jeudi 30 janvier 2020

La Bibliothèque Arthur Brölemann (1826-1904)

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Originaire de Soest [Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne], où ses auteurs ont occupé diverses charges municipales et judiciaires depuis le XIVe siècle, la famille protestante Brölemann est venue s’établir à Lyon [Rhône], vers le milieu du XVIIIe siècle, en la personne de Jean-Thierry-Thomas Brölemann (1738-1800), fils de Johann-Wilhelm Brölemann (1695-1783), trésorier-receveur de la ville de Soest, et de Catherine-Élisabeth Stute, tous deux inhumés dans l’église Saint-Pierre de Soest.

On ignore les motifs qui décidèrent Jean-Thierry-Thomas Brölemann à venir se fixer en France. Né à Soest en 1738, décédé à Lyon [Division du Nord] le 11 frimaire An IX [2 décembre 1800], 

Lyon : pont Morand, quai de Retz et coteau de Fourvière

il fonda dans cette dernière ville un important établissement de commission en soieries, « Brölemann et Duport », quai de Retz [quai Jean Moulin]. 


Passant la frontière pour obtenir la bénédiction nuptiale d’un pasteur, il épousa le 15 octobre 1772, à Nyon [Vaud, Suisse], Marie-Georgette Belz (1748-1820), d’une famille originaire de Bischofszell [Thurgovie, Suisse], et en eut huit ou neuf enfants, dont trois fils.

« Grand et maigre, mon père avait l’œil gris-bleu, l’air affable, le teint assez frais, mais, comme sa femme, gravé de la petite vérole. Il souriait facilement, était très actif, et marchait à grands pas, avantage précieux pour le commerce qu’il exerçait, car, dans le milieu du siècle dernier, époque à laquelle remonte la fondation de sa maison, la commission en soieries ne donnait la victoire qu’aux meilleures jambes. […] Sa mise était soignée et se distinguait toujours par une extrême propreté. Sa garde-robe abondait en beau linge, en habits de drap fin de toutes les nuances. Je lui en ai connu un couleur canelle [sic], doublé de peluche de soie blanche avec boutons dorés ; un gros-bleu, doublé de rouge, qui est reproduit sur son portrait ; un rayé noir et ponceau. Il portait des gilets élégants, des jabots en dentelle ou en fine batiste ; au doigt une émeraude entourée de brillants ; toujours ganté quand il sortait, et un jonc à la main. Un perruquier jovial et bavard venait chaque matin le raser et le coiffer. Après s’être laissé dépapilloter et friser les cheveux tantôt en boucles sur les côtés, plus tard en large crêpe, mon père allait se poser sur le palier de son appartement, le visage enfoncé dans un cornet rose à yeux vitrés. C’est alors que le perruquier déployant d’une main agile toutes les grâces de son état, saupoudrait sa tête de frimas odorants ; puis, muni d’un petit couteau d’ivoire, ôtait avec précaution la poudre de ses tempes et formait ce que l’on appelait des coins. »
(Henry-Auguste Brölemann. Souvenirs et portraits. Lyon, Imprimerie Alf. Louis Perrin, 1882, p. 107-109)  

Jean-Thierry-Thomas Brölemann habitait un modeste appartement dans la rue Puits Gaillot [Lyon Ier]. Sa fortune fut presque anéantie par la Révolution : il ne lui resta que sa petite maison de la Molière à Saint-Didier-au-Mont-d’Or [Rhône], achetée en 1793 à un sieur Dubost, et un très mince capital. Émigrés en Allemagne pendant quelques années, les membres de la famille se retrouvèrent à Lyon en 1794, dans 

Maison du clavecin (avril 2019)

un appartement Grande rue des Feuillants [Lyon Ier], à l’angle de la rue Royale, dans la maison dite « du Clavecin », à cause de sa forme. Jean-Thierry-Thomas Brölemann mourut d’une « fièvre nerveuse ataxique », à Lyon [Division du Nord], le 11 frimaire An IX [2 décembre 1800] et fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-au-Mont-d’Or ; sa femme l’y rejoignit, après lui avoir survécu à la campagne jusqu’au 5 septembre 1820.

Henri-Auguste Brölemann

Leur fils aîné, Henri-Auguste Brölemann, était né à Lyon, le 15 septembre 1775. À partir de 1784, pendant la semaine, il fut placé sous la férule d’un précepteur d’origine strasbourgeoise, Daniel Brunner, et confié à ses cinq grand-tantes et ses deux tantes maternelles, qui habitaient à Lyon, rue Lanterne [Ier]. En 1788, il fut envoyé chez un pasteur luthérien de Zöppen, près de Leipzig [Saxe, Allemagne], pour parfaire son allemand. En 1792, sous la Terreur, il était à Augsbourg dans la maison de banque de Georges-Adam Émerich. Rentré à Lyon en 1794, il fit la connaissance de Louise-Pauline-Jeanne de Villas, née à Nîmes [Gard], le 16 septembre 1779, fille de Jacques-Antoine de Villas (1749-1811), négociant, et de Louise-Émilie Teissier (1754-1821) ; il l’épousa à Lyon [Division du Nord], le 30 prairial An VII [18 juin 1799], au retour d’un voyage pour affaires en Allemagne, au Danemark et en Suède. Le couple eut deux enfants : Émile-Thierry, né le 30 frimaire An IX [21 décembre 1800], et Elfride, née le 11 vendémiaire An XIV [3 octobre 1805]. Conseiller municipal pendant la Restauration, administrateur des Hospices, membre de la Chambre de commerce, puis du Conseil général du Rhône :

« Henry-Auguste Brölemann avait été brillamment doué par la nature. Une taille au-dessus de la moyenne, des yeux gris-bleu, vifs et perçants, une épaisse chevelure blonde, naturellement frisée autour d’un large front, de l’aisance dans la démarche et les manières, tout en lui impressionnait agréablement. A ces avantages extérieurs, se joignait une imagination pleine de verve et d’originalité, passionnée pour les arts, ouverte à tous les sentiments délicats, et un grand fonds de droiture. »
(A.-A. Brölemann. « Avant-propos ». In Henry-Auguste Brölemann. Souvenirs et portraits. Lyon, Imprimerie Alf. Louis Perrin, 1882, p. VII-VIII)

Malade depuis la mort en couches de sa fille Elfride, le 19 octobre 1826, Pauline de Villas s’éteignit prématurément, à Lyon, le 18 juillet 1837 ; Henri-Auguste Brölemann mourut à Lyon, le 29 novembre 1854 : ils furent inhumés au cimetière de Loyasse.

Henri-Auguste Brölemann s’était adonné à la recherche des gravures, des médailles, des émaux et des tableaux des primitifs, et, à partir de 1824, des manuscrits et des beaux livres. 



Il collait, dans le coin inférieur gauche du contreplat supérieur de ses livres, une étiquette octogonale à bordure bleue, dont il existait quatre types, sur laquelle il inscrivait une référence codée à des catalogues manuscrits « A » et « B » et le prix codé du livre.

Emile-Thierry Brölemann

Le 14 décembre 1825, à Lyon, Émile-Thierry Brölemann épousa Louise-Joséphine-Nency Chion, née à Crest [Drôme], le 27 septembre 1806, fille de Louis-Daniel Chion (1763-1856), négociant à Lyon, et de Catherine-Eugénie Archinard (1774-1863). Le couple eut trois enfants : Arthur-Auguste, né à Lyon, le 6 octobre 1826 ; Louise-Albertine, née à Lyon, le 30 novembre 1831 ; Caroline-Frédérique-Alice, née à la Guillotière, le 26 décembre 1838. Membre du consistoire de l’Église réformée de Lyon depuis 1848, Émile-Thierry Brölemann devint conseiller municipal de Lyon en 1852, et son président en 1864. Chevalier de la Légion d’honneur en 1868, il mourut le 8 août 1869, à Wabern [Suisse], en l’établissement thermal de Julius Staub ; son épouse mourut à Lyon, le 31 janvier 1895 : ils furent inhumés au cimetière de Loyasse.
S’il n’avait pas augmenté les collections paternelles, Émile-Thierry Brölemann les conserva, diminuées de six manuscrits qu’il légua à la ville de Lyon.

Arthur-Auguste Brölemann

Arthur-Auguste Brölemann épousa, le 18 juin 1853, à Lyon [IIIe], sa cousine germaine, Louise-Anna Sevène, née à Lyon, le 3 janvier 1833, fille de Auguste Sevène (° 1799), négociant, et de Caroline-Alexandrine-Louise Chion (1808-1850). On raconte que ce fut un mariage arrangé. Le couple n’eut pas d’enfant.

Villa Choisi, à Bursinel

En 1871, Arthur-Auguste Brölemann acheta le domaine de Choisi, à Bursinel [Vaud, Suisse], construit en 1828 pour l’industriel Armand Delessert (1780-1859), sur les bords du lac Léman.
Dès le 23 novembre 1866, il fut installé juge suppléant au Tribunal de commerce de Lyon, fonction qu’il conserva jusqu’au 18 décembre 1868 ; à ce moment il devint juge titulaire jusqu’au 15 mars 1872 ; le même jour, il fut nommé président ; il le demeura jusqu’au 25 janvier 1877, puis encore réélu président le 7 mars 1878, il occupa ce poste jusqu’au 6 janvier 1881. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1875. De graves accidents ayant profondément altéré sa santé, Louise-Anna Sevène mourut à Lyon le 23 mars 1885 et fut inhumée au cimetière de Loyasse. En octobre 1885, Arthur-Auguste Brölemann accepta de faire partie de la liste conservatrice proposée aux électeurs lyonnais de la Chambre des députés : le parti conservateur échoua. Il fut aussi candidat au Sénat, en janvier 1891. Il se fit partout également apprécier : administrateur des Hospices, censeur à la Banque de France, administrateur de la Société lyonnaise et du Magasin général des soies, membre du consistoire de l’Église réformée. Dévoué à la défense des bonnes causes, sa grande charité se manifesta par de larges aumônes envers les pauvres. 

Cimetière de Loyasse, Lyon

Atteint par une violente pneumonie, Arthur-Auguste Brölemann mourut le 23 février 1904, 14 quai de l’Est [quai de Serbie, Lyon VIe ; ancien quai d’Albret] et fut inhumé au cimetière de Loyasse.


Membre de la Société des Bibliophiles lyonnais depuis 1892, Arthur-Auguste Brölemann conserva la bibliothèque et les collections d’objets d’art léguées par son grand-père, Henri-Auguste Brölemann, dont il édita les mémoires sous le titre de Souvenirs et portraits (Lyon, Imprimerie Alf. Louis Perrin, 1882).
La bibliothèque renfermait plus de 4.000 volumes, qu’on peut classer sous les titres suivants : Bibles, Heures et livres de dévotion, Emblèmes, Histoire du protestantisme, Histoire générale et des provinces, Beaux-Arts, Belles-Lettres. 


Pour perpétuer le souvenir de cette bibliothèque, Arthur-Auguste Brölemann fit imprimer la description sommaire de 201 des plus beaux ouvrages, sur vélin ou sur papier, – 108 manuscrits et 93 imprimés -, sous le titre de Catalogue des manuscrits & livres rares de la bibliothèque d’Arthur Brölemann (Lyon, Alexandre Rey, 1897, VII-[1 bl.]-87-[1] p., tir. 100 ex.).

 
Photographie Philadelphia Museum of Art
Arthur-Auguste Brölemann ajoutait, au contreplat supérieur des livres de son grand-père, son ex-libris [54 x 45 mm], gravé sur acier par François-Auguste-Jean Patricot (1865-1928) et imprimé par l’Imprimerie Fugère, portant ses armes, « D’argent, à la barre de gueules bordée d’or, accompagnée de deux fleurs de myosotis tigées et feuillées au naturel », la devise « VİGİLENTİA ET PRUDENTİA » [vigilance et prudence] et la mention « EX LIBRIS A • BRÖLEMANN ». 



Au plat supérieur de ses propres acquisitions, il utilisa parfois un fer, et sur le contreplat, un autre ex-libris, de mêmes dimensions que le premier, gravé sur bois, tiré en noir ou en sépia, qui ne porte pas de devise et n’est pas signé.  


Henri IV et Marie de Médicis (1601)
Photographie Musée de Lyon

Par son testament du 10 juin 1902, Arthur-Auguste Brölemann légua aux musées de la ville de Lyon des objets d’art [coffret d’os sculpté du XIIIe siècle, plaquettes en bronze du XVe et du XVIe siècles, plaque d’émail peint du XVIe siècle], de numismatique [15 médailles, 3 sceaux et un poids du XIVe siècle] et des livres, dont la description a été faite dans Le Legs Arthur Brölemann au Musée de Lyon, par J.-B. Giraud, conservateur des Musées archéologiques de la ville de Lyon (Lyon, [A. Rey], 1905, 40 p. et 22 pl. h.-t.). Parmi les livres [numérotation du Catalogue de 1897] :


15. Heures. Manuscrit sur vélin de la fin du XIVe siècle, avec 14 miniatures à pleine page sur fonds à damiers. Inscription manuscrite à la fin : « Charles de la Rivière, fils de Jean de la Rivière ». Rel. veau fauve avec fers poussés, médaillons et coins frappés or, tr. dor.


69. Heures. Manuscrit sur vélin du XVIe siècle, avec 26 grandes miniatures de différentes mains. Ornements peints et dorés à toutes les pages. Armoiries peintes au bas du mois de mai du calendrier : « Parti d’azur [Fizeaux] et d’azur au chevron d’or accompagné en chef de deux étoiles d’or et en pointe d’un cygne d’argent [Micolon] ». Gardes couvertes de notes généalogiques sur les familles Nicot et Nabert, de Bourges, de 1508 à 1618. Rel. mar. br. dite « fanfare » [Ève], dos plat avec orn. poussés, écusson au centre [« Quintefeuille en abîme, accompagnée de trois glands de chêne versés et surmontés d’un croissant » (Chevard)], flanqué des initiales E. C. [Estiennette Chevard], tr. dor., des rubans bleus remplaçaient les agrafes.


109. Heures à l’usage de Rome. Paris, imprimées par Nicolas Higman, pour Guillaume Godard. Exemplaire sur vélin, avec 14 grandes figures et 22 petites enluminées. Manque un feuillet : l’« Homme anatomique » au recto et « janvier » au verso. Rel. en veau fauve, à la Grolier, bien restaurée aux deux mors.


156. Horæ in laudem beatissimæ Virginis Mariæ. Paris, Regnauld et Claude Chaudière, 1549. Exemplaire sur papier, réglé, quelques feuillets lacérés à la fin. Quatorze grandes illustrations ayant chacune un encadrement différent. Toutes les pages sont encadrées. Rel. dorée et peinte avec médaillons frappés, tête d’empereur romain au centre, tr. dor.


Héritière d’Arthur-Auguste Brölemannn, sa nièce Blanche Bontoux (1859-1955), épouse d’Étienne Mallet (1853-1929), mit en vente une partie du reste de la bibliothèque, à Londres, chez Sotheby and Co., les mardi 4 et mercredi 5 mai 1926 : Catalogue of a collection of very important illuminated manuscripts and fine printed horæ. With a few early illustrated books, formed during the early part of the nineteenth century by Henri Auguste Brölemann, and now sold by order of the present owner, his great-grand-daughter and heiress, Madame Étienne Mallet (Londres, Sotheby and Co., 1926, in-8, 72 p., 29 pl., 204 lots).

Quelques exemplaires furent vendus seuls :


-     Le 24 février 2016, à Drouot :  Exercitatorio de la vida spiritual. S. l. [Abbaye de Montserrat], s. n. [Johann Luschner], s. d. [1500], in-8, vélin blanc rigide, armoiries dorées au centre des plats, dos lisse portant une pièce de titre rouge, tranches dorées. 12.000 €


-     

   

     Le 12 décembre 2017, chez Sotheby’s, à Paris : Trente-six vues de la demeure montagneuse pour fuir les chaleurs estivales, par le missionnaire italien Matteo Ripa (1682-1746), 1714, in-fol., br., couv. en soie jaune. 162.500 €



Le samedi 18 janvier 2020, une autre partie de la bibliothèque d’Arthur-Auguste Brölemann fut vendue à la maison de ventes aux enchères de Vannes [Morbihan] : Collection du bibliophile lyonnais Arthur Brölemann (1826-1904) (Vannes, Jack-Philippe Ruellan, 2020, in-8 carré, 78-[2] p., 254 lots), dont Incunables et Post-Incunables [12 lots = 4,72 %], Ouvrages du XVIe siècle [29 lots = 11,41 %], Emblemata [25 lots = 9,84 %], Ouvrages du XVIIe siècle [43 lots = 16,92 %], Ouvrages du XVIIIe siècle [86 lots = 33,85 %], Ouvrages du XIXe siècle et Ouvrages illustrés [35 lots = 13,77 %], Ouvrages régionaux dont Lyonnais et Forez [24 lots = 9,44 %]. Sauf les lots 208 et 209, aucun exemplaire ne provenait de la bibliothèque de Henri-Auguste Brölemann. La vente a rapporté au total 296.120 € [hors frais].



2. Guillaume d’Auvergne. Postilla guillermi super Epistolas et Evangelia de tempore et sanctis et pro defunctis. Augusta, Johannem Schensperger, 1494, gr. in-8. Rel. vélin ivoire souple, tranches bleutées. 4.500 €




4. Albumasar. Introductorium in astronomiam Albumasaris abalachi octo continens libros partiales. Venetiis, mandato et expensis Melchionis Sessa, per Jacobum Pentium Leucensem, 1506. – Albumasar de magnis conjonctionibus : annorum revolutionibus : ac eorum prosectionibus : octo continens tractatus. Venetiis, mandato et expensis Melchiorem Sessa per Jacobum pentium de Leucho, 1515, in-8, rel. veau havane. 9.000 €




7. Johann Geiler von kaysersberg. Des hochwirdigen doctor Keiserspergs narenschiff. Strassburg, von Johanne Grieninger, 1520, in-fol. Rel. demi-vélin ivoire à coins, dos lisse, tranches mouchetées de rouge. 3.100 €




12. Pierre des Crescens. Le Livre des prouffitz champestres et ruraulx touchant le labour des champs vignes et jardins. Paris, Philippe le Noir, 1532, in-4. Rel. demi-maroquin rouge à long grain, dos lisse. 15.900 €




17. Bible en arabe. Romæ, in Typographia medicea, 1591, in-fol., 149 gravures sur bois. Rel. basane havane marbrée, tranches rouges. 20.000 €




19. Calligraphie. Johann Theodor et Johann Israël de Bry. Alphabeta et characteres, jam inde a creato mundo ad nostra usq. tempora. Francfordij [Francfort], 1596, in-8, 51 pl. gravées. Rel. fin basane havane, tr. dor. 6.500 €



20. Calligraphie. G. A. Tagliente. Lo Presente Libro insegna la vera arte de lo excellente scrivere de diverse varie sorti de litere lequali se fano per geometrica ragione. Venegia, Nicolini da Sabbio, 1548, in-8, veau vert estampé à froid. 3.100 €



21. Hélisenne de Crenne. Les Angoysses douloureuses qui procèdent damours. S. l., s. n., s. d. [Lyon, Denys de Harsy, 1539], 3 parties en 1 vol. in-8, bas. havane mouchetée, tr. r. 14.500 €



25. Dodecamenon Petri Fabri Tolos. San-Joriani Consiliarii Regii, & in Tolosano Senatu Praesidis. Parisiis, apud Joannem Richerium, 1588, in-12, rel. vélin ivoire orné, tr. dor. 4.500 €




29. Livre de la conquête de la Toison d’Or. Jacques Gohory. Hystoria Jasonis Thessaliæ Principis de Colchica velleris aurei expeditione. Parisiis, s. n. [Jean de Mauregard], 1563, in-4, 25 pl. gravées, veau havane moucheté, tr. rouges. 18.700 €




31. Militaria. L. Brancaccio. Il Brancatio, della vera disciplina, et arte militare. Venetia, Vittorio Baldini, 1582. – L’Isole piu famose del mondo. Venetia, Simon Galignani et Girolamo Parro, 1576, in-4, 47 cartes gravées, mar. br., [armes et chiffre de Charles de Valois, duc d’Angoulême (1573-1650)], tr. dor. 8.400 €




32. Militaria. Achille Marozzo. Opera nova de Achille Marozzo Bolognese, mastro generale de larte de larmi. Venetia, Gioane Padouano, 1550, in-8, 2 pl. gravées, 83 fig. Rel. en très mauvais état : vélin ivoire orné, frotté et dédoré, restants de veau brun au dos, tr. dor. ciselées. 4.800 €




34. Ovide. La Métamorphose d’Ovide figurée. Lyon, Jan de Tournes, 1557, in-12, 43 pl., veau blond glacé, tr. r. 6.000 €




43. Hans Holbein. Icones historiarum Veteris Testamenti. Lugduni, Joannem Frellonium, 1547, pet. in-4, 94 bois, mar. rouge à gros grain de Koehler, tr. dor. 7.700 €




45. Danse de la mort. Hans Holbein. Simolachri historie, et figure de la morte. Lyone, Giovan Frellone, 1549, in-8, 53 bois gravés, basane havane, mors frottés, tr. dor. 6.100 €




48. Damiano Maraffi. Figure del Vecchio Testamento, con versi Toscani, per Damian Maraffi. Lione, Giovanni di Tournes, 1554, gr. in-8, 228 gravures sur bois par Bernard Salomon, veau fauve signé F. Bozerian Jeune, tr. dor. 8.100 €




53. Danse de la mort. David Denecker. Todtentantz, durch alle Stende der Menschen. Leipzig, David de Necker, 1572, pet. in-4, 40 gravures à pleine page encadrées, cartonnage. 6.500 €



62. F. M. Dole. Le Miroir du pécheur poenitent ou Explication du Miserere Psal. 50. de David par figures. Brussel, Ian vanden Horick et Henrij Aertssens, 1645, in-8, 38 gravures, veau havane moucheté. 5.100 €




75. Botanique. Claude Duret. Histoire admirable des plantes et herbes esmerveillables & miraculeuses en nature. Paris, Nicolas Buon, 1605, in-12, 28 gravures sur bois, demi-basane fauve, tr. mouchetées multicolores. 4.200 €




109. Venise. Giacomo Franco. Habiti d’huomeni et Donne Venetiane con la processione della Ser.ma Signoria et altri particolari, cioè trionfi, feste et cerimonie publiche della nobilissima citta di Venetia. Venice, Giacomo Franco, s. d. [1610], pet. in-fol., 24 pl. gravées, demi-maroquin rouge à coins signé Hippolyte Duru. 9.500 €



117. Jean Boccace. Le Decameron. Londres [Paris], s. n., 1757-1761, 5 vol. in-8, portr., 110 fig. h.-t., 97 culs-de-lampe, mar. rouge, tr. dor. 3.000 €



134. Denis Diderot. Pensées philosophiques. La Haye [Paris], Aux dépens de la Compagnie, 1746, pet. in-12, veau br. marbré, tr. rouges, aux armes [légèrement grattées] de Marie-Sophie Colbert de Seigneley, duchesse de Montmorency-Luxembourg (1711-1747). Frontispice manquant. 4.300 €



160. Manuscrit – Prince de Conti. Protocole rédigé en 1752 pour S. A. S. Monseigneur le Prince de Conti [Louis-François de Bourbon-Conti, 1717-1776]. Pet. in-4, mar. r., tr. dor. 3.600 €



208. Collection Brölemann – Manuscrit. Henri-Auguste Brölemann. Catalogue de mes manuscrits. Manuscrit in-4 de 42 pages rédigées à l’encre noire, avec cote, description et prix d’achat de chaque manuscrit. La couverture gris-bleu porte la mention « Catalogue spécial pour mes manuscrits représentant mon troisième catalogue intitulé A ». Vélin ivoire aux armes commandé par Arthur Brölemann pour le catalogue rédigé par son grand-père. 4.700 €