vendredi 15 juillet 2016

L’Italianiste Pierre-Louis Ginguené (1748-1816), ami de Chamfort


Portrait de Ginguené
Dessiné et gravé par Jouannin

Pierre-Louis Ginguené, aîné des sept enfants de Pierre-François Ginguené (1714-1791), procureur au siège présidial de Rennes [Ille-et-Vilaine], et de Marie-Anne Gagon († 10 septembre 1778), est né à Rennes, le 26 avril 1748, et fut baptisé le lendemain en l’église Saint-Sauveur :


« Piere Louis fils de me piere francois Ginguené Escuyer procureur au Siege presidial de Rennes Et de dame marie anne Gagon Ses peres et meres né Le Jour de hyer a Esté par moy prestre de cette paroisse baptisé du consentement de mr Le Recteur Et tenu sur Les Saints fond de bapteme ce Jour vingt Septieme année 1748 par noble me Louis Gagon miseur de La ville Et communauté de dinan oncle maternel dudt Enfant Et par dame Louise malescot ve du sieur guy thebaut aussy tante maternel dudt Enfant Le père present qui Signe avec nous Et les autres Soussignants Interligne prestre aprouvé Raturé deux mot nuls aprouvé » [sic]   

Il fit de bonnes études au collège Saint-Thomas de Rennes [détruit], tenu par les Jésuites, où il eut comme condisciples le futur poète Évariste Parny (1753-1814) et le futur orientaliste Claude-Étienne Savary (1750-1788). Son père lui apprit les langues anglaise et italienne et lui donna le goût pour la peinture et la musique. Ses études terminées, il composa des airs de musique et des pièces de vers, dont la meilleure fut la Confession de Zulmé, qui eurent quelques succès dans les salons de la société rennaise.

Arrivé à Paris en 1772, comme précepteur dans une maison particulière, il publia quelques poésies dans l’Almanach des Muses et, avant de la publier, communiqua la Confession de Zulmé à l’helléniste Guillaume Dubois de Rochefort (1731-1788). Celui-ci voulut en avoir une copie, la lut dans plusieurs maisons et la laissa copier. Cette pièce circulait toujours applaudie et anonyme : certains auteurs, comme Alexandre-Frédéric-Jacques Masson (1741-1777), dit « marquis de Pezay », à Paris, le comte de La Fare, à Saint-Germain, et Charles Bordes (1711-1781), à Lyon, se l’attribuèrent ; d’autres, comme le duc de Nivernais (1716-1798), se la laissèrent attribuer. 



Ginguené la fit enfin imprimer sous son nom dans l’Almanach des Muses de 1779 (p. 129-132), mais ce ne fut pas sans contestation qu’il parvint à s’en faire reconnaitre pour l’auteur :

« 1 Février [1779]. Une querelle fort singuliere s’est élevée entre deux petits auteurs : on connoissoit depuis plusieurs années une piece de vers très-agréables, intitulée Confession de Zulmé. Comme elle est dans la manière de M. Dorat, on la lui attribuoit ; d’autres la donnoient au Duc de Nivernois ; enfin M. de Pezay l’a réclamée dans le tems & on la lui a laissée. Un nommé Guinguené, mauvais poëte arrivé de Bretagne par le coche, s’est avisé de vouloir se faire une réputation & a fait insérer dans l’Almanach des Muses de cette année, différens morceaux de poésie pillés de côté & d’autre, entr’autres celui-là. Un autre poëte, appelé Merard de St. Just, a crié au vol & a prétendu que l’ouvrage étoit de lui : il en a résulté une querelle très-ridicule, où chaque partie a produit les preuves de sa propriété ; mais comme aucune n’a ébranlé la réclamation plus antérieure du défunt, tous deux sont reconnus pour plagiaires.
Ce Guinguené a fait exécuter, il y a deux ans, à la cour, un mauvais opéra-comique, intitulé Pomponin, qui est bien la plus détestable chose qu’on puisse lire & qui n’a pas reparu heureusement. » [sic]
([Petit de Bachaumont, Pidansat de Mairobert et Moufle d’Angerville]. Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des Lettres en France, depuis MDCCLXII jusqu’à nos jours. Londres, John Adamson, 1780, t. XIII, p. 270-271)

Dans la fameuse querelle des Gluckistes et des Piccinnistes, polémique qui se déroula de 1776 à 1779 et qui opposa moins les compositeurs Christoph-Willibald Gluck (1714-1787) et Niccolo Piccinni (1728-1800) que leurs partisans respectifs, Ginguené se déclara le champion de Piccinni et triompha dans des lettres ou des articles signés « Mélophile », qui lui firent quelque réputation.
Entre-temps, en 1778, Ginguené avait obtenu un emploi de commis au Ministère des Finances, qu’on appelait alors le Contrôle général, et ses relations lui avaient assuré des collaborations occasionnelles à des périodiques tels que le Mercure de France et le Journal de Paris.   

Jeton édité en 1783 par la loge des Neuf Soeurs,
en l'honneur de son ancien vénérable Benjamin Franklin

En 1782, il fut reçu franc-maçon dans la loge des Neuf Sœurs que fréquentait alors l’élite littéraire et politique. Il habitait alors dans la maison de Monsieur Louis, rue de La Michodière [IIe].

Portrait de "Nancy", par Jean-Joseph Bernard (1740-1809)

Il revint à Rennes pour se marier, le 21 novembre 1786, en l’église de Toussaints [incendiée en 1793 et démolie de 1801 à 1807], avec Anne-Jeanne-Françoise Poullet (1753-1832), fille de Joseph Poullet, procureur de Dol-de-Bretagne [Ille-et-Vilaine], et veuve de François Avice, capitaine de navire marchand, décédé à bord, le 1er juillet 1774, qu’elle avait épousé à Dol, le 12 janvier 1773. Ginguené appelait son épouse « Nancy », abréviation de « Suzanne », prénom alors fort à la mode.

Rentré à Paris, Ginguené échoua aux concours académiques de poésie, avec Léopold, Poëme (Paris, Prault, 1787, in-8), puis d’éloquence, avec son Éloge de Louis XII, Père du peuple (Paris, Debray, 1788, in-8).

Il accueillit avec enthousiasme les premiers symptômes de la Révolution et célébra l’ouverture des États Généraux avec une ode médiocre. Dès 1790, et jusqu’à l’automne 1793, il collabora à la rédaction de la Gazette nationale, ou Le Moniteur universel


Il publia ensuite ses Lettres sur les Confessions de J. J. Rousseau (Paris, Barois [sic] l’Aîné, 1791, in-8), De l’autorité de Rabelais dans la Révolution présente, et dans la Constitution civile du clergé, ou Institutions royales, politiques et ecclésiastiques, tirées de Gargantua et de Pantagruel (Paris, Gattey, 1791, in-8) et participa, avec Nicolas-Étienne Framery et Jérôme-Joseph de Momigny, à l’Encyclopédie méthodique. Musique (Paris, Panckoucke et veuve Agasse, 1791-1718, 2 vol. in-4). À partir du mois d’août 1791, Ginguené fut associé à la direction du Mercure de France.


Après la mort de son fondateur, Joseph-Antoine Cerutti (1738-1792), Ginguené prit la direction, avec Philippe-Antoine Grouvelle (1758-1806), de l’hebdomadaire La Feuille villageoise


Il fonda, en floréal An II [avril 1794], La Décade philosophique, littéraire et politique, qui parut trois fois par mois, puis fut continuée, à partir de 1805, sous le titre de La Revue, philosophique, littéraire et politique, avant d’être supprimée en 1807.

Cellule à la Prison Saint-Lazare en 1793

Pendant la deuxième Terreur, Ginguené fut arrêté à Noisy-le-Sec [Seine-Saint-Denis] le 14 floréal An II [3 mai 1794] et incarcéré à Saint-Lazare. Libéré le 23 thermidor An II [10 août 1794], il fut adjoint à Dominique-Joseph Garat (1749-1833), en septembre 1794, pour la réforme de l’Instruction publique et la réorganisation des écoles ; il fut seul commissaire à partir d’août 1795.


En publiant les Œuvres de Chamfort, recueillies et publiées par un de ses amis (Paris, Directeur de l’Imprimerie des sciences et des arts, An III [1795], 4 vol. in-8), Ginguené rendit hommage à la mémoire de son ami Sébastien-Roch Nicolas (1740-1794), dit « Chamfort », mort cinq mois après un suicide raté, pour échapper aux bourreaux.

Après être entré à l’Institut le 10 décembre 1795, élu membre de la Classe des sciences morales et politiques, il fut nommé, le 18 décembre 1797, ministre plénipotentiaire près du roi de Sardaigne à Turin [Italie]. Cette ambassade lui causa bien des déboires, et il ne tarda pas, après sept mois, à revenir reprendre ses travaux littéraires, à Paris et dans sa maison de campagne.
À Paris, il logea d’abord chez Garat, 13 rue Jacob [VIe], puis rue de Grenelle-Saint-Germain [rue de Grenelle, VIIe], où on pouvait lire sur la loge de son concierge : « Ici on s’honore du titre de citoyen, et on se tutoie. Ferme la porte, s’il vous plaît. »



À Saint-Prix [Val-d’Oise], il acheta l’ancien « Prieuré blanc », rue de la Croix Saint-Jacques, en face de l’église Saint-Germain, le 13 prairial An VII [1er juin 1799] ; il sera revendu par sa veuve le 13 juin 1817.

Nommé membre du Tribunat en 1800, il se fit remarquer par son opposition à plusieurs des projets de Bonaparte, qui affectait de l’appeler « Guinguené » et le rangeait parmi les idéologues, et fut éliminé en 1802. Dans les quatorze années suivantes de sa vie, il n’est plus jamais rentré dans la carrière politique.

Sa santé avait paru s’altérer, peu après son retour de Turin. En 1801, une faiblesse de la vue, qui le força d’interrompre ses études, fut guérie par son ami le Docteur Alphonse-Louis Leroy (1742-1816). De 1802 à 1806, Ginguené professa à l’Athénée de Paris un cours de littérature italienne dont il tirera une Histoire littéraire d’Italie, inachevée et en partie posthume. En 1804, il fut obligé d’aller se reposer un mois à Laon [Aisne], chez son frère Gaspard-François Ginguené, directeur des Domaines.  
Sans enfant, Ginguené devint, en 1805, le tuteur d’un orphelin anglais, James Parry, alors âgé de six ans. 

Bas-relief représentant un astronome habillé à l'antique,
cherchant à déterminer la ligne de midi, à l'aide d'un compas.
19, rue du Cherche-Midi, Paris VI


À partir de 1808, il dut faire soigner une maladie pulmonaire chronique par le Docteur Jacques-Louis Moreau (1771-1826), dit « Moreau de la Sarthe ». Il demeurait alors 19 rue du Cherche-Midi [VIe].

Portrait de Ginguené
In Histoire littéraire d'Italie (2e éd., 1824, t. I, frontispice)


Photographie Librairie Koegui, Bayonne [Pyrénées-Atlantiques]



Membre, en 1809, de la commission pour continuer l’Histoire litéraire [sic] de la France (Paris, 1733-1763, 12 vol. in-4), par des religieux Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur, il publia une importante Histoire littéraire d’Italie (Paris, Michaud frères, 1811-1819, 9 vol. in-8). Il échoua dans une candidature à l’Académie française en 1812, fut chargé d’une mission en Suisse pendant les Cent jours, d’où il revint très fatigué, et mourut d’une tuberculose pulmonaire à Paris le 16 novembre 1816.

Il était membre associé de l’Académie de la Crusca, correspondant de l’Académie impériale de Turin, des Athénées de Niort et de Vaucluse, membre de l’Académie celtique de Paris.








Il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [division 11], le 18 novembre : son tombeau fut placé près de ceux de Delille et de Parny. L’inscription qu’on y lit est celle qu’il avait composée lui-même et qui termine l’une de ses pièces de vers :


« Celui dont la cendre est ici,
Ne sut, dans le cours de sa vie,
Qu’aimer ses amis, sa patrie,
Les arts, l’étude et sa Nancy. »



Hôtel de Bullion, en 1825

Sa bibliothèque fut vendue en 30 vacations, du lundi 2 mars au jeudi 9 avril 1818, en l’une des salles de l’hôtel de Bullion [détruit en 1890], 3 rue J. J. Rousseau [Ier] : 





Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. P. L. Ginguené, membre de l’Institut de France, de l’Académie della Crusca, de l’académie de Turin, etc. (Paris, Merlin, 1817, in-8, xxiv-352-[2] p., 2.686 + 1.675 + 8 bis + 2 ter = 4.371 lots). Avec une « Notice sur M. Ginguené et sur ses ouvrages. », par Garat (p. v-xv), le « Discours prononcé par M. Daunou, aux funérailles de M. Ginguené, le 18 novembre 1816. » (p. xvij-xviij) et un « Avis » du libraire (p. xix) :

« M. GINGUENÉ avait rédigé lui-même le Catalogue d’une grande partie de sa Bibliothéque, particulièrement de ses livres italiens, dont la collection est l’une des plus considérables, et surtout des mieux choisies qu’on ait formée en France, depuis celle de Floncel. Elle contient des articles rares, mais elle se compose essentiellement des meilleures éditions des meilleurs ouvrages. On y distinguera beaucoup d’éditions des Aldes, des Juntes, de Giolito de’ Ferrari, de Torrentino.…. de Comino, de Bodoni. M. Ginguené écrivait son Histoire littéraire d’Italie, non d’après les autres historiens de cette littérature, mais en étudiant et en appréciant les productions de tous les âges et de tous les genres. Il avait ainsi rassemblé des séries volumineuses de grammairiens, de rhéteurs, d’épistolaires, de traducteurs…..et principalement de poëtes.
Quelque nombreux que soient ces livres italiens, ils le sont pourtant moins que ceux qui, écrits en d’autres langues, anciennes ou modernes, forment la première partie de la bibliothéque de M. Ginguené. Il y a fort peu d’ouvrages véritablement classiques qu’il n’y ait fait entrer ; et cet excellent choix pourrait attester la pureté de son goût, la variété et la profondeur de ses connaissances, s’il n’en avait donné, durant toute sa vie, de bien meilleures preuves. Les amateurs remarqueront, dans cette première partie du Catalogue, quelques éditions du quinzième siècle, plusieurs des Aldes et des Estiennes, un plus grand nombre des Elzévirs, plusieurs aussi des imprimeurs célèbres du dix-huitième siècle. Les genres dont M. Ginguené s’est particulièrement occupé, comme l’instruction publique, la musique, l’apologue, l’histoire littéraire, sont ici plus riches qu’on ne les trouve communément dans les bibliothéques des hommes de lettres.
On traitera avec les personnes qui voudraient acquérir la bibliothéque entière ou toute la partie italienne.
La vente publique, s’il y a lieu, commencera au mois de février 1818, et sera annoncée par la distribution d’une feuille de vacations. » [sic]

Cette bibliothèque, qui comportait de nombreux volumes annotés par Ginguené, était une bibliothèque de travail. Elle fut acquise en bloc par le British Museum, pour la somme de 25.000 francs [1.000 £ sterling].
Livres grecs, latins, français, anglais, etc. : Théologie [80 lots = 2,96 %], Jurisprudence [36 lots = 1,33 %], Sciences et Arts [468 lots = 17,35 %], Belles-Lettres [1.412 lots = 52,37 %], Histoire [700 lots = 25,96 %].
Livres italiens : Teologia [14 lots = 0,83 %], Scienze ed Arti [98 lots = 5,93 %], Lettere Humane [1.092 lots = 65,19 %], Storia [278 lots = 16,59 %], Traduzioni [193 lots = 11,52 %].

Les livres italiens constituaient 38,32 % de la totalité du catalogue. 


Ginguené possédait un exemplaire [n° 1.471] du catalogue de la bibliothèque d’Albert-François Floncel (1697-1773), avocat au Parlement de Paris et censeur royal, qui était devenu l’ouvrage de référence en matière de littérature italienne : Catalogo della libreria Floncel (Paris, Jean-Gabriel Cressonnier, 1774, 2 vol. in-4, vj-[1]-[1 bl.]-xxvj-[2]-378 p. et [3]-[1 bl.]-346 p., 5.287 et 2.697 [numérotés 5.288-7984] lots), avec un « Index alphabétique des noms des auteurs et des titres sans nom d’auteur » (t. II, p. 227-346). La poésie [655 lots, numérotés 308-962 = 39,10 %] dominait dans la bibliothèque italienne de Ginguené : après les traités d’art poétique et les recueils collectifs, les œuvres des poètes italiens étaient réparties par siècles ; les grands auteurs étaient évidemment bien représentés, mais aussi les auteurs de moindre envergure, confirmant la mauvaise foi de Chateaubriand.
En effet, dans les portraits que Chateaubriand trace des hommes de lettres qu’il a connus à Paris en 1788, dans les Mémoires d’outre-tombe (Liège, J.-G. Lardinois, 1849, t. I, p. 102), on peut lire ce jugement amer et inique sur Ginguené :

« L’auteur de l’Histoire de la littérature italienne, qui s’insinua dans la révolution à la suite de Chamfort, nous arriva par ce cousinage que tous les Bretons ont entre eux. Ginguené vivait dans le monde sur la réputation d’une pièce de vers assez gracieuse, la Confession de Zulmé, qui lui valut une chétive place dans les bureaux de M. de Necker ; de là sa pièce sur son entrée au contrôle-général. Je ne sais qui disputait à Ginguené son titre de gloire, la Confesion de Zulmé ; mais dans le fait il lui appartenait.
Le poète rennais savait bien la musique et composait des romances. D’humble qu’il était, nous vîmes croître son orgueil, à mesure qu’il s’accrochait à quelqu’un de connu. Vers le temps de la convocation des Etats-Généraux, Chamfort l’employa à barbouiller des articles pour des journaux et des discours pour des clubs : il se fit superbe. […]
Ginguené eut une connaissance anticipée des meurtres révolutionnaires. Madame Ginguené prévint mes sœurs et ma femme du massacre qui devait avoir lieu aux Carmes, et leur donna asile ; elles demeuraient cul-de-sac Férou, dans le voisinage du lieu où l’on devait égorger.
Après la terreur, Ginguené devint quasi chef de l’instruction publique ; ce fut alors qu’il chanta l’Arbre de la liberté au Cadran-Bleu, sur l’air : Je l’ai planté, je l’ai vu naître. On le jugea assez béat de philosophie pour une ambassade auprès d’un de ces rois qu’on découronnait. Il écrivait de Turin à M. de Talleyrand qu’il avait vaincu un préjugé : il avait fait recevoir sa femme en pet-en-l’air à la cour. Tombé de la médiocrité dans l’importance, de l’importance dans la niaiserie, et de la niaiserie dans le ridicule, il a fini ses jours littérateur distingué comme critique, et, ce qu’il y a de mieux, écrivain indépendant dans la Décade : la nature l’avait remis à la place d’où la société l’avait mal à propos tiré. Son savoir est de seconde main, sa prose lourde, sa poésie correcte et quelquefois agréable. »


Chateaubriand en voulait probablement à Ginguené d’avoir traité sévèrement Atala, puis le Génie du christianisme, paru dans La Décade philosophique, du 19 juin au 9 juillet 1802.  

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