L'affaire
Libri « est demeurée troublante, malgré le temps écoulé, car
elle a dépassé les limites d'une simple affaire judiciaire. Elle a
divisé les partis, passionné le public lettré du temps, fait fuir
Libri en Angleterre … et conduit Mérimée en prison. […] S'il
est innocent, pourquoi fuir ? car il fuit. S'il est coupable, comment
des hommes tels que Mérimée, Panizzi, Jubinal, F. Buloz, ont-ils
été si longtemps ses dupes, l'ont-ils soutenu et défendu avec tant
de courage et de persévérance ? » (Marie-Louise Pailleron.
« François Buloz et ses amis » In Revue des deux mondes, 15
septembre 1918, p. 306-308)
Guglielmo Libri. Lithographie Alexis-Nicolas Noël. Imprimerie Lemercier. |
Guglielmo Libri est né à
Florence [Italie], le 2 janvier 1802, de Giorgio Libri (1781-1836),
comte de Bagnano, et de Rosa Del Rosso (v. 1783-1849), et fut baptisé le lendemain à S. Giovanni. [Michael S. Cullen : « Libri was not
born in 1803, but in 1802 – this is now inscribed on the stone of his ossuary
at S. Miniato. The original, composed by Capponi, and with the wrong year of
birth, was replaced in 1966. I have a copy of Libri’s birth certificate from
the archives of the Florence Cathedral. He was born on Jan 2, 1802, and
baptized at S. Giovanni on Jan 3, 1802. »]
Son père, né à
Florence le 6 octobre 1781, s'était montré un des plus chauds
partisans des Français à leur arrivée en Italie. Il leva deux
régiments pour eux, à ses frais, se battit dans leurs rangs et
commanda même avec distinction, de 1799 à 1801. Mais à la paix, il
fut obligé de quitter l'Italie, où sa conduite l'avait rendu
suspect aux autorités autrichiennes, et se retira en France. Exposé
à des poursuites pour escroquerie, il fut acquitté à Toulouse en
1802. Marié en 1801, mais fondé à se plaindre de son épouse, il
provoqua un divorce en 1807. Condamné à dix ans de travaux forcés,
pour faux en effets de commerce, à Lyon en 1816, il parvint à se
soustraire à l'exécution de sa peine, mais fut condamné à Riom en
1817, aux travaux forcés à perpétuité, pour faux en récidive. Sa
peine fut commuée en un emprisonnement perpétuel, puis, en 1825, en
un bannissement perpétuel. Il passa alors à Bruxelles [Belgique],
où il devint l'agent du roi de Hollande. Il défendit dans Le
National, qui a paru du 16 mai
1829 au 26 août 1830, la politique de Guillaume Ier,
et par là s'attira l'antipathie la plus prononcée de la part des
Belges.
La maison de Libri Bagnano dans la nuit du 25 au 26 août 1830 (Louis Hymans. Bruxelles à travers les âges. Bruxelles, Bruylant-Christophe et Cie, 1884, t. II, p. 296) |
Le 25 août 1830, au soir, l'insurrection belge éclata. Son
premier acte fut d'envahir les bureaux du National,
rue Fossé-aux-Loups, et de là se porter chez lui, rue de la
Madeleine, où tout fut pillé. Il se retira à Amsterdam [Hollande],
où le roi se montra généreux avec lui, jusqu'à sa mort, arrivée
le 1er janvier 1836, selon son acte de décès [Michael S. Cullen].
Élevé
par sa mère, Guglielmo Libri entra en 1816 à l'Université de Pise
pour étudier le droit, puis les mathématiques. Il fut remarqué
après avoir publié, à l'âge de 17 ans, Memoria di Guglielmo
Libri sopra la teoria dei numeri [Mémoire sur la théorie des
nombres] (Firenze, Leonardo Ciardetti, e figlio, 1820). En 1821, il
devint membre de l'Accademia dei Georgofili [Académie de
Georgofili], à Florence, académie des sciences agricoles, logée
alors dans la Bibliothèque Magliabechiana et dont le siège est
aujourd'hui dans la Torre dei Pulci. Il fut nommé en 1823 professeur
de physique mathématique à l'Université de Pise. En 1824, devenu
membre de l'Académie des sciences de Turin, il fut particulièrement
bien accueilli à Paris par les membres de l'Académie des sciences,
conduits par leur président, l'astronome et physicien François
Arago (1786-1853). À son
retour, en 1825, il fut nommé directeur de la bibliothèque de
l'Académie de Georgofili ; il aurait démissionné l'année
suivante, pour éviter un scandale, quand on découvrit la
disparition de 300 volumes. La plupart de ses travaux furent publiés
dans ses Mémoires de mathématique et de physique (Pise,
Prosperi, 1827). Après un séjour à Milan en 1829, puis à Turin en
1830, il fut contraint de quitter Florence, pour des raisons
politiques. Avant de se réfugier à Paris, il rencontra le patriote
italien Giuseppe Mazzini (1805-1872), exilé à Marseille.
Soutenu par Arago, qui
était devenu député, Guglielmo Libri obtint la naturalisation
française le 19 février 1833 :
« N° 3495. ˗
Ordonnance du Roi qui accorde des Lettres de déclaration de
naturalité au sieur Guillaume-Brutus-Icile-Timoléon comte de
Libri-Carucci-Dalla-Sommaia, né le 2 janvier 1803 à Florence,
ancien département de l'Arno, propriétaire, membre des académies
royales des sciences de Berlin, de Turin, correspondant de l'académie
des sciences de France, et demeurant à Paris. » (Bulletin des
lois du royaume de France. Paris, Imprimerie royale, février
1834, IXe série, IIe partie, IIe
section, t. IV, n° 65, p. 118)
Guillaume Libri fut élu,
le 18 mars 1833, membre de l'Académie des sciences. L'année
suivante, il fut nommé professeur adjoint à la Faculté des
sciences, installée à la Sorbonne. Devenu une des sommités
scientifiques contemporaines, il fut fait chevalier dans l'Ordre de
la Légion d'honneur en 1838.
On lui doit alors une
remarquable Histoire des sciences mathématiques en Italie
(Paris, Jules Renouard et Cie, 1838-1841, 4 vol. in-8). La
première édition du premier volume (Paris, Paulin, 1835) avait été
consumée dans l'incendie du 14 rue du Pot-de-Fer [Ve], le
12 décembre 1835, et avait été entièrement refondue. Rédacteur à
la Revue des deux mondes et
au Journal des débats depuis
1832, il collabora également au Journal des savants,
à partir de 1838, et à
la Biographie universelle ancienne et moderne de
Michaud, en 1843.
Libri était «
bibliophile, bibliographe, et surtout bibliopole » [J.-Ch. Brunet.
Manuel du libraire et de l'amateur de livres. Paris, Firmin
Didot frères, fils et Cie, 1862, t. III, col. 1.059].
Il avait acheté son
premier livre à l'âge de 12 ans. Dès 1837, après la mort de Van
Praet, et de nouveau en 1839, il tenta, en vain, de se faire attacher
à la Bibliothèque royale. Mais, devenu le rival d'Arago à
l'Académie des sciences, Libri avait trouvé la protection du
ministre des Affaires étrangères François Guizot (1787-1874) et
fut nommé, le 2 septembre 1841, membre et secrétaire d'une
commission chargée d'assurer les travaux relatifs à la confection
du Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques
des départements. C'est à ce titre qu'il visita de nombreuses
bibliothèques publiques. Profitant de l'abandon de certaines
collections et des négligences de quelques conservateurs, il usa de
sa position pour piller dès 1842 les dépôts les plus riches de
Paris - Bibliothèque nationale, Bibliothèque Mazarine,
Bibliothèque de l'Arsenal, Bibliothèque de l'Observatoire,
Bibliothèque de l'Institut -, et de la province - bibliothèques
municipales de Tours, Lyon, Orléans, Troyes, Dijon, Grenoble, Albi,
Poitiers, Carpentras, Montpellier, bibliothèque du séminaire
d'Autun.
Selon le degré
d'avancement des catalogues, il choisissait de voler des manuscrits
entiers, qu'il remplaçait parfois dans les rayons par des volumes de
peu d'intérêt, non cotés, ou seulement un certain nombre de
feuillets ou de cahiers, choisis de façon à former des volumes
apparemment complets. Avec la complicité de certains libraires et
relieurs, dont Hippolyte Duru (1803-1884), il faisait gratter les
estampilles, quand elles existaient, et défigurait les manuscrits en
les faisant relier à l'italienne [planchettes de bois réunies par
un dos de cuir] et en leur ajoutant une fausse mention de provenance,
dans le but de faire croire qu'ils avaient jadis appartenu à des
institutions de son pays natal.
En 1843, il succéda à
Sylvestre-François Lacroix (1765-1843), professeur de mathématiques
au Collège de France. Le 6 juin 1846, après avoir rédigé les
catalogues des manuscrits des bibliothèques de la ville et de la
Faculté de médecine de Montpellier et celui des manuscrits d'Albi,
Libri se démit de ses fonctions de membre et de secrétaire de la
commission, et cessa entièrement de participer à ses travaux.
De 1835 à 1846, Libri
rédigea quinze catalogues de ventes, anonymes ou sous pseudonymes,
dans lesquels figuraient des pièces vendues aux enchères pour son
compte, à la Maison Silvestre, 30 rue des Bons-Enfants.
Catalogue des livres
composant la bibliothèque de feu M. A. de Canazar, collection
remarquable (Paris, Merlin, 1835, in-8, X-127-[1] p., 1.428 + 28
bis = 1.456 lots de livres, 68 [chiffrés 1.429-1.496] + 1 bis = 69
lots d'autographes). Vente du 9 au 26 décembre 1835. 75 pièces
autographes appartenaient à Libri.
Notice de livres rares
et curieux, de beaux manuscrits et d'un choix de lettres
autographes des plus précieuses, provenant du cabinet de sir
Thomas W.... baronet (Paris, Merlin, 1837, in-8, 39-[1bl.] p.,
200 + 3 bis = 203 lots de livres, 106 + 1 bis = 107 lots
d'autographes, 10 lots de manuscrits). Vente annoncée pour le 27
avril et remise du 18 au 20 mai 1837. 106 lettres autographes
appartenaient à Libri.
Catalogue des lettres
autographes rares et précieuses provenant du cabinet de feu M.
Riffet (Paris, Merlin, 1837, in-8, IV-39 p., 521 lots). Vente du
20 au 24 novembre 1837. En outre, 24 lettres non cataloguées. Toutes
les pièces du catalogue, sauf les lettres d'époque moderne,
appartenaient à Libri.
Catalogue des livres
et des lettres autographes du cabinet d'un officier général
étranger (Paris, Merlin, 1837, in-8, 66 p.). Vente du 24 janvier
au 2 février 1838. 105 lettres autographes. Les pièces antérieures
au XVIIIe siècle appartenaient
presque toutes à Libri.
Catalogue d'une belle
collection d'autographes provenant du cabinet de M. T. de
Saint-Julien (Paris, Merlin, 1838, in-8, 54 p., 399 numéros et
30 numéros de supplément, faisant 1.644 pièces). Vente du 21 au 28
mai 1838. Sauf les autographes modernes, toutes les pièces
appartenaient à Libri.
Catalogue d'une belle
collection d'autographes (Paris, Charon, 1839, in-8, 78 p., 579
lots). Vente du 7 au 14 février 1839. Une partie de ces autographes
provenaient de Libri.
Catalogue d'une belle
collection d'autographes provenant du cabinet de M. W. Gottlieb W***
(Paris, Merlin, 1839, in-8, 64 p., 334 lots). Vente du 27 février au
2 mars 1839. À
l'exception des pièces modernes, ces autographes appartenaient à
Libri.
Catalogue des livres
composant la bibliothèque d'un ancien oratorien (Paris, Merlin,
1840, in-8, [2]-80-[2] p., 882 lots). Vente du mercredi 29 janvier au
jeudi 6 février 1840, en 8 vacations.
Catalogue des livres
et des manuscrits, composant la bibliothèque de feu M. le
professeur Bern. Lori (Paris, R. Merlin, 1840, in-8, [4]-115-[1]
p., 1.472 [chiffrés 1.482] lots). Vente du mardi 21 avril au jeudi 7
mai 1840, en 14 vacations.
Catalogue analytique
des autographes la plupart relatifs à l'histoire de France provenant
du cabinet du bibliophile Jacob (Paris, Techener, 1840, in-8,
IV-48 p., 244 pièces autographes et 20 non cataloguées). Vente
commençant le 25 mai 1840.
« La préface du
catalogue de cette vente est signée du bibliophile Jacob et peut
servir à donner une idée des petits artifices familiers à ceux qui
se trouvent mêlés à ce que M. Lacroix a appelée lui-même la
cuisine des ventes d'autographes. On y lit les passages suivants
: “
Les autographes que je possède sont, pour la plupart,
remarquables au point de vue historique ; je les avais choisis
avec soin, en m'assurant de leur authenticité. J'ai voulu que ce
catalogue survécût à la vente de mes autographes, et me
consolât ainsi de leur dispersion.”
Or, les autographes qui appartenaient à M. Lacroix et formaient son
cabinet,
se composaient de dix-huit lettres à lui adressées ou autres pièces
modernes dont la vente lui a rapporté la somme de 78 fr. 20 cent. M.
Libri, à qui, par pure obligeance, cela va sans dire, il avait bien
voulu servir de prête-nom, se trouvait être ou avoir été le
propriétaire de la presque totalité du reste des pièces annoncées
sur le catalogue. » [sic]
(Lud.
Lalanne et H. Bordier. Dictionnaire
de pièces autographes volées aux bibliothèques publiques de la
France. Paris,
Panckoucke, 1851, p. 45, n° 69)
Catalogue d'une belle
collection d'autographes provenant du cabinet de feu M. S***
[Simon] (Paris, Merlin, 1841, in-8, 32 p., 177 lots). Vente les 18 et
19 novembre 1841. Ces autographes appartenaient tous à Libri.
Catalogue d'une belle
collection de lettres autographes (Paris, Charon, 1843, in-8, 76
p., 536 lots). Vente du 15 au 20 mai 1843. Ces autographes
appartenaient en partie à Madame de Dolomieu et à Libri.
Catalogue
d'autographes de la collection de M. Van Sloppen (Paris, R.
Merlin, 1843, in-8, 66 p., 526 lots, faisant environ 2.300 pièces).
Vente du 13 au 17 juin 1843.
Catalogue d'une belle
collection de lettres autographes (Paris, Charon, 1845, in-8, 64
p., 434 lots). Vente du 8 au 11 décembre 1845. La plus grande et la
plus précieuse partie de ces autographes appartenait à Libri.
Catalogue d'une belle
collection de lettres autographes (Paris, Charon, 1846, in-8,
XV-71 p., 476 lots). Vente du 16 au 21 avril 1846. La plupart des
pièces anciennes appartenaient à Libri.
Dès janvier 1846, Libri
avait décidé de vendre clandestinement la collection de manuscrits
qu'il s'était constituée, tout en faisant croire à des
propositions de don.
Antonio Panizzi, s. d. |
La vente au British Museum, malgré le bon
vouloir d'un bibliothécaire, son ami et compatriote Antonio Panizzi
(1797-1879), puis à l'Université de Turin, échoua.
Pendant ce temps, le 5
février 1846, le préfet de police fit remettre au procureur du Roi,
Félix Boucly (1797-1880), une note qui avait été rédigée sous
ses yeux :
« M. L....[sic], qui a
la réputation d'un bibliomane peu scrupuleux sur les moyens à
employer pour se procurer les manuscrits qui lui conviennent, a vendu
à la maison de librairie Painn et Foss, de Londres, pour le prix de
7,000 fr., un psautier manuscrit très curieux, ayant appartenu
autrefois à la chartreuse de Grenoble, et qui fut classé dans la
bibliothèque de cette ville, où bon nombre d'amateurs l'ont vu.
Comment ce manuscrit passa-t-il dans les mains de M. L....? Ce qu'on
peut dire, c'est que tout le monde fut surpris de l'en voir
possesseur.
Il y a eu des
soustractions semblables à Montpellier, de la part de la même
personne. »
Cette note accompagnait
une note pseudonyme signée « Henri de Baisne », qui était
parvenue à la préfecture de police, le 3 décembre précédent, et
qui dénonçait au procureur du roi M. Libri, membre de l'Institut,
comme étant parvenu à réunir, à l'aide de soustractions commises
dans les bibliothèques publiques des villes du midi, notamment à
Carpentras, des livres rares, des manuscrits précieux et des lettres
autographes, d'une valeur de 3 à 400.000 fr. On ajoutait que, pour
écarter tous soupçons, Libri, après avoir gratté les cachets
marqués sur ces livres et manuscrits, les avait artificieusement
envoyés en Italie, pour les faire revenir habillés à l'italienne
et qu'ensuite il les avait vendus en Angleterre. Un seul volume avait
été acheté de lui, au prix de 6.000 fr., par le Musée de Londres.
Enfin, on lui imputait d'avoir soustrait les lettres de Henri IV à
la Bibliothèque de l'Arsenal. Les investigations, dont le résultat
fut incomplet et incertain, furent suspendues.
À
Londres, informé de la vente des manuscrits de Libri par John
Holmes, conservateur-adjoint des manuscrits au British Museum,
Bertram, quatrième comte d'Ashburnham (1797-1878), envoya à Paris
le libraire Thomas Rodd (1796-1849), dit « le Jeune », pour
examiner la collection, et finit par se porter acquéreur de 1.923
manuscrits, pour 8.000 £., en prenant l'engagement d'honneur de
garder le plus profond secret sur cette acquisition.
Ashburnham Place. La bibliothèque, avec le portrait d'Elizabeth Ashburnham. |
Les manuscrits,
emballés dans 16 caisses, arrivèrent à Ashburnham Place le 23
avril 1847.
Un catalogue reproduisant
les notes très abrégées que Libri avait rédigées en 1845 pour
vendre sa collection sera édité en 1853 : Catalogue of the
manuscripts at Ashburnham Place. Part the first, comprising a
collection formed by professor Libri (London, Charles Francis
Hodgson, s. d., in-4, [1]-[1 bl.]-[238] p., 1.923 numéros).
Deux mois après la vente
de ses manuscrits, Libri mit en vente la série des Belles-Lettres de
ses imprimés : Catalogue de la bibliothèque de M. L****
(Paris, L. C. Silvestre et P. Jannet, 1847, in-8, xlij-[1]-[1
bl.]-496 p., 3.025 + 51 bis + 2 ter = 3.078 lots).
Elle était surtout
précieuse pour la littérature italienne, et se composait, pour la
plus grande partie, de livres rares et curieux des quinzième et
seizième siècles. Il aurait dépensé, pour certains volumes, 1.000
francs de restauration et 150 francs de lavage, outre le prix
d'acquisition et les frais de reliure.
La vente, qui eut lieu à
la Maison Silvestre, du lundi 28 juin au mercredi 4 août 1847,
rapporta 105.751 francs.
On a pu lire alors, dans
la Bibliothèque de l'École
des chartes (Paris, J. B. Dumoulin, 1846, t. III, 2e
série, p. 535) :
« En comptant au même
taux les quatre autres sections du catalogue (théologie,
jurisprudence, sciences et arts, histoire), les livres imprimés de
M. Libri pourront rapporter environ 550,000 francs, lesquels joints
aux 200,000 qu'il a reçus en vendant aux Anglais les manuscrits
précieux rassemblés par ses soins pendant ses voyages scientifiques
dans nos départements et en Italie, formeront en total un chiffre
dont la perspective est tout à fait propre à encourager chez nous
le goût des vieux livres. La partie de la bibliothèque du duc de la
Vallière, vendue aux enchères en 1783, qui fut la plus précieuse
des collections de manuscrits et d'éditions rares qu'un particulier
ait jamais possédée, ne produisit qu'une somme de 464,677 livres.
Le duc de la Vallière, malgré son opulence, avait mis près de
cinquante ans à former sa collection ; en quelques années, M. Libri
a été assez heureux pour réunir une bibliothèque d'une valeur
beaucoup plus grande. Telle est la splendide hospitalité que donne
la France, et les prodigieuses ressources qu'elle peut offrir en peu
de temps aux savants étrangers qui viennent lui demander un abri. »
Pendant la vente des
Belles-Lettres de ses imprimés, le 13 juillet 1847, une seconde
dénonciation, anonyme, portée contre Libri, fut adressée au
procureur général près la cour royale, qui la transmit au
procureur du Roi : Libri aurait commis des soustractions dans les
bibliothèques Mazarine et de l'Arsenal, à Paris, et dans celles de
Carpentras, Troyes, Poitiers, Albi et autres villes du midi de la
France. On répétait que ces vols étaient connus de tout le monde,
mais que personne n'osait les divulguer. Les investigations furent
reprises et fournirent des renseignements de quelque gravité.
Le rapport du procureur
du Roi, daté du 4 février 1848, fut adressé au garde des sceaux
Michel Hébert (1799-1887), quand arriva la révolution des 23 et 24
février. Le rapport fut retrouvé dans les cartons de Guizot,
ancien chef du gouvernement, et fut bientôt rendu public. L'affaire
Libri éclata au grand jour le 19 mars 1848 à la parution du rapport
dans Le Moniteur universel.
Libri s'était enfui à
Londres, dès le 28 février, averti en séance de l'Institut par
Albert Terrien, rédacteur au journal Le National, qui lui
avait écrit un billet portant : « Monsieur, vous ignorez sans doute
la découverte qui a été faite du rapport judiciaire concernant
votre inspection dans les bibliothèques publiques. Croyez-moi,
épargnez à la société nouvelle des réactions qui lui répugnent
; ne venez plus à l'Institut. ». Il se fit suivre de 18 caisses de
livres, expédiées par le libraire Hector Bossange (1795-1884) et
embarquées au Havre.
Une instruction
criminelle fut aussitôt commencée, et l'un de ses premiers actes
fut l'apposition des scellés au domicile de Libri, à la Sorbonne.
La rapidité de la fuite du contumax ne lui avait pas permis pas de
faire enlever les meubles meublants, tableaux, objets d'art et de
curiosité, d'une valeur considérable, qui garnissaient son
magnifique appartement, et qui furent dès lors mis sous la main de
la justice. Mais le reste de la bibliothèque avait été enlevé et
caché par des relieurs, des libraires et des amis, rue de Sèvres
[VIe] et rue d'Enfer [XIVe], avant d'être
récupéré par le juge d'instruction. Celui-ci délégua, le 13
avril 1848, cinq archivistes-paléographes, pour examiner les 30.000
volumes de cette bibliothèque, les autographes et autres documents :
Ludovic Lalanne (1815-1898), Félix Bourquelot (1815-1868), Henri
Bordier (1817-1888), Louis de Mas Latrie (1815-1897) et Jules
Quicherat (1814-1882). À
partir du 22 juin 1848, cette commission fut réduite aux trois
premiers membres.
Au cours de
l'instruction, on fut d'abord frappé de l'immense disproportion qui
existait entre la richesse de ses collections et ses ressources
personnelles. On trouva à son domicile des fers servant à
l'imitation des reliures anciennes, des volumes ayant subi ce genre
de falsification, les modèles qui avaient été habilement calqués
et reproduits, une boîte remplie de caractères d'imprimerie. On
reconnut qu'il avait fait monter à l'anglaise des pièces sur
feuilles de papier, de manière non seulement à les consolider et à
leur donner meilleure apparence, mais encore à les dépayser
entièrement et à pouvoir les confondre dans un même lot
d'autographes avec d'autres pièces venant de Londres ; que, plus
d'une fois, les écritures, se trouvant en tête des premiers
feuillets comme à la fin des livres, avaient disparu sous le lavage
; que des estampilles avaient été tantôt grattées, tantôt
enlevées au moyen de procédés chimiques.
L'instruction constata, à
la Bibliothèque Mazarine et dans les bibliothèques de Troyes,
Grenoble, Montpellier et Carpentras, la disparition d'ouvrages rares
et précieux, et toujours dans les mêmes circonstances. Partout on
reconnut la main d'un visiteur à qui ses relations scientifiques,
ses missions officielles avaient assuré une liberté à peu près
sans limite.
L'instruction constata
également des soustractions d'autographes, dans les bibliothèques
de l'Observatoire, de l'Institut, nationale [collections Baluze,
Boulliau, Peiresc, Dupuy], de Carpentras et de Montpellier, et dans
les Archives de l'Institut. Elle constata enfin que, sur environ 800
manuscrits dont on ne voit aucune trace d'acquisition de la part de
Libri, 93 étaient antérieurs au XIIe
siècle. On se demanda comment un simple particulier avait pu, avec
des ressources fort ordinaires, réunir tant de précieuses raretés
qui, depuis longtemps, ne se trouvaient plus que dans les
bibliothèques publiques, les ventes publiques offrant peu de
manuscrits antérieurs au XIIe siècle.
Libri ne s'est pas
présenté devant le juge d'instruction, mais il s'est défendu. De
Londres, il s'est fait passer pour une victime de la révolution de
1848, de la calomnie et de la jalousie des professeurs et des élèves
de l'École des chartes.
Pour sa défense, il publia lui-même, ou fit publier par ses amis,
de nombreuses brochures et articles, à la suite de sa Réponse de
M. Libri au rapport de M. Boucly, publié dans Le Moniteur
universel du 19 mars 1848 (Londres, Schulze et Cie, 1848, xii
p.), datée de Londres, le 30 avril 1848.
Il fit travailler le
faussaire Théodore Hagué (1823-1891), alors présent à Londres, et
continua d'organiser la vente de ses livres :
Catalogue of very
fine, important, and valuable books, selected
from the library of an eminent literary character which will be sold
by auction (London, S. Leigh Sotheby & Co, 1849, in-8, 97 p.,
). À cette vente
figurèrent les précieux manuscrits de l'abbaye de Stavelot que
Libri avait fait acheter à Gand en 1847.Vente du lundi 19 au
vendredi 23 février 1849.
Catalogue of the
extensive, curious and valuable library and manuscripts of an
eminent collector (London, 1850, in-8, 152 p.). Les manuscrits
sont tous orientaux ; les papiers de Klaproth y sont compris. Vente à
partir du 21 février 1850.
Libri épousa, à
Londres, Jeanne-Charlotte-Mélanie Double, née à Paris le 10 mai
1810 [Michael S. Cullen : « According to a necrology written by her daughter. »]
Accusé d'avoir, à
différentes époques, remontant à moins de dix ans, soustrait,
frauduleusement, diverses pièces contenues dans des dépôts
publics, et consistant en livres imprimés, en autographes et en
manuscrits, Libri fut renvoyé, par la chambre d'accusation de la
Cour d'appel de Paris,
par arrêt en date du 12
avril 1850, devant la Cour d'assises du département de la Seine,
pour y être jugé conformément à la loi.
Le 22 juin 1850, la Cour
d'assises du département de la Seine condamna Libri, par contumace
[bien qu'il ne fût pas contumax, n'ayant jamais été appelé à
comparaître devant la justice], à dix ans de prison et, envers
l'État et par corps, aux
frais du procès liquidés à 9.224 fr. 75 c.
L'administration des
domaines se trouva dès lors investie du droit de séquestre et de
l'administration des biens du condamné.
De son côté, Libri
avait réussi à convaincre des gens illustres, parmi lesquels se
trouvèrent le mathématicien britannique Auguste de Morgan
(1806-1871), le littérateur Gustave Brunet (1805-1896), Achille
Jubinal (1810-1875), professeur de littérature étrangère à la
Faculté des lettres de Montpellier, les érudits Paul Lacroix
(1806-1884) et Paulin Paris (1800-1881), le lexicographe Alfred de
Wailly (1800-1866), le jurisconsulte Edouard Laboulaye (1811-1883) et
l'écrivain Prosper Mérimée (1803-1870).
Prosper Mérimée prisonnier à la Conciergerie Autoportrait à l'encre brune, 23 juillet 1852 Sotheby's, Paris, 26 novembre 2009 : 4.375 € |
Ce dernier fut condamné à
quinze jours d'incarcération à la Conciergerie et 1.000 francs
d'amende, pour avoir contesté la décision de justice dans un
article de la Revue des deux mondes du 15 avril 1852 (p.
306-336).
Mélanie Double finit par
faire lever le séquestre des biens de son mari condamné. Une partie
des livres séquestrés fut dispersée pour couvrir les frais de
justice et désintéresser quelques créanciers :
Catalogue de livres la
plupart rares et curieux provenant de la bibliothèque de M. Libri
Carucci (Paris, Victor Tilliard, 1855,[3]-[1 bl.]-IV-174 p.,
1.853 lots). Vente du jeudi 12 au samedi 28 avril 1855, en 15
vacations, au dépôt domanial, cour des Barnabites, 3 place du
Palais de Justice.
Catalogue d'une
collection extraordinaire de livres […] provenant de la
bibliothèque de M. Libri (Paris, Victor Tilliard, 1857, in-8,
[4]-16-477-[1 bl.] p., 7.179 lots). Prévue le 15 avril 1857, sous le
titre Catalogue de livres principalement sur les sciences
mathématiques, la vente fut reportée du jeudi 2 juillet au
vendredi 14 août 1857, en 38 vacations, à la Maison Silvestre.
Catalogue d'une
collection extraordinaire de livres […] provenant de la
bibliothèque de M. Libri […]. Deuxième partie. (Paris,
Victor Tilliard, 1858, in-8, XII-396 p., 5.608 lots). Vente du jeudi
14 octobre au samedi 13 novembre 1858, en 26 vacations, à la Maison
Silvestre.
Les ventes se
poursuivirent à Londres :
Vente du lundi 28 mars au
mardi 5 avril 1859, en 8 vacations : Catalogue of the
extraordinary collection of splendid manuscripts, chiefly upon
vellum, in various languages of Europe and the East (London,
Sotheby and Wilkinson, 1859, in-8, [2]-L-260 p. et XXXVII pl. h.-t.,
1.190 + 9* lots). Ces manuscrits ont produit 7.000 £.
Vente du lundi 1er
au lundi 15 août 1859, en 13 vacations : Catalogue of the choicer
portion of the magnificent library, formed by M. Guglielmo
Libri, so eminent as a collector, who is leaving London
in consequence of ill health (London, S. Leigh Sotheby & John
Wilkinson, 1859, in-8, xx-380 p., 2.824 + 2* = 2.826 lots).
La vente a produit
275.000 francs.
La préface de ce
catalogue a été publiée en français : Introduction au
catalogue des livres imprimés de M. Libri (Traduction.)
(Paris, s. n., 1859, in-8, XVIII p.).
Vente du jeudi 25 avril
au mercredi 8 mai 1861, en 12 vacations : Catalogue of the
mathematical, historical, bibliographical and
miscellaneous portion of the celebrated library of M. Guglielmo
Libri, […] ; and a most interesting collection of books with
autograph annotations […]. Part the first,
A-L. (London, S. Leigh Sotheby & John Wilkinson, 1861, in-8,
xxxi-[1]-475-[1 bl.] p., 4 pl. h.-t., 4.335 + 7 * = 4.342 lots).
Vente du jeudi 18 au
vendredi 26 juillet 1861, en 8 vacations : Catalogue of the
mathematical, historical, bibliographical and
miscellaneous portion of the celebrated library of M. Guglielmo
Libri, […]. Part the second, M-Z. (London, S.
Leigh Sotheby & John Wilkinson, 1861, in-8, [3]-[1 bl.]-323
[chiffrées 477-799]-[1 bl.] p., 3.293 [numérotés 4.336-7.628] + 8*
= 3.301 lots).
Vente
du vendredi 25 au mardi 29 juillet 1862, en 4 vacations : Catalogue
of the reserved and most valuable
portion of the Libri collection, containing one of the most
extraordinary assemblages of ancient
manuscripts and printed books ever submitted for sale, […] ;
several unknown block-books ;
and a large collection of ancient drawings by the great masters
; […]. Together with the magnificent
collection of historical ornamented bindings (London, S. Leigh
Sotheby & John Wilkinson,
1862, in-8, [3]-[1 bl.]-185-[1 bl.] p., 713 + 1 bis = 714 lots).
La vente a produit 258.000 francs.
Il existe une édition de
ce catalogue en français : Catalogue de la partie réservée et
la plus précieuse de la collection Libri, comprenant une des
plus extraordinaires réunion de livres imprimés et manuscrits qui
aient jamais été mises en vente, […] ; plusieurs livres
xylographiques inconnus, et une grande collection de dessins
anciens des plus grands maîtres. […]. Avec la réunion la
plus extraordinaire de reliures historiques ornées (Londres, S.
Leigh Sotheby et John Wilkinson,
1862, in-8, [3]-[1 bl.]-143-[1 bl.] p., 713
+ 1 bis = 714 lots).
C'est à des articles
compris dans la vente de 1862 que se rapportent la plupart des
notices et des planches de l'ouvrage de Libri intitulé, dans
l'édition anglaise : Inedited or scarcely known monuments forming
part of the cabinet of Guglielmo Libri ; et dans l'édition
française : Monuments inédits ou peu connus faisant partie du
cabinet de Guillaume Libri […] Seconde édition.
(Londres, 1864, in-fol., 14 p. et 60 pl.).
Vente le mercredi 1er
juin 1864 : Catalogue of the magnificent collection of precious
manuscripts and objects of art and vertu, of M. Guglielmo
Libri (London, Sotheby, Wilkinson & Hodge, 1864, in-4, [1]-[1
bl.]-[2]-44 p., 15 pl. h.-t., 153 lots).
On a publié en français
un abrégé de ce catalogue : Abrégé du catalogue de la
magnifique collection d'objets d'art, de manuscrits à
miniatures et de dessins, appartenant à M. G. Libri
(Londres, 1864, in-4, 8 p., 150 lots).
Pour trois de ces ventes,
celles du 28 mars et du 1er août 1859 et celle du 25
juillet 1862, on a publié une liste des prix et des noms des
acquéreurs, qui, entre autres avantages, a celui de nous faire
connaître les nombreux manuscrits de Libri qui ont été achetés
par sir Thomas Phillipps :
The Libri collection of books and
manuscripts. Prices and purchaser's names to the catalogues of
the « collection of manuscripts, » (eight
days' sale,) « the choicer portion of the
library, » (thirteen days' sale,) and
« the reserved portion of the ancient manuscripts and
printed books, » (four days' sale,) sold
by Messrs. Sotheby and Wilkinson, of Wellington street,
strand, 1859-1866. (London, Puttick and Simpson, 1868,
in-8, [2]-48 p.).
Pendant ce temps, Mélanie
Double avait adressé, le 16 décembre 1860, une pétition au Sénat
pour faire annuler la condamnation de son mari, qui ne pouvait pas
recourir directement à la justice. Bien que signée par Guizot,
membre de l'Institut, le marquis d'Audiffret, sénateur et membre de
l'Institut, Prosper Mérimée, sénateur et membre de l'Institut,
Édouard Laboulaye,
professeur de jurisprudence au Collège de France et membre de
l'Institut, Victor Leclerc, doyen de la Faculté des lettres et
membre de l'institut, Paulin Paris, conservateur à la Bibliothèque
impériale et membre de l'Institut, Jules Pelletier,
conseiller-maître à la Cour des comptes et membre de l'Institut,
Alfred de Wailly, inspecteur général de l'Université, Romain
Merlin, conservateur bibliothécaire au ministère d'État,
et Henry Celliez, avocat, cette pétition fut rejetée le 11 juin
1861.
Mélanie Double mourut de
chagrin le 26 avril 1865, en son domicile parisien, 114 rue
Neuve-des-Mathurins [VIIIe].
À
Londres, le 4 juillet 1867, Libri se remaria avec Hélène de La
Motte (1845-1919), de quarante-deux ans sa cadette.
Cimetière des Portes Saintes, à Florence. |
Rentré enfin en Italie
en 1868, pour raison de santé, Libri mourut à Fiesole [au N-E de
Florence] le 28 septembre 1869, sans avoir osé affronter les débats
publics de la Cour d'assises. Il fut inhumé au cimetière des Portes
Saintes [cimitero delle Porte Sante], à Florence, dans l'enceinte du
bastion fortifié de la basilique San Miniato al Monte. Sa très
jeune veuve fit graver sur sa tombe une inscription élogieuse.
Le comte d'Ashburnham
avait très tôt soupçonné la véritable origine d'une partie des
manuscrits de Libri et très vite saisi la portée des accusations
qui s'élevèrent en France contre le malfaiteur. La législation
anglaise l'autorisant à conserver les manuscrits volés, il prit
néanmoins soin de faire imprimer les catalogues de ses collections,
dont celui de la collection Libri en 1853, et autorisa, dès 1865, le
docteur Charles-Victor Daremberg (1817-1872), bibliothécaire à la
Bibliothèque Mazarine, et Paul Meyer (1840-1917), conservateur à la
Bibliothèque nationale, à travailler sur les manuscrits du fonds
Libri.
Après sa mort, son fils
Bertram, cinquième comte d'Ashburnham (1840-1913), qui ne portait
pas un attachement aussi prononcé à ces manuscrits que son père,
annonça son intention de vendre les collections. Auparavant, il se
crut obligé de remettre à l'ambassadeur de France les fragments du
Pentateuque de Lyon, du VIe siècle, après que
Léopold Delisle (1826-1910), administrateur général de la
Bibliothèque nationale depuis 1875, lui ait démontré la mention de
l'existence des dits fragments à la Bibliothèque de Lyon, dans un
ouvrage du docteur Ferdinand-Florens Fleck (1800-1849), publié à
Leipzig en 1837.
Léopold Delisle à la Bibliothèque nationale de France. |
Après l'échec des
premières négociations en 1880 et en 1883, ce fut grâce à la
ténacité de Léopold Delisle, et avec l'aide du libraire
strasbourgeois Karl-Ignaz Trübner (1846-1907), neveu du célèbre
libraire londonien Johann-Nikolaus Trübner (1817-1884), que 166
manuscrits, indûment sortis de leurs bibliothèques, rentrèrent en
France en 1888. En 1901, la Bibliothèque nationale se rendit
acquéreur de 69 autres manuscrits.
Importantes rectifications, en rouge, par le journaliste et historien Michael S. Cullen. Avec nos remerciements.
RépondreSupprimerBonjour, je voulais savoir où vos avez trouvé l'autoportrait de Mérimée en prison ?
RépondreSupprimerhttp://www.sothebys.com/fr/auctions/ecatalogue/2009/books-and-manuscripts-pf9015/lot.95.html
SupprimerVous travaillez toujours sur les voleurs de livres ?
SupprimerOui. Je cherche cette image pour le chapitre sur Libri e Mérimée
RépondreSupprimerMerci de me prévenir de la publication de vos travaux. Avec mes meilleurs sentiments.
SupprimerBonjour, dans mes recherches j'ai trouvé mention de certaines éditions dans le "catalogue de Guglielmo Libri n. 185". Savez-vous à quoi peut-elle correspondre ? Mille merci par avance
RépondreSupprimerProbablement le numéro dans le catalogue de vente, mais quel catalogue ?
SupprimerLisa Roscioni, où en sont vos travaux sur les voleurs de livres ?
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe me pose une question concernant le Mémoire de Paris d'Abel. En effet ce dernier a été perdu par l'Académie des sciences dans les années 1840/50. Lorsque vers 1880, Lie et Sylow furent chargés de composer les œuvres complètes d'Abel, ils demandèrent à avoir accès au manuscrit, mais celui-ci
était introuvable (ils se contentèrent donc d'une reproduction de l'original de 1841). Mais, en 1942 une copie
du mémoire est découverte à Rome puis l’original à Florence en 1952. Il manquait cependant
des feuilles qui seront trouvées enfin en 2000 dans la même bibliothèque de Florence.
Est-ce que quelqu'un aurait découvert un lien avec Libri, car la date de disparition du Mémoire de Paris et son lieu de redécouverte semblent correspondre.