Plan Turgot |
Descendant d’un marchand de toile, qui vivait à
Paris au milieu du XVIIe siècle, sur la paroisse
Saint-Leu-Saint-Gilles, rue Saint-Denis [Ier], centre du commerce de
la draperie, des soieries, des dentelles et de la mercerie, Jean-Charles-Pierre
Lenoir est né le mercredi 10 décembre 1732, rue des Fossés-Montmartre [partie
de la rue d’Aboukir, entre la place des Victoires et la rue Montmartre, IIe],
et fut baptisé le même jour en l’église Saint-Eustache, rue Rambuteau [Ier].
Le Grand Châtelet de Paris (1800) |
Son père, Jean-Charles-Joseph
Lenoir (1687-1754), conseiller du Roi en ses Conseils, lieutenant
particulier au Châtelet de Paris [Ier, place du Châtelet, détruit en
1802], demeurant alors rue du Roi de Sicile [IVe], paroisse
Sant-Gervais, avait épousé, en l’église Saint-Germain de Pantin
[Seine-Saint-Denis], le 20 janvier 1728, Marie-Anne Lenoir (1708-1787), demeurant
alors rue des Fossés-Montmartre, paroisse Saint-Eustache, d’une famille
différente de la sienne, originaire de Sancerre [Cher], fille de Guillaume
Lenoir (1683-1731), seigneur de Cindré [Allier], receveur général des finances
à Alençon [Orne] et l’un des fermiers généraux de Sa Majesté, et de Anne Baugy
(1684-1726).
Jean-Charles-Joseph Lenoir avait hérité de son
père, Jean-Charles Lenoir (1647-1724), marchand de soie dans la rue de la
Vieille-Monnaie [IVe, supprimé par le boulevard Sébastopol], voisine
de la rue Saint-Denis, la charge anoblissante de secrétaire du Roi qu’il avait
achetée en 1709, changeant ainsi le cours de l’histoire de sa descendance.
Portrait de Jean-Charles-Pierre Lenoir Attribué à J.-B. Greuze Musée de la Police |
Après des études au célèbre collège de
Louis-le-Grand, rue Saint-Jacques [Ve], Jean-Charles-Pierre Lenoir
conquit sa licence en droit à la Faculté, rue Jean-de-Beauvais [Ve].
Le 27 mars de cette même année 1752, son père lui acheta une charge de
conseiller au Châtelet. Après la mort de son père, arrivée le 23 avril 1754, il
lui succéda dans sa place de lieutenant particulier au Châtelet.
Le 27 avril 1757, en l’église Saint-Merry [IVe],
il épousa Marie-Nicole Denis (1736-1762), fille d’un marchand épicier parisien,
et s’établit rue des Saints-Pères, au faubourg Saint-Germain [VIIe].
Le 9 décembre 1759, il acquit la charge de
lieutenant criminel et déménagea rue de Paradis [partie de la rue des Francs Bourgeois,
entre la rue Vieille-du-Temple et la rue des Archives, IVe],
puis,
en 1760, rue d’Anjou, au Marais [partie de la rue Pastourelle, entre la rue des
Archives et la rue Charlot, IIIe], maison qu’il louait 2.200 livres
par an à Charles Marnays de Saint-André, comte de Vercel.
Son épouse mourut prématurément, le 16 novembre 1762,
laissant une fille unique, Anne-Pauline, baptisée le 31 octobre 1760 en
l’église Saint-Jean-en-Grève [IVe, détruite en 1800]. L’inventaire
des biens des époux fut fait le 6 décembre 1762 :
« Cette demeure possédait de nombreuses
pièces. Dans celle du rez-de-chaussée, servant de salle d’audience, fort bien
meublée, nous relevons un bureau “ de bois plaqué de divers couleurs, mains,
entrées et ornements de cuivre ” ; un écritoire en maroquin noir ;
douze fauteuils de bois de noyer recouverts de velours d’Utrecht rouge ;
une tapisserie de damas rouge, encadrée par une baguette de bois sculpté
doré ; une bibliothèque en bois de chêne, etc… Les meubles du salon “ de
plain-pied ” ayant vue sur le jardin sont remarquables : secrétaire “
marqueté façon de Iacque, orné de cuivre, contour d’or ” ; deux “
chiffonniers ” en “ bois plaqué et marqueté ” ; un canapé “ de trois
places ” ; six fauteuils et une bergère “ de bois sculpté et doré ”
couverts de damas rouge ; un lustre “ monté en forme de lanterne à cinq
pans, en cuivre doré, garni de ses verres en forme de cristal ” ; une
pendule “ sonnante en forme d’oignon, faite par Louis Monnoye, dans sa boete de
cuivre, contour d’or ”, etc… Pour infirmer les mensonges des contemporains qui
prétendaient que Le Noir ne savait pas lire, disons que sa bibliothèque se
composait en 1762 de 931 volumes. On y relève le Traité des criées, les Coutumes
de Normandie et de Paris, le Code criminel, les Ordonnances de Néron,
les Lettres et Mémoires de Madame de Maintenon, l’Histoire des Juifs,
les œuvres de Tite-Live, celles de Marot et de Rabelais, etc… Le testament de
Marie-Nicole Denis (13 novembre 1762, étude CXII, liasse 727) permet de
connaître le nombreux personnel attaché au ménage Le Noir : la demoiselle
Le Roy, femme de chambre de Marie-Nicole Denis ; Ambault, valet de chambre
de Le Noir ; Janneton, cuisinière de Marie-Nicole Denis ; Picard et
Duplessis, premier et second laquais de Le Noir ; la demoiselle Edmée,
gouvernante de la future épouse de Boula de Nanteuil ; Lanois et Neuville,
premier et second laquais Mme Le Noir ; Duval et Fribourg,
respectivement cocher de Le Noir et de son épouse ; Millet, portier,
etc… » [sic]
(Henri Diné. « Un intendant de Poitiers sous
Louis XVI. Boula de Nanteuil ». In Bulletin de la Société des
Antiquaires de l’Ouest et des Musées de Poitiers. Poitiers, 3e
trimestre de 1962, p. 554-555, n. 120)
Hôtel de Mesmes (1838) |
Le 17 juillet 1765, il acquit l’office de maître
des requêtes pour 100.000 livres et occupa alors, en location, un appartement
de l’hôtel de Mesmes, 71 rue Sainte-Avoye [62 rue du Temple, IIIe, entre
les rues de Braque et des Blancs-Manteaux, détruit en 1838 par la rue de
Rambuteau], qu’il quitta en 1770 pour un quartier plus aéré, vers l’extrémité
de la rue de Richelieu [IIe], non loin du boulevard.
En 1766, il fut le rapporteur de la commission
chargée d’enquêter sur la fronde parlementaire dirigée par Louis-René de
Caradeuc de La Chalotais (1701-1785), procureur général du Parlement de
Bretagne, à Rennes [Ille-et-Vilaine], et fut considéré alors, à tort, comme un
fourrier du despotisme. Président au Grand Conseil le 3 janvier 1768, il fut
chargé en 1772 d’appliquer la réforme Maupeou à Aix-en-Provence
[Bouches-du-Rhône].
Le 25 août 1774, il venait d’être nommé à
l’intendance de Limoges [Haute-Vienne], lorsque Antoine de Sartine (1729-1801),
devenu ministre de la Marine, le désigna pour lui succéder dans la place de
lieutenant-général de police.
Il s’installa, avec une partie de ses bureaux,
dans l’hôtel Desmarets, 20 rue Neuve-Saint-Augustin [16 rue Saint-Augustin, IIe,
détruit par le coin de la rue de Choiseul].
En mai 1775, Turgot, le trouvant en opposition
avec les principes qu’il cherchait à établir, mit à la police Joseph d’Albert (1721-1790),
qui partageait ses opinions.
Conseiller d’État le 23 août 1775, Lenoir fut
chargé de restaurer le Parlement de Pau [Pyrénées-Atlantiques].
La lieutenance-générale de police lui fut rendue le
17 juin 1776, Turgot n’étant plus ministre depuis le 12 mai.
En 1780, Lenoir
acquit, au nom du Roi, un hôtel de la rue Neuve-des-Capucines [20 rue des
Capucines, IIe, détruit en 1854 par la rue Volney], tout auprès du
boulevard, qui devint l’hôtel de la lieutenance de police.
Il s’occupa en particulier des hôpitaux, des
prisons et des approvisionnements de Paris.
On lui doit également
l’établissement de l’École de boulangerie ; les travaux établis et les salaires
accordés aux pauvres des paroisses, dans les hôpitaux et aux prisonniers ;
Mont-de-Piété 16 rue des Blancs-Manteaux [IVe] |
l’établissement du Mont-de-Piété ;
La Halle au blé et l'église Saint-Eustache (1845) |
les couvertures de la Halle au blé et
de celle aux toiles ; l’illumination sur la route de Versailles ; les
secours urgents aux noyés, blessés et asphyxiés, tant pour le pansement que
pour le transport dans les hôpitaux ; la suppression des vaisseaux de
cuivre des laitières et des comptoirs de plomb des marchands de vins ;
Cimetière des Saints-Innocents (1750) |
la
suppression du cimetière des Innocents et les précautions pour arrêter les
effets du méphitisme ; les constructions des halles aux veaux, aux cuirs
et à la marée ; le rétablissement de piliers dans les carrières ; la
distribution de plus de 300.000 livres en pain, bois et argent aux gens occupés
à casser les glaces pendant l’hiver rigoureux de 1784 ;
l’illumination
sans cessation dans la capitale.
Si Lenoir aimait se détendre au spectacle d’une
comédie ou à l’Opéra, aucun lieu ne le lui permettait mieux que sa bibliothèque,
dont il fit faire le catalogue :
Catalogue des livres qui composent la
bibliothèque de M. Le Noir. Conseiller d’État, lieutenant-général de
police (Paris, Imprimerie de Valade, 1782, in-4, [2]-V-[3]-161-[1 bl.] p.,
1.307 titres), dont Théologie [88 titres = 6,73 %], Jurisprudence [190 titres =
14,53 %], Sciences et Arts [102 titres = 7,80 %], Politique [47 titres = 3,59
%], Métaphysique [184 titres = 14,07 %], Belles Lettres [25 titres = 1,91 %],
Rhétorique [346 titres = 26,47 %], Histoire [325 titres = 24,86 %].
« Le catalogue des livres qui la composaient
a été imprimé en 1782 par Valade, imprimeur-libraire de Mgr le lieutenant
général de police. En quelques lignes de dédicace, Valade affirme “ qu’il n’y a
pas une lettre qui ne soit placée par la main de la reconnaissance, de
l’attachement et du respect.”. Suivent soixante et une pages in-quarto qui
témoignent de l’éclectisme intellectuel du possesseur de ces livres. Le
catalogue est divisé en neuf parties : Théologie, subdivisée en douze
chapitres couvrant dix pages, Jurisprudence (quatorze chapitres, dix-neuf
pages), Sciences et Arts (trois chapitres, sept pages), Politique (un chapitre,
trois pages), Métaphysique (quatorze chapitres, dix-sept pages), Belles-Lettres
(deux chapitres, trois pages), Rhétorique (treize chapitres, vingt-cinq pages),
Histoire (trois chapitres, trois pages), et Histoire ecclésiastique (dix
chapitres, vingt pages). A la fin de chaque chapitre, des blancs sont ménagés
pour permettre d’ajouter les nouvelles acquisitions. A la droite de chaque
page, deux colonnes, portant en tête les rubriques “ Armoire ” et “ Tablette ”,
attendent les lettres ou les numéros de classement des ouvrages. Les
trente-deux dernières pages du catalogue énumèrent toutes les brochures mises
en liasses par ordre alphabétique ; beaucoup étaient d’autant plus
précieuses qu’elles provenaient des saisies faites par la police. Les archives
de la Bastille conservent plusieurs lettres au major de la forteresse, où le
magistrat laisse la plume au bibliophile : en 1775, il demandait un des
trois exemplaires d’un ouvrage intitulé : Les deux Règnes, en 1784
un pamphlet sur l’Administration provinciale et la F… tromanie. “ M. Le
Noir, notait le major, est venu à la Bastille le jeudi 17 juillet 1775, et on
lui remet les Trois Pucelles.”
La bibliothèque du chef de la police avait
d’autres occasions de s’enrichir sans frais. Il était d’usage de lui faire
hommage d’un exemplaire de tout ouvrage nouvellement paru, en même temps qu’au
garde des Sceaux et au censeur. Souvent, pour s’assurer les bonnes grâces d’un
si puissant personnage, l’éditeur le revêtait d’une riche reliure de maroquin
grenat ou vert ; sur chacun des plats, les armes très bourgeoises des Le
Noir [D’azur au chevron d’or, accompagné en chef de deux têtes de
maure affrontées de sable, bandées d’argent, et en pointe d’une
grappe de raisin au naturel, feuillée de sinople] étaient frappées
en or, surmontées d’une couronne ducale [i.e. couronne de marquis], à moins
qu’un peintre miniaturiste n’ait pris soin de les colorier à la gouache sur un
fragment de parchemin inséré dans le cuir. Le Manuel de l’amateur de
reliures armoriées n’a pas relevé moins de seize modèles différents de fers
à dorer.
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16 O.H.R. Photographies Eric Zink |
Il faut toutefois enlever au lieutenant de police l’attribution que
lui font sans raison ses auteurs de trois marques aux armes de Le Noir de
Cindré
O.H.R. Photographie Eric Zink |
(d’or au chevron d’azur, accompagné en chef de deux étoiles du
même et en pointe d’une tête de more de sable, tortillée d’argent),
poussées sur des volumes datés de 1754, 1767 ou 1768, c’est-à-dire à une époque
où personne ne songeait à de telles libéralités envers un jeune magistrat.
Charles Nodier possédait un exemplaire du
catalogue Le Noir et, cédant à la faiblesse des collectionneurs à l’égard de
leurs trésors, il aimait à y voir “ le plus rare des livres ”. Toutefois, Jules
Taschereau ne manque pas de signaler l’existence d’autres exemplaires aux mains
de Renouard, de Beuchot, de Barbier. Celui de la Bibliothèque nationale
renferme de nombreuses additions et quelques corrections au bas des
pages ; il semble qu’on soit en présence d’une épreuve mise à jour par
l’imprimeur. » [sic]
(Comte Maxime de Sars. Le Noir, lieutenant
de police, 1732-1807. Paris, Hachette, 1948, p. 176-178)
Château de Trilbardou (1883) |
Le 8 février 1783, Lenoir fit l’acquisition des
seigneuries Seine-et-Marnaises de Trilbardou, Charmentray et Bois-Garnier, puis
de celle de Vignely, le 10 décembre 1785. Le premier soin de Lenoir fut de
raser le vieux château de Trilbardou, appelé la « maison des Olivettes »,
pour en faire construire un autre, sur les bords de la Marne, par l’architecte
Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813). La construction demanda trois ans,
quand Lenoir dut bientôt prendre le chemin de l’exil : ses quatre
seigneuries furent vendues, le 20 mars 1790, au banquier parisien Jean Dupont
(1732-1819). En 1883, l’aspect du château fut transformé, en l’habillant d’une
construction d’inspiration Louis XIII, dont les murs furent juxtaposés en
grande partie à ceux de l’ancienne construction.
Le 4 avril 1784, Lenoir fut autorisé à acquérir
la charge de bibliothécaire du Roi. Pendant un an, Lenoir cumula sa charge de
magistrat avec le poste de bibliothécaire du Roi, avant d’être congédié de la
police. Lenoir attribua à la Reine son départ. Il habita alors l’hôtel de
Nevers, à l’angla de la rue Neuve-des-Petits-Champs [rue des Petits-Champs, IIe,
partiellement détruit en 1869] et de la rue de Richelieu, où avait été
installée la Bibliothèque royale en 1721. En 1787, le Roi lui donna la
présidence de la commission des finances.
Entre l’hostilité du baron de Breteuil
(1730-1807), secrétaire d’État de la Maison du Roi, une campagne de calomnies
et un personnel rebelle, il échoua dans sa tentative de réforme,
Projet pour la Bibliothèque (Boullée, 1785) |
de même que
les dessins de l’architecte Étienne-Louis Boullée (1728-1799), auxquels il
adhéra pour la rénovation du dépôt, restèrent dans leurs cartons.
Fuyant la Révolution, Lenoir émigra en Suisse et arriva
à Genève le 19 octobre 1789. Il démissionna de la charge de la Bibliothèque du
Roi au mois de décembre 1789. L’année suivante, il quitta Genève pour Versoix,
puis Ferney, Berne et Frauenfeld.
À Soleure, résidence habituelle des
ambassadeurs de France, il fit la connaissance de Sophie-Élisabeth Huguenin
(1746-1830), veuve du vicomte Gratien-Jean-Baptiste-Louis de Flavigny
(1740-1783), qu’il épousa en la collégiale Saint-Nicolas de Fribourg [cathédrale
en 1924], le 23 février 1797.
Lorsque les événements le permirent, Lenoir
revint à Paris, au mois de novembre 1801. Ruiné par la Révolution, il obtint en
1805, sur le Mont-de-Piété, dont il avait été le fondateur, une pension
annuelle de 4.000 francs, qui désormais fut son unique ressource. Après avoir
résidé 17 rue des Bons-Enfants,
Plan de Turgot |
il partagea sa vie entre son appartement du 20
rue Saint-Marc
Vestiges du château de Crosne (XIXe siècle) |
et sa maison de campagne, à Crosne [Essonne], qu’il acheta le 29
germinal An XI [19 avril 1803], conjointement avec un nommé Perrin, à la
complaisance sans bornes, qui paya de suite la totalité du prix de 12.000
francs :
« Située en face du ci-devant château, on y
pénètre par une porte cochère qui laisse apercevoir trois corps de bâtiments.
Le premier, dit le bâtiment vieux, possède huit pièces distribuées sur le
rez-de-chaussée et les deux étages ; il a même un donjon. Le second
bâtiment, “ dit le bâtiment neuf, est composé au rez-de-chaussée d’une remise, écurie,
cuisine, salle-à-manger et une serre ; au premier étage, cinq pièces et
lieux à l’anglaise, comble au-dessus ”. Le dernier bâtiment sert de logement au
jardinier.
Un grand jardin, séparé de la cour par une grille
de fer, d’une contenance de quatre arpents, et trois pièces de terre,
constitueront le parc de l’ancien émigré. »
(Henri Diné. Ibid., p. 556)
Jean-Charles-Pierre Lenoir mourut le mardi 17
novembre 1807, à dix heures du soir, dans sa demeure parisienne, et fut inhumé
au cimetière du Calvaire, à Montmartre [XVIIIe], contigu à l’église
Saint-Pierre. Sa sépulture a disparu. À la requête de son petit-fils
Antoine-Charles-Auguste Boula de Nanteuil (1778-1856), on procéda, le 24
novembre 1807, à l’évaluation de ses biens :
« Le mobilier du défunt ne se composait que
de trois pièces : une console en bois d’acajou, un secrétaire et un
fauteuil qui furent estimés 100 francs. Les 520 volumes de sa bibliothèque,
dont beaucoup étaient dépareillés, furent prisés 550 francs. Sa garde-robe
était dans un tel état de vétusté qu’on pensa n’en retirer que 250 francs. Huit
rasoirs à manche d’écaille furent estimés 6 francs, et le seul bijou que la
veuve présenta comme ayant appartenu à Le Noir était une montre à timbre, dans
sa boîte d’or, qu’on évalua 150 francs. »
(Henri Diné. Ibid., p. 559-560)
Sophie-Élisabeth Huguenin décéda le 18 mars 1830,
rue Duphot [Ier], et fut inhumée au cimetière de Montmartre.
Homère. L'Iliade (Paris, Imprimerie du Cabinet du Roi, 1784, in-8) Librairie Amélie Sourget : 27.000 € (2012) |
Berthelot. La mécanique appliquée aux arts (Paris, Demonville, 1781, in-4 1781, t. I seul) Paris, Alde, 7 décembre 2016 : 1.000 € Armes inconnues à O.H.R. |
Etat civil, politique et commerçant du Bengale (La Haye, Gosse fils, 1775, 2 vol. in-8) Paris, Rossini, 31 octobre 2012 : 7.000 € |
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