mardi 28 mai 2019

Pigoreau (1765-1851), libraire pour les romans

La reproduction des articles est autorisée à la condition que l'origine en soit citée.

Nicolas-Alexandre Pigoreau est né le 26 janvier 1765, dans le quartier de l’Opéra [IXe], où ses parents, Claude Pigoreau et Marie-Jeanne-Thérèse Platard, née le 19 février 1734 à Joigny [Yonne], étaient employés.
Il fit ses études d’abord au collège de Montaigu, dont l’entrée donnait sur la rue des Sept Voies [rue Valette, Ve] et qui fut converti en hôpital et en maison de correction militaire en 1792, puis rasé en 1842, pour laisser la place à la future Bibliothèque Sainte-Geneviève, édifiée de 1844 à 1850 par l’architecte Henri Labrouste (1801-1875).
Ensuite, il poursuivit ses études au collège d’Harcourt, rue de la Harpe [Ve], qui fut fermé et converti en prison en 1793, avant d’être démoli en 1795.


Devenu, en 1792, professeur de grec et de latin au séminaire des Trente-Trois, 34 rue de la Montagne-Sainte-Geneviève [Ve], qui fut supprimé en 1797, Pigoreau suppléait souvent Jean-Baptiste Gail (1755-1829), professeur de littérature grecque au Collège de France, place Cambrai [place Marcelin Berthelot, Ve].

Menacé dans sa sécurité personnelle par la robe de séminariste qu’il portait, Pigoreau prit l’habit séculier 

Conciergerie et Pont au Change, après la destruction des maisons

et débuta dans la librairie, comme bouquiniste, près du pont au Change [Ier] : il étalait sur une table les livres qui lui avaient servi à enseigner, qu’il renouvelait le soir aux principales ventes de livres, dont celles de la rue des Bons-Enfants [Ier].

Terrasse des Feuillants (1812)

Il se décida bientôt à louer une des échoppes adossées alors au jardin des Tuileries, sur la terrasse des Feuillants [Ier], avant d’exercer sa profession dans le quartier du Palais-Royal [Ier] : « cour de la Convention, et rue de Rohan, N°. 33 » [An III, 1794-1795], puis « Palais-Égalité, galerie Noire du théâtre de la République » [An VI, 1797-1798].

Place Saint-Germain-l'Auxerrois en 1830, par François Courboin (1865-1926) [détail].



La colonnade du Louvre, vue de la rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois
Photographie Charles Marville (1866)

La colonnade du Louvre, vue de la rue Chilpéric
Episode du 29 juillet 1830, par Paul Lecarpentier (1831)

Dès 1796, il s’installa également place Saint-Germain-l’Auxerrois [Ier], son adresse unique de l’An VII [1798-1799] à 1835.
Les numéros des maisons de cette place étaient peints en rouge sur fond ocre, conformément à la réglementation de 1805, pour les rues parallèles à la Seine : les impairs allaient de 27 à 43, et faisaient partie de ceux de la rue des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois, et les pairs de 20 à 24 étaient la suite de la série de la rue Chilpéric.
La librairie de Pigoreau porta le n° 20 : les numéros « 28 » [An XIII-1805], « 2 » [1815], « 22 » [1819] et « 8 » [1825], trouvés sur certaines de ses éditions, sont des erreurs typographiques ou les témoins d’un changement temporaire de numérotation.

Place Saint-Germain-l'Auxerrois en mai-juin 1856
Photographie Edouard Baldus

Place du Louvre et église Saint-Germain-l'Auxerrois en 1865

La librairie occupait l’emplacement qui est aujourd’hui devant le beffroi qui fut élevé entre l’église et la mairie de Ier arrondissement, cette dernière bâtie entre 1857 et 1861. 

La maison du Journal des Débats, à droite, avant le Café Momus

Elle se trouvait à quelques dizaines de mètres du Journal des Débats, 17 rue des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois, la porte cochère vis-à-vis l’église :

« La maison où ses bureaux sont établis est respectable par son air de vétusté ; ses murailles noircies par le voisinage de l’imprimerie, ses escaliers de bois et de briques usés par le frottement incessant du public, ses murailles épaisses et massives, ses couloirs étroits, ses fenêtres bizarres, qui n’ont de nom dans aucune architecture, tout lui donne un air de ressemblance avec ces couvents de bénédictins, d’où le luxe était banni, et qui servaient de refuge à l’étude, à la prière, au recueillement. Ce n’est pas sans un certain respect qu’on franchit le seuil de cette porte cochère où tant d’hommes célèbres ont passé avant nous : Châteaubriand [sic] a mis le pied sur cet escalier où vous montez ; Etienne a tourné le bouton de cette porte ; Fontanes et Fiévée se sont coudoyés dans ce couloir ; Geoffroy a écrit un de ses brûlants articles sur cette table vermoulue ; des princes, des ministres, des ambassadeurs, se sont assis dans ces antichambres ; ici on a proclamé la déchéance d’une monarchie ; là, on a salué l’avènement d’un gouvernement nouveau. Que d’événements, que d’intrigues, que de mystères ces murailles nous raconteraient, si elles pouvaient parler !
Au rez-de-chaussée de la maison se trouve l’imprimerie de M. Lenormant, un des fondateurs et des copropriétaires du Journal des Débats. Là, le travail ne chôme jamais, ni dimanches ni jours de fêtes ; c’est un grincement de machines, un frôlement de papier, un sifflement de vapeur, un va-et-vient sans relâche du 1er janvier au 31 décembre. C’est de là que sort rayonnante cette feuille légère que l’art de Guttemberg [sic] a transformée, et qui fait reine du monde la pensée humaine. Au premier étage sont les bureaux de l’administration, au second étage sont ceux de la rédaction. »
(Jules Brisson & Félix Ribeyre. Les Grands Journaux de France. Paris, 1862, p. 357-358)   

Son commerce ayant prospéré, Pigoreau acheta, vers la fin de 1810, une maison de campagne qui avait appartenu au célèbre acteur Pierre-Louis Dubus (1721-1799), dit « Préville », située à l’extrémité du faubourg Saint-Antoine, 72 rue de Picpus [XIIe], près la Barrière du même nom. 

Barrière de Picpus, par Palaiseau (1819)
Photographie BnF

C’est dans cette retraite tranquille qu’il se rendait le soir et examinait les manuscrits que les auteurs lui confiaient pour être imprimés. Il fut enfin breveté le 1er avril 1812.

Son frère aîné, Claude-Balthazar Pigoreau, commissaire-priseur, fut, en 1810, maire de Vaux-sur-Seine [Yvelines], où il décéda le 1er février 1848. 


Il fut l’auteur d’un Nouveau traité de la pêche dans les fleuves et rivières navigables, avec lignes volantes et flottantes, par C. B. Pigoreau ; revu et augmenté du vade-mecum du pêcheur, et de la pêche des poissons de rivières, pendant chaque mois. Par C. Kresz ainé, fabricant d’ustensiles de pêche et de chasse (Paris, Corbet ainé et Kresz ainé, 1828, in-12, pl. et tableau), qui annonçait être un supplément à la Pisciceptologie, ou l’Art de la pêche à la ligne […]. Par J. C*** [Jean Cussac] (Paris, Imprimerie de Cussac, 1816 [1817 sur la couv.], in-12, front. et 28 pl.).


Le 19 frimaire An II [9 décembre 1793], Pigoreau avait épousé une de ses cousines, Anne-Angélique-Charlotte Bertrand, née à Gènes [Italie], le 21 septembre 1775, qui lui donna quatorze enfants, tous nés à Paris, dont huit étaient toujours vivants en 1848 :

-Alexandre-Claude, né le 5e jour complémentaire de l’An VI [20 septembre 1798], mourut le 19 janvier 1868 [Ve]. Libraire breveté le 15 janvier 1823, 11 rue des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois, puis 7 rue d’Enfer [Ve], il épousa Marie-Aglaé Lenfant, née le 25 novembre 1804, brevetée le 24 janvier 1851, qui mourut à Paris, 62 rue du Cardinal Lemoine [Ve], le 3 mai 1875.
-Adèle-Charlotte, née le 15 fructidor An VII [1er septembre 1799] et décédée le 1er mars 1859.
-René-Adrien, né le 23 août 1800.
-Thérèse-Charlotte-Nicole, née le 7 novembre 1801, épousa Louis-Joseph Lemarchand, né le 27 juillet 1803, imprimeur breveté le 20 avril 1839.
-Le 6 janvier 1827, Alexandrine-Flore, née le 23 juin 1807, épousa Hippolyte-Désiré Bazouge, né le 15 janvier 1802, breveté le 1er juin 1837 : ils exercèrent la librairie sous la raison sociale « Bazouge-Pigoreau », 14 rue des Beaux-Arts [VIe], puis, successivement, 21 rue des Grands Augustins [VIe], 17 bis quai des Grands Augustins [VIe], 7 quai des Grands Augustins [VIe] et 33 rue Saint-André-des-Arts [VIe].
-Louise-Joséphine, née le 2 mai 1810 et décédée le 3 mars 1862, épousa, à Crécy-en-Brie [Crécy-la-Chapelle depuis 1972, Seine-et-Marne], le 17 avril 1841, le successeur de son père, Jean-Charles Schwartz, né à Paris le 16 pluviôse An X [5 février 1802], libraire breveté le 28 janvier 1823, 9 quai des Grands Augustins [VIe]. Schwartz décéda le 18 septembre 1883, 8 rue de l’Éperon [VIe].
-Eugène-Charles-Alexandre, né le 27 mars 1811.
-Alphonse, né le 24 avril 1812, épousa, le 13 novembre 1837, à Saint-Martin-les-Voulangis [Seine-et-Marne], Élisa Harmand, née le 9 mai 1818 à Maisoncelles-en-Brie [Seine-et-Marne], fille de Nicolas-Sébastien Harmand, fermier, et de Marie-Madeleine Coquillon. Libraire breveté seulement le 6 décembre 1850, il exerça, successivement, 21 rue des Grands Augustins [VIe], 15 quai des Grands Augustins [VIe], 9 quai des Grands Augustins [VIe] et 1 rue du Jardinet [VIe]. Il décéda à Caen [Calvados], le 19 mars 1858. Sa veuve, brevetée le 8 février 1862, lui succéda et décéda le 10 août 1895, 5 quai Malaquais [VIe].
Leur fils Charles-Alphonse Pigoreau, né le 21 février 1841, acheta en 1875 la librairie de la veuve Maire-Nyon [Aglaé-Henriette Nyon (1787-1872), veuve de Étienne-François Maire († 1833)], 13 quai de Conti [VIe], où il s’installa, ayant été exproprié de la rue du Jardinet, par suite des travaux du boulevard Saint-Germain. Resté célibataire, il mourut le 4 janvier 1919.

Photographie BnF

Pendant près de quarante années, Pigoreau édita une grande quantité d’ouvrages, en particulier des romans et quelques livres sur les sciences occultes, parmi lesquels :


Manuel d’Épictète et Tableau de Cébès, en Grec, avec une traduction française […]. Par Lefebvre Villebrune, bibliothécaire de la Bibliothèque nationale (Paris, Gail l’aîné et Pigoreau, An III [1794-1795], 2 vol. in-12).


Roland furieux, poëme héroïque, de l’Arioste, avec figures, par le comte de Tressan (Paris, Pigoreau, 1796, in-12).


Le Bohémien, contenant l’art de tirer les cartes, suivi de l’art d’escamoter, et de l’application des rêves aux numéros de la loterie (Paris, Pigoreau, An Six [1797-1798], in-12).


Adonis, ou le Bon Nègre, mélodrame, en quatre actes, avec danses, chansons, décors et costumes créoles. Par les citoyens Béraud de La Rochelle et Joseph Rosny (Paris, Glisau, Pigoreau et le citoyen le Pan, An VI [1797-1798], in-12).


Valérine de Monsabran, ou la Victime de la confiance. Anecdote française. Par L. F. G. B….. [Béraud] de La Rochelle, auteur de plusieurs pièces de théâtre (Paris, Pigoreau, An VII [1798-1799], in-12).


Valmor et Lydia, ou Voyage autour du monde de deux amans qui se cherchoient (Paris, Pigoreau et Leroux, An VII [1798-1799], 3 vol. in-12, fig.).


Pauliska, ou la Perversité moderne ; mémoires récens d’une Polonaise (Paris, Lemierre, Pigoreau, Raphel et Bertrandet, An VII [1798-1799], 2 vol. in-12, front.).


Tiamy, ou la Cachette de mon oncle ; histoire de quatre enfans du mystère et de leurs parens (Paris, Pigoreau, 1800, in-12).


Almanach littéraire, ou Étrennes d’Apollon. Recueil de productions en vers ou en prose […]. Par C. J. B. Lucas-Rochemont, membre de la Société libre des belles-lettres de Paris (Paris, Moller, Desenne et Pigoreau, An 9-1801, in-12).


Le Cousin de Mahomet (Paris, Pigoreau et Imbert, An IX-1801, 2 vol. in-12).


Harpagoniana, ou Recueil d’aventures, d’anecdotes, et de traits plaisans, sérieux et comiques, sur les avares […]. Par C. d’Aval….. [Cousin d’Avallon] (Paris, Pigoreau, 1801, in-8).


Les Deux Cousines, ou les Époux comme il y en a peu (Paris, Drost aîné, Fuchs, Pigoreau, Borniche, 1801, 3 vol. in-12).

Le Comte de Comminge, ou les Amans malheureux (Paris, Pigoreau, An 10-1802, in-12).


Histoire amoureus [sic] de Mme de La Valière [sic], racontée par les auteurs du temps (Paris, Pigoreau, An XIII-1804, in-8)


Histoire amoureuse de Mme de Maintenon, racontée par les auteurs du temps (Paris, Pigoreau, An XIII-1804, in-12, front.).


Histoire des Templiers (Paris, An XIII-1805, in-12).


Collection complète des bulletins de la Grande Armée et de l’Armée d’Italie, compris les XXIV articles définitif [sic] du Traité de Paix. Le 15 Janvier 1806 (Paris, Rochette, Pigoreau, s. d. [1806], in-12, front.).


Le Bachelier de Salamanque, ou les Mémoires et Aventures de Don Chérubin de La Ronda. Par Lesage (Paris, Pigoreau, 1810, in-12).


La Cuisinière bourgeoise, suivie de l’Office, à l’usage de tous ceux qui se mêlent de la dépense des maisons (Paris, Pigoreau, 1810, in-12).



Les Médicis, ou la Renaissance des sciences, des lettres et des arts en Italie, en France, etc. Par Paccard (Paris, Pigoreau et Imprimerie de Laurens aîné, 1812, 4 vol. in-12).


Les Israélites modernes, ou Aventures des deux frères Daroca. Par Joshiah Hacohen (Paris, Pigoreau, et Évreux, J.-J.-L. Ancelle, 1812, 2 vol. in-12).


Erreur et mystère. Par M.me L. V. (Paris, Pigoreau, 1813, 4 vol. in-12).


Anne de Russie et Catherine d’Autriche, ou les Chevaliers de l’Ordre Teutonique, et la mère Écuyer. Par MME. Barthélemy-Hadot (Paris, Pigoreau, 1813, 3 vol. in-12).  


Le Numéro 113 ou les Catastrophes du jeu. Histoire véritable, publiée par P. Cuisin (Paris, Pigoreau, 1814, in-12, front.).


Folie et raison (Paris, au Cabinet littéraire et chez Pigoreau, 1815, 2 vol. in-12).


Procès et supplice de Marie-Antoinette d’Autriche, veuve de Louis XVI [...]. Par Desessarts (Paris, Pigoreau, 1815, in-12).


Christine Reine de Suède, ou la Fille du Grand Gustave. Nouvelle historique du dix-septième siècle, publiée par M. Paccard (Paris, Laurens aîné et Pigoreau, 1816, 2 vol. in-12, front.).



Guillaume Penn, ou les Premiers Colons de la Pensylvanie ; par MME. Barthélemy Hadot (Paris, Pigoreau, 1816, 3 vol. in-12).


Édouard et Elfride, ou la Comtesse de Salisbury, roman historique du XIVe. siècle (Paris, Pigoreau, 1816, 3 vol. in-12, front.).


La Nouvelle Cuisinière bourgeoise […]. Par l’auteur du Parfait cuisinier (Paris, Davi et Locard, Pigoreau, Philippe, Juillet 1817, 4e édition, in-8).


Le Panorama des boudoirs, ou l’Empire des Nairs, le vrai paradis de l’amour […] ; par le chevalier James Lawrence (Paris, Pigoreau, 1817, 4 vol. in-12, 4 grav. coloriées).


Les Admirables Secrets d’Albert Le Grand (Paris, Pigoreau, 1818, in-12).


Barbarinski, ou les Brigands du château de Wissegrade, imité de l’Anglais, d’Anne Radcliffe ; par M.me la comtesse du Nardouet (Paris, Pigoreau, 1818, 2 vol. in-12).


Mes souvenirs sur Napoléon, sa famille et sa cour ; par Mme. Ve. du général Durand, attachée, pendant quatre ans, à l’Impératrice Marie-Louise (Paris, l’Auteur et Pigoreau, 1819, 2 vol. in-12).


Dictionnaire des romans anciens et modernes, ou Méthode pour lire les romans, d’après leur classement par ordre de matières (Paris, A. Marc et Pigoreau, septembre 1819, in-8).


Le Château de Marozzi, ou l’Orpheline persécutée. Par Mme. la comtesse Amélie de C*** [Choiseul] (Paris, Pigoreau, 1819, 2 vol. in-12, front.).


Les Mille et Une Nuits, contes arabes, traduits en Français par M. Galland (Paris, Pigoreau, Corbet, Chassaignon et Lécrivain, 1819, 7 vol. in-12, fig.).


Le Guide du voyageur à Fontainebleau […] ; par Ch. Rémard, conservateur de la Bibliothèque du château royal (Fontainebleau, E. Durant, Paris, Pigoreau et Masson, 1820, in-8).





Petite Bibliographie biographico-romancière, ou Dictionnaire des romanciers, tant anciens que modernes, tant nationaux qu’étrangers (Paris, Pigoreau, Octobre 1821, in-8), avec 22 suppléments et des appendices, qui s’y trouvent rarement réunis.


L’Onanisme. Dissertation sur les maladies produites par la masturbation. Par Tissot, D. M. (Paris, Pigoreau, Corbet, Lécrivain, 1821, in-12).


L’Abbaye de la Trappe, ou les Révélations nocturnes (Paris, Pigoreau, 1821, 3 vol. in-12).


Le Jardin de l’enfance, de la jeunesse et de tous les âges, ou Complimens du jour de l’an et des fêtes, pour des parens, des bienfaiteurs, des amis, etc., par P*** [Pigoreau] (Paris, Pigoreau, 1822, 7e édition, in-18, front.), qui a eu dix éditions.


Les Petits Hommes, ou Recueil d’anecdotes sur les hommes de petite stature (Paris, Pigoreau, 1822, 2 vol. in-8, front.).


Les Liaisons dangereuses. Lettres recueillies dans une société, et publiées pour l’instruction de quelques autres. Par C*** de L*** [Choderlos de Laclos] (Paris, Pigoreau, Corbet, Lecointe et Durey, 1822, 2 vol. in-12).


Weissenfelt, ou les Amours de deux jeunes Polonais ; par M. Froissent (Paris, l’Auteur, Pigoreau, Ferrat, Corbet, 1822, 2 vol. in-12, front.).


Les Trois Espagnols, ou les Mystères du château de Montillo ; roman traduit de l’Anglais, de Georges Walker (Paris, Pigoreau, 1823, 2 vol. in-12).


Le Meurtre. Traduit de l’Anglais de Henriette Lée (Paris, Pigoreau, 1824, 2 vol. in-12).


L’Abbaye de Northanger ; traduit de l’Anglais de Jeanne Austen […]. Par Mme. Hyacinthe de F**** (Paris, Pigoreau, 1824, 3 vol. in-12).


Les Deux Propriétaires d’un vieux château dans les Hautes-Alpes, ou les Intrigans punis. Par MME. la CSSE. de Malarme, née de Bournon, de l’Académie des Arcades de Rome (Paris, Cretté et Pigoreau, 1825, 4 vol. in-12).


Naddok le Noir, ou le Brigand de Norwège. Traduit de l’Allemand, de E. F. Van der Velde (Paris, Pigoreau, 1826, 3 vol. in-12).


Le Cocher de fiacre, ou Quarante ans sur le pavé de Paris, roman de mœurs, par Auguste Ricard (Paris, Tétot, Lecointe, Corbet et Pigoreau, 1829, 2e édition, 2 vol. in-12).


Rose d’Altenberg, ou le Spectre dans les ruines, manuscrit trouvé dans le porte-feuille de feue Anne Radcliff [sic], et traduit de l’Anglais par Henri Duval (Paris, Pigoreau, 1830, 2 vol. in-12).

Photographie BnF

Asléga ou l’Infortune secourue par Napoléon, fait historique de l’Empire. Auteur MME HA DGES Montovar (Paris, Pigoreau, Corbay aîné, Levasseur et l’Auteur, 1381 [i. e. 1831], 4 vol. in-12).




L’Actrice et le Faubourien, roman de mœurs, par MM. Marie Aycard et Auguste Ricard (Paris, Lecointe, Corbet et Pigoreau, 1834, 2 vol. in-12).

Pour cause de santé, Pigoreau mit en vente son fonds de librairie et publia une annonce dans le Feuilleton du Journal de la librairie du 27 décembre 1834 : « Ce fonds est l’un des plus connus de Paris, par trente-cinq ans d’existence, par l’étendue de ses relations, par la commission, et surtout par l’exploitation des romans et autres ouvrages destinés aux cabinets littéraires, etc. »

A droite, maison natale [fortement remaniée] du mathématicien Charles-Etienne Camus, né en 1699

Après avoir cédé son fonds à Jean-Charles Schwartz, qui s’associa avec Alphonse Gagnot, Pigoreau se retira en 1835 à Crécy-en-Brie, rue du Barrois. C’est alors qu’il écrivit Chansons & poésies créçoises et commença la rédaction d’un Dictionnaire étymologique de la langue grecque, inachevé et resté manuscrit.
Le 1er avril 1845, Jacques-Julien Ledoyen et Paul Giret succédèrent à Schwartz et Gagnot, 9 quai des Augustins.
En 1849, Pigoreau revint à Paris pour se rapprocher de ses enfants. Il mourut le 21 janvier 1851, chez son fils Alphonse Pigoreau (1812-1858), 9 quai des Grands Augustins. Sa veuve lui survécut jusqu’au 20 janvier 1856, date à laquelle elle mourut, 5 rue de la Harpe [Ve].