mardi 22 novembre 2022

Jean-Claude Maisonneuve (1813-1884), libraire-éditeur pour les langues orientales

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Saint-Pal-de-Chalençon, Haute-Loire

Le Cros [point vert] et Trespeyres [point rouge]

La famille Maisonneuve est originaire du hameau Le Cros, sur la commune de Merle [Merle-Leignec, Loire]. Elle a formé un grand nombre de branches, dont l’une a habité le village de Trespeyres, où ses membres furent laboureurs : sous l’Ancien Régime, ce village dépendait de la commune d’Apinac [Loire] ; après la création des départements en 1790, il s’est trouvé sur le territoire de la commune de Saint-Pal-de-Chalençon [Haute-Loire], officiellement « municipalité de Montalet, ci-devant Saint-Pal-de-Chalençon » de la fin 1793 au printemps 1795.



La branche de Trespeyres remonte au moins au XVIIe siècle. Mathieu Maisonneuve épousa Marcelline Peyroche à Boisset [Haute-Loire], le 30 juin 1705.

Guillaume Maisonneuve, né à Trespeyres le 26 août 1706, y est mort subitement le 11 mai 1734, à peine six mois après avoir épousé Marie Petit à Apinac, le 17 novembre 1733.

Jacques Maisonneuve fut le premier à savoir écrire. Né et mort à Trespeyres, respectivement le 28 septembre 1734 et le 23 avril 1785, il épousa Jeanne Filiol à Apinac, le 16 septembre 1766.

Né à Trespeyres le 6 juillet 1767, Étienne Maisonneuve, cultivateur à Trespeyres, puis au village Le Mas, commune de Bas-en-Basset [Haute-Loire], se maria à Saint-Pal-de-Chalençon, le 2 pluviôse An II [21 janvier 1794], avec Catherine-Rose Joanilion, née le 5 février 1776 au village Aubissoux [Craponne-sur-Arzon, Haute-Loire]. Prématurément veuf le 20 juin 1805, Étienne Maisonneuve épousa en secondes noces, le 15 novembre 1806 à Saint-Pal-de-Chalençon, Agathe Maisonneuve, née au village Les Horts, commune de Apinac, le 9 mai 1769, fille de Pierre Maisonneuve et de Marie Giraud, mariée une première fois et devenue veuve. Étienne Maisonneuve décéda le 11 février 1840 au Mas, chez son neveu Jean-Claude Ribeyrou ; Agathe Maisonneuve mourut aux Horts le 25 novembre 1843.

Jean-Claude Maisonneuve
Coll. Claire Maisonneuve

 

Fils d’Étienne Maisonneuve et d’Agathe Maisonneuve, Jean-Claude Maisonneuve est né le 12 juin 1813 à Trespeyres. Après des débuts obscurs, entre colportage et voyages jusqu’en Russie, dit-on, la librairie Maisonneuve aurait été fondée à Paris en 1835 : information non documentée, publiée par ladite maison dans l’Almanach catholique français pour 1923 (Paris, Bloud et Gay, 1923, p. 132).

En réalité, Jean-Claude Maisonneuve fit ses débuts dans le commerce de la librairie à Lyon, en entrant comme associé dans une maison importante de cette ville, « B. Cormon et Blanc ».

Cette maison ètait née en 1798, rue Saint-Dominique, de l’association de Jacques-Louis-Barthélemy Cormon (Neuilly, Yonne, 24 août 1769 – La Croix Rousse, Rhône, 28 février 1833) et de Joseph Blanc (° Nantua, Ain, 14 septembre 1778). Elle était passée rue et vis-à-vis de l’Archevêché en 1807, rue d’Auvergne en 1812, rue Sala en 1820 et 1 rue Roger [partie de la rue Jarente] en 1830. En 1842, la maison « B. Cormon et Blanc » devint « Blanc et Hervier », 1 rue Roger, avec un dépôt à Paris [VIe], 23 rue des Grands-Augustins. En 1844, la raison sociale devint « Saint-Hilaire Blanc et Cie », avec un dépôt parisien 8 rue Richelieu [Ier] ; en 1846, « Saint-Hilaire Blanc et Cie » déménagea 2 place d’Ainay, le dépôt parisien étant transféré 26 rue Dauphine [VIe].



En 1848, Jean-Claude Maisonneuve entra dans la Librairie étrangère et française « Blanc, Maisonneuve et Cie », en s’associant avec Jean-Hilaire Blanc (Lyon, Division du Midi, 8 floréal An XIII [28 avril 1805] – Cannes, Alpes-Maritimes, 22 août 1890), fils de Joseph Blanc et auteur de plusieurs dictionnaires et grammaires sous le nom de « Saint-Hilaire Blanc ».

Dès le début de l’année 1849, le dépôt parisien fut transporté quai Voltaire [VIIe], à la Librairie étrangère et orientale, « À la Tour de Babel », ancien magasin de librairie de Louis-Théophile Barrois (Paris, 10 octobre 1780 – 27 janvier 1851), qui était à louer depuis un an.

En 1851, à la mort de Théophile Barrois, Maisonneuve se rendit acquéreur de ses principales publications de linguistique arabe, persane et turque. 



Il finit par quitter définitivement Lyon en 1854, pour s’installer « À la Tour de Babel », 15 quai Voltaire, dans sa « Librairie pour les langues orientales, étrangères et comparées ». Son associé lyonnais, « S. H. Blanc et Cie », rue de Bourbon [rue Victor Hugo], trouva un autre associé en 1855, Nicolas Scheuring, qui lui succéda l’année suivante et s’installa 9 rue Boissac.



 
Photographie BnF

En peu d’années, « À la Tour de Babel » devint la plus importante librairie de linguistique orientale et américaine de Paris.




Jean-Claude Maisonneuve devint le libraire de « L’Athénée oriental », Société fondée en 1864 pour la décentralisation des études asiatiques, africaines et océaniennes en France, dont l’emblème portait la devise « SOL ORIENS DISCUTIT UMBRAS » [le soleil levant chasse les ombres].

En 1867, une spécialité nouvelle fut introduite dans la librairie « Maisonneuve et Cie » : des ouvrages relatifs à l’histoire et à la linguistique des deux Amériques. 



Charles-Alfred Leclerc (1843-1889) publia alors sa Bibliotheca americana.

Le samedi 8 juin 1867, à Paris [VIIe], Jean-Claude Maisonneuve épousa Aimée-Florence Leclerc, née à Courpalay [Seine-et-Marne] le 10 avril 1824, fille de Pierre-Amable-Félix Leclerc, maçon en plâtre, et de Marie-Louise Vilpelle. Aimée-Florence Leclerc était la mère de Charles Leclerc, né de père inconnu, le 2 avril 1843, sur l’ancien XIIe arrondissement de Paris.  

Photographie BnF



Jean-Claude Maisonneuve fut le libraire du Congrès des Orientalistes et du Congrès des Américanistes, dont il publia les travaux : Congrès international des orientalistesCompte-rendu de la première session, Paris-1873 (1874-1876, 3 vol. in-8) et Congrès international des américanistesCompte-rendu de la première session, Paris-1875 (1875, 2 vol. in-8).



L’achat des collections basque et patoises de Henri Burgaud des Marets (1806-1873) en 1873 vint s’ajouter aux différentes branches de l’établissement.








À partir du 1er janvier 1876, la Librairie orientale de « Maisonneuve et Cie » fut transférée au 25 quai Voltaire. Charles Leclerc fonda en 1881 la collection Les Littératures populaires de toutes les nations et épousa, le 1er mars 1883 à Paris [VIe], Thérèse-Mathilde Lacave, née le 12 septembre 1848 à Bordeaux [Gironde] ; le couple légitima le même jour leur fille Marguerite-Berthe-Thérèse, née sur le même arrondissement le 14 octobre 1881. Veuf depuis le 5 février 1878, Jean-Claude Maisonneuve décéda en son domicile le 30 janvier 1884.

Jean-Victor Maisonneuve
Coll. Claire Maisonneuve

 


Par suite de ce décès, ses neveux, Georges-Victor Maisonneuve et Jean-Victor [dit « Jean »] Maisonneuve, et son beau-fils, Charles Leclerc, formèrent, le 1er mars 1884, une Société pour la continuation de la Librairie orientale et américaine de Maisonneuve & Cie, sous la raison sociale « Maisonneuve Frères et Ch. Leclerc », 25 quai Voltaire et 5 quai Malaquais [VIe].

Fils de Pierre Maisonneuve (1816-1896), cultivateur, et de Marguerite Thiolière (1826-1851), sa première épouse, Georges-Victor Maisonneuve était né au village Les Horts, commune de Apinac, le 23 juillet 1848 ; il avait épousé, le 24 mai 1879 à Paris [VIIe], Clarisse Leclerc, née à Rozay-en-Brie [Seine-et-Marne], fille de Henri-Félix Leclerc, maçon, et de Angélina Richer. Fils de Pierre Maisonneuve et de sa seconde épouse, Jeanne-Marie Vignal (1823-1887), Jean-Victor Maisonneuve était né à Apinac le 6 janvier 1860.


 

Après le décès prématuré de Charles Leclerc, le 9 janvier 1889, dans sa 46e année, Jean-Victor Maisonneuve resta seul. Le 30 octobre 1890, à Saint-Bonnet-le-Château [Loire], il épousa Elisa Cussonnet, née au même lieu le 23 août 1870, fille de Claude Cussonnet, négociant, et de Mariette Bret. 



Le 1er janvier 1895, il transféra la Librairie orientale et américaine au 6 rue de Mézières [VIe] et 26 rue Madame [VIe].

Le 15 février 1900, dans le but d’étendre les affaires de la librairie, Jean-Victor Maisonneuve s’associa avec Louis Marceau, ancien imprimeur orientaliste à Chalon-sur-Saône [Saône-et-Loire], dans la Société « J. Maisonneuve & L. Marceau ». Mais cette Société fut dissoute dès le 4 avril suivant et Jean-Victor Maisonneuve redevint seul propriétaire de la Librairie orientale et américaine. 



À la fin de l’année 1903, E. Guilmoto succéda à Jean-Victor Maisonneuve.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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