mercredi 6 mars 2024

La Bibliothèque du château de Bercy, victime d’une civilisation qui sacrifie la beauté à l’utile

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La seigneurie de Bercy [Charenton-le-Pont, Val-de-Marne], située sur la rive droite de la Seine, passa en 1522 aux mains de la famille Malon. 

Le château de Bercy vers 1720-1730. Coll. Château de Brissac

Porte d'entrée du château de Bercy,  par Lancelot
 In Magasin pittoresque, 1864, p. 249 

Plan du château de Bercy, par Jean Mariette. In L'Architecture française, 1727, t. I, pl. 102

Le maître des requêtes Charles-Henri de Malon († 1676), puis son fils et son petit-fils, firent construire, de 1658 à 1714, le château, sur les dessins de l’architecte François Le Vau (1613-1676) [et non de François Mansart], et les bâtiments des basses-cours, sur ceux de l’architecte Jacques de La Guépière (1669-1734). Le fameux André Le Nôtre (1613-1700) dessina le parc, le décora d’avenues magnifiques, l’environna de délicieux jardins, et le borda, du côté de la Seine, par une longue terrasse.



Du mariage de Maximilien-Emmanuel de Malon (1745-1781) avec Catherine de Simiane (1756-1781) naquit Charles-Jean-François de Malon (1779-1809), qui fut le dernier du nom. Il laissa sa fortune et son domaine, à la condition qu’il prendrait le nom de Bercy, à Aymard-Charles-Théodore-Gabriel de Nicolaï, né le 22 mars 1808, deuxième fils de sa sœur Alexandrine-Charlotte-Marie de Malon, née le 19 février 1781, qui avait épousé, le 14 février 1801, Aymard-François-Chrétien de Nicolaï ; Alexandrine mourut peu de temps avant son frère ; son mari vécut jusqu’en 1839.

Les Nicolaï se désintéressèrent peu à peu de leur vaste domaine. L’envahissement du commerce des vins dès 1804, l’enceinte de 1841 qui coupa leur parc en deux, le chemin de fer de Lyon qui traversa leur propriété de l’ouest à l’est à quelques pas du grand perron du château en 1847, furent des motifs plus que suffisants pour décider Aymard-Charles-Théodore-Gabriel de Nicolaï à aliéner sa propriété, après l’annexion de Bercy à Paris en 1859, effective le 1er janvier 1860 :

« Le château et le parc de Bercy viennent d’être vendus par la famille Nicolaï, partie à la compagnie du chemin de fer de Lyon, et partie à une compagnie de spéculateurs moyennant la somme de 10,500,000 fr., plus 50,000 fr. d’épingles pour les serviteurs et employés du château.

Antérieurement M. de Nicolaï avait déjà cédé trois parties du parc pour un prix d’environ 3 millions de fr., savoir : à la commune de Bercy, à la compagnie du chemin de fer de Lyon et au ministère de la guerre pour l’enceinte continue.

Le parc et le château de Bercy avaient été achetés 1,800,000 fr. au commencement de ce siècle. On peut juger par ce fait combien les propriétés immobilières, situées dans le voisinage de Paris, ont augmenté de valeur depuis cinquante ans.

Toute la partie basse du parc, qui a plus d’un kilomètre de longueur sur la rive droite de la Seine, va, dit-on, être convertie en superbes entrepôts particuliers pour remplacer ceux de Bercy.

Un magnifique port sera construit sur cette rive depuis le pont Napoléon jusqu’à Conflans. »

(Le Constitutionnel, vendredi 29 juin 1860, p. 3)

 


Le mobilier fut dispersé du dimanche 15 au mercredi 18 juillet 1860, en 4 vacations, au château, porte de Charenton : Catalogue des boiseries sculptées, marbres, meubles anciens, tapisseries, tableaux, ornements, etc., etc., du château de Bercy, Construit par François Mansart (Paris, Imprimerie Renou et Maulde, 1860, in-8, 15-[1 bl.] p.), avec une « Notice », signée par Chesnel, greffier de la Justice de Paix du canton de Charenton, faisant fonction de commissaire-priseur. Un amateur avait offert cent mille francs pour toutes les boiseries : elles ont été plus haut. La vente a produit au total environ 200.000 francs.

Groupe de meubles en bois sculpté et doré. In L'Illustration, 14 juillet 1860, p. 32

Les boiseries du grand cabinet du rez-de-chaussée furent remontées dans l’ancien hôtel Hirsch, 2 rue de l’Élysée [VIIIe], celles de l’antichambre du premier étage remontées en partie avec des éléments étrangers dans l’ancien hôtel de la Rochefoucauld Doudeauville [actuelle ambassade d’Italie, 47 rue de Varenne, VIIe], celles du grand cabinet du premier étage intégralement conservées à Chislehurst [Grande-Bretagne], mis à part les toiles peintes des dessus de porte, les deux fontaines du buffet conservées au château de Ferrières [Seine-et-Marne] et la balustrade de la chapelle remployée à l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux [IVe].


 

La bibliothèque fut vendue au château, en 3 vacations, du dimanche 22 au mardi 24 juillet 1860 : Catalogue des livres rares ou curieux, composant la bibliothèque du château de Bercy (Paris, J. F. Delion, 1860, in-8, 54 p., 420 lots), avec la même notice de Chesnel, dont Théologie – Histoire ecclésiastique [38 lots = 9,04 %], Sciences [17 lots = 4,04 %], Linguistique [3 lots = 0,71 %], Littérature [92 lots = 21,90 %], Beaux Arts – Livres à figures – Musique [16 lots = 3,80 %], Histoire littéraire [7 lots = 1,66 %], Sciences politiques [12 lots = 2,85 %], Histoire [211 lots = 50,23 %], Polygraphie [24 lots = 5,71 %].

De la bibliothèque de Madame de Pompadour : 17 lots [4,04 %]. En outre, environ 1.500 volumes, composés de bons ouvrages de littérature ou d’histoire, de jurisprudence, coutumes, etc., furent vendus par lots. La vente a produit environ 25.000 francs.

 

Dans la Bibliothèque. In L'Illustration, 14 juillet 1860, p. 32

Bibliothèque, par Joseph-Antoine Froelicher, 1860. Musée du Louvre

« Les six mille volumes étaient renfermés dans deux grands corps de meubles en chêne sculpté, séparés par le passage d’une porte donnant dans les grands appartements ; une boiserie à hauteur d’appui, d’un style sobre et sévère et qui contrastait heureusement avec les prodigalités sculptées des autres boiseries du château, régnait devant les rayons de livres et donnait entrée par deux portes à chacun de ces compartiments.

Depuis l’an de grâce 1775, sur des tablettes solides et bien remplies, se reposaient ces livres, qu’avaient pu feuilleter autrefois les mains dorées des contrôleurs des finances, des fermiers généraux, et les petites mains aristocratiques des marquises et des duchesses des dix-septième et dix-huitième siècles. Ils avaient échappé presque miraculeusement à tous les ravages du temps dans ces lieux autrefois remplis de toutes les magnificences du grand siècle, de toutes les fêtes du luxe et de l’élégance suprêmes, maintenant déserts et inhabités, livrés au silence, à la solitude, à l’abandon qui a tamisé lentement la poussière des siècles sur toutes ces splendeurs éteintes, et dont les ruines même auront disparu au moment où nous écrivons.

Pour la dernière fois les échos de ce glorieux château se sont réveillés, mais pour répéter, hélas ! les cris des enchères, les propos tumultueux des marchands et des enchérisseurs.

On a jeté sur la table de vente tous ces livres, où le sinet du dernier des Malon de Bercy marquait à la fois et la dernière lecture du maître et le dernier jour de splendeur du château ; puis la vente a commencé, vente qui ressemblait fort à toutes celles de la rue des Bons-Enfants et de l’hôtel Drouot, moins le local et le magnifique paysage qui l’entourait.

L’assemblée était nombreuse et quelques amateurs étaient venus se mêler aux marchands ; d’ordinaire ils se font représenter dans les ventes de livres, en donnant leurs commissions tantôt à un marchand, tantôt à un autre, pour qu’on ne puisse deviner le secret de leurs convoitises et le leur faire payer en conséquence. – Cette fois, plusieurs d’entre eux avaient bravé cette accoutumance, et la philosophie dans toute sa gravité, la fantaisie dans tout son caprice, étaient représentées par leurs chefs d’école respectifs, M. Cousin et M. J. Janin. C’est une imprudence en certains cas, et nous croyons bien que si notre éminent philosophe n’eût point illustré l’assemblée de sa présence, il eût payé bien moins cher le n° 250, Histoire de France, par le Père Daniel, Paris, 1755, que les marchands lui ont poussé jusqu’à cent trente-six francs.

Tous les livres composant la bibliothèque du château de Bercy n’étaient pas des livres de choix, tant s’en faut, et il a fallu chaque jour, au commencement de la vente, mettre sur table des paquets de livres de théologie ou de jurisprudence d’un grand format, mais d’une valeur insignifiante ; mais dans le nombre considérable de tous les volumes on retrouvait quelques beaux livres auxquels on a fait honneur, et souvent d’une manière exagérée selon nous. »

(L. Rouxel. « Courrier de l’art et de la curiosité ». In Les Beaux-Arts. Revue nouvelle. Paris, 1860, t. I, p. 284-285)

Photographie Librairie Trois Plumes

 

3. Le Nouveau Testament de nostre seigneur Jesus Christ. Mons, Gaspard Migeot, s. d., 2 vol. pet. in-12, réglés, mar. bleu doublé de mar. r.

Armes de Jean-Baptiste Colbert


5. Psalterium dispositum per hebdomadam. S. l. [Paris], s. n. [François Muguet], s. d. [1679], gr. in-8, mar. r., fil., tr. dor. Bréviaire de Colbert. 27 fr.



6. Histoire du vieux et du nouveau Testament, Enrichie de plus de quatre cens figures. Amsterdam, Pierre Mortier, 1700, 2 vol. in-fol., v. f. Avec les clous.

Armes de Malon de Bercy



7. L’Histoire du vieux et du nouveau Testament, représentée avec des figures. Par feu Monsieur Le Maitre de Sacy, sous le nom du Sieur de Royaumont. Paris, Jean Villette, 1713, in-4, mar. vert. Aux armes de M. de Bercy.



12. Traitté [sic] qui contient la methode la plus facile et la plus asseurée pour convertir ceux qui se sont separez de l’Eglise. Par le Cardinal de Richelieu. Nouvelle édition. Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1657, in-4, mar. r., fil., tr. dor. Aux armes de Richelieu.



43. Les Essais de Michel seigneur de Montaigne. Paris, Michel Blageart, 1640, in-fol., gr. pap., mar. r., fil., tr. dor.



61. Les Cent Nouvelles nouvelles. Cologne, Pierre Gaillard, 1701, 2 vol. pet. in-8, fig. de Romain de Hooge, v. br. Aux armes de Mortemart.



76. P. Virgilii Maronis Opera. Lugd. Batavor., Ex officina Elzeviriana, 1636, pet. in-12, v. f., fil.

85. Le Roman de la Rose. In-fol., v. br. Ms. du XVe sur vélin. Premier feuillet orné d’une miniature et les initiales sont coloriées. 420 fr. à Aubry.



86. Cy est le Rommant de la Rose. Paris, Jehan Petit, 1531, pet. in-fol. goth., fig. sur bois, v. br. 85 fr.

Photographie BnF


87. Les faictz et dictz de feu de bõne mémoire Maistre Jehan Molinet. Paris, Jehan Longis et Veuve Jehan Sainct-Denys, 1531, pet. in-fol. goth., fil., v. m. Aux armes de Madame de Pompadour [Trois derniers feuillets manuscrits].  




88. Sensuit le labyrinht [sic] de fortune et Sejour des trois nobles dames. Paris, Philippe Le Noir, s. d. [1526], pet. in-4 goth., v. f., fil. Aux armes de Madame de Pompadour. 64 fr.

Photographie BnF


90. Le palais des nobles dames, auquel a treze parcelles ou chambres principales : en chascune desquelles sont déclarées plusieurs histoires tant grecques, hébraicques, latines que françoyses. S. l. n. d. [Lyon, Pierre de Sainte-Lucie, 1534], pet. in-8 goth., v. f., fil. Aux armes de Madame de Pompadour. 101 fr.

Photographie BnF


91. Lesperon de discipline pour inciter les humains aux bonnes lettres. S. l., 1532, pet. in-4 goth., 2 tomes en 1 vol., v. f., fil. Aux armes de Madame de Pompadour. 410 fr.



92. Collection Coustelier de poètes français. 10 vol. pet. in-8, v. Les Poésies de Guillaume Coquillart, 1723. 1vol. - Les Poésies de Guillaume Crétin, 1723. 1 vol. - La Farce de Maistre Pierre Pathelin, 1723. 1vol. - La Légende de maistre Pierre Faifeu, 1723. 1 vol. - Les Œuvres de François Villon, 1723. 1 vol. - Les Œuvres de Jean Marot, 1 vol. 1723 - Les Œuvres de Racan, 2 vol. - Les Poésies de Martial de Paris, 1724. 2 vol. Paris, De l’imprimerie d’Antoine-Urbain Coustelier - Chez Antoine-Urbain Coustelier, 1723-1724. 191 fr.



93. Recueil des plus belles pièces des poëtes françois, Depuis Villon jusqu’à Benserade. Paris, J. Guignard, s. d., 5 vol. in-12, v. m. Exemplaire de Madame de Pompadour. 61 fr.



97. Les Œuvres de P. de Ronsard gentil-homme vandomois. Paris, Mathurin Henault, 1629, tome I en 3 vol. pet. in-12, v. m. Aux armes de Madame de Pompadour.



98. Les Ieux de Ian Antoine de Baif. Paris, Lucas Breyer, 1573, 2 vol. pet. in-8, v. m., fil. Aux armes de Madame de Pompadour.

Photographie BnF


99. Les Œuvres poetiques d’Amadis Iamin. Paris, Imprimerie de Robert Estienne, par Mamert Patisson, 1575, in-4, v. gr., fil. Exemplaire de Madame de Pompadour. 176 fr.



100. Les Œuvres de Maynard. Paris, Augustin Courbé, 1646, in-4, v. m., fil. Aux armes de Madame de Pompadour.



107. Poësies de Madame Deshoulières. Paris, Jean Villette, 1705, 2 vol. pet. in-8, mar. vert, dent., tr. dor., doublé de mar. 330 fr.



113. Poesies de Monsieur de Haller. Zuric [sic], Heidegger et Compagnie, 1752, in-12, v. mar. Aux armes de Madame de Pompadour.

Photographie BnF


152. Davidis Teniers Antverpiensis, Theatrum Pictorium. Bruxellæ, Sumptibus auctoris, 1660, in-fol., v.



168. Histoire literaire [sic] de la France. Par des Religieux Benedictins de la Congregation de S. Maur. Paris, Osmont, Hourdel, Huart l’aîné, Gissey, Chaubert et Clousier, 1733-1763, 12 vol. in-4, v. m.



175. De l’esprit des loix. Genève, Barrillot et Fils, s. d. [1748], 2 vol. in-4. Édition originale.



178. Discours politiques de Monsieur Hume, traduits de l’Anglois. Amsterdam, Et se vend à Paris, Michel Lambert, 1754, 2 vol. in-12, v. gr., fil., tr. dor. Exemplaire de Madame de Pompadour.

Photographie Sequitur Books, Boonsboro, Etats-Unis


189. L’Antiquité expliquée et représentée en figures. Par Dom Bernard de Montfaucon. Paris, Florentin Delaulne, Hilaire Foucault, Michel Clousier, Jean-Geoffroy Nyon, Etienne Ganeau, Nicolas Gosselin et Pierre-François Giffart, 1719, 10 vol. in-fol., gr. pap., v. f.




190. Thesaurus græcarum antiquitatum, Auctore Jacobo Gronovio. Lugduni Batavorum, Petru & Balduinus vander Aa, et Hildebrandus vander Aa, Fratres, 1697, 13 gr. in-fol., fig., vélin cordé - Thesaurus antiquitatum romanarum, Congestus a Joanne Georgio Graevio. Traject. ad Rhen., Lugd. Batavor., Franciscum Halmam et Petrum vander AA, 1694, 12 gr. in-fol., fig., vélin cordé.



242. L’Histoire de France, Enrichie des plus notables occurances [sic], survenues ez Provinces de l’Europe & pays voisins. De l’Imprimerie. Par Abraham H., 1581, 3 vol. in-fol., v. gr., fil., tr. dor. Aux armes de Madame de Pompadour. 115 fr.

Armes de Madame de Pompadour


266. Recueil d’oraisons funèbres de Henry IV, par Ph. Cospeau, J. Petriny, N. Coeffeteau, de Nervèze, Jacq. Seguier, Nicolas de Paris, P. Fenolliet, N. Deslarides, etc. Paris, 1610, 12 pièces pet. in-8 en 2 vol., v. gr., fil. Aux armes de Madame de Pompadour.

Photographie BnF


290. Medailles sur les principaux evenements du regne entier de Louis le Grand. Paris, Imprimerie royale, 1723, in-fol., mar. r., fil., tr. dor. 241 fr.



295. Histoire des quatre dernières campagnes du maréchal de Turenne, enrichie de cartes et de plans topographiques, Par M. le Chevalier de Beaurain. Paris, Chez le Chevalier de Beaurain, 1782, 2 vol. in-fol., v., fil., tr. dor. 151 fr.



316. Le Secret des finances de France. S. l., 1581, in-8, v. m., fil. Aux armes de Madame de Pompadour.

Photographie Librairie Historique F. Teissèdre, Paris


325. Essai sur les interets du commerce maritime. Par M. D ***. La Haye, 1754, in-12, mar. r., fil., tr. dor. Exemplaire de Madame de Pompadour.



327. Examen des effets que doivent produire dans le Commerce de France, l’usage & la fabrication des Toiles Peintes. Genève, Et se trouve à Paris, Veuve Delaguette, 1759, in-8, mar. r., fil., tr. dor. Aux armes de Madame de Pompadour.



340. Histoire genealogique et chronologique de la maison royale de France. Par le P. Anselme. Troisième édition. Paris, Compagnie des Libraires, 1726-1733, 9 vol. in-fol., gr. pap., v. m.



350. Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris. Par M. l’Abbé Lebeuf. Paris, Prault Père, 1754-1758, 15 vol. in-12, v. m. 140 fr.


Photographies Bertrand Hugonnard-Roche


365. Hystoire agregative des Annalles et cronicques Daniou, Recueillies et mises en forme par noble et Discret missire Jehan de bourdigne. Angiers, Charles de Boingne et Clément Alexandre, 1529, in-fol. goth., demi-rel.

Photographie Camille Sourget, Paris


398. Les Vies des hommes illustres, Grecs et Romains, comparées l’une avec l’autre par Plutarque. 6 vol. – Les Œuvres morales et meslées de Plutarque. 7 vol. Ensemble 13 vol. pet. in-8, mar. vert, fil., tr. dor. Paris, Vascosan, 1567-1574. Exemplaire possédant au sixième volume Les Vies de Hannibal et Scipion l’Africain, traduites par Charles de l’Écluse, partie séparée de 160 p. qui manque parfois.



417. Recueil de pieces choisies, tant en prose qu’en vers. La Haye, Van-Lom, Pierre Gosse et Albers, 1714, 2 vol. in-8, v. Exemplaire de Madame de Pompadour.

Le château de Bercy en 1861, par Ricois

 

L’agrandissement de Paris, la nécessité de reporter hors barrière l’entrepôt des vins dont le voisinage immédiat était depuis longtemps une menace permanente pour ce parc désigné fatalement au remisage des tonneaux par la nouvelle enceinte de Paris, les expropriations successives qui l’avaient envahi déjà dans ses plus belles parties, toutes ces causes réunies portèrent le dernier coup au château de Bercy qui disparut sous le marteau des démolisseurs en 1861, à l’exception des communs qui subsistent encore rue du Petit-Château :

« Encore quelques mois, quelques semaines peut être, et le château de Bercy va disparaître du coteau qu’il couronne si majestueusement aujourd’hui : il n’en restera qu’un nom de plus à ajouter au nécrologe déjà si nombreux des habitations princières qui s’en vont chaque jour. Déjà la grille magnifique qui s’ouvrait vis-à-vis de la façade principale est supprimée depuis longues années. Les deux lions de pierre qui la gardaient de chaque côté ont laissé choir, l’un la partie la plus notable de son train de derrière, l’autre sa mâchoire inférieure tout entière, et contemplent les passants d’un air découragé de leur inutilité profonde : déjà le chemin de fer a coupé d’une entaille infranchissable cette noble avenue qui descendait par une pente douce jusqu’à la grille supprimée, magnifique frontispice d’un ouvrage splendide. »

(F.-B. de Boisdenier. « Le château de Bercy ». In L’Illustration, 14 juillet 1860, p. 31)

 

 

   

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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