Ville et port de Calcutta par Charles d'Oyly (1781-1845) |
D'une famille
originaire du comté de Hampshire, sur la côte sud de la
Grande-Bretagne, en face de l'île de Wight, Thomas-Frognall Dibdin
est né à Calcutta [Inde], le 31 août 1776. Son père, Thomas
Dibdin (1725-1778), capitaine d'un navire de la marine de guerre
britannique, avait épousé, en secondes noces, Élizabeth
Compton (1744-1780), en 1775, à Calcutta ; il est mort en mer, dans
l'océan Indien, après avoir été frappé par la foudre.
St. John's College, Oxford |
Orphelin de père et
de mère à l'âge de 4 ans, Dibdin fut élevé par un oncle
maternel, William Compton. Il commença sa scolarité à Reading
[Berkshire], à Stockwell [quartier du sud-ouest de Londres] et à
Isleworth [localité du Grand Londres], avant d'aller à Oxford
[Oxfordshire], au St. John's College, où il commença à
s'intéresser à l'histoire et à la littérature et fut un des
premiers membres de l'éphémère Society for Scientific and Literary
Disquisition, dite « The Lunatics », fondée en 1794.
Dès 1797, il publia
An analysis of the first volume of Blackstone's commentaries ;
or, of the rights of persons (en une grande planche,
tirée à 250 exemplaires, dont le cuivre a été détruit) et Poems
(in-8, viii-[1]-[1 bl.]-117-[1 bl.] p., tiré à 500 exemplaires,
dont plus de 250 furent détruits par l'auteur).
Après des études de
droit à Lincoln's Inn, à Holborn [quartier du centre de Londres],
il épousa Sophia Humphreys et s'installa avocat à Worcester
[Worcestershire].
Il publia son premier ouvrage de bibliographie, An
introduction to the knowledge of rare and valuable editions of the
greek and roman classics (Glocester, 1802, in-8, XII-63-[1] p.),
George-John Spencer In Aedes Althorpianae, Londres, 1822, front. |
qui le fit connaître du comte George-John Spencer (1758-1834),
puis
The History of Cheltenham and its environs (Cheltenham, 1803,
in-8, [2]-xvi-358 p.).
Après deux années à
Worcester, il décida de prendre l'état ecclésiastique : il fut
ordonné diacre le 24 décembre 1804, puis prêtre en 1805, et
accepta un vicariat à Kensington [quartier bourgeois de Londres].
Il
avait donné, sous un titre modifié, la seconde édition de An
introduction to the knowledge of rare and valuable editions of the
greek and latin [sic]
classics (Londres, 1804, 2e édition, in-8,
xx-LXXIII-[1 bl.]-571-[1] p., front., 50 ex. sur grand papier avec 4
pl. supplémentaires)
Fenelon's treatise, front. |
et une traduction de Fénelon : Fenelon's
treatise on the education of daughters (Cheltenham, 1805, in-8,
[2]-ix-[3]-240 p., front.).
Spencer's House, Londres In Bibliotheca Spenceriana, t. I, p. ix |
Château d'Althop In Aedes Althorpianae, p. iii |
Il fut alors appelé par le comte Spencer
dans sa résidence de Londres, 27 Saint-James Place, et dans son
château d'Althorp [Northamptonshire], à l'effet de mettre en ordre
et de cataloguer la bibliothèque.
Premier lord de
l'Amirauté, puis ministre de l'Intérieur, George-John Spencer se
retira de la vie publique en 1807, pour se consacrer surtout à la
bibliothèque qu'il avait commencée en 1790, en achetant, à Berlin,
la collection d'un diplomate hongrois, le comte Karoly Reviczky
(1736-1793). Le blocus continental, décrété par l'empereur
Napoléon Ier le 21 novembre 1806, avait fermé le
continent aux amateurs anglais et les livres rares se vendaient à
Londres à des prix fabuleux.
Dibdin fournit
quelques articles intitulés « Bibliographiana » à un journal
littéraire hebdomadaire, The Director (Londres, 1807, 2 vol.
in-8, [2]-379-[1] et [4]-385-[1 bl.]-[6]-[4] p.),
Judgement and mercy for afflicted souls, front. |
et publia, sous le
pseudonyme de « Reginalde Wolfe », Judgment and mercy for
afflicted souls ; or, Meditations, soliloquies,
and prayers, by Francis Quarles (Londres, 1807, in-8,
lxiv-332 p., front.).
(Photographie Bruddenbrooks Inc., Newburyport, U.S.A.) |
Il poursuivit ses travaux bibliographiques en
donnant A most pleasant, fruitful, and witty work,
of the best state of a public weal, and of the new isle
called Utopia (Londres, 1808, 2 ou 1 vol. in-8,
[2]-VIII-clxxx-464-[2] p., fig.),
la troisième édition de An
introduction to the knowledge of rare and valuable editions of the
greek and latin classics (Londres, 1808, 3e édition,
2 vol. in-8, xxiv-430 et 460 p., front.)
Specimen bibliothecae britannicae, ex. sur grand papier, p. 14 |
et Specimen bibliothecæ
britannicæ.
Specimen of a digested catalogue of rare, curious and useful
books in the english language, or appertaining to british
literature and antiquities (Londres, 1808, in-8, viii-77-[1 bl.],
40 ex., 8 ex. sur grand papier avec une planche en regard de la page
14).
Suivit son ouvrage le
plus célèbre, The Bibliomania ; or, Book=Madness
; containing some account of the history, symptoms, and
cure of this fatal disease. In an epistle addressed to Richard Heber,
Esq. [Esquire : Monsieur] (Londres, 1809, in-8, iv-87-[1] p.).
Il commença la
publication de ses Typographical antiquities ; or the
History of printing in England Scotland and Ireland : containing
memoirs of our ancient printers, and a register of the books
printed by them. Begun by the late Joseph Ames […].
Considerably augmented by William Herbert […] ; and now
greatly enlarged, with copious notes, and illustrated
with appropriate engravings (Londres, 1810-1819, 4 vol. in-4,
[2]-xx-95-[3]-cxxxviii-390, [6]-v-[1 bl.]-614, [6]-iii-[1]-615-[1
bl.] et [6]-ii-[2]-623-[1 bl.] p., 2.926 articles, front., fig. et
pl.).
Parallèlement, il
publia Specimen of an english De Bure (Londres, 1810, in-8, 32
p., 50 ex.), Book rarities ; or a descriptive catalogue of
some of the most curious, rare and valuable books of early
date ; chiefly in the collection of the right honourable
George John earl [comte]
Spencer, K. G. [Knight Garter : chevalier de l'Ordre de
la Jarretière] (Londres, 1811, in-8, [IV]-34 p., 36 ex.),
Here
begyneth a little tome and hathe to name The Lincolne Nosegay [Le
Bouquet de Lincoln] : beynge a brefe table of certaine
bokes in the possession of maister Thomas Frognall Dibdin clerk.
Which bookes be to be sold to him who shal gyue the moste for yE
same (Londres, s. d. [1811], in-8, 16 p., 19 articles, 36 ex.),
description de quelques volumes de la bibliothèque de la cathédrale
de Lincoln [Lincolnshire],
Thomas-Frognall Dibdin In Bibliomania, 1811, p. 746 |
Tranche peinte représentant le château d'Althorp Bibliomania, 1811, exemplaire d'Estelle Doheny (1875-1958) |
la deuxième édition de The
Bibliomania, intitulée
Bibliomania ; or Book Madness : a bibliographical
romance, in six parts. Illustrated with cuts (Londres,
1811, in-8, ix-[1 bl.]-[2]-782-[1]-[1 bl.] p., fig., 18 ex. sur gr.
pap. en 2 vol. in-8) et Bibliography, a poem in six books
(Londres, 1812, in-8, 50 ex. dont la plupart furent détruits par
l'auteur).
À
la vente de la bibliothèque de John, 3e duc de Roxburghe
(1740-1804), qui eut lieu du lundi 18 mai au samedi 4 juillet 1812,
en 42 vacations, et qui rapporta 23.397 £ 10 s. 6 d., le comte
Spencer et le marquis de Blandford (1766-1840) se disputèrent, le
mercredi 17 juin,
Il Decamerone di Boccaccio Reliure aux armes de Roxburghe (photo John Rylands Library) |
un exemplaire de la première édition datée de Il
Decamerone di Boccaccio (Venise, Christofer Valdarfer, 1471,
in-fol., 267 f. chiffrés à la main) [n° 6.292], et le poussèrent
jusqu'au prix de 2.260 livres sterling. Ce fut un événement qui
donna lieu, le soir même, à la fondation de la première Société
de bibliophiles : Dibdin eut une grande part à la création du
Roxburghe Club, et il en devint le vice-président. En 1890,
Enriqueta-Augustina Rylands (1843-1908), veuve de John Rylands
(1801-1888), industriel du textile, fit construire la Bibliothèque
universitaire John Rylands, à Manchester [Grand Manchester], selon
les dernières volontés de son mari, et acheta, en 1892, la
bibliothèque du comte Spencer, pour 250.000 £, qu'elle offrit à la
ville : le fameux exemplaire du Decamerone se trouve donc
aujourd'hui à la John Rylands Library de Manchester.
Poursuivant la
construction de sa bibliothèque, le comte Spencer acheta, en février
1813, une partie de la bibliothèque de Stanesby Alchorne (1727-1800)
et fit revendre les doubles le 22 mai 1813 : Catalogue of a
portion of the valuable library of the late Stanesby Alchorne
(Londres, 1813, in-8).
(Photographie James Cummins Bookseller, New York) |
Parut enfin la
Bibliotheca Spenceriana ; or a descriptive catalogue of the
books printed in the fifteenth century, and of many valuable
first editions, in the library of George John earl Spencer,
K. G. (Londres, 1814-1815, 4 vol. in-8, [6]-x-[2]-lii-384,
[6]-504, [4]-509-[1 bl.]-[6] et viii-[2]-589-lxxvii-[2] p., front. et
fig., 1.004 articles, 550 ex., 50 ex. sur gr. pap.).
On trouve dans les
deux premiers volumes : les livres imprimés avec des planches de
bois ; les anciennes Bibles, en différentes langues, et leurs
parties séparées ; les livres de liturgie ; les SS. Pères ; les
classiques grecs et latins, par ordre alphabétique. Les 3e et 4e
volumes sont consacrés aux anciennes éditions des ouvrages latins,
italiens, français et anglais, qui ne font pas partie des classes
précédentes ; le tout est accompagné d'une table.
Faisant suite à sa
Bibliomania, Dibdin publia The Bibliographical Decameron ;
or, Ten Days Pleasant Discourse upon illuminated
manuscripts, and subjects connected with early engraving,
typography, and bibliography (Londres, 1817, 3 vol.
in-8, fig. et pl., 750 ex., 50 ex. sur gr. pap.), qui eut un succès
mérité. Les dialogues qui en forment le fond sont faits pour amener
des notes très longues et fort nombreuses qui ne tiennent pas
toujours au sujet. Le premier dialogue est consacré à l'histoire de
la calligraphie et de la peinture, en ce qui concerne les livres
manuscrits, jusque vers le XVIe
siècle. Dans le second et troisième dialogue, l'auteur s'est occupé
des anciens missels et bréviaires, et en général des livres du
premier siècle de l'imprimerie qui sont ornés de gravures, sujet
qu'il affectionnait particulièrement. Les cinq dialogues suivants
ont pour objet l'histoire des imprimeurs de notre continent, et
offrent la représentation fidèle des différentes marques et
devises des plus célèbres typographes du XVIe
siècle, et en même temps beaucoup de détails curieux sur les
imprimeurs anglais modernes les plus distingués. Les reliures et les
ornements des livres ont fourni le sujet du huitième dialogue. Le
neuvième traite des ventes publiques et le dixième de l'histoire de
la littérature bibliographique en Italie, en France et en Allemagne,
à quoi sont ajoutés des détails sur les principaux amateurs de
livres existant en Angleterre.
Du 26 au 28 juin
1817, Dibdin mit en vente un certain nombre de ses livres :
Catalogue of the library of an eminent bibliographer (Londres,
1817, in-8, 38 p., 770 lots, 24 ex. avec le titre de Bibliotheca
Rosicrusiana).
Voulant
voir depuis longtemps les trésors bibliographiques que refermaient
les grands dépôts publics du continent, bien plus riches alors que
ceux de l'Angleterre, Dibdin débarqua à Dieppe le 17 avril 1819, se
rendit à Paris en traversant Rouen, Jumièges, Caudebec, Caen et
Bayeux, et de là prit la route pour Vienne, en passant par Épernay,
Vitry-le-François, Toul, Nancy, Héming, Lunéville, Saverne,
Ittenheim, Strasbourg, Bischoffsheim, Stuttgart, Ulm, Augsbourg et
Munich. Revenu à Paris, par Ratisbonne et Manheim, il débarqua à
Douvres, après plus de six mois d'absence.
(Photographie James Cummins Bookseller, New York) |
Partout il visita les
bibliothèques, s'entretint avec les libraires et les typographes,
et, de retour à Londres, publia A bibliographical
antiquarian and picturesque tour in France and Germany (Londres,
1821, 3 vol. in-8, [4]-xxv-[7]-462-lxxix-[1], [4]-555-[1 bl.] et
[4]-622-lxii p., fig., 900 ex. et 100 ex. en gr. pap.). Il avait été
accompagné par George Lewis (1782-1871), habile dessinateur et
graveur à l'eau-forte, qui publia plus tard A series of groups,
illustrating the physiognomy, manners, and character
of the people of France and Germany (Londres, 1823, in-4,
[10]-15-[1 bl.] p. et 60 planches).
Commençant
à être empêtré dans des difficultés financières, Dibdin publia
des Sermons, doctrinal and practical ; preached in
King Street, Brompton ; Quebec, and Fitzroy
Chapels (Londres, 1820, in-8, viii-515-[1 bl.] p.), d'autres
Sermons (Londres, 1825, in-8, xii-[2]-447-[1 bl.] p.)
prononcés en l'église St. Mary's Bryanston Square, et collabora, de
1822 à 1825, au journal
hebdomadaire The
Literary Museum,
and
Register of Arts,
Sciences,
and
General Literature.
Ce
fut en 1820 que le comte Spencer acheta la collection de Luigi Serra,
duc de Cassano (1747-1825) ; il n'en garda que les éditions qu'il
n'avait pas et les exemplaires plus beaux que ceux qu'il possédait
déjà ;
il fit vendre le surplus en plusieurs ventes, dont celle du
2 mars 1821, pour laquelle Dibdin publia A
catalogue of rare and valuable duplicates from the library of the Rt.
Hon. [Right
Honourable : très honorable]
earl Spencer, K.
G. including a considerable portion of the library of the duke di
Cassano (Londres,
1821, in-8, [4]-59-[1] p., 609 lots).
Théodore
Licquet (1787-1832) et Georges-Adrien Crapelet (1789-1842) publièrent
séparément, et dans le même format que le texte anglais, la
traduction de deux parties de l'ouvrage de Dibdin, avec des notes
critiques : Lettre
neuvième relative à la Bibliothèque de Rouen,
traduite de
l'anglais,
avec des notes
par T. Licquet,
conservateur de
cette bibliothèque (Paris,
1821, in-8, 48 p., 100 ex.) et Lettre
trentième concernant l'imprimerie et la librairie de Paris,
traduite de
l'anglais,
avec des notes,
par G. A.
Crapelet,
imprimeur
(Paris,
impr. Crapelet, 1821, in-8, [4]-viij-71-[1 bl.] p., 100 ex.). Dibdin
a répondu à cette dernière dans
A Roland for an Oliver ;
or,
Brief Remarks
upon the preface and notes of G. A. Crapelet,
attached to his
translation of the thirtieth letter of the Bibliographical,
antiquarian,
and picturesque
tour. By the author of that town (Londres,
1821, in-8, [4]-v-31-[1 bl.] p., 36 ex.).
Le
bibliographe anglais ayant critiqué les relieurs français, sans en
avoir vu aucun, le
relieur parisien Mathurin Lesné (1777-1841) contre-attaqua dans une
Lettre
d’un relieur français à un bibliographe anglais
(Paris,
Crapelet, 1822, in-8, 28 p., 100 ex., 32 ex. en gr. pap.).
Bibliothèque du château d'Althorp In Aedes Althorpianae, p.20 |
Constituant le 5e
volume de la Bibliotheca Spenceriana,
Ædes
Althorpianæ
; or an Account of the
mansion, books,
and pictures, at
Althorp ; the
residence of George John earl Spencer, K.
G. To which is added a supplement to the Bibliotheca Spenceriana
(Londres, 1822, in-8, VIII-[6]-lxii-280 p., front., portr. et pl.),
contient la description du château d'Althorp et de ses dépendances,
particulièrement de la bibliothèque et de la galerie de tableaux.
On y donne des détails intéressants sur la collection des Bibles,
en différentes langues, sur les exemplaires en grand papier des
classiques grecs et latins et de différents ouvrages anglais
remarquables ; sur une suite d'éditions précieuses de l'Arioste, et
sur des exemplaires enrichis de nombreuses gravures. Ce volume est
orné de 31 grandes planches bien gravées, qui pour la plupart sont
des portraits de famille. Il y a en outre plusieurs vignettes sur les
pages du texte.
Le 6e
volume constitutif de la Bibliotheca Spenceriana est du même
genre que les quatre premiers, auxquels il sert de supplément :
Supplement to the Bibliotheca
Spenceriana ; or
a descriptive catalogue of the books printed in the fifteenth
century, in
the library of George John earl Spencer,
K. G.
(Londres, 1822, in-8, [6]-322 p., fig., articles 1.005 à 1.318).
Le
7e
volume complétant la Bibliotheca
Spenceriana, dont le
titre fait assez connaître le contenu, fut rédigé avec beaucoup
moins de soin et d'exactitude que les six autres : A
descriptive catalogue of the books printed in the fifteenth century,
lately forming part of
the library of the duke Di Cassano Serra,
and now the property of
George John earl Spencer,
K. G.
With a general index
(Londres, 1823, in-8, [2]-x-296 p., front. et fig., 397 articles).
Livre
fort incomplet et inexact, The Library Companion ; or,
the young man's Guide, and the old man's Comfort, in
the choice of a library (Londres, 1824, 2 vol. in-8 ou 2 parties
en 1 vol. in-8, [4]-li-[1]-912 p., 100 ex. en gr. pap.) eut néanmoins
un succès momentané, qui a même nécessité une seconde édition
l'année suivante (2 parties en 1 vol. in-8, [8]-l-899-[1] p.).
La
traduction française de l'ouvrage de Dibdin, intitulée Voyage
bibliographique,
archéologique
et pittoresque en France,
par
le Rév. Th. Frognall Dibdin. Tome Premier
[Tome
Quatrième],
traduit
de l'anglais,
avec
des notes,
par
Théod. Licquet
(Paris, Crapelet, 1825, 4 vol. in-8, xxiv-344, [4]-374-[1]-[1 bl.],
viij-383-[1] et [4]-446-[2] p., fig.), ne contient pas le voyage en
Allemagne, mais elle présente une foule de notes curieuses qui
relèvent les erreurs du voyageur anglais et suppléent à
quelques-unes de ses omissions.
Après la quatrième
édition de An introduction to the knowledge of rare and valuable
editions of the greek and latin classics (Londres, 1827, 4e
édition, 2 vol. in-8, [4]-xiii-[1 bl.]-562 et [4]-579-[1] p., fig.),
Dibdin publia Of the Imitation of Jesus Christ, translated
from the latin original ascribed to Thomas à Kempis (Londres,
1828, in-8, clvii-[3]-389-[1] p., fig.).
Thomas-Frognall Dibdin In A bibliographical antiquarian and picturesque tour in France and Germany, 1829, t. I, front. |
Quoique faite avec
moins de luxe que la première, la seconde édition de A
bibliographical antiquarian and picturesque tour in France and
Germany (Londres, 1829, 2e édition, 3 vol. in-8,
[6]-xlii-[2]-422, [6]-iv-[10]-428 et [6]-iv-[4]-482 p., front. et
fig.) a reçu quelques augmentations et plusieurs rectifications
tirées de la traduction française. La neuvième lettre, relative à
la Bibliothèque de Rouen, a été supprimée. Les nombreuses
planches de la première édition ne se trouvent pas dans la seconde,
remplacées par douze seulement, dont quatre sont des copies réduites
des quatre mêmes planches de la première édition, et les autres
sont nouvelles, dont le portrait de l'auteur, gravé par James
Thomson (1788-1850), d'après Thomas Phillips (1770-1845). Outre ces
douze planches en taille-douce, un certain nombre de vignettes en
bois reproduisent plusieurs dessins de la première édition ; le
fac-similé de l'écriture d'une partie des personnes dont il est
question dans l'ouvrage a été ajouté.
Dibdin publia encore
une collection de sermons de différents auteurs, intitulée The
Sunday Library ; or, the Protestant's Manual for the
Sabbath-Day (Londres, 1831, 6 vol. in-8, fig.), puis ses Lent
lectures ; preached in
the church of St. Mary,
Bryanstone Square (Londres, 1833, 2 vol. in-12).
À
l'engouement extrême qu'avaient inspiré les livres rares, avait
succédé l'indifférence, les amateurs les plus opulents et remplis
d'ardeur étant bientôt disparus.
Dibdin eut alors l'idée de
composer une contrepartie à sa Bibliomania, sous le
pseudonyme de « Mercurius Rusticus » : Bibliophobia. Remarks on
the present languid and depressed state of literature and the book
trade. In a letter addressed to the author of the Bibliomania. By
Mercurius Rusticus. With notes by Cato Parvus (Londres, 1832,
in-8, 102 p., 100 ex.).
Thomas-Frognall Dibdin In Reminiscences, t. I, front. Gravé par J. Posselwhite, d'après G. Richmond |
Bibliothèque de Eshton Hall In Reminiscences, t. II, front. Gravé par S. Bawle, d'après F. Mackenzie |
Quatre ans plus tard,
il donna une autobiographie, sous le titre de Reminiscences of a
literary life (Londres, 1836, 2 vol. in-8 ou 2 parties en 1 vol.
in-8, [2]-xxxii-[4]-982 p., portrait et pl.). Il y avoue que Joseph
Haslewood (1769-1833), bibliographe et antiquaire, membre fondateur
du Roxburghe Club, l'a aidé pour les recherches nécessaires à la
composition de ses différents ouvrages. Les 100 exemplaires en grand
papier renferment de plus que les exemplaires ordinaires : une double
épreuve coloriée de la planche placée à la page 345, une vue
intérieure de Eshton Hall [Yorkshire] appartenant à Frances-Mary
Richardson Currer (1785-1861), une autre vue prise des croisées de
la bibliothèque du même château.
Dibdin mit bientôt
au jour son dernier ouvrage, A bibliographical antiquarian and
picturesque tour in the northern counties of England and in Scotland
(Londres, 1838, 2 vol. in-8, [2]-xv-[9]-436-xxx-[2] et [6]-654 p.
[chiffrées 437-1.090]),
(Photographie Bruddenbrooks Inc., Newburyport, U.S.A.) |
avant de publier une troisième édition de
sa Bibliomania ; or Book=Madness ; a bibliographical
romance. Illustrated with cuts (Londres, 1842, in-8,
[2]-viii-618-[34] p., front. et fig.)
et The Old Paths : being
two sermons preached […] in the district church of St. Mary,
Bryanston Square (Londres, 1844).
In The Gentleman's Magazine (Londres, 1827, vol. 97, t. II, front.) |
Pasteur de St. Mary's
Church, Bryanston Square, depuis 1824, pasteur de Exning [Suffolk],
et aumônier ordinaire du roi Guillaume IV, puis de sa nièce, la
reine Victoria Ire, Thomas-Frognall Dibdin mourut à
Kensington, le 18 novembre 1847, des complications d'un accident
vasculaire cérébral. Malgré les revenus importants attachés à
ses places, il était tombé dans un état voisin de la misère, par
suite des dépenses dans lesquelles l'avait engagé sa passion pour
l'édition de ses livres. Il avait été membre de la Royal Society
of Arts, de la Royal Society, de l'Académie royale de Rouen et de
l'Académie d'Utrecht.
Photographie de The Friends of Kensal Green Cemetery (9 avril 2017) |
Il fut inhumé au cimetière de Kensal Green
[carré 68], ouvert en 1832, sur le modèle du cimetière parisien du
Père Lachaise. Une plaque commémorative fut installée dans St.
Mary's Church :
« Sacred
to the Memory of
Thomas Frognall
Dibdin, D. D. [Doctor Divinatis : docteur en théologie],
first Rector of this
Church,
Vicar of Exning,
Suffolk,
and Chaplain in
Ordinary to
their Majesties
King William the
Fourth and
Queen Victoria.
This Monument
is erected by his
Friends
as a tribute of
respect to his Learning.
His Literary Talents
as an Author,
His Urbanity and Zeal
in discharge of his
Ministerial Duties
during an Incumbency
of 24 years,
and to his firm
Support of
The Established
Church.
He died Novr
18th, 1847,
In the 72d
year of his age. »
Il avait perdu son
fils cadet en 1810 et son fils aîné en 1827; seules, sa femme et sa
fille lui survécurent.
Arbre généalogique simplifié |
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