jeudi 27 avril 2023

Les Librairies du Mouvement Occultiste

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Baphomet (Eliphas Lévi. Dogme et rituel de la haute magie, t. II, 1856)


Sous l’influence du philosophe Alphonse-Louis Constant (1810-1875), plus connu sous le pseudonyme de « Éliphas Lévi » [Alphonse Louis, en hébreu], des littérateurs tentèrent de rénover le spiritualisme catholique en le reliant à l’occultisme et au rosicrucianisme. 



Le docteur Gérard Encausse (1865-1916), dit « Papus », apporta une synthèse nouvelle, annoncée par son Traité élémentaire de science occulte (Paris, Georges Carré, 1888) ; sa revue L’Initiation (1888-1914) accueillit les principaux représentants des écoles occultistes et des milieux littéraires du symbolisme.

Trois librairies constituèrent des centres de diffusion dont put disposer le mouvement occultiste.

La Librairie Générale des Sciences Occultes

Carte des Cassini (1756-1789)

 

La famille Chacornac, originaire du village du même nom [Haute-Loire], est passée au village de Costaros [Haute-Loire] au XVIIe siècle, puis aux villes du Puy-en-Velay [Haute-Loire] et d’Alais [Alès depuis 1926, Gard] au XIXe siècle, avant de s’installer à Paris.

En 1821, les villages de Chacornac, de L’Herm, de Costaros et la ferme de Nirandes furent réunis à la commune de Cayres [Haute-Loire].



Pierre Chacornac, né à Costaros le 15 septembre 1694, fils de Claude [I] Chacornac et de Jeanne Martel, mariés à Costaros le 19 février 1686, a épousé à Costaros, le 26 juin 1728, Marguerite Chancelade, née le 6 août 1696 au lieu-dit Bonnefont, sur la commune de Séneujols [Haute-Loire], fille de Martin Chancelade, laboureur, et de Catherine Redon.

Claude [II] Chacornac, né à Costaros le 28 juillet 1729, a épousé, le 1er mars 1756 à Costaros, Isabeau Engles, baptisée à L’Herm le 20 mars 1736.

Antoine Chacornac, aubergiste, né à Costaros le 25 avril 1776 et décédé au Puy-en-Velay le 14 février 1835, a épousé Antoinette Grenier, décédée au Puy-en-Velay le 11 juillet 1839, âgée de 58 ans.

Clément-Cyprien Chacornac, né le 19 janvier 1821 au Puy-en-Velay, partit à Alais en 1838 pour devenir ouvrier relieur : le 29 mai 1843, il y épousa Rosalie Dumas, née à Alais le 2 septembre 1823, puis s’installa à Saint-Ambroix [Gard]. Monté à Paris avant 1870, il exerça la reliure 33 rue des Noyers [supprimée lors du percement du boulevard Saint-Germain, Ve], puis 3 rue Jean-de-Beauvais [Ve]. Veuf depuis le 29 janvier 1882, il mourut à Paris [Xe] le 30 janvier 1887, à la Maison municipale de Santé, 200 rue du Faubourg Saint-Denis [Hôpital Fernand Widal depuis 1959].

Henri Chacornac

 

Henri [I] Chacornac est né à Saint-Ambroix le 16 juillet 1855. D’abord relieur chez son père où il habitait, il épousa, le 24 juillet 1880, à Paris [XVIIIe], Marie-Pauline-Élisabeth Lermina, née le 16 juin 1859 à Paris, 14 rue Lepic [XVIIIe], fille de Jules-Hippolyte Lermina (1839-1915), homme de lettres intéressé par les sciences occultes, et de Marie-Leslie Lewis, mariés à Paris le 23 avril 1857. Le couple s’installa 38 boulevard Saint-Germain [Ve] où naquirent Henri [II], le 8 mars 1883, et Paul, le 29 septembre 1884.

Dans Lutèce, juin 1884


En 1883, Henri [I] Chacornac vint s’établir libraire 21 quai Montebello [Ve], tout contre l’annexe de l’Hôtel-Dieu, devant le Pont au Double, dans une baraque en bois portative, dite « baraque Collet » [inventée en 1865 par Gustave Collet], à l’enseigne de la « Bouquinerie Montebello ». 

Dans Lutèce, décembre 1884


À la fin de l’année suivante, il s’installa définitivement au 11 quai Saint-Michel [Ve], à l’angle de la rue du Chat qui Pêche, près de l’éditeur Léon Vanier (1847-1896), qui était au numéro 19. Ses cinq autres enfants y naquirent : Antoinette-Marie, le 25 août 1886 ; Maurice-André, le 18 juillet 1888 ; Louis, le 25 novembre 1889 ; Jeanne [1ère jumelle] et Pauline [2e jumelle], le 1er octobre 1893.

Bibliothèque Chacornac
Photographie par Charles Lansiaux (2 mai 1917). Musée Carnavalet


À l’instar de la « Bibliothèque Charpentier », fondée en 1838 par Gervais Charpentier (1805-1871), Henri [I] Chacornac créa en 1889 la « Bibliothèque Chacornac » 

Photographie Librairie Les Portes Sombres

et édita les fantaisies de Jules Lermina (A brûler, conte astral), 



Barbey d’Aurevilly (Les Vieilles ActricesLe Musée des Antiques



et les divagations de Théodore Tiffereau, natif de Sainte-Radegonde-des-Noyers [Vendée] (L’Or et la Transmutation des métaux). 

Dans Feuilleton du journal général de l'imprimerie et de la librairie, 21 mars 1891




En mars 1890, Henri [I] Chacornac fit paraître son premier catalogue d’ouvrages anciens et modernes relatifs aux sciences hermétiques. Ce fut à cette époque qu’il fit la connaissance de l’alchimiste consciencieux Albert Poisson (1868-1893), dont il publia Cinq traités d’alchimie des plus grands philosophes, traduits du Latin en Français.



En 1898, Henri [I] Chacornac reprit l’édition de la collection « Bibliothèque Rosicrucienne » de Lucien Chamuel (1867-1936), dont la direction fut confiée à René Philipon (1869-1936), châtelain de Vertcœur [Milon-la-Chapelle, Yvelines], collaborateur de la revue mensuelle L’Initiation sous le pseudonyme de « Jean Tabris ».   




En décembre 1901, Henri [I] Chacornac fit l’acquisition des livres du fonds de sciences occultes de la « Librairie du Merveilleux » de Chamuel. Ce fut alors que Chacornac qualifia sa librairie de « Librairie Générale des Sciences Occultes ». Le premier catalogue raisonné parut en 1903, le second, illustré, en 1906.

Photographie Librairie Clagahé


De 1904 à 1906, Chacornac édita la revue mensuelle éphémère La Science astrale, dirigée par « F.-Ch. Barlet », pseudonyme de Albert Faucheux (1838-1921).




En 1905, Chacornac reprit l’édition de la revue hebdomadaire, puis mensuelle, Le Voile d’Isis, fondée par « Papus » et éditée de 1890 à 1898 par Chamuel, dont la publication avait été interrompue.

Décoré des Palmes académiques en mars 1907, Henri [I] Chacornac s’éteignit le 27 mai 1907, en son domicile du 11 quai Saint-Michel. Marie-Pauline-Élisabeth Lermina mourut le 30 décembre 1922, en son domicile du 15 rue Monge [Ve].

Albert-Firmin Chacornac, frère aîné de Henri [I] Chacornac, né à Alais le 16 octobre 1849, imprimeur-lithographe 2 rue des Carmes [Ve], puis 24 rue Serpente [VIe], avait épousé, le 5 septembre 1874 à Paris [VIIe], Adèle-Jeanne Tapin, née à Paris le 15 décembre 1851. Il décéda en son domicile, 9 rue Saint-Sulpice [VIe], le 27 avril 1916 ; sa veuve mourut le 8 décembre 1941.

 

Paul Chacornac

Ex-libris [88 x 68 mm] de Paul Chacornac, par Henry Chapron
Photographie BnF


Les trois frères Chacornac succédèrent à leur père Henri [I] Chacornac. Ils furent les éditeurs de « Papus », de Paul Choisnard (1867-1930) et de René Guénon (1886-1951).

Henri [II] Chacornac mourut pour la France le 15 juillet 1916, à Biaches [Somme].

Louis Chacornac, champion cycliste, passa trois ans dans les tranchées et un an dans l’aviation pendant la Première Guerre mondiale, et fut l’auteur de plusieurs ouvrages signés « Baglis » ; croix de guerre, médaille militaire, officier de l’Instruction publique, époux de Stella Berti le 28 mai 1924 à Paris [Ve], il décéda le 9 avril 1955, en son domicile, 15 rue Monge [Ve].  

Photographie Gösta Wilander (1960). Musée Carnavalet

Après la Seconde Guerre mondiale, les « Éditions Traditionnelles » succédèrent à la « Librairie Générale des Sciences Occultes ». En 1958, André-Alfred Villain, né à Thury-sous-Clermont [Oise] le 7 octobre 1898 et décédé le 14 mars 1985 à Clermont [Oise], reprit les « Éditions Traditionnelles » à Paul Chacornac, réglant ainsi le passif du vieil éditeur, qui put conserver l’usage de son bureau.

Paul Chacornac, domicilié 15 rue Monge, prématurément veuf depuis le 1er août 1933 de Germaine-Eugénie-Charlotte Goumy, qu’il avait épousée le 7 août 1920 à Paris [XVIIIe], mourut le 8 mars 1964 à l’Hôpital Cochin, 27 rue du Faubourg Saint-Jacques [XIVe].

La Librairie du Merveilleux


 

Originaires de la ville d’Orange [Vaucluse], les Chamuel furent victimes d’un lapsus calami [« Samuel »] de la part du curé qui tenait les registres paroissiaux, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

François Chamuel et Françoise Feste, décédés à Orange, respectivement le 26 août 1681 à environ 50 ans, et le 14 janvier 1670 à 52 ans, furent inhumés dans l’église des Carmes ; ils s’étaient mariés le 29 avril 1651.

Esprit Chamuel, baptisé à Orange le 9 avril 1656, épousa Antoinette Sauvant le 21 février 1683.

Jean-Baptiste Chamuel, baptisé à Orange le 7 mars 1690, épousa, le 13 janvier 1715, Jeanne-Rose Artaud, baptisée le 16 janvier 1690, décédée le 19 octobre 1743 et inhumée dans l’église des Carmes.

Michel Chamuel, fabricant de petites étoffes, puis géomètre, né à Orange le 27 novembre 1715 et inhumé à Orange le 1er juillet 1785, épousa à Beaumes-de-Venise [Vaucluse], le 18 septembre 1742, Jeanne-Ursule Nouvène, baptisée à Beaumes-de-Venise le 19 juillet 1719 et décédée à Orange le 20 décembre 1790.

Michel-Eutrope Chamuel, instituteur, puis officier de santé, né à Orange le 5 octobre 1755 et mort à Montpellier [Hérault] le 8 décembre 1823, a épousé Marie-Élisabeth Benoît, née le 10 avril 1776 à Valréas [Vaucluse] et décédée le 6 septembre 1841 à Orange.

Jean-Michel Chamuel, maçon, né le 17 brumaire An XIV [8 novembre 1805] à Domazan [Gard] et décédé à Marseille [Bouches-du-Rhône] le 9 février 1877, épousa à Orange, le 19 mars 1834, Marie-Anne-Henriette Marie, née à Orange le 16 février 1816 et décédée à Marseille le 7 juillet 1895.

Lucien Chamuel, né le 6 janvier 1835 à Orange, où il fut clerc de notaire, épousa le 25 septembre 1861, à La Roche-sur-Yon [Vendée], où il devint conducteur des Ponts-et-Chaussées, Angelina-Marie-Louise Plessis, née et morte à La Roche-sur-Yon, respectivement les 10 avril 1838 et 6 août 1867. Lucien Chamuel mourut à Paris [XIVe] le 18 avril 1913.

Joseph-Michel-Lucien Chamuel

 


Joseph-Michel-Lucien Chamuel naquit à Napoléon [La Roche-sur-Yon] le 26 juillet 1867. Après des études de droit, Lucien Chamuel fonda en 1887 la « Librairie du Merveilleux », 29 rue de Trévise [IXe]. Elle fut la grande maison d’édition des textes publiés par « Papus » et ses amis, et servit de support, à partir de 1890, aux activités du « Groupe Indépendant d’Études Ésotériques de Paris ».




Chamuel adopta le pseudonyme « Lucien Mauchel » quand il signa son poème « Le Feu », dans la revue L’Initiation (N° 8, mai 1889, p. 163), fondée par « Papus » en octobre 1888.

Le suivisme fait parfois écrire des élucubrations ridicules ; quand l’auteur est de l’Académie française, on se gausse :

« Chamuel ne s’appelait pas Chamuel, mais Mauchel comme vous et moi, ou peu s’en faut. Simplement Mauchel, cela ne sonnait pas mystique, hypnotiste ou spirite. Cela pouvait à la rigueur dénoter la Vendée dont il était originaire, mais au diable la Vendée ! Lui s’épanouissait dans des paysages kabbalistiques.

Il eut de la chance : de Mauchel à Chamuel, il n’y avait que quelques lettres à permuter. Ah, le bonheur providentiel des anagrammes ! Du coup, le pauvre Mauchel pouvait, tout comme le plomb se transmue en or, devenir Chamuel – Chamuel l’archange, le nom de l’archange qui cherche Dieu et qui aperçoit Dieu, l’archange qui est en quelque sorte le Gardien des Voies. Tout était dit. »

(Frédéric Vitoux. Grand Hôtel Nelson. Paris, Fayard, 2010)

Le 14 octobre 1893, à Paris [IXe], Chamuel épousa Marie-Catherine-Stéphanie Gobineaux, née le 1er septembre 1870 à Brouchy [Somme] ; ils divorcèrent le 5 août 1901.

La librairie déménagea en 1895 au 79 rue du Faubourg-Poissonnière [IXe], près la rue Lafayette, puis en 1896 au 5 rue de Savoie [VIe].



En 1897, Chamuel commença à éditer la collection « Bibliothèque Rosicrucienne », dont la marque ovale [64 x 45 mm] représente un phénix aux ailes déployées, les pattes dans un foyer ardent, surmonté des lettres « I.N.R.I. » [Igne Natura Renovatur Integra : La Nature se renouvelle dans son intégrité par le feu. Interprétation de l’acronyme originel Iesus Nazarenus Rex Iudæorum : Jésus le Nazaréen roi des Juifs]. 



Parfois prise à tort pour un ex-libris de Stanislas de Guaita (1861-1897), cette marque fut utilisée comme ex-libris par René Philipon (1869-1936), dans l’attente de pouvoir utiliser celui réalisé par José de Andrada en 1917, représentant une licorne enjambant les flots, avec la devise grecque « ΦΙΛΘΣ  ΠΘΝΤΘΥ. » [Amoureux de la mer], jeu de mots sur le nom de Philipon.

En décembre 1901, Chamuel vendit le fonds de la « Librairie du Merveilleux » à Henri [I] Chacornac et déménagea sa librairie du 5 au 3 rue de Savoie, laissé vacant par les libraires associés Pierre Deullin et Auguste Jacquot.

Pierre Deullin était né à Pierry [Marne] le 26 mars 1873, et avait épousé à Paris [IXe], le 31 mai 1900, Louise-Suzanne-Irène Encausse, sœur de « Papus », née à Paris le 7 juin 1875. Marie-Auguste Jacquot était né le 8 décembre 1873 à Dijon [Côte-d’Or], et avait épousé à Paris [VIe], le 27 décembre 1900, Pauline-Laure Bardon, née à Lyon [IIIe] le 14 décembre 1875.

Le 27 février 1902, à La Roche-sur-Yon, Chamuel épousa en secondes noces Marie-Louise Jégou, veuve depuis 1898, née à Carhaix [Finistère] le 13 septembre 1871.

Pierre Dujols. Coll. priv.

 

La librairie fut transférée au 76 rue de Rennes [VIe] en 1909. Elle fut reprise par Pierre Dujols et son associé Ernest-Alexandre Thomas : mais ce dernier, né le 29 août 1875 à Condé-lès-Vouziers [Ardennes], fils de Jules-Arthur Thomas, vannier, et de Marie-Céline Moutarde, mourut pour la France dès le 11 novembre 1914, à Champlon [Meuse].

Pierre Dujols, qui prétendait descendre des Valois, était né le 22 mars 1862 à Lasserre, lieu-dit sur la commune de Saint-Illide [Cantal], fils de François Dujols, cordonnier, et de Toinette Lapeyre. Il fit ses études chez les Jésuites à Aix-en-Provence [Bouches-du-Rhône], et devint journaliste à Marseille, puis à Toulouse [Haute-Garonne]. Il monta à Paris [VIe], où il épousa, le 30 juin 1896, Marie-Louise Charton, née à Hennebont [Morbihan] le 2 février 1868, fille de Nicolas-Joseph Charton et de Caroline-Perrine Le Roux ; le jour de leur mariage, les époux reconnurent Marguerite-Ernestine-Marie, née à Lyon [Rhône] le 8 avril 1888.                                

Le 15 juillet 1913, la « Librairie du Merveilleux » fut transférée 43 rue de Fleurus [VIe], près du Luxembourg, puis vendue en 1916. 

Tombe de Pierre Dujols et de Marie-Louise Charton

Dujols décéda le 19 avril 1926, en son domicile du 47 rue Denfert-Rochereau [Ve, rue Henri Barbusse depuis 1946] et fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine [Val-de-Marne, division 15] ; Marie-Louise Charton mourut le 8 octobre 1954, 28 boulevard Raspail, à Paris [VIIe].



Outre ses notices bibliographiques, Pierre Dujols laissait, sous le pseudonyme de « Magophon » [Message des Mages], l’hypotypose explicative qui précède la réédition d’après l’original du Mutus Liber, sous le titre Le Livre d’images sans paroles (Paris, Émile Nourry, 1914, 285 ex. numérotés et paraphés par l’éditeur, 10 ex. H. C.).

La Librairie de l’Art Indépendant


 

Ancien communard, qui se vantait d’avoir tiré le dernier coup de feu au Père Lachaise, compositeur de musique et administrateur du journal hebdomadaire illustré La Musique des familles, Henri-Edmond Limet, dit « Edmond Bailly », était né à Lille [Nord], 9 rue Saint-Sébastien, le 19 juin 1850. Il était le fils de Victor-Félix Limet, serrurier, enfant naturel de Victoire-Félicité Limet (° 1804), né à Aubenton [Aisne] le 1er octobre 1823, et de Marie-Jeanne-Florence Bailly, née à Rocquigny [Ardennes] le 20 avril 1820 et décédée à Paris [XXe] le 5 mai 1906.

Le 29 septembre 1881, à Paris [XIe], Henri-Edmond Limet, employé, épousa Caroline-Louise-Adèle Piéplu, née à Paris [Ier] le 11 juillet 1841, fille d’un employé, et décédée le 13 décembre 1920 à Paris [XVIe].

Photographie BnF

En 1889, il ouvrit la « Librairie de l’Art Indépendant », 11 rue de la Chaussée-d’Antin [IXe] et devint l’éditeur des poètes symbolistes. Il publia Paul Adam, Paul Claudel, Paul Fort, André Gide, Louis-Ferdinand Hérold, Joris-Karl Huysmans, Pierre Louÿs, Stéphane Mallarmé, Pierre Quillard, Henri de Régnier, Auguste de Villiers de l’Isle-Adam, Oscar Wilde et beaucoup d’autres.



Sa marque typographique, dessinée par Félicien Rops (1833-1898), représente une sphynge [sphinx femelle] ailée, à queue de poisson, avec la devise « NON HIC PISCIS OMNIUM » [Ce poisson n’est pas pour tout le monde], empruntée à Denis Diderot [sous-titre des Pensées philosophiques. Aux Indes, Chez Bedihuldgemale, 1748].

« Le directeur de la Librairie de l’Art Indépendant, située à l’entrée de la Chaussée d’Antin, où se réunissaient le ban et l’arrière-ban des Symbolistes, était une sorte de magicien vêtu de noir, les yeux protégés par des lunettes noires. Il s’appelait Edmond Bailly et avait d’abord édité des livres de théosophie et de science occulte. Un jour, il se mit en tête de publier un ouvrage de Villiers de l’Isle-Adam.

A quelque temps de là, un courtier vient le voir et se plaint de n’en pas vendre un volume.

-          Rien d’étonnant, explique-t-il, c’est un livre illisible.

Alors Edmond Bailly entre dans une colère noire et chasse ce blasphémateur de sa boutique.

Un de ses amis qui a assisté à cette scène lui demande :

-          Quel est le nom de ce personnage ?

Edmond Bailly le lui donne et ajoute :

-          C’est mon meilleur acheteur.

-          Il reviendra, lui dit son ami pour le consoler.

-          Pensez-vous ! Il ne reviendra pas. Et d’ailleurs, s’il revenait, je le mettrais à la porte. »

(Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, 20 juin 1936, p. 8)

Satie [à droite] chez Debussy (1910)

C’est à la « Librairie de l’Art Indépendant » que Claude Debussy (1862-1918) rencontra Erik Satie (1866-1925).

La librairie déménagea 10 rue Saint Lazare [IXe] en 1899, puis 81 rue Dareau [XIVe] en 1914. Henri-Edmond Limet mourut à Paris [XVIe] le 8 septembre 1916. Gaston-Louis-Liévin Revel (1876-1939), né à Domfront [Orne] le 2 juin 1876, créateur du journal Le Théosophe en 1909, racheta le fonds en 1917.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche 16 avril 2023

Jean-Noël Hallé (1754-1822), médecin de l’empereur Napoléon

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Incendie de la flèche de la cathédrale de Rouen, 15 septembre 1822

Les Hallé ont existé à Rouen [Seine-Maritime] dès l’an 1356.

Geoffroy [I] Hallé, fils de Jacques Hallé, maître plombier, qui recouvrit la fameuse flèche de la cathédrale construite en 1544 [détruite le 15 septembre 1822], fut préposé en 1563 à l’administration du collège des Bons-Enfants, sur la paroisse Saint-Vigor. Il donna sa démission de principal du collège le 6 juin 1586 et acheta en 1597 une ferme à Claville [Claville-Motteville, Seine-Maritime], sur la paroisse Notre-Dame, pour s’adonner à l’agriculture.


 

Geoffroy [II] Hallé, son fils aîné, s’établit comme marchand de toile sur la paroisse Saint-Vivien de Rouen. Il y termina sa carrière et fut inhumé dans l’église le 15 avril 1639. Il avait épousé Marguerite de Tourny, qui descendait d’une vieille famille d’orfèvres.

Daniel Hallé, dernier des enfants de Geoffroy [II] Hallé et de Marguerite de Tourny, fut baptisé le 27 août 1614 en l’église Saint-Vivien de Rouen. Le 4 novembre 1631, il devint apprenti peintre-sculpteur pour cinq ans chez son oncle Raulin Bunel, qui avait épousé Marie Hallé, troisième fille de Geoffroy [I]. Devenu maître en 1636, il hérita de la ferme de Claville en 1639. Pour compléter sa formation, il vint habiter Paris, rue de Buci [3 rue de Buci, VIe], dans la maison de Claude Coquelet († 1668), marchand mercier, où pendait pour enseigne le « Grand Turc ». Il épousa une des filles, Catherine Coquelet, le 28 février 1650, en l’église Saint-Sulpice [VIe]. De cette union naquirent quinze enfants, dont douze moururent en bas âge. Le 28 mars 1667, il acheta une maison rue Sainte-Marguerite [détruite, 133 boulevard Saint-Germain, VIe], où pendait pour enseigne la « Rose Rouge ». En 1672, sa femme hérita de la maison du « Grand Turc ». Daniel Hallé mourut le 14 juillet 1675 en sa maison de la rue Sainte-Marguerite, et fut inhumé le lendemain à Saint-Sulpice. Sa veuve, qui se sépara de la ferme de Claville, mourut le 4 mai 1711.

Claude-Guy Hallé, par Jean Le Gros (1725)
Musée du château de Versailles

Claude-Guy Hallé, troisième enfant de Daniel Hallé, est né rue de Buci, dans la maison du « Grand Turc », le 14 janvier 1652 et fut baptisé le 18 à Saint-Sulpice. Il fut admis à l’Académie royale de peinture le 28 décembre 1682. Sa mère lui abandonna la maison de la rue Sainte-Marguerite en avancement d’hoirie, le 18 mai 1685. L’année suivante, il reçut la commande d’un tableau votif que la corporation des orfèvres désirait offrir le 1er mai 1687 à l’église Notre-Dame de Paris : Jésus Christ chassant les vendeurs du temple restera son chef-d’œuvre devant la postérité. Le 9 décembre 1697, en l’église Saint-Sulpice, Claude-Guy Hallé épousa Marie-Suzanne Boutet, fille d’un bourgeois de Paris, qui lui donna huit enfants et mourut au mois de juin 1712. Professeur-adjoint à l’Académie depuis le 26 septembre 1693, il fut élu professeur le 24 juillet 1702. En 1730, il transporta son domicile et son atelier à l’entrée de la rue des Cordeliers [rue de l’École de Médecine, VIe]. Il reçut de l’Académie deux nouveaux grades : adjoint à recteur le 6 mai 1730, recteur le 30 mai 1733. Le 5 novembre 1736, il s’éteignit en son logement de la rue des Cordeliers et fut inhumé le lendemain à Saint-Sulpice.

Noël Hallé, par Etienne Aubry (1775)
Musée du château de Versailles
 

Noël Hallé, dernier enfant de Claude-Guy Hallé, naquit rue Sainte-Marguerite, dans la maison de la « Rose Rouge », le 2 septembre 1711, et fut baptisé le lendemain à Saint-Sulpice. Destiné par son père à l’architecture, il préféra être peintre.

Après la mort de son père, il loua un petit appartement sur le quai de l’Horloge [Ier]. Pour se perfectionner, il partit comme pensionnaire à l’Académie de France à Rome, où il arriva le 19 décembre 1737. Il rentra à Paris en 1744. Il fut reçu académicien le 31 mai 1748 et fut nommé adjoint à professeur le 6 juillet suivant.

Il loua un appartement rue des Boucheries [boulevard Saint-Germain], 

Françoise-Geneviève Lorry et Jean-Noël Hallé (1758). Coll. priv.

puis épousa, le 11 février 1751, en l’église Saint-Sulpice, Françoise-Geneviève Lorry, née à Paris le 30 janvier 1733, fille de François Lorry († 1740), conseiller du Roi, docteur régent en la Faculté de droit de Paris et ancien avocat au Parlement. De cette union naquirent deux enfants : Jean-Noël et Catherine-Charlotte-Geneviève.

En 1753, le couple déménagea rue du Cloître Saint-Benoît [supprimée en 1855, Ve], et vendit la maison du « Grand Turc » le 28 décembre 1754. Le 5 juillet 1755, Noël Hallé devint professeur à l’Académie. En 1770, il devint sur-inspecteur de la Manufacture des Gobelins.

Le 8 juin 1775, il quitta Paris avec sa femme et ses deux enfants pour rétablir l’ordre à l’Académie de France à Rome, où il arriva le 3 juillet : le directeur, Charles-Joseph Natoire (1700-1777), conduisait la maison à la ruine. Sa mission accomplie, Noël Hallé rentra à Paris le 9 janvier 1776, et reçut en récompense des lettres d’anoblissement et le titre de chevalier de l’ordre de Saint-Michel.




Des armes parlantes lui furent accordées : « D’azur, à un chevron d’or surbrisé et accompagné de trois ailes d’argent, posées deux en chef et l’autre en pointe »

En 1777, il fut nommé adjoint à recteur, puis trésorier de l’Académie. Le 3 mars 1781, il fut nommé recteur de l’Académie de peinture.

Le 18 décembre 1776, il avait acheté une maison rue Pierre Sarrazin [VIe] : à la fin de l’année 1778, il vint habiter le second étage, où il mourut d’une maladie du cœur le 5 juin 1781 ; il fut inhumé le lendemain au caveau du côté gauche du chœur de l’église Saint-Benoît-le-Bétourné [détruite en 1831, Ve]. Françoise-Geneviève Lorry mourut le 17 mars 1807 en la même maison, qui portait alors le numéro 10.

Jean-Noël Hallé

Jean-Noël Hallé, né rue du Cloître Saint-Benoît le 6 janvier 1754, commença à apprendre le dessin et la peinture, mais son oncle maternel, Anne-Charles Lorry (1726-1783), docteur régent de la Faculté de médecine de Paris, le poussa à l’étude de la médecine. Bachelier de la Faculté de médecine de Paris à son retour de Rome en 1776, il fut admis à la Société royale de médecine, regardée par la Faculté comme un corps rival, avant même d’être reçu docteur le 24 août 1778 : cet honneur précoce l’empêcha d’obtenir le titre de docteur régent et l’éloigna de l’enseignement jusqu’à l’époque où il fut nommé professeur d’hygiène publique et de physique médicale, le 3 décembre 1794. Lors de la création de l’Institut, il fut élu le 9 décembre 1795 membre de la Classe des Sciences physiques et mathématiques. Il devint premier médecin ordinaire de Napoléon, qui le décora de la Légion d’honneur en 1804, puis lui donna le 13 février 1805 la chaire de médecine au Collège de France. Le 3 juillet 1807, il partagea avec sa sœur la succession de ses parents. 

Château du Grand Ménil, Châtres

Le 14 mai 1808, pour 108.000 francs, il acheta le domaine du Grand Ménil, à Châtres [Seine-et-Marne]. En 1815, il obtint la confiance de Monsieur, frère du Roi, futur Charles X, qui lui fit accorder en 1816 le cordon de l’Ordre de Saint-Michel. Il fut nommé membre de l’Académie des sciences le 21 mars 1816. Lorsque Louis XVIII créa l’Académie de médecine le 20 décembre 1820, Jean-Noël Hallé en fut nommé membre titulaire. Atteint d’une lithiase vésicale, il résolut de se faire opérer, malgré l’avis contraire de ses confrères : le 3 février 1822 il fut opéré par Pierre-Augustin Béclard (1785-1825), mais mourut des suites de l’opération, le 11 février 1822, au 10 rue Pierre Sarrazin. 

Tombe de Jean-Noël Hallé et de son épouse, cimetière du Père Lachaise, Paris

Il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [division 10].

De son mariage avec Marie-Geneviève Marchand, fille de Charles-Antoine Marchand, avocat au Parlement, célébré le 8 avril 1785 en l’église Saint-Louis-en-l’Île [IVe], il avait eu trois enfants : Louise, née en 1786 ; Augustine-Françoise-Marie, née le 4 septembre 1789 ; Charles-Louis-Noël, né en 1797.  

On lui doit des articles dans Histoire et Memoires de la Société royale de médecine, Memoires de l’Académie royale des sciences de l’Institut de France, Bibliothèque médicale, Bulletin de la Faculté de médecine de Paris, Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, Bulletin de l’École de médecine de Paris, Encyclopédie méthodique, et les publications suivantes : De præcipuis morborum mutationibus et conversionibus, tentamen medicum. Authore A. C. Lorry D. M. P. Editionem post Authoris fata curante J. N. Hallé D. M. P. (Parisiis, Méquignon, natu majorem, 1784, in-12) ; Recherches sur la nature et les effets du méphitisme des fosses d’aisance (Paris, Imprimerie de Ph.-D. Pierres, 1785, in-8) ; La Connexion de la vie avec la respirationpar Edme Godwyn, D. M. (Londres 1789.). Traduit de l’Anglais, par J. N. Hallé (Paris, Méquignon l’aîné, An VI- 1798, in-8) ; Recherches anatomiques sur la position des glandes, et sur leur action. Par Théoph. Bordeu. Nouvelle édition (Paris, Brosson et Gabon, An VIII, in-8) ; Hygiène ou l’Art de conserver la santé (Paris, Allut, 1806, in-8) ; Rapport sur les effets d’un remède proposé pour le traitement de la goutte (Paris, Imprimerie impériale, novembre 1809, in-8) ; Œuvres complètes de Tissot. Nouvelle édition, publiée Par M. P. Tissot, Précédée d’un Précis historique sur la vie de l’Auteur, et accompagnée de Notes Par M. J. N. Hallé (Paris, Allut, 1809-1813, 11 vol. in-8) ; Codex medicamentarius sive Pharmacopœa gallica (Parisiis, Hacquart, 1818, in-8), en collaboration.

Jean-Noël Hallé avait acquis presque tous les livres de médecine et la moitié des livres d’histoire naturelle de son oncle Anne-Charles Lorry, après sa mort, arrivée à Bourbonne-les-Bains [Haute-Marne] le 23 septembre 1783. 


Constamment uni pendant sa vie avec son frère François Lorry (1724-1791), avocat et inspecteur des Domaines, leur bibliothèque commune fut vendue en leur maison, 3 rue des Poitevins [VIe], du jeudi 15 décembre 1791 au mardi 31 janvier 1792 : Catalogue de la bibliothèque de feu MM. Lorry (Paris, J. G. Mérigot jeune et Genet, 1791, in-8, [4]-284 p., 3.082 lots).    

La bibliothèque de Jean-Noël Hallé fut vendue en deux parties.


La première partie fut dispersée du vendredi 14 février au samedi 8 mars 1823, en 20 vacations, en l’une des salles de l’Hôtel de Bullion, 3 rue Jean-Jacques Rousseau [Ier] : Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. Jean Noël Hallé, Membre de l’Académie des Sciences, Institut royal de France, Chevalier des Ordres royaux de Saint-Michel et de la Légion d’honneur, Premier médecin de S. A. R. Monsieur, frère du Roi, Professeur au Collège royal de France, et à la Faculté de Médecine de Paris, Membre de l’Académie royale de Médecine, Membre correspondant des Académies de Saint-Pétersbourg, de Vienne, de Madrid, et autres principales Sociétés de l’Europe ( (Paris, De Bure frères, 1823, in-8, xvj-176 p., 1.880 lots), dont Théologie [19 lots = 1,01 %], Jurisprudence [3 lots = 0,15 %], Sciences et Arts [1.244 lots = 66,17 %], Belles-Lettres [246 lots = 13,08 %], Histoire [368 lots = 19,57 %].


 

57. Le Ventriloque, ou l’Engastrimythe ; Par M. De La Chapelle. Londres, De l’Etanville, et se trouve à Paris, Veuve Duchesne, 1772, 2 parties en 1 vol. in-12, v. m.



94. Expériences sur le galvanisme, de Frédéric-Alexandre Humboldt ; Traduction de l’Allemand, Par J. Fr. N. Jadelot. Paris, J. F. Fuchs, An VII-1799, in-8, 8 pl., bas.

Photographie Milestones of Science Books, Ritterhude


100. Antonii à Leeuwenhoek, opera omnia, Seu arcana naturæ. Editio Novissima. Lugduni Batavorum, Joh: Arnold: Langerak, 1722, 4 vol. in-4, fig., v. b.



124. Manuel d’histoire naturelle, traduit de l’Allemand, De J. FR. Blumenbach. Par Soulange Artaud. Metz, Collignon, et Paris, Levrault frères, Henrichs, Lenormant, An XI.-1803, 2 vol. in-8, fig. color., dem.-rel.



130. Athanasii Kircheri Mundi subterranei. Amstelodami, Janssonio-Waesbergiana, 1678, 2 vol. in-fol., fig., vél.



162. Histoire physique de la mer. Par Louis Ferdinand comte de Marsilli. Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1725, in-fol., fig., v. f.



187. Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre. Par M. Duhamel du Monceau. Paris, H. L. Guerin et F. L. Delatour, 1755, 2 vol. in-4, fig. en bois, v. f.



196. La Botanique de J. J. Rousseau, ornée de soixante-cinq planches, imprimées en couleurs d’après les peintures de P. J. Redouté. Paris, Delachaussée et Garnery, XIV. = 1805, in-fol. max., br. en cart., pap. vél.



222. Remberti Dodonæi Mechliniensis medici Cæsarei stirpium historiæ pemptades sex. sive libri XXX. Antverpiæ, Christophori Plantini, 1583, in-fol., fig. en bois, v. b.

Photographie BnF

243. Les Liliacées ; par P. J. Redouté. Paris, Imprimerie de Didot Jeune, An X. – 1802, 8 vol. in-fol. max., fig. coloriées, dem.-rel.



261. Flora Parisiensis, ou Descriptions et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris. Par M. Bulliard. Paris, P. FR. Didot le jeune, 1776-1779, 5 vol. in-8, fig. coloriées, dem.-rel.



282. Conradi Gesneri medici Tigurini Historiæ Animalium. Tiguri, Christ. Froschoverum, 1551, 3 vol. in-fol., fig. en bois, vél.



302. La Première [Seconde] Partie de L’Histoire entière des poissons, Composée premierement en Latin par maistre Guilaume [sic] Rondelet Docteur regent en Medecine en l’université de Mompelier [sic]. Maintenant Traduite en François. Lion, Mace Bonhome, 1558, in-fol., fig., v. b.



353. Museum Wormianum. Seu Historia rerum rariorum. Adornata ab Olao Worm, Med. Doct. Amstelodami, Ludovicum et Danielem Elzevirios, 1655, in-fol., fig., v. b.

Photographie Martayan Lan, New York


403. Omnia Opera Hippocratis. [à la fin :] Venetiis, in ædibus Aldi & Andreæ Asulani Soceri, mai 1526, in-fol., dent., v. f.



496. Thomæ Willis Med. Doct. Opera omnia. Studio & Opera Gerardi Blasii, M. D. Amstelaeædami, Henricum Wetstenium, 1682, in-4, fig., v. m.



545. Dissertation sur les variétés naturelles qui caractérisent la physionomie des hommes des divers climats et des différens ages. Suivie De Réflexions sur la Beauté. Ouvrage posthume de M. Pierre Camper. Traduit du Hollandois par H. J. Jansen. Paris, H. J. Jansen, et La Haye, J. Van Cleef, 1791, in-4, 11 pl., dem.-rel.

Photographie BnF


723. Description des maladies de la peau observées à l’hôpital Saint-Louis, et exposition des meilleures méthodes suivies pour leur traitement. Par J. L. Alibert. Paris, Barrois l’ainé et fils, 1806, livraisons 1 à 10, in-fol. br., fig. color.

Photographie Argosy Book Store, New York


767. De l’auscultation médiate ou Traité du diagnostic des maladies des poumons et du cœur, fondé principalement sur ce nouveau moyen d’exploration. Par R. T. H. Laennec. Paris, J.-A. Brosson et J.-S. Chaudé, 1819, 2 vol. in-8, bas.



908. Gabrielis Falloppii medici Mutinensis observationes anatomicæ. Parisiis, Bernardum Turrisanum, 1562, in-8, v. b.



929. Exposition anatomique de la structure du corps humain. En vingt Planches imprimées avec leur couleur naturelle, selon le nouvel art, dont M. Gautier, pensionnaire du Roi, est inventeur. Par le même auteur. Marseille, Vial, Paris, Le Roy et Amsterdam, Marc-Michel Rey, 1759, in-fol. atlant., fig. color., v. m.



962. Raymundi Vieussens doctoris medici Monspeliensis Neurographia universalis. Editio nova. Lugduni, Joannem Certe, 1685, in-fol., fig., v. b.

Photographie BnF

977. Traité de la structure du cœur, de son action, et de ses maladies. Par M. Senac. Paris, Jacques Vincent, 1749, 2 vol. in-4, fig., v. m.



983. Description anatomique des Parties de la Femme, qui servent à la Generation ; Avec un Traité des Monstres : Et une Description anatomique, De la disposition surprenante de quelques Parties Externes, & Internes de Deux Enfans Nés dans la Ville de Gand. Par MonsR. Jean Palfyn. Leide, Veuve de Bastiaan Schouten, 1708, in-4, fig., vél.



1.019. Chirurgia è Græco in Latinum conversa, Vido Vidio Florentino interprete, cum nonnullis eiusdem Vidij cõmentarijs. Luteciæ, Petrus Galterius, 1544, in-fol., fig., v. f., dent.



1.023. Les Œuvres d’Ambroise Paré. Huictiesme edition. Paris, Nicolas Buon, 1628, in-fol., fig., v. b.



1.072. L’Art des accouchemens, par J. L. Baudelocque. Troisième édition. Paris, Méquignon l’aîné, 1796, 2 vol. in-8, fig., bas.

Photographie BnF



1.087. Contenta in hoc opere. Sextus Philosophus Platonicus de medicina animalium bestiarum, pecorum, et avium. Cum scholiis Gabrielis Humelbergii Ravenspurgensis medici. [Zurich], [Christoph Froschauer], 1539, in-8, veau antiqué. Exemplaire de Grolier.


Photographies BnF


1.093. Cours d’hippiatrique, ou Traité complet de la médecine des chevaux, Orné de soixante & cinq planches gravées avec soin. Par M. Lafosse. Paris, Edme, 1772, in-fol., fig., br. en cart.



1.178. Raymundi Lullii Opera ea quæ ad adinventam ab ipso artem universalem. Editio Postrema. Argentorati, Hæredum Lazari Zetzneri, 1651, in-8, fig., v. b.

Photographie BnF


1.200. Pratique de la geometrie, sur le papier et sur le terrain. Paris, Thomas Jolly, 1669, in-12, fig., v. b.

Photographie BnF

1.242. Trattato della pittura di Lionardo da Vinci. Parigi, Giacomo Langlois, 1651, in-fol., fig., v. m.



1.289. Thesaurus graecæ linguæ, Ab Henrico Stephano constructus. [Genève], Henr. Stephanus, 1572, 5 tomes en 4 vol. in-fol., v. b.

Photographie BnF


1.391. Les Métamorphoses d’Ovide, en Latin, traduites en François, avec des remarques, et des explications historiques. Par MR. L’Abbé Banier. Ouvrage enrichi de Figures en taille douce, Gravées par B. Picart. Amsterdam, R. et J. Wetstein et G. Smith, 1732, in-fol., fig., m. r.



1.416. Œuvres de Nicolas Boileau Despréaux. Avec des éclaircissemens historiques, donnez par lui-meme. Nouvelle Edition. Enrichie de figures gravées par Bernard Picart le Romain. Amsterdam, François Changuion, 1729, 2 vol. in-fol., fig., m. r., dent., tabis.

Photographie Bertrand Hugonnard-Roche

1.424. Les Œuvres de Monsieur de Moliere. Nouvelle edition. Paris, Compagnie des Libraires, 1730, 8 vol. in-12, fig., v. b.



1.447. Paradise lost. A poem, in twelve books. The author John Milton. The second edition, With Notes of various Authors, By Thomas Newton, D. D. London, J. and R. Tonson and S. Draper, 1750, 2 vol. in-8, fig., v. m.



1.519. Strabonis rerum geographicarum libri XVII. Isaacus Casaubonus recensuit. Lutetiæ Parisiorum, Typis Regiis, 1620, in-fol., v. b.



1.576. Voyages en Guinée et dans les îles Caraïbes en Amérique, par Paul Erdman Isert. Traduits de l’Allemand. Paris, Maradan, 1793, in-8, fig., v. m.



1.605. Voyage dans la Haute Égypte, au dessus des cataractes ; avec des observations sur les diverses espèces de séné qui sont répandues dans le commerce. Par H. Nectoux. Paris, Garnery et Madame Nyon, 1808, in-fol., fig. color., pap. vél., br. en cart.



1.705. Description des festes données par la ville de Paris, Les vingt-trois & vingt-six Fevrier mil sept cent quarante cinq, à l’occasion du Mariage de Monseigneur Le Dauphin avec Madame Marie-Therese, Infante d’Espagne. [Paris, 1745], in-fol. atlant., fig., br.



1.751. Description geographique, historique, chronologique, politique, et physique de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise. Par le P. J. B. du Halde. Paris, P. G. Le Mercier, 1735, 4 vol. in-fol., fig., v. m.



1.842. Bibliotheca anatomica Sive Recens in anatomia inventorum thesaurus locupletissimus. Digesserunt, tractatus suppleverunt, Argumenta, Notulas, & Observationes Anatomico-Practicas addiderunt Daniel Le Clerc & I. Iacobus Mangetus. Genevæ, Joannis Anthonii Chouët, 1685, 2 vol. in-fol., fig., v. b.

La seconde partie fut dispersée le lundi 10 mars 1823 : Supplément au catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. Jean Noël Hallé (Paris, De Bure frères, 1823, in-8, 26 p.).