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Palluau-sur-Indre |
D’une famille originaire de Palluau-sur-Indre
[Indre], passée à Tours [Indre-et-Loire] au milieu du XVIIIe siècle,
Jean-Victor Audouin est né à Paris, le 8 floréal An V [27 avril 1797],
troisième des sept enfants d’un avocat peu fortuné.
Ce père, Victor-Joseph Audouin, né
le 15 octobre 1762 à Tours et baptisé le même jour en l’église Saint-Hilaire, habitait
rue des Juifs à Paris [rue Ferdinand Duval, IVe] quand il épousa, le
24 juillet 1792, en l’église Saint-Étienne-du-Mont [Ve], Jeanne-Marie-Pierrette
Énée, née le 14 juillet 1770 à Choisy-le-Roi [Val-de-Marne], fille d’un ancien
entrepreneur des bâtiments du Roi, demeurant rue des Maçons-Sorbonne [rue
Champollion, Ve]. Pierrette Énée mourut en son domicile de Sèvres
[Hauts-de-Seine], 88 rue Royale, le 22 mai 1837, Victor-Joseph Audouin mourut à
Paris, le 27 mars 1848.
Son grand-père, Claude-Étienne Audouin, fils de notaire à Palluau-sur-Indre, lui-même procureur au bailliage de Tours, naquit à Palluau-sur-Indre où il fut baptisé le 29 décembre 1728. Il épousa Marie Bujon, fille d’un marchand carrier, née le 16 août 1721 à Tours, et baptisée le lendemain en l’église Saint-Hilaire. Il mourut à Tours, 2 rue Descartes, le 16 prairial An VII [4 juin 1799].
Entrée de l'ancien lycée de Reims, rue de l'Université
Prosper Tarbé. Reims. Essais historiques sur ses rues et ses monuments.
Reims, Quentin-Dailly, 1844, p. 220
En 1816, se livrant à la chasse
des insectes dans le bois de Meudon [Hauts-de-Seine], il rencontra le
minéralogiste Alexandre Brongniart (1770-1847), qui le prit comme secrétaire et
aide naturaliste au Jardin du Roi, moyennant 600 francs par an : ses
parents lui permirent alors de quitter le droit pour la médecine.
Le 2 juillet 1816, sa sœur
aînée, Catherine-Alexandrine Audouin, née à Paris le 5 frimaire An IV [26
novembre 1795], demeurant chez ses parents 9 rue des Maçons-Sorbonne, épousa Charles-Prosper
Dehansy, libraire, né à Paris, paroisse Saint-Jacques-le-Majeur [dite de la
Boucherie, IVe], le 19 février 1776, veuf de Marguerite-Françoise
Delaunay, demeurant 1 rue de la Sorbonne [Ve].
Audouin entra chez un pharmacien, puis il servit d’aide au préparateur des cours de l’École de pharmacie, Heinrich-August Vogel (1778-1867), futur professeur de chimie à Munich [Allemagne]. Pendant ce temps, de 1818 à 1824, il publia neuf mémoires concernant l’entomologie, ce qui lui valut d’être reçu membre de la Société d’histoire naturelle de Paris le 16 mars 1821, de la Société philomathique de Paris, « pépinière de l’Académie des sciences », le 19 mai 1821, de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie, de la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève et de la Société des curieux de la nature de Moscou.
Nommé sous-bibliothécaire de l’Institut royal
de France en 1823, il fonda l’année suivante, avec ses futurs beaux-frères,
Adolphe Brongniart (1801-1876) et Jean-Baptiste Dumas (1800-1884), les Annales
des Sciences Naturelles. En 1825, il remplaça « le prince des
entomologistes », Pierre-André Latreille (1762-1833), malade, pour faire son
cours au Muséum national d’histoire naturelle [rue Buffon, Ve].
Cette même année, il fut chargé par le Muséum et la Commission des sciences et
des arts pour l’ouvrage sur la Description de l’Égypte de compléter la
légende des planches relatives aux invertébrés, que le naturaliste
Marie-Jules-César Savigny (1777-1851) n’avait pu achever, étant devenu aveugle,
ce qui lui valut d’être nommé chevalier de l’Ordre royal de de la Légion
d’honneur, par une ordonnance du Roi du 25 janvier 1826.
Il fut reçu docteur en médecine le
22 août 1826, après avoir soutenu une thèse intitulée Prodrome d’une
histoire naturelle, chimique, pharmaceutique et médicale des
cantharides.
De 1826 à 1829, il s’attacha à l’étude des invertébrés marins sur les côtes, à Granville et aux îles Chausey [Manche], et à Saint-Malo [Ille-et-Vilaine], avec son confrère Henri-Milne Edwards (1800-1885), dit « Henri Milne-Edwards ».
Photographie Karine Lerissel |
En 1826, un oiseau lui fut dédié : le goéland d’Audouin [Ichthyætus audouinii].
Victor Audouin
Mathilde Brongniart
Le 6 décembre 1827, en l’église
Saint-Thomas d’Aquin [VIIe], il épousa Mathilde-Émilie Brongniart
(1808-1882), fille de Alexandre Brongniart et de Cécile Coquebert de Montbret
(1782-1862). De cette union naquirent deux garçons, dont l’aîné mourut en bas
âge, et une fille.
Audouin devint aide-naturaliste d’entomologie au Muséum en 1830, fut l’un des fondateurs de la Société entomologique de France en 1832 et succéda en 1833 à Latreille comme professeur au Muséum.
Situation de la maison de Buffon [76] au Jardin des Plantes Boitard et J. Janin. Le Jardin des Plantes. Paris, Gustave Barba, 1851, p. 40 |
Il habita
dès lors au Jardin des Plantes, dans la maison dite « de Buffon »,
pavillon à l’angle de la rue Buffon et de la rue du Jardin du Roi [rue Geoffroy
Saint-Hilaire, Ve].
En 1832, alors qu’il n’avait
jamais pratiqué la médecine, Audouin n’hésita pas à payer de sa personne lors
de l’épidémie de choléra, accompagnant Louis-François-Emmanuel Rousseau (1788-1868),
médecin et aide naturaliste au Muséum, dans ses visites aux malades de l’ancien
XIIe arrondissement. Il reçut de la ville de Paris une médaille
portant « GÉNÉROSITÉ DÉVOUEMENT ».
Audouin fut reçu membre de la Société royale et centrale d’Agriculture en 1834. En 1837, le ministre de l’agriculture et du commerce, informé des ravages que faisait dans les vignobles du Mâconnais la pyrale de la vigne, le chargea de se rendre sur les lieux pour indiquer les moyens de s’y opposer. S’étant acquitté de cette tâche, il fut élu à l’Académie des sciences le 5 février 1838.
Après plusieurs voyages dans diverses parties de la France, dans le but d’étudier les insectes nuisibles à l’agriculture, il fut brutalement terrassé par un accident vasculaire cérébral le 9 novembre 1841, de passage à Saint-Mandé [Val-de-Marne], 14 chaussée de l’Étang, à l’âge de 44 ans.
Il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [Division 11].
Jean-Victor Audouin était aussi membre de la Société royale académique de Caen, des Sociétés linnéennes de Bordeaux et du Calvados, des Sociétés académiques de la Loire-Inférieure et d’Arras, de l’Académie des sciences d’Aix, de la Société des sciences de Lille, de la Société philomathique de Perpignan, des Sociétés d’agriculture de la Drôme, de la Marne, de Lyon, de la Charente-Inférieure, du département de Seine-et-Oise et d’Aurillac, du Cercle médical de Vassy, de l’Académie de médecine de Marseille ; de l’Académie des sciences de Stockholm, de l’Académie royale de Turin, du Lycée des sciences naturelles de New York, des Sociétés géologique et entomologique de Londres, des Sociétés d’histoire naturelle de Hartford, de l’ile Maurice et de Hall, de l’Académie des géorgophiles de Florence, de la Société d’agriculture de Turin et de la Société de médecine de Gand.
Son ouvrage majeur, Histoire
des insectes nuisibles à la vigne, et particulièrement de la pyrale qui
dévaste les vignobles […] ; avec l’indication des moyens qu’on doit
employer pour la combattre (Paris, Fortin, Masson et Cie, 1842,
in-4, 23 pl.), dont la première livraison est parue en 1840, fut publié après
sa mort, par ses amis Henri Milne-Edwards et Émile Blanchard (1819-1900), sous
les auspices du ministre de l’agriculture et du commerce et des conseils
généraux des départements ravagés.
Sa riche bibliothèque
entomologique fut dispersée du mardi 10 au mercredi 25 mai 1842, en 14
vacations, au Jardin des Plantes, dans le bâtiment de l’ancienne
Bibliothèque : Catalogue des livres d’histoire naturelle et
principalement d’entomologie Composant la Bibliothèque de feu M. Victor Audouin,
membre de l’Académie des sciences, professeur d’entomologie au Muséum
d’histoire naturelle (Paris, Merlin, 1842, in-8, [4]-171-[1 bl.] p., 2.250
+ 18 doubles [bis] = 2.268 lots, nombreuses erreurs de numérotation), dont
Sciences en général [61 lots = 2,68 %], Histoire naturelle en général [76 lots
= 3,35 %], Anatomie et physiologie animale [40 lots = 1,76 %], Anatomie et
physiologie de divers organes en particulier [130 lots = 5,73 %], Zoologie
générale [90 lots = 3,96 %], Animaux vertébrés en général et mammifères en
particulier [44 lots = 1,94 %], Oiseaux [16 lots = 0,70%], Reptiles [27 lots =
1,19 %], Poissons [19 lots = 0,83%], Entomologie générale [352 lots = 15,52 %],
Insectes en particulier [627 lots = 27,64 %], Arachnides [53 lots = 2,33 %],
Crustacés [72 lots = 3,17 %], Cirripèdes [4 lots = 0,17 %], Annélidés [36 lots
= 1,58 %], Helminthes [34 lots = 1,49 %], Mollusques [87 lots = 3,83 %],
Zoophytes [38 lots = 1,67 %], Animaux fossiles [40 lots = 1,76 %], Botanique
[83 lots = 3,65 %], Géologie [60 lots = 2,64 %], Minéralogie et exploitation
des mines [16 lots = 0,70 %], Chimie et eaux minérales [13 lots = 0,57 %], Physique
– Astronomie et mathématiques [37 lots = 1,63 %], Médecine [42 lots = 1,85 %],
Agriculture [53 lots = 2,33 %], Voyages, géographie et statistique [26 lots =
1,14 %], Littérature [14 lots = 0,61 %], Supplément [78 lots = 3,43 %].
504. De animalibus insectis libri septem. Cum singulorum iconibus ad vivum expressis. Autore Ulysse Aldovrando. Bonon. Apud Clementem Ferronium, 1638, in-fol., fig., rel.
573.
Bibliographie entomologique, Par Charles Nodier. Paris, Moutardier, An IX.
« Essai fort imparfait, mais fort rare, d’un écolier de quatorze ans. J’étais
propriétaire de l’édition, et je l’ai détruite avec tant de soin, qu’il n’en
reste certainement pas quatre exemplaires. » [Bibliothèque de M. G. de
Pixerécourt, 1838, p. 325, n° 2.191]
811. La
Structure du ver à soye, et de la formation du poulet dans l’œuf. Contenant
deux dissertations de Malpighi. Paris, Maurice Villery, 1686, in-12, 5 pl.,
rel.
1.030. Tratado
de las langostas muy util y necessario. Compuesto por el doctor Ivan de
Quiñones. Madrid, Luis Sanchez, 1620, in-4.
1.078. Traité
de la culture du nopal, et de l’éducation de la cochenille Dans les Colonies
Françaises de l’Amérique ; Précédé d’un voyage à Guaxaca, Par M. Thiery de
Menonville. Le Cap-Français, veuve Herbault, Paris, Delalain, Bordeaux,
Bergeret, 1787, 2 vol. in-8, 4 pl., rel.
1.095.
Ephemeri vita or the Natural History and anatomy of the ephemeron, A fly that
Lives but five hours. By Jo. Swammerdam. London, Henry Faithorne et John
Kersey, 1681, 8 pl., br.
1.332. Le
Gouvernement admirable ou la République des abeilles. Nouvelle édition. Par M.
J. Simon. Paris, Thiboust, 1742, in-8, pl. et fig., rel.
1.385. Traité
sur la culture des muriers blancs, la manière d’élever les vers-à-soie, et
l’usage qu’on doit faire des cocons. Par M. Pomier. Orléans, Couret de
Villeneuve, 1763, 7 pl., rel.
1.470. A
natural history of spiders, and other Curious insects, by Eleazar Albin.
London, printed by John Tilly, 1736, in-4, 53 pl., rel.
1.537.
Considérations générales sur la classe des crustacés. Par Anselme-Gaetan
Desmarest. Paris et Strasbourg, F. G. Levrault, 1825, in-8, 56 pl., rel.
1.675.
Observationes circa viventia, quae in rebus non viventibus reperiuntur. Romæ,
Typis Dominici Antonij Herculis, 1691, in-4, 44 pl., rel.
1.687.
Histoire abrégée des coquillages de mer, de leurs mœurs, et de leurs amours.
Par S. L. P. Cubières, l’aîné. Versailles, Ph.-D. Pierres, An VIII, in-4, 21
pl., rel.
1.756.
Recherches et observations naturelles De Monsieur Boccone Gentilhomme Sicilien ;
Touchant Le Corail, la Pierre Etoilée, les Pierres de figure de Coquilles […].
Amsterdam, Jean Jansson à Waesberge, 1674, in-12, pl., rel.
Victor Audouin, par Léon Blanchot (1868-1947)
Muséum d'histoire naturelle
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