vendredi 14 juillet 2023

Léon de Laborde (1807-1869), sauveur de la Bibliothèque du Roi

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Bielle [Pyrénées-Atlantiques] et son château

Le nom primitif des Laborde est « d’Ort », du nom de leur maison ancestrale à Bielle [Pyrénées-Atlantiques], capitale de la vallée d’Ossau, en Béarn. Au XVIIe siècle, ils prirent le nom de Laborde, du nom d’une terre qu’ils y possédaient.

Jean-Joseph de Laborde, par Lalive, d'après Roslin
Photographie BnF

Fils d’un négociant en laine biellois installé en Espagne, Jean-Joseph Laborde, est né à Jaca [Espagne] le 27 janvier 1724. Dès 1734, il fut confié à un cousin, marchand prospère à Bayonne [Pyrénées-Atlantiques], rue du Pont Mayou, auquel il succéda. Ses affaires et sa fortune prirent une extension telle qu’il prêta de fortes sommes au gouvernement, lors de la guerre de Sept ans, et devint le banquier de Louis XV.

En 1756, il fut anobli par l’achat d’une charge de conseiller secrétaire du Roi, et adopta pour armes « D’azur au chevron d’or, accompagné en chef de deux roses, et en pointe d’une gerbe, le tout d’or ».  

Île de Saint-Domingue, partie française, par Bellin

Fermier général en 1759, Jean-Joseph de Laborde fut intéressé dans des armements négriers, en association avec des maisons de Saint-Malo, et acheta, entre 1768 et 1771, une des plus grandes plantations de Saint-Domingue [Haïti], dans la plaine des Cayes, formée de trois habitations sucrières, employant 1.400 esclaves.

Château de Bielle

Hôtel de la rue Cérutti, Paris IX [détruit]
Coll. Musée Carnavalet

Château de Méréville. Le pont des Roches

Il avait la passion de l’immobilier : il acheta ou fit construire des maisons à Bayonne et à Bielle, trois grands hôtels à Paris, rue d’Artois [rue Cérutti en 1792, rue Laffitte en 1897, IXe], où était son domicile, les châteaux de La Ferté-Vidame [Eure-et-Loir] en 1764, de Laborde [Meursanges, Côte-d’Or] et de Méréville [Essonne] en 1784.

Sans autre crime que sa richesse, et malgré sa participation à la création de nombreux établissements de bienfaisance, il fut condamné à la peine de mort et guillotiné le 29 germinal An II [18 avril 1794]. Jean-Joseph de Laborde, écuyer, vidame de Chartres, baron de Cancon et Casseneuil, seigneur châtelain de La Ferté-Vidame, Marcheville, Neuville, Châtaincourt et Rotignon, Saint-Lubin de Cravant, seigneur de Saint-Escobille, Mérobert, Boutervilliers, Guillerville, La Margaillerie, Bellessart, La Vallée-Joannes, Mervilliers, Granville, Hattonville, Groslieu, Vaugrineuse et autres lieux, gouverneur pour le Roi de la ville de Casseneuil, conseiller secrétaire honoraire de S. M., maison et couronne de France et de ses finances, fut inhumé au cimetière de Picpus [XIIe].

L'Heureuse famille, par J.-B. Greuze : famille de J. J. de Laborde

Il avait épousé, le 9 septembre 1760, en l’église Saint-Nicolas de Bruxelles, Rosalie-Claire-Joseph Nettine, fille d’un banquier des Pays-Bas ; 

Naufrage de la baie des Français, par Louis-Philipe Crépin (1806). Seattle Art Museum

deux de ses fils, Édouard-Jean-Joseph de Laborde de Marcheville, né à Paris le 25 juin 1762, et Ange-Auguste-Joseph de Laborde de Boutervilliers, né à Paris le 7 juin 1766, marins engagés dans le voyage autour du monde de Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse (1741-1788), avaient péri en mer dans la baie des Français [baie Liyua, Alaska], le 13 juillet 1786.

Alexandre-Louis-Joseph de Laborde (29 juillet 1830),
commandant en second de la Garde nationale, sous les ordres du général Lafayette.
Lithographie de Bichebois aîné. Photographie BnF

Alexandre-Louis-Joseph de Laborde, né à Paris, rue Neuve Grange Batelière [rue de la Grange Batelière, IXe], le 17 septembre 1773, était destiné à la marine, comme ses frères, et fut élevé au collège de Juilly [Seine-et-Marne]. Il servit dans l’armée autrichienne de 1789 à 1797. Rentré en France, il se consacra exclusivement aux lettres et aux arts. Devenu attaché à l’ambassade de Lucien Bonaparte le 7 novembre 1800, il parcourut l’Espagne entière et publia Voyage pittoresque et historique de l’Espagne (Paris, Pierre Didot l’Aîné, 1806-1820, 4 vol. in-plano, 274 pl. et 2 cartes), puis Description des nouveaux jardins de la France et de ses anciens châteaux (Paris, Delance, 1808, gr. in-fol., 130 fig., 1 carte, 2 plans et 1 pl. de figures techniques) et Itinéraire descriptif de l’Espagne (Paris, H. Nicolle et Le Normant, 1808, 6 vol. in-8, 29 pl. h.-t.). Nommé auditeur au Conseil d’État en 1808, comte de l’Empire en 1809, maître des Requêtes en 1810, il fut chargé de 1810 à 1816 du service des Ponts-et-Chaussées du département de la Seine. Il entra à l’Institut en 1813, puis dans la carrière politique avec son De la représentation véritable de la communauté, ou Du système de nomination aux deux chambres, basé sur la propriété (Paris, H. Nicolle, 1815). En 1814, il avait pris part à la capitulation de Paris comme adjudant-major de la Garde nationale. Député de 1822 à 1841, il soutint les idées libérales, contribua à la révolution de 1830, et, dès le 30 juillet, fut nommé préfet de la Seine. Il resta attaché à Louis-Philippe, qui le choisit pour aide de camp, et devint questeur de la Chambre des députés.

Alexandre de Laborde publia Collection des vases grecs de M. le comte de Lamberg (Paris, Didot l’Aîné, puis Jules Didot Aîné, 1813-1824, 2 vol. gr. in-fol., 154 pl. en couleurs), Projets d’embellissemens de Paris (Paris, Joubert, Nicolle et Goery, 1816, in-fol., 12 pl.), Voyage pittoresque en Autriche (Paris, P. Didot l’Aîné, 1821-1822, 3 vol. in-fol., 172 pl. h.-t. et 4 cartes), Versailles ancien et moderne (Paris, Gavard, 1841, in-8, plus de 800 gravures).



Il mourut le 20 octobre 1842, 102 rue Saint-Lazare [IXe], au retour d’un voyage en Italie et en Grèce. Il avait épousé, le 22 floréal An XIII [12 mai 1805] à Paris, Marie-Anne-Thérèse Sabatier de Cabre, née à Paris le 12 mars 1780, veuve du marquis Charles-Ferdinand de Gillier depuis le 19 messidor An XI [8 juillet 1803], fille du ministre de Louis XVI à Saint-Pétersbourg ; il eut un fils, Léon (1807-1869), et trois filles : Valentine (1806-1894), épouse de Gabriel Delessert (1786-1858), préfet de police sous le gouvernement de juillet ; Alexandrine (1811-1885), épouse de Édouard Bocher (1811-1900), préfet du Calvados à la même époque ; Mathilde (1815-1904), épouse de Édouard Odier (1800-1887), qui s’est fait un nom dans les arts. Marie-Anne-Thérèse Sabatier de Cabre mourut à Passy, 5 rue Basse [rue Raynouard, Paris XVIe], le 17 mars 1854.

Léon de Laborde, par Charles Reutlinger (1869). Coll. BnF

Léon-Emmanuel-Simon-Joseph de Laborde est né le 15 juin 1807, 13 rue de la Concorde [rue Royale, VIIIe], et étudia à l’Université de Göttingen [Allemagne]. Sa formation fut complétée par son père, qui l’accompagna de 1826 à 1828 dans un voyage en Grèce, puis à Smyrne et à Constantinople [Turquie], avant de sillonner la Syrie : 

Vue du Khasné. Voyage de l'Arabie Pétrée, Paris, Giard, 1830

il fit preuve alors d’une remarquable capacité à dessiner les paysages et les monuments. Après être passé par Jérusalem, il arriva en Égypte, tandis que son père rentrait en France : il resta au Caire, prit part à des fouilles aux Pyramides, apprit l’arabe, visita le Fayoum et Alexandrie, prépara une expédition vers le Sinaï, puis vers Pétra [Jordanie].

Après son retour, il devint en 1828 secrétaire de l’ambassade française à Rome, dirigée par Chateaubriand : il démissionna en même temps que lui en 1829. Après la révolution de Juillet, il fut aide de camp de La Fayette, puis fut attaché, comme secrétaire, à l’ambassade de Londres, puis de Cassel en 1831. Il mit fin à sa carrière diplomatique en1836.

Il épousa, le 31 juillet 1839, à Elbeuf [Seine-Maritime], Louise-Félicie Cousin, née à Elbeuf le 20 novembre 1814, fille d’un manufacturier ; elle mourut à Paris, le 11 janvier 1883. Député du département de Seine-et-Oise en 1841, il succéda à son père, en 1842, à l’Académie des Inscriptions. Il fut nommé conservateur au musée des antiques au Louvre en 1845, puis directeur général des Archives en 1857.

Le Palais Mazarin, l'Hôtel Colbert et la Bibliothèque du Roi, à la fin du XVIIe siècle

Ses lettres sur la bibliothèque du Roi ont contribué à sauver ce monument national :

« Entre tous les ennemis qui attaquent ou menacent aujourd’hui la Bibliothèque du roi, les plus implacables et les plus terribles sont certainement les architectes ; car les architectes de notre temps ne ressemblent pas à ceux du temps passé, qui se bornaient à construire : les nôtres construisent aussi tant bien que mal ; mais, avant tout, ils ont la rage de démolir. […]

Après dix ans d’efforts réitérés, de commissions successives, de rapports contradictoires, ces architectes vont remporter la victoire : la démolition et la reconstruction de la Bibliothèque du roi sont admises et adoptées en principe. […]

Le fatal et déplorable principe allait recevoir son application immédiate : les architectes étaient à l’œuvre, la règle et le compas à la main ; nouvel emplacement était choisi pour une nouvelle bibliothèque ; on achetait un magnifique terrain sur le quai Malaquais, où il ne fallait démolir que dix ou douze superbes hôtels ; on concédait au commerce des marchands de modes et autres le précieux terrain de la Bibliothèque actuelle ; on ne laissait pas pierre sur pierre du palais Mazarin, qui a le tort irrécusable d’être situé entre les rues Vivienne et Richelieu ; […] M. le comte de Laborde prit la plume pour défendre la Bibliothèque du roi contre le niveau et l’équerre. Il dénonça aux vindictes de l’opinion l’odieux vandalisme qu’on allait signer en ordonnance ministérielle ; il intéressa les savants, les littérateurs et tous les hommes éclairés, à la conservation de la Bibliothèque et du palais qui en a reçu l’immense dépôt ; il fit appel aux vrais bibliothécaires de l’Europe et de la France pour les inviter à soutenir la cause dont il se déclarait l’énergique champion ; il prouva hautement et clairement que ce serait un crime national que de détruire ce monument historique, qui offre toutes les conditions nécessaires de splendeur, de durée, de solidité, d’appropriation et même d’étendue.…. La Bibliothèque du roi fut sauvée….. pour le moment. »

(P. L. Jacob, bibliophile. Réforme de la Bibliothèque du roi. Paris, Alliance des Arts et Techener, 1845, p. 1-4)

Directeur général des Archives de l’Empire de 1857 à 1868, Léon de Laborde constitua un répertoire alphabétique d’artistes et d’artisans parisiens appelé « Fichier Laborde », comprenant deux séries de fiches : 60.000 fiches furent données à la Bibliothèque nationale de France et 12.000 fiches furent données à la Bibliothèque de l’Institut national d’Histoire de l’art.

Membre de la Société des Bibliophiles français le 27 janvier 1847, il démissionna le 8 juin 1859.

En 1868, il siégea au Sénat. Ses ouvrages sont nombreux : Voyage de l’Arabie Pétrée, avec Linant (Paris, Giard, 1830, in-plano, 69 pl.), Fragments d’une flore de l’Arabie Pétrée (Paris, Giard, 1833, in-4, 1 pl.), Voyage de la Syrie (Paris, Firmin Didot Frères, 1837, in-fol.), Voyage de l’Asie Mineure (Paris, Firmin Didot Frères, 1838, in-fol.), Histoire de la gravure en manière noire (Paris, Jules Didot l’Aîné, 1839), Débuts de l’imprimerie à Strasbourg (Paris, Techener, 1840, in-8, 3 pl.), Débuts de l’imprimerie à Mayence et à Bamberg (Paris, Techener, 1840, in-4, 10 pl.), De l’organisation des bibliothèques dans Paris (Paris, A. Franck, 1845, 4 vol. in-8), Les Ducs de Bourgogne (Paris, Plon Frères, 1849-1852, 3 vol. in-8), La Renaissance des arts à la cour de France (Paris, L. Potier, 1850). 

Château de Beauregard

Atteint d’une affection de la moelle épinière depuis au moins deux ans, Léon de Laborde mourut le 25 mars 1869 au château de Beauregard, commune de Fontenay [Eure].

Deux ventes dispersèrent sa bibliothèque dans la salle n° 1 de la maison Silvestre, 28 rue des Bons Enfants.

 


Du lundi 8 au samedi 20 janvier 1872, en 12 vacations : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. L. J. S. E. marquis de Laborde, commandeur de la Légion d’honneur, membre de l’Institut, sénateur, ancien conservateur du Musée du Louvre, ancien directeur des Archives de France, etc., etc. Première partieBeaux-Arts. Archéologie (Paris, Adolphe Labitte, 1871, in-8, VI-168 p., 1.781 – 90 manquants [numéros 408 à 497] + 2 doubles [bis] = 1.693 lots), dont Beaux-Arts [1.067 lots = 63,02 %], Archéologie [626 lots = 36,77 %].


 

2. Bibliothèque des artistes et des amateurs : ou Tablettes analytiques, et méthodiques, sur les sciences et les beaux arts. Par l’Abbé de Petity. Paris, P. G. Simon, 1766, 3 vol. in-4, demi-rel. bas., fig. de Gravelot.



40. Essai sur la peinture, la sculpture, et l’architecture. Par M. de B********* [Bachaumont] Seconde edition. S. l., s. n., 1752, in-12, fig., demi-rel. mar. r.



76. Cabinet des singularitez d’architecture, peinture, sculpture, et graveure. Par Florent le Comte. Paris, Etienne Picart et Nicolas le Clerc, 1699-1700, 3 vol. in-12, front.



185. Hierin sind begriffen vier bücher von menschlicher Proportion [Quatre livres des proportions du corps humain], par Albrecht Dürer. Nuremberg, 1528, in-fol., fig. en bois.



190. De artificiali pspectiva [sic]. Viator. [à la fin :] Impressum Tulli Anno catholice veritatis 1505, pet. in-fol. goth., bas., fig. sur bois.

Photographie BnF


195. Manière universelle de MR Desargues, pour pratiquer la perspective par petit-pied, comme le Geometral. Par A. Bosse. Paris, Pierre Des-Hayes, 1648, in-8, front., portr. et pl.

Photographie BnF


203. Monuments des arts du dessin chez les peuples tant anciens que modernes, recueillis Par le Baron Vivant Denon. Paris, Brunet Denon, 1829, 4 vol. in-fol., demi-rel. mar. r., fig.



218. Historique et description des procédés du Daguerréotype et du Diorama, par Daguerre. Paris, Susse Frères et Delloye, 1839, dos et coins de mar. vert, fig. [La bibliographie de ce livre est complexe. La première édition a été publiée avec quatre adesses différentes (Susse Frères, Giroux, Molteni et Lerebours), et ces éditions étaient identiques à l’exception des adresses et des divers encarts publicitaires. Des dizaines d’éditions ont rapidement suivi en français, anglais, allemand, suédois et espagnol avant la fin de l’année]

Photographie BnF

282. Principes de caricatures, suivis d’un Essai sur la peinture comique. Par François Grose. Paris, Antoine-Augustin Renouard, An X – 1802, gr. in-8, demi-rel., 28 pl.

Photographie BnF


501. La Curiosité, collections françaises et étrangères, cabinets d’amateurs, biographies, par M. L. Clément de Ris. Paris, Ve Jules Renouard, 1864, in-12, demi-rel. mar. La Vallière.



511.
Catalogue d’une collection de tres beaux tableaux, desseins et estampes de maîtres des trois écoles ; Livres & suite d’Estampes […]. Partie des ces Effets viennent de la Succession de feu Mr. J. B. de Troy. Paris, Didot l’aîné, 1764, in-12, cert.



580. Traité des manieres de graver en taille douce sur lairain Par le moyen des eaues fortes et des vernix durs et mols. Par A. Bosse de la ville de Tours. Paris, 1645, in-8, v. br., 19 pl.



626. Insignium aliquot virorum icones. Lugduni, Apud Ioan. Tornæsium, 1559, pet. in-8, fig., vel.

Photographie BnF


639. Livre de la Conqueste de la Toison d’or, par le Prince Iason de Tessalie : faict par figures avec exposition d’icelles. Paris, 1563, in-4 oblong, 26 pl., demi-rel. mar. r.



722. Vitruvius iterum et frontinus a Iocundo revisi repurgatique quantum ex collatione licuit. [à la fin :] Florentiæ, Philippi de Giunta, 1513, pet. in-4, 140 fig. sur bois, v. br.



753. Architecture moderne ou l’Art de bien bâtir pour toutes sortes de personnes. Paris, Claude Jombert, 1728-1729, 3 vol. gr. in-4, 144 pl., v. fauve aux armes du comte d’Hoym.

Photographie BnF


903. Histoire artistique, industrielle et commerciale de la porcelaine. Par Albert Jacquemart & Edmond Le Blant. Paris, J. Techener, 1862, in-fol., 28 pl., demi-mar. r.



1.010. Recherche curieuse de la vie de Raphael Sansio d’Urbin. Lyon, André Olyer, 1675, in-12, v. Exemplaire Pixerécourt.



1.255. Funerailles, & diverses manieres d’ensevelir des Rommains, Grecs, & autres nations, tant anciennes que modernes, descrites par Claude Guichard. Lyon, Iean de Tournes, 1581, in-4, fig., v. fauve.



1.310. Antiquités égyptiennes dans le département du Morbihan. Vannes, Veuve Mahé-Bizette, 1812, gr.in-4, fig., demi-rel. mar.



1.323. Monument de Ninive, découvert et décrit par M. P. E. Botta, mesuré et dessiné par M. E. Flandin. Paris, Imprimerie Nationale, 1849, 5 vol. in-fol., fig., demi-rel. dos et coins cuir de Russie.

Photographie BnF


1.324. Recueil d’antiquités egyptiennes, etrusques, grecques et romaines. Paris, Desaint et Saillant, 1752-1767, 7 vol. in-4, fig., v., fil., tr. dor.



1.392. Les Curiositez de l’une et de l’autre Rome, ou Traité des plus augustes temples et autres principaux Lieux Saints de Rome Chrestienne : Et des plus notables Monuments & vestiges d’Antiquité & magnificence de Rome Payenne. Par le Père Nicolas de Bralion. Paris, Edme Couterot, 1655, in-8, fig., v. br.



1.412. Le Antichita di Ercolano esposte. Napoli, Regia Stamperia, 1757-1792, 9 vol. in-fol., fig., cuir de Russie.



1.470. Pierres antiques gravées, sur lesquelles les graveurs ont mis leurs noms. Dessinées & Gravées en Cuivre sur les Originaux ou d’après les Empreintes, par Bernard Picart. Amsterdam, Bernard Picart, le Romain, 1724, in-fol., 70 pl., v. m.



1.654. Glossary of ecclesiastical ornament and costume. By A. Welby Pugin. London, Henry G. Bohn, 1846, gr. in-4, 73 pl. en or et en couleurs, demi-rel. mar. r.



1.671. Description de l’église royale des Invalides. Paris, 1706, gr. in-fol., front., 20 pl., plan, mar. r. aux armes de France.



1.771. Hans Holbein’s Todtentanz [La Danse des morts par Hans Holbein]. München, 1832, pet. in-12, 53 pl. gravées sur pierre, demi-vélin.


 

Du lundi 19 février au samedi 2 mars 1872, en 12 vacations : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. L. J. S. E. marquis de Laborde, commandeur de la Légion d’honneur, membre de l’Institut, sénateur, ancien conservateur du Musée du Louvre, ancien directeur des Archives de France, etc., etc. Deuxième partieThéologie, Jurisprudence, Sciences, Belles-Lettres, Histoire, Ouvrages en nombre (Paris, Adolphe Labitte, 1872, in-8, VIII-166 p., 1.690 lots chiffrés 1.782 à 3.471 + 4 doubles [bis] = 1.694 lots), dont Théologie [70 lots = 4,13 %], Jurisprudence [14 lots = 0,82 %], Sciences [118 lots = 6,96 %], Belles-Lettres [334 lots = 19,71 %], Histoire [1.096 lots = 64,69 %], Supplément [6 lots = 0,35 %], Ouvrages de MM. Alexandre et Léon de Laborde [56 lots = 3,30 %].


 

1.908. Le Ménagier de Paris, traité de morale et d’économie domestique, composé vers 1393 par un bourgeois parsien. Publié pour la première fois par la Société des Bibliophiles françois. Paris, Imprimerie de Crapelet, 1846, 2 vol. gr. in-8, dos et coins de mar. r.



1.940. De la truffe, traité complet de ce tubercule. Par MM. Moynier. Paris, Barba et Legrand et Bergougnioux, 1836, in-8, demi-rel. mar. v.

Photographie BnF

1.967. Des fortifications et artifices, architecture et perspective, de Iaques Perret, gentilhomme savoysien. [Paris, Thomas de Leu, 1601], in-fol., front., représentant le siège de Paris par Henri IV en 1594 et 20 pl., vélin.



2.106. La Muse historique ; ou Recüeil des lettres en vers, escrites à son altesse Mademoiselle de Longueville, Par le Sieur Loret. Paris, Charles Chenault, 1656, in-4, mar. r., tr. dor. Aux armes de Mazarin.



2.124. La Pléiade. Ballades, Fabliaux, Nouvelles et Légendes. Paris, L. Curmer, 1842, pet. in-8, fig., demi-rel. mar. v. [L’un des plus importants livres illustrés du XIXe siècle].

Photographie BnF


2.154. La Guzla, ou Choix de poésies illyriques. Paris, F. G. Levrault, 1827, in-12, fig., demi-rel.

Photographie BnF


2.216. Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux. Paris, Delangle Frères, 1830, in-8, fig., n. r., cart.

Photographie Barter Books


2.291. Œuvres de Voltaire, avec préfaces, avertissements, notes, etc. Par M. Beuchot. Paris, Lefèvre et Firmin Didot Frères, 1834-1840, 72 vol. in-8, pap. cav. Vélin, demi-rel. dos et coins de mar. r. (Bauzonnet-Trautz).

Né au château de Beauregard, le 11 novembre 1853, le comte Alexandre-Léon-Joseph de Laborde entra à Saint-Cyr en 1873, en sortit sous-lieutenant en 1875 et resta dans l’armée jusqu’à sa retraite, qu’il prit comme capitaine breveté d’État-Major en 1911 ; la guerre de 1914 rappela le chef de bataillon à l’activité, en qualité de lieutenant-colonel d’État-Major.

« Mais, avant même qu’il eût quitté l’armée, la tradition familiale le ressaisissait, par le détour de la bibliophilie, cette passion rare et précieuse, dont il devait plus tard si bien décrire les symptômes dans sa notice sur Ernest Quentin-Bauchart bibliophile (1910). La bibliophilie était d’ailleurs trop étroite et peut-être trop superficielle pour le contenter pleinement : il la dépassa bientôt, l’élargissant de tout ce qui touche à l’esthétique du livre et du manuscrit, en particulier des manuscrits illustrés du moyen âge. Il était entré en 1895 à la Société des Bibliophiles François : il y prit vite une grande influence, et, en devint secrétaire général en 1897 ; peu à peu il transforma le caractère de cette société : elle n’avait été jusqu’alors qu’une réunion d’amateurs et de curieux ; il sut diriger les aspirations de ses membres vers des buts plus élevés. L’incendie de la Bibliothèque de Turin en 1904 l’avait convaincu que, dans l’impossibilité matérielle d’assurer la protection des documents rares et précieux, il fallait du moins empêcher leur perte totale par des reproductions dont les procédés actuels garantissent l’absolue fidélité. Il réussit à faire prévaloir, parmi ses confrères bibliophiles, cette idée que le meilleur moyen de témoigner de l’attachement que l’on a pour les livres, manuscrits ou imprimés, c’est d’en assurer ainsi la reproduction par la photographie. »

(Henri Maspero. « Eloge funèbre de M. Alexandre de Laborde, membre de l’Académie ». Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Comptes rendus des séances de l’année 1944, vol. 88, N° 3, p. 323)

Il commença par publier Les Manuscrits à peintures de la Cité de Dieu de saint Augustin (Paris, Édouard Rahir, 1909, 3 vol. in-fol., 2 de texte et 1 de planches, 36 ex. nominatifs et 124 ex.) et fonda en 1910 une Société française de reproductions de manuscrits à peintures. Puis, pendant près d’un demi-siècle, il participa à presque tous les travaux comportant des reproductions de manuscrits ou de livres rares. Il mourut le 16 juillet 1944.

 


Les membres de la famille Laborde furent inhumés au cimetière du Calvaire, ancien cimetière paroissial de Montmartre [XVIIIe] : Rosalie Nettine, Vve de Jean-Joseph de Laborde, ancien banquier de la cour, décédée le 25 juillet 1821, dans sa 85 année ; Alexandre de Laborde, né le 17 septembre 1773, décédé le 20 octobre 1842 ; Marguerite-Thérèse-Marie-Natalie [sic] de Laborde, née le 25 décembre 1841, décédée le 3 juin 1843 ; Marie-Anne-Thérèse Sabatier de Cabre, comtesse de Laborde, née le 12 mars 1780, décédée le 17 mars 1854 ; Léon-Joseph-Simon-Emmanuel [sic], marquis de Laborde, sénateur, membre de l’Institut, né le 15 juin 1807, décédé le 25 mars 1869 ;  Jean-Césaire-Auguste-François de Laborde, né le 26 février 1861, décédé le 5 mars 1870 ; Louise-Félicie Cousin, marquise de Laborde, née le 20 novembre 1814, décédée le 11 janvier 1883 ; Valentin-Auguste-Alexandre-Joseph, marquis de Laborde, né le 13 septembre 1840, décédé le 30 mai 1916 ; Léon-Joseph-Alexandre [sic], comte de Laborde, membre de l’Institut, 11 novembre 1853, 16 juillet 1944 ; Pauline-Henriette-Gabrielle-Anne-Marie de Rafelis Saint-Sauveur, marquise de Laborde, née le 19 novembre 1876, décédée le 30 mai 1964 ; Léon-Félix-Alexandre-Jean, marquis de Laborde, né le 27 avril 1877, décédé le 7 septembre 1966 ; Phyllis, marquise de Laborde, née Poett, 1890-1970.

(Henri Compan. « Epitaphier du cimetière du Calvaire ». Le Vieux Montmartre. Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie du XVIIIe arrondissement, 23e et 24e fascicules – juillet-octobre 1895, p. 142-144)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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