jeudi 25 octobre 2018

Jacques-Charles Wiggishoff (1842-1912), Montmartrois fanatique, passionné d’ex-libris



Maison natale de Wiggishoff
Maison natale, par Maurice Utrillo (1883-1955)

D’une famille originaire de Saverne [Bas-Rhin], arrivée à Paris avant la Révolution, Jacques-Charles Wiggishoff est né à Montmartre, 37 impasse Trainée [rue Poulbot, XVIIIe], le lundi 25 avril 1842, fils unique de Charles-Joseph Wiggishoff (1814-1850), menuisier en bâtiments, et de Marie-Madeleine-Caroline Hoch (1820-1899).


Devenue veuve, sa mère s’établit mercière 9 rue du Mont-Cenis [XVIIIe], où Wiggishoff passa sa jeunesse.

Arbre généalogique simplifié

Wiggishoff débuta, en 1860, comme employé dans les banques P. E. Chassang, 9 rue du Conservatoire [IXe], puis John Arthur et Cie, 10 rue de Castiglione [Ier]. Il profitait de ses dimanches pour aller sur les quais, fouiller les boîtes des bouquinistes et rapporter des livres anciens, des vieux papiers et des ex-libris.

Bouton de la garde nationale mobile (1870-1871)

Exempté du service militaire pour la faiblesse de sa vue, il resta à Paris pendant le siège (1870-1871) et fit son devoir dans la 1ère compagnie du 142e bataillon de la garde mobile. Quand éclata la Commune (1871), il ne voulut pas rejoindre le gouvernement à Versailles [Yvelines], mais néanmoins ne porta pas les armes contre l’armée régulière.


Ayant eu un fils, Louis-Charles, le 16 janvier 1874, de Louisa Leclercq, née à Clermont [Oise], le 1er avril 1847, fille de Louis-Jean-François Leclercq, aubergiste, et de Hermence Dusuel, avec laquelle il vivait au 96 rue Marcadet [XVIIIe], il l’épousa, le 5 octobre 1875. 


L’année suivante, le couple ouvrit une fabrique de parfumerie au 67 rue du Faubourg Poissonnière [IXe]. Une fille, Louise-Charlotte, naquit le 1er août 1878, 4 rue Ramey [XVIIIe] ; elle épousera, le 3 octobre 1901, Gaston-Charles Cazalières, architecte, né à Paris [VIIIe], le 7 janvier 1872, fils de Louis-Adolphe Cazalières, tailleur de pierre, et de Estelle-Hortense Grimber.


S’étant lancé dans la politique, il fut nommé adjoint au maire du XVIIIe arrondissement en 1882 : il demeurait alors au 153 rue Marcadet.


Il collabora au Journal de la parfumerie française, qui lui doit un « Essai de bibliographie des parfums et des cosmétiques » (juin 1889).

Photographie BnF
Mairie du XVIIIe, place des Abbesses (1895)
Photographie Musée Carnavalet
 
Mairie du XVIIIe arrondissement, place Jules Joffrin (1908)

Il devint maire du XVIIIe arrondissement en août 1889, remplaçant le peintre Émile Bin (1825-1897), auteur du portrait du général Boulanger. La Mairie, construite en 1837, était alors place des Abbesses ; en 1892, les services municipaux furent déplacés au 1 place Jules Joffrin.





Déjeuner au Rocher Suisse : on reconnait Wiggishoff au centre
Photographie Musée de Montmartre
La Société "Le Vieux Montmartre " en promenade le 25 octobre 1903
On reconnait Wiggishoff derrière les enfants

Montmartrois fanatique, il fut un des membres fondateurs, le 4 juin 1886, au restaurant « Au Rocher Suisse », 27 rue de La Barre [rue du Chevalier-de-La-Barre, XVIIIe], de la Société d’histoire et d’archéologie du XVIIIe arrondissement « Le Vieux Montmartre ». Il en fut le président de 1894 à 1907.

Le 24 mars 1895, il fut nommé membre de la Société française des collectionneurs d’ex-libris, constituée dans sa séance du 30 avril 1893 sous la présidence du docteur Ludovic Bouland (1839-1932).

« Wiggishoff possédait des connaissances très étendues sur l’imprimerie et ses origines. Nul n’était plus à même que lui de renseigner sur les incunables et les livres sortis des presses des grands imprimeurs des XVe et XVIe siècles. C’est son amour pour les livres et les reliures qui les habillent, qui l’a conduit à collectionner ces reliures aux fines dorures et ces petites gravures, longtemps négligées, appelées ex-libris, dont il a fait une étude spéciale. »
(Commandant Emmanuel Martin. In Archives de la Société française des collectionneurs d’ex-libris, avril 1912, p. 50)


Wiggishoff utilisa l’ex-libris [84 x 60 mm] qu’il avait fait graver en 1896 par Louis-Aristide Bertrand († 1903). Une vue du vieux Montmartre avec un moulin et l’église Saint-Pierre, dont le chœur est surmonté de la tour du télégraphe optique de Chappe, un carton marqué « EX LIBRIS », appuyé sur une pile de livres et accompagné de monnaies, rappellent l’origine du propriétaire, ses études et ses collections. Au premier plan, un brûle-parfum symbolise sa profession. Au bas de cette composition les initiales entrelacées « CW » et en haut le nom « C. WIGGISHOFF ».


Pour les petits livres et les pièces, Wiggishoff utilisait un petit ex-libris rond [21 x 21 mm], portant au centre le monogramme « J C W », surmonté du 4 de chiffre, dans un quadrilobe tiré en rouge, et en périphérie « * EX-LIBRIS * MONS MART. »

Le dimanche 28 août 1898, suivant son habitude, il était allé bouquiner le long des berges de la Seine : un garçon d’un café du coin de la rue du Louvre [rue de l’Amiral de Coligny, Ier] et du quai le reconnut et vint lui porter le numéro du journal Le Temps daté du lendemain, qui venait de paraître et qui annonçait sa promotion de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Le 8 octobre 1898, tout le personnel politique et administratif de Montmartre, réuni salle Vautier, 8 avenue de Clichy [XVIIIe], en un banquet de 300 couverts, fêta Wiggishoff avec un entrain et une cordialité qu’on voudrait toujours rencontrer dans les fêtes démocratiques.

En 1899, Wiggishoff donna sa démission de maire, à la suite d’incidents survenus au sujet de la caisse des Écoles, mais aussi à cause de l’affaire Dreyfus, car il était très patriote et anti-dreyfusard. Il put consacrer à nouveau ses loisirs à ses chers vieux bouquins.

En 1903, il devint adhérent de la Société « Le Vieux Papier ».

Photographie BnF

Son « Essai de catalogue descriptif des ex-libris et fers de reliure français anonymes et non héraldiques » parut dans les Archives de la Société française des Collectionneurs d’Ex-Libris (septembre-octobre 1904, p. 129-172). Dans cette revue, il a utilisé les pseudonymes « T. de Marca » et « T. Mac-Read », anagrammes de « Marcadet », la rue où il demeurait.
Sa femme, Louisa Leclercq, mourut prématurément le 21 décembre 1903, 153 rue Marcadet.

La Lanterne, mercredi 10 juillet 1907, p. 3

Le 7 juillet 1907, il eut la douleur de perdre son jeune fils dans un accident de la circulation. Louis-Charles Wiggishoff avait épousé Édith-Mabel Latto, née à Birchington [Angleterre] le 15 octobre 1875, qui décèdera le 4 août 1958 à Pinetown [Afrique du Sud]. 

Le 23 février 1908, à l’assemblée générale de la Société française des collectionneurs d’ex-libris, Wiggishoff fut choisi pour succéder au président Paul de Crauzat (1831-1922), lui-même successeur du docteur Ludovic Bouland. L’année suivante, « The Ex Libris Society » le nomma vice-président d’honneur.

Dans une causerie à la Société « Le Vieux Papier », le 24 novembre 1908, il fit, discrètement, son portrait :

« C’était un brave garçon d’une vingtaine d’années, fortement épris de tout ce qui touchait à l’ornementation des livres.
Disposant de peu de temps et d’argent, il bouquinait le dimanche sur les quais, ramassant des titres de livres, des marques d’imprimeurs, etc.
Malheureusement, il était trop curieux, il voulut connaître tous ces imprimeurs, dessinateurs, graveurs, dont il lisait les noms sur toutes les petites pièces ; ce fut alors la recherche d’ouvrages spéciaux et surtout d’une infinité de catalogues de vente de livres, qui furent pour lui une mine d’innombrables renseignements ; il se confectionna pour son usage quelque vingt-cinq ou trente mille fiches, sur ces artistes ou artisans, puis sur les libraires, les bibliophiles, etc., etc. Cela dura une quarantaine d’années, à cause de son peu de loisirs. Pendant ce temps-là, le temps marchait et il ne s’en aperçut que lorsque la faux du terrible vieillard frappa autour de lui en l’égratignant lui-même.
Il se réveilla alors comme d’un long sommeil, avec ses collections en vrac et toutes ses notes que l’âge et les infirmités lui donnent aujourd’hui la plus grande peine à mettre quelque peu en ordre. »
(J.-C. Wiggishoff. « Conseils aux débutants ». In Le Vieux Montmartre. Paris, 1912, fascicules 75 à 78, p. 179)

Le « Puits d’amour », autrefois situé dans le quartier des Halles, donna son nom à un groupement d’archéologues, d’archivistes, d’historiens et d’artistes, auquel appartint Wiggishoff, qui se réunissait en un déjeuner hebdomadaire dans lequel l’histoire de Paris faisait le fonds principal de la conversation.
Wiggishoff fut également membre de la Commission municipale du Vieux Paris et membre du conseil de la Société des Amis de la Bibliothèque de la ville de Paris.
Il collabora au Bulletin du bibliophile, qui lui doit des « Notes pour servir à l’histoire des livres en France. Imprimeurs, libraires parisiens, correcteurs, graveurs et fondeurs oubliés ou peu connus de 1470 à 1600 » (1900), et à L’Intermédiaire des chercheurs et curieux, où il signait sous les pseudonymes « J.-C. Wig » et « César Birotteau », dont il disait : « J’ai tout de lui, parfumeur, ex-adjoint, décoré ! Il me manque la faillite…on ne sait ce qui peut arriver ? »

Photographie Archives nationales

Jacques-Charles Wiggishoff mourut à Paris, en son domicile, 153 rue Marcadet, le mardi 2 avril 1912, d’une crise d’urémie. 




Il corrigeait les épreuves d’un ouvrage intitulé Dictionnaire des dessinateurs et graveurs d’ex-libris français (Paris, Société française des collectionneurs d’ex-libris, 1915, in-4, [3]-[1 bl.]-278-[2] p., 286 fig., 33 pl. h.-t.), qui sera publié après sa mort, avec l’aide de Henry-André [pseudonyme de Henry-André Schultz (1857-1932)] , du docteur Eugène Olivier (1881-1964) et du baron du Roure de Paulin (1882-1919).

« Ce travail n’est pas un ouvrage iconographique, c’est-à-dire qu’on y chercherait en vain la description des ex-libris ou de leurs différents états, ce n’est pas non plus un ouvrage héraldique, et l’énoncé des armoiries des pièces anonymes n’y sera fait que de la façon strictement nécessaire pour empêcher de confondre la pièce citée avec une autre. Ce n’est qu’une liste de douze à treize cents noms d’artistes français, professionnels ou amateurs, qui ont produit des ex-libris, avec des détails biographiques lorsque cela a été possible et la liste de leurs productions, connues à ce jour ; et nous n’avons pas la prétention de les avoir citées toutes, beaucoup d’entre elles étant encore enfermées dans les livres pour lesquels elles ont été faites, ou dans les cartons des collectionneurs. » (« Prospectus »)

Il fut inhumé dans le caveau de famille, le 4 avril suivant, à l’ancien cimetière parisien de Saint-Ouen [Seine-Saint-Denis]. 


Il repose aujourd’hui au cimetière Saint-Vincent de Montmartre, dans le caveau Cazalières-Wiggishoff, [2e division].








samedi 20 octobre 2018

Louis-Philippe Couraud (1830-1910), collectionneur cognaçais




D’une famille originaire de Mortagne-sur-Gironde [Charente-Maritime], Louis-Philippe Couraud est né à Cozes [Charente-Maritime], le 15 août 1830.


Il était le troisième enfant d’une fratrie de quatre garçons : Pierre-Adrien-Amédée, né à Royan [Charente-Maritime], le 24 février 1827 ; Henry-Ferdinand-Aristide, né à Cozes, le 6 avril 1829 ; Xavier-Oreste, né à Cozes, le 20 décembre 1838. Tous les quatre mourront célibataires : Amédée, à Bordeaux [Gironde], doyen de la Faculté de droit, le 27 janvier 1892 ; Aristide, à Cognac [Charente], secrétaire de mairie, le 30 janvier 1912 ; Oreste, à Cozes, dans sa onzième année, le 17 octobre 1849.
Leurs parents s’étaient mariés à Royan, le 25 avril 1826 : Pierre Couraud, huissier, né à Mortagne-sur-Gironde le 25 pluviôse an VI [24 janvier 1798], et Marthe-Alzire-Clotilde Broutet, née à Royan, le 23 ventôse an X [14 mars 1802], fille de Adrien Broutet, douanier, et d’Élisabeth-Louise-Agathe Renaudet, mariés à Meschers-sur-Gironde [Charente-Maritime], le 4 messidor an V [22 juin 1797].


34 rue Gabriel Jaulin, Cognac

Appelé en famille « Gustave », Louis-Philippe Couraud s’établit en 1853 à Cognac. Modeste employé de la maison de commerce Jules Robin & Cie, rue Jarrige [34 rue Gabriel Jaulin], fondée en 1850 par André, dit « Jules », Robin-Beauregard (1815-1882) *, il consacra ses loisirs aux recherches bibliographiques et ses modestes ressources à des acquisitions variées : timbres-poste, vieux papiers, ex-libris, estampes, gravures, portraits, autographes, armes, médailles, faïences artistiques, assiettes politiques, cachets, sceaux, livres.   


Fidèle client de la librairie Élie-Felix de Valois-Émile Bourquin, successeur en 1855 de V. Gérard, place d’Armes, pour les nouveautés parisiennes, ses désirs de collectionneur le poussèrent à faire la chasse aux livres d’occasion.
Il chercha les petits ouvrages d’amateurs contemporains, les réimpressions elzéviriennes, les plaquettes de Techener, de Tross, d’Aubry, de Jannet ou de Delahaye, les éditions de Poulet-Malassis ou de Pincebourde.

Membre de la Société française des collectionneurs d’ex-libris, il fit faire trois ex-libris, deux en 1894 et un, en couleurs, en 1895 :


-         [80 x 85 mm], signé « DC » [Charles Demengeot, 48 rue de la Tour d’Auvergne, Paris IX] : D’or à la Fortune d’argent sur sa roue, sur une terrasse de sinople, au chef de gueules chargé de trois fleurs de lys d’argent, entre deux coqs affrontés, sous une banderole portant le dicton « FORTUNE SECORT LES HARDIZ », puisé dans le Roman de Renart, au-dessus de la légende « Ex libris L. P. COURAUD ».
-          [95 x 70 mm], par Henry-André [pseudonyme de Henry-André Schultz (1857-1932)] : dans un écu, un coq fécondant une poule, et le soleil et la lune grimaçants, sous une banderole portant le mot « Eclipse » et au-dessus de l’inscription « Bibliothèque érotique, 1894 ».
-    


         [125 x 75 mm], signé « L. P. C. inv. 1895  Henry André, del. et sc. » : au centre d’une ornementation Louis XV formée par des arabesques et des guirlandes de fleurs, s’entrecroisent un flambeau allumé et un carquois orné de trois fleurs de lis, au-dessous desquels est suspendu un anneau chargé de six diamants ; au-dessus se trouve un arc dont la corde est une banderole où est écrit « J’aime un cœur Fidèle » et sur lequel repose une colombe qui vient embecqueter une autre volant vers elle. Avec, en bas, la légende : « Ex-Libris L. P. Couraud ».
Daniel Salaverria, de Buenos Aires, a retrouvé la peinture décorative du XVIIIe siècle, dont s’est inspiré Louis-Philippe Couraud pour cet ex-libris : il s’agit d’une décoration commandée par le comte d’Artois au peintre Van Spaendonk (1746-1822), pour la célèbre courtisane Rosalie Duthé ; l’hôtel que ces peintures ornaient dans le quartier de la Chaussée-d’Antin [IXe] ayant été démoli, elles furent acquises par Léopold Double (1812-1881), qui les a employées à la décoration d’un boudoir dans son hôtel de la rue Louis-le-Grand [IIe].


A. Racinet. L’Ornement polychrome. Paris, Firmin-Didot et Cie, s. d., 3e édition, pl. C
(photographie BnF)


Louis-Philippe Couraud mourut en son domicile, 15 rue des Marchands, le 29 mai 1910, après avoir légué sa bibliothèque à la ville de Cognac.


« En 1910-1911, la bibliothèque [de Cognac] s’enrichit du legs Louis-Philippe Couraud (1830-1910), employé dans une maison de négoce d’eau-de-vie à Cognac et en relation avec des littérateurs cognaçais dont Marc Marchadier. Cette collection de 3.425 ouvrages se différencie de celle d’Émile Albert [(1795-1876)] par les thèmes traités et l’importance accordée à la reliure. De plus, Louis-Philippe Couraud a rédigé le catalogue de sa bibliothèque : un manuscrit en 4 tomes illustrés par Aris Lacharde. De nombreux sujets en littérature sont abordés : le théâtre, le roman, le conte et la nouvelle, du Moyen Âge au XIXe siècle, les pensées et les maximes (La Rochefoucauld, Voltaire, etc.), l’éloquence, l’art épistolaire (Mme de Sévigné), la facétie, les proverbes, la poésie en éditions des XVIIIe et XIXe siècles, la linguistique (surtout les parlers du Poitou et de la Saintonge). La section histoire contient un nombre important d’ouvrages sur l’histoire de France du XVIe au XIXe siècle, sur Louis-Philippe.
Dans la division théologie, on remarque un ensemble de traités d’auteurs de Port-Royal-des-Champs imprimés au XVIIIe siècle. Des documents concernant la Charente et la Charente-Maritime forment un ensemble important, et traitent de la géographie, de l’histoire, des célébrités, des monuments et eaux-de-vie de la région (livres devenus rares) ; on y découvre aussi des œuvres d’auteurs locaux.
Le fonds de Louis-Philippe Couraud est riche en livres illustrés d’artistes du XVIIIe siècle, dont Charles Nicolas Cochin, Charles Eisen et François Denis Nee, Antoine Coypel et le régent Philippe d’Orléans, John Pine, et d’artistes du XIXe siècle, dont Gustave Doré, Alfred Grévin, Albert Robida, Tony Johannot, Grandville, etc…
Louis-Philippe Couraud montre aussi un goût prononcé pour les livres brochés qu’il a fait relier. Ainsi, la majorité de ses livres sont en demi-reliure non rognés, tête dorée. On peut mentionner quelques reliures du XIXe siècle : celle de Cuzin pour l’Amour des livres de Jules Janin (Paris, 1866) ; trois reliures de Petit pour les Conversations nouvelles sur divers sujets de Magdeleine de Scudéry (La Haye, 1685), l’Art de connaître les femmes, avec une dissertation sur l’adultère par le chevalier Plante-Amour (La Haye, 1730) et la Correspondance inédite de Mme [sic] du Deffand (Paris, 1859). Pour marquer ses livres, Louis-Philippe Couraud a fait créer deux ex-libris : l’un dessiné par Devambez [i. e. Demengeot] et l’autre mis au point par Henry André. »
(Frédérique Martin. « Cognac. Bibliothèque municipale ». In Patrimoine des bibliothèques de France. Paris, Payot, 1995, t. 8, p. 58-61)

Bibliothèque municipale de Cognac

*André, dit « Jules », Robin-Beauregard est né au logis de Lafont, à Mérignac [Charente], le 1er décembre 1815, et est décédé au même lieu, le 11 juillet 1882.


mardi 16 octobre 2018

Joseph Renard (1822-1882), de la fuchsine à la bibliographie




Descendant d’une famille originaire de La Tour-de-Salvagny [Rhône] et souvent confondu avec son père par les échotiers lyonnais, Joseph Renard est né à Lyon [Rhône], le 27 juin 1822, fils de Joseph-Marie Renard (1778-1860), teinturier en soie, 27 quai Bon-Rencontre [quai Jules Courmont, IIe], et de Catherine Ginod (1784-1862), fille d’un négociant de la rue du Griffon [Ier], mariés à Lyon le 5 août 1809.


En 1854, Joseph Renard épousa Rosine-Henriette Oswald (1834-1912), fille de Karl-Theodor Oswald (1806-1838), teinturier en soie à Bâle [Suisse], et de Louise-Henriette Linder (1811-1882). L’année suivante, son frère aîné, François-Marie, dit « Francisque », Renard (1811-1900) épousa Marie-Joséphine-Adélaïde-Nellie, dite « Nelly », Teste-Lebeau (1828-1911), fille de Justinien-Joseph Teste-Lebeau (1797-1876), avocat, et de Adèle Farnaud. Les deux frères succédèrent alors à leur père, à la tête de l’entreprise de teinturerie.


En 1858, à Londres, le chimiste allemand August-Wilhelm von Hofmann (1818-1892) fit la découverte « scientifique » d’une matière colorante rouge extraite de l’aniline, substance produite par le goudron de houille. L’année suivante, le chimiste lyonnais François-Emmanuel Verguin (1814-1864) fit la découverte « industrielle » de ce rouge d’aniline : malade, il céda son procédé, pour la somme de 100.000 francs, aux frères Renard, qui le firent breveter le 8 avril 1859. Les frères Renard donnèrent au nouveau produit le nom de « fuchsine », pour rappeler la similitude de sa couleur avec la fleur du fuchsia, qui devait son nom à Léonhart Fuchs (1501-1566), médecin allemand. La coïncidence de « Renard », traduit en allemand « Fuchs », est tout à fait accidentelle.

« c’est M. Francisque Renard qui, d’après la loi, est le véritable inventeur de la teinture au rouge d’aniline, et cependant, ce bon Francisque, décoré pour cette découverte [chevalier de la Légion d’honneur, par décret du 24 janvier 1863], est bien l’homme le moins chimiste de tout le département du Rhône. »
(In Le Moniteur scientifique. Paris, Quesneville, 1er janvier 1865, 193e livraison, p. 42)

Associés à Hippolyte-Paul-Émile Franc (1825-1898), les frères Renard créèrent en 1863, avec l’aide financière du Crédit lyonnais, la Société « La Fuchsine », pour fabriquer le colorant ; mais ils ne parvinrent pas à la rentabiliser, la plus grande partie des bénéfices disparaissant dans des procès en contrefaçon : ils en arrêtèrent la fabrication en 1868 et vendirent le brevet à Alcide Poirrier (1832-1917), industriel à Saint-Denis [Seine-Saint-Denis].

Joseph Renard était devenu maire d’Écully [Rhône] du 9 novembre 1867 au 8 septembre 1870 et le fut encore du 14 mai 1871 au 15 juin 1873.

Joseph Renard avait formé une bibliothèque qui, dès 1862, pouvait prendre rang parmi les plus célèbres collections lyonnaises. 


Il utilisait un ex-libris gravé de forme octogonale [42 x 34 mm], signé « JMB », portant le chiffre « JR » autour duquel s’enroule une banderole portant la mention « BIBLIOTHÈQUE DE M.R J. RENARD. »

« Depuis douze ans environ, M. Renard s’est appliqué, avec une rare persévérance, aidée par une belle fortune, à former une collection remarquable d’un grand nombre de livres, - généralement en belle condition – et dont beaucoup sont vraiment précieux. C’est une Bibliothéque et non un Cabinet qu’il s’est proposé de créer, et elle a été commencée, - comme beaucoup d’autres – après que M. Renard ne se fut occupé, pendant longtemps, à ne réunir que des ouvrages en conditions ordinaires. C’est en les comparant que, peu à peu, il est parvenu à rassembler les livres d’amateurs, et qu’au goût de l’étude et de la lecture est venu se joindre celui de la curiosité. […]
Moins favorisé par les circonstances que MM. Coste, Yéméniz, Cailhava et Coulon qui vivaient au bon temps, au temps de Lyon la riche, comme disait Pétrus Borel, M. Renard a dû se contenter souvent d’acheter les livres amassés par ces grands collectionneurs, ou ceux d’autres amateurs célèbres de Paris. Les siens sortent aussi, pour la plupart, des bibliothèques plus ou moins célèbres mises en vente dans ces derniers temps. On peut citer celles de M. de Chaponnay, de M. P. Desq, de Lyon ; de M. Chedeau, de Saumur ; du prince Radziwill, de M. Yéméniz, de J.-C. Brunet, du baron J. Pichon. Les catalogues des libraires et notamment ceux de Potier ont permis à M. Renard de rencontrer un grand nombre d’ouvrages dont la belle condition a été faite ensuite à ses frais et par ses soins éclairés, et il a pu ajouter à beaucoup des portraits et des autographes qui en ont singulièrement augmenté l’intérêt et la valeur.
Dans la pensée de former une Bibliothèque réunissant la forme et le fond, comprenant tout ce qui est nécessaire aux études sérieuses, en même temps que ce qui peut plaire à l’homme de goût, il a donné à sa bibliothèque plus de variété que d’éclat. Il n’a pas négligé les classiques, ni rejeté les grands formats, imitant en cela les anciens amateurs, et, sous d’autres rapports, se rapprochant du goût actuel pour les raretés bibliographiques à la mode, car la mode exerce aussi son empire dans les bibliothèques. […]
La perfection et l’élégance de l’impression étant un des mérites que M. Renard apprécie le plus dans les livres, il a recherché surtout beaucoup d’éditions Aldines et Elzéviriennes dont les exemplaires sont, pour la plupart, dans les plus belles conditions. En fait de classiques latins, il possède quelques riches éditions anglaises, et a réuni un certain nombre de magnifiques impressions des Didot sur papier de choix et sur velin. Il a rassemblé aussi certains ouvrages, en grands formats, un peu démodés, - car où cette folle qu’on appelle la mode ne se glisse-t-elle pas ? – mais ces ouvrages, heureusement, auront toujours raison de figurer dans une collection de choix, à meilleur titre que bien des livres ignorés hier et aujourd’hui fort recherchés. […]
En fait de reliures du XVIe siècle, il possède un Grolier et un Maioli ; il en a de tout aussi belles et d’aussi parfaites de Le Gascon, Du Seuil, Boyet, Derome, Padeloup, célébrités de la reliure au XVIIe et au XVIIIe siècle, - des Trautz-Bauzonnet en assez grand nombre, des Duru, en quantité, des Capé dans les plus riches conditions, ainsi que des Lortic. Du reste, presque tous les livres de M. Renard sont en reliure pleine ; ses demi-reliures couvrent des ouvrages non rognés. On ne saurait faire mieux.
En donnant plus haut la nomenclature des plus grandes raretés de M. Renard, j’ai cité quelques ouvrages dont les reliures portent les armes de de Thou, de Colbert, du Cte d’Hoym, de Mme de Pompadour qui se connaissait aussi en livres ; il me restait encore à en nommer bien d’autres, car, en ne cherchant qu’au hasard, on met la main sur des volumes aux armes de Longepierre, de Fouquet, du comte de Toulouse, de la malheureuse reine Marie-Antoinette, qui aimait aussi à se consoler des ennuis de la royauté par le culte des beaux livres, de Bossuet, et de Richelieu ; plus de 70 de ces ouvrages ont appartenu à Charles Nodier, le plus savant de nos collectionneurs modernes ; d’autres riches reliures proviennent des bibliothèques de MM. de Coislin, Audenet et de La Bédoyère. Plusieurs volumes ont été annotés par Racine, un grand nombre des plus belles réimpressions sont sur vélin.
Tant de perles et de bijoux sont aussi dans un écrin des plus riches et du meilleur goût. Des meubles aux formes les plus élégantes renferment tous ces trésors. On ne pouvait leur donner une plus belle hospitalité. » [sic]
(Léopold Niepce. Les Bibliothèques anciennes & modernes de Lyon. Lyon, Librairie générale Henri Georg, s. d. [1875], p. 480-495).   

À l’Exposition rétrospective de Lyon, en 1877, Joseph Renard fournit, à lui seul, presque tous les ouvrages que renfermaient les vitrines de la section « librairie ». Dans la grande salle du Palais, une même vitrine réunissait des reliures admirables : le Trogue-Pompée de Maioli, le Cicéron de Grolier, le Psautier de Henri III et le Rabelais de Louis XIII.


Une première vente se déroula en 9 vacations, du lundi 21 au mercredi 30 mars 1881, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 3, au premier : Catalogue de livres rares et précieux, imprimés et manuscrits, la plupart français et latins, de la bibliothèque de M. J. Renard (de Lyon) (Paris, Adolphe Labitte, 1881, in-8, XV-[1 bl.]-302 p., 1.587 + 11 doubles [bis] = 1.598 lots), dont Théologie [189 lots = 11,82 %], Jurisprudence [31 lots = 1,93 %], Sciences et Arts [169 lots = 10,57 %], Belles Lettres [690 lots = 43,17 %], Histoire [518 lots = 32,41 %].

« Dix jours de vente pour la bibliothèque Renard, qui ne comprenait pas moins de 1,587 numéros. Chaque jour, à deux heures, Maurice Delestre montait à son pupitre et prenait son bâton de chef d’orchestre.
Collectionneur de la vieille roche, M. Renard ne s’abandonnait pas à l’iconographie des livres du XIXe siècle. Ce n’est pas lui qui aurait fait des folies pour les éditions Princeps des Romantiques, et payé 1,000 francs la première édition introuvable de Notre-Dame de Paris. Il n’aurait certainement pas mis dans sa bibliothèque, le Napoléon, de Raffet, ou celui d’Horace Vernet ; les Mystères de Paris, avec les paysages parisiens de Daubigny, ou le Juif Errant, de Gavarni ; les Animaux et le Gulliver, de Grandville ; le Gil Blas, de Jean Gigoux, tous ces livres illustrés de notre époque sur lesquels les coulissiers de la librairie cherchent à faire la hausse. »
(Paul Eudel. L’Hôtel Drouot en 1881. Paris, G. Charpentier, 1882, p. 92-93)

8. Psalterium Davidis, ad exemplar Vaticanum anni 1592. Lugduni, apud Joh. et Dan. Elzevirios, anno 1653, pet. in-12, réglé, mar. bl., fil., tr. dor. (Boyet). Aux armes du comte d’Hoym. Exemplaire de J.-Ch. Brunet. 1.829 fr.
29. Histoire du Vieux et du Nouveau Testament. Paris, P. le Petit, 1670, gr. in-4, fig., mar. r., fil., compart., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Colbert. Exemplaire de Renouard. Retiré à 1.000 fr.
52. Hore Christifere Virginis Marie secundum usum Romanum. Marque de Simon Vostre. Almanach de 1508 à 1528. Gr. in-8 goth., réglé, fig. et bordures sur bois, mar. r., fil., compart. sur le dos et les plats à mosaïque noir et blanc, doublé de mar. olive, tr. ciselée, étui de mar. noir doublé de peau (Capé, dorure de Marius Michel). 1.795 fr.
104. Lieux communs et discours spirituels extraits des sermons du père Louis de Grenade, et mis en françois par N. Colin. Paris, G. Chaudière, 1580, in-8, mar. br., ornements argentés, tr. dor. Aux armes de Henri III, avec sa devise « Spes mea Deus ». 600 fr.
134. Méditations sur l’Évangile, ouvrage posthume de messire Jacques-Bénigne Bossuet. Paris, J. Mariette, 1730-1731, 4 vol. in-12, mar. r. jans., doublé de mar. cit., dent., tr. dor. (Rel. anc. de l’époque). 1.000 fr.



269. La Nef des princes et des batailles de noblesse. Lyon, Guillaume Balsarin, 1502, gr. in-4 goth., fig. sur bois, mar. rouge, riches compart., doublé de mar. bl. semé de fleurs de lis, tr. dor. ciselée aux armes royales (Lortic). 4 gravures sur métal déjà employées par Neumeister à Mayence (1479) et à Albi (1481). Première édition. 1.000 fr.


337. Les Simulachres & historiées faces de la mort. Lyon, Melchior et Gaspar Trechsel frères, 1538, in-4, réglé, fig. sur bois, dos orné, mar. r., fil., tr. dor. (Lortic). Première édition de la Danse des morts de Holbein. Ex. de Chedeau, de Saumur. 1.220 fr.


393. Incipit summa que vocat Catholicon, edita a fratre Johanne de Janua. Mayence, 1460, in-fol. goth., mar. r., fers à froid, tr. dor. Première édition. Des bibliothèques Ch. Giraud (1.950 fr.), F. Solar (1.010 fr.) et Techener (1.520 fr.). 1.600 fr.
432. Homeri Opera (græce). Florentiæ, sumpt. Bernardi et Nerii Nerliorum, 1488, 2 vol. in-fol., mar. vert, dent., tr. dor (Bradel-Derome). Édition princeps. Ex. de Yemeniz. 4.100 fr.


510. Le Romant de la rose. S. l. n. d., in-fol. goth. à 2 col., réglé, fig. sur bois, mar. br., compart., tr. dor. (Duru-Chambolle). Édition originale imprimée à Lyon par Guillaume Le Roy, avec les caractères dont il s’est servi en 1485 dans le Doctrinal de Sapience [en réalité 3e édition]. 1.300 fr.
[Les trois premières éditions, incunables et illustrées, sont très rares : Genève, Jean Croquet, v. 1481, une douzaine d’exemplaires ; Lyon, Jean Syber, v. 1485, une demi-douzaine d’ex. ; Lyon, Guillaume Le Roy, v. 1487, une vingtaine d’ex.].
523. La Dance des aveugles (par Pierre Michault). Lyon, Pierre Maréchal et Barnabé Chaussart (v. 1500), in-4 goth., fig. sur bois, mar. bl. doublé de mar. r., dent., tr. dor. (Bauzonnet). Ex. de J.-Ch. Brunet [1868, n° 266, 1.600 fr.]. 1.000 fr.
555. L’Adolescence Clémentine (par Clément Marot). Lyon, François Juste, 1534. – La Suite de l’Adolescence Clémentine. Lyon, François Juste, 1534. 2 part. en 1 vol. pet. in-8 goth., format allongé, mar. r., riches compart. à petits fers, tr. dor. (Duru, dorure Marius Michel). Des bibliothèques Cailhava, qui l’a fait relier, puis Desq. 1.355 fr.

Photographie BnF

585. La Tricarite, plus qelqes chants, an faveur de pluzieurs damoêzelles, par C. de Taillemont Lyonoes. Lyon, Jean Temporal, 1556, in-8, mar. acajou, fil. à compart., tr. dor. (Thouvenin). Ex. de Nodier, avec les écussons, et de Yemeniz. 1.010 fr.





718. Fables choisies, mises en vers par M. de la [sic] Fontaine. Paris, Denys Thierry, 1668, in-4, fig. de Chauveau, mar. r. jans., tr. dor. (Capé). Édition originale. 1.400 fr.
745. Les Baisers, précédés du Mois de Mai, poëme (par Dorat). La Haye, et se trouve à Paris, chez Lambert et Delalain, 1770, in-8, pap. de Hollande, titre, fig., vign. et culs-de-lampe gravés d’après Eisen par de Longueil, Masquelier, Delaunay, Ponce, etc., mar. r., fil., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). 1.251 fr.
756. L’Eschole de Salerne en vers burlesques (par Martin). Suivant la copie imprimée à Paris (Leyde, J. et D. Elsevier), 1651, pet. in-12, vél., compart., dos orné, dor. (Rel. anc.). Ex. de J.-C. Brunet. Retiré à 1.000 fr.
840. Le Théâtre de P. Corneille. Suivant la copie imprimée à Paris (Amsterdam, A. Wolfgank), 1664-1666 et 1676, 5 vol. – Les Tragédies et comédies de Th. Corneille, suivant la copie imprimée à Paris (Amsterdam, A. Wolfgank), 1664-1678, 5 vol. Ensemble 10 vol. pet. in-12, front. et fig., mar. v., tr. dor. (Duru). Ex. de Chedeau, de Saumur. 1.005 fr.    
862. Œuvres complètes de Regnard. Paris, Imprimerie de Monsieur, 1790, 6 vol. in-8, fig., mar. r., large dent., tr. dor. (Bozerian). Première édition complète. 29 pièces (portr., suites) et une page autographe de Regnard ajoutées. Ex. de Yemeniz. 1.400 fr.

Photographie BnF

888. Tresplaisante et Recreative Hystoire du Trespreulx et Vaillant Chevallier Perceval le galloys, Jadis chevallier de la Table ronde. Paris, Jehan Sainct-Denys et Jehan Longis, 1530, pet. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. r., compart. de fil., tr. dor. (Thompson). Des bibliothèque Colbert, roi Louis-Philippe et Chedeau. Retiré à 710 fr. 


889. Gyron le Courtoys. Avecques la devise des armes de tous les chevaliers de la table ronde. Paris, Anthoine Verard, s. d. (v. 1501), gr. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. br., compart. à froid, tr. dor. (Chambolle-Duru). Première édition. Ex. Chedeau. Retiré à 1.500 fr.

Photographie Morgan Library

891. Les Quatre Fils Aymon. Lyon, 1493, pet. in-fol. goth., fig. sur bois, mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Caractères de Jean de Vingle. Seul ex. connu provenant des ventes La Vallière, F. Solar et Chedeau. 22e f. manuscrit, taches et raccommodages. 1.050 fr. [aujourd’hui à la Pierpont Morgan Library, New York].

Photographies BnF

899. La Conqueste du chasteau damours, conquestee par lumilite du beau doulx. S. l. n. d. [v. 1502], pet. in-4 goth., 7 fig. sur bois, mar. r., ornem. sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Seul ex. connu, venant du cabinet La Roche Lacarelle (1859, n° 325). 1.005 fr. [aujourd’hui à la BnF].




953. Hypnerotomachia Poliphili, ubi humana omnia non nisi omnium esse docet. Venetiis, in ædibus Aldi, 1499, in-fol., fig. sur bois, cuir de Russie, compart. de fil. Édition originale. Ex. de Chaponay. 1.005 fr.
1.068. Œuvres diverses de M. de Fontenelle, de l’Académie françoise. Nouvelle édition. La Haye, chez Gosse & Neaulme, 1728-1729, 3 vol. in-fol., front., fig. et vign. de B. Picart, mar. r., large dent., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de madame de Pompadour. 1.790 fr.
1.175. Trogi Pompeii historia per Justinum in compendium redacta proxime quam emendatissime edita. Mediolani, ex offic. Minutiana, 1520, in-fol., mar. br., compart. en mosaïque, tr. dor. Ex. de Maioli avec son nom et sa devise. Des bibliothèques Heber et Solar. Retiré à 1.000 fr.


1.262. Le Premier Volume contenant quarante tableaux, ou Histoires diverses qui sont mémorables, touchant les guerres, massacres et troubles advenus en France en ces dernières années. S. d. [v. 1572], in-fol. oblong, demi-rel. avec coins de mar. v. (Trautz-Bauzonnet). Ex. Chedeau. 1.040 fr.

Joseph Renard n’obtint pas de cette vente ce qu’il en attendait. Les circonstances politiques, la malveillance de quelques-uns et l’indifférente préface du baron de Rothschild contribuèrent à son insuccès. La vente ne rapporta que 185.468 francs. De nombreux lots furent retirés.

Joseph Renard mourut à Écully le 13 octobre 1882 et fut inhumé au cimetière de la ville le surlendemain.
Il laissait une Notice sur les manuscrits à miniatures (Paris, Bouton, 1874, in-16, 72 p., 200 ex.), une Notice bibliographique sur les ouvrages imprimés du P. Cl. Fr. Menestrier. Complément aux recherches de M. P. Allut sur les œuvres de cet auteur. Par J. Renard (Lyon, Imprimerie Mougin-Rusand, 1881, in-8, 14 p.) et le Catalogue des œuvres imprimées de Claude-François Menestrier, de la Compagnie de Jésus, par M. Joseph Renard, bibliophile lyonnais. Ouvrage posthume, publié par le P. Carlos Sommervogel, S. J., strasbourgeois (Lyon, Imprimerie de Pitrat Aîné, 1883, in-8, [1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-VI-150 p.).

Une partie de sa bibliothèque fut vendue à Lyon, du 24 mars au 3 avril 1884 : Catalogue de la bibliothèque lyonnaise provinciale, historique, littéraire, héraldique & bibliographique de feu M. Joseph Renard (Lyon, Auguste Brun, 1884, in-8, 232 p., 1.360 lots).


La partie la plus importante fut mise en vente à Paris, en 6 vacations, du lundi 12 au samedi 17 mai 1884, à la Maison Silvestre, 28 rue des Bons-Enfants, salle n° 2 : Catalogue de la partie réservée de la bibliothèque de feu Mr J. Renard, de Lyon, comprenant le choix de ses plus beaux livres (Paris, A. Claudin, 1884, in-8, IX-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-317-[3] p., 1.048 + 4 doubles [bis] = 1.052 lots), dont Théologie [140 lots = 13,30 %], Jurisprudence [36 lots = 3,42 %], Sciences et Arts [142 lots = 13,49 %], Belles Lettres [466 lots = 44,29 %], Histoire [268 lots = 25,47 %].


1. Icones historiarum Veteris Testamenti. Lugduni, apud Joannem Frellonium, 1547, pet. in-4, réglé, 98 fig. sur bois d’après Holbein, v. fauve, fil., ornem. à froid. Quatrains français de Gilles Corrozet. Premier tirage. De la collection Chedeau.  

2. L’Histoire du Vieux et du Nouveau Testament représentée avec des figures & des explications édifiantes (Sieur de Royaumont, pseudonyme de Nicolas Fontaine). Paris, Pierre Le Petit, 1670, in-4, fig., mar. r., fil., comp. à la Duseuil, tr. dor. (Rel. anc.). Édition originale. Aux armes de Colbert. Des bibliothèques Renouard et Van der Helle.


3. Histoire du Vieux et du Nouveau Testament (en hollandais). Amsterdam, P. Mortier, 1700, 2 vol. in-fol., 2 front. gr., 214 pl., vign., culs-de-lampe et cartes, par B. Picart, Luyken, etc., v. gr., dent., comp., milieu orné (Rel. anc.). Ex. en gr. pap., du tirage « avant les clous ».


4. Figures de la Bible (avec explication en hollandais). La Haye, Pierre de Hondt, 1728, 3 vol. gr. in-fol., front. et 212 pl. par Houbraken et B. Picart, etc., grav. par G. van Gouven, P. A. Gunst, etc., vél. cordé de Hollande. Premier tirage en pap. super-royal. Les planches ont servi à illustrer la Bible de Saurin (1728-1739).


9. La Vie de Salomon (par l’abbé de Choisy). Paris, Cl. Barbin, 1687, in-8, mar. r., fil., tr. dor. (Thompson). Annotations autographes de J. Racine. Ex. de Solar. [Paris, Christie’s, 22 avril 2016 : 22.500 €].
47. L’Avocat des pauvres (par J.-B. Thiers, curé de Champrond). Paris, Veuve de Jean du Puis, 1676, in-12, v. fauve, dent., tr. dor. (Bozerian). De la collection Coulon.
49. Dissertation sur les porches des églises (par J.-B. Thiers). Orléans, François Hotot, 1669, in-12, v. fauve, dent., tr. dor. (Bozerian).
50. Traité de la clôture des religieuses (par J.-B. Thiers). Paris, Antoine Dezallier, 1681, in-12, v. fauve, dent., tr. dor. (Bozerian). De la coll. Coulon.
51. Traité de la dépoüille des curez (par un docteur en droit [ J.-B. Thiers]). Paris, Guillaume Desprez, 1683, in-12, v. fauve, fil., tr. dor. (Bozerian).
52. Traité des jeux et des divertissemens (par J.-B. Thiers). Paris, Antoine Dezallier, 1686, in-12, v. fauve, dent., tr. dor. (Bozerian).


53. Histoire des perruques (par J.-B. Thiers). Paris, aux dépens de l’auteur, 1690, in-12, v. fauve, dent., tr. dor. (Bozerian). Édition originale.
54. Traité de l’absolution de l’hérésie (par J.-B. Thiers, curé de Vibraie). Lyon, Léonard Plaignard, 1695, in-12, v. fauve, dent., tr. dor. (Bozerian).
55. Dissertation sur la sainte larme de Vendôme. Par Mr  J. B. Thiers, docteur en théologie, curé de Vibraie. Paris, veuve de Claude Thiboust et Pierre Esclassan, 1699, in-12, v. fauve, fil., dent., tr. dor. (Bozerian).
56. Observations sur le nouveau bréviaire de Cluny, par J.-B. Thiers. Bruxelles, Claude Plantin, 1702, 2 vol. in-12, demi-rel., dos et coins de mar. br., tête dor., non rog.
57. Critique de l’histoire des flagellans (par J.-B. Thiers). Paris, Jean de Nully, 1703, in-12, v. br.


Photographie Musée Médard, Lunel (Hérault)

58. Traitez des cloches (par J.-B. Thiers). Paris, Jean de Nully, 1721, in-12, v. fauve, fil., tr. dor. (Bozerian).
59. Traité des superstitions qui regardent les sacremens (par J.-B. Thiers, curé de Vibraie). Paris, la Compagnie des Libraires, 1741, 4 vol. in-12, demi-rel., v. antiq., tête dor., non rog.
60. Dissertation sur l’inscription du grand portail du couvent des Cordeliers de Reims (par J.-B. Thiers, curé de Champrond). Paris, Antoine Dezallier, 1670 [i. e. 1770], in-12, cart., toile, non rog. Édition imprimée dans les Flandres, à Louvain ou à Bruxelles, par Le Francq.  
66. Le Myroir de vye. S. l., s. d. (Paris, Michel Le Noir, v. 1500), pet. in-4 goth., mar. br., dent. int., tr. dor. (Duru).
67. Le Chappelet des vertus et les vices contraires à ycelles aultrement nommés prudence. Paris, Philippe Le Noir, v. 1515, pet. in-4 goth., fig. sur bois, mar. r., dos orné, fil., ornem. à petits fers sur les plats, dent. int., tête dor., non rog. De la coll. Desq. 
69. Le Descrotoire de vanité. Douay, J. Bogard, 1581. – L’Eschelle du ciel pour monter à Dieu. Douay, J. Bogart (sic), 1585. Ensemble 2 titres en 1 vol. in-16, v. fauve (Rel. anc.).
70. Le Fouet des jureurs et blasphémateurs du nom de Dieu (par Vincent Mussart). Rouen, J. Crevel, 1608, pet. in-12, vél. (Rel. anc. avec cordons en cuir).


73. Le Foüet des paillards, ou juste punition des voluptueux & charnels (par Mathurin Le Picard). Rouen, Louis Loudet, 1628, in-12, v. fauve.


103. Histoire des Albigeois, et gestes de noble Simon de Monfort, descripte par F. Pierre des Valées [sic] Sernay. Tolose, Arnaud et Jaques Colomies frères, 1568, pet. in-4, réglé, mar. br., fil., compart., dent. int., tr. dor. (Chambolle-Duru). Édition originale.



104. Histoire des Vaudois. Divisée en trois parties (par Jean Paul Perrin, Lionnois). Genève, Pierre et Jaques Chouët, 1619. – Histoire des chrestiens Albigeois (par Jean Paul Perrin, Lionnois). Genève, Matthieu Berjon, 1618. Deux titres en 1 vol. pet. in-8, réglé, mar. r., fil., tr. dor.


Photographies Bibliothèque universitaire de Bâle

108. Deuttung der zwo grewlichen figuren Bapstesels zu Rom und Munchkalbe zu freyberg in Meyssen funden Philippus Melanchthon Doct. Martinus luther (Explication de deux figures horribles, l’Ane-Pape de Rome et le Veau-moine trouvé à Freiberg, par Ph. Melanchton et M. Luther). Wittemberg, 1523, pet. in-4 goth., 2 fig. sur bois, v. ant., comp. à froid.

Photographie Bibliothèque de Dresde

109. Absagt oder Vhedschrifft des hellichen Fürstenn Lucifers Doctor Martin Luther jetzt zu gesandt (Lettre de renonciation de Lucifer à Martin Luther). S. l. [Speyer] n. d. [1524], pet. in-4, fig. sur bois, v. ant., compart. à froid.

Photographie BnF

122. Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, et des congrégations séculières de l’un & de l’autre sexe (par le P. Hélyot). Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1714-1719, 8 vol. in-4, fig., v. f. (Rel. anc.).
178. Ciceronis officia. Lælius et Cato. Paradoxa et Somnium Scipionis. Lugduni, Melch. et Gasp. Trechsel, 1533, in-8, mar. n., compart., tr. dor. Ex. de Grolier, dont le titre et la devise « Portio mea » sont sur le recto. Les mots « Grolierii et amicorum » sont inscrits au dos à la place du titre, particularité rare. Des bibliothèques Solar (1860, 1.115 fr.) et Chedeau, de Saumur (1865, n° 226, 1.460 fr.).
180. Les Ditz moraulx des philosophes (par Guillaume de Tignonville). Paris, Anthoine Vérard, 1486, pet. in-4 goth., mar. brun, fil., comp. à fr., tr. dor. (Duru).   



208. La Institutione di una fanciulla nata nobilmente. L’Institution d’une fille de noble maison. Anvers, Jean Bellère, Imprimerie de Ch. Plantain (sic), 1555, pet. in-8, v. f., fil. à comp. et entrelacs de diverses couleurs, tr. dor. (Rel. XVIe s.). Premier livre imprimé par Plantin. Ex. de Diane de Poitiers.



Photographies Erasmushaus, Bâle : 46.750 $

214. La Description de l’isle d’Utopie (par Thomas Morus). Paris, Charles l’Angelier, 1550, in-8, mar. viol., fil., dos orné, dent. sur les plats, tr. dor. (Simier). De la collection de Nodier, avec son « Ex Musæo » à l’intérieur. [Bâle, Erasmushaus : 46.750 $].
216. La Loy salique, livret de la première humaine vérité (par Guillaume Postel). Paris, 1552, in-16, mar. r., dos orné, fil., tr. dor. (Padeloup).
221. Les Codicilles de Louis XIII, à son très cher fils aisné. 1643, 4 part. en 1 vol. in-16, mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Lord Stuart de Rothesay.
253. La Practique de maistre Bernard de Gordon en françoys. Lyon, 1495, in-4 goth. à 2 col., mar. r., fil., dos orné, tr. dor.


266. Monuments anciens et modernes, collection formant une histoire de l’architecture des différents peuples à toutes les époques, publiée par Jules Gailhabaud. Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, 1857, 4 vol. gr. in-4, fig., demi-rel., dos et coins de mar. bl., tête dor. ébarb.


267. Plus excellens bastimens de France (le premier – et second – volume des) auquel sont designez les plans (par Jacques Androuet du Cerceau, architecte). Paris, Jacques Androuet du Cerceau, 1576-1579, 2 tom. en 1 vol. gr. in-fol., fig., vél., tr. dor. Édition originale.


273. Monuments des arts du dessin chez des peuples tant anciens que modernes, recueillis par le baron Vivant Denon. Paris, Brunet Denon, 1829, 4 vol. gr. in-fol., pap. vél., fig., demi-rel. chagr. v., non rog. Tiré à 250 ex.


288. De Gedaant-Wisselingen van P. Ovidius Naso, in het latyn in Nederduitsch (Les Métamorphoses d’Ovide, trad. en hollandais par Isaak Verburg). Amsterdam, R. et J. Wetstein et W. Smith, 1732, 2 vol. gr. in-fol., front., fig. et vign. par B. Picart, Punt, etc., gr. par Folkema, etc., demi-rel., dos et coins de v., non rog. Premières épreuves des gravures de B. Picart.


291. Collection complette, des portraits de MM.RS les députés à l’Assemblée Nationale de 1789. Paris, Dejabin, s. d. (1789-1791), in-4, mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de la ville de Paris. Ex. de Bailly, maire de Paris. [Aujourd’hui à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris].


297. Le Moyen Age et la Renaissance, histoire et description des mœurs et usages, du commerce et de l’industrie, des arts, des sciences, des littératures et des beaux-arts en Europe (sous la dir. de Paul Lacroix et Ferdinand Seré). Paris, 1848-1851, 5 vol. gr. in-4, fig. noires et color., demi-rel., dos et coins de mar. r., dos orné, tête dor., non rog.


298. Les Arts somptuaires. Histoire du costume et de l’ameublement et des arts et industries qui s’y rattachent, sous la direction de Hangard-Maugé, dessins de ClUS Ciappori. Paris, Hangard-Maugé, 1857-1858, 3 vol. gr. in-4, fig. en chromolithographie, demi-rel., dos et coins de mar. r., tête dor., ébarbé.
310. Isographie des hommes célèbres ou Collection de fac-similé de lettres autographes et de signatures. Paris, Th. Delarue et Truttel et Wurst, 1843, 4 vol. gr. in-4, demi-rel., non rognés.



391. Œuvres complètes de Rutebeuf. Paris, 1839, 2 vol. gr. in-8, mar. r., dos ornés, dent. int., tr. dor. (Niedrée). Gr. pap. de Hollande. Aux armes du marquis de Coislin. [Paris, Drouot, 12 mai 2016 : 2.506 €].

Photographie BnF

397. Le Champiō des Dames. Paris, impr. par Pierre Vidoue pour Galliot du Pré, 1530, pet. in-8, fig. sur bois, mar. orange, dent. int., tr. dor. (Koehler). Ex. du comte de Chaponay.

Photographie BnF

398. Dévotes louenges à la Vierge Marie. Paris, Symon Vostre, 1509, pet. in-8 goth., fig. sur bois, mar. bleu, dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Des bibliothèques Cigongne et Chedeau.


400. Les Vigilles de la mort du Roy Charles Septiesme. Paris, impr. par Robert Bouchier, s. d. (v. 1505), pet. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. r., plats semés de fleurs de lis dans des losanges, doublé de mar. vert, mors en mar. r. avec fleurs de lis, dent. int. tr. dor. (Simier). Ex. de Cailhava et de Double. [Londres, Christie’s, 16 juin 2015 : 18.750 £].


401. Les Œuvres de maistre Françoys Villon. Paris, Galiot du Pré, 1532, in-16, réglé, mar. r., fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. Veinant et Chaponay.
402. Les Faintises du monde. S. l., (v. 1500), pet. in-8 goth., vign. au titre, mar. br., comp. à la Grolier, doublé de mar. r., dent. int. à petits fers, mors en mar., tr. dor. (Thibaron-Joly).
408. L’Esperon de discipline, pour inciter les humains aux bonnes lettres. Paris, Denys Janot, 1539, 2 part. en 1 vol. in-16, fig. sur bois, mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Ex. de Viollet-le-Duc et de Chaponay.


409. Saulsaye. Eglogue, de la vie solitaire (par Maurice Scève). Lyon, Jean de Tournes, 1547, pet. in-8, réglé, fig. sur bois, mar. bl., dent. int., tr. dor. (Chambolle-Duru). Ex. H. Bordes.


419. Les Œuvres de Pierre de Ronsard, gentilhomme vandosmois prince des poëtes françois. Paris, Nicolas Buon, 1623, 2 vol. in-fol., front., fig., mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Capé). Gr. papier. [Paris, Drouot, 3 mars 2015 : 3.600 €].
421. Les Œuvres de Claude de Pontoux, gentilhomme chalonnois, doct. en médecine. Lyon, B. Rigaud, 1579, in-16, mar. bl., dent. int., tr. dor. (Capé). Des bibliothèques Chaponay et Turquety.
427. Le Cabinet ou Trésor des nouvelles chansons. Paris, Godefroy de Billy, 1602, pet. in-12, mar. r., fil., écussons de Nodier et de Thouvenin sur les plats, tr. dor. (Thouvenin). Ex. Pichon.


435. L’Espadon satyrique. Par le sieur de Franchère, gentilhomme Franc-comtois. Lyon, Jean Lautret, 1619, pet. in-12, vign. sur bois au titre et au dernier feuillet, mar. r., dos orné, fil., comp., dent. int., tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Édition originale provenant des bibliothèques A. Bertin, F. Solar et P. Desq.


436. Les Œuvres de MRE François de Malherbe. Paris, Charles Chappelain, 1630, pet. in-4, portr., mar. r., dos orné, fil., comp., dent. int., tr. dor. Premier tirage de la première édition, publiée par le cousin de Malherbe, Fr. Arbaud, sieur de Porchères.
448. L’Eschole de Salerne en vers burlesques (par Martin). Suivant la copie imprimée à Paris (Leyde, J. et D. Elsevier), 1651, pet. in-12, vél., dos orné, fil., comp., genre Duseuil (Rel. anc.). Ex. de J.-C. Brunet.


459. Œuvres de Nicolas Boileau Despréaux. Avec des éclaircissemens historiques, donnez par lui-même. Amsterdam, David Mortier, 1718, 2 vol. in-fol., réglés, front., portr. par Gunst, fig. vign. et culs-de-lampe par Bernard Picart, mar. bl., dos ornés, fil., larges dent., doublés de tabis, tr. dor. (Rel. anc.). 1 des 4 exemplaires en grand papier. De la vente Mac-Carthy (2.195 fr.).
505. S’ensuyt le mistère de la Passion de Nostre Seigneur Jésus Christ nouvellement reveu et corrigé oultre les précédentes impressions. Paris, Alain Lotrian et Denys Janot, 1539, pet. in-4 goth. à 2 col., v. fauve, fil., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Des coll. du prince d’Essling et de Turner, de Londres.
506. Triumphant mystère des actes des apostres (le premier – et le second – volume du) translaté fidèlement à la vérité historiale. Paris, Arnoul et Charles les Angeliers frères, 1540, 2 tomes en 1 vol. in-4 goth. à 2 col., mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. Des coll. Cailhava et Chedeau.  
513. Les Comédies facécieuses de Pierre de L’Arivey, Champenois. Rouen, Raphaël du Petit Val, 1611, 1 vol. – Trois comédies des six dernières de P. de Larivey, 1611, 3 part. en 1 vol. Ensemble 2 vol. in-12, mar. bl., dent. int., tr. dor. (Bedford).
517. Le Théâtre de P. Corneille, reveu et corrigé par l’autheur. Paris, Guillaume de Luyne, 1664, 2 vol. in-fol., front., portr., mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Capé).
518. Le Théâtre de P. Corneille. Suiv. la copie imprimée à Paris (Amsterdam, Abr. Wolfgang, 1664-1666 et 1676, 5 vol. – Les Tragédies et comédies de Th. Corneille. Suivant la copie imprimée à Paris (Abr. Wolfgang), 1664-1678, 5 vol. Ensemble 10 vol. pet. in-12, front., portr. et fig., mar. v., dent. int., tr. dor. (Duru). De la bibliothèque de Chedeau.
523. Œuvres de J. Racine. Paris, Impr. P. Didot l’Aîné, 1805, 3 fol. in-fol., front. par Marais d’après Prudhon, fig. par Coiny, mar. r., dos ornés, plats dorés avec fil. à riches compart. en volutes et à petits fers, doublés de mar. bl., gardes int. couvertes de mar. bl., tr. dor., étuis (Simier, 1839). Gr. pap. vélin. Ex. de la tragédienne Rachel.


545. Les Amours pastorales de Daphnis et Chloé. S. l. (Paris, Coustelier), 1718, pet. in-8, front. et fig., mar. vert olive, fil., tr. dor., étui en soie rouge (Anguerrand). Édition originale dite « du Régent ».
546. Perceval le galloys (Tresplaisante et Recreative Hystoire du Trespreulx et Vaillant Chevallier), Jadis chevallier de la Table ronde. Paris, Jehan Sainct-Denys, Jehan Longis et Galliot du Pré, 1530, pet. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. r., compart. de fil., tr. dor. (Thompson). Des bibliothèque Colbert, roi Louis-Philippe et Chedeau.
547. Gyron le Courtoys. Avecques la devise des armes de tous les chevaliers de la table ronde. Paris, Anthoine Verard, s. d. (v. 1501), gr. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. br., compart. à froid, tr. dor. (Chambolle-Duru). Première édition. Ex. Chedeau.
549. Les Œuvres de M. Francois Rabelais docteur en medicine, contenans la vie, faicts & dicts heroiques de Gargantua, & de son filz Panurge [sic, au lieu de Pantagruel] : avec la Prognostication pantagrueline. S. l. [Paris], 1553, 4 part. en 2 vol. in-16, mar. citr., riches compart., tr. dor. (Rel. anc.). Aux chiffres de Louis XIII et d’Anne d’Autriche. De la bibliothèque de Chedeau.


556. Le Roman bourgeois. Ouvrage comique (par Furetière). Paris, Théodore Girard, 1666, in-8, front., mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Chambolle-Duru). Édition originale.


567. Les Nouvelles Récréations et Joyeux Devis de feu Bonavanture des Périers, valet de chambre de la Royne de Navarre. Lyon, Robert Granjon, 1558, pet. in-4, mar. vert, fil., tr. dor. (Rel. anglaise de Clarke et Bedford). Première édition des Contes. Imprimée en « lettres françoises d’art et de main » (caractères de civilité). Ex. de Bertin et de Chedeau.


651. Voyage à Montbard fait en 1785 (par Hérault de Séchelles), aug. de quelques opuscules inédits, par J. B. Noellat [i. e. Gabriel Peignot]. Paris (Dijon), 1828, in-18, portr., fig., br., couv. impr. Par suite d’une erreur typographique, le nom de Noellat, imprimeur de ce livre, figure sur le titre à la place de Peignot.


677. Les Bibliothèques françoises de La Croix du Maine et de du Verdier, sieur de Vauprivas ; nouvelle édition (par Rigoley de Juvigny). Paris, Saillant et Nyon, Michel Lambert, 1772-1773, 6 vol. in-4, v. écaille, fil. Gr. pap. Ex. de Châteaugiron et de A. Pericaud, de Lyon.
678. Bibliothèque historique de la France (par Jacques Lelong, nouvelle édition par Fevret de Fontette). Paris, Jean-Thomas Hérissant et veuve Hérissant, 1768-1778, 5 vol. gr. in-fol., v. écaille, dos orné, fil., tr. dor. Gr. pap. aux armes de Turgot.


796. Le Grand Voyage du pays des Hurons (par Gabriel Sagard Théodat). Paris, Denys Moreau, 1632, front., pet. in-8, mar. r., fil., dos orné, tr. dor. (Chambolle-Duru). – Dictionnaire de la langue huronne (par Gabriel Sagard Théodat). Paris, Denis Moreau, 1632, in-8, mar. r., fil., dos orné, tr. dor. (Thibaron-Joly).   

Photographie Bibliothèque nationale d'Autriche

797. La Cronique martiniane de tous les Papes qui furent jamais. Paris, Anthoyne Vérard, s. d. [1504], 2 tomes en 1 vol. in-fol. goth. à 2 col., mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Duru). Ex. de J. Coppinger, F. Solar et Chedeau.


798. La Bibliothèque historiale, de Nicolas Vignier de Bar sur Seine. Paris, Abel L’Angelier, 1587, 3 vol. gr. in-fol., mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Gr. pap., aux premières armes de Jacques-Auguste de Thou.

Photographie BnF

801. Trogi Pompeii historia per Justinum in compendium redacta proxime quam emendatissime edita. Mediolani, ex offic. Minutiana, 1520, in-fol., mar. br., compart. en mosaïque, tr. dor. Ex. de Maioli avec son nom et sa devise. Des bibliothèques Heber et Solar [aujourd’hui à la BnF].   


805. T. Livii Patavini historiæ Romanæ principis Decades tres cum dimidia. Paris, Michel Vascosan, 1552, in-fol., mar. bl., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Boyet). Aux armes du comte d’Hoym.


823. Froissart (Le Premier [Second, Tiers et Quart] Volume de), Des croniques de france : dangleterre : descoce : despaigne : de bretaigne : de gascongne : de flãdres. Et lieux circunvoisins. Paris, François Regnauld, 1518, 4 tomes en 3 vol. pet. in-fol. goth. à 2 col., marque aux titres et à la fin, mar. r., dent. int., tr. dor. (Duru).
825. Enguerran de Monstrelet (Le Premier [Second et Tiers] Volume de) Ensuyvant Froissart Des croniques de France, Dangleterre, Descoce, Despaigne, de Bretaigne, de Gascongne, de Flandres et lieux circonvoisins. Avecques plusieurs autres nouvelles choses advenues en Lõbardie es ytalles, en Allemaigne, Hõgrie, Turquie, es terres doultre mer et autres divers pays, le tout fait et adiouste avecques la cronique Dudit de Monstrellet. Paris, François Regnault, 1518, 3 tomes en 2 vol. in-fol. goth. à 2 col., fig., mar. bl., dent. int., tr. dor. (Duru). Ex. du prince d’Essling.
826. Les Croniques du tres chrestien et tres victorieux Loys de Valoys, feu Roy de France, que Dieu absolve, unziesme de ce nom. S. l. n. d. (Lyon, Michel Topié et Jacques Heremberk, v. 1485), in-fol. goth., mar. r., fil., dos fleurdelisé, doublé de mar. bleu, dent. int., fleurs de lys aux angles (Trautz-Bauzonnet). Livre connu sous le nom de « Chronique scandaleuse ». Ex. de Cailhava.


Photographies Université de Glasgow

855. Charmes et caractères de sorcellerie de Henri de Valoys, trouvez en la maison de Miron son premier médecin. Paris, J. Parant, 1589, pet. in-8, fig., mar. r., dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de madame de Pompadour (grattées en partie à la Révolution). Des bibliothèques Le Tellier de Courtanvaux, Renouard et Chedeau. [aujourd’hui à l’Université de Glasgow].

La vente de sa collection de lettres autographes eut lieu à Drouot, salle 4, le samedi 18 mai 1889 : Catalogue de l’intéressante collection de lettres autographes composant le cabinet de feu M. Joseph Renard, de Lyon (Paris, Etienne Charavay, 1889, in-8, 22 p., 160 lots).

Francisque Renard (v. 1870)


Son frère, Francisque Renard, né à Lyon le 22 novembre 1811, mourut au château de Vancia [démoli en 1981], à Miribel [Ain], le 20 août 1900. Sa bibliothèque fut vendue en 1927.

Ex-libris de Francisque Renard [40 x 65 mm]
Ecusson, entre deux plumes d'oie, portant un renard passant.