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Le Mans (1867) |
Professeur de rhétorique au collège
de La Marche, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève [Ve],
avant la Révolution, il fut nommé en 1790 professeur d’humanités au collège de
Montaigu, rue des Sept-Voies [rue Valette, Ve], qui prit à cette
époque le nom de collège du Panthéon-Français. Il travailla avec Pierre Crouzet
(1753-1811), principal du même collège, à l’élaboration d’un Plan d’études
provisoires (Paris, Imprimerie Ballard, An II). Il participa à l’organisation
de l’École militaire de Liancourt [Oise] en 1795, et à celle de l’Institution
nationale des colonies, au collège de La Marche, consacrée à l’éducation des
enfants noirs, en 1796.
En frimaire An V, il fut nommé professeur
de langues anciennes à l’École centrale du Panthéon, où il occupa la chaire de
rhétorique lorsque cette école devint en 1804 le lycée Napoléon [lycée Henri
IV, 23 rue Clovis, Ve].
Le Théâtre Français, par Antoine Meunier (1792) |
Nommé en 1799 commissaire du gouvernement près le Théâtre-Français [Comédie française], rue de Richelieu, il réussit à opérer la réunion à ce théâtre de tous les artistes emprisonnés en 1793 et depuis divisés et dispersés : il fut le véritable créateur de la Comédie française.
Une maladie neurologique, qui le paralysa du côté gauche, le força de renoncer, en 1809, à sa chaire de professeur, et en 1813, à sa place de commissaire près le Théâtre Français.
Il mourut à Paris, 27 rue Tivoli [rue d’Athènes, IXe], le 25 août 1846, et fut inhumé au cimetière de Montmartre [14e division, ligne 2, tombe 15]. Il était veuf depuis le 30 septembre 1824 de Marie-Françoise-Dorothée Prévost, née le 26 juin 1767 à Marseille-en-Beauvaisis [Oise], qu’il avait épousée à Paris le 6 pluviôse An II [25 janvier 1794].
Joseph-François Mahérault [L'Oeuvre de Moreau le Jeune. Paris, A. Labitte, 1880, front.] |
Leur fils Marie-Joseph-François Mahérault était né le 19 fructidor An III [5 septembre 1795], au 28 rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Il avait été présenté à l’état civil par deux témoins : un acteur tragique, Marie-Joseph Chénier (1764-1811), frère cadet du poète, et une tragédienne, Françoise-Rose Gourgaud, femme Vestris (1743-1804).
Ministère de la Guerre, par Eugène Atget. Musée Carnavalet |
Ses études terminées au collège de Navarre, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, il entra en 1812 au ministère de la Guerre, à l’hôtel de Brienne, 14 rue Saint-Dominique [VIIe], où sa carrière dura 36 ans. Appelé sous les drapeaux en 1814, il fit partie du 2e régiment d’infanterie légère jusqu’en septembre 1815 et reprit sa place au ministère en 1816. Il s’éleva successivement aux postes les plus importants : sous-chef du bureau de l’infanterie (1820), chef du bureau de l’état-major général (1829), chef du bureau de l’infanterie (1830), chef des bureaux de l’infanterie et de la cavalerie (1833), chef du bureau des états-majors (1834), chef du bureau des écoles militaires (1835), maître des requêtes en service extraordinaire (1835), chef de division (1836), directeur adjoint du personnel et des opérations militaires (1844), secrétaire général du ministère de la Guerre (1847). IL fut admis à la retraite le 20 mai 1848.
Le 18 avril 1849, il fut élu
conseiller d’État par l’Assemblée nationale et attaché au Comité des finances,
de la guerre et de la marine. Il rentra dans la vie privée après le coup d’État
du 2 décembre 1851.
Il avait reçu la décoration de la
Légion d’honneur en 1831, avait été promu au grade d’officier en 1838 et avait
reçu le cordon de commandeur en 1845.
Après avoir quitté la carrière administrative, cet ami et conseiller dramatique de l’académicien Eugène Scribe (1791-1861) se livra à ses goûts de collectionneur, avec la seule fortune de sa place.
« Il recueillit avec passion les dessins et les gravures du XVIIIe siècle et en forma une réunion justement célèbre. Il avait aussi le goût des autographes ; il avait trouvé dans la correspondance de son père des lettres fort curieuses des acteurs de l’époque de la Révolution et de l’Empire. Il augmenta ce fonds de collection, recherchant surtout les autographes d’artistes. Il ne manquait jamais de venir aux expositions de la rue des Bons-Enfants et de l’hôtel Drouot examiner les pièces qu’il avait remarquées en lisant les catalogues. »
(Étienne Charavay. L’Amateur
d’autographes, N° 313, Octobre 1879, p. 163)
Gavarni [L'Oeuvre de Gavarni. Paris, Jouaust, 1873, front.] |
Il publia, avec Emmanuel Bocher
(1835-1919), L’Œuvre de Gavarni – Lithographies originales et essais
d’eau-forte et de procédés nouveaux – Catalogue raisonné par J.
Armelhault [anagramme de Mahérault] et E. Bocher, orné d’un
portrait inédit de Gavarni dessiné par lui-même et de deux lithographies et une
eau-forte de cet artiste, également inédites (Paris, Librairie des
Bibliophiles, 1873, in-8, 300 ex. numérotés : 12 Chine, 40 Hollande et 248
vélin).
49 rue Laffitte [point rouge] Photographies Charles Marville (1866) |
Après une courte maladie,
Mahérault mourut le 5 juin 1879, en son domicile parisien du 49 rue Laffitte
[détruit, IXe], à l’angle de la rue Ollivier [rue de Châteaudun], donnant sur
l’église Notre-Dame-de-Lorette. Il fut inhumé dans le caveau de son père, au
cimetière de Montmartre. Il était veuf de Françoise Kastner, fille de
cordonnier, née à Charleville [Ardennes] le 18 fructidor An III [4 septembre
1795], qu’il avait épousée à Paris [Ier] le 24 octobre 1825 et qui avait
donné naissance à Élisabeth Mahérault, 27 rue Tivoli, le 10 mars 1834.
Sa bibliothèque fut vendue du
mardi 9 au samedi 13 décembre 1879, en 5 vacations, à la Maison Silvestre, 28
rue des Bons Enfants, salle n° 1 : Catalogue des livres, principalement
sur les beaux-arts & la bibliographie, composant la bibliothèque de
feu M. J.-F. Mahérault, ancien conseiller d’État (Paris, Adolphe
Labitte, 1879, in-8, [3]-[1 bl.]-122-[1]-[1 bl.] p., 944 + 1 double [bis] = 945
lots), dont Beaux-Arts [403 lots = 42,64 %], Sciences et Arts [61 lots = 6,45 %],
Belles-Lettres [221 lots = 23,38 %], Histoire [89 lots = 9,41 %], Bibliographie
[171 lots = 18,09 %].
21. L’Artistaire. – Livre
des principales initiations aux beaux-arts, la peinture, la sculpture,
l’architecture, la poésie, la musique, la mimique et la gymnastique ; par
Paillot de Montabert, auteur du Traité complet de la peinture. Paris, Alexandre
Johanneau, 1855, in-8, portr., br.
56. Galerie du Musée
Napoléon, Publiée par Filhol, graveur, & rédigée par Lavallée (Joseph).
Paris, Filhol, An XII-1804-1808, 11 vol. gr. in-8, pl., demi-rel. avec coins,
mar. r., non rogn. (Purgold).
94. Description sommaire
des ouvrages de peinture, sculpture et gravure exposés dans les salles de
l’Académie royale, Par M. D ***. Paris, de Bure père, 1781, in-12, front. gr.,
veau marb., fil.
120. Catalogue raisonné
des différens objets de curiosités dans les sciences et arts, qui composoient
le Cabinet de feu Mr Mariette. Par F. Basan, Graveur. Paris, Chez
l’Auteur et G. Desprez, 1775, in-8, front. gr. par Choffard, titre gr. par
Moreau le Jeune, fig., veau granit. Avec les prix.
168. Catalogue de la
collection d’estampes anciennes provenant Du Cabinet de M. H. de L. [His de La
Salle]. Paris, P. Defer, 1856, gr. in-8, demi-rel. chag. La Vallière, non rogn.
Avec les prix et un envoi de H. de L. à Mahérault.
274. Prud’hon – Sa vie,
ses œuvres et sa correspondance, par Charles Clément. Paris, Didier et Cie,
1872, in-8, portr., 30 fig., br. Avec envoi de l’auteur à Mahérault.
304. Gavarni, l’homme et
l’œuvre, par Edmond & Jules de Goncourt. Paris, Henri Plon, 1873, in-8,
portr. gravé à l’eau-forte par Flameng, fac-similé d’autographe, 30 ex. sur
pap. vergé, cart. en perc. bl., non rogn. Avec envoi à Mahérault.
324. Le Vignole moderne,
ou Traité élémentaire d’architecture. Où sont expliqués les principes des cinq
Ordres de J. B. de Vignole : Composés & gravés par J. R. Lucotte,
Architecte & Graveur. Paris, Quillau, l’Auteur et Buldet, 1772, 2 part. en
1 vol. in-4, titre gravé, pl., demi-rel. v. f., tr. marbrées.
351. Traicté des manieres
de graver en taille douce sur l’airin [sic]. Par A. Bosse. Paris, Bosse, 1645,
pet. in-8, fig., vélin.
Photographie Library of Congress |
385. Gynæceum, Sive Theatrum
mulierum. Francoforti, Sigismundi Feyrabendij, 1586, pet. in-4, 122 gravures en
bois, demi-rel. bas. antique.
387. Le Tableau des riches
inventions Couvertes du voile des feintes Amoureuses, qui sont representees
dans le Songe de Poliphile Desvoilees des ombres du Songe, & subtilement
exposees Par Beroalde. Paris, Matthieu Guillemot, 1600, in-4, titre gravé, fig.
sur bois, veau antique.
432. Anatomie du
gladiateur combattant, applicable aux beaux arts. Par Jean-Galbert Salvage.
Paris, Chez l’Auteur, Imprimerie de Mame, 1812, in-fol., 22 pl., demi-rel. bas.
ant., non rogn.
Photographie BnF |
461. La Locomotion – Histoire des chars, carrosses, omnibus et voitures de tous genres, par D. Ramée. Paris, Amyot, 1856, in-12, fig., cart., non rogn.
507. La Colombiade, ou la
Foi portée au Nouveau Monde. Poëme, Par Madame Duboccage. Paris, Desaint &
Saillant, et Durand, 1756, in-8, fig., veau marbr.
531. L’Atlantide ou Le
Géant De la Montagne bleue, Poëme en quatre Chants, Recueilli et Publié par M.
Baour de Lormian. Paris, Brunot Labbe, s. d. [1812], in-12, fig., demi-rel.
bas. ant.
565. Œuvres complètes de M.
Eugène Scribe. Paris, A. Tétot, 1858, 17 tomes en 9 vol. in-8, fig., demi-rel.
chag. r., tr. jaspées.
613. Œuvres illustrées de
Champfleury – Les Aventures de Mademoiselle Mariette, avec quatre eaux-fortes
dessinées et gravées par Morin. Paris, Poulet-Malassis er De Broise, 1862,
in-12, fig., broché.
619. Tom Jones, ou
Histoire d’un enfant trouvé, Par Fielding. Paris, Firmin Didot Frères, 1833, 4
vol. in-8, fig. de Moreau le Jeune, br.
632. Les Colloques
d’Erasme. Nouvelle traduction, Par Monsr. Gueudeville. Leide, Pierre
vander Aa et Boudouin Jansson vander Aa, 1720, 4 tomes en 3 vol. in-12, front.,
vign., v. f. ant.
683. Œuvres complètes de
Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, mises en ordre et précédées de la vie
de l’auteur, par L. Aimé-Martin. Paris, Lequien Fils et J. Pinard, 1830-1831,
12 vol. in-8, fig., demi-rel. v. f., tr. marb.
731. Le Costume des
peuples de l’Antiquité, prouvé par les Monuments. Par André Lens, Peintre.
Dresde, Frères Walther, 1785, in-4, 57 pl., cart., non rogné.
747. Les Nains célèbres
depuis l’Antiquité et jusques et y compris Tom-Pouce, par A. d’Albanès et
Georges Fath, illustrés par Édouard de Beaumont. Paris, Gustave Havard, s. d.
[1845], in-8, gr. sur bois, cart., non rogn.
760. Bibliothèque
originale – Petrus Borel, le Lycanthrope, sa vie – ses écrits – sa
correspondance, poésies et documents inédits, par Jules Claretie. Paris, René
Pincebourde, 1865, in-12, front. à l’eau-forte avec portrait de Ulm, broché.
775. Iean Gutenberg,
premier maitre imprimeur, Ses faits & discours les plus dignes
d’admiration, & sa mort. Genève, Jules Guillaume Fick, 1858, gr. in-8, pap.
vélin fort, fig. à l’eau-forte, demi-rel. v. f., tête jasp., non rogn.
809. Mélanges tirés d’une
petite bibliothèque romantique – Par Charles Asselineau. Paris, René
Pincebourde, 1866, in-8, front. à l’eau-forte de Célestin Nanteuil, 300 ex.,
demi-rel. chag. vert, tête jasp., non rogn. 1 des 50 ex. sur gr. pap. de
Hollande.
938. Réponse à une
incroyable attaque de la Bibliothèque nationale touchant une lettre de Michel
de Montaigne, par F. Feuillet de Conches. Paris, Laverdet, 1851, in-8, cart.,
non rogn. Ex. sur gr. pap. de Hollande.
Trois autres ventes suivirent en 1880 :
.
Le jeudi 4 mars 1880, 28 rue des Bons Enfants, salle n° 2 : Catalogue
de l’intéressante collection de lettres autographes composant le cabinet de feu
M. J. F. Mahérault, ancien conseiller d’État (Paris, Charavay
Frères, 1880, in-8, 36 p., 253 lots).
. Du mardi 18 au mardi 25
mai 1880, en 7 vacations, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot,
salle n° 4 : Catalogue d’estampes anciennes et modernes, vignettes
du XVIIIe et du XIXe siècle, œuvres de J.-M.
Moreau le Jeune et de Gavarni, composant la collection De feu
Marie-Joseph-François Mahérault, ancien conseiller d’État (Paris,
Charles Pillet, Maurice Delestre et Clément, 1880, in-8, [2]-189-[1 bl.] p.,
1.817 lots).
. Du jeudi 27 au samedi 29
mai 1880, en 3 vacations, à l’Hôtel Drouot, salle n° 2 : Catalogue des
dessins, anciens et modernes, œuvres de : Moreau le
Jeune, Clodion, Fragonard, Gravelot, Marillé, Gavarni,
Deveria, Desenne, Johannot, Prud’hon, etc., formant
la collection De feu M. M.-J.-F. Mahérault, Ancien Conseiller d’État
(Paris, Charles Pillet, Maurice Delestre et Féral, 1880, in-8, 160 p., 540
lots).
Photographie Librairie du Cardinal |
Dans sa jeunesse, Joseph-François
Mahérault avait été l’élève du graveur, peintre et illustrateur Jean-Michel
Moreau, dit « le Jeune » (1741-1814), et voulut réaliser un monument
à sa mémoire : L’Œuvre de Moreau le Jeune – Catalogue raisonné
et descriptif, avec notes iconographiques et bibliographiques, par
M.-J.-F. Mahérault, ancien conseiller d’État, orné d’un portrait
de l’auteur par Le Rat, et précédé d’une notice biographique par Émile
de Najac (Paris, Adolphe Labitte, 1880, in-8), qui ne fut publié qu’après la
mort de son auteur, par son gendre, le comte Émile-Fernand de Najac, né le 17
décembre 1828 à Lorient [Morbihan].