samedi 8 juin 2013

Gants blancs et livres anciens

Chez Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant général des finances de Louis XIV, aucun visiteur n’était autorisé à manipuler un ouvrage sans avoir enfilé une paire de gants blancs. Dans la salle servant de dépôt aux richesses bibliographiques du banquier parisien Rougemont de Lowemberg (1758-1839), on voyait une pile de gants blancs qu’on offrait aux visiteurs qui désiraient toucher les reliures et les tranches peintes de cette collection.


Gants de coton blanc à la Bibliothèque
(Auxerre, 6 juin 2013 - photo blog Histoire du Livre)

Le port de gants est encore obligatoire aujourd’hui pour consulter les livres et papiers anciens de certaines collections d’archives et de bibliothèques, alors qu’il a été démontré que les gants de coton blanc, ou de couleur, ne protègent pas les livres et le papier contre la transpiration et la saleté, et qu’ils augmentent la probabilité d’endommager physiquement les collections (In International preservation news, n° 37, décembre 2005, p. 10-16).



Université de Manchester : Bibliothèque John Rylands.


Une manipulation quotidienne ne provoquant pas de détérioration chimique du papier, se laver les mains est une alternative raisonnable et efficace au port de gants.
Il est vrai néanmoins que les gants protègent les reliures contre les griffures d’ongle un peu long.

 


7 commentaires:

  1. Si c'est l’aseptise (ou la propreté) qui est recherchée, le cliché fourni montre que c'est tout faux ;-))

    Des mains sans gants touchent la table de bois, Le bois de la table n'est pas recouvert d'un champs atraumatique et propre (stérile serait mieux...), un gant touche la table qui touche ensuite le livre.

    Pierre

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  2. non, en fait ce qui est recherché est un certain snobisme lié à la fonction ... qui veut "en jeter" et mettre le livre ancien dans un écrin d'élitisme inaccessible.
    le bibliothécaire de la petite ville voisine ici était de cette espèce là.

    B.

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    1. C'est tout à fait ça. On voit la même chose pour les restaurateurs de tableaux qui mettent des gants et nettoient les tableaux au coton tige quand le photographe ou le cameraman est là. Dès qu'il est parti,plus de gants et un gros coton remplace le coton tige

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  3. J'ai encore vu lors d'une expo de vente une libraire qui s'humectait le doigt (inconsciemment par reflex) toutes les trois pages pour collationner un livre, rousseurs assurées dans quelques mois ou années avec l'acidité de la salive, les gants blancs non mais un minimum de respect du livre, oui. Lui faisant remarquer, pourtant discrètement je me suis fait une amie de plus dans le métier. ;)

    Daniel B.


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    1. Cet irrespect du livre lui enlève le droit de s'appeler libraire : ce n'est qu'une plouc !

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