-le-Grand, pour se décrasser. C’est l’alliance qu’il y a entre sa famille et celle du prévôt des marchands qui l’a fait échevin. Comme il est vieux, âgé de 83 ans, et d’ailleurs fort impotent, il n’est guère en état de rendre aucun service à la Ville, ni par lui-même, ni par ses amis. Il est bon homme à ce qu’on dit, ne voit presque plus et n’entend goutte. Voilà comme on les voudrait tous aujourd’hui au Consulat. Outre la parenté et alliance existant entre la famille Soubry et celle de Perrichon, ce qui a procuré l’échevinage à Jacques Soubry, c’est qu’il a donné sa parole que son fils accepterait l’année prochaine la place de trésorier des deniers de l’Hôtel-Dieu pour 1738 et 1739. On prétend même que M. Perrichon a exigé un billet de garantie de 3.000 livres, mis en dépôt pour être remis en cas d’inexactitude de parole de la part de Soubry. »

(Journal de Lyon, 1737)




 André Soubry.
Portrait présumé, par Nicolas de Largillière, 1729. Coll. priv.

Jean-André-Ignace Soubry est né à Lyon, paroisse de Saint-Nizier, le 20 juillet 1705. Après la mort de son père, qui lui avait laissé une fortune suffisante, il voyagea en Italie, « centre des beaux-arts et des merveilles de l’antiquité », puis à Paris, « temple du goût et de la gaieté Françoise », et de là en Flandre et en Hollande, puis en Angleterre, rassemblant des matériaux pour former son cabinet d’histoire naturelle. Il parcourut les forêts et les montagnes de la Suisse et rangea un herbier des mieux choisis à son retour.

Plan de Lyon, par Seraucourt, 1746

 

Avocat en Parlement, il acquit en 1740, au prix de 64.000 livres, l’office de trésorier de France de Gaspard-François Salladin du Fresne (° 1692) et fut installé au bureau de Lyon le 10 mai 1741.

Amateur de dessins très avisé, il évita le piège que lui tendit le marchand italien Auberti avant d’y faire tomber le duc de Tallard :

« La collection particulière de desseins qui est distinguée des autres dans le catalogue, venoit originairement du cabinet de [en blanc], & avoit été achettée, par M. le duc de Tallard, de M. Auberti, avocat de Rome. Cet habile Italien, qui connoissoit l’ardeur avec laquelle ce seigneur vouloit former son cabinet de desseins, avoit si bien sçu lui persuader que le choix qu’il avoit apporté d’Italie étoit un composé de ce qu’il y avoit de plus précieux desseins des plus grands maistres, qu’il étoit parvenu à les lui vendre au moyen d’une rente viagère de 5,600lt, remboursable pour la somme de 75,000lt. Il y a apparence que l’on payera longtemps cette rente viagère, car celui sur lequel elle est constituée n’a que trente-deux ans. Cependant cette collection, dont la plus grande partie est composée d’études peu intéressantes pour les amateurs & d’un certain nombre de compositions, dont trop peu furent décidées parfaitement de grands maîtres, n’a pu être vendue qu’environ 7,000lt. Cet Italien avoit fait son possible pour tâcher de vendre sa collection à Lyon, & avoit même proposé à M. de Soubry, trésorier de France, demeurant en cette ville, de lui donner à rente viagère pour la somme de 3,000lt ; ce qu’il n’a point voulu accepter, par bonheur pour lui, en ayant fait une bien meilleure affaire à Paris, qui est l’endroit de tout le monde où il y a le plus de ressources pour les personnes d’industrie. » [sic]

(Livre-Journal de Lazare Duvaux. Paris, Société des Bibliophiles françois, 1873, t. I, p. XLV)

 

Catalogue de vente du cabinet du duc de Tallard, 1756, frontispice

Le cabinet de Marie-Joseph d’Hostun, duc de Tallard (1684-1755), fut vendu du lundi 22 mars au samedi 3 avril 1756, en 11 vacations : Catalogue raisonné des tableaux, sculptures, tant de marbre que de bronze, desseins et estampes des plus grands maitres, porcelaines anciennes, meubles précieux, bijoux, Et autres Effets (Paris, Didot, 1756, in-8, front., [1]-[1 bl]-x-273-[3]-8-4 p., 1.132 + 9 doubles [*] = 1.141 lots), avec une « Addition au catalogue de M. le duc de Tallard, Contenant plusieurs Articles qui ont été oubliés ».

Hôtel du Concert, place des Cordeliers 
Lithographie de H. Brunet et Cie, d'après Victor Fonville (1831)

 
Fer de l'Académie du Concert. Coll. Bibliothèque municipale de Lyon

Plusieurs particuliers, amateurs de musique et des beaux-arts, avaient commencé en 1713, sous le nom d’Académie des Beaux-Arts, à s’assembler pour faire entre eux des concerts. Cette Société avait été autorisée par lettres patentes du Roi, du mois d’août 1724. Au mois de novembre suivant, elle s’était fait construire dans la place des Cordeliers une salle avec ses dépendances [démolie en 1856].

Hôtel du Concert (1856). Coll. Bibliothèque municipale de Lyon

De nouvelles lettres patentes du 1er juin 1748 désunirent l’Académie des Beaux-Arts du Concert, et ordonnèrent qu’à l’avenir elle continuerait ses assemblées et ses exercices sous le titre de Société royale. André Soubry, amateur de musique, fut le directeur du Concert de 1755 à 1758.

Avec l’abbé Antoine Lacroix (1708-1781), André Soubry fut l’un des membres fondateurs de l’École royale gratuite de dessin et de géométrie pratique, pour le progrès des arts et celui des manufactures de la Ville de Lyon, qui contribuèrent de leurs deniers à son ouverture, le 10 janvier 1757, place du Change : l’intendant Henri-Léonard Bertin, Jean-Baptiste Flachat de Saint-Bonnet, prévôt des marchands ; Monniat, trésorier de France ; Monlong l’aîné, échevin ; Jean-François Genève l’aîné, échevin ; Gros, trésorier de France ; Pierre Flachon, recteur et trésorier de l’Hôtel-Dieu ; Lacour, ancien échevin ; Jean-Annibal Claret de Fleurieu, seigneur de la Tourette et Ménard, auxquels vinrent plus tard s’adjoindre Parent, négociant à la Chambre de commerce, et de Boissieu, trésorier de France. Cette école devint, en 1769, l’École royale académique de dessin et géométrie.

En 1762, Pierre Adamoli (1707-1769) souhaita diriger la réédition des Euvres de Louïze Labé Lionnoize (Lyon, Jean de Tournes, 1556, 2e édition, in-8), d’après un exemplaire appartenant à Jacques-Annibal Claret de La Tourrette de Fleurieu, prévôt des marchands. Dans ce but, il créa une Société de Gens de Lettres éditrice à laquelle adhéra André Soubry, avec Claret de La Tourrette de Fleurieu ; Antoine La Croix, obéancier de Saint-Just ; Jean-Henri-Bonaventure Dumas, bibliothécaire des Cordeliers ; Blaise Desfours ; Claude Ruffier d’Attignat, trésorier de France ; Joseph Janin (1716-1794), bibliothécaire des Augustins ; Jean-François Tolozan (1722-1802), premier avocat général à Lyon.



Cette nouvelle édition, imprimée par Aimé de La Roche et tirée à 525 exemplaires, dont 25 sur grand papier fin d’Hollande, - 13 avec les figures en noir et 12 avec les figures en bleu -, et 500 sur papier ordinaire avec les figures en noir, fut intitulée Œuvres de Louise Charly, Lyonnoise, dite Labé, surnommée La Belle Cordière (Lyon, Frères Duplain, 1762, in-8, [2]-xxxij-212 p., 1 front., 1 vign. de titre, 4 en-têtes et 4 culs-de-lampe) et illustrée par Jean Daullé (1703-1763), d’après Donat Nonnotte (1707-1785).

André Soubry collectionna surtout les objets d’art et les tableaux et eut une bibliothèque peu importante. 


Néanmoins, il utilisa successivement deux ex-libris : le premier ne porte que « Ex Libris D[ominus]. ANDREÆ SOUBRY. » dans un simple encadrement ; 


28 rue du Professeur Louis Paufique

le second, inspiré du mascaron à la tête de satyre ornant l’entrée de la maison natale de Louise Labé (1524-1566) située au 28 rue du Professeur Louis Paufique, porte « J.A.I. SOUBRY. Tresorier de France. » et ses armes, « D’or, à l’arbre terrassé de sinople, au chef d’azur, chargé d’un lion passant d’argent ».

Ces ex-libris permettent d’identifier des exemplaires de sa bibliothèque, dispersée sans catalogue par ses héritiers, majoritairement conservés aujourd’hui par la Bibliothèque municipale de Lyon et quelques particuliers.


 

Florence, Gonnelli, 11 octobre 2017


- Petri Andreæ Matthioli Senensis medici, Commentarij in sex libros Padacij Dioscoridis Anazarbei de Medica materia. Venetiis, Valgrisiana, 1570, in-fol.



Paris, Alde, 12 décembre 2018 et 17 juin  2019 (non vendu) 

- Discours sur les médalles [sic] et graveures [sic] antiques, principalement Romaines. Par M. Antoine Le Pois. Paris, Mamert Patisson, 1579, in-4.


Librairie Clavreuil. Catalogue été 2021 : 3.000 €


- De plantis Epitome utilissima, Petri Andreæ Matthioli Senensis. Novis plane. Francofurti ad Mœnum, 1586, in-4.



- Traicté sommaire de l’origine et progrez des Offices, tant de Trésoriers de France, que de Généraux des Finances. [Paris], s. n., [à la fin :] 1618, in-4.



- Relation des voyages de Monsieur de Brèves, tant en Grèce, Terre-Saincte et Ægypte, qu’aux Royaumes de Tunis & Arger [sic]. Paris, Nicolas Gasse, 1628, in-4.




- Le Vite dé pittori, scultori et architetti. Scritte da Gio. Baglione Romano. Roma, Andrea Fei, 1642, in-4.



- Les Négotiations [sic] de Monsieur le président Jeannin. Paris, Pierre le Petit, 1659, 2 vol. in-12.



- Commentaires de messire Blaize de Montluc Mareschal de France. Paris, Estienne Maucroy, 1661, 2 vol. in-12.




- Relation d’un voyage fait au Levant. Par Monsieur de Thévenot. Paris, Thomas Jolly, 1665, in-4.




- L’Afrique de Marmol, de la traduction de Nicolas Perrot sieur d’Ablancourt. Paris, Thomas Jolly, 1667, 3 vol. in-4.




- Recueil de poësies chrestiennes et diverses. Par M. de La Fontaine. Paris, Pierre Le Petit, 1671, in-12.



- Le Catéchisme du concile de Trente. Lyon, Antoine Laurens, 1681, in-12.




- Tablettes chronologiques, contenant avec ordre, l’état de l’Eglise en Orient, & en Occident. Par G. Marcel. Paris, Denys Thierry, 1682, in-12.




- Recueil des plus belles pièces des poëtes françois, Tant Anciens que Modernes, avec l’histoire de leur vie. Paris, Claude Barbin, 1692, 5 vol. in-12.



- Les Œuvres de Platon traduites en François. Paris, Anisson, 1701, 2 vol. in-12.




- Recueil général des opéra [sic] representez par l’Académie royale de musique. Paris, Christophe Ballard, 1703-1745, 15 vol. in-12.




- Voyage du sieur Paul Lucas au Levant. Paris, Guillaume Vandive, 1704, 2 vol. in-12.



- Pensées diverses, Écrites à un Docteur de Sorbonne, À l’occasion de la Comète qui parut au mois de Décembre 1680. Rotterdam, Reinier Leers, 1704, in-12.



- Continuation des pensées diverses, Écrites à un Docteur de Sorbonne, à l’occasion de la Comète qui parut au mois de Décembre 1680. Rotterdam, Reinier Leers, 1705, in-12.



- Traité du poëme épique. Par le R. P. Le Bossu. Paris, Jean Geoffroy Nyon, 1708, in-12.




- Lettres du roy Louis XII. Brusselle [sic], François Foppens, 1712, 4 vol. in-12.



- Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ, contrain-les [sic] d’entrer. Rotterdam, Fritsch et Böhm, 1213 [sic pour 1713], 2 vol. in-12.



- Mémoires de Madame la duchesse de Nemours. Amsterdam Jean Frédéric Bernard, 1718, in-12.



- Nouvelle traduction des Institutes de l’empereur Justinien. Par M. Claude-Joseph de Ferrière. Paris, Antoine Warin et Louis-Antoine Thomelin, 1719, 6 vol. in-8.



- Œuvres de madame de Ville-Dieu. Paris, Compagnie des Libraires, 1721, 12 vol. in-12.



- Remarques sur divers endroits d’Italie, par Mr Addisson. Paris, Gabriel Amaulry, 1722, in-12.




- Description historique et géographique de la France ancienne et moderne. S. l., s. n., 1722, 2 parties en 1 vol. in-fol.



- Les Œuvres d’Estienne Pasquier, contenant ses recherches de la France. Amsterdam, Compagnie des Libraires Associés, 1723, 2 vol. in-fol.



- Mémoires d’État, par MR de Villeroy. Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1723, 7 vol. in-12.



- Suite de la clef, ou Journal historique sur les matières du tems [sic]. Par le Sieur C. J. Juillet 1725. Tome XVIII. Paris, Étienne Ganeau, 1725, in-12.



- Histoire des guerres et des négociations qui précédèrent le traité de Vestphalie [sic]. Par le P. Bougeant. Paris, Jean Mariette, 1727, 2 vol. in-12.



- Institution au droit françois, Par M. Argou. Paris, Jean Mariette, 1730, 2 vol. in-12.




- Histoire romaine, depuis la fondation de Rome, Jusqu’à la Translation de l’Empire par Constantin. Traduite de l’Anglois de Laurent Échard. Amsterdam, Pierre Mortier, 1730, 6 vol. in-12.



- Le Grand Dictionnaire historique ou le Mélange curieux de l’histoire sacrée et profane. Par Mr Louis Moreri. Paris, Pierre-Augustin Le Mercier, 1732-1735, 8 vol. in-fol.  



- Les Intérêts présens [sic] des puissances de l’Europe. Par Mr. J. Rousset. La Haye, Adrien Moetjens, 1733, 2 vol. in-fol.



- Nouveau recueil choisi et mêlé des meilleures pièces du théâtre françois, et italien. La Haye, Ant. van Dole, 1733-1740, 7 vol. in-12.



- Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture. Paris, Pierre-Jean Mariette, 1733, 2 vol. in-12.




- Bibliotèque [sic] des théâtres. Paris, Laurent-François Prault, 1733, in-8.



Neuilly-sur-Marne, Kahn et Associés, 1er juillet 2023 : 500 € 

- Le Temple des Muses, orné de LX. Tableaux ; Dessinés & gravés par B. Picart le Romain, & autres habiles Maîtres. Amsterdam, Zacharie Chatelain, 1733, in-fol.



- Mémoires de Charles-Louis baron de Pöllnitz. Liège, Joseph Demen, 1734, 3 vol. in-8.



- Code de la voyerie. Paris, Prault père, 1735, 2 vol. in-12.



-
Introduction à l’histoire de l’Asie, de l’Afrique, et de l’Amérique. Par Mr. Bruzen La Martinière. Amsterdam, Zacharie Chatelain, 1735, 2 vol. in-12.



- Histoire générale de Portugal, Par M. de La Clède. Paris, Rollin Fils, 1735, 8 vol. in-12.



- Observations sur les écrits modernes. Paris, Chaubert, 1735-1743, 34 tomes in-12.



- L’État de la France. Paris, Théodore Legras, 1736, 5 vol. in-fol.



- Le Grand Dictionnaire géographique et critique, Par M. Bruzen La Martinière. La Haye, Pierre Gosse et Pierre de Hondt ; Amsterdam, Herm. Uitwerf et Franç. Changuion ; Rotterdam, Jean Daniel Beman, 1737-1739, 9 tomes en 10 vol. in-fol.




- Histoire critique de la philosophie. Par Mr. D ***. Amsterdam, François Changuion, 1737, 3 vol. in-12.



- Catalogus librorum bibliothecœ illustrissimi viri Caroli Henrici comitis de Hoym. Parisiis, Gabrielem et Claudium Martin, 1738, in-8.



- Mémoires du comte de Forbin. Amsterdam, François Girardi, 1739, 2 vol. in-12.



- Supplément de la méthode pour étudier l’histoire. Par M. l’Abbé Lenglet du Fresnoy. Paris, Rollin fils et De Bure l’aîné, 1740-1741, 3 vol. in-12.



- Mémoires du marêchal [sic] de Tourville. Amsterdam, François Girardi, 1742, 3 vol. in-12.




- Histoire et description générale de la Nouvelle France. Par le P. De Charlevoix. Paris, Rollin Fils, 1744, 6 vol. in-12.



- Catalogue des livres de la bibliothèque de feu monsieur le président Bernard de Rieux. Paris, Barrois, 1747, in-8.



- Catalogue des livres et estampes de feu M. de La Haye. Paris, G. Martin, 1754, in-8.



- Catalogue des livres de la bibliothèque de M. Secousse. Paris, Barrois, 1755, in-8.



- La Revue des feuilles de MR. Fréron. Londres, s. n., 1756, 2 parties en 1 vol. in-12.

Eglises Saint-Pierre et Saint-Saturnin au XVIII e siècle. Coll.  Bibliothèque municipale de Lyon

André Soubry mourut célibataire, le 14 juin 1774, rue Sainte-Catherine, et fut inhumé le lendemain dans l’église de Saint-Pierre-Saint-Saturnin.

« M. Soubry avoit beaucoup d’emponpoint [sic], le visage fort coloré ; il étoit sujet à des hémorragies fréquentes & à des insomnies ; il se plaignoit, avant la fin de sa vie, d’étourdissements : ses amis lui avoit conseillé quelques remedes ; mais souvent un botaniste est l’ennemi de la médecine.

Invité, un jour d’été, d’aller dîner à la campagne, il y fut à pied, mangea plus que de coutume, & parut d’une gaieté extraordinaire. […] En rentrant chez lui, il soupa & se remit au lit sans indisposition apparente. […] Une seule domestique, sa cuisiniere, couchoit dans ses appartements. Il se traîne près d’elle au milieu de la nuit, lui demande du secours : […] ; elle s’approche de lui, le soutient de toutes ses forces pour le ramener près de son lit, & court appeler du secours. Mais la plus grande diligence fut inutile ; l’on trouva M. Soubry sans vie, le corps courbé, dans la même attitude où la domestique l’avoit laissé. » [sic]

(M. Bt. D. M… eux [Louis-Claude Bruyset de Manévieux (1738-1793)]. Éloge de M. Soubry. Chambéry, 1775, p. 26-27)


 

La succession de Soubry fut divisée entre plusieurs héritiers. Un de ses neveux, Jacques Imbert-Colomès (1729-1808), hérita du cabinet d’histoire naturelle. Un arrêté de l’administration départementale du Rhône, en date du 12 ventôse An VI [2 mars 1798], ordonna de confisquer « au profit du Cabinet d’histoire naturelle près l’École centrale du département du Rhône, le cabinet, les livres et les divers objets scientifiques appartenant au citoyen Imbert-Colomès », qui les avait presque tous hérités de son oncle. Le cabinet d’histoire naturelle comprenait alors plus de 500 espèces d’oiseaux empaillés, enfermés dans des cages de verre de Bohême ; environ 2.500 échantillons de minéraux, fossiles ; à peu près 100 poissons renfermés dans des caisses de verre, et une suite d’insectes dans de petites caisses à double verre, représentant environ 1.200 espèces.

Armes de Soubry
Armorial général de nosseigneurs les présidens, chevaliers d'honneur, trésoriers généraux de France,
avocats & procureurs du Roy, Au Bureau des Finances de la généralité de Lyon
Lyon, Imprimerie de Paul Legendre & ses associés, 1903.