Destruction de l'église Saint-Barthélemy, Paris (1792) par Pierre-Antoine Demachy (Musée Carnavalet) |
Descendant d’une famille d’orfèvres parisiens
remontant au XVIIe siècle, Denis-Simon
Magimel est né à Paris, le 2 avril 1766, et a été baptisé en l’église
Saint-Barthélemy [IVe, détruite en 1792], fils de Augustin-Simon
Magimel (1730-1792), syndic des orfèvres, et de Élisabeth-Anne-Marguerite Rieutort
(1741-1790).
Philippe-Antoine Magimel (1692-1772) Grand-père de Denis-Simon Magimel |
Son oncle, Antoine-Édouard Magimel (1724-1793), orfèvre, était échevin
de la ville de Paris, époux de Marie-Louise Aubert (1735-1810), fille du
violoniste Jacques Aubert (1689-1753) et de Marie-Louise Lecat.
En 1789, le 2e fils de
François-Ambroise Didot, dit « l’Aîné », Firmin Didot (1764-1836), libraire
116 rue Dauphine [VIe], succéda à la fonderie de son père et épousa
Catherine-Denise-Élisabeth Magimel, sœur cadette de Denis-Simon Magimel, née à
Paris le 13 août 1770.
Devenu « Libraire pour les Mathématiques, l’Art
Militaire et l’Architecture », Firmin Didot céda en 1793 à son beau-frère
la partie de son fonds de librairie concernant l’art militaire, pour qu’il
puisse ouvrir sa librairie « pour l’Art militaire et les sciences et
arts », quai de la Vallée, c’est-à-dire 73 quai des Augustins [n° 61 de
1805 à 1807, avant le déménagement], près le Pont-Neuf [VIe].
Le 26 décembre 1793, à Paris, Denis-Simon Magimel
épousa Geneviève-Aglaé Luce, fille de Michel-Vincent de Paul Luce (1740-1791)
et de Jeanne-Joseph Séjean (1752-1835), qui lui donna deux enfants :
Aglaé, née le 29 octobre 1794, et Albert, né le 2 floréal An VII [21 avril
1799].
Catalogue [1795] |
Vers 1800, Charles-Louis-Étienne Bachelier
(1776-1852) entra comme apprenti chez Magimel ; il épousa la fille de
l’imprimeur-libraire Louis Courcier (1755-1811) en 1804 et ouvrit sa librairie
en 1805, au 55 quai des Augustins.
Geneviève-Aglaé Luce décéda prématurément le 1er
septembre 1806, à l’âge de 31 ans ; sur sa tombe, au cimetière de
Vaugirard [XVe], fut gravée l’inscription suivante :
« La douleur qu’elle
ressentit de la
mort successive et
prématurée de son père,
de son frère, et de deux
de ses sœurs,
l’a conduite au tombeau.
Douée de toutes les
vertus, exempte de
tout défaut, le modèle en
un mot de son sexe,
sa vie entière fut
consacrée à rendre heureux
tout ce qui l’entoura. Sa
mort est pour
son mari, ses enfans, ses
parens, ses amis,
le sujet d’une douleur éternelle. »
Le 26 décembre 1807, Denis-Simon Magimel épousa,
en secondes noces, la jeune veuve de Alexis-Claude-Étienne Dejean, Angélique-Marguerite-Jeanne
Guénard-Demonville, fille du libraire Antoine Guénard-Demonville († 4 germinal
An V [24 mars 1797]), imprimeur de l’Académie française, et de
Angélique-Catherine Brunet (1748-1785).
En 1808, la librairie de Magimel déménagea au 9
rue de Thionville [XIXe],
Entrée de la rue Dauphine, vue du Pont Neuf (1830) 1. Immeuble du quai des Augustins 2. Immeuble du 9 rue Dauphine |
puis revint, en 1814, près de sa première
localisation, à l’angle du quai des Augustins, 9 rue Dauphine [VIe].
« Lors de la nouvelle réglementation de
l’imprimerie, par décret du 5 février 1810, sous le premier Empire, le nombre
des imprimeurs fut réduit et limité dans chaque localité. Par arrêté du 27
janvier 1811, Antoine-Louis Guénard Demonville fut maintenu imprimeur en
lettres à la résidence de Paris et compris sur la première liste de soixante
imprimeurs qui, dans cette ville, devaient recevoir le brevet désormais
exigé ; son nom était le septième sur cette liste.
Mais, en décembre 1813, il faisait paraître un
volume intitulé : Cours de droit public. “ Le but de cet ouvrage
était de montrer la tyrannie ou la folie du pouvoir exécutif de France et la
faiblesse des Corps constituants.” L’ouvrage fut saisi et Demonville forcé de
donner sa démission d’imprimeur. Il fut alors convenu que le brevet serait
passé à M. Magimel, son beau-frère, qui accepta cette responsabilité, afin de
pouvoir lui conserver l’état de ses pères sous son nom et de le lui rendre dans
des circonstances plus heureuses. Denis-Simon Magimel fut breveté le 8 janvier
1814.
A l’époque de la première Restauration,
Demonville voulut recouvrer son brevet, et son beau-frère, qui tenait le Magasin
de Livres militaires, de Registres et d’Etats pour la Comptabilité des
Corps, rue Thionville (aujourd’hui rue Dauphine), écrivait, le 28 octobre
1814, à M. le Directeur général de l’Imprimerie et de la Librairie : “
Vous connaissez sans doute les raisons qui, dans le temps, ont engagé M.
Demonville, mon beau-frère, à donner sa démission du titre d’imprimeur et moi à
demander à en être revêtu.
Ces circonstances n’existant plus, je vous prie
de vouloir bien agréer la démission que je vous offre aujourd’hui du titre dont
je m’étais chargé, et vous prie de vouloir bien en revêtir de nouveau M.
Demonville.” […]
Napoléon revint de l’île d’Elbe et les Cent-Jours
suspendirent les décisions définitives à prendre au sujet de Demonville.
Toutefois, il ne fut jamais donné suite à sa demande en réintégration dans le
titre d’imprimeur de l’Académie française, et sa situation d’imprimeur en
lettres ne se trouva régularisée que le 15 octobre 1816, par la délivrance qui
lui fut faite d’un brevet comme remplaçant Denis-Simon Magimel, démissionnaire ;
il y joignit, le 15 mars 1817, un brevet de libraire. »
(Paul Delalain. Les Libraires & Imprimeurs
de l’Académie française de 1634 à 1793. Paris, Alphonse Picard et Fils,
1907, p. 106-108)
Photographie Librairie Gil |
Photographies Bertrand Malvaux |
En 1816, Magimel prit deux associés brevetés le
19 janvier 1816 : Auguste-Édouard-Gabriel Anselin (1784-1853), un de ses
anciens apprentis, et Augustin-Marie Pochard.
Ils lui succédèrent en 1820 ;
Anselin resta le seul successeur de Magimel en 1827.
Denis-Simon Magimel mourut le 19 mars 1831, à
Paris [VIe].
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