samedi 19 janvier 2013

La Bataille de Borluut

La célèbre « bataille » de Roxburghe, qui avait eu lieu à Londres le 17 juin 1812, et dont le souvenir avait été perpétué le soir même par la fondation de la première Société de bibliophiles, « The Roxburghe Club », avait été anglo-anglaise.



Le lundi 19 avril 1858, à 9 heures du matin, ce furent les bibliophiles de toute l’Europe qui eurent rendez-vous à Gand, au Kouter ou place d’Armes, à l’ancien hôtel Falligan, où siégeait depuis 1802 la Société littéraire dite « Le Club », qui existe encore aujourd’hui, domicile de feu Borluut de Noortdonck, pour la vente de son cabinet.

Le Catalogue des livres, manuscrits, dessins et estampes, formant le cabinet de feu M. Borluut de Noortdonck (Gand, Van der Meersch, 1858, 3 vol. in-8, [2]-XXI-[3]-374 p., 2.655 lots ; [4]-XIV-[2]-426 p., lots 2.656-5.527 ; [4]-XIII-[3]-364 p., 2.629 lots) avait été rédigé par Polydore-Charles Van der Meersch (1812-1868), avocat et conservateur des Archives de l’État et de la Province.

 François-Xavier-Joseph-Ghislain Borluut, dit « de Noortdonck », était né à Gand le 12 octobre 1771, du second mariage de Pierre-Jean Borluut (1725-1782), seigneur de Noortdonck et échevin à Gand, descendant d’une des plus illustres familles de Flandre.


La bibliothèque du père, qui inculqua très tôt l’amour du livre à son fils, fut vendue après sa mort : Catalogue de livres historiques et généalogiques, délaissés par feu Monsieur Mon.r Pierre-Jean Borluut (Gand, Pierre de Goesin, s. d. [1782], in-12, 24 p., 165 et 51 lots). Son ex-libris (111 x 87 mm), aux armes des Borluut, « D’azur à 3 cerfs courants d’or », porte deux fois la devise « Groeninghe Velt », nom du champ de la bataille de Courtrai, dite « des éperons d’or », où s’était illustré un de ses ancêtres, en 1302.

Orphelin très jeune, François-Xavier Borluut fut élevé chez son tuteur, envoyé au collège à Liège et à Douai, puis fit son droit à l’Université de Louvain. C’est à Louvain qu’il fit ses premières armes, comme bibliophile. Rentré dans sa ville natale, il devint amoureux, mais fut éconduit et resta célibataire. Il s’isola dans une vie paisible et retirée, consacrant son intelligence, son temps et sa fortune considérable à sa bibliothèque et à sa collection d’estampes. Il voyagea en Allemagne et en France. Au cours de ses nombreux séjours à Paris, il noua de bonnes relations avec les frères Nicolas-Noël et Jacques-François Tilliard et les frères Jean-Jacques et Marie-Jacques Debure, libraires qui lui adressèrent tous les catalogues des ventes remarquables. Borluut n’acheta pas seulement à Paris, mais aussi en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Hollande et en Belgique. Sans jamais avoir été malade, il s’éteignit le 21 juin 1857, et la branche aînée de la famille Borluut s’éteignit avec lui.




Le cabinet de François-Xavier Borluut passait, avec raison, pour le plus beau, le plus riche et le plus précieux que jamais particulier ait formé en Belgique. Moins nombreux que les bibliothèques de Jean-François Van de Velde (Gand, 1832) et de Pierre-Philippe-Constant Lammens (Gand, 1839), moins volumineux que celle de Charles Van Hulthem (Gand, 1836-1837), qui était devenue la propriété de l’État, le cabinet de Borluut l’emportait sur ces collections par le choix des ouvrages et la beauté des exemplaires qu’il renfermait, et par leur admirable conservation et l’élégance de leur reliure. Borluut lisait tous ses livres, leur joignant de remarquables notes bibliographiques, qui furent heureusement conservées par le rédacteur des catalogues de sa vente. C’est en rédigeant le catalogue de sa collection que Borluut écrivit :

« Les livres sont l’essence des meilleurs esprits, le précis de leurs connaissances, le fruit de leurs veilles : l’étude d’une vie s’y recueillit dans peu d’heures. Ce sont des amis paisibles, instructifs, agréables, sans caprices, sans indiscrétions, sans fard, qui n’exigent rien, accordent beaucoup ; qu’on quitte et reprend, qu’on oublie dans la prospérité et retrouve dans l’infortune ; toujours prêts à nous consoler, nous distraire et nous diriger. Ils sèment dans nos cœurs des germes de sagesse, qui y fermentent doucement et se développent au besoin. »


Il se servait de trois ex-libris : celui de son père, pour ses in-folios ; un ex-libris (64 x 52 mm) gravé par le Gantois Charles Onghena, représentant, dans un jardin, devant un portail en ruines, une statue de Minerve avec, sur le piédestal, l’inscription « Ex-libris Borluut-de Noortdonck. », et, à ses pieds, un paysage, un autoportrait de Raphaël, un parchemin aux armes des Borluut, un globe et un carton à estampes ; un ex-libris (29 x 29 mm) imprimé en or sur papier lustré noir, avec la mention « Du cabinet de Mr Borluut de Noortdonck » dans un double cercle entouré d’une guirlande de lauriers, le tout enfermé dans un filet octogonal.

À la vente de la première partie des livres et manuscrits du cabinet, qui eut lieu du 19 au 27 avril en huit vacations, on n’avait jamais vu une plus brillante réunion de bibliophiles et de libraires, venus d’Angleterre, d’Allemagne, de Hollande, de Belgique et de France.
Cette dernière était représentée par Firmin-Didot, Techener, Baillieu, Giraud de Savine, Claudin, Porquet, Schlesinger, Gouin, Potier et La Villestreux, de Paris ; Leleu, Beghin, Corbel et Lefevre, de Lille ; Gilain, de Tourcoing ; Ternas, de Douai.
La vente eut lieu dans un des confortables salons de l’appartement de Borluut, au premier étage. La lutte fut vive, mais courtoise et loyale. Jamais les livres n’avaient été vendus en Belgique à des prix aussi élevés, et ceux des ventes les plus célèbres de Paris et de Londres furent dépassés de beaucoup. Entre les deux vacations, un dîner digne de Véfour, présidé par le rédacteur du catalogue, réunissait tous les jours une grande partie des amateurs présents à la vente.
Au début de la vente, la possession de vieux livres flamands fut vivement disputée à l’Angleterre par la Belgique. Un exemplaire de la première édition de la Bible en langue flamande (n° 3), imprimée à Delft, a été adjugée à W. Boone, de Londres, au prix de 145 fr., plus les 10 % habituels.

La vente de la deuxième partie des livres et manuscrits de la riche bibliothèque de Borluut eut lieu du 19 au 28 juillet, en neuf vacations. Cette vente, comme la première, attira un grand concours d’amateurs ; les beaux livres furent vivement disputés et vendus à des prix extrêmement élevés.

Les adjudications égales ou supérieures à 500 francs, au cours des ventes des deux parties des livres et manuscrits :

65. Horae beatae Mariae Virginis. [sic]
In-8. velours rouge tr.d.  
Magnifique manuscrit du xive siècle sur peau de vélin, orné de 96 miniatures au calendrier, de 19 grandes miniatures, dont 10 entourées de 4 plus petites, et de 9 miniatures en initiales à la fin, provenant de la bibliothèque des ducs de Bretagne. Le recto et le verso de toutes les pages sont ornés d’arabesques. [adjugé 630 fr. à Giraud de Savine, Paris, ami et prête-nom du Nantais Thomas Dobrée]
220. Jehan Boutillier, la somme rurale compillée par lui. (In fine :) Cy fine la somme rural compillee par Jehan Boutillier conseillier du roy à Paris. Et imprimée à Bruges par Colard Mansion lan mil cccc. Lxxix. [sic]
In-fol. goth. à 2 col. mar. bl. doublé de mar. rouge entouré d’une large et riche dent. à pet. fers dans l’intérieur. tr. d. Chef-d’œuvre de reliure de Niedrée.
Magnifique exemplaire, et certainement le plus beau et le plus splendide qui existe de cette rarissime édition. Le volume, qui se compose de 253 f. imprimés en lettres rondes, sans chiffres, signatures ni réclames, commence par la table des sommaires, précédée d’une inscription en rouge. La souscription, aussi en rouge, se trouve au recto de la seconde colonne du dernier feuillet.
Van Praet, qui a donné une description très minutieuse de cette précieuse édition (Notice sur Colard Mansion, pp. 38-40), assure qu’il n’en existe que trois exemplaires, et Brunet dit qu’on n’en connaît que quatre ou cinq. [adjugé 2.650 fr. à Techener, Paris]



245. Bonifacius, papa VIII, liber sextus decretalium. (In fine :) Presens huius sexti decretalium preclarum opus, non atramento plumali canna neque aerea, sed artificiosa quadam adinuentione imprimendi seu caracterizandi sic effigiatum, et ad eusebiam dei industrie est consummatum per Johannen Fust ciuem moguntinum et Petrum Schoiffer de Gernsheym. Anno domini M. CCCC. sexagesimo quinto [1465], die vero decima septima mensis decembris. [sic]
Gr. in-fol. 142 f., y compris un f. bl., mar. vert, fil.
Exemplaire des plus précieux, imprimé sur peau de vélin, et le seul qui soit enrichi d’une miniature, d’initiales et d’une bordure peinte en or et en couleurs (f. 6). C’est celui mentionné par Van Praet, et qui appartenait alors aux frères Debure, à la vente desquels il a été acheté en 1840. On n’en connaît que dix exemplaires. [adjugé 2.000 fr. à Didot, Paris]
299. (Jacques Legrant), le livre des bonnes mœurs. [sic]
In-4. mar. oliv. tr. d. Aux armes des ducs de Bretagne.
Manuscrit de la plus grande beauté sur peau de vélin, du xve siècle. Ce magnifique volume, composé de 161 feuillets, est orné de 51 charmantes miniatures très délicatement peintes en or et en couleurs et occupant les trois quarts des pages ; elles sont exécutées avec la plus grande finesse par un artiste habile de l’ancienne école française. Reliure du xviie siècle. [adjugé 3.700 fr. à De Buyser, marchand antiquaire à Gand]
472. Georges Cuvier, le règne animal distribué d’après son organisation, pour servir de base à l’histoire naturelle des animaux et d’instruction à l’anatomie comparée. Edition accompagnée de pl. gravées par une réunion de disciples de Cuvier. [sic]
Paris, Fortin, Masson et Cie, impr. chez Paul Renouard (1849). 17 vol. sur papier vélin et ornés d’un nombre considérable de figures coloriées, dem. rel. mar. Exemplaire de souscription. [adjugé 635 fr. au baron de Saint-Genois, bibliothécaire de l’Université de Gand]
681. L’artiste, journal hebdomadaire. [sic]
Six premières séries en 57 vol. in-4, les vol. de 1831-1856 dem. rel. dos de v. sumach rouge non rogné (Simier), le vol. de 1857 en cahiers. Magnifique exemplaire sur papier vélin satiné, orné d’un grand nombre de lettres ornées, culs-de-lampe, vignettes, gravures sur bois et sur acier, tirés sur papier de Chine. Dans cet exemplaire se trouvent les planches qui manquent dans presque tous les exemplaires, savoir : les Moissonneurs, t. 6, p. 48 ; le jeune Clifford, t. 8, p. 284 ; l’Italie, t. 4, p. 188 ; une planche gravée sur pierre par Gigoux, t. 1, p. 189. Ces planches ont été brisées pendant le tirage, et n’ont été tirées les unes qu’à 50, les autres qu’à 100 exemplaires seulement. [adjugé 680 fr. au baron de Vinck, Bruxelles]
694. Du Sommerard, les arts au moyen-age, en ce qui concerne principalement le palais romain de Paris, l’hôtel de Cluny, issu de ses ruines et les objets d’art de la collection classés dans cet hôtel. [sic]
Paris, Techener, 1837 et années suiv. 5 vol. gr. in-8. dem. rel., un atlas et un album, reliés en 6 vol. gr. in-fol. dem. rel. dos de v. vert.
Ouvrage splendide, contenant les principaux types dans les diverses branches de l’art au Moyen Age, exécutés d’après les dessins des principaux artistes français. Exemplaire magnifique, dont les planches sont soigneusement coloriées, et un grand nombre richement rehaussées d’or. [adjugé 1.350 fr. à Van Baalen, Rotterdam]
757. Die Sammlung alt-nieder und oberdeutscher Gemälde der Brüder S.-M. Boisserée und J. Betram, lithographirst von J.-N. Strixner. [sic]
Stuttgart und Munich, 1821 et ann. suiv. gr. in-fol. en cahiers.
Ce bel ouvrage, renfermant la reproduction des plus beaux tableaux de l’ancienne école de peinture allemande et flamande que possède la galerie royale de Munich, a paru en 40 livraisons et a coûté 1.600 fr. aux souscripteurs. [adjugé 515 fr. à Onghena, Gand] 
764. Musée français, ou collection complète des tableaux, statues et bas-reliefs qui composent la collection nationale, avec l’explication des sujets, et des discours sur la peinture, la sculpture et la gravure, (par S.-C. Croze Magnan, Visconti et Eméric David), publié par Robillard Péronville et Pierre Laurent. [sic]
Paris, 1803-1811. 4 vol. in-fol. max., dem. rel. dos et coins de mar. vert.
Magnifique exemplaire de l’édition originale, dont toutes les planches sont avant la lettre et en épreuves de choix ; de tels exemplaires ont coûté par souscription 7.880 fr. Celui-ci, qui provient de la vente du comte de La Bédoyère (n° 257), a été adjugé au prix de 2.560 fr. ; c’est le même qui est mentionné par Brunet.
765. Le Musée royal, publié par Henri Laurent, ou recueil de gravures d’après les plus beaux tableaux, statues et bas-reliefs de la collection royale, avec description des sujets, notices littéraires et discours sur les arts, (par Visconti, Guizot et le comte de Clarac.) [sic]
Paris, 1816-22. 2 vol. in-fol. max., dem. rel. dos et coins de mar. vert du Levant.
Magnifique et précieux exemplaire dont toutes les planches sont avant la lettre. L’exemplaire avec les planches avant la lettre avait coûté 3.840 fr. aux souscripteurs.
[764 et 765 adjugés 3.200 fr. à Techener, Paris]
769. Gavard, galeries historiques de Versailles, avec une histoire de France servant de texte explicatif aux peintures et sculptures du musée de Versailles. [sic]
Paris, 1837 et années suiv., 13 vol. gr. in-fol. dem. rel. dos et coins de mar. vert du Levant, tête d.
Exemplaire de toute beauté, en papier vélin demi-colombier, avec les planches sur papier de Chine, et le texte orné de vignettes, culs-de-lampe et ornements gravés sur bois. Cette importante collection a paru en 300 livraisons, au prix de 5 fr. chacune.
770. Gavard, galeries historiques de Versailles : histoire de France servant de texte explicatif aux tableaux des galeries de Versailles. [sic]
Paris, Gavard, 1838-41, 4 vol. gr. in-4. cart., non rogn.
[769 et 770 adjugés 800 fr. au baron de Saint-Genois, bibliothécaire de l’Université de Gand]
1.136. (Joannes Balbus de Janua) summa que vocatur catholicon, edita a fratre Johanne de Janua, ordinis fratrum predicatorum, etc. (souscription) : Hic liber egregius catholicon, dominice incarnacionis annis M. CCCC. LX, alma in urbe maguntina nacionis inclite germanice … impressus atque confectus est. [sic]
Gr. in-fol. rel. en 2 vol. goth. de 373 f. à 2 col. de 66 lignes, mar. bl. richement d. sur pl. tr. d. dans un étui.
Magnifique exemplaire, et certainement un des plus beaux qui existe de cette édition précieuse, attribuée par les uns à Gutenberg, par d’autres à Henri Bechtermuntze. Il est orné d’un grand nombre de lettres tourneures et de bordures élégamment peintes en différentes couleurs et rehaussées d’or. Il provient de la vente de la riche bibliothèque de Lammens (Gand, 1839, t. I, n° 24), où Borluut l’a acheté au prix de 710 fr., non compris les frais. Depuis, il a été recouvert d’une belle reliure de maroquin bleu du Levant. [adjugé 1.150 fr. à Didot, Paris]
1.476. (Christienne de Pisan), les cent hystoires de Troye. Lépistre de Othea, déesse de prudence, enuoyée à lesprit cheualereux Hector de Troy ; avec cent hystoires Nouuellement imprimées à Paris par Philippe le Noir, libraire et relieur juré en luniversité de Paris lan mil cinq cens vingt et deux, le dernier jour de nouembre. [sic]
Gr. in-4 goth. de 52 f. non chiffrés à 2 et 3 col. avec fig. en bois, mar. vert, fil. tr. d. (Derome).
Volume très rare, bien complet et d’une parfaite conservation. Provient de la vente du baron Taylor (n° 1.086). [adjugé 500 fr. à Techener, Paris]
1.493. (P. Gringoire), les fantaisies de la mere sote. On le vend a lelephant sur le pont nostre dame à paris (vers 1516). [sic]
In-4, 110 f., fig. sur bois, col. mar.vert, fil. à comp., tr. d. (Thompson).Magnifique exemplaire relié par Thompson à l’imitation des plus belles reliures de Duseuil. Provient de la bibliothèque de Richard Heber (avril 1836, 10 liv. 10 sh. = 262 fr. 50 c., alors non relié). [adjugé 500 fr. à W. Boone, Londres]
1.840. Recueil de mystères : Le mistère de la Conception, Natiuité, Mariage et Annonciation de la benoiste Vierge Marie. Avec la natiuité de Jesuchrist en son enfance. Contenant plusieurs belles matières : dont les noms sont en la table de ce présent livre xxii, 1540. [sic]
In-4, mar. rouge ancien, fil. tr. d. (Padeloup). Provient de la vente Giraud (Paris, 1855, n° 1.582). [adjugé 750 fr. à W. Boone, Londres]
2.063-2.098. Trente-six mystères et moralités imprimés à Florence au xvie siècle. [adjugés 750 fr. à W. Boone, Londres]
2.169. La genealogie auecques les gestes et nobles faitz darmes du trespreux et renomme prince Godeffroy de Boulion et de ses cheualereux freres Baudouin et Eustace : yssus et descendus de la tresnoble et illustre lignee du vertueux cheualier au Cyne. [sic]
Paris, Michel le Noir, 1511. In-fol. goth. à 2 col. fig. en bois, mar. rouge du Levant, richem. d. s. tr. et pl. (Bauzonnet).
Exemplaire magnifique, parfaitement conservé, de ce livre précieux, compté au nombre des plus rares et des plus recherchés de la classe des anciens romans de chevalerie. Cet exemplaire, relié au chiffre d’Audenet, est celui mentionné par Brunet, et qui a été vendu à Paris en 1841 au prix de 343 fr. (n° 938). [adjugé 1.000 fr. à Quaritch, Londres]
2.798. Des saintes peregrinations de Jerusalem et des lieux prochains, du mont Synai et la glorieuse Caterine (tiré du latin de Bernard de Breydenbach, par frère Nicole le Huen). [sic]
Lyon, Michelet Topie de Pymont et Jacques Herembeck, 1488. In-fol. goth. fig. en bois, mar. puce, fil. tr. d. rich. d. à l’intér. Reliure anglaise.
Magnifique exemplaire de cette édition extraordinairement rare provenant de la vente du prince Essling (Paris, 1847, n° 364, 601 fr.). Renferme plusieurs planches sur cuivre, les plus anciennes qu’on trouve dans les livres français. [adjugé 1.110 fr. à Duquesne, Gand]      
3.311. Dom.-Mart. Bouquet, recueil des historiens des Gaules et de la France, accompagné de sommaires, de tables et de notes. [sic]
Paris, 1738-1840. 20 vol. in-fol. v. m. [adjugé 1.850 fr. à W. Boone, Londres]
3.337. Premier volume, contenant quarante tableaux ou histoires diverses qui sont mémorables, touchant les guerres, massacres et troubles advenus en France, en ces dernières années, le tout recueilly selon le temoignage de ceux qui y ont este en personne et qui les ont veues, lesquels sont pourtraits à la vérité (de 1559-1570). [sic]
In-fol. mar. rouge, fil. tr. d. Premier et seul volume qui ait paru de cette suite précieuse, dont les exemplaires complets sont extrêmement rares. Celui-ci offre d’autant plus d’intérêt qu’il se compose de 44 pl. au lieu de 40. Cet exemplaire est celui de Lair mentionné par Brunet. [adjugé 630 fr. à Potier, Paris]
3.735. Ant. Sanderi chorographia sacra Brabantiæ, sive celebrium aliquot in ea provincia ecclesiarum et cænobiorum descriptio, imaginibus æneis illustrate. [sic]
Brux., Lovanii et Antverpiæ, 1659-1669, 2 vol. in-fol., fig. v. br.
Edition originale et extraordinairement rare d’un ouvrage estimé par son exactitude. Le 2e volume est tellement rare que son existence a été ignorée de presque tous les bibliographes et qu’on n’en connaît que cinq ou six exemplaires. Manquent deux planches au 1er volume, qu’on peut obtenir facilement. Acheté 325 fr. 89 c. par Borluut, dans une vente à Gand le 6 mars 1827. [adjugé 530 fr. à W. Boone, Londres]
4.126. Monumenta Germaniæ historica, inde ab anno Christi 500 usque ad annum 1500, auspiciis societatis aperiendis fontibus rerum germanicarum medii ævi, edidit Geor.-Henr. Pertz. Hanoveræ, impensis bibliopolii aulici haniani, 1826-1856. [sic]
16 vol. in-fol. Exemplaire en grand papier vélin, en cours de publication. [adjugé 605 fr. à Duquesne, Gand]
4.707. Paléographie universelle ; collection de fac-simile d’écritures de tous les peuples et de tous les temps, tirés des plus authentiques documens de l’art graphique, chartes et manuscrits existants dans les archives et les bibliothèques de France, d’Allemagne et d’Angleterre, publiés d’après les modèles écrits, dessinés et peints sur les lieux mêmes par M. Silvestre et accompagnés d’explications historiques et descriptives par MM. Champollion-Figeac et Aimé Champollion fils.
Paris, typogr. de Firmin Didot frères, 1839-1841.
4 vol. in-fol. max. pap. vél. dem. rel. dos et coins de mar. vert du Levant, fil. sur les jonctions. Ouvrage somptueux divisé en huit parties. Toutes les planches sont coloriées et un grand nombre rehaussées d’or. Ces sortes d’exemplaires ont coûté 1.690 fr. [adjugé 1.210 fr. au baron de Saint-Genois, bibliothécaire de l’Université de Gand]     
4.793. Jehan Bocace de Certald de la ruyne des nobles hommes et femmes. (À la fin :) A la gloire et loenge de dieu et a linstruction de tous a este cestui euuvre de Bocace du dechiet des nobles hommes et femmes, imprimé à Bruges par Colard Mansion. Anno M. CCCC. lxxvj. [sic]
In-fol. mar. bl. tr. d.
Magnifique exemplaire de cette édition précieuse dont Van Praet n’indique qu’une dizaine d’exemplaires. Il paraît que dans celui-ci deux feuillets de la table, qui manquaient, ont été refaits à la plume, mais avec une telle perfection que l’œil le plus exercé ne pouvait les distinguer. [adjugé 1.858 fr. à W. Boone, Londres]      

La bibliothèque a produit une somme totale de 125.471 fr. et 75 c. Leleu avait emporté 395 lots (toutes les classes), Techener 98 (théologie, jurisprudence, sciences et arts, belles-lettres), Baillieu 58 (toutes les classes), Schlesinger 53 (sciences et arts, belles-lettres, histoire), Porquet 49 (sciences et arts, belles-lettres, histoire), Gouin 47 (belles-lettres, histoire), Potier 22 (histoire), Didot 12 (théologie, jurisprudence, sciences et arts, belles-lettres), Claudin 10 (sciences et arts, belles-lettres), Corbel et Gilain 7 (histoire), La Villestreux 6 (belles-lettres, histoire), Beghin 5 (théologie, sciences et arts, belles-lettres), Ternas 4 (histoire), Lefèvre 2 (histoire) et Giraud 1 (théologie).

La troisième partie du cabinet de Borluut, qui comprenait les dessins et les estampes, fut vendue du 13 au 18 décembre 1858 et produisit 36.954 fr. Les dessins n’étaient pas en très grand nombre, mais on en trouvait de Rubens, de Nicolas Poussin, de Cochin, de Fragonard, etc. La collection d’estampes était composée de plus de 15.000 pièces qui provenaient, pour la plupart, de ventes célèbres : l’école flamande et hollandaise était la plus riche et la plus nombreuse, acquise essentiellement dans la vente de la collection Lousbergs (Gand, 1811).     



4 commentaires:

  1. bonjour,

    je n'ai jamais entendu parler de ce libraire Leuleu.
    Gros libraire à priori...
    Cordialement,

    Wolfi

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    1. Jacques-Vincent-Joseph Leleu (né à Saint-Valéry, décédé à Lille le 9 octobre 1852), imprimeur (6 presses à bras en 1837) et libraire, fondateur en 1819 de L'Echo du Nord.
      A acheté chez Borluut de nombreux exemplaires àpetit prix.

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  2. Réponses
    1. Ma réponse faite de mémoire est inexacte : Leleu est né en 1788 à Saint-Valéry (Oise) et est décédé à Lille (Nord) le 7 octobre 1852.

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