Le manque de
rigueur des historiens qui choisissent de répéter des données
anciennes, souvent erronées, - voire des légendes -, plutôt que de
retourner aux sources, a toujours choqué le chercheur besogneux. Si
le talent d'écrivain aide à l'analyse d'une histoire complexe, sans
repères biographiques incontestables, le risque est grand de trahir
la vérité historique. L'étude des Crozat, famille d'origine
languedocienne, qui joua un grand rôle à Paris dans la finance et
dans l'art aux XVIIe
et XVIIIe
siècles, est à ce titre exemplaire.
Antoine
[I] Crozat, fils de Guillaume Crozat, marchand chaussetier à Albi
[Tarn], et de Marguerite Boissonade, de Marvejols [Lozère], est né
à Albi en 1630.
Arbre généalogique simplifié |
Devenu marchand de
pastel et banquier à Toulouse [Haute-Garonne], il épousa Jeanne de
Cardon, fille de Jean de Cardon, marchand, et de Marie de Gleyset, le
14 février 1651, en l'église Sainte-Martianne d'Albi ; elle lui
donna un fils, Guillaume Crozat, né le 22 décembre 1651 à Albi et
baptisé en l'église Sainte-Martianne le 1er janvier
1652, prêtre, chapelain du Roi et abbé de Genlis
[Villequier-Aumont, Aisne] le 15 avril 1702, maître des requêtes,
décédé le 3 mars 1710 au château de Bourgon [Valence, Charente].
Château de Barthecave, Préserville |
Après la mort
prématurée de sa femme, à Albi, le 25 octobre 1652, qui fut
enterrée le lendemain dans l'église des Frères Mineurs, Antoine
[I] Crozat acheta, le 27 septembre 1653, la terre de Barthecave
[Préserville, Haute-Garonne]. Dès cette époque, il porta pour
armoiries « de gueules, au chevron d'argent, accompagné de trois
étoiles de même, 2 en chef et 1 en pointe », qui furent conservées
par sa descendance.
De son second
mariage avec Catherine de Saporta, fille de Rigail de Saporta,
avocat, et de Gabrielle de Rossignol, le 2 juin 1654, en l'église de
la Daurade de Toulouse, naquirent 8 enfants :
- Antoine [II] Crozat, qui fut baptisé le 24 avril 1655 en l'église de la Daurade ;
- Jean Crozat, ondoyé à la maison le 6 décembre 1656, devint abbé de Genlis et mourut en 1729 ;
- Anne Crozat, née le 14 mai 1658, baptisée le 22 mai en l'église Saint-Étienne, mariée le 21 février 1679 à Marc Sabatier de Labourgade, écuyer âgé de 30 ans, en l'église cathédrale Saint-Étienne ;
- Pierre Crozat, né le 31 décembre 1659, baptisé en l'église Saint-Étienne le 10 novembre 1661, inhumé aux Jacobins le 25 juillet 1676 ;
- Marie-Jeanne Crozat, née le 24 juin 1661, baptisée en l'église Saint-Étienne le 24 juillet, mariée en la même église le 3 février 1682 à Nicolas Daguin, 35 ans, conseiller du Roi et greffier en chef du bureau des finances de la généralité de Toulouse ;
- Pierre Crozat, né le 14 mars 1665, baptisé en l'église Saint-Étienne le 16 mars ;
- Joseph-Guillaume, né le 26 juillet 1668 et baptisé le même jour en l'église Saint-Étienne ;
- Gabrielle Crozat, née le 19 février 1667 et baptisée le lendemain en l'église Saint-Étienne, religieuse hospitalière en la Maison Professe.
Hôtel du Silence, Toulouse |
En
1673, Antoine [I] Crozat quitta la rue Sainte-Ursule [ancienne rue
des Trois-Rois-Vieux] pour habiter 3 rue Peyras [rue du Musée
à partir de 1794, rue Genty Magre depuis 1938], dans l'hôtel de son
beau-père, qui fut appelé, plus tard, au XIXe
siècle, pour des raisons sans rapport avec la famille Crozat,
l'« hôtel du Silence ». Il devint capitoul de Toulouse l'année
suivante. Catherine de Saporta, baptisée le 27 avril 1632 en
l'église Saint-Étienne,
mourut le 15 décembre 1677 sur la même paroisse et fut inhumée le
lendemain aux Jacobins.
Antoine [I] Crozat
se maria une troisième fois, le 12 janvier 1683, en la chapelle des
Pénitents noirs de Toulouse [paroisse Saint-Étienne],
avec Jeanne d'Estadens, qui n'eut pas d'enfant. Il fut
capitoul de Toulouse une seconde fois en 1684 et mourut le 6 novembre
1690.
Les deux
frères, Antoine [II] Crozat (1655-1738) et Pierre Crozat
(1665-1740), exercèrent conjointement des fonctions financières.
Antoine [II] Crozat par Alexis-Simon Belle (1674-1734) Château de Versailles |
Antoine
[II] Crozat, dit « le Riche » ou « le Traitant », fut baptisé le
24 avril 1655 en l'église de la Daurade de Toulouse.
Il eut le génie des affaires.
En 1679, Pierre-Louis Reich (1614-1711), seigneur de Pennautier
[Aude], receveur général du Clergé et trésorier des États
du Languedoc, ami de son père, le prit comme caissier à Paris, où
il logea rue des Bourdonnais [Ier], puis le nomma son
premier commis et le logea rue Coq-Héron [Ier]. En 1682,
Antoine [II] Crozat acheta la charge de receveur des tailles de
Lavaur [Tarn] et de Saint-Papoul [Aude], qu'il conserva jusqu'en 1686
et qu'il fit exercer par son frère, Pierre Crozat.
Marguerite Le Gendre par Jacques-André-Joseph Aved (1702-1766) |
Devenu receveur des tailles au
diocèse d'Albi en 1686, puis receveur général des finances pour
Bordeaux en 1689 – poste qu'il conserva jusqu'en 1707 -, Antoine
[II] Crozat épousa, le 10 juin 1690, à Paris, Marie-Marguerite Le
Gendre (1670-1742), fille cadette de François Le Gendre, fermier
général, et de Marguerite Le Roux - renforçant ses positions dans
le monde des financiers -, et loua une maison 6 place des Victoires
[IIe], proche la rue La Feuillade. Le couple eut 4
enfants, qui naquirent à Paris : Louis-François Crozat, le 1er
septembre 1691 ; Marie-Anne, en 1695 ; Joseph-Antoine, le 12 janvier
1696 ; Antoine-Louis, le 13 juillet 1700.
Armes de Antoine [II] Crozat De gueules, au chevron d'argent accompagné de 3 étoiles de même [Crozat] et D'azur, à la bande dentelée d'or chargée de 3 papillons de sable [Le Gendre] |
Devenu l'un des financiers de
l'État, sa fortune, ainsi
que l'estime que lui porta Louis XIV, ne firent que s'accroître, et
le Roi le désigna bientôt à Louis-Joseph de Bourbon (1654-1712),
duc de Vendôme, pour la gestion de ses affaires.
Portail de la propriété de Clichy |
Le 29 avril 1697, Antoine [II]
Crozat acheta une propriété à la campagne, à Clichy
[Hauts-de-Seine], 13 rue du Landy, qui fut détruite au XIXe
siècle et dont il ne reste que le portail d'entrée.
Plan de Turgot (1734-1739) |
Le 22 mars 1698, il acquit le
plus grand des immeubles de la place des Victoires [Ier],
l'hôtel de Soyecourt, construit par Jean-Baptiste Prédot au n° 3,
bordé par la rue Croix-des-Petits-Champs.
En 1701, il dirigea la Compagnie
de Guinée, fondée en 1685, l'une des plus importantes sociétés de
la traite négrière et du commerce triangulaire entre Nantes
[Loire-Atlantique] et l'île de Saint-Domingue [Haïti].
Hôtel Crozat, 17 place Vendôme, Paris I |
En 1702, il fit construire sa
résidence principale, 17 place Vendôme [Ier, partie de
l'hôtel Ritz], qu'il occupera jusqu'à sa mort, tandis que la maison
de la place des Victoires restait habitée par sa belle-mère. En
1705, il acheta une charge de conseiller secrétaire du Roi, qu'il
résigna en 1719.
L'abbé Alexandre Le François dédia à sa fille
une Méthode abrégée et facile pour apprendre la géographie
(Paris, Augustin Brunet et Jacques Quillau, 1705, in-12), célèbre
sous le nom de « Géographie de Crozat ».
En 1706, il succéda à Reich de
Pennautier comme trésorier des États
du Languedoc et comme receveur général du clergé.
Hôtel d'Evreux, 19 place Vendôme, Paris I |
Il fit
construire alors, 19 place Vendôme [Ier, hôtel d'Évreux,
propriété de l'émir du Qatar], un hôtel pour sa fille qui, âgée
de 12 ans, épousa Henri-Louis de La Tour (1679-1753), comte
d'Évreux, le dimanche 3
avril 1707, aux Capucins. Il lui donna une dot de 2 millions de
livres, qui permit à son mari de faire construire en 1720, dans le
marais des Gourdes, au faubourg Saint-Honoré [55 rue du
Faubourg-Saint-Honoré, VIIIe], un autre hôtel d'Évreux,
futur palais de l'Élysée,
résidence du président de la République. Mais le
14 décembre 1720, le jour du bal de l'inauguration de ce deuxième
hôtel d'Évreux,
à laquelle assistait sa maîtresse - la duchesse de Lesdiguières
(1671-1740) -, le comte d'Évreux,
qui avait remboursé la dot à son beau-père, congédia
sa jeune épouse, provoquant une séparation
judiciaire. Marie-Anne Crozat, que la duchesse de Bouillon, sa
belle-mère, avait appelée « le petit lingot d'or », rentra chez
son père, où elle mourut le 11 juillet 1729, sans postérité.
Château de Moÿ en 1795 in Bulletin monumental. Paris, 1867, 4e série, t. III, 33e vol., p. 320 |
Tandis qu'il revendait ses
propriétés en Languedoc, Antoine [II] Crozat acheta de nombreuses
terres septentrionales, particulièrement Moÿ [Aisne, une des quatre
communes françaises comprenant un ÿ dans leur nom, avec
Aÿ-Champagne (Marne), L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) et
Faÿ-lès-Nemours (Seine-et-Marne) ; château détruit en 1917] et
Vendeuil [Aisne] en 1707, Blanville [Saint-Luperce, Eure-et-Loir] en
1710, et Le Châtel [Finistère] en 1714 ; mais aussi Lafauche
[Haute-Marne] en 1707, Thiers [Puy-de-Dôme] et Saint-Fargeau [Yonne]
en 1714, Thugny-Trugny [Ardennes] en 1721, etc.
Château de Thugny |
Antoine [II] Crozat s'engagea dans
les entreprises maritimes et coloniales de la fin du règne de Louis
XIV. Le Roi lui concéda, le 14 décembre 1712, le privilège du
commerce exclusif de la Louisiane pour quinze années. Il devint
trésorier général des Ordres du Roi en 1715, charge dont il se
démit en 1724. Son activité économique fut quelque peu entravée
par la lourde taxe qui le frappa en 1716 et par les entreprises de
John Law. Les bénéfices ne répondant pas aux avances qu'il avait
faites, il résilia en 1717 son privilège du commerce avec la
Louisiane, qui fut donné à une nouvelle compagnie de commerce, la
Compagnie d'Occident ou du Mississippi, puis fut concédé à la
célèbre Compagnie des Indes.
Il bénéficia encore de
puissantes alliances en mariant ses fils à la haute noblesse.
- L'aîné, Louis-François Crozat, marquis du Châtel, acheta en 1717 la cornette des Mousquetaires Noirs, et obtint le régiment de Languedoc, Dragons, le 21 janvier 1718, fut fait brigadier le 20 février 1734, maréchal-de-camp le 1er mars 1738, lieutenant-général des armées du Roi le 2 mai 1744, et est mort à Paris, rue de Richelieu, le 31 janvier 1750. Il avait épousé par contrat du 5 septembre 1722, Marie-Thérèse-Catherine Gouffier, fille de Charles-Antoine Gouffier, marquis de Heilly [Somme], et de Catherine-Angélique d'Albert-de-Luynes, dont il a eu : Antoinette-Eustachie Crozat (1727-1747), mariée le 21 janvier 1744, à Charles-Antoine-Armand de Gontaut-Biron, et Louise-Honorine Crozat (1737-1801), mariée le 22 décembre 1750, à Étienne-François de Choiseul-Stainville.
- Le second, Joseph-Antoine Crozat, marquis de Thugny, lecteur du cabinet du Roi en 1719, devint conseiller au Parlement, puis maître des requêtes et enfin président de la 4e chambre des enquêtes du Parlement de Paris. Il se maria, le 27 mars 1725, avec Michelle-Catherine Amelot de Gournay, fille de Michel-Charles Amelot, marquis de Gournay, président à mortier au Parlement de Paris, et de Marguerite-Pélagie Danican de l'Espine. Il mourut à Paris, le 6 janvier 1751, sans postérité.
- Le troisième fils, Antoine-Louis Crozat, baron de Thiers, est mort à Paris le 15 décembre 1770, brigadier des armées du Roi, lieutenant-général et commandant pour Sa Majesté dans la province de Champagne. Il avait épousé le 19 décembre 1726, Marie-Louise-Augustine de Laval-Montmorency, fille de Claude-Charles de Laval-Tartigny et de Marie-Thérèse de Hautefort, qui lui donna : Adélaïde-Marguerite-Charlotte, le 1er juillet 1728 ; Antoinette-Louise-Marie Crozat, le 28 avril 1731, mariée le 19 mars 1749 à Joachim-Casimir-Léon, comte de Béthune ; Louise-Augustine-Salbigothon Crozat, le 25 octobre 1733, mariée le 11 avril 1752 au duc Victor-François de Broglie ; Louise-Thérèse Crozat, le 15 octobre 1735, qui a épousé le 22 avril 1755, Armand-Louis, marquis de Béthune.
En 1724, Antoine [II] Crozat fut
placé à la tête de la Compagnie créée pour ouvrir le canal de
Picardie [canal de Crozat], qui unit l'Oise à la Somme, de Chauny
[Aisne] à Saint-Simon [Aisne], partie du canal de Saint-Quentin, qui
unit l'Oise à l'Escaut, de Chauny à Cambrai [Nord].
Antoine [II] Crozat mourut à
Paris le 7 juin 1738 et fut inhumé au cimetière Saint-Joseph [fermé
en 1781, vendu le 18 floréal An V (7 mai 1797), les ossements
transportés aux Catacombes], rue Montmartre [IIe], près
de la rue du Croissant, où avaient été enterrés Molière et La
Fontaine.
L'hôtel d'Évreux
de la place Vendôme passa à Antoine-Louis Crozat, qui le donna en
1752 à sa fille Louise, mariée au maréchal de Broglie. L'hôtel
Crozat, de la même place, resta à sa veuve jusqu'en 1742, puis
passa à Joseph-Antoine Crozat et, en 1751, à Antoine-Louis Crozat,
qui le loua à partir de 1764.
Pierre Crozat par Rosalba Carriera (1675-1757) |
Pierre
Crozat, qui ne fut pas moins célèbre que son frère par sa grande
fortune, et qui fut appelé « le Pauvre » par dérision, est né le
14 mars 1665 et a été baptisé en l'église cathédrale
Saint-Étienne de Toulouse
le 16 mars.
Il manifesta une préférence pour
les arts. Receveur des tailles de Lavaur et de Saint-Papoul de 1682 à
1686, il quitta Toulouse pour rejoindre son frère, Antoine [II]
Crozat, chez Reich de Pennautier. Devenu en 1691 trésorier de France
à Montauban, il loua, en 1695, un appartement près de la place des
Victoires, au coin de la rue Vide-Gousset [IIe] et de la
rue des Petits-Pères [IIe].
Petit château de Montmorency |
En 1702, il succéda au peintre
Charles Le Brun (1619-1690) dans sa maison de campagne à Montmorency
[Val-d'Oise], appelée le « petit château ». De 1704 à 1706, il
fit construire sa résidence parisienne rue de Richelieu [93 rue de
Richelieu, IIe, rasée en 1770] :
« L'hôtel Crozat étoit situé
rue de Richelieu, au coin du boulevard [des Italiens] où se trouvent
maintenant toutes les maisons qui entourent l'hôtel des Princes. Il
couvroit tout un côté de cette rue, depuis la rue Saint-Marc
jusqu'au boulevard, alors le rempart. Par sa profondeur il alloit
toucher aux terrains où s'ouvre aujourd'hui la rue de Grammont, et
où commençoient alors les jardins de l'hôtel de Tresme ; venoient
ensuite, sur le boulevard, le petit hôtel de Conti, qui disparut en
1777 pour faire place à la rue de la Michodière, et l'hôtel
Richelieu, qui ne prenoit place sur le boulevard que par le pavillon
de Hanovre.
Pierre Crozat avoit fait
construire son hôtel en 1704, dans un terrain qui n'avoit pas moins
de neuf arpents. Cartaut en avoit été l'architecte. En 1730, un
corps de logis sur la rue y fut ajouté sous la direction d'Oppenor.
» [sic]
(Alfred Sensier. Journal de
Rosalba Carriera pendant son séjour à Paris en 1720 et 1721.
Paris, J. Techener, 1865, p. 24)
L'hôtel construit, Pierre Crozat
hébergea le peintre Charles de La Fosse (1636-1716), appelé pour la
décoration des galeries, puis Antoine Watteau (1684-1721), chargé
de peindre les quatre saisons pour la salle à manger. En 1720, il
reçut la pastelliste vénitienne Rosalba Carriera (1675-1757),
accompagnée de quatre personnes de sa famille.
Grand château de Montmorency |
En 1709, il fit élever, à
Montmorency, le « grand château » [démoli en 1817].
Dès 1683, à Toulouse, Pierre
Crozat, dit aussi « le Curieux » ou le « roi des collectionneurs
de dessins », avait commencé à acquérir des dessins de Raymond La
Fage (1656-1684). En 1714, il passa un an en Italie, où il fit
d'intéressantes découvertes. Son hôtel de la rue de Richelieu fut
orné d'incomparables collections de tableaux, de dessins, de
sculptures et de pierres gravées.
Pierre Crozat fit graver sur bois
les principaux tableaux de sa galerie, rassemblés dans un recueil
connu sous le titre de « Cabinet Crozat » et intitulé : Recueil
d'estampes d'après les plus beaux tableaux et d'après les plus
beaux desseins qui sont en France dans le Cabinet du Roy, dans
celuy de Monseigeur le Duc d'Orléans, & dans d'autres
Cabinets (Paris, Imprimerie royale,1729 et Paris, s. n., 1742, 2
vol. in-fol.).
Pierre Crozat fut aussi un
mélomane et organisa chez lui, une fois par mois, des concerts.
Concert chez Crozat, rue de Richelieu |
Concert chez Crozat, au grand château de Montmorency |
Deux
tableaux peints par Nicolas Lancret (1690-1743) vers 1720 montrent
l'ambiance de ces concerts, rue de Richelieu et à Montmorency.
Pierre Crozat mourut célibataire,
rue de Richelieu, le 24 mai 1740.
Selon sa volonté, les pierres
gravées et les dessins furent vendus au profit des pauvres.
La vente des 19.048 dessins
produisit 36.213 livres : Description sommaire des desseins des
grands maistres d'Italie, des Pays-Bas et de France, du
cabinet de feu M. Crozat (Paris, Pierre-Jean Mariette, 1741,
in-8, xij-4*-128 p., 1.086 lots), suivie du « Catalogue des planches
qui composent le Recueil d'estampes » (p. 129-140, 182 lots). Le
plus cher fut un grand dessin peint à l'huile et coloré,
représentant la chute des mauvais Anges et des réprouvés, par
Rubens [n° 830], provenant du célèbre cabinet du banquier Everhard
Jabach (1618-1695), dont Mariette devint propriétaire pour 337
livres.
Le cabinet de pierres antiques fut
acheté en bloc pour la somme de 67.000 livres, par le duc d'Orléans,
qui en fit détruire les nudités.
Frontispice, t. I |
Le reste fut décrit en un superbe
ouvrage intitulé Description des principales pierres gravées du
cabinet de S. A. S. Monseigneur le duc d'Orléans,
premier prince du sang (Paris, abbés de La Chau et Le
Blond, Pissot, 1780-1784, 2 vol. in-fol.). Ces pierres gravées
demeurèrent au Palais-Royal jusqu'en 1787, date à laquelle un
marché conclu par Grimm les fit passer à Saint-Pétersbourg, et non
en Angleterre, comme l'avance Clément de Ris dans Les Amateurs
d'autrefois (Paris, E. Plon et
Cie, 1877, p. 205), confondant la vente des pierres gravées
avec celle des tableaux de la galerie d'Orléans, qui eut lieu
effectivement en 1792.
Pierre Crozat avait laissé à
l'aîné de ses neveux, Louis-François Crozat, marquis du Châtel,
ses résidences de Paris, rue de Richelieu, et de Montmorency, ainsi
que sa collection de 472 tableaux. À
sa mort, en 1750, ses collections furent partagées en trois lots :
- le premier se vendit publiquement. Une partie en décembre1750, rue de Richelieu : Description sommaire des statues, figures, bustes, vases, et autres morceaux de sculpture, tant en marbre qu'en bronze, & des modéles en terre cuite, porcelaines, & fayences d'Urbin, provenans du cabinet de feu M. Crozat (Paris, Louis-François Delatour, 1750, in-8). Une autre partie en juin 1751, place Vendôme, après la mort de Joseph-Antoine Crozat, marquis de Thugny : Catalogue des tableaux et sculptures, tant en bronze qu'en marbre, du cabinet de feu M. le président de Tugny [sic], & de celui de M. Crozat (Paris, Louis-François Delatour, 1751, in-8).
- le second, moins important, fut attribué à sa fille, Louise-Honorine Crozat, et figura dans ses apports dotaux lorsqu'elle épousa Étienne-François de Choiseul en décembre 1750.
- Antoine-Louis Crozat, baron de Thiers, hérita de la dernière part, la plus considérable des trois et l'installa dans son hôtel de la place Vendôme : dans le Catalogue des tableaux du cabinet de M. Crozat, baron de Thiers (Paris, De Bure l'aîné, 1755, in-8), rédigé par l'historien Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781), qui se distribuait aux visiteurs, les tableaux ne sont pas numérotés, mais décrits selon la place qu'ils occupaient dans les divers appartements de l'hôtel.
Catalogue de Crozat de Thugny Exemplaire aux armes de Louis-Hyacinthe Boyer de Cremilles Librairie Bruce McKittrick : 5.500 $ |
La vente de la bibliothèque de
Joseph-Antoine Crozat, marquis de Thugny, eut lieu au mois d'août
1751 : Catalogue des livres de Monsieur le président Crozat de
Tugny [sic] (Paris, Thiboust, 1751, in-8, xvj-472 p., 5.002 + 68
doubles [*] = 5.070 lots), avec une « Table des auteurs ».
« Pour ne point laisser perdre de
vûe les meilleurs Livres Italiens de Belles-Lettres, j'ai interrompu
l'Ordre des Divisions de ce Catalogue, pour les rassembler ensemble,
& j'ai retiré des différentes Classes dans lesquelles ils
devoient étre naturellement placés tous les Mythologues, Romans &
Fictions, Philologues & Polygraphes Italiens, & les ai joints
aux Poetes ; par ce moyen l'on voit d'un coup d'œil
une des plus curieuses & des plus rares Classes de cette
Bibliotheque. » [sic] (p. viij)
Théologie [296 lots = 5,83 %],
Jurisprudence [144 lots = 2,84 %], Sciences et Arts [374 lots = 7,37
%], Humanités et Belles Lettres [2.296 lots = 45,28 %], Histoire
[1.960 lots = 38,65 %].
Armes du marquis de Thugny |
L'ex-libris manuscrit du marquis
de Thugny figure au verso de la page de titre des livres.
Les acquéreurs gardèrent un
mauvais souvenir de cette vente : non seulement la plus grande partie
des livres de cette nombreuse collection étaient imparfaits et le
reste très mal conditionné, mais en outre aucun livre, même
rapporté aussitôt l'adjudication faite, n'était repris. Des livres
rares s'y donnèrent à très bon marché, à l'exception du Morlini
novellae (Naples, Jean Pasquet de La Salle, 1520, in-4), par
Girolamo Morlini [n° 2.665]. Le marquis de Paulmy eut quatre
manuscrits, qui furent adjugés à des prix très faibles.
52. Matthiæ
Ugonii, de Conciliis Synodia Ugonia, seu Liber de omnibusque ad
Concilia ritè ac legitimè celebranda pertinentibus. Venetiis, 1564,
in-fol. 75 livres.
254. Nouveauté
du Papisme opposée à l'antiquité du vrai Christianisme, contre le
Livre du Cardinal du Perron, par P. du Moulin. Sedan, 1627, in-fol.
17 livres.
332. Corpus juris civilis,
cum Dyonisii Gothofredi & aliorum notis. Amstelodami, Blaeu &
Elzevir, 1663, in-fol., 2 vol. 64 livres.
392. Les
Édits
et Ordonnances des Rois, Coutumes des provinces, Réglemens, Arrêts
& Jugemens notables sur le fait des Eaux & Forêts,
recueillis par Sainctyon. Paris, 1610, in-fol. 27 livres 5 sols.
432. Causes célèbres &
intéressantes, avec les jugemens qui les ont décidées, par M.
Gayot de Pitaval. Paris, 1734 et suiv., in-12, 20 vol. 39 livres, 19
sols.
629. Hortus Eystettensis,
sive accurrata omnium plantarum, florum, stirpium ex variis orbis
terræ partibus singulari
studio collectarum. 1613, in-fol. 192 livres.
933. Pindari Olympia,
Pythia, Nemea, Istmia. Robert Steph., 1612, in-16. 16 livres.
1.316. La
Guirlande de Julie-Lucine d'Angennes (M. de Rambouillet), 1641, in-4.
3 livres.
1.343. Les Poésies de
Jules de la Mesnardière. Paris, 1656, in-4. 14 livres.
1.393. Les Œuvres
diverses de Boileau Despreaux, avec des figures de Bernard Picart.
Amsterdam, 1718, in-fol., 2 vol. 60 livres.
1.850. Hypnerotomachia
Poliphili. Venetia, 1500, in-fol. 54 livres 19 sols.
1851. Discours
du Songe de Poliphile. Paris, 1561, in-fol. Exemplaire du peintre
François Quesnel (1543-1619). 13 livres 19 s.
2.009. Histoire du Saint
Graal, qui est le premier livre de la Table ronde, et de Perceval,
qui est le dernier. Paris, 1523, in-fol. 42 livres.
2.011. Histoire de Lancelot
du Lac, des chevaliers de la Table ronde. Paris, 1498, in-fol., 2
vol. 84 livres 4 sols.
2.052. Histoire du très
noble Perce-Forest. Paris, 1526 & 1532, in-fol., 3 vol. 120
livres.
Vignette de la page de titre |
2.665. Hieron.
Morlini Novellæ,
Fabulæ
& Comedia. Neapoli, 1520, in-4. 399 livres.
2.856. Les Lettres
d'Étienne Pasquier.
Paris, 1586, in-4. 15 livres.
3.671. Les Monumens de la
monarchie françoise, par le P. Bernard de Montfaucon. Paris, 1729 &
1723, in-fol., 5 vol. 88 livres.
4.756. Histoire de Cicéron,
tirée de ses écrits, des monumens de son siècle, avec les preuves
& des éclaircissemens, traduite de l'Anglois, par M. Prévost.
Paris, 1743, in-12, 4 vol.
Antoine-Louis Crozat, baron de Thiers par Jean-Marc Nattier (1685-1766) |
Après la mort de Antoine-Louis
Crozat, baron de Thiers, ses héritiers acceptèrent, le 8 octobre
1771, le chiffre d'évaluation de 460.000 livres fixé par le
collectionneur-marchand genevois François Tronchin (1704-1798) pour
la collection de tableaux. Le 4 janvier 1772, le marché définitif
fut signé par Diderot, au nom de l'impératrice de Russie, et par
les trois filles et les deux gendres du baron de Thiers. Dix-sept
caisses demeurèrent trois mois sur les berges de la Seine, avant de
pouvoir être dirigées sur Rouen et partir pour le musée de
l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg.
Le démembrement des collections
se termina par une vente, en février 1772 : Catalogue des
estampes, vases de poterie étrusques, figures,
bas-reliefs & bustes de bronze,
de marbre & de terre cuite,
ouvrages en marqueterie du célebre Boule pere,
pieces de méchanique,
& autres objets curieux du cabinet de feu M. Crozat,
baron de Thiers, brigadier des armées du Roi,
lieutenant général pour Sa Majesté de la province de
Champagne au département de Reims,
& commandant en ladite province (Paris, Muzier
père, 1772, in-12), rédigé par Pierre Remy.
La
vente de la bibliothèque de Antoine-Louis Crozat, baron de Thiers,
eut lieu du 7 janvier au 23 février 1772, en son hôtel de la place
Vendôme : Catalogue des livres de feu M. Crosat [sic],
baron de Thiers, brigadier des armées du Roi,
lieutenant-général pour Sa Majesté pour la province de
Champagne au département de Reims, & commandant en ladite
province (Paris, Saillant & Nyon, et Moutard, 1771, in-8,
16-254 p., 3.763 – 17 absents + 18 doubles [*] + 2 triples [**] =
3.766 lots).
Théologie [202 lots = 5,36 %],
Jurisprudence [70 lots = 1,85 %], Sciences et Arts [907 lots = 24,08
%], Belles Lettres [1.275 lots = 33,85 %], Histoire [1.312 lots =
34,83 %].
Le catalogue est suivi d'un «
Supplément » de 46 [i.e. 47]-[1 bl.] p. et 781 + 3 doubles [*] =
784 lots : théologie [54 lots = 6,88 %], jurisprudence [27 lots =
3,44 %], sciences et arts [90 lots = 11,47 %], belles lettres [356
lots = 45,40 %], histoire [257 lots = 32,78 %].
Armes du baron de Thiers |
Ex-libris du baron de Thiers par François Boucher (1703-1770) |
L'ex-libris [127 x 76 mm.] du
baron de Thiers, gravé par François Boucher (1703-1770), n'est pas
toujours signé « F. Boucher, sclp. » (Bulletin du bouquiniste,
15 avril 1875, p. 212) : deux écussons ovales accolés, surmontés
d'une couronne de comte, un aigle sur la droite, un sauvage sur la
gauche ; l'écusson à gauche porte « de gueules au chevron
d'argent, accompagné de trois étoiles du même » [Crozat] ;
l'écusson à droite porte « d'or à la croix de gueules chargée de
cinq coquilles d'argent et cantonnée de seize alérions d'azur »
[Montmorency-Laval].
103. Le
Fouet des Paillards, ou Punition des voluptueux charnels, conforme
aux arrêts divins & humains, par M. L. P. Curé du Mesnil
Jourdain. Rouen, 1628, in-12.
343. Traité
touchant les Sorciers, & touchant les Jeux de Cartes & de
Dez, par Lambert Daneau. 1579, in-8, mar.
345. Histoire
des Spectres, Visions & Apparitions des Esprits, Démons, &c.,
par Pierre Le Loyer. Paris, 1605, in-4.
661. Histoire
de la nature des oiseaux, par Pierre Belon. Paris, 1555, in-fol.
715. Andreæ
Vesalii, Libri Septem de Humani Corporis Fabricâ. Basilea, 1555,
in-fol.
764. La
Pratica della Perspettiva di Daniele Barbaro. In Venetia, 1568,
in-fol.
913. Vita
di Paolo Caliari Veronese, descritta da Carlo Ridolfi. Venetia, 1646,
in-4.
1.119. La
Castramétation descrite, par Simon Stevin. Leyden, 1618, in-fol.
1.324. Le Romant de la
Rose, nouvellement reveu & corrigé, oultre les précédentes
impressions. Paris, Galliot du Pré, 1529, in-8.
1.326. Œuvres
de Clément Marot. La Haye, 1700, 2 vol. in-12.
1.329. L'Espadon satyrique,
en vers, par le Sieur Desternod. Lyon, 1623, in-12.
1.331. La Guirlande de
Julie, pour Mademoiselle de Rambouillet, Julie Lucine d'Angenes ;
faite en 1641. Manuscrit in-4, mar.
La présence de ce manuscrit dans
le Catalogue du baron de Thiers ne semble pas avoir retenu
l'attention des bibliographes : n'était-ce pas celui de son frère,
le marquis de Thugny [n° 1.316] ?
« Nicolas Jarry, écrivain
inimitable du dernier siècle, fit trois manuscrits de la Guirlande
de Julie dans la même année 1641, […].
Le premier, annoncé dans le
Catalogue des livres de M. le
président Crozat de Tugny, Paris, 1751, p. 119, n° 1316, n'étoit
pas imprimé. C'est une erreur de ne pas l'avoir annoncé manuscrit.
Il est de la propre main de Jarry, sur papier in-quarto, à longues
lignes, et contient cinquante-trois feuillets très-bien écrits, en
lettres bâtardes. Il paraît avoir été l'esquisse et le modèle de
l'in-folio présenté à mademoiselle de Rambouillet. M. le marquis
de Courtanvaux en a été ensuite possesseur [pour 3 livres]. Il est
passé, à sa vente [1783], entre les mains de P. F. Didot [pour 3
liv. 75], imprimeur de Monsieur [c'est d'après cet in-4 que
l'édition de 1784 fut donnée par cet imprimeur].
Le second,
très précieux, sur vélin in-folio, […], est supérieurement
écrit en lettres rondes ; les figures de toutes les fleurs, peintes
par le fameux Robert, et la reliure magnifique, en maroquin rouge, de
ce livre, orné, en dehors et en dedans, du chiffre entrelacé de J.
L., ajoutent au très-grand mérite de cet ouvrage unique en son
genre.
Il paraît
qu'après M. de Gaignières, ce manuscrit passa entre les mains du
chevalier de B*** [Bauche] ; il fut acheté, en 1726, à la vente de
ses livres [n° 785], par M. l'abbé de Rothelin, qui […] en fit
présent quelque temps après à M. de Boze. M. de Cotte l'acheta des
héritiers de M; de Boze, avec une partie de sa bibliothèque, et le
céda à M. Gaignat, à la vente duquel il fut acheté par M. le duc
de La Vallière [pour 780 livres]. M. Peyne, libraire de Londres, l'a
payé, à la vente de ce dernier [n° 3247], quatorze mille cinq cent
dix livres. Nous ignorons entre les mains de qui il est passé [Après
la vente de La Vallière, il fut acquis par madame la duchesse de
Châtillon, à la mort de laquelle il passa chez la duchesse d'Uzès,
sa fille.Il appartient aujourd'hui à M. de Crussol, qui l'a reçu de
son père, le duc d'Uzès].
Le troisième
et dernier manuscrit de la Guirlande [vient de la bibliothèque de
l'abbé de Rothelin] contient quarante feuillets sur vélin
in-octavo, écrits en lettres bâtardes. Il ne renferme que les
madrigaux seuls, sans aucune peinture. La reliure est la même que
celle du manuscrit précédent (1641), parce qu'ils furent présentés,
tous les deux en même temps, à mademoiselle de Rambouillet, par M.
le duc de Montausier. L'on ignore absolument comment il est passé
dans la bibliothèque de M. le duc de La Vallière. M. G. Debure fils
aîné, chargé de la vente de cette bibliothèque, l'a payé quatre
cent six livres, et en est actuellement le possesseur (1784) [Brunet
annonce cet in-octavo vendu 406 francs à la vente La Vallière, 622
francs à la vente d'Hangard, 250 francs à la vente de Febvre, et
enfin 2900 francs à la vente du dernier De Bure, en 1853. Il fut
alors acquis par le marquis de Sainte-Maure). » [sic]
(Octave
Uzanne. La Guirlande de Julie.
Paris, Librairie des bibliophiles, 1875, p. XXVIII-XXXI)
1.337. La Pucelle, ou la
France délivrée, poëme par Chapelain, avec figures. Paris
(Hollande), 1656, in-12.
1.343. Fables choisies,
mises en vers, par de La Fontaine, avec un nouveau Commentaire, par
Coste. Paris, 1743, 2 vol. in-12.
1.344. Les mêmes, avec
des figures gravées d'après les dessins d'Oudry, par M. Cochin.
Paris, 1758, 4 vol. in-fol., gr. pap., mar. r., premières épreuves.
1.345. Les mêmes
gravées, par M. Fessard, avec figures. Paris, 1765, 3 vol. in-8,
mar. Nota. Il a été payé la somme de 30 livres pour le 4e
vol.
1.397. Œuvres
de Vadé. Paris, 1758, 4 vol. in-8.
1.451. Théâtre de
Pierre Corneille, avec les Commentaires de M. de Voltaire. Genève,
1764, 12 vol. in-8.
1.454. Œuvres
de J. B. Poquelin de Molière, avec figures. Paris, 1734, 6 vol.
in-4.
1.758. Le Rime di Franc.
Petrarca, rivedute ed ampliate con le Offervazioni di Lod. Antonio
Muratori. In Modena, 1711, in-4.
1.954. Hypnerotomachie,
ou Discours du songe de Poliphile, trad. de l'italien de Columna, &
revu par Jean Martin. Paris, 1561, in-fol.
2.192. Les Mille &
une Nuits, par Galland. Paris, 1704 & 1723, 6 vol. in-12.
2.249. Relation d'un
voyage fait dans la Lune. 1751, in-12.
2.268. Le Chef-d'Œuvre
d'un inconnu, par Chrysostome Mathanasius. La Haye, 1744, 2 vol.
in-12.
2.284. Ressource contre
l'ennui, ou l'Art de briller dans les conversations. Paris, 1766, 2
vol. in-12, br.
2.287. Emblêmes
d'Alciat, translatez en François, vers pour vers, avec figures.
Lyon, 1549, in-8.
2.379. Mélanges amusans
de saillies d'esprit, par le Sage. Paris, 1743, in-12.
3.185. Description de la
place de Louis XV à Reims, par M. le Gendre. Paris, 1765, in-fol.,
gr. pap., fig.
3.256. Histoire
métallique de la République de Hollande, par Bizot. Paris, 1687,
in-fol.
3.341. Histoire de la
Laponie, trad. du latin de Scheffer, par L. P. A. L. Paris, 1678,
in-4.
3.361. Histoire de
l'empire de Russie, par M. de Voltaire, 1759, in-8, br.
3.430. Histoire de la
navigation de Jean-Hugues de Linschot aux Indes orientales.
Amsterdam, 1638, in-4, figures.
3.510. Essai historique
sur les lanternes, par M. Dreux Duradier. Dole, 1755, in-12, br.
3.535.
Pierres antiques gravées sur les originaux, ou d'après les
empreintes, par Bernard Picart, expliquées par Philippe de Stosch.
Amsterdam, 1724, in-fol.
Toujours aussi admiratif de l'immensité de vos connaissances bibliophiles et autres. Passionnant Merci.
RépondreSupprimerPatrick C.
Merci, très cher Ami. Il n'y a pas de science infuse, ni de secret : de très nombreuses lectures, de très nombreuses heures de recherche aux Archives départementales, une habile utilisation d'un outil qui ne connaît pas de limite, l'ordinateur, et le refus des états établis sans preuves !
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