mardi 22 février 2022

Joannis Guigard (1815-1892), passionnément armorialiste

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Rue Mercière, Lyon

Jean-Marie, dit « Joannis », Guigard, est né à Lyon [Rhône], 49 Grande rue Mercière [la rue Mercière se distinguait autrefois en « Petite rue Mercière » au nord de la rue Chalamont (rue Dubois), et « Grande rue Mercière » au sud], le 5 novembre 1815 [et non le 4 novembre 1825, comme l’annoncent toutes les notices biographiques]. Il était l’un des enfants de Jean Guigard, charcutier, descendant d’une famille de laboureurs de Chassieu [province du Dauphiné, département de l’Isère, puis du Rhône à partir de 1968], où il est né le 7 mai 1785, mort à Caluire-et-Cuire [Rhône] le 16 novembre 1856, et de Marguerite Bouvier, née le 17 juillet 1784 à Chassieu, où ils s’étaient mariés le 6 septembre 1808.


Mathieu [I] Guigard avait épousé, le 18 juin 1688 à Chassieu, Françoise Morel, décédée le 13 novembre 1736, à 70 ans ; il mourut le 7 octobre 1747, âgé de 86 ans.

Benoît [II] Guigard, né le 3 février 1701 à Chassieu, y épousa, le 1er mars 1726, Pernette Bouvier [ou Pétroline, ou Pétronille], qui mourut le 12 mars 1759, âgée de 50 ans environ ; il mourut lui-même le 28 juillet 1763.

Mathieu [II] Guigard, baptisé le 5 septembre 1726 en l’église Saint-Galmier de Chassieu, épousa Étiennette Payet le 12 février 1754 à Saint-Priest [Rhône], où elle était née le 23 décembre 1729. Elle mourut à Chassieu le 21 ventôse An I [11 mars 1793], son mari le 21 floréal An IV [10 mai 1796].

Benoît [III] Guigard est né à Chassieu le 16 janvier 1755. Le 29 mai 1780, il épousa à Décines-Charpieu [Rhône], où elle était née le 11 mars 1759, Françoise Quinon. Elle mourut à Chassieu le 4 mars 1829, son mari le 21 avril 1832, après avoir été maire de Chassieu de 1815 à 1830.

Collège Rollin
Photographie Musée Carnavalet

Joannis Guigard fit ses premières études dans sa ville natale, puis vint les continuer à Paris, au collège Rollin, rue des Postes [rue Lhomond, Ve].


Étudiant, Guigard fréquentait le café Momus, rue des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois [Ier], où la demi-tasse ne coûtait que cinq sous et où se réunissait la bohème, qui menait une existence misérable et qui avait à sa tête le poète Henry Murger (1822-1861) :

« Joannis Guigard montait le premier, et on lui servait son café avec quatre morceaux de sucre et un petit verre. Il n’y touchait qu’un peu, assez pour être content. Murger entrait, demandant rapidement au comptoir : “ Guigard est-il là-haut ? ” et il montait plus rapidement encore à l’estaminet du premier étage. Après lui venait Fauchery [Antoine Fauchery (1823-1861), graveur sur bois], qui demandait tout en montant : “ Murger est-il là-haut ? ” Après lui, Jean Wallon [1821-1882, dit “ le philosophe ”], qui demandait : “ Fauchery est-il là-haut ? ” Et ainsi de suite, jusqu’à ce que le cénacle fût au complet. Alors, avec l’unique demi-tasse servie à Guigard, on faisait un verre d’eau à celui-ci, un grog à celui-là, un canard à cet autre, etc., etc. De cette façon six individus sur sept passaient à l’état de consommateurs – sans payer un sou de consommation. »

(Alfred Delvau. Histoire anecdotique des cafés & cabarets de Paris. Paris, E. Dentu, 1862, p. 217)

Ecole polytechnique
Paris and its environs. London, Jennings and Chaplin, 1831, vol. II, p. 195

 

En 1841, Guigard fut autorisé à assister, comme auditeur libre, aux cours d’amphithéâtres de l’École royale polytechnique, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève [Ve].

Après deux années d’École, il fut employé aux études préliminaires de lignes de chemin de fer départementales, Rouen à Caen et Creil à Saint-Quentin. Il donna bientôt sa démission pour revenir au culte des lettres, mais, privé de ressources, il dut momentanément enseigner les mathématiques.

Il prit part activement à la révolution de février 1848, puis seconda Philippe Le Bas (1794-1860), membre de l’Institut, dans ses recherches historiques. 

La Sorbonne. Bibliothèque des Hautes Etudes. Salle de travail

Ce dernier, qui demeurait 20 rue d’Enfer [boulevard Saint-Michel, Ve] et était conservateur depuis 1844 de la Bibliothèque de l’Université de Paris, installée en Sorbonne depuis 1823, le fit travailler au catalogue de cet établissement.

Le 12 mai 1849, à Paris, Guigard épousa Clara-Adolphine de Lancey Muirson, née au village de La Potelière, à Saint-Senier-sous-Avranches [Manche], le 3 mai 1830, fille de Marie-Louise-Michelle Cordon, née à Avranches le 26 messidor An VIII [15 juillet 1800], et de Jean de Lancey Muirson, né le 1er août 1797 à Guernesey [Angleterre], mariés à Avranches le 22 novembre 1821. Ancien officier anglais, Jean de Lancey Muirson avait excité les passions républicaines par des écrits virulents, avant de devenir maître d’anglais aux collèges d’Alençon [Orne], puis de Pontivy [Morbihan], et d’obtenir la citoyenneté française en 1848. Le fils du jeune couple, Mathieu-Valéry-Adolphe Guigard, naquit le 6 mai 1851 au 25 rue d’Enfer, voisin du Jardin du Luxembourg.  

Salle de lecture de la Bibliothèque impériale
 édifiée entre 1860 et 1866 par l'architecte Henri Labrouste

Guigard collabora ensuite au catalogue de la Bibliothèque impériale.

« Celui-ci entre à la Bibliothèque nationale en juillet 1850 comme attaché aux travaux du catalogue des imprimés. Il devient par la suite employé de troisième classe en août 1858. Ses relations avec Jules-Antoine Taschereau [1801-1874, administrateur général de la Bibliothèque impériale de 1858 à 1874] n’ont pas toujours été difficiles : il sollicite son aide pour l’entrée de son fils dans un lycée d’État et lui offre un exemplaire de sa Bibliothèque héraldique de la France portant la dédicace « En témoignage de reconnaissance et de respect ». La situation se détériore en 1863, lorsque Guigard, désireux de poursuivre sa publication, demande un congé de plusieurs mois. Devant le refus de Taschereau, il s’adresse alors directement au ministre de l’Instruction publique et sollicite une mission pour dresser le catalogue des manuscrits qui dans les bibliothèques de Paris et des départements ont trait à la science héraldique.

Taschereau, consulté par son ministère de tutelle, déclare avoir refusé ce congé pour plusieurs raisons qui tiennent aux nécessités du service public et au bien-fondé du travail mentionné. L’administrateur doute en effet que la science héraldique doive “ tout supplanter ” et considère qu’il s’agirait de faire là “ un tour de France bien long et bien coûteux ” quand les principales sources se trouvent à la Bibliothèque et aux archives de l’Empire. Agacé, il ajoute qu’un tel travail aurait surtout pour conséquence d’amener tous les hobereaux de province à verser, en vue de leur publication, les pièces plus ou moins fiables qu’ils possèdent sur leur famille. Enfin, il estime que Guigard a manqué de méthode pour son premier ouvrage, quoi que puissent en dire certains savants [Paulin Pâris, Léopold Delisle], et qu’il ne possède pas les compétences nécessaires, en paléographie notamment, pour mener à bien un tel travail qui reviendrait plutôt au directeur de l’École des chartes, également responsable du Cabinet des titres, Léon Lacabane.

L’année suivant ce refus, en 1864, plusieurs journaux tels que Le Nain jauneLa Petite RevueLe CharivariL’Étincelle ou Le Temps critiquent l’administration de Taschereau et publient sur un ton de moquerie des informations relatives au service intérieur de la bibliothèque que seul un membre du personnel peut connaître. Un article consacré à l’héraldique semble désigner Guigard comme l’auteur de ces publications. Il doit changer de service. Le Nain jaune réagit en faisant paraître une nouvelle à la main intitulée “ Un homme disparaît ”, qui loue les qualités de Guigard. Ce dernier continue cependant de travailler à la bibliothèque pendant deux ans, Taschereau se refusant à renvoyer un homme “ ayant charge de famille ” et disposant de peu de ressources. Ce n’est qu’au début de l’année 1867, dans le difficile contexte précédant l’ouverture des deux salles de lecture des imprimés, que, suite à plusieurs absences non autorisées, l’administrateur obtient la mise en disponibilité de Guigard. Encore celui-ci bénéficie-t-il pendant quelques mois d’une indemnité mensuelle prélevée sur le budget des catalogues.

À aucun moment, donc, la correspondance personnelle de Taschereau au ministre de l’Instruction publique ne mentionne les opinions républicaines de Guigard. Si elles constituent la raison réelle de sa mise en disponibilité, cela n’est en tout cas pas précisé. Il reste que Guigard a quitté la bibliothèque dans de très mauvaises conditions. Il est donc compréhensible que le personnel craigne de sa part l’assouvissement de quelque vengeance. Sa connaissance des collections fait redouter d’éventuels détournements. De plus, Guigard se révèle très vite imbu de ses pouvoirs. Il s’estime chargé de la réorganisation radicale de la bibliothèque au même titre qu’Élie Reclus [1827-1904, directeur de la Bibliothèque nationale en 1871] et aspire à devenir codirecteur. […]

Les procès-verbaux du Comité consultatif rapportent que Jean-Marie Guigard passe ses dernières heures de présence couché au rez-de-chaussée d’une salle donnant sur la rue de Richelieu, afin de ne pas être blessé par les affrontements entre communards et versaillais faisant rage au dehors[contrairement à ce dit le Dictionnaire de biographie française de Roman d’Amat]. Bien plus tard, Guigard se défendra d’avoir fui la bibliothèque. Dans une lettre adressée au ministre de l’Instruction publique le 1er janvier 1878, il déclare que « Huit jours avant la chute de la Commune, [il] s’est imposé de force aux agents de ce pouvoir comme sous-directeur de la Bibliothèque nationale afin de préserver cet établissement de tout accident ». Il sollicite par conséquent le versement de son traitement depuis sa mise en disponibilité, en 1867 ! Consulté sur le sujet en 1878, le nouveau directeur, Léopold Delisle [1826-1910, administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1874 à 1905], refuse d’accéder à cette demande[“ ne saurait témoigner la moindre bienveillance à un homme qui s’est fait nommer par la Commune directeur adjoint de la Bibliothèque nationale, qui a désorganisé l’établissement en faisant révoquer les fonctionnaires les plus dévoués, qui a mis les collections à la merci d’aventuriers, qui s’est associé à la violation d’un domicile privé par M. le Commissaire de police de la Commune et qui après s’être violemment imposé à la Bibliothèque l’a lâchement abandonnée douze heures avant l’arrivée des troupes, au moment même où ses complices incendiaient dans le voisinage la bibliothèque du Louvre et le Palais Royal ” (lettre de Delisle au ministre de l’Instruction publique le 31 mars 1879)]. »

(Marie Galvez. « La Bibliothèque nationale et la Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871) » dans Revue de la BNF, 2015/2, N° 50, p. 70-85)

Barricade au Faubourg du Temple, le 7 février 1870, après l'arrestation de Rochefort
Allgemeine Familien-Zeitung, Stuttgart, 1870, N° 12, p. 185

« Lorsque tout le monde aujourd’hui s’agite et se rue avec une ardeur fiévreuse vers les domaines fulgurants de la politique, il est curieux de voir un homme, un savant, marcher calme, tranquille et désintéressé de tout ce qui l’entoure, à la poursuite de son idéal. Ni les variations de la Bourse, ni les intrigues des cabinets étrangers, ni les mouvements ministériels, ni les clameurs des rues, ni les débats passionnés de la Chambre, n’ont le privilège de captiver un seul instant son attention.

Je l’ai vu cet érudit charmant et plein de délicieuses naïvetés. Je l’ai vu, le jour même [7 février 1870] de l’arrestation de Rochefort [Henri Rochefort (1831-1913)] ; il descendait la rue du Faubourg-du-Temple, chargé de bouquins moisis et poudreux. Sous cet air souffrant et sympathique qui le distingue perçait un indéfinissable sourire de satisfaction. Que lui était-il donc arrivé, ou plutôt qu’avait-il découvert dans les régions sereines de la bibliophilie ?

Je l’abordai, et pour entrer en conversation, je lui dis ce que tout le monde disait alors : Eh bien ! Rochefort ?

Il ouvrit de grands yeux étonnés comme un quelqu’un qui tombe brusquement des espaces azurées sur notre jaune macadam.

Je lui répétai ma question.

- Ah ! mille pardon, fit-il, j’y suis. C’est une des plus anciennes maisons du Berry et de la Tourraine [sic]. Les Rochefort de Lussay, dès le XVe siècle, se font remarquer par leur dévouement à l’ancienne monarchie. René de Rochefort, en 1577, et Dominique de Rochefort de Lussay, en 1657, étaient chevaliers de l’ordre de Malte, et sous la Restauration on trouve un gardu-de-corps [sic] de ce nom. Cette famille portait : d’azur semé de billettes d’or, au chef d’argent, chargé d’un lion léopardé de gueules.

Je me mis à sourire de son adorable méprise.

- Puisque vous aimez les livres, ajouta-t-il, en me montrant un volume écorné à la reliure fruste et maculée, que je vous fasse part de ma trouvaille. C’est un incunable, un des premiers exemplaires sortis des presses de Guttemberg [sic]. Voyez, il est sans signatures, et les initiales ont été laissées en blanc pour les imagiers. Et de plus, ce qui lui donne un prix inestimable, ce sont les armes peintes au bas du premier feuillet : il a appartenu au cardinal d’Amboise, archevêque de Rouen, mort en 1510, l’un des plus grands bibliophiles que nous connaissions.

J’étais ahuri !

Bien que je n’eusse rien compris à tout ce qu’il me disait, je ne manquai pas de le féliciter chaleureusement sur sa découverte.

Il en rougit jusqu’aux blancs des yeux et me quitta en se plongeant le nez dans son incunable. Il avait déjà oublié et ma question et ma personne.

C’est ainsi, me dis-je tout rêveur, en le voyant s’en aller, c’est ainsi que l’on produit des œuvres utiles, curieuses et originales, comme l’ARMORIAL DU BIBLIOPHILE, en s’y livrant corps et âme. »

(Louis Bernier. Dans Le Jockey, 29 mars 1870, p. 3)

Avenue de Clichy, par Louis Anquetin (1887)

« Au lendemain de la Commune, pendant que les conservateurs de la Bibliothèque nationale – à l’exception de ce pauvre vieux père Richard [Paulin Richard (1798-1871)] qui mourut troué par une balle alors qu’il se rendait à son poste [22 mai 1871] – gagnaient, rapides comme des lapins, Versailles et les environs en prenant toutes les précautions imaginables pour se mettre à l’abri des obus (conservation bien ordonnée commence par soi-même), Joannis Guigard - comme Élisée Reclus [i.e. Élie Reclus] – avait accepté la mission de veiller à la sûreté et à la conservation du précieux dépôt. Ils s’acquittèrent fidèlement de leur mission temporaire, mais quand le moment de régler les comptes arriva, Guigard qu’on avait oublié un instant, fut invité à passer, non pas à la caisse, mais devant un conseil de guerre afin de s’entendre condamner aux peines les plus sévères qu’il s’était attirées par sa conduite révolutionnairement conservatrice.

- En résumé, dit le colonel qui procédait à l’interrogatoire, à qui demander des renseignements, aux propriétaires ! allons donc, quelle plaisanterie !... à propos de gens qui le plus souvent n’ont point de domicile ou en changent si fréquemment que c’est comme s’ils n’en avaient pas…. ; ainsi, vous habitez Batignolles [quartier du XVIIe arrondissement], dites-vous, mais il y a des parties de Batignolles qui ne valent pas mieux que Montmartre sous certains rapports… Où habitez-vous actuellement ?

- Avenue de Clichy [ex-Grande Rue], aux Batignolles,

- Et pendant l’insurrection ?

- Avenue de Clichy, aux Batignolles.

- Ah ! et avant d’habiter là ?

- J’ai toujours habité aux Batignolles, avenue de Clichy, voilà vingt-sept ans que j’habite la même maison, et comme elle n’a jamais changé de propriétaire… si celui-là ne vous suffit pas pour les renseignements…

- Ah ! ah ! vingt-sept ans, c’est particulier ; ce n’est pas une mauvaise note, savez-vous, bien au contraire…

Tous opinèrent du képi, et Guigard fut rendu à ses chères études, ce qui nous a valu encore de bons et beaux travaux. »

(Firmin Maillard. La Cité des intellectuels. Paris, H. Daragon, s. d. [1905], p. 257-258)

Almanach des orphéons et des sociétés instrumentales (1863)

Guigard avait beaucoup écrit dans les feuilles périodiques avant et pendant 1848. Il collabora ensuite avec Le Monde illustré, L’Illustration, Les Émaux de Petitot du Musée impérial du Louvre, l’Almanach des orphéons et des sociétés instrumentales, la Revue des provinces, Le Bibliophile français [« Les Boîtes à quatre sols », N° 12, 30 juin 1866, p. 179-184 et N° 13-14, 15-31 juillet 1866, p. 197-207], Le Bibliophile français - Gazette Illustrée [« Armorial du bibliophile », t. I, 1868, p. 254-265, 305-318, 385-396 ; t. II, 1868, p. 43-50, 172-179, 245-252, 325-332, 374-382 ; t. III, 1869, p. 106-115, 175-184, 233-248, 298-313, 364-373 ; t. IV, 1869, p. 44-58, 116-128, 184-191, 241-256, 308-320, 360-375 ; t. V, 1870, p. 42-52, 104-118, 167-180, 239-354], La Chronique illustrée, le Musée des Deux-Mondes, Le Livre. Bibliographie rétrospective [« La Reliure illustrée. Nouvel armorial du bibliophile », 1880, p. 17, 73, 153, 208, 301, 335, 401 ; 1881, p. 33, 97, 170, 233, 296], le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, etc.

À l’instar du comte Henry de La Bédoyère (1782-1861), légitimiste de naissance et de conviction, qui érigea la bibliothèque la plus vaste qu’on ait vue sur la Révolution française, Guigard, républicain, publia :


Bibliothèque héraldique de la France (Paris, E. Dentu, 1861, in-8, [3]-[1 bl.]-XXIII-[1]-527-[1 bl.] p.). Couronné par l’Institut, l’ouvrage dut subir la critique de l’historien Jules de Saint-Genois, ardent défenseur des intérêts flamands :

« LA BELGIQUE BIBLIOGRAPHIQUEMENT ANNEXÉE À LA FRANCE. – Chez beaucoup d’écrivains français, comme chez certains hommes politiques de la France, l’annexionisme est devenu une infirmité incurable, qui en est presque arrivée à l’état chronique. […]

Un bibliographe au talent et aux patientes recherches duquel nous nous plaisons du reste à rendre hommage, M. Joannis-Guigard, vient de publier une Bibliothèque héraldique de la France, travail immense qui va faire tourner la tête à toute la gentilhommerie moderne, tant il y a là de livres à consulter sur l’histoire de la noblesse : cinq mille [5.014], si je ne me trompe, classés méthodiquement avec un soin digne d’éloge. Toutes les subdivisions de la France y sont représentées.

Jusque là tout est bien ; mais au milieu de cet amas, accumulé laborieusement, de documents imprimés, qui ne devraient concerner que le territoire actuel de l’Empire français, je trouve, comme faisant naturellement partie de ce vaste état : la Belgique et la Suisse française. De par l’estimable bibliographe, notre Royaume, Genève et Neuchâtel sont de fait incorporés à la France. […]

Certes, cette manière cavalière de s’annexer bibliographiquement un pays voisin, est une fantaisie commode et pacifique en apparence, que nous passerions volontiers à l’auteur, si elle n’était appuyée, dans la préface, de quelques explications d’une outrecuidance que nous ne voulons pas qualifier. »

(J. D. S. G. Dans Messager des sciences historiques, ou Archives des arts et de la bibliographie de Belgique. Gand, Léonard Hebbelynck, 1862, p. 110-112) 


Indicateur du Mercure de France, 1672-1789 (Paris et Londres, Bachelin-Deflorenne, 1869, in-8, [3]-[1 bl.]-[2]-142 p.)


Armorial du Bibliophile, avec illustrations dans le texte (Paris et Londres, Bachelin-Deflorenne, 1870-1872, 4 parties en 2 tomes, gr. in-8, [3]-[1 bl.]-128, [3]-[1 bl.]-126 [chiffrées 129-254], [3]-[1 bl.]-144 et [3]-[1 bl.]-128 [chiffrées 145-272] p.)


Photographie Robin Halwas

Nouvel armorial du Bibliophile, guide de l’amateur de livres armoriés (Paris, Émile Rondeau, 1890, 4 parties en 2 tomes, [3]-[1 bl.]-XVII-[1]-390-[2] et [3]-[1 bl.]-494 p.)

Joannis Guigard mourut le 23 mai 1892 en son domicile, 81 avenue de Clichy [XVIIe].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

jeudi 10 février 2022

Jean-Baptiste Sazias, alias Eugène Piot (1812-1890), photographe, homme de lettres et amateur de curiosités

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Tournus

Venue de Chalon-sur-Saône [Saône-et-Loire], la famille Piot s’installa à Tournus [Saône-et-Loire] au début du XVIIIe siècle.


 
57 rue du Docteur Privey, à l’angle de la rue du Maupas

Abraham Piot, décédé le 12 mai 1715 à Tournus et inhumé dans l’église Saint-André [détruite en 1802, à l’emplacement actuel de la place Carnot], avait tenu l’auberge du Griffon, rue du Nord [57 rue du Docteur Privey, à l’angle de la rue du Maupas], avec Françoise Barro [ou Barrau], qui mourut le 2 avril 1747, à environ soixante-cinq ans, et qui fut inhumée dans la même église. Ils eurent dix enfants. 




Le peintre tournusien Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) peignit Françoise Barro et son fils, le chanoine Pierre Piot (1712-1781) : leurs portraits, achetés en 1876 à la vente Bessard, sont au Musée Greuze de Tournus.


Philibert Piot, né le 30 janvier 1707 à Tournus, baptisé le 1er février en l’église Saint-André, y épousa Jeanne Gallier le 30 janvier 1747, qui lui donna quatre enfants. Marchand épicier sur la paroisse Saint-André, il mourut le 11 avril 1786.

Jean-Baptiste Piot, né le 10 novembre 1753 à Tournus, marchand de domaines, épousa à Courbevoie [Hauts-de-Seine], le 20 pluviôse An VIII [9 février 1800], Augustine-Françoise-Louise Mouret, née le 1er septembre 1776 à Épernon [Eure-et-Loir], baptisée le jour même en l’église Saint-Nicolas [démolie en 1865], fille de Augustin-François-Marie Mouret (1745-1799), comte d’Anneville-sur-Seine [Anneville-Ambourville, Seine-Maritime], capitaine de cavalerie, et de Marie-Hyacinthe Pagnon (1735-1802).

Augustine-Françoise-Louise Mouret d’Anneville mourut prématurément à Paris, le 27 brumaire An XI [18 novembre 1802]. Elle n’avait eu qu’une fille, Eulalie, morte jeune en 1807.

Le 8 mars 1824, Jean-Baptiste Piot prit possession d’une propriété viticole à Germolles [Mellecey, Saône-et-Loire] pour 82.000 francs. Se croyant compromis dans l’affaire des drapeaux blancs au moment du mouvement que préparait la duchesse de Berry, il vint se réfugier à Tournus où il mourut le 18 mai 1832.

Dix ans après la mort de sa femme, Jean-Baptiste Piot avait eu un fils naturel d’une demoiselle Sazias : Jean-Baptiste Sazias, né rue du Sentier à Paris [IIe], le 11 novembre 1812. Jean-Baptiste Piot interrompit les études et les moments de distraction de son fils pour l’envoyer à Germolles, avec mission de s’occuper de la culture et de s’initier à la gérance de la propriété.

À sa mort, Jean-Baptiste Piot laissa à son fils un legs de 200.000 francs, sous condition résolutoire : s’il mourait sans enfant, cette somme devait faire retour à ses héritiers naturels. Cette condition résolutoire ne s’est pas réalisée, car les héritiers naturels moururent tous avant Jean-Baptiste Sazias : Jean-Baptiste Bessard (1798-1868) et Antoine Bessard (1791-1874), puis Jean-François Bessard (1819-1879), Jean-François-Joseph Bessard (1866-1886) et Jeanne Passaut (1827-1889), veuve de Jean-François Bessard.

Quartier du Doyenné, entre place du Carrousel et palais du Louvre (1828)
Photographie BnF



Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, 1918, p. 63

Jean-Baptiste Sazias vint alors à Paris se mêler au monde du romantisme et se fixer au 3 impasse du Doyenné [Ier, détruite en 1852], voisin de palier de Gérard de Nerval, en face du commissariat de police situé au n° 6 ; il était tout près de Théophile Gautier, qui demeurait 6 rue du Doyenné ; il se fit appeler « Eugène Piot » [ce n’est que le 2 avril 1864 qu’un décret impérial l’autorisa à substituer à son nom patronymique celui de Piot]. 

Piot reprit ses études pour obtenir son baccalauréat et partagea son temps entre la lecture, le Louvre, les bibliothèques, les bouquinistes et les étalages de la place du Carrousel. Il décida d’aller étudier les œuvres d’art sur place et partit pour l’Italie (1838), l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, le Danemark et la Hollande (1839). 

Tra los montes

Alhambra de Grenade, Cour des Lions
Photographie Musée J.-P. Getty

En 1840, il voyagea en Espagne avec Théophile Gautier, qui lui dédia son Tra los montes (Paris, Victor Magen, 1843, 2 vol. in-8) : à l’occasion de ce voyage, Piot s’initia au daguerréotype, percevant sa valeur documentaire irremplaçable.

En 1842, Piot perdit beaucoup d’argent en soutenant financièrement le Journal du Peuple auquel collaborait son ami Godefroy Cavaignac (1800-1845). La même année, il fonda Le Cabinet de l’amateur et de l’antiquaire. Revue des tableaux et des estampes anciennes ; des objets d’art, d’antiquité et de curiosité (Paris, Au Bureau du Journal, 1842-1846, 4 vol.) :

« Nous tâcherons de réduire à l’état de science exacte ce qui n’est encore chez beaucoup d’amateurs qu’une occupation de penchant et d’instinct ; et, en faisant l’histoire, l’esthétique et la théorie de ce qu’on appelle la Curiosité, nous nous efforcerons d’ajouter une pierre à ce vaste monument qui de longtemps encore ne sera achevé : l’Histoire de l’Art. » (« Introduction », t. I, p. 13)

Piot avait quitté l’impasse du Doyenné et s’était installé au 2 rue Laffitte [IXe], près le boulevard des Italiens.

Le 9 mai 1843, il fut nommé membre de la Société royale des Antiquaires de France et le 1er avril 1844 membre de la Société de l’Histoire de France.

En 1846, la publication du Cabinet de l’amateur et de l’antiquaire fut suspendue, faute de succès, et Piot repartit pour l’Italie. À son retour, le général Eugène Cavaignac (1802-1857), se souvenant de l’aide que Piot avait apportée à son frère aîné, lui offrit de l’attacher au secrétariat de la présidence du Conseil du 1er juillet au 20 décembre 1848.

Eugène Piot (1850)
Photographie I.N.H.A.

Après dix ans de voyages en Italie, en Allemagne, en Sicile, en Angleterre, en Grèce et dans le midi de la France, de photographies, de recherches et de découvertes, Piot avait reconquis son indépendance financière. Il reprit alors Le Cabinet de l’amateur et de l’antiquaire (1861-1863) mais, renonçant à se faire éditeur, il repartit en voyage.

De 1864 à 1888, Piot parcourut l’Europe, l’Orient et l’Égypte, fit de nombreuses découvertes et remplit de notes de nombreux carnets. Il devint membre correspondant de l’Institut archéologique de Rome en 1865 et membre correspondant de l’Académie de Saint-Ferdinand de Madrid en 1873.

Pour financer ses voyages, Piot avait fait de nombreuses ventes publiques de son cabinet, mais retirait de ses ventes les pièces qui n’atteignaient pas son prix d’estimation.

16 rue des Jeûneurs


 

Vente du lundi 12 au mercredi 14 avril 1847, à l’hôtel des ventes, 16 rue des Jeûneurs : Catalogue d’une collection d’estampes anciennes, à l’eau-forte, au burin et à la manière noire, d’après des Peintres et par des Graveurs des Écoles d’Italie, d’Allemagne, des Pays-Bas, de France et d’Angleterre, de livres à figures, anciens et modernes, sur les beaux-arts, Catalogues, Dictionnaires de Peintres Graveurs, et quelques dessins, Provenant du Cabinet de M. Eug. P. (Paris, Maulde et Renou, 1847, in-8, 39-[1 bl.] p., 293 + 9 doubles [bis] + 1 triple [ter] = 303 lots).


 

Vente du mardi 18 au vendredi 21 mai 1847, 30 rue des Bons-Enfants, Maison Silvestre, salle du premier : Catalogue de livres en partie, rares et précieux, Provenant de la Bibliothèque de M. Eug. P. (Paris, L. C. Silvestre et P. Jannet, 1847, in-8, 42-[1]-[1 bl.] p., 395 + 12 doubles [bis et a] + 1 triple [b] + 1 quadruple [c] = 409 lots), dont Théologie [15 lots = 3,66 %], Jurisprudence [7 lots = 1,71 %], Sciences et Arts [41 lots = 10,02 %], Belles-Lettres [179 lots = 43,76 %], Histoire [166 lots = 40,58 %], Anciens ornements en cuivre [1 lot = 0,24 %].


 

5. Missale carthusiense. Parisiis, Thielman Kerver, 1541, in-8, fig. en bois, régl., v., impression rouge et noir.



53. La Pratique de l’aiguille industrieuse du très-excellent milour Matthias Mignerak, Anglois, ouvrier fort expert en toute sorte de lingerie. Paris, J. Le Clerc, 1605, in-4, vél.



74. Petri de Blarrorivo parhisiani insigne Nanceides opus de bello nanceiano. Impressum celebri Lothoringie pago divi Nicolai de portu, per Petrum Iacobi, 1518, in-fol., fig. en bois, d-rel. Cité comme le premier livre imprimé à Saint-Nicolas-de-Port [Meurthe-et-Moselle].



101. La Lyre du jeune Apollon ou la Muse naissante du petit de Beauchasteau. Paris, 1657, in-4, portr., v.

Photographie BnF


135 bis. Les Fourberies de Scapin, par Molière. Paris, Pierre Le Monnier, 1671, pet. in-12, parch. Édition originale. Manquait à la collection de Soleinne qui l’a cherché pendant 25 ans.



273. L’Entrée triomphante de Louis XIV et Marie-Thérèse d’Austriche dans la ville de Paris. Paris, 1662, in-fol., fig., v.

Vente les lundi 28 et mardi 29 février 1848, 16 rue des Jeûneurs, salle n° 2 : Catalogue d’une précieuse collection d’objets d’art et de curiosité tels que Antiquités grecques et romaines, Terres cuites, Marbres et Bronzes des 15e et 16e siècles, Terres émaillées de Lucas della Robbia, Vases et Plats en faïence des diverses fabriques moresques, espagnoles et italiennes, Verrerie de Venise, Objets divers, et Tableaux des XVe et XVIe siècles, provenant du Cabinet de M. Eug. P. (Paris, Bonnefons de Lavialle et Mannheim, 1848, in-8, 149-[1 bl.] p.).                              


 

Vente du lundi 31 mars 1856, à l’hôtel des commissaires-priseurs, 5 rue Drouot, salle n° 3 : Catalogue d’une belle collection de pastels, esquisses, miniatures & dessins, Provenant de la Famille de la Célèbre Rosalba Carriera, de Venise (Paris, Charles Pillet et Ferdinand Laneuville, 1856, in-8, [2]-12 p., 75 lots).


 

Vente les mardi 5 et mercredi 6 mai 1857, à l’hôtel des commissaires-priseurs, 5 rue Drouot, salle n° 5 bis, au premier étage : Catalogue d’une jolie collection d’antiquités égyptiennes, grecques & romaines, telles que : Terres cuites, Figurines, Bas-Reliefs, Masques en verre, Vases peints, des Fabriques de Corinthe, d’Athènes, Nola, Ruvo, etc., etc., Verreries Grecques, Bronzes antiques, Armes, Miroirs Étrusques, Urnes en porphyre Oriental et en albâtre rubanné, Bronzes, et Terres émaillées Égyptiennes, provenant en partie des fouilles faites récemment dans les nécropoles de Capoue & de Cumes (Paris, Charles Pillet et Roussel, 1857, in-8, 30 p., 198 lots). 


 

Vente le lundi 19 mars 1860, à l’hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle n° 1 : Catalogue d’une précieuse collection d’objets d’art et de curiosité, provenant du cabinet de M. E. P… (Paris, Renou et Maulde, 1860, in-8, 19-[1 bl.] p., ill., 122 + 3 doubles [bis] = 125 lots).


 

Vente du mercredi 23 au mercredi 30 avril 1862, en 7 vacations, 28 rue des Bons-Enfants, Maison Silvestre : Catalogue des livres rares et curieux, manuscrits et imprimés, la plupart ornés de belles reliures françaises et italiennes des XVIe et XVIIe siècles, provenant du cabinet de M. Eug. P… (Paris, L. Potier, 1862, in-8, [3]-[1 bl.]-IV-139-[1 bl.] p., 1.053 lots).

« C’est la partie curieuse, rare ou singulière d’une bibliothèque plus considérable dont elle a été détachée. » (p. I)

Photographie BnF

 

304. Devis de la langue françoyse à Jehanne d’Albret. Paris, Richard Breton, 1559, pet. in-8, mar. r., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). En caractères de civilité.



318. Le Grand et Vray Art de pleine rhétoricque, utile, proffitable et nécessaire à toutes gens qui désirent à bien élégantement parler et escrire. Paris, Denis Janot, 1539, 2 part. en 1 vol. pet. in-8, goth., v. br.



337. Hæc insunt in hoc libro Theocriti eclogæ triginta. Impressum Venetiis, characteribus ac studio Aldi Manucii Romani, 1495, pet. in-fol., demi-rel. Premier tirage.



338. Apollonius Rhodius Argonauticon libri IV, græce. Florentiæ, Laurentius Franciscus de Alopa, 1496, in-4, mar. br., compart. Première édition.



441. Jardin deys musos provensalos divisat en quatre partidos, per Claude Brueys, escuyer d’Aix. Aix, Estienne David, 1628, 2 vol. in-16, vél.



474. Tre Primi Canti di Marfisa, del divino Pietro Aretino. Vinegia, Nic. d’Aristotile, 1535, pet. in-8, fig. sur bois, demi-rel.

Photographie BnF


504. Os Lusiadas de Luis de Camoens. Lisboa, Antonio Goncalvez, 1572, pet. in-4, mar. br., compart. fil. entrelacés, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Édition originale. Première des deux éditions sous la même date.



510. Sophoclis Tragoediæ Septem, cum commentariis. Venetiis, Aldus, 1502, in-8, mar. v., dent., doublé de tabis, tr. dor. (Derome). Exemplaire de Renouard.



679. De la Beauté, discours divers […], avec la Paulegraphie, ou Description des beautez d’une dame tholosaine nommée la Belle Paule. Lyon, Barth. Honorat, 1587, in-8, mar. bl., compart., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).



690. Le Grand Dictionnaire des prétieuses, [...] par le sieur de Somaize. Paris, J. Ribou, 1661, 3 part. en 2 vol. in-8, mar. citr., fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Avec la clef.

Drouot, Pillet au marteau
L'Illustration, 7 mars 1874, p. 148





Vente du lundi 25 au samedi 30 avril 1864, à l’hôtel Drouot, salle n° 5 : Catalogue des objets d’art et d’antiquités, des tableaux, dessins et médailles des XVe et XVIe siècle, de la collection de M. Eug. Piot (Paris, Pillet, Roussel, Rollin et Feuardent, 1864, in-8, [4]-127-[1 bl.] p., 728 + 4 doubles [b et bis] = 732 lots).


 

Vente le 23 avril 1870, à l’hôtel Drouot, salle n° 2 : Catalogue d’objets d’art et de curiosité. Sculptures en marbre ; Terres cuites ; Bronzes d’Art ; Belles Faïences italiennes et de Perse ; Cuivres gravés et incrustés ; Verreries de Venise ; Émaux de Limoges ; Bijoux ; Meubles ; Étoffes. Provenant du cabinet d’un amateur [E. Piot] (Paris, Charles Pillet et Charles Mannheim, 1870, in-8, 30 p., 127 + 3 doubles [bis] = 130 lots).


 

Vente les mardi 3 et mercredi 4 mai 1870, à l’hôtel Drouot, salle n° 3 : Collection d’antiquités grecques, recueillies dans la Grande-Grèce, l’Attique et l’Asie Mineure par M. Eug. P. Décrite par Fr. Lenormant (Paris, Charles Pillet, Rollin et Feuardent, 1870, in-8, 63-[1 bl.] p., 263 + 2 doubles [bis] = 265 lots).

Christie, Manson et Woods


 

Vente les lundi 8 et mardi 9 mai 1882, à Londres, chez Christie, Manson et Woods, 8 King Street, St. James’s Square : Catalogue of Monsieur Eugène Piot’s celebrated collection of Renaissance medals, known as one of the best of the kindcomprising A large number of Examples of the highest quality by Pisano, Sperandio, Pasti and others ; also fine early German medals, &c., &c. (Londres, Christie, Manson & Woods, 1882, in-8, 31-[1 bl.] p., 264 lots).

Ses centres d’intérêt dispersés, son manque de rigueur et ses problèmes financiers valurent à Eugène Piot d’échouer dans la plupart de ses projets éditoriaux. 

Photographie British Museum

En 1886, Piot vendit au British Museum, pour 70.500 francs, la fameuse jambe droite d’une statue en bronze d’un guerrier à cheval [Ve siècle avant J.-C.], qui avait été trouvée par des paysans dans les environs d’Anzi, à une quarantaine de kilomètres au sud de Potenza, en Italie méridionale. Piot l’avait achetée en 1859 à Naples, pour 1.700 francs, au marchand d’antiquités Raffaele Barone. 

Eugène Piot
Catalogue des objets d’art de la Renaissance, 1890 


Dès 1888, sa santé fut gravement altérée par la maladie qui l’enleva le 17 janvier 1890, 64 rue de Courcelles [VIII], où il résidait depuis 1887, après avoir quitté le 20 rue Saint-Fiacre [IIe].

Sans postérité, Piot avait légué sa fortune à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres et nommé trois exécuteurs testamentaires : Edmond Bonnaffé (1825-1903), historien de l’art, Roger Portalis (1841-1912), graveur et critique d’art, et Georges Perrot (1832-1914), archéologue.

Le Musée du Louvre reçut en don un tableau de Raphaël représentant la tête de Sainte Élisabeth, un buste en bronze de Michel-Ange, un grand médaillon en terre cuite attribué à Donatello représentant la Vierge adorant l’Enfant Jésus, trois bas-reliefs en bois sculpté peint et doré, une statue de Saint Christophe en bois peint et doré, trois grands panneaux rectangulaires en bois, un grand lit de parade en bois peint et doré, un siège pliant en bois sculpté et doré.

Le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale hérita de plusieurs recueils d’estampes rarissimes des XVe et XVIe siècles.

Le même testament fonda à l’Académie des Beaux-Arts un prix annuel de 2.000 francs à distribuer alternativement à la suite d’un concours, au peintre ou au sculpteur qui aura exécuté la meilleure étude.

Piot fut inhumé au cimetière de Montmartre [18e division] :


 
La Construction moderne, N° 26, 4 avril 1891 pl. 57-58

« MONUMENT DE PIOT

 

Piot (Eugène), archéologue et amateur, né en 1812, mort à Paris en 1890.

L’Archéologie. – Bas-relief. – Marbre. – H. 0m, 50. – L. 0m,75. – Composé par CHIPIEZ (CHARLES).

 

M. CHARLES CHIPIEZ [1835-1901], architecte du monument, veut bien nous adresser une description de son œuvre :

“ Suivant le désir exprimé par Piot, ce tombeau a la forme d’une stèle, et il est construit en marbre de Carrare. Il se compose d’une dalle tumulaire, d’un soubassement et de la stèle proprement dite. Sur le soubassement sont représentés, au moyen de la ronde bosse et du bas-relief, des vases, des statuettes et d’autres objets d’art ayant fait partie de la collection Piot. Puis, des objets ainsi groupés naît une tige portant des feuilles et des fleurs idéales qui s’enlacent autour du tombeau. La stèle est couronnée par une de ces feuilles d’acanthe dont les vases grecs fournissent de nombreux et si charmants exemples.

Quant à la façade postérieure, on y lit des fragments du testament ; c’est dans cette inscription que se termine et s’épanouit la floraison sculptée sur la façade principale. Une flamme est figurée au-dessus de l’inscription.

La sculpture du tombeau est de MEYER et GIRARD ; il a été exécuté par Schmit. – CHARLES CHIPIEZ.”

Les objets d’art sont sculptés à la base de la face antérieure de la stèle qui est placée à l’extrémité de la dalle tumulaire en granit.

Au-dessous du bas-relief est gravé :

 EUGÈNE

PIOT

1812-1890

L’inscription gravée sur la face postérieure est ainsi conçue :

 JE DOIS LES MEILLEURES

JOUISSANCES DE MA VIE DÉJA LONGUE,

AUX VOYAGES, AUX RECHERCHES

SUR L’HISTOIRE DE L’ART,

AUX ÉTUDES ARCHÉOLOGIQUES ET LITTÉRAIRES

IL N’EST QUE JUSTE DE LEUR RENDRE

UN DERNIER HOMMAGE

EN LEUR CONSACRANT TOUT CE QUI RESTERA

DE MOI APRÈS MA MORT

DE FAÇON A CONTRIBUER A LEUR DÉVELOPPEMENT

ET A L’ENSEIGNEMENT DE CEUX QUI

LES CULTIVENT.

_

 J’INSTITUE POUR MA LÉGATAIRE UNIVERSELLE

L’ACADÉMIE

DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

DE L’INSTITUT DE FRANCE

Ce monument a été élevé par l’Académie légataire de l’amateur. »

(Inventaire général des richesses d’art de la France. Paris. Monuments civils. Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1902, t. III, p. 294)

Six ventes eurent lieu après la mort d’Eugène Piot :


Vente du mercredi 21 au samedi 24 mai 1890, à l’hôtel Drouot, salles n° 8 et n° 9 : Catalogue des objets d’art de la Renaissance, Tableaux, Composant la Collection de feu M. Eugène Piot (Paris, Paul Chevallier, Rollin et Feuardent, Charles Mannheim, Eugène Féral, 1890, in-8, 183-[1 bl.] p., front. et 15 pl. h.-t., 843 lots), avec une biographie d’Eugène Piot par Edmond Bonnaffé.


 

Vente du mardi 27 au vendredi 30 mai 1890, à l’hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 8, au premier étage : Collection Eugène Piot. Antiquités (Paris, Georges Chamerot, 1890, in-8, VIII-116-[1]-[1 bl.]p., ill. in-texte et 19 pl. h.-t., 566 lots). 


 

Vente les lundi 2 et mardi 3 juin 1890, à l’hôtel Drouot, salle n° 5 : Catalogue d’estampes anciennes & modernes des diverses écoles, dessins du XVIe siècle, Miniatures tirées de manuscrits des XIIIe, XIVe, XVe et XVIe siècles, Planches gravées sur métal et sur bois, Provenant de la Collection de feu M. Eugène Piot (Paris, Paul Chevallier et Jules Bouillon, 1890, in-8, 58 p., 329 + 1 double [bis] = 330 lots).

Vente du 20 juin 1890, à l’hôtel Drouot, salle 4 : Catalogue de lettres autographes et documents historiques provenant de la collection de feu M. Eugène Piot et comprenant la correspondance originale de Voltaire avec Gabriel Cramer (Paris, E. Charavay, 1890, in-8, 16 p.).


 

Vente du lundi 16 mars au samedi 11 avril 1891, en 21 vacations, dans les Salles de Ventes aux Enchères de la Librairie Ém. Paul, L. Huard et Guillemin, 28 rue des Bons-Enfants [Anciennes Maisons Silvestre et Labitte], salle n° 1 : Catalogue de la bibliothèque de feu M. Eugène PiotDeuxième partie (Paris, Ém. Paul, L. Huard et Guillemin, 1891, in-8, X-467-[1 bl.] p., 3.638 + 2 doubles [bis] = 3.640 lots), dont Théologie [141 lots = 3,87 %], Jurisprudence [32 lots = 0,87 %], Sciences et Arts [470 lots = 12,91 %], Beaux-Arts [899 lots = 24,69 %], Musique [39 lots = 1,07 %], Belles-Lettres [779 lots = 21,40 %], Histoire [1.247 lots = 34,25 %], Supplément [23 lots = 0,63 %], Livres et Gravures en nombre [10 lots = 0,27 %].


 

54. Aurelii Augustini De Civitate Dei. Venise, Jean et Vendelin de Spire, 1470, fort vol. in-fol., v. br. ant., dos de vélin.



70. Paulina De Recta Paschæ Celebratione. Forosempronii, Octavianū Petrutiū, 1513, 2 parties en 1 vol. in-fol., fig. sur bois, ais de bois couverts de v. noir, comp. à froid (Rel. époque). Premier livre imprimé à Fossombrone [Ombrie] par Ottaviano Petrucci.



278. Pratica minerale trattato. Bologna, 1678, in-4, front. et fig., parchemin.



420. Epytoma Joãnis de Mōte Regio in Almagestũ Ptolomei. Venise, 1496, in-fol. goth., fig. sur bois, dérelié. Édition originale.



498. Les Discours militaires, par le Sieur du Pressac. Seconde édition. Paris, Veuve Guillemot et S. Thiboust, 1622, in-8, titre-front. sur cuivre, fig. sur bois, parch.

Photographie Librairie de l'Univers, Lausanne


1.077. Traicte du mariage de Henry IV, roy de France et de Navarre, avec la serenissime princesse de Florence. Honnefleur [sic], Jean Petit, 1606 [date fautive 1506], pet. in-8, non relié. Premier livre imprimé à Honfleur.



1.151. Le Triumphe d’Anvers, faict en la susception du prince Philips, prince d’Espaigñ. Anvers, Pierre Coeck d’Allost, 1550, pet. in-fol., fig. sur bois, v. f. ant., fil. Ex. portant les signatures de Baluze et de Guyon de Sardière.



1.205. M. Vitruvius per Jocundum Solito castigatior factus cum figuris et tabula ut jam legi et intelligi possit. Venetiis, Joannis de Tridino, 1511, in-fol., fig. sur bois, ais de bois couverts de v. brun, comp. à froid, fermoirs (Rel. époque). Première édition ornée de figures.



1.407. Catalogue des differens objets de curiosités dans les sciences et arts qui composaient le cabinet de feu M. le marquis de Menars [Abel-François Poisson, marquis de Menars et de Marigny]. Paris, 1781, in-8, front. La plupart des objets provenaient de la succession de la marquise de Pompadour.



1.632. Introductio in chaldaicam lingua, syriaca atque armenica et dece alias linguas. Excudebat Papiæ Joan. Maria Simoneta Cremoneñ. In canonica Sancti Petri in cœlo aureo. 1539, in-4, fig., vélin. Aux feuillets 178 et 179, description avec deux fig. sur bois d’un instrument de musique appelé « Phagotium Afranii ». Rel. en partie détruite.



1.654. Le Bouquet des plus belles fleurs de l’éloquence. Paris, Billaine, Bessin, 1625, in-8, titre-front. sur cuivre, vél.



1.905. Libri Philomusi Panegyrici ad Rege Tragedia de Thurcis et Suldano Dyalog’ de heresiarchis. Argentine, J. Gruninger, 1497, in-4, fig. sur bois, demi-rel. mar. La Vallière (Canape-Belz).



1.971. Le Roi s’amuse, drame, par Victor Hugo. Paris, E. Renduel, 1832, in-8, front., br., couv. Édition originale.



2.140. Ah ! que c’est bête ! par M. Timbré [marquis de La Vieuville de Saint-Chamond]. Berne, Imprimerie des frères Calembourdiers, 10007006016 [1776], in-8, front., cart., non rog.



2.143. I Mondi del Doni. Libro primo. Vinegia, Francesco Marcolini, 1552, in-4, portraits et fig. sur bois, vélin. Édition originale.



2.522. Herodoti Halicarnasei libri novem. Venetiis, J. et G. de Gregoriis fratres, 1494, in-fol., vélin. Ex. de Aegidius de Viterbe, avec sa signature et des notes.



3.156. Les Ruines de Palmyre, autrement dite Tedmor au désert. Londres, Millar, 1753, gr. in-fol., 57 pl., v. ant. marb. Armoiries sur les plats.


 

Vente du lundi 1er au vendredi 5 juin 1891, à l’hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 3 : Catalogue de la bibliothèque de feu M. Eugène PiotPremière partie (Paris, Ém. Paul, L. Huard et Guillemin, 1891, in-8, XII-273-[1 bl.] p., 858 – 1 manquant = 857 lots), dont Théologie [79 lots = 9,21 %], Jurisprudence [8 lots = 0,93 %], Sciences et Arts [76 lots = 8,86 %], Arts divers [100 lots = 11,66 %], Escrime-Équitation-Danse-Chasse-Jeux [24 lots = 2,80 %], Beaux-Arts [154 lots = 17,96 %], Belles-Lettres [243 lots = 28,35 %], Histoire [130 lots = 15,16 %], Livres orientaux, manuscrits et imprimés [23 lots = 2,68 %], Reliures françaises, italiennes et orientales [20 lots = 2,33 %].

« L’ensemble de sa bibliothèque de travail où l’histoire des arts et de la typographie tenait une grande place et qui contenait un grand nombre de livres curieux et de premières impressions, vient de se disperser. La partie mise en vente ici est la portion choisie de ses livres, précieux par leur rareté, la beauté de leur impression, l’intérêt de leurs gravures en bois et sur cuivre, et leur reliure exécutée par les meilleurs artisans modernes, à moins que leur ancienne et riche parure n’ait été conservée. » (p. VI)


 

20. Heures de Nostre Dame à lusaige de Romme. Paris, Guillaume Godard, s. d. [Almanach de 1515 à 1530], in-4 goth., fig. et vign. sur bois, encadr. à chaque page, mar. brun, dos orné et comp. à froid, tr. dor. (Chambolle-Duru).



37. Beati Dionysii Areopagytæ, martyris inclyti Athenarum episcopi et Galliarum Apostoli opera. Lugduni, Gulielmum Rovillium, 1572, pet. in-16, mar. olive, dos orné, fil., comp., tr. dor. Rel. époque). Aux armes de Jean-Frédéric de Madruze, comte d’Avi.



155. Traité de l’exercice militaire. Lyon, Pierre Anard, 1650, in-8, mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Masson-Debonnelle).

Photographie BnF


284. Nuove inventioni di balli. Milano, Bordone, 1604, in-fol., fig., musique notée, mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Masson-Debonnelle). Traité de la danse, orné d’un portrait de l’auteur et de 59 planches.

Photographie BnF


285. Phebus. Des deduiz de la chasse des bestes sauvaiges et des oyseaux de proye. Paris, Anthoine Vérard, s. d. [1507], in-fol. à 2 col. goth., fig. sur bois, mar. bleu jans., doublé de mar. citron, fil. dor., tr. dor. (Thibaron-Joly). Première édition. Les feuillets 1 et 5 du cahier 1 ont été refaits par Pilinski.

Photographie BnF


308. Opera nova contemplativa pogni fidel christiano laquale tratta de le figure del testamento vecchio. Venegia, s. d. [1510], pet. in-8 goth., fig. sur bois, mar. r. jans., dent. int., tr. dor. (Chambolle-Duru). Première édition. Seul xylographe italien connu.

Photographie BnF


320. Quadrins historiques de la Bible – Quadrins historiques d’Exode. Lyon, Jean de Tournes, 1553, 2 parties en 1 vol. in-8, fig. sur bois, mar. r. jans., dent. int., tr. dor. (Thibaron). Première édition.

Photographie BnF


333. Le Théâtre des bons engins, auquel sont contenus cent emblêmes. Paris, Denis Janot, s. d. [1539], pet. in-8, 102 fig. sur bois, encadr. gravés sur bois à chaque page, mar. bleu jans. doublé de mar. r., dent. de feuillage, tr. dor. (Thibaron-Joly).



355. Pinax iconicus antiquorum ac variorum in sepulturius rituum. Lugduni, Clementum Baldinum, 1556, pet. in-4 oblong, titre-front. et fig., v. br. ant., fil., comp. dorés sur les plats, tr. dor. (Rel. époque). Portrait et planches par Pierre Woeiriot. Ex. réglé, aux armes.

Photographie Camille Sourget


381. Uniformes militaires où se trouvent gravés en taille-douce les uniformes de la Maison du Roy, de tous les régiments de France. Paris, Chéreau, 1773, in-12, 169 pl. coloriées, mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Thibaron).



442. Etymologium magnum græcum. Venise, Zacharias Calliergi, 1499, gr. in-fol., 2 col., lettres ornées, impression en rouge et noir, v. f., dos orné, fil., fleurons, tr. dor. Édition princeps. Ex. de Beatus Rhenanus, puis de Renouard et de Firmin-Didot.

Photographie BnF


480. Les Œuvres de Maistre Françoys Villon. Paris, Galliot du Pré, 1532, pet. in-8, mar. La Vallière jans., doublé de mar. bleu, compart., tr. dor. (Thibaron-Joly). 



493. Recueil de romances, historiques tendres et burlesques. S. l., 1767, in-8, front. d’Eisen, mar. blanc, comp. de mosaïques en mar. de diverses couleurs, tr. dor. (Rel. anc. attribuée à Monnier).

Photographie BnF


504. Poésies de Théophile Gautier. Paris, Charles Mary, 1830, in-18, mar. r., fil., comp., dent. int., tr. dor. (Chambolle-Duru). Édition originale.

Photographie University of Manchester


512. Le Cose volgari di Messer Francesco Petrarcha. Vinegia, Aldo Romano, 1501, pet. in-8, mar. r. jans., dent. int., tr. dor. (Thibaron-Joly). Première édition aldine de Pétrarque et premier livre italien imprimé avec des caractères italiques.



567. Dépit amoureux. Paris, Gabriel Quinet, 1663, pet. in-12, mar. r. jans., dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Édition originale.

Photographie BnF


635. Contes d’Espagne et d’Italie, par M. Alfred de Musset. Paris, A. Levavasseur et Urbain Canel, 1830, in-8, mar. bleu, dos orné, fil., dent. int., tr. dor. (Thibaron-Joly). Édition originale du premier livre que Musset a publié sous son nom.



641. Hypnerotomachia Poliphili. Venise, Alde Manuce, 1499, in-fol., fig. sur bois, lettres ornées, mar. brun jans. doublé de mar. r., fil. dor., gardes en vélin, tr. dor. (Marius Michel). Première édition.



647. El ingenioso hidalgo Don Quixote de la Mancha. Madrid, Juan de la Cuesta, 1605, in-4, mar. r. jans. doublé de mar. bleu avec large dent., tr. dor. (Thibaron-Joly).



686. Il Viaggio fato da gli Spagniuoli a torno al mondo. S. l., 1536, in-4, mar. citr. jans., dent. int., tr. dor. (Thibaron-Joly).

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687. Les Quatre Premiers Livres des navigations et pérégrinations orientales de N. de Nicolay Dauphinois. Lyon, Guillaume Rouille, 1567, in-fol., 60 pl., mar. brun jans., dent. int., tr. dor. (Masson-Debonnelle). Édition originale.



695. Inexplicabilis mysterii gesta beatæ Veronicæ virginis præclarissimi Monasterii Sanctæ Marthæ urbis Mediolani. Mediolani, Gotardum Ponticum, 1518, in-4, fig. sur bois, lettres ornées, mar. bleu jans., dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 



738. Comentarii di Gabriello Symeoni. Vinegia, Comino da Trinodi Monferrato, 1546. – Commentarii di Giovan Candido. Vinetia, Michele Tramezino, 1544. 2 parties en 1 vol. in-8, mar. r., comp. dor., tr. dor. (Rel. époque). Ex. de Demetrius Canevarius, médecin d’Urbain VIII.



747. Bernardini Scardeonii, canonici Patavini, de antiquitate urbis Patavii, et claris civibus Patavinis, libri tres. Basileæ, Nicolaum Episcopium juniorem, 1560, in-fol., réglé, fig., v. f. ant., comp., tr. dor. (Rel. époque).



773. Annales rerum belli domique ab Austriacis Habspurgicæ gentis principibus. Œniponti, Joannes Agricola, 1592, in-fol., portr. et blasons coloriés, mar. r., comp. dorés, tr. dor. (Rel. anc.). Édition originale aux armes de l’archiduc Ferdinand II d’Autriche.

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775. Annales du règne de Marie-Thérèse, impératrice douairière, reine de Hongrie et de Bohême. Paris, Prault, 1775, in-4, portr. et fig. de Moreau, mar. r., dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Un des chefs-d’œuvre de Moreau. Aux armes du chevalier Don L. de Médicis.



811. Bibliotheca Hispana. Romæ, Nic. Angeli Tinassii, 1672, 2 vol. in-fol., front., mar. r., dos orné, comp., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes du pape Clément X.