vendredi 26 mars 2021

Ve centenaire de la naissance de Christophe Plantin : nous sommes probablement en retard

 La reproduction des articles est autorisée à la condition que l'origine en soit citée.


Malgré les recherches de Max Rooses (1839-1914), conservateur du musée Plantin-Moretus d’Anvers [Christophe Plantin, imprimeur anversois. Anvers, Jos. Maes, 1882 ; 1896, 2e édition], nous connaissons peu la jeunesse du célèbre imprimeur français, installé en Belgique en 1549.


 

L’inscription sur la pierre sépulcrale de Plantin à la cathédrale Notre-Dame d’Anvers, composée par l’humaniste flamand contemporain Juste Lipse (1547-1606), indique qu’il naquit en Touraine.

La date et le lieu de sa naissance ne sont pas exactement connus, les registres paroissiaux du début du XVIe siècle n’existant plus.




L’historien de l’imprimerie Jean de La Caille [Histoire de l’imprimerie et de la librairie. Paris, 1689, p. 46-47] le fait naître, sans apporter de preuve, à Montlouis-sur-Loire [Indre-et-Loire], à 5 kilomètres à l’est de Tours.



D’autres biographes le font naître à Saint-Avertin [Indre-et-Loire], à 2 km au sud-est de Tours, où on rencontre le patronyme Plantin à la fin du XVIe siècle.



Une note manuscrite du petit-fils de Plantin, François Rapheleng (° 1566) [souvent confondu avec son père homonyme], sur un exemplaire du portrait gravé par Jean Wierix en 1588, indique, sans preuve, Chitré [Vouneuil-sur-Vienne, Vienne], à 8 km au sud de Châtellerault : nous ne sommes plus en Touraine, mais en Poitou.

L’épitaphe de Juste Lipse indique que Plantin naquit en 1514 :

« Vixit ann. LXXV, desit hic vivere kal. Quinctil, Anno Christi CI. I. XXCIX. »



C’est aussi la date fournie par son portrait gravé en 1588 par Jean Wierix (1549-1620) :

« Æt. LXXIIII Christophorus Plantinus MDXXCIIX. »



La même date est fournie par un portrait gravé en 1589 par Hendrick Goltzius (1588-1617).

La conviction, sans preuve, du petit-fils de Plantin, qui pense que son grand-père est né au mois de mai 1520, nous laisse songeur.

Certes, des actes signés par Plantin et mentionnant son âge confirmeraient cette époque [entre 1518 et 1525], mais on sait la précision des déclarations d’âge dans les actes du XVIe siècle !

Photographie University Library, Leiden

Peut-être plus convaincante serait l’inscription sur un portrait de Plantin, par un anonyme du XVIe siècle : « Anno 1584 ætatis 64 » ?

Fuyant une épidémie de peste, dont fut victime sa mère, Plantin se trouva, avec son père, successivement à Lyon, Orléans et Paris, entouré d’hommes d’Église. Mais on ne sait rien de son éducation, ni de ses études. Il attestera lui-même qu’il était devenu relieur par manque de moyens pour étudier. Il aurait voulu être poète ou maître d’école.

Jeanne Rivière, d'après Rubens
Musée Plantin-Moretus, Anvers

Vers 1535, il se rendit à Caen, chez Robert Macé, où il apprit la reliure et la typographie, et où il rencontra Jeanne Rivière qu’il épousa vers 1545.

Reconstitution du collège de Cambrai à la fin du Moyen Âge
Dessin J.-C. Golvin


Peu après son mariage, Plantin se fixa à Paris, rue Saint-Jean-de-Latran [disparue, Ve], devant le Collège de Cambrai [Collège royal, puis Collège de France], où naquit l’aînée de ses enfants, Marguerite, en 1547, et où il fréquenta vraisemblablement l’importante colonie flamande.

La Fête à Anvers au XVIe siècle
Par Hendrik-Frans Schaefels (1827-1904)

En 1549, il quitta Paris pour Anvers, ville la plus florissante du nord-ouest de l’Europe, où il exerça d’abord le métier de relieur et maroquinier.

Première marque typographique de Plantin (1555)




Deuxième marque typographique de Plantin (1556)







Le souvenir de son enfance tourangelle ne le quitta pas. Ses deux premières marques d’imprimeur, gravées sur bois par Arnaud Nicolaï, l’évoquent : une vigne enlaçant un orme. 




La Bourse d'Anvers (1531)

Il habitait alors près de la nouvelle Bourse.


Timbre émis en 1942


 



lundi 22 mars 2021

Le Dilemme de Maurice Lebarbier de Tinan (1842-1918) : collectionner des livres ou des bois sculptés ?

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Contrairement à la pratique d’un trop grand nombre de mes illustres prédécesseurs, à l’interprétation fertile et volontiers directive, je ne rapporte ici, comme ailleurs, que les dates, noms et prénoms trouvés dans les actes originaux de l’état civil.

Les ancêtres de Maurice Lebarbier de Tinan firent leur chemin dans l’administration des finances. La famille Barbier ou Le Barbier, puis Lebarbier de Tinan, était représentée vers la fin du XVIIe siècle par Nicolas Lebarbier [alias Jacques Barbier], qui serait né à Pontoise [Val-d’Oise] vers 1670, conseiller du Roi et receveur des finances à Pont-Audemer [Eure], où il épousa Anne de Tinan, fille de Jacques de Tinan, seigneur des Mares, dont le nom fut relevé par les Barbier au début du XIXe siècle faute de postérité mâle.

Leur fils Jean-François Barbier, né le 21 septembre 1698, fut baptisé le 27 en l’église Notre-Dame-du-Pré [ou du Sépulcre] de Pont-Audemer.


 

« L’église Notre-Dame-du-Pré, à Pont-Audemer, était un joli monument du XIIe siècle, d’un style simple et excellent, assez bien conservé. Elle servait, depuis le commencement de ce siècle, de magasin à écorces. Elle a été vendue l’an dernier, et le nouveau propriétaire, sans doute égaré par une fausse esthétique, lui a fait subir les mutilations suivantes : le toit a été enlevé ; les murs, les colonnes et les chapiteaux ont été grattés ; quelques chapiteaux, la plupart des corbeaux sculptés que M. Canel signalait, en 1838 [Bulletin monumental, p. 390], avec raison, comme remarquables, ont été descellés, et l’on s’en est servi pour édifier, dans le jardin voisin du propriétaire, - un jardin d’usine, - une construction très bizarre, qui ressemble assez aux murailles d’un château de dominos. Faire de fausses ruines avec des vraies, cette opération, qui aurait comblé de joie Bouvard et Pécuchet, s’il leur eût été donné de s’y livrer, a été accomplie à Pont-Audemer, en 1893, sans soulever d’objection. »

(Charles-Victor Langlois. « Notre-Dame-du-Pré, à Pont-Audemer ». In Bibliothèque de l’École des chartes, 1893, t. 54, p. 790-791)


 

Jean-François Barbier [alias Jean-Joseph Barbier], d’abord sous-lieutenant au régiment de Navarre, devint receveur des finances à Strasbourg où un oncle l’avait appelé en lui assurant la survivance de sa charge. Il épousa en premières noces, à Thann [Haut-Rhin], le 25 avril 1730, Marie-Élisabeth de Schwilgué, née à Thann le 24 juillet 1712 et décédée prématurément au même lieu le 22 juillet 1735. Le 11 mars 1737, il épousa en secondes noces, en l’église Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg, une cousine de sa première femme, Françoise-Élisabeth Grau, née sur cette paroisse le 4 juin 1713. Ils eurent un fils unique, Jean-Jacques-François-Théodose [alias Jean-Jacques-Théodose], né le 11 janvier 1738 sur la paroisse Saint-Étienne.

Jean-Jacques Barbier

 

Jean-Jacques-Théodose Barbier, conseiller du Roi, épousa à Belfort, le 13 août 1765, Marie-Françoise-Xavière Noblat, née à Belfort le 27 décembre 1749, fille de Anne-Appolonie Schwilgué (1717-1797) et de François-Bernardin Noblat (1714-1792), commissaire des guerres et des limites du Rhin, prévôt de Belfort, dont la bibliothèque était répartie entre son château de Sévenans [Territoire de Belfort] et son hôtel à Belfort [ancien hôtel de Duras, 4 place des Bourgeois, École Jules Heidet]. 

Xavière Noblat


Jean-Jacques-Théodose Barbier, devenu commissaire des guerres à Strasbourg en 1768, publia quelques traductions et travaux scientifiques et fut président de la Société des Amis de la Constitution à Strasbourg en 1790.

Jean-Marie Barbier
par Amélie d'Autel (1820)

 

Le fils de Jean-Jacques-Théodose Barbier, Jean-Marie Barbier, est né à Strasbourg, sur la paroisse Saint-Étienne, le 18 avril 1771. 

Marguerite Deris


Elève commissaire des guerres en 1788, commissaire des guerres en 1792, il demeurait à Paris, 465 rue Sainte-Croix, section de la place Vendôme, quand il épousa, le 14 frimaire An IV [5 décembre 1795], Marguerite Deris, née le 15 octobre 1780 à Charenton-Saint-Maurice [Saint-Mandé depuis 1790, Val-de-Marne], fille de Auguste Deris, négociant demeurant à Paris [IVe], rue des Écrivains [disparue en 1856]. Sous-inspecteur aux Revues en l’An VIII et inspecteur en 1813, il devint chef de division au ministère de la Guerre. Il fut autorisé à prendre le nom de Lebarbier de Tinan, par jugement du Tribunal de première instance de Strasbourg du 5 novembre 1813. Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1804, officier en 1814 et commandeur en 1825. Devenu intendant militaire, il fut créé baron héréditaire par lettres-patentes du 25 février 1830, avec règlement d’armoiries : « D’azur, au chevron d’or, accompagné en chef de deux quintefeuilles du même, percées de gueules, et en pointe, d’une tête de cerf contournée et arrachée d’or ». Il mourut à Paris, 18 rue de la Ferme des Mathurins [IXe], le 17 novembre 1831. Son épouse décéda à Paris le 25 juillet 1847.

Leur fils Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan est né à Paris le 7 novembre 1808. Il fut d’abord percepteur à Menars [Loir-et-Cher], puis receveur particulier des finances dans plusieurs petites villes.

« Dans chaque chef-lieu d’arrondissement, se trouve un receveur particulier dans la caisse duquel les percepteurs de sa circonscription viennent verser, deux fois par mois, les sommes qu’ils ont recouvrées. Le receveur particulier centralise aussi les produits des recouvrements opérés dans l’arrondissement, par les diverses administrations financières de l’Etat, contributions indirectes, douanes, postes, forêts. Les receveurs particuliers reçoivent un traitement fixe […]. Ils ont droit, en outre, à des remises proportionnées au chiffre de leurs recettes. »

(Annales de l’Assemblée nationale. Paris, 1873, t. XIX, « Annexes », p. 11) 

Mercédès Merlin

 

Alors qu’il était receveur particulier des finances à Briançon [Hautes-Alpes], il épousa, à Paris, le 23 avril 1834, Marie de la Mercédès-Augusta Merlin, née le 23 août 1814 à Commenchon [Aisne] : elle était la fille de l’illustre défenseur de Mayence [Allemagne], le député Antoine Merlin (1762-1833), dit « de Thionville » [pour le distinguer du député Philippe-Antoine Merlin (1754-1838) dit « de Douai »], et de Amélie-Charlotte de Lepel (1778-1825) ; son tuteur était son oncle, le lieutenant-général Christophe-Antoine Merlin (1771-1839), époux de Maria de la Mercédès Santa-Cruz y Montalvo (1789-1852).

De 1839 à 1844, à Château-Chinon [Nièvre], Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan a exercé cumulativement, avec les fonctions de receveur des finances, la profession de banquier. Nommé receveur des finances à Rambouillet, il fut destitué en 1849 pour avoir visité Armand Barbès (1809-1870) dans le sombre donjon de la prison de Vincennes, où « le Bayard de la démocratie » avait été emprisonné le 15 mai 1848. Il acheta alors, dès 1850, une fabrique de papier à Angoulême, qui occupa 400 ouvriers.

Au mois de juin 1862, la ville d’Angoulême fut le théâtre d’une lutte électorale assez animée à l’occasion de la nomination d’un membre du Conseil général. Trois candidats étaient sur les rangs : Angel Albert, fils de l’ancien député de la Charente ; Pierre-Jules Gignac, médecin et maire de Champniers, soutenu par l’administration ; et Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan, membre du Conseil municipal, juge au Tribunal de commerce, « homme très considéré et démocrate sincère ». Aucun des candidats n’ayant obtenu la majorité au premier tour de scrutin, on a dû recommencer l’épreuve. Un assez grand nombre d’amis de Lebarbier de Tinan, désespérant du succès de sa candidature, firent triompher celle d’Albert en reportant sur lui leurs suffrages.

Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan mourut le 19 décembre 1876, 19 rue Oudinot, à Paris [VIIe]. Son épouse, devenue l’amie de George Sand, décéda le 11 décembre 1891, 62 rue de Provence [IXe] : son décès fut déclaré par son fils Maurice Lebarbier de Tinan, rentier demeurant alors 42 rue Cambon, et Léon Conquet, libraire 5 rue Drouot ; 



ses obsèques eurent lieu à l’église de la Trinité le lundi 14 décembre et elle fut inhumée dans le caveau de son père, au cimetière du Père Lachaise [Division 29].

 

Eugène-Jean-Marie-Maurice-Théodose [alias Théodore] Lebarbier de Tinan, fils de Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan et de Marie de la Mercédès-Augusta Merlin, naquit à Château-Chinon, le 5 septembre 1842. Il était le neveu du vice-amiral Marie-Charles-Adelbert Lebarbier de Tinan. Le 27 février 1873, à Paris [XVIe], alors commis d’agent de change, il épousa Marie-Valentine Derval, née à Argagnon [Pyrénées-Atlantiques], fille de Justine Derval, mère célibataire.

 

Maurice Lebarbier de Tinan était « un amateur de haut goût, bien connu par son amour pour les exemplaires di primo cartello, pour les belles reliures, les romantiques les plus illustres, les plus étranges et les plus impossibles » (Paul Eudel. « L’Hôtel Drouot et la curiosité ». In Le Figaro, mardi 13 janvier 1885, p. 2). 

88 rue de l'Université
Photographie Eugène Alget

Il était expert près les tribunaux pour les ameublements, les objets d’art et les tapisseries, et demeurait à Paris, 88 rue de l’Université [VIIe], où habita Lamartine en 1848.




 

Maurice Lebarbier de Tinan s’était fait faire deux ex-libris : l’un [31 x 22 mm] représente un satyre appuyé contre un arbre et debout sur une banderole portant la devise « FAIRE SANS DIRE », qui tient un écu de fantaisie aux initiales entrelacées « M T » ; l’autre, avec la légende « EX-LIBRIS LEBARBIER DE TINAN », représente un satyre debout sur une banderole portant la devise « FAIRE SANS DIRE », qui tient un écu de fantaisie à ses armes.

Maurice Lebarbier de Tinan vendit ses livres pour former une collection de bois sculptés, d’outils en fer et en bois et autres objets variés.

La vente eut lieu en 4 vacations, du lundi 9 au jeudi 12 mars 1885, à l’hôtel Drouot : Catalogue d’un joli choix de livres anciens et modernesen très belle condition de reliurecomposant la bibliothèque de M. L. de T*** [Lebarbier de Tinan] (Paris, Ch. Porquet, 1885, in-8, VIII-140 p., 481 lots). Elle rapporta 76.520 francs. On n’avait jamais vu les romantiques obtenir des prix supérieurs à ceux de cette vente : les éditions originales des œuvres de Victor Hugo, entre autres, firent des prix élevés.


 

« C’est un fanatique de l’école de 1830. Il a pour Victor Hugo une passion véritable, comme bien d’autres bibliophiles que Jules Janin a entraînés à sa suite. […]

M. de Tinan n’est pas de ceux qui collectionnent indifféremment toutes les premières œuvres du maître. Il ne recherche que les plus rares : les Odes par exemple, les Orientales, les Feuilles d’automne, Han d’Islande, Notre-Dame et comme pièces de théâtre Angélo et Marie Tudor. Encore faut-il que ces livres n’aient été ni coupés, ni rognés, ni lavés, ni salis par des pouces maladroits. […]

Mais si grand que fut son goût pour l’école de Victor Hugo, M. Lebarbier de Tinan ne s’est pas cantonné dans les romantiques : les livres anciens trouvent encore une place importante dans sa bibliothèque ; sans cela il n’eût pas été reconnu bibliophile par tous les gens de goût. […]

La théologie y est représentée par de magnifiques Provinciales portant sur les plats les armes du comte d’Hoym, - un bibelot charmant ! – l’histoire naturelle par ce délicieux volume du Chroa Genesie ou Génération des couleurs, aux armes de la marquise de Pompadour ; les beaux-arts par un superbe Almanach-iconologique, orné des figures de Gravelot, de premier tirage, avec leur explication, et surtout par la Misère de la guerre, de Jacques Callot, un recueil de sièges, de batailles et de férocités qui devrait être sur la table du conseil à l’Élysée le jour où on y parle du Tonkin. Ce volume contient une suite d’épreuves d’un premier état non décrit et passe pour une grande rareté.

Tout aussi rares sont les Fables nouvelles, de Dorat, qui figurent au chapitre de la poésie à côté des Œuvres de Clément Marot, des Satires de Régnier et des Fables de La Fontaine.

Le Dorat avec les tirages hors texte est le seul à peu près complet qui soit connu avec celui que possède M. Paillet. M. Lebarbier de Tinan a mis vingt ans à réunir cette série. C’est un véritable joyau, comme le Montaigne relié en vélin, avec quatre pages d’envoi d’auteur, de la bibliothèque de M. de Lignerolles.

 

Montaigne disait : “ Les livres sont la meilleure nourriture de l’esprit ”, mais il ne défendait pas cependant aux bibliophiles d’aimer la bonne chère : aussi la cuisine a-t-elle sa place dans le catalogue qui nous occupe avec Grimod de la Reynière, Brillat-Savarin, les calendriers nutritifs, les traités sur les indigestions, l’Art de ne jamais déjeuner chez soi et de dîner toujours en ville, les différents manuels des amateurs de café, huitres, melons, truffes, et de l’amateur de fromages. Quel régal pour les gourmands et les gourmets littéraires !

Que dire maintenant du Paul et Virginie, édition originale tirée sur papier vélin d’Essonnes, et ornée des figures de Moreau et de Vernet ? Quand M. Lebarbier le porta à Trautz-Bauzonnet pour le faire habiller, il choisit un maroquin bleu d’une adorable couleur que le grand relieur appela dans la suite le bleu de Tinan […].

 

Dans la section ancienne, que j’ai seulement effleurée, il en est d’autres qui mériteraient mieux qu’une mention. Mais je me contenterai de dire qu’ils portent les armes de Marie-Thérèse de Savoie, de Louis XV, de Madame Adélaïde de France, sœur de Louis XVI, de Lamoignon, de de Thou, et qu’ils ont été recouverts par les premiers maroquiniers du temps.

Et à ce sujet, s’il vous tombe sous la main un petit volume portant comme ex libris un satyre armé pour la guerre d’amour avec cette devise discrète au pied d’un chêne : Faire sans dire, n’hésitez pas à le prendre. C’est la marque de M. Lebarbier de Tinan, un homme mystérieux qui raffole des choses macabres. Le croiriez-vous ? Il vend ses livres pour se consacrer à cette collection bizarre. Comme Henri III, il aime les têtes de mort. Il est passionné pour les squelettes en bois, les tibias en bronze et les crânes en ivoire sculpté du quinzième siècle. […]

M. Lebarbier de Tinan aime encore passionnément les vieux cuirs. Il soutient avec juste raison que les relieurs du seizième siècle étaient des gainiers de première force. […]

Mais M. Lebarbier de Tinan est aussi et surtout un homme d’esprit. Il a le trait brillant et la pointe facile. Je lui demandais naguère pourquoi il ne faisait partie d’aucune des deux sociétés de bibliophiles.

-          C’est que, me répondit-il avec un malin sourire, pour en faire partie, il faut avoir vendu ses livres.

A ce compte-là, M. Lebarbier de Tinan sera demain du petit cénacle. Il en est digne assurément.

 

PRIX PRINCIPAUX. -  Les Provinciales, de Pascal, 1684, reliées en maroquin bleu, aux armes du comte d’Hoym, 2,500 francs.

Les Métamorphoses, d’Ovide, 1767-1771, avec vignettes et culs-de-lampe, par Boucher, Moreau, Eisen, Gravelot, Monnet, 1,450 francs.

Les Fables, de Dorat, reliées en maroquin vert par Cuzin, et avec des épreuves avant la lettre, 6,100 francs.

Les Contes, de La Fontaine, édition des Fermiers généraux, 1762, 2,110 francs.

Les Amours de Daphnis et Chloé, édition dite du Régent, aux armes de Ch.-Fr. de Montmorency, duc de Luxembourg, et de N. de Colbert-Seignelay, sa femme, 1,315 francs.

Paul et Virginie, de Bernardin de Saint-Pierre, sur papier vélin d’Essonnes, avec épreuves avant la lettre, relié en maroquin bleu, par Trautz-Bauzonnet, 3,000 francs.

Les Grâces, par l’abbé Massieu, 1769, dans une reliure en maroquin orange de Trautz-Bauzonnet, et avec des épreuves en double état et avant la lettre, 1,325 francs.

Annales du règne de Marie-Thérèse, aux armes de Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d’Artois, 1775, exemplaire en grand papier, 1,600 francs.

Dans la partie moderne :

Les Contes rémois, par le comte de Chévigné [sic], sur papier de Hollande, dans une reliure en maroquin bleu de Cuzin, 1,030 francs.

Les Châtiments, de Victor Hugo, 1853, reliure en maroquin rouge janséniste de Thibaron, 510 francs.

Marion Delorme [sic], de Victor Hugo, édition originale, reliure de Cuzin, 430 francs.

Marie Tudor, du même auteur, édition originale, reliure de Cuzin, 420 francs. »

 

(Paul Eudel. L’Hôtel Drouot et la Curiosité en 1884-1885. Paris, G. Charpentier et Cie, 1886, p. 279-285)  

 

Le fils de Maurice Lebarbier de Tinan et de Valentine Derval, Jean Lebarbier de Tinan, était né à Paris [VIIe], 16 rue de l’Université, le 19 janvier 1874. Il entra dans le monde littéraire en publiant Un document sur l’impuissance d’aimer (Paris, Librairie de l’Art indépendant, 1894, in-12, front. de Félicien Rops, 310 ex.), tandis qu’il était à l’École d’agronomie de Montpellier [Hérault]. Toxicomane, il mourut prématurément le 18 novembre 1898 et fut inhumé dans le caveau de son arrière-grand-père maternel, Antoine Merlin « de Thionville », au cimetière du Père Lachaise [Division 29].


 

Maurice Lebarbier de Tinan est décédé à Tours [Indre-et-Loire], 17 rue Nationale, le 22 juillet 1918 et fut inhumé auprès de sa mère, dans le caveau de son grand-père maternel, Antoine Merlin « de Thionville », au cimetière du Père Lachaise [Division 29].





N° 9. Frontispice pour l’Impuissance d’aimer, de Jean de Tinan.
Dessin, plume et crayon avec lavis d’encre de Chine. Signé. 1.360 fr.

 

Les vendredi 7 et samedi 8 mars 1919, sa collection d’objets d’art fut dispersée à l’Hôtel Drouot, salle n° 10 : Catalogue des objets d’art, bois sculptés, cuirs – objets variés – armes – outils – faïences – porcelaines – tapisserie – étoffes – tableaux – dessins – livres, principalement des XVe et XVIe siècles, dessin - estampes & autographes, par F. Rops, composant la collection de feu M. Lebarbier de Tinan (Paris, s. n., 1919, in-8, 45-[1] p. dont 1 pl., 335 lots, 4 pl. h.-t. ), dont Dessins et Estampes modernes [17 lots = 5,07 %], Tableaux [9 lots = 2,68 %], Livres [14 lots = 4,17 %], Cuirs [30 lots = 8,95 %], Objets variés [47 lots = 14,02 %], Armes [8 lots = 2,38 %], Outils en fer et en bois [56 lots = 16,71 %], Céramique [22 lots = 6,56 %], Sculptures [20 lots = 5,97 %], Bois sculptés [78 lots = 23,28 %], Tapisseries. Étoffes [12 lots = 3,58 %], Meubles et Sièges [22 lots = 6,56 %].

 

Valentine Derval mourut le 10 juin 1923, en son domicile du 88 rue de l’Université, et fut inhumée dans le caveau Derval, au cimetière du Père Lachaise. Sa collection d’objets d’art fut vendue le 21 novembre 1923, à l’Hôtel Drouot, salle n° 11 : Catalogue des objets d’art et de curiosité, tableaux, dessins, gravures, livres, faïences, porcelaines, grès, argenterie, bronzes, cuivres, étains, objets variés. Meubles et sièges. Tapisseries anciennes (Paris, s. n., 1923, in-8, 19-[1 bl.] p.).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

samedi 13 mars 2021

Tibulle Desbarreaux-Bernard (1798-1880), incunabuliste, elzeviriomane et Habertolâtre

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Entrée de l'église de Saint-Agnin-sur-Bion

D’une famille originaire de Saint-Agnin-sur-Bion [Isère], Tibulle Pellet est né à Toulouse, rue des Cordeliers [rue Antoine Deville depuis 1843], le 30 brumaire An VII [20 novembre 1798], fils de Marie Bernard (1763-1845) et de Hyacinthe Pellet (1756-1828), administrateur du département de Haute-Garonne, qui n’étaient pas mariés.


 

Hyacinthe Pellet était né le 6 juin 1756 à Chèzeneuve [Isère], où ses parents, Louis Pellet (1720-1777) et Thérèse Linage (1722-1794), qui s’étaient mariés le 20 juillet 1751 à Charantonnay [Isère], étaient fermiers. Il était arrivé à Toulouse en 1786 et y avait épousé Catherine-Julie Molé, fille de Louis-François Molé (1732-1801), dit « Dalainville », directeur du théâtre de Toulouse. En hommage – on se demande pourquoi - à l’illustre poète débauché Jacques des Barreaux (1599-1673), il avait pris le nom de « Desbarreaux ». Pendant la Révolution, il quitta la scène pour diriger une fabrique de faïence, qu’il transféra dans l’ancien couvent des Bernardins, et devint maire de Toulouse du 11 germinal An V [31 mars 1797] au 1er floréal An VI [20 avril 1798], avant de revenir au théâtre en 1808. Il mourut à Toulouse, 1 place Royale [place du Capitole], le 20 février 1828. Marie Bernard, née à Lyon, mourut à deux pas de là, 55 rue Saint Rome, le 29 juin 1845.


 

L’entrée de Tibulle Desbarreaux-Bernard dans la carrière médicale date de 1814, quand il se mit à suivre à l’Hôtel-Dieu de Toulouse les leçons du chirurgien Charles Viguerie (1779-1855), tandis qu’il se préparait en même temps à l’obtention de l’indispensable grade de bachelier. Quatre ans après il était à Paris, et le 16 mai 1824 il obtenait le diplôme de bachelier 



avant d’être proclamé docteur, le 22 février 1825, ayant soutenu un Essai sur les perforations spontanées de l’estomac (Paris, Didot le Jeune, 1825, in-4).

Tibulle Desbarreaux-Bernard

 

Revenu à Toulouse, il demeura 4 rue du Fourbastard et s’orienta vers la médecine légale.

Le 21 octobre 1828, il épousa Jeanne-Claire Bastide, née à Marseille [Bouches-du-Rhône], le 22 janvier 1808 et habitant Paris [IXe] 5 rue de La Tour d’Auvergne [rue Louise-Émilie de La Tour d’Auvergne depuis 2019], qui donna naissance à Dominique-Gaspard-René le 16 juillet 1829, malheureusement décédé le 8 août de l’année suivante, 74 rue de la Pomme.

Devenu veuf, Desbarreaux-Bernard épousa le 15 novembre 1849 Jeanne-Joséphine Pradiers, née à Bertre [Tarn] le 20 juillet 1820 et demeurant à Toulouse.

Sa carrière se poursuivit à l’Hôtel-Dieu où il devint médecin en 1854 et médecin-chef en 1855, poste qu’il occupa jusqu’au mois de décembre 1866. Il avait, par ailleurs, été nommé professeur-adjoint de clinique interne à l’École préparatoire de médecine de Toulouse en 1855 ; il devint professeur titulaire en 1859. Son état de santé le contraignit à abandonner cette fonction en 1867 : le 23 mai, il fut nommé professeur honoraire de ladite École.

 

Dès avant son retour de Paris, le jeune médecin avait prêté intérêt aux livres anciens. Il conserva toujours dans sa bibliothèque un Voltaire-Baudouin, le premier livre qu’il eût acheté.

En 1849, l’acquisition de la bibliothèque constituée par le marquis Joseph-Léonard de Castellane (1761-1845), pour 1.200 francs, lui fit franchir la frontière séparant la bibliophilie de la bibliographie, car cette bibliothèque comprenait des textes manuscrits du marquis traitant de bibliographie.

Desbarreaux-Bernard produisit alors ses premiers travaux sur les débuts de l’imprimerie à Toulouse : « Quelques recherches sur les débuts de l’imprimerie à Toulouse » (Mémoires de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. Toulouse, Imprimerie de Jean-Matthieu Douladoure, 1848, 3e série, t. IV, p. 393-406). Il fut l’auteur, au total, de 87 ouvrages, dont 28 consacrés à la médecine, 18 à la littérature, 17 à la bibliographie générale, 19 à la bibliographie toulousaine et 5 à divers, parmi lesquels : 



La Chasse aux incunables (Toulouse, Imprimerie de A. Chauvin, 1864, in-8, 3 pl., 100 ex.) ; 



L’Imprimerie à Toulouse aux XVe, XVIe et XVIIe siècles (Toulouse Chauvin, 1865, in-8, 150 ex.) ; 



Établissement de l’imprimerie dans la province de Languedoc (Toulouse, Edouard Privat, 1875 [1876 sur la couv], in-8, 11 pl., 104 ex.) ; 



Catalogue des incunables de la Bibliothèque de Toulouse (Toulouse, Paul Privat, 1878, gr. in-8, 50 pl.), que la ville imprima à ses frais.

 

Dans la question des deux « Tolosa », espagnole et française, malgré les malveillantes critiques d’un membre de l’Académie de Marseille, Louis-Joseph Hubaud (1772-1866), Desbarreaux-Bernard est parvenu à détruire cette opinion fausse que plusieurs éditions rares du quinzième siècle avaient vu le jour à Tolosa en Espagne, grâce, en particulier, à la découverte, à Madrid, d’un livre daté de « Tolosa de Francia » : 



Boecio de consolaciõ tornado de latin en romance por el muy reverdo padre fray Antõ ginebreda Maestro en la fãta Theologie dela ord delos pedricadores de Barcelona (4 juillet 1488). 



Grâce à lui, on sait que c’est à Toulouse que Henri Turner et Jean Parix ont imprimé, dès le 20 juin 1476, le Repetitio solemnis rubricæ de fide instrumentorum d’André Barbatia.

Ancienne Bibliothèque municipale de Toulouse (juillet 2020)



Ancienne Bibliothèque municipale de Toulouse
Photographie Eugène Trutat (1935)

 

Desbarreaux-Bernard fut aussi le bibliothécaire de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse de 1848 à 1879 et présida la commission d’inspection et d’achat de la Bibliothèque municipale, 1 rue Joseph Lakanal, près du couvent des Jacobins.

Le catalogue manuscrit des livres de la bibliothèque de Desbarreaux-Bernard se compose de 12 volumes comprenant environ 8.600 numéros :

« Assez nombreux sont les numéros restés en blanc dans l’attente d’une rentrée de livres, le catalogue étant établi par thèmes. En revanche un seul numéro correspond parfois à de nombreuses pièces : ainsi un seul numéro correspond à 400 “ mazarinades ” ou encore un seul numéro à une cinquantaine de brochures concernant le R. P. Sermet. Les 12 volumes sont conservés à la Bibliothèque Municipale de Toulouse sous la référence Rés. ms. 1019. »

(André Hermet. « Un bibliothécaire de l’Académie au XIXe siècle. Le Docteur Desbarreaux-Bernard ». Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, vol. 149, 16e série, t. VIII, 1987, p. 226, n. 44)


Photographie Bibliothèque de la Sorbonne

 

Desbarreaux-Bernard utilisa deux ex-libris avec la devise « IN SECUNDIS VOLUPTAS. IN ADVERSIS PERFUGIUM » [Une joie dans le succès. Un abri dans l’adversité] : l’un [41 x 35 mm] portant « EX MUSÆO DOCT. D-BERNARD », l’autre « EX SCHÆDIS DOCT. T. D-B. »

 

En 1878, Desbarreaux-Bernard décida de vendre sa bibliothèque à deux libraires parisiens, Laurent Potier (1806-1881) et à Adolphe Labitte (1832-1882), pour 90.000 francs. Il conserva sa collection d’incunables toulousains, ses livres écrits en patois ou relatifs à l’histoire du Languedoc, ainsi que ses ouvrages de bibliographie et d’histoire littéraire. Les deux libraires vendirent la bibliothèque aux enchères publiques l’année suivante : certains livres qui y figurent n’ont jamais appartenu à Desbarreaux-Bernard ; d’autres n’y sont pas portés.  


 

La première vente eut lieu du lundi 3 au samedi 8 mars 1879, en 6 vacations, 5 rue Drouot, au premier, salle n° 3 : Catalogue des livres rares et précieux, imprimés et manuscrits, composant la bibliothèque de M. le DR Desbarreaux-Bernard, de Toulouse. Première partie (Paris, Adolphe Labitte, 1879, in-8, XV-[1 bl.]-180 p., 931 + 21 doubles [bis] = 952 lots), dont Théologie [76 lots = 7,98 %], Jurisprudence [9 lots = 0,94 %], Sciences et Arts [153 lots = 16,07 %], Belles-Lettres [562 lots = 59,03 %], Histoire [152 lots = 15,96 %].


 

20. Ces présentes heures à lusaige de Rome au long sans requerir. Paris, Symon Vostre, s. d. [calendrier 1508 à 1528], très gr. in-8 goth., 25 fig., mar. vert russe, dos et plats ornés à froid, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Imprimé sur vélin. Ex. du marquis d’Aubais. 1.780 fr. [Bulletin de la librairie Damascène Morgand, 1887-1889, t. IV, p. 942, n° 16.439]

Exemplaire Desbarreaux-Bernard
Photographie Petit Palais, Paris


36. Marci Vigerii Saonensis Decachordum Christianum Julio II Pont. Max. dicatum. Fano, Hieronymus Soncinus, 1507, pet. in-fol., titre encadré, 10 grandes et 35 petites fig. sur bois, v. f. compart., tr. dor. Ex. de Grolier, inconnu à Le Roux de Lincy. Des bibliothèques de J. B. Colbert et C. de Pradel, évêques de Montpellier. 3.900 fr. [Passé plus tard à Eugène Dutuit]



47. Doctrina breve muy provechosa de las cosas que pertenecen a la fe catholica ya nuestra cristiandad en estilo llano para común inteligencia. Mexico, Juan Cromberger, 1544, in-4 goth., rel. en peau de truie, fermoirs d’argent, tr. dor. (Weber). Premier ouvrage complet imprimé en Amérique du Nord, à l’aide de caractères, de blocs et d’une presse amenés à Mexico depuis l’Espagne.



53. L’Imitation de Iesus-Christ. Traduite & paraphrasée en Vers François. Par P. Corneille. Imprimée à Rouen par L. Maurry, pour Robert Ballard, 1656, in-4, front. et fig. de Chauveau, réglé, mar. r. à compart., fil., dos orné, tr. dor. (Rel. époque). Aux armes de Le Goux de la Berchère, archevêque de Narbonne. 550 fr.

Photographie BnF


56. Le livre intitule eternelle consolacion. S. l. n. d. [Lyon, Jean Dupré, 1489-1490], pet. in-fol. goth., mar. br., ornements à froid, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Première édition. 999 fr.


Exemplaire Desbarreaux-Bernard
Christie's, 5 mars 2008 : 400 €


76. D. Justiniani, sacratissimi principis, Institutionum libri quatuor. Lugd. Batav., apud Danielem à Gaesbeeck, 1678, in-24, front. grav., mar. r., comp., tr. dor. (Du Seuil). Grand papier.

Photographie Librairie Gonnelli


96. Les Essais de Michel seigneur de Montaigne, avec des notes, par Pierre Coste. Paris, 1725, 3 vol. in-4, portr., mar. r., large dent., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes du maréchal de Luxembourg et de sa première femme. 2.900 fr.

Photographie Librairie Rulon-Miller Books



117. Hieronymi Cardani, Mediolanensis, proxeneta. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1627, pet. in-12, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



124. C. Plinii Secundi Historiæ naturalis libri XXXVII. Lugduni Batavorum, ex officina Elzeviriana, 1635, 3 vol. pet. in-12, cuir de Russie. Ex. de J. Racine avec sa signature au frontispice du premier vol. et des corrections de sa main.

Photographie University of Glasgow


146. Cornelii Celsi de Medicina. Florentie a Nicolao [Laurentio de Alemania] impressus, 1478, pet. in-fol., réglé, mar. vert, tabis, tr. dor. (Derome). Première édition. Ex. Mac-Carthy, Coulon et Cailhava.



218. Champfleury. Paris, Geofroy Tory, 1529, pet. in-fol., fig. sur bois, réglé, mar. r., dos orné, riche ornement sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).


Photographies Petit Palais, Paris


223. Les Singuliers et Nouveaux Pourtraicts du seigneur Federic de Vinciolo Vénitien, pour toutes sortes d’ouvrages de Lingerie. Lyon, 1603, in-4, portr., mar. br., couronne de feuillages sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 820 fr.



255. Anacréon, Sapho, Bion et Moschus, Traduction nouvelle en Prose, suivie De la Veillée des Fêtes de Vénus. A Paphos, et se trouve à Paris, Chez Le Boucher, 1773 – Héro et Léandre, poême de Musée. A Sestos, et se trouve à Paris, Chez Le Boucher, 1774. Deux part. en 1 vol. gr. in-8, tiré in-4 sur pap. de Hollande, fig. d’Eisen, mar. r., fil., tr. dor. (Derome). 



277. Ovidii Nasonis Opera omnia. Venetiis, in ædibus haeredum Aldi et Andreæ soceri, 1533-1534, 3 vol. in-8, mar. r. janséniste, large dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).

Photographie Libreria Anticuaria Farré

283. M. Manili Astronomicon libri quinque. Paris, Mamert Patisson, 1579, in-8, réglé, rel. vélin parsemée de fleurs de lis, tr. dor. (Rel. époque). Aux armes de Henri III. 1.500 fr.



328. Le Rommant de la Rose. Paris, Galliot du Pré, 1529, pet. in-8, lettres rondes, fig., mar. r. doublé de mar. vert, dent., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 6.000 fr.



329. Les Œuvres feu maistre Alain Chartier. Paris, Galliot du Pré, 1529, pet. in-8, lettres rondes, mar. bleu, doublé de mar. orange (Trautz-Bauzonnet). 1.105 fr.



334. Les Oevres [sic] Maistre Guillaume Coquillart. Paris, Jean Leber, 1533, très pet. in-8, lettres rondes, mar. citron (Trautz-Bauzonnet). 1.350 fr.



337. Ladolescence Clémentine – La Suyte de ladolescence Clémentine – Recueil des œuvres Jehan Marot. Lyon, Françoys Juste, 1534, 3 part. en 1 vol. in-12 goth., format allongé, mar. vert russe, dos et coins richement ornés, doublé de mar. r., dent., tr. dor. (Bauzonnet-Trautz).    


Verso dernier feuillet
Photographies BnF


342. Les Controversses [sic] des Sexes Masculin et Femenin [Toulouse, Jacques Colomiez, 1534], pet. in-fol. goth., fig. sur bois, mar. rouge, riches compart. De filets entrelacés, tr. dor. (Duru). Ex. de Cailhava.



343. Les Gestes des solliciteurs. Bourdeaux, Jehan Guyart, 1537, très pet. in-4 goth., titre avec encadrement et marque de Jehan Guyart, demi-rel. mar. r. Seconde édition. [Passé au baron James de Rothschild]

Photographie Librairie Camille Sourget


345. Marguerites de la Marguerite des princesses, très illustre Royne de Navarre. Lyon, Jean de Tournes, 1547, 2 part. en 1 vol. in-8, réglé, fig. sur bois, mar. bleu, compart., dent. Int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).

Photographie Librairie Dechaud


346. Le Tombeau de Marguerite de Valois, Royne de Navarre. Paris, 1551, pet. in-8, portr., mar. bleu (Trautz-Bauzonnet). 795 fr.

Photographie Bibliothèque de la Sorbonne


362. Œuvres de Joachim du Bellay, Angevin. Paris, Charles Langelier, 1562, 4 part. en 1 vol. in-4, mar. r., dos orné, fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).



365. Euvres en rime de Ian Antoine de Baif – Les Amours de Ian Antoine de Baif – Les Ieux de Ian Antoine de Baif - Les Passetems de Ian Antoine de Baif. Paris, Lucas Breyer, 1573, 4 vol. in-8, mar. bleu (Trautz-Bauzonnet). 2.400 fr.

Exemplaire Desbarreaux-Bernard
Librairie Le Feu Follet : 1.725 €


406. Œuvres de Théophile [Viau] divisées en trois parties. Paris, Nicolas Pépingué, 1662, in-12, mar. r. janséniste, tr. dor. (Hardy). 

Photographie Livre Rare Book


429. Œuvres choisies de Gresset. Paris, Didot Jeune et Saugrain, An II [1794], gr. in-18, fig., mar. r. (Bozerian). Ex. Pixerécourt. 400 fr.

Photographie Librairie Bonnefoi


430. Œuvres de P. J. Bernard, ornées de gravures d’après les desseins de Prudhon, la dernière estampe gravée par lui-même. Paris, P. Didot l’Aîné, 1797-An V, in-4, mar. r. (Bozerian). Un des 150 ex. sur pap. vélin fort d’Angoulême. 455 fr.



465. Fables nouvelles [par Dorat]. La Haye, et se trouve à Paris, chez Delalain, 1773, 2 tomes en 1 vol. in-8, gr. pap. de Hollande, demi-rel., dos et coins de veau vert, non rogné. 1.245 fr.



469. Contes et nouvelles en vers de M. de La Fontaine. Amsterdam [Paris, Barbou], 1762, 2 vol. in-8, mar. r. (Rel. anc.). Édition des Fermiers généraux. Les figures des contes « Le Cas de conscience » et « Le Diable de Papefiguière » sont couvertes ; le portrait de Choffard est avec le cadre blanc. 1.000 fr.

Photographie BnF


501. Recueil des plus beaux airs accompagnés de Chansons à dancer. Caen, Jaques Mangeant, 1615, 3 part. en 1 vol. pet. in-12, mar. r., fil., doublé de mar. bl., fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 1.800 fr.



516. Orlando furioso di Lodovico Ariosto. Birmingham, G. Baskerville et P. Molini, 1773, 4 vol. gr. in-8, 46 fig., mar. r. (Derome). 2.500 fr.



523. La Gerusalemme liberata, di Torquato Tasso. Paris, François Ambroise Didot l’Aîné, 1784-1786, 2 vol. gr. in-4, 41 fig., mar. vert (Bozerian). 1.855 fr.



530. La Secchia rapita. Poema eroicomico di Alessandro Tassoni. In Parigi, Appresso Lorenzo Prault e Pietro Durand, 1766, 2 vol. in-8, fig., mar. r., tr. dor. (Rel. anc.).



553. Le Théâtre de P. Corneille. Suivant la copie imprimée à Paris [Amsterdam, Abr. Wolfgank], 1664-1676, 5 vol. pet. in-12, portr., front., titres gravés et imprimés, mar. bl., fil., tr. dor. 1.100 fr.



561. Les Tragédies et Comédies de Th. Corneille. [Amsterdam, Abr. Wolfgank], 1665-1678, 5 vol. pet. in-12, titres gravés et imprimés, mar. r. janséniste, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).



567. Le Misantrope, par I. B. P. de Molière. Paris, Jean Ribou, 1667, in-12, front., mar. r. jans., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Edition originale. 1.110 fr.



570.
Monsieur de Pourceaugnac, comédie faite à Chambord, pour le divertissement du Roy. Par I. B. P. Molière. Paris, Jean Ribou, in-12, non relié. Edition originale. 720 fr.

Photographie BnF


572. Œuvres de Jean Racine. Paris, François Ambroise Didot l’Aîné, 1783, 3 vol. gr. in-4, pap. vél., mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Tiré à 250 ex.



574. Esther, tragédie Tirée de l’Escriture Sainte. Paris, Claude Barbin, 1689, in-12, fig., mar. bl., fil., dos orné, tr. dor. (Hardy). Ed. orig.



575. Athalie, tragédie. Tirée de l’Ecriture Sainte. Paris, Denys Thierry, 1691, in-4, fig., mar. r., compart. A la Du Seuil, tr. dor. (Rel. anc.). Ed. orig.



576. Athalie tragédie, Tirée de l’Ecriture Sainte. Paris, Denys Thierry, 1692, in-12, fig., mar. bl., tr. dor. (Hardy). Ed. orig.



579. Œuvres de Crébillon. Paris, Maillard, An V-1797, 2 tomes en 4 vol. in-8, mar. r., doublé de tabis, dent., tr. dor. (Bozerian). Un des deux ex. imprimés sur vélin.

Photographie Librairie Camille Sourget


583. La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro. Société typographique, et se trouve à Paris, Ruault, 1785, gr. in-8, fig., mar. r. (Bozerian). Ex. Pixerécourt. 3.101 fr.



619. Le Zombi du grand Perou. [Rouen], 1697, pet. in-12, mar. r., dos orné, comp., tr. dor. (Duru). Ex. de Nodier.



633. Romans et contes par M. de Voltaire. Paris, Didot l’Aîné, 1780, 6 vol. in-18, pap. fin, mar. r. janséniste, tr. dor. (Derome).



651. Paul et Virginie. Paris, Imprimerie de Monsieur [Pierre-François Didot Jeune], 1789, in-18, pap. vélin, fig. de Moreau, demi-rel. mar. r., non rogn. Première édition.



655. Les Amours du chevalier de Faublas ; par J.-B. Louvet. Paris, chez l’auteur, An VI, 4 vol. in-8, 27 fig., demi-rel., non rogn. (Koehler). 3.360 fr.


Photographies BnF


668. Dialogue treselegant intitule le Peregrin. Paris, Galliot du Pré, 1527, gr. in-4, mar. bleu, marguerites sur le dos, couronnes de feuillages sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).




669. El Ingenioso Hidalgo Don Quixote de la Mancha. Madrid, Iuan de la Cuesta, 1608-1615, 2 vol. in-4, cuir de Russie, fil., tr. dor. Première partie de la seconde édition, seconde partie édition originale. 2.200 fr.



785. Le Portulan contenant la description tant des Mers du Ponent despuis le destroict de Gibeltar [sic] iusques à la Schiuse en Flandres. Aix-en-Provence, Pierre Roux, 1577, pet. in-fol., vélin, 500 fr.



791. Relation d’un voyage du Levant […]. Par M. Pitton de Tournefort. Paris, Imprimerie royale, 1717, 2 vol. in-4, fig. et cartes, mar. r. (Rel. anc.). Aux armes de Louis XIV. 300 fr.




794. Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, autrement dite Amérique […] par Jean de Léry. [La Rochelle], Antoine Chuppin, 1578, in-8, fig., demi-rel. bas. Médiocre exemplaire. 250 fr.



827. C. Corn. Tacitus ex J. Lipsii editione cum notis et emend. Jo. Grotii. Lugduni Batavorum, ex officina Elzeviriana, 1640, 2 part. en 1 vol. pet. in-12, titre gravé, mar. r. à compart., tr. dor. (Le Gascon).


Photographies BnF


834. La Victoire du Roy contre les Véniciens [sic]. Paris, Anthoine Vérard, 1510, in-4 goth., fig. sur bois, mar. r., fil., dos orné, tr. dor. (Niedrée).

Photographie BnF


836. Lordre du sacre et couronnement du roy très chrestien nostre sire Françoys de Valois. S. l. n. d. [Lyon, Noël Abraham ?, v. 1515], pet. in-8 goth., réglé, mar. bl., fil., dos orné, tr. dor. (Chambolle-Duru). Ex. Ruggieri.



880. Les Antiquitez, Chroniques, et Singularitez de Paris. Paris, Gilles Corrozet, 1561, pet. in-8, mar. r. janséniste, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).


Photographies INHA


888. Représentation des fêtes données par la ville de Strasbourg Pour la Convalescence du Roi, à l’arrivée et pendant le séjour de Sa Majesté en cette Ville. [Paris, 1744], gr. in-fol., mar. r., dor. (Rel. signée Padeloup). Aux armes de Louis XV. 300 fr.



889. Sabaudiæ Respublica et Historia. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1634, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.


Exemplaire Desbarreaux-Bernard


890. D. Baudii Induciarum belli Belgici libri tres. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1629, pet. in-12, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre. [Passé à Michel Wittock]



891. Belgii Confœderati respublica. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1630, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



893. Helvetiorum respublica. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1627, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



894. Josiæ Simleri Valesiæ et Alpium descriptio. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1633, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



895. Casp. Contarini de Republica Venetorum, libri quinque. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1626, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



901. Portugallia, sive de regis Portugalliæ regnis. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1641, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



904. P. Bertii Commentariorum rerum Germanicarum libri tres. Amsterdami, apud Guil. Blaeu, 1634-1635, 3 vol. pet. in-12, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



905. Respublica et Status imperii Romano-Germanici commentarius. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1634, 2 vol. in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.


Exemplaire Desbarreaux-Bernard


907. F. Sprecheri Rhetia, ubi ejus verus situs, politia, bella, foedera, et alia memorabilia accuratissime describuntur. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1633, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



908. Respublica Bohemiæ à M. Paulo a Stranski descripta. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1634, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



909. De Regno Daniæ et Norwegiæ. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1629, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



910. Suecia, sive de Suecorum regis. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1631, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



911. Respublica, sive Status regni Poloniæ. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1627, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



912. Russia seu Moscovia, itemque Tartaria. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1630, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.


Exemplaire Desbarreaux-Bernard


913. Græcorum Respublicæ ab Ubone Emmio descriptæ. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1632, 2 vol. in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre. Passé à Paul-Louis Weiller.



914. Turcici Imperii status. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1630, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



915. P. Gyllii de Bosporo Thracio lib. III. Lugd. Bat., apud Elzevirios, 1632, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



918. Persia, seu regni Persici status. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1633, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



919. De Imperio Magni Mogolis. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1631, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.


 

Des bons livres en tout genre furent vendus du lundi 1er au samedi 6 décembre 1879, en 6 vacations, 28 rue des Bons Enfants, salle n° 1 : Catalogue des livres rares et précieux composant la bibliothèque de M. le DR Desbarreaux-Bernard, de Toulouse. Seconde partie (Paris, Adolphe Labitte, 1879, in-8, [3]-[1 bl.]-99-[1 bl.] p., 1.083 + 7 doubles [bis] = 1.090 lots), dont Théologie [60 lots = 5,50 %], Jurisprudence [18 lots = 1,65 %], Sciences et Arts [155 lots = 14,22 %], Belles-Lettres [590 lots = 54,12 %], Histoire [267 lots = 24,49 %].

 

L’ermite du 5 rue Deville mourut le 15 février 1880. Ses obsèques eurent lieu le mardi 17, sur la paroisse Saint-Pierre. Un piquet d’infanterie rendit les honneurs au légionnaire. Un long cortège, dans lequel prirent place les membres de la Société de médecine, de l’Académie des sciences, de la Société archéologique, suivit le corps jusqu’au cimetière. Conformément à la volonté formelle exprimée par le défunt, aucun discours ne fut prononcé.

En 1880, la ville de Toulouse acheta à sa veuve le catalogue manuscrit de la bibliothèque de son mari, ainsi que les ouvrages et les journaux qu’il avait conservés.