samedi 9 février 2013

Obsédé par les imprimés sur vélin : le comte Mac-Carthy Reagh

Issu de l’une des anciennes et grandes familles qui régnèrent sur l’Irlande au Moyen Âge, Justin Mac-Carthy Reagh est né le 18 août 1744, à Springhouse, près de Bansha, dans le comté de Tipperary. [« Reagh » est un surnom qui veut dire « le Roux » et qu’on doit prononcer « Riabac »]
Il était le fils unique de Denis Mac-Carthy (1718-1761), qui était venu se fixer en France pour soustraire sa famille au despotisme politique et religieux de l’Angleterre, et qui mourut prématurément en l’hôtel de la Promenade, à Argenton-sur-Creuse (Indre).
Entrée de l'hôtel Mac-Carthy
 Après avoir réalisé tout ce qu’il avait pu conserver des débris d’une immense fortune, Justin Mac-Carthy s’établit, avec sa nombreuse famille composée de six garçons et trois filles, dans le plus bel hôtel toulousain du xviiie siècle, à l’angle de la rue Mage et de la rue d’Aussargues, l’hôtel d’Espie.



Il l’avait acheté en 1773 au marquis de Chalvet, au prix énorme de 93.000 livres : vastes pièces sans coupure, sans rétrécissement, belles par leurs proportions et par l’élévation exceptionnelle de leurs plafonds ; partout de soyeuses tentures, de larges draperies, des portraits de famille, par Thomas Lawrence ou Angelica Kauffman, des personnages graves aux habits brochés et aux grandes chevelures, par Pompeo Batoni, Nicolas de Largillière ou Jean-Marc Nattier, des meubles de velours amples et commodes, des lustres d’un cristal pur dont le bronze ou les dorures ne dissimulaient pas l’éclat. La bibliothèque était placée au premier étage, au-dessus du grand salon.


En 1776, Mac-Carthy fut naturalisé français et obtint le titre de comte, puis fut admis l’année suivante aux honneurs de la cour.

Justin Mac-Carthy avait montré dès sa jeunesse un goût éclairé pour les sciences et les lettres. Il avait fait l’acquisition en 1769 de la totalité du second cabinet de Girardot de Préfond, qui avait acheté récemment chez Gaignat des articles de la plus grande rareté. Mac-Carthy chargeait généralement Debure de faire des achats pour lui dans les ventes parisiennes et lui faisait adresser ses envois d’Angleterre. Se trouvant bientôt à la tête d’une grande quantité de livres doubles, dont il pratiquait ordinairement l’échange, il chargea Debure d’en faire la vente au mois de janvier 1780 : Catalogue des livres rares et précieux du cabinet de M.  L. C. D. M. (Paris, G. de Bure fils aîné, 1779, in-8, x-[2]-164 p., 1.375 lots) et Supplément au Catalogue des livres rares et précieux du cabinet de M.  L. C. D. M. (Paris, G. de Bure fils aîné, 1779, in-8, iv-19-[1 bl.] p., 167 lots).



Ce catalogue renferme tant d’articles précieux, qu’on l’eût pris plutôt pour la vente d’un cabinet entier que pour celle de doubles : des manuscrits et quelques livres imprimés sur vélin, des premières éditions, telles que les Bibles de Jenson, de Gering, de Servet, la Missa latina de Flaccus Illyricus, S. Augustinus de Civitate Dei, Wiclefi Dialogi, les Ouvrages de Postel, de Jordanus Brunus, un superbe exemplaire des Offices de Cicéron imp. à Mayence en 1466, des auteurs grecs et latins en grand papier, des livres modernes, tels que le Corps diplomatique de Dumont en grand papier, l’Histoire de la Caroline par Catesby, celle de la Jamaïque par Sloane, le Dictionnaire des arts et des sciences 33 vol. in-fol., grand papier, etc. La plus grande partie des livres avaient été reliés par les plus habiles relieurs de Paris (Derome le jeune) et de Londres (Roger Payne, John Baumgarten).

Il forma une des plus belles et des plus riches bibliothèques particulières qui existaient en Europe, et fit de son hôtel le rendez-vous des savants et des artistes les plus distingués. Cette bibliothèque était plus remarquable par le choix des ouvrages, la rareté des éditions et la condition somptueuse des reliures, que par le nombre des ouvrages et la quantité des volumes.
Il était à la recherche de tous les ouvrages curieux. Il lui fallait particulièrement des exemplaires précieux par leur conservation. Souvent, on l’a vu, pour en former un tel qu’il le souhaitait, réunir les diverses feuilles de deux exemplaires qu’il sacrifiait au désir de posséder un ouvrage unique et sans maculature. Durant la Révolution, il profita de la vente des bibliothèques des monastères, achetant à bas prix les livres dont les administrateurs de cette époque étaient loin de connaître la valeur.

Il glana également avec un rare bonheur dans la bibliothèque d’Albi, dans laquelle il trouva de bien beaux ouvrages qui ne lui coûtèrent pas cher. C’est à l’incompétent Jean-François Massol (1737-1824), chanoine défroqué et premier bibliothécaire d’Albi nommé en 1795, que la ville d’Albi doit la perte de plusieurs manuscrits médiévaux échangés contre des ouvrages « plus utiles » avec Mac-Carthy. La bibliothèque d’Albi possédait en effet une douzaine de manuscrits précieux qui avaient presque tous appartenu à des personnages célèbres, tels que le roi René d’Anjou, le duc de Berry et Nicolas Flamel, et Massol racontait en 1820 qu’il avait eu le bonheur de « purger » la bibliothèque de toutes ces « inutilités » en les livrant au célèbre bibliomane, qui donna en échange une édition, petit format, de l’Histoire naturelle de Buffon. En se vantant de ce déplorable marché, il faisait aussi connaître le regret qu’il avait éprouvé de ne pouvoir livrer à Mac-Carthy un autre manuscrit qu’un professeur avait emporté à la campagne. Ce manuscrit, si peu apprécié par l’ancien bibliothécaire d’Albi, n’était autre chose que la traduction, en latin, des dix-sept livres de la Géographie de Strabon, par Guarini, de Vérone, présentée au roi René lui-même, par le traducteur. 



"Bible de Mortier" (Amsterdam, P. Mortier, 1700, 2 vol. in-fol.)
Reliure de Richard Wier
Mac-Carthy, n° 140, 1817, 267 fr. - Paris, 23 avril 2008, 17.000 €
Mac-Carthy possédait surtout une superbe collection des premiers livres imprimés sur vélin. Tandis qu’on en trouvait  à peine quelques volumes dans les bibliothèques les mieux soignées, lui en avait 825, formant 601 ouvrages. Nombre bien supérieur à celui que renfermait la bibliothèque de La Vallière ! Les éditions princeps, celles imprimées à Mayence, étaient chez lui en grand nombre. La seul Bibliothèque du Roi à Paris pouvait, dans toute l’Europe, lutter avantageusement contre la sienne. Les Aldes, les Estienne, les Gryphe, les Elzévirs, les Jenson, les Barbou, les Foulis, les Baskerville, les Bodoni, les Didots, paraient de toutes parts les rayons de sa vaste bibliothèque. Il avait fait venir chez lui, de Londres, Richard Wier, habile relieur d’origine écossaise qui, de 1774 à 1777, travailla exclusivement pour sa bibliothèque. La femme de Wier s’occupait de la restauration et de la réglure. En outre, Mac-Carthy s’adressait à Derome et Bozerian pour ses livres les plus recherchés.



New York, Christie's, 21 mars 2005, 16.800 $
Exemplaire de l'archiduc Karl-Ludwig (1771-1847), duc de Teschen
Librairie Jonathan A. Hill, New York, 2014 : 25.000 $

Cette magnifique bibliothèque, « digne d’un souverain » disait Debure, fut dispersée après la mort de celui qui l’avait formée. Sa mort arriva à Toulouse le 31 décembre 1811. Ses nombreux enfants désirèrent conserver intacte la bibliothèque de leur père, mais, faute d’avoir trouvé un amateur assez riche pour en faire l’acquisition, le catalogue en fut fait, avec le plus grand soin, par les frères Debure. Ils s’aidèrent du catalogue manuscrit que Mac-Carthy avait fait. Quand le Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque de feu M. le comte de Mac-Carthy Reagh (Paris, De Bure frères, 1815, 2 vol. in-8, xxviij-583 p., 3.858 lots ; [4]-473-[1 bl.] p., 1.657 lots chiffrés de 3.859 à 5.515, 3 articles omis, Notice abrégée des livres imprimés sur vélin, Table alphabétique des noms des auteurs et des titres de leurs ouvrages, Seconde table contenant les titres des livres sans noms d’auteurs) fut terminé, la bibliothèque fut transférée à Paris.

Pendant les 73 vacations, du lundi 27 janvier au mardi 6 mai 1817, les salles de l’hôtel de Bullion, 3 rue Jean-Jacques Rousseau, furent constamment encombrées de tout ce que la France renfermait de bibliophiles connus, et d’une multitude d’amateurs arrivés des principaux États de l’Europe.
Dans une des séances les plus importantes, le samedi 8 février 1817, le fameux Psautier de Mayence fut soumis aux enchères, et après une lutte acharnée, il fut adjugé à la Bibliothèque du Roi, au prix de 12.000 francs. Debure le prenant alors entre ses mains et l’exposant aux regards, fit le tour de la table sur laquelle il était monté, invitant l’assemblée à jeter encore un regard sur cet ouvrage inestimable, dont la propriété si longtemps désirée venait enfin d’être assurée à la France. L’assemblée entière se leva, et répondit à cette invitation par d’unanimes applaudissements.
Malgré des circonstances aussi favorables, cette vente ne réalisa pas les espérances qu’on avait conçues, car elle ne produisit que 404.746 fr. 55 c., non compris les livres retirés sans enchères. Pourtant, sous l’Empire, le maréchal Berthier en avait offert 800.000 francs, et le duc de Devonshire avait offert 600.000 francs pour certaines parties de ce cabinet qu’il avait désignées. Mais en 1817, toutes les préoccupations de la France étaient alors absorbées par les grands événements politiques qui venaient de s’accomplir.
Articles portés à plus de 2.000 francs :    

1. Biblia Sacra polyglotta (Compluti, industria Arn. Guill. de Brocario, ann. 1514, 1515 et 1517, 6 vol. in-fol., m. r. dent. tab.). Imprimé sur vélin. Un des trois exemplaires connus. Vient de la bibliothèque de Pinelli et fut acheté à cette vente 483 £ ; il n’était alors que relié en vélin, depuis relié en maroquin par Derome. 16.000 fr.
61. Biblia Sacra latina (Charactere gothico majori, quem formae appellant, 2 vol. in-fol., m.r.). Imprimé sur vélin. Première édition de la Bible imprimée à Mayence par Gutenberg et Fust, entre 1450 et 1455. On a déjà vu passer plusieurs fois dans les ventes des exemplaires sur papier, mais on ne l’a vu qu’une fois sur vélin à la vente de Gaignat, et c’est de cette vente que vient cet exemplaire. 6.260 fr.
62. Biblia Sacra latina (Moguntiae, per Joan. Fust et Petrum Schoiffer de Gernsheim, 1462, 2 vol. in-fol. goth., m. viol.). Imprimé sur vélin. Vient de la vented u duc de La Vallière. 4.750 fr.
205. Guillelmi Durandi Rationale divinorum officiorum (Moguntiae, Johannes Fust et Petrus Schoiffer de Gernsheim, 1459, gr. in-fol., goth. m. r. dent.). Imprimé sur vélin. 2.000 fr.
254. Psalmorum codex (Moguntiae, Joannes Fust et Petrus Schoiffer de Gernsheim, 1457, in vigilia assumptionis, in-fol. goth. m. r.). Imprimé sur vélin. Premier livre qui porte une date. Seul exemplaire en France. Ex. des cabinets de Gros de Boze et de Gaignat. 12.000 fr.
255. Psalmorum codex (Moguntiae, Joannes Fust et Petrus Schoiffer, 1459, gr. in-fol. goth. m. bl. dent. tabis). Imprimé sur vélin. Second livre qui porte une date. Seconde édition. Ex. des cabinets de Gros de Boze et de Gaignat. Incomplet à l’époque de Gaignat (n° 52), Debure le compléta en 1806 pour Mac-Carthy et le fit relier par Bozerian jeune. 3.350 fr.
507. Lactantii Firmiani Opera (In monasterio Sublacensi, 1465, in-fol. m. r. dent. tabis). Première edition de la plus grande rareté. Mac-Carthy l’a acheté dans sa première reliure en bois. On y trouve les deux feuillets d’errata qui manquent à presque tous les exemplaires connus. C’est dans cette édition, et dans les Offices de Cicéron imprimés à Mayence en 1465, qu’on a employé pour la première fois les caractères grecs. 2.000 fr.
2.170. Prisciani de arte grammatica libri XVI (Absque loci ac typogr. nota [Venetiis, Vindelinus de Spira], 1470, in-fol., mar. vert dent.). Imprimé sur vélin. 2.200 fr.
2.183. Joannis (Balbi) de Janua, summa quae vocatur catholicon (Moguntiae, [Joannes Fuste et Petrus Schoiffer de Gernsheim], 1460, 1 tome en 2 vol. in-fol. goth. m. r. dent.). Imprimé sur vélin. Vient de la vente du duc de La Vallière. 2.620 fr.
2.544. Pub. Virgilii Maronis bucolica, georgica et aeneis, et reliqua opuscula cum Priapeiis (Venetiis, per Bartholomeum Cremonensem, 1472, in-fol., m. r.). Imprimé sur vélin. Seul connu sur vélin. Vient de la Bibliotheca Harleiana. Manquent deux feuillets au début du XIe livre de l’Enéide, refaits à la plume. 2.440 fr.
2.917. Œuvres de Nicolas Boileau-Despréaux, avec des éclaircissements historiques donnés par lui-même (Amst., Dav. Mortier, 1718, 2 vol. in-fol. fig. de Bernard Picart, mar. bl. dent. tab. l. R. A. Gr. Pap.). Superbe ex. de la plus grande rareté. Le dernier passé en vente publique à Paris fut celui de Le Camus de Limare (1786, 2.402 fr., broché). 2.195 fr.
3.044. Sonetti et triomphi di Francesco Petrarcha (In Venetiis, [Nicolaus Jenson], 1473, in-fol., m. bl.). Imprimé sur vélin. Vient de la bibliothèque du cardinal de Loménie. 3.000 fr.
3.439. Le Romant de Milles et Amys (Paris, pour Antoine Vérard, in-fol. goth. m. vert). Imprimé sur vélin. Seul exemplaire connu sur vélin. Enrichi de 52 miniatures. Décoré, aux quatre coins de la couverture, du chiffre en cuivre doré de Claude d’Urfé, et au milieu, de ses armes aussi en cuivre doré. 2.300 fr.
4.298. Xenophontis de Cyri institutione libri octo (0xonii, e Theatro Sheldoniano, 1727, in-fol. m. cit. dent. tab. l. r . R. A. Charta Maxima). Ejusdem de Cyri expeditione libri septem (ibid., 1735, 1 tome relié en 2 vol. in-fol. v. b. Charta Maxima). Deux des livres les plus rares de cette bibliothèque. Jamais vus en France. 2.550 fr.
4.519. Chroniques de France, d’Angleterre, d’Ecosse, d’Espagne, de Bretaigne, etc. par Messire Jehan Froissart (Paris, Ant. Vérard, 4 vol. in-fol., goth. m. r.). Imprimé sur vélin. Orné de 327 miniatures. Vient de la bibliothèque de La Vallière où il fut acheté 920 fr. Mac-Carthy a substitué un nouveau premier volume à l’ancien mal conservé, dans la même reliure. 4.250 fr.


Eschyle (Glasgow, Foulis, 1746, 2 vol. in-8)
Reliure de Richard Wier
Mac-Carthy, n° 2.471, 1817, 56 fr. - Paris, 18 décembre 2007, 3.400 €

Une partie n’a pu être vendue, faute d’enchères, pourtant aussi beaux et aussi parfaits que ceux qui furent vendus ; une autre a été rachetée pour la famille. Celle-ci se décida bientôt à vendre tous les livres sur catalogue : Catalogue de livres rares et précieux, […] provenant de la vente de feu M. le comte de Mac-Carthy-Reagh [sic], à vendre aux prix marqués à chaque article (Paris, De Bure frères, 1817, in-8, vj-57-[1 bl.] p., avec les mêmes numéros du Catalogue de 1815).



66. Biblia Sacra latina (Venetiis, Nicol. Jenson, 1476, in-fol. goth. m. r.). Imprimé sur vélin. Un des 4 ex. connus. Rel. aux armes d’un roi du Portugal. 2.700 fr. (acheté à la vente pour la famille 2.350 fr.).
1.785. The Birds of great Britain, with their eggs accurately figured, by Will. Lewin (London, for the author, 1789, 7 vol. in-4, m. r. dent. tab). Superbe reliure anglaise. Imprimé sur vélin. 317 planches, dont 265 représentent des oiseaux, 52 des œufs. 3.000 fr. (acheté à la vente pour la famille 2.000 fr.).
2.540. P. Virgilii Maronis Opera (in-fol., m. r. dent. doub. de m. dent.). Manuscrit sur vélin du xve siècle. 3.500 fr. (acheté à la vente pour la famille 3.300 fr.).
3.089. Orlando furioso, di Lodovico Ariosto (Parigi, Claudio Molini, 1788, 5 vol. in-12 tirés de format in-4, m. r. dent. tab.). Imprimé sur vélin. Seul qui existe sur vélin. Enrichi de 53 miniatures originales. A coûté 3.600 fr. en feuilles. 3.000 fr. (acheté à la vente pour la famille 2.100 fr.).
3.365. Les Aventures de Télémaque, par de Fénelon (De l’imprimerie de Monsieur [Paris, Didot jeune], 1785, 2 tomes en 4 vol. gr. in-4 dem. rel. dos de m. non rogné). Un des 4 imprimés sur vélin. Orné de 25 tableaux peints en miniature. 2.000 fr. (acheté à la vente pour la famille 1.280 fr.).
3.460. Banquet des savans, par Athénée, trad. du grec par Lefebvre de Villebrune (Paris, Lamy, 1789 et années suiv. 5 tomes en 15 vol. in-4 dem. rel. dos de m.). Imprimé sur vélin. Il n’en a été tiré que 2 exemplaires. Les 30 fig. peintes destinées à cette édition sont dans un portefeuille séparé. 2.600 fr. (non vendu à la vente).
5.070. Recueil de peintures antiques trouvées à Rome […] ; seconde édition suivie de l’histoire critique de la pyramide de C. Cestius, par l’abbé Rive (Paris, Didot l’aîné, 1783, 3 vol. in-fol. max. m. r. dent. tab.). Imprimé sur vélin. 2.500 fr. (acheté à la vente pour la famille 1.600 fr.).

Mac-Carthy possédait neuf ouvrages venant de chez Grolier :

1.687. Hieron. Cardani de subtilitate libri XXI (Norimbergae Petreius, 1550, in-fol. m. r.). Reliure gâtée. 45 fr.
1.709. C. Plinii S. Historia naturalis (Basileae, 1539, in-fol., v. b. antiqué). Volume taché. 31 fr. à Payne.
2.639. Lucanus, ex recens. Aldi Manutii (Venetiis, in aedibus Aldi, 1515, in-8, m. antiqué). 300 fr. à Chardin.



Londres, Christie's, 13 juin 2002, 59.750 £

3.647. Erasmi adagiorum chiliades quatuor centiriaeque totidem, quibus etiam quinta additur imperfecta (Venetiis, Aldus, 1520, in-fol. mar. vert antiqué). 132 fr. à Payne.
3.775. Stephani Nigri dialogus, in quo, quidquid in graecarum litterarum penetralibus reconditum (Mediolani, in officina Minutiana, 1517, in-fol reliure antique à compartimens. Ch. Mag.). Reliure fatiguée. 73 fr.
3.930. Chronicon divinum ab initio mundi usque ad annum 1512 (Basileae, Henr. Petrus, 1529, in-fol. veau à compart. Ch. Mag.). 55 fr. à Vassimon.
4.302. Xenophontis Opera latine versa (Basileae, Cratander, 1534, in-fol. v. b. à compartimens). 75 fr. à Chardin.
5.106. Guill. Budaei Parisiensis libri V de asse et partibus ejus (Venetiis, apud Aldum, 1522, in-4, m. r.). Le seul qu’on connaisse sur vélin. 1.500 fr. à Payne, pour lord Spencer (Soubise, 1789, 402 fr.).
5.377. Philostrati de vita Apollonii Tyanei libri octo, graece (Venetiis, apud Aldum, 1501, 1502 et 1504, in-fol. mar. antiqué. Ch. Mag.). 255 fr.      



Oeuvres de Gresset (Londres, E. Kelmarneck, 1748, 2 vol. in-12)
Reliure signée de Devers, à Lyon
Mac-Carthy, n° 2.944, 1817, 9 fr. 50 c. - Paris, 8 novembre 2004, 2.350 €







6 commentaires:

  1. C'est un peu déprimant tous ces bibliophiles soumis à l'ISF non ? (sourire)

    B.

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    1. Pour certains, peut-être...
      Mais au regard des collections (d'un autre monde ? d'une autre époque ?), il s'agit bien de bibliophilie ! Alors, cela ne peut pas être déprimant, mais permet plutôt de s'interroger sur ce qu'est la "bibliophilie".

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  2. oui tu as raison, je m'interroge...
    je crois même que j'ai un embryon de réponse.

    B.

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    1. je m'interroge depuis quelques décennies... et je n'ai pas encore la réponse, même si je donne l'impression de l'avoir quand je "tranche", plus par énervement de ne pas savoir que par certitude.

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  3. Merci pour ces précisions concernant cette bibliothèque admirable.
    On rencontre de temps en temps en vente des reliures en maroquin rouge par Wier dans ce style si caractéristique. Certains "experts" ne font même pas le rapprochement!
    J'ai la chance d'avoir trouvé un Boccace de 1560 en maroquin vert 18e à dentelles (3313 du catalogue). C'est un peu puérile à dire, mais j'en suis très fier :))

    Cordialement,
    Wolfi

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    1. J'avais repéré votre Boccace (blog de Hugues)mais n'ai pas utilisé sa belle photographie par discrétion.
      Il a été vendu 26 fr. le samedi 22 mars 1817.
      Vous pouvez être fier de cette acquisition qui sort d'une bibliothèque "digne d'un souverain" !

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