Hâcourt [Haute-Marne] (mars 2011) |
Répondant à un article du journaliste Louis
Ulbach (1822-1889), paru dans Le Charivari du 26 décembre 1858, les
frères Goncourt écrivirent au rédacteur en chef du journal :
« 1° Nous ne sommes pas nés à Goncourt [Haute-Marne].
Nous sommes nés l’un à Nancy [Meurthe-et-Moselle], l’autre à Paris. De ceci,
nos actes de naissance font foi.
2° Nous ne nous appelons pas comme notre
village ; nous nous appelons comme notre père ; nous nous appelons
comme notre grand-père, membre de l’Assemblée constituante de 1789. De ceci le Moniteur
et l’acte de naissance de notre père font foi.
3° Nous n’avons jamais protesté, dans les
journaux, “ contre la témérité du Dictionnaire des Contemporains.” Nous
avons introduit une action civile contre MM. Hachette et Vapereau, pour le
rétablissement de notre état civil. MM. Hachette et Vapereau nous ayant proposé
une conciliation, nous avons exigé comme réparation, outre un carton, la
rectification de l’erreur nous concernant, erreur reconnue par MM. Hachette et
Vapereau dans les quatre grands journaux ; et MM. Hachette et Vapereau ont
jugé convenable d’arrêter notre action civile par cette insertion. De ceci la
correspondance de notre avoué et les faits font foi.
4° Nous ne demandons pas qu’on nous attribue un
nom ; nous entendons seulement qu’on nous laisse le nôtre.
Nous pensons n’avoir pas besoin de requérir
l’insertion de cette lettre dans votre plus prochain numéro. »
Petit-fils de Claude Huot (1670-1748), né, marié
et décédé à Hâcourt [Haute-Marne], amodiataire [locataire] de la seigneurie de
Doncourt [Doncourt-sur-Meuse, Haute-Marne] pour François-Gaston de L’Hostel, et
fils de Jean Huot (1701-1764), né à Hâcourt, marié et décédé à Bourmont [Haute-Marne],
avocat et notaire, Antoine Huot – arrière-grand-père des frères Goncourt -, né
à Bourmont le 4 mai 1731, était conseiller du Roi, garde-marteau [officier
chargé du martelage ou marquage des arbres] en la maîtrise des eaux et forêts
de Bourmont : le 4 septembre 1786, il a acquis, à titre d’échange, de Henri-Nicolas-François-Antoine
de Mouginot, ancien capitaine au régiment de Limousin, l’écart de « La
Papeterie », ce qui lui permit de porter le titre de seigneur de Noncourt
[Noncourt-sur-le-Rongeant, Haute-Marne] et de Goncourt. Ainsi anobli, il
s’était fait composer des armoiries : « D’azur, au croissant
d’argent, avec deux étoiles de même en pointe, le tout surmonté d’une grappe de
raisin au naturel, l’écu timbré d’une couronne de fantaisie. »
Jean-Antoine Huot de Goncourt Musée Carnavalet |
2 place Jeanne d'Arc, Neufchâteau [Vosges] Photographie Ji-Elle |
Mais ce fut le grand-père des frères Goncourt,
Jean-Antoine Huot, né à Bourmont le 16 avril 1753, qui, le premier, porta la
particule.
Jean-Antoine fut avocat, bailli de Clefmont
[Haute-Marne], subdélégué de l’intendant de Lorraine et Barrois, lieutenant général
au bailliage de Bassigny, député du Bassigny-Barrois au Tiers État, à
l’Assemblée nationale et à la Constituante jusqu’en 1791, colonel honoraire de
la garde nationale de Bourmont en 1790, commissaire chargé de la formation et
de l’établissement du département de la Haute-Marne et de ses districts, membre
du club des Jacobins, juge au tribunal du district de Bourmont jusqu’en 1792,
commissaire du gouvernement près le tribunal du district de Bourbonne-les-Bains
[Haute-Marne] de 1792 à 1797, membre de l’administration centrale et du conseil
général de la Haute-Marne, et, en 1800, magistrat de sûreté près le tribunal
criminel du département des Vosges pour l’arrondissement de Neufchâteau, jusqu’au
31 mars 1811. Le 10 octobre 1792, il avait été nommé conservateur des forêts
pour la 7e conservation, chef-lieu Épinal [Vosges], ce qu’avait déjà
été son père.
Il avait épousé à Breuvannes
[Breuvannes-en-Bassigny, Haute-Marne], le 8 août 1780, Marguerite-Rose Diez, sa
cousine par alliance, née le 28 novembre 1758 à Breuvannes [et non aux Indes,
comme il est répété partout !], fille de François Diez (1728-1808),
conseiller du Roi au bailliage de Bourmont, et de Rose Aubert (1740-1797). Il
habitait le château de Sommerécourt [Haute-Marne], à une lieue à l’est de
Goncourt, et, à Neufchâteau, 2 place Jeanne d’Arc, en face de la statue de la
sainte, une maison construite en 1700 où sa femme et lui moururent,
respectivement le 11 avril 1829 et le 18 septembre 1832.
District de Bourmont [Haute-Marne] (1789) Photographie BnF |
Le fils aîné de Jean-Antoine,
Pierre-Antoine-Victor, oncle des frères Goncourt, né à Bourmont le 29 juin
1783, entra à l’École polytechnique et fut nommé sergent d’artillerie le 1er
frimaire An VIII [22 novembre 1799], élève sous-lieutenant à l’École de
Châlons-en-Champagne [Marne] le 1er frimaire An X [22 novembre 1801],
lieutenant en second au 5e régiment d’artillerie à pied le 1er
vendémiaire An XI [23 septembre 1802], capitaine d’artillerie au 1er
bataillon de pontonniers, dit du Rhin, le 30 août 1808. Campagnes de 1803 à
1805 au camp de Boulogne-sur-Mer [Pas-de-Calais], de 1805 en Allemagne, de 1806
et 1807 en Prusse et en Pologne, de 1809 en Allemagne. Il fut fait chevalier de
la Légion d’honneur en 1809.
Il quitta l’armée en 1811 et fut nommé
entreposeur des tabacs à Neufchâteau. Il reprit du service lors de l’invasion
en 1814.
Le 5 septembre 1814, à Bourmont, il avait épousé
Anne-Virginie Henrys, née le 20 nivôse An III [9 janvier 1795] à Bourmont,
fille de François-Joseph Henrys (1762-1850), ancien député de la Haute-Marne à
l’Assemblée législative de 1791 à 1792 et administrateur des eaux et forêts, et
de Élisabeth-Mathilde Diez ; elle mourut prématurément le 13 décembre
1830, chez son père, rue du Coin, à Bourg-Sainte-Marie [Haute-Marne].
Le 23 avril 1848, Pierre-Antoine-Victor fut élu
représentant des Vosges à l’Assemblée constituante et fut réélu, le 13 mai
1849, à l’Assemblée législative, qu’il ne quitta qu’au coup d’État de 1851. Il mourut
dans la maison de Neufchâteau le 11 juillet 1857.
Chapelle funéraire de la famille Huot de Goncourt Neufchâteau [Vosges] |
Le fils cadet de Jean-Antoine, Marc-Pierre, père
des frères Goncourt, né à Bourmont le 28 juin 1787, s’était enfui du domicile
paternel pour s’engager. Entré au service comme élève de l’École militaire à
Fontainebleau [Seine-et-Marne], le 1er thermidor an XI [20 juillet
1803] ; nommé sous-lieutenant au 35e régiment d’infanterie de
ligne, le 19 nivôse an XIII [9 janvier 1805], lieutenant au même régiment le 12
août 1807 ; capitaine au 2e régiment de la Méditerranée le 26
mars 1811, puis au 1er régiment ; en janvier 1812, capitaine
aide de camp du lieutenant général Nicolas-François Roussel d’Hurbal
(1763-1849), natif de Neufchâteau ; nommé chef d’escadron le 28 septembre
1813. Campagnes de l’An XIII en Batavie, de vendémiaire An XIV pour la
capitulation d’Ulm, de l’An XIV en Allemagne, de 1806 en Italie, de 1807 et 1808
en Italie et Dalmatie, de 1809 et 1810 en Italie et Istrie, de 1812 en Russie,
de 1813 en Allemagne et de 1814 en France. Blessé de deux coups de sabre
portés sur la tête au combat de Pordenone, en Italie, le 15 avril 1809 ;
blessé d’un coup de feu qui lui a traversé l’épaule droite, le 8 septembre 1812
près de Mojaïsk, en Russie.
Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en
1812, officier en 1814.
Veuf sans enfant d’un premier mariage avec la
nièce de Nicolas-François Roussel d’Hurbal, il épousa, en l’église Saint-Roch
de Paris, le 10 juillet 1821, Annette-Cécile Guérin, née à Paris le 30
fructidor An VI [16 septembre 1798], fille de François-Pierre Guérin, fournisseur
aux armées, et de Adélaïde-Louise de Monmerqué (1767-1835). Le couple
s’installa à Nancy [Meurthe-et-Moselle], 33 rue des Carmes, où naquit leur
premier enfant, Edmond-Louis-Antoine, le 26 mai 1822. Revenu à Paris, le couple
se logea 22 rue Pinon [rue Rossini, IXe], où naquirent deux filles -
Nephtalie-Jenny-Cécile, née le 6 mars 1824, décédée le 29 janvier 1825, et Émilie-Alexandrine,
née le 12 mars 1829, décédée à Chaumont [Haute-Marne] le 13 avril 1832 -, et un
deuxième garçon, Jules-Alfred, né le 17 décembre 1830.
Épuisé par ses blessures de guerre, Marc-Pierre
Huot de Goncourt mourut le 7 janvier 1834, à 47 ans. Il fut inhumé au cimetière
de Montmartre [XVIIIe] ; sur la pierre tombale est
inscrit : « Charles [sic, i.e. Marc-Pierre] Huot de Goncourt, ancien
officier supérieur, officier de la Légion d’honneur, 1789 [sic]-1834 ».
Pour limiter les dépenses, Annette-Cécile Guérin
habita d’abord chez son frère, au 2e étage du 13 rue de Provence [IXe],
puis, à partir de juillet 1838, dans l’appartement d’une amie, au 2e
étage du 12 rue des Capucines [IIe].
Château de Magny-Saint-Loup (juillet 2018) 3 rue de la Chapelle, Boutigny [Seine-et-Marne] |
Malade [cancer du sein ou, statistiquement moins
fréquent, du col de l’utérus ?], elle mourut le 5 septembre 1848, âgée de
50 ans, chez son cousin Anne-Pierre-Charles-Timoléon Laurent (1781-1854),
marquis de Villedeuil, au château de Magny-Saint-Loup [détruit], sur la commune
de Boutigny [Seine-et-Marne]. Elle fut inhumée au cimetière de
Montmartre ; sur la pierre tombale est inscrit : « Cécile [sic,
i.e. Annette-Cécile] Huot de Goncourt, 1798-1848 ».
Les premières acquisitions d’Edmond de Goncourt
datent du temps de ses études de droit. Un jour de 1843, Gamba, marchand de
bric-à-brac qui occupait le rez-de-chaussée du 12 rue des Capucines - « Un
singulier homme, ce Juif au goût délicat, ce gros homme trapu, au cou de
taureau, à l’immense torse, aux jambes de basset, et qui étonnait les bonnes
peu chastes de la maison en portant un seau d’eau tirée à la pompe de la cour
sur sa verge en érection. » -, lui prêta les 400 francs nécessaires à
l’achat du Télémaque sur peau de vélin avec miniatures de la vente Boutourlin.
« Mais
je crois au fond que le collectionneur chez moi ne doit rien aux ascendances,
et qu’il a été créé uniquement par l’influence d’une femme de ma famille. En
ces temps, qui remontent à l’année 1836 […]. Moi j’étais à la pension Goubaux,
et tous les dimanches où je sortais, voici à peu près quel était l’emploi de la
journée : Vers les deux heures, après un goûter qui était, je me rappelle,
toujours un goûter de framboises, les trois femmes […] descendaient la montée,
se dirigeant [de Ménilmontant] vers Paris. Un charmant trio que la réunion de
ces trois femmes : ma tante, avec sa figure brune pleine d’une beauté
intelligente et spirituelle, sa belle-sœur, une créole blonde, avec ses yeux
d’azur, sa peau blanchement rosée et la paresse molle de sa taille ; ma
mère, avec sa douce figure et son petit pied. Et l’on gagnait le boulevard
Beaumarchais et le faubourg Saint-Antoine. Ma tante se trouvait être, à cette
époque, une des quatre ou cinq personnes de Paris, enamourées de vieilleries,
du beau des siècles passés, des verres de Venise, des ivoires sculptés,
des meubles de marqueterie, des velours de Gênes, des points d’Alençon, des
porcelaines de Saxe. Nous arrivions chez les marchands de curiosités […]. Alors
c’était, dans la demi-nuit de ce chaos vague et poussiéreux, un farfouillement
des trois femmes lumineuses, un farfouillement hâtif et inquiet, faisant le
bruit de souris trotte-menu dans un tas de décombres […].
Et toujours au bout de la battue, quelque
heureuse trouvaille, qu’on me mettait dans les bras, et que je portais comme
j’aurais porté le Saint-Sacrement, les yeux sur le bout de mes pieds et sur
tout ce qui pouvait me faire tomber. Et le retour avait lieu dans le premier et
expansif bonheur de l’acquisition […].
Ce sont certainement ces vieux dimanches qui ont
fait de moi le bibeloteur que j’ai été, que je suis, que je serai toute ma
vie. »
(Edmond de Goncourt. La Maison d’un artiste.
Paris, G. Charpentier, 1881, t. I, p. 355-357)
Edmond Huot de Goncourt |
Jules Huot de Goncourt Photographies Etienne Carjat Musée Carnavalet |
À la mort de leur mère, Edmond et Jules se trouvèrent
en possession d’une fortune modeste, mais suffisante à leurs besoins. Edmond
avait abandonné la Caisse centrale du Trésor public où la comptabilité l’ennuyait,
Jules venait d’obtenir son baccalauréat.
Résolus d’attaquer le métier de peintre, les deux
frères partirent en voyage en juillet 1849, traversèrent la Bourgogne, le
Dauphiné et la Provence ; arrivés à Marseille, ils embarquèrent pour
Alger.
De retour à Paris le 17 décembre 1849, ils
s’installèrent 43 rue Saint-Georges [IXe, détruit, l’immeuble
d’aujourd’hui a été construit en 1870], dans un obscur rez-de-chaussée qu’ils échangèrent
bientôt contre un 4e étage plus clair, au fond de la cour.
Château-Vert (1856) Photographie Gustave Le Gray [détail] |
Après un voyage en Suisse et en Belgique au
printemps de 1850, septembre les trouva installés à l’établissement de bains du
Château-Vert, à Sainte-Adresse [Seine-Maritime], près Le Havre. L’automne les
ramena à Paris.
Leurs véritables débuts littéraires commencèrent
avec En 18… (Paris, Dumineray, 1851, in-12, 1.000 ex. et 5 sur papier de
Hollande avec titre en rouge et noir) : 84 exemplaires seulement furent
vendus ou donnés, le reste fut détruit.
Le premier article de journal publié par les
Goncourt fut « Silhouettes d’acteurs et d’actrices : Fechter »,
dans le premier numéro de la revue hebdomadaire L’Éclair, fondée par le
comte de Villedeuil, le 12 janvier 1852.
À cette époque, les frères Goncourt connurent le
dessinateur Sulpice-Guillaume Chevalier, dit « Paul Gavarni »
(1804-1866) : Gavarni et Théophile Gautier (1811-1872) furent ceux de leurs
contemporains avec lesquels ils se sentirent le plus étroitement liés.
Ce fut d’après un dessin de Gavarni que Jules de
Goncourt grava le célèbre ex-libris [63 x 54 mm] des frères Goncourt :
deux doigts d’une main tenant une pointe de graveur sont posés sur les
initiales de leurs prénoms.
Leur bibliothèque n’avait pas alors le séduisant
aspect qu’elle prit plus tard à Auteuil :
« Au numéro 43 de la rue Saint-Georges,
leurs plus beaux livres, c’est-à-dire quelques volumes en vieux maroquin aux
armes de Marie-Antoinette, de Madame Victoire, de Madame de Pompadour, de
Madame Du Barry, de Madame de Choiseul, etc., et les exemplaires luxueusement
habillés par Lortic ou par Capé de quelques-unes de leurs œuvres occupaient
dans le salon une armoire incrustée par Boulle et provenant de la mère des deux
écrivains ; le surplus s’alignait sur de simples rayons de sapin dans une
chambre de débarras, voisine de celle d’Edmond qui servait de cabinet de
travail. Même après l’acquisition de la maison du boulevard Montmorency, les
brochures et les plaquettes allèrent s’empiler provisoirement sur ces mêmes
rayons transportés au grenier, non pas celui que les visiteurs actuels ont
connu, mais un réel et vulgaire grenier éclairé de fenêtres à tabatière. »
(Maurice Tourneux. « La Bibliothèque des
Goncourt ». Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire. Paris,
Librairie Techener, 15 septembre 1896, p. 455)
53 boulevard de Montmorency Façade sur rue (juillet 1886) |
Façade sur jardin (mai 1886) |
Cabinet de travail (mai 1886) Photographies Ferdinand Lochard |
Après que Edmond de Goncourt fut fait chevalier
de la Légion d’honneur en 1867, les deux frères quittèrent leur appartement au
printemps de l’année suivante, pour s’installer dans un hôtel particulier, à Auteuil,
53 boulevard de Montmorency [67 boulevard de Montmorency, XVIe].
« Au premier étage de la maison d’Auteuil,
couvrant les murs de haut en bas, est savamment classée une collection de
livres sur le dix-huitième siècle. Il y a là beaucoup de séries uniques, de
documents originaux, tous les pilotis de l’œuvre des Goncourt. L’intérêt de
cette bibliothèque réside surtout dans l’inédit qu’on y trouve, dans les pièces
à l’appui qu’on y a jointes. Chaque livre, la plus mince plaquette, gonflés
d’autographes rapportés, de notes manuscrites, d’indications de références,
renferment ainsi un peu de la collaboration des historiens. Leur bibliothèque
est devenue une œuvre personnelle. Tout ce que le siècle de Mme de
Pompadour a émietté de curieux autour de lui, tout ce qu’on a pu sauver
d’épaves dans son naufrage : lettres, manuscrits, biographies
individuelles, histoire des mœurs, du théâtre ; enfin tout ce que ce titre
vague comporte XVIIIe Siècle est là rassemblé. Un charmant
petit meuble de Boule [sic, i. e. Boulle] renferme le saint chrème [sic, i. e.
chrême] de la collection : les ouvrages à images, les exemplaires aux
armes des femmes de goût qui ont eu la coquetterie des livres, les exemplaires
uniques, sur vélin, Hollande, Chine ou Japon que les Goncourt ont fait tirer de
leurs livres, et qui, remplis, eux aussi, d’autographes, de dessins originaux
et d’états d’eaux-fortes, ont été habillés par les plus illustres relieurs de
notre époque. »
(Alidor Delzant. Les Goncourt. Paris, G.
Charpentier et Cie, 1889, p. 265-268)
Au commencement de juin 1870, Jules de Goncourt
s’alita. Après une agonie de quatre jours, il mourut le 20 juin 1870, emporté
par la syphilis qu’il avait contractée durant l’été 1850. Son enterrement et
son inhumation, au cimetière de Montmartre, eurent lieu le surlendemain.
La vie des deux frères est
tout entière dans leurs œuvres impressionnistes – études sur l’histoire et l’art
du XVIIIe siècle, théâtre, romans : Salon de
1852 (Paris, Michel Lévy frères, 1852, in-12, 200 ex. et 10 ex. sur papier
vergé avec titre en rouge et noir) ; La Lorette (Paris, Dentu,
1853, in-32, 6 ex. sur pap. vergé) ; Mystères des théâtres 1852 (Paris,
Librairie nouvelle, 1853, in-8, 4 ex. sur papier rose) ; La Révolution
dans les mœurs (Paris, E. Dentu, 1854, in-12, 2 ex. in-8 dont 1 sur gr.
pap.) ; Histoire de la société française pendant la Révolution
(Paris, E. Dentu, 1854, gr. in-8, 3 ex. sur pap. de Hollande) ; Histoire
de la société française pendant le Directoire (Paris, E. Dentu, 1855, gr.
in-8, 3 ex. sur pap. de Hollande) ; La Peinture à l’Exposition de 1855
(Paris, E. Dentu, 1855, in-12, 42 ex. dont 2 sur pap. rose) ; Les
Actrices (Paris, E. Dentu, 1856, in-32, 3 ex. sur pap. rose) ; Une
voiture de masques (Paris, E. Dentu, 1856, in-12, 7 ex. sur pap. de
Hollande) ; Sophie Arnould (Paris, Poulet-Malassis et de Broise,
1857, in-12, 30 ex. sur pap. ordinaire et 10 ex. sur pap. vergé avec appendice
ajouté, quelques ex. sur pap. de Hollande) ; Portraits intimes du XVIIIe siècle (Paris, E. Dentu,
1857-1858, 2 vol. in-12, 100 ex. sur pap. de Hollande) ; Histoire de
Marie-Antoinette (Paris, Firmin Didot frères, fils
et Cie, 1858, in-8, 6 ex. sur pap. de Hollande) ; L’Art
du dix-huitième siècle (Paris, E. Dentu, 1859-1875, 12 fascicules, in-4,
200 ex. sur pap. teinté et 2 sur Hollande) ; Les Hommes de lettres
(Paris, E. Dentu, 1860, in-12, 8 ex. sur pap. de Hollande et 1 ex. sur vélin
chamois pour J. Janin) ; Les Maîtresses de Louis XV (Paris, Firmin Didot
frères, fils et Cie, 1860, 2 vol. in-8, 8 ex. sur pap. de Hollande) ;
Sœur Philomène (Paris, Librairie nouvelle, 1861, in-12, 8 ex. sur pap.
de Hollande) ; La Femme au dix-huitième siècle (Paris, Firmin Didot
frères, fils et Cie, 1862, in-8, 5 ou 6 ex. sur pap. de Hollande) ;
Renée Mauperin (Paris, Charpentier, 1864, in-12, 8 ex. sur pap. de
Hollande) ; Germinie Lacerteux (Paris, Charpentier, 1864, in-12, 7
ex. sur pap. de Hollande) ; Henriette Maréchal (Paris, Librairie
internationale, A. Lacroix et Verboeckhoven & Cie, 1866,
in-8) ; Idées et sensations (Paris, Librairie internationale, A. Lacroix et Verboeckhoven & Cie, 1866,
in-8, 5 ex. sur pap. vergé) ; Manette Salomon (Paris, Librairie internationale, A. Lacroix et Verboeckhoven & Cie, 1867, 2 vol. in-12, 5 ex. sur pap. de Hollande) ; Madame Gervaisais (Paris,
Librairie internationale, A. Lacroix et Verboeckhoven & Cie, 1869,
in-8, 25 ex. sur pap. vergé).
Après 1870, l’accroissement de la bibliothèque
porta principalement sur les albums et les objets du Japon.
En 1871, pendant le siège de Paris, inquiet de
l’effet des obus prussiens sur ses collections, Edmond de Goncourt accepta
l’hospitalité chez le critique d’art Philippe Burty (1830-1890) et déménagea ses
pièces les plus précieuses dans son appartement du 55 rue Vivienne [IXe],
dans la maison d’angle où la Gazette des beaux-arts avait alors ses
bureaux.
Avant de réintégrer la maison d’Auteuil, il mit en vente, anonymement, quelques livres étrangers à ses études, à la Maison Silvestre, les mardi 14 et mercredi 15 novembre 1871 : Catalogue de livres curieux sur les beaux-arts, la littérature et l’histoire. Éditions originales romantiques et pièces sur la Révolution française (Paris, A. Voisin, 1871, in-8, 47-[1 bl.] p., 400 + 1 double [bis] = 401 lots), dont Théologie-Morale-Sciences-Arts divers [30 lots = 7,48 %], Beaux-Arts [58 lots = 14,46 %], Belles Lettres [158 lots = 39,40 %], Histoire [155 lots = 38,65 %].
Avant de réintégrer la maison d’Auteuil, il mit en vente, anonymement, quelques livres étrangers à ses études, à la Maison Silvestre, les mardi 14 et mercredi 15 novembre 1871 : Catalogue de livres curieux sur les beaux-arts, la littérature et l’histoire. Éditions originales romantiques et pièces sur la Révolution française (Paris, A. Voisin, 1871, in-8, 47-[1 bl.] p., 400 + 1 double [bis] = 401 lots), dont Théologie-Morale-Sciences-Arts divers [30 lots = 7,48 %], Beaux-Arts [58 lots = 14,46 %], Belles Lettres [158 lots = 39,40 %], Histoire [155 lots = 38,65 %].
Reliure japonisante de Pierson sur Des portraits de femme dans la poésie épique de l'Inde Paris, Alde, 12 novembre 2015 : 4.200 € |
Edmond de Goncourt découvrit bientôt dans E.-T.
Pierson, rue Mazarine [VIe], « le rare ouvrier qui a la passion
de son art et que la faveur qu’on lui accorde de mettre un cuir japonais sur un
bouquin remplit de bonheur » : il l’appela le « roi des
cartonneurs ». Celui-ci avait été l’élève du relieur danois F.-N.
Behrends, 8 rue Gît-le-Cœur [VIe], qui s’occupait spécialement des
cartonnages toile, dits « cartonnages Behrends », imitation parchemin
en couleurs diverses, destinés exclusivement aux petites plaquettes et ouvrages
anciens format in-12 et in-8.
En 1885, Pierson réalisa pour Edmond de Goncourt
une reliure japonisante en kami-kawa [papier-cuir] sur un exemplaire de
l’édition originale de Des portraits de femme dans la poésie épique de
l’Inde (Bruxelles, Auguste Decq, 1858, in-8), par l’orientaliste Félix
Nève : plats entièrement estampés d’un décor de fleurs rouges et feuillage
vert sur fond doré, dos lisse, doublures et gardes de papier kara-kami [papier
à motifs] blanc à motif de bambous argentés, tranches lisses, emboîtage. Cet
exemplaire passa dans la bibliothèque de Robert de Montesquiou [3e
vente, 1924, n° 1.528].
Dès 1854, l’Occident avait en effet découvert une
culture nouvelle, avec l’ouverture du Japon sur le monde. Les bibliophiles
français s’enthousiasmèrent pour le style japonisant. Le nom de « japonisme »
fut forgé en 1872 par Philippe Burty, dans une série d’articles publiés dans l’hebdomadaire
La Renaissance littéraire et artistique. Prônée par Edmond de Goncourt,
qui découvrit Hokousaï en 1885, la reliure en kami-kawa fut l’un des modes de la
reliure japonisante, parfois appelé « cartonnage des Goncourt ».
Edmond de Goncourt poursuivit ses
publications : Gavarni, l’homme et l’œuvre (Paris, Henri
Plon, 1873, in-8, portrait à l’eau-forte par Flameng d’après Gavarni, 30 ex.
sur pap. de Hollande) ; La Patrie en danger (Paris, E. Dentu, s. d.
[1873], in-12, 10 ex. sur pap. de Hollande et 100 ex. sur pap. vélin dans le
format in-8) ; Catalogue raisonné de l’œuvre peint, dessiné et
gravé d’Antoine Watteau (Paris, Rapilly, 1875, in-8, portrait, quelques ex.
sur Chine et sur Whatman) ; Catalogue raisonné de l’œuvre peint, dessiné
et gravé de P. P. Prud’hon (Paris, Rapilly, 1876, in-8, portrait, quelques
ex. sur Chine et sur Whatman) ; La Fille Élisa (Paris, G.
Charpentier, 1877, in-12, 75 ex. sur pap. de Hollande et 2 ex. sur pap. de
Chine) ; Les Frères Zemganno (Paris, G. Charpentier, 1879, in-12,
100 ex. sur pap. de Hollande et 2 sur Chine) ; Théâtre (Paris, G.
Charpentier, 1879, in-12, 50 ex. sur pap. de Hollande et 10 sur pap. de
Chine) ; La Maison d’un artiste (Paris, G. Charpentier, 1881, 2
vol. in-12, 50 ex. sur pap. de Hollande et 10 sur pap. de Chine ; pour
l’illustrer, Lochard a fait 22 clichés photographiques in-4, tirés à 3 ex. H.
C.) ; La Saint-Huberty (Paris, E. Dentu, 1882, in-16 carré,
portrait par Lalauze, 100 ex. sur pap. de Hollande et 25 ex. sur pap. de
Chine) ; La Faustin (Paris, G. Charpentier, 1882, in-12, 175 ex.
sur pap. de Hollande, 10 sur Chine et 2 H. C. sur Japon) ; Chérie
(Paris, G. Charpentier et Cie, 1884, in-12, 100 ex. sur pap. de
Hollande, 10 sur pap. de Chine et 2 sur Japon) ; Lettres de Jules de
Goncourt (Paris, G. Charpentier et Cie, 1885, in-12, portr., 10
ex. sur Japon et 50 ex. sur Hollande) ; Pages retrouvées (Paris, G.
Charpentier et Cie, 1886, in-12, 50 ex.
sur Hollande et 2 sur Japon) ; Journal des Goncourt (Paris, G.
Charpentier et Cie, E. Fasquelle, 1887-1896, 9 vol. in-12, 50 ex.
sur pap. de Hollande et 10 sur Japon) ; Préfaces et manifestes
littéraires (Paris, G. Charpentier et Cie,
1888, in-12, 25 sur Hollande et 5 sur Japon) ; Mademoiselle Clairon
(Paris, G. Charpentier et Cie, 1890, in-12, 50 sur Hollande, 5 sur
Chine et 1 sur Japon pour Edmond de Goncourt) ; Outamaro (Paris,
Bibliothèque-Charpentier, 1891, in-12, 50 ex. sur Japon, 25 ex. sur
Hollande) ; A bas le progrès (Paris, G. Charpentier et E.
Fasquelle, 1893, in-12, 10 ex. sur Japon) ; La Guimard (Paris, G.
Charpentier et E. Fasquelle, 1893, in-12, 50 ex. sur Hollande et 6 sur
Japon) ; L’Art japonais du XVIIIe siècle. Hokousaï (Paris,
Bibliothèque-Charpentier, 1896, in-12, 30 ex. sur Japon, 25 sur Hollande).
Dans son testament rédigé dès 1884, Edmond de
Goncourt avait souhaité que le produit de la vente de ses collections puisse servir
à la fondation d’une Société littéraire qui s’appellerait « Académie
Goncourt » :
« Ma volonté est que mes dessins, mes
estampes, mes bibelots, mes livres enfin les choses d’art qui ont fait le
bonheur de ma vie, n’aient pas la froide tombe d’un musée, et le regard bête du
passant indifférent, et je demande qu’elles soient toutes éparpillées sous les
coups de marteau du commissaire-priseur et que la jouissance que m’a procurée
l’acquisition de chacune d’elles, soit redonnée pour chacune d’elles, à un
héritier de mes goûts. »
Le Grenier : porte d'entrée |
Le Grenier : petite pièce au fond, au-dessus de la chambre d'Edmond |
Le Grenier : panneau du fond, à droite Photographies Ferdinand Lochard (mai 1886) |
La même année 1884, Edmond de Goncourt, à la sollicitation
de ses amis et aidé par un architecte et homme de lettres, Frantz Jourdain
(1847-1935), fit des trois pièces du second étage sur le jardin de la maison
d’Auteuil une espèce d’atelier, qui fut appelé « le Grenier ». Dans
la dernière semaine de janvier 1885, ses amis reçurent l’invitation
suivante : « Le Grenier de Goncourt ouvre ses dimanches littéraires
le dimanche 1er février 1885. Il sera très honoré de votre
présence. »
Ce fut Frantz Jourdain qui, en 1890, eut à élever
la tombe en granit des Goncourt au cimetière de Montmartre.
Edmond de Goncourt était le parrain d’Edmée
Daudet (1886-1937), 3e enfant d’Alphonse Daudet (1840-1897) et de
Julia Allard (1847-1940), chez lesquels il dînait tous les dimanches et tous
les jeudis en hiver. Durant la belle saison, il passait chaque année un mois
dans la riante et rouge maison de son vieil ami, au hameau de Champrosay, sur
la commune de Draveil [Essonne].
En 1896, il y arriva le samedi 11 juillet. Dès le
lendemain, il commença de souffrir de sa maladie de foie, qui lui gâchait la
vie depuis tant d’années. Il mourut le jeudi 16 juillet, à une heure et demie
du matin :
« Mercredi matin, Goncourt se sentit plus
souffrant. Il voulut prendre un bain. Déjà, l’an dernier, dans une crise
pareille, il avait fallu que Mme Daudet luttât contre lui pour l’empêcher de se
mettre au bain ; mais, cette fois, sa volonté fut plus forte que les
affectueuses remontrances de ses amis, et il fallut céder. Tandis qu’il se
baignait, Daudet vint frapper à la porte :
-
Etes-vous
mieux ?
-
Un
peu faible mon ami. Dites-moi donc quelle heure il est : je n’ai pas la
force d’atteindre ma montre.
Il voulait descendre à table, mais on le força de
se recoucher. Alors il se sentit tout à fait mal. Il avait pris froid : il
eut un commencement de congestion pulmonaire. Ses amis, inquiets, mandèrent par
télégraphe son médecin, le docteur Barrier, qui arriva après déjeuner, presque
en même temps qu’un de ses confrères de Draveil.
Mais, dès ce moment, tout était dit. La
congestion pulmonaire se déclara, il fut impossible de l’enrayer, et la
faiblesse s’accrut d’heure en heure. A six heures, le corps robuste de Goncourt
était terrassé : souffle par souffle, toute la force de ce géant s’était
échappée, il s’éteignait sans bruit, sans révolte, et la vie demeurée en lui
s’exprimait par des murmures plaintifs où il nommait ses amis.
A minuit, on appela Daudet. Il monta au second
étage dans la claire chambre où gémissait son ami. Goncourt avait perdu
connaissance. Le docteur Barrier lui dit :
-
Savez-vous
où vous êtes ?
Il sourit sans répondre. Il ne pouvait plus
parler. Et l’agonie commença. “ Ce fut, nous dit Alphonse Daudet, un râle
d’abord continu, puis saccadé, puis très lent, qui se termina en spirale
plaintive.” Puis il se tut : c’était fini.
Autour de son lit, M. et Mme Alphonse Daudet,
leur plus jeune fils Lucien et le docteur. »
(Georges Béhenne. « La Mort d’Edmond de
Goncourt ». Le Figaro, 17 juillet 1896, p. 2)
Ses obsèques eurent lieu le 20 juillet en
l’église Notre-Dame d’Auteuil. Il fut inhumé au cimetière de Montmartre, avec son
frère et ses parents, dans une même tombe ornée de deux médaillons signés par
le sculpteur Alfred Lenoir (1850-1920). Il avait été fait officier de la Légion
d’honneur en 1895.
La vente des collections des frères Goncourt, en
1897, produisit au total 1.367.992 francs : dessins (15-17 février), objets
d’art et d’ameublement du XVIIIe siècle (22-24 février),
objets d’art japonais et chinois (8-13 mars), livres, manuscrits, autographes,
affiches et placards (29 mars-3 avril et 5-10 avril), estampes (26-28 avril et
30 avril-1er mai). Le soin de dresser les catalogues fut confié au
critique d’art Roger Marx (1859-1913) et à l’avocat et biographe Alidor Delzant
(1848-1905).
La vente de la première partie des livres eut
lieu à l’Hôtel Drouot, salle n° 9, du lundi 29 mars au samedi 3 avril 1897, en
6 vacations : Bibliothèque des Goncourt. XVIIIe siècle. Livres, manuscrits, autographes,
affiches, placards (Paris, D. Morgand, 1897, in-8, XVI-184 p.,
1.126 lots), dont Jurisprudence [11 lots = 0,97 %], Sciences [19 lots = 1,68
%], Beaux-Arts [249 lots = 22,11 %], Arts divers [68 lots = 6,03 %], Belles
Lettres [324 lots = 28,77 %], Histoire [455 lots = 40,40 %].
Le montant de l’adjudication a été de 40.181 fr.
50.
307. Galerie des modes et costumes français dessinés
d’après nature, gravés par les plus célèbres artistes en ce genre et colorés
avec le plus grand soin par Mme Le Beau. Paris, Esnauts et Rapilly, 1778-1780,
in-fol., pl., cart. vélin, chiffre. 1.850 fr.
354. Contes et nouvelles en vers par M. de La
Fontaine. Amsterdam [Paris], 1762, 2 vol. in-8, réglés, portr., fig., mar.
vert, dent., doublé de tabis, tr. dor. (Rel. anc.). Éd. des fermiers généraux.
1.055 fr. à Georges Hugo.
Photographie Gonnelli |
372. Les Baisers, précédé du mois de mai, poème [par
Dorat]. La Haye et Paris, Lambert et Delalain, 1770, in-8, fig., mar. rouge,
double rangée de fil., chiffre, doublure et gardes en soie, tr. dor. (Lortic).
Grand papier. 500 fr.
390. Choix de chansons, mises en musique par M. de La
Borde. Paris, Lormel, 1773, 4 tomes en 2 vol. in-8, front., fig., texte et
musique gravés, mar. citron, fil. à froid, chiffre en mosaïque, tr. dor.
(Lortic frères). 1.205 fr. à Georges Hugo.
463. État actuel de la musique du Roi et des trois
spectacles de Paris. Paris, Vente, 1778, in-12, mar. r., fil., doublé de tabis,
tr. dor. (Rel. anc.). Armes de Marie-Antoinette. 355 fr. au libraire Pairault.
Photographie Librairie Walden : 7.500 € |
472. Hugo (Madame V.). Victor Hugo raconté par un
témoin de sa vie (Mme Adèle Hugo). Paris, A. Lacroix et Cie,
1863, 2 vol. gr. in-8, cart. perc. rouge, non rog. (Pierson). Éd. originale
avec les couv., sur pap. de Hollande. 5 fr.
521. La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, par
Beaumarchais. Paris, Ruault, 1785, gr. in-8, fig., mar. bleu, fil., chiffre,
doublure et gardes en soie, tr. dor. (Meunier). Gr. pap. 105 fr.
Genève, Piguet, 19 juin 2018 : 5.000 CHF |
524. [Choix de comédies de Mme la marquise de
Montesson]. S. l., s. d. [1772-1777], 2 vol. in-8, mar. rouge, fil., tr. dor.
(Rel. anc.). Tiré à petit nombre. Chiffre LB sur les plats. 271 fr.
Photographie BnF |
530. Recueil de comédies et ballets représentés sur
le Théâtre des Petits Appartements pendant l’hiver de 1747 à 1748. S. l. [Paris],
s. d. [1748], in-8. – Divertissements du Théâtre des Petits Appartements
pendant l’hiver de 1748 à 1749 (de 1749 à 1750). S. l. [Paris], s. d.
[1749-1751], 3 vol. in-8. Ensemble, 4 vol. in-8, mar. rouge, dos orné, dent.,
tr. dor. (Rel. anc.). Imprimés à quelques exemplaires par le duc de La
Vallière. 1.595 fr. à Georges Hugo.
Photographie Studio Bibliografico Benacense |
566. Lettres chinoises, ou Correspondance
philosophique, historique et critique entre un Chinois voyageur à Paris &
ses correspondans à la Chine, en Moscovie, en Perse & au Japon. La Haye, P.
Paupie, 1755, 6 vol. in-12, veau, dos orné, fil. (Rel. anc.). Armes de
Marie-Antoinette. Portent sur le dos les initiales C. T. [Château de Trianon].
455 fr. à Georges Hugo.
Drouot, 11 décembre 2015 : 23.811 € |
599. Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé (par
Rétif de la Bretonne). Paris (veuve Marion Restif), 1794-1797, 16 part. en 8
vol. in-12, cart., non rognés. Éd. originale. 51 fr.
746. Bulletin de la santé de Louis XV, pendant sa
dernière maladie (Paris, 7 mai 1774), placard pet. in-4 obl., cart.
Photographies Librairie Le Pas Sage |
809. Collection des mémoires relatifs à la Révolution
française. Mémoires de Bailly. Paris, Baudoin frères, 1821, 3 vol. in-8, perc.
rouge, non rog. (Pierson).
961. Estat des maisons qui relèvent du fief Popin et
bâties sur son estendue. Manuscrit in-12, 3 pl., demi-rel. mar. rouge, tête
dor. (Lortic). 380 fr. à Morgand.
La vente de la seconde partie des livres se
déroula à l’Hôtel Drouot, salle n° 9, du lundi 5 au samedi 10 avril 1897, en 6
vacations : Livres modernes. Ouvrages avec le portrait des auteurs
peint sur la reliure, romantiques, auteurs contemporains, œuvres
des Goncourt manuscrits et imprimés, ouvrages divers anciens et modernes,
composant la bibliothèque des Goncourt (Paris, A. Durel, 1897, in-8, [2]-XVI-175-[1bl.]
p., 1.096 lots), dont Ouvrages avec le portrait des auteurs [29 lots = 2,64 %],
Romantiques et auteurs contemporains [827 lots = 75,45 %], Œuvres des Goncourt
[103 lots = 9,39 %], Ouvrages divers [137 lots = 1,25 %].
Le montant de l’adjudication a été de 68.555 fr.
50.
Drouot, 12 février 2015 : 7.400 € |
1. Ajalbert (Jean). En amour. Paris, Tresse et
Stock, 1890, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la
couverture. Un des 10 ex. sur pap. du Japon. Envoi signé, 1 page autographe du
manuscrit. Portr. de l’auteur peint à l’huile par Eugène Carrière (janvier
1894). 330 fr.
9. Geffroy (Gust.). Notes d’un journaliste. Paris,
Charpentier, 1887, in-12, cart. vél. blanc, non rog. (Pierson). Éd. originale.
Ex. encollé. Envoi autographe signé. Portrait monochrome à l’huile, de
l’auteur, exécuté par Eugène Carrière, en janvier 1891. 505 fr.
10. Goncourt (E. et J. de). Germinie Lacerteux,
illustrations de Raffaëlli, préface de Gustave Geffroy. Paris, Imprimé par G.
Chamerot pour Paul Gallimard, 1890, in-4, cart. vél. bl., non rog., couv.
(Pierson). Tiré à 3 ex. Portraits des frères Goncourt, peints à l’huile par
Eugène Carrière en juillet 1892. 3.000 fr. au libraire Floury.
11. Hennique (Léon). Un caractère. Paris, Tresse et
Stock, 1889, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la
couverture. N° 6/25 sur pap. du Japon. Envoi autographe signé et une page
autographe du manuscrit. Portrait de l’auteur peint par Jeanniot en 1890. 420
fr.
15. Jourdain (Frantz). À la côte. Paris, Quantin,
1889, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la
couverture. Ex. sur pap. de Hollande. Envoi autographe signé. Portrait de
l’auteur peint par Besnard en 1890. 140 fr.
17. Lorrain (Jean). Buveurs d’âmes. Paris,
Charpentier et Fasquelle, 1893, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd.
originale avec la couv., ex. sur Hollande, envoi autographe signé. Portrait de
Jean Lorrain par Antonio de La Gandara, en mai 1894. 145 fr.
19. Mathilde (la Princesse). Histoire d’un chien. S.
l. [Paris], s. d. [1876], plaq. pet. in-4, texte encadré de fil. r., cart. vél.
bl., non rog., couv. (Pierson). Tiré à petit nombre, non mis dans le commerce.
Ex. sur Chine. Envoi autographe signé. Portr. à l’aquarelle par Doucet, 1890. 680
fr.
20. Mirbeau (Octave). Sébastien Roch, roman de
mœurs. Paris, Charpentier, 1890, in-12, cart. vél. bl.,
non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couverture. N° 6/25 tirés sur
pap. de Hollande. Triple portrait de l’auteur, dessiné à la plume par A. Rodin
en 1892. 580 fr.
21. Montesquiou-Fezensac (Cte Robert de).
Les Chauves-Souris (poésies). S. l. [Paris], s. d. [1892], gr. in-8, 100 ex.
numérotés pour l’auteur, pap. vergé Van Gelder, cart. vél. bl., tête dor., non
rog., couv. satin (Pierson). Lettre dédicatoire manuscrite. Portr. par La Gandara
en été 1893. 455 fr.
25. Rod (Édouard). La Course à la Mort. Paris,
Frinzine et Cie, 1885, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd.
originale avec la couv., n° 7/15 sur pap. de Hollande, envoi autographe signé
et page autographe du manuscrit, portrait par Rheiner, peintre suisse. 70 fr.
28. Toudouze (G.). Péri en mer ! Paris, V.
Havard, 1890, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la
couverture. Ex. unique tiré sur pap. du Japon pour Edmond de Goncourt. Envoi
autographe signé et une page autographe du manuscrit. Portrait de l’auteur
peint par son frère L. Toudouze en 1890. 210 fr.
Photographie BnF |
29. Zola (É.). L’Assommoir. Paris, Charpentier,
1877, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couv. N°
7/75 sur pap. de Hollande. Envoi autographe signé. Une page autographe du
manuscrit et la carte d’entrée du bal donné à l’Élysée-Montmartre, par les
auteurs et les directeurs du théâtre de l’Ambigu, à l’occasion du centenaire de
L’Assommoir. Portrait de Zola peint à l’huile par Raffaëlli en 1892. 980 fr.
Photographie Amélie Sourget |
140. Barrès (Maurice). Un homme libre. Paris, Perrin
et Cie, 1889, in-12, perc. rouge, couv. jaune, non rog. (Pierson).
Depuis, enrichi d'une lettre autographe signée de Théodore Duret à Louis Vauxcelles, datée du 30 octobre 1924 |
319. Duret (Th.). Critique d’avant-garde. Paris,
Charpentier, 1885, in-12, cart. perc. r., non rog., couv. (Pierson). N° 2/5 sur
Japon, envoi autographe signé. 13 fr.
332. Flaubert (G.). Madame
Bovary, mœurs de province. Paris, Lévy frères, 1857, in-12, mar. rouge, fil. à
froid, milieu doré avec les initiales E. J. entrelacées, dent. int., tête dor.,
non rog. Éd. originale. Envoi autographe de l’auteur aux frères Goncourt. Une
page du ms. original. 501 fr.
Photographie Le Feu follet |
333. Flaubert (G.). Salammbô. Paris, Lévy frères,
1863, in-8, cart. cuir japonais, doublé et gardes de soie japonaise, tête dor.,
non rog. Éd. originale. Un des 25 sur pap. de Hollande. Envoi autographe. 712
fr.
Depuis, mar. noir, couv., non rog. Photographies Librairie Faustroll |
482. Huysmans (J.-K.). Croquis parisiens. Paris, L.
Vanier, 1886, in-12 allongé, titre vert et noir, cart. perc. r., non rog.,
couv. (Pierson). N° 3/13 sur pap. du Japon, envoi autographe signé. 15 fr.
664. Raffaëlli (J.-F.). Les Types de Paris. Paris,
[E. Plon, Nourrit et Cie, 1889], in-4, fig. dans le texte et pl. hors-texte
en héliogravure et en couleurs, cart. perc. grise, non rog., couv. impr. en
couleurs (Pierson). Avec 4 dessins originaux de Raffaëlli. Un des 40 ex. sur
Japon, ex. d’Edmond de Goncourt. 270 fr.
Photographie BnF |
693. Rodrigues (E.). Cours de danse fin de siècle.
Paris, Dentu, 1892, in-4, fig., vign., culs-de-lampe, lettres ornées en coul.,
cart. perc. grise, non rog., couv. illustr. (Pierson). Ex. sur pap. Japon. 450
fr.
701. Rosny (J.-H.). Marc Fane, roman parisien. Paris,
Librairie moderne, 1888, in-12, cart. perc. rouge, non rog. (Pierson). Éd.
originale avec la couv., pap. de Hollande, envoi autographe signé, une page
autographe du manuscrit. 13 fr.
Photographie Musée d'Orsay |
857. Notes sur l’Italie, par E. et J. de Goncourt.
Manuscrit in-8, mar. rouge jans., titre doré sur le premier plat, 3 fil. int.
(R. Petit). 4.250 fr. à Floury.
858. La Fille Élisa (1878). Manuscrit gr. in-4, mar.
brun jans., dent. int., non rog. (Pierson). Contient un chapitre qui n’a pas
été imprimé. 1.650 fr. à la librairie Rondeau.
859. Les Frères Zemganno (1879). Manuscrit gr. in-4,
mar. grenat jans., dent. int., non rog. (Pierson). Manuscrit. 505 fr. à la
librairie Rondeau.
860. Chérie (1884). Manuscrit in-4, mar. vert olive
foncé jans., dent. int., non rog. (Pierson). 705 fr. à la librairie Rondeau.
864. Nécrologie de Jules de Goncourt. Recueil
contenant les principaux articles de journaux publiés après sa mort, et précédé
des lettres de condoléances de Michelet, Victor Hugo, George Sand, Jules Janin,
Flaubert, Renan, Saint-Victor, Taine, Ernest Feydeau, Banville, Zola,
Berthelot, Seymour Haden, la princesse Mathilde. In-8, portrait à l’eau-forte,
mar. noir, dent. int. à froid, tr. dor. (Lortic frères). Sur le plat de la reliure
se trouve incrusté le portrait de J. de Goncourt en émail par Claudius Popelin
(1825-1892). 2.305 fr. à Floury.
Exemplaire de Gavarni Paris, Favart, 16 mai 2019 : 1.250 € |
869. La Lorette, par E. et J. de Goncourt. Paris,
Dentu, 1853, in-32, mar. rouge, milieux dor. avec les initiales E. J.
entrelacées, fil. à fr., dent. int., tr. dor. (Lortic). Éd. originale. Un des 6
ex. sur pap. vergé de la 1ère édition. Dessin original de Gavarni
avivé d’aquarelle. 835 fr. au libraire Conquet.
870. La Lorette, par E. et J. de Goncourt. Paris,
Charpentier, 1883, in-16, titre rouge et noir, texte encadré de fil. r., br.
couv. Un des 50 sur Japon. Avec un dessin de Gavarni gravé par J. de Goncourt.
22 fr.
Drouot, 12 décembre 2015 |
875. Histoire de la société française pendant la
Révolution, par E. et J. de Goncourt. Nombreuses planches hors-texte, en
taille-douce, phototypie, chromotypographie, et des fac-similés en noir et en
couleur. Paris, Quantin, 1889, gr. in-4, cart. vél. bl., milieux dor. avec les
initiales EJ entrelacées, non rog., couv. (Pierson). N° 1/25 sur Japon. 65 fr.
Photographie Le Feu follet |
889. Histoire de Marie-Antoinette, par E. et J. de
Goncourt. Paris, Firmin-Didot et Cie, 1858, in-8, mar. rouge, dos et
plats semés de fleurs de lys, dent. int., tr. dor. sur brochure avec les
initiales E. J. entrelacées et ciselées (Lortic). Éd. originale. Un des 6 sur
pap. de Hollande. Une médaille d’argent, frappée en Allemagne, à l’occasion du
mariage de Marie-Antoinette a été encastrée par Lortic dans sa reliure. 531 fr.
à Durel.
890. Histoire
de Marie-Antoinette, édition ornée d’encadrements à chaque page par Giacomelli,
et de 12 planches hors-texte. Paris, Charpentier, 1878, in-4, cart. vél. bl.,
dos et plats ornés de fleurs de lys dor., non rog., couv. Un des 10 ex. sur
pap. de Chine. Front. à l’aquarelle de Giacomelli. 700 fr. au libraire Morgand.
892. L’Art du dix-huitième siècle, par E. et J. de
Goncourt. Paris, Dentu (1859-1875), 12 fascicules en 1 vol. in-4, eaux-fortes,
mar. La Vallière foncé, ornem. en cuir incisé sur le premier plat, doublé et
gardes en ancienne étoffe japonaise, encadr. de fil. avec coins dor., mors de
mar. La Vallière foncé, doubles-gardes, tr. dor. sur brochure (Marius-Michel).
Première édition tirée à 200 ex. Ex. unique enrichi de plusieurs pièces. 4.000
fr. au libraire Floury.
Photographies Jean-Baptiste de Proyart : 3.200 € |
893. L’Art du dix-huitième siècle, par E. et J. de
Goncourt. Paris, Rapilly, 1874, 2 vol. in-8, cart. vél. bl., milieux dor. avec
les initiales E. J. entrelacées, non rog., couv. (Pierson). Ex. sur pap. vergé
de la seconde édition. 33 fr.
905. La Femme au dix-huitième siècle. Nouvelle édition
revue et augmentée, illustrée de 64 reproductions sur cuivre par Dujardin.
Paris, Firmin-Didot, 1887, in-4, mar. rouge jans., dos à nerfs, doublé et
gardes de soie japonaise, large dent. et fil., mors de mar. rouge, doubles
gardes, tr. dor. sur brochure, couv. (Ruban). Ex. unique sur Japon, pièces
ajoutées. 550 fr. à Durel.
909. Renée Mauperin, par E. et J. de Goncourt. Paris,
Charpentier, 1884, gr. in-8, mar. rouge jans., milieux dor., avec les initiales
E. J. entrelacées, doublé et gardes de soie brochée, encadrem. de fil. avec
coins dor., mors de mar. rouge, doubles gardes, tr. dor. sur brochure, couv.
(Marius-Michel). Un des 20 ex. sur pap. impérial du Japon. Pièces ajoutées. 531
fr. au libraire Conquet.
Photographie BnF |
913. Henriette Maréchal, par E. et J. de Goncourt.
Paris, A. Lacroix et Cie, 1866, in-8, mar. bleu, fil. à fr., milieux
dor. avec les initiales E. et J. entrelacées, dent. int., tr. dor. sur brochure
(Lortic). Éd. originale. Pièces ajoutées. 600 fr. au libraire Rondeau.
Manette Salomon [i. e. Marie Lepelletier] |
915. Manette Salomon, par E. et J. de Goncourt. Paris,
A. Lacroix et Cie, 1867, 2 tomes en 1 vol. in-12, mar. grenat jans.,
doublé et garde de moire grenat, dent. à petits fers, mors de mar. grenat, tr.
dor. avec les initiales E. et J. entrelacées et ciselées (R. Petit). Éd.
originale. Deux émaux de Popelin encastrés dans les plats. 1.825 fr. à Parran
[vendu tout d’abord 2.520 francs, il a été rapporté sous le prétexte qu’un des
émaux portait une trace de coup de feu et remis en vente].
Drouot, 9 octobre 2018 : 10.742 € |
918. Gavarni, l’homme et l’œuvre, par E. et J. de
Goncourt. Paris, Plon, 1873, in-8, mar. brun, fil. à fr., dent. int., tr. dor.
sur brochure avec les initiales E. J. entrelacées et ciselées (Lortic frères). Éd.
originale. Ex. sur pap. de Hollande. Pièces ajoutées. 2.800 fr. à Durel.
Reliure signée Maylander |
941. Journal des Goncourt. Paris, Charpentier,
1887-1896, 9 vol. in-12, mar. bleu, fil. à froid, milieux dor. avec les
initiales E. et J. entrelacées, dent. int., tr. dor. sur brochure, couv.
(Ruban). Un des 15 ex. sur pap. du Japon. Les tomes VIII et IX sont brochés.
450 fr. au libraire Rondeau.
Photographie Librairie Le Pas Sage |
1.024. La Bruyère. Les Caractères de Théophraste.
Paris, Michallet, 1696, 9e édition, in-12, mar. La Vallière jans.,
milieux dor. avec les initiales E. J. entrelacées, dent. int., tr. dor.
(Cuzin). 30 fr.
Les huit premiers membres de la Société
littéraire des Goncourt, qui fut constituée dès le 20 juillet 1896, avaient
fréquenté le Grenier : Alphonse Daudet (1840-1897), Joris-Karl Huysmans
(1848-1907), Octave Mirbeau (1848-1917), J.-H. Rosny aîné (1856-1940), J.-H.
Rosny jeune (1859-1948), Léon Hennique (1850-1935), Paul Margueritte
(1860-1918) et Gustave Geffroy (1855-1926). L’effectif complet fut formé le 7
avril 1900, au domicile de Léon Hennique, 11 rue Descamps [XVIe,
détruit, l’immeuble actuel fut construit en 1907] : les précédents, sauf
Alphonse Daudet décédé, cooptèrent Léon Daudet (1867-1942), Élémir Bourges
(1852-1925) et Lucien Descaves (1861-1949). La Société fut officiellement
fondée le 24 janvier 1902 et reconnue d’utilité publique le 19 janvier 1903.
Drouant, 16 place Gaillon, Paris II |
Les dix hommes de lettres, académiciens Goncourt,
décernent chaque année un prix, au début du mois de novembre, après un déjeuner
traditionnel qui les réunit. La maison d’Auteuil est aujourd’hui la propriété
de la Ville de Paris.
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