* Baron de Reiffenberg (Annuaire de la Bibliothèque royale de Belgique. Bruxelles et
Leipzig, C. Muquardt, 1850, p. 212)
Château de Tichémont |
Le 26 novembre 1853, est décédé au château de Tichémont, écart de Giraumont
[Meurthe-et-Moselle], François-Benoît-Charles-Pantaléon Durand, né à Metz le 20
janvier 1765, veuf de dame Anne-Charlotte Lançon (1765-1851), fille unique de
Pierre-Philippe-Clément Lançon (1732-1799), seigneur de Sainte-Catherine
[Moselle], conseiller du Roi et son procureur général au Parlement de Metz,
qu’il avait épousée à Metz, le 5 juillet 1785. Ils avaient eu sept enfants. La
terre de Tichémont était passée entre leurs mains le 6 prairial An XI [26 mai
1803].
Arbre généalogique simplifié |
Durand de Tichémont appartenait à l’une des plus anciennes familles du pays, originaire de Commercy [Meuse], au XVe siècle.
Château de Distroff (rasé en 1985) |
Son
arrière-grand-père avait reconstitué l’intégralité de la seigneurie de Distroff
[Moselle], cédée à la France par le Luxembourg, en 1659.
Durand de Tichémont était entré aux pages de Monsieur, frère du Roi [futur
Louis XVIII] et en était sorti officier au régiment de dragons de ce prince.
Sur les conseils de ses parents, il fit son droit à Strasbourg [Bas-Rhin], puis
fut reçu avocat général au Parlement de Metz, le 4 décembre 1786. La
suppression des Cours souveraines, en 1790, interrompit sa carrière dans la
magistrature.
Il devint maire de sa ville natale en l’An IX ; commissaire du
gouvernement près le Conseil des prises, en 1800 ; chef de la 22e
Conservation forestière, de 1801 à 1815 ; député de Sarreguemines
[Moselle], en 1823 ; créé officier de la Légion d’honneur en 1825, et
réélu député par le Grand Collège de la Moselle, en 1827. Elu de nouveau par la
ville de Metz en 1831, il ne se représenta pas l’année suivante et renonça à la
vie politique, préférant des occupations agronomiques.
Vierge allaitante (XVe s.) Eglise Saint-Martin, Metz |
Son fils aîné, Pierre-Philippe-Clément Durand, était né à Metz [Moselle],
le 21 mai 1786, et avait été baptisé le lendemain en l’église Saint-Martin.
Devenu receveur particulier des Finances, Philippe Durand épousa, à Paris,
Jeanne-Antoinette-Palmyre Tempier (1800-1866), fille de Charles Tempier et d’Antoinette-Adélaïde
Moynier.
Il prit quelque liberté avec l’ordonnance royale du 4 novembre 1818, qui ne
l’autorisait qu’à ajouter à son nom celui de sa mère, sans particule.
Durand de Lançon exerça successivement à Lure [Haute-Saône] de 1825 à 1831,
à Coutances [Manche] de 1832 à 1837, de nouveau à Lure de 1838 à 1842, et à
Béthune [Pas-de-Calais] de 1843 à 1856.
Après avoir pris sa retraite, il demeura à Pont-à-Mousson
[Meurthe-et-Moselle] en 1858 et 1859, puis à Heugnes [Indre] en 1860, à
Choisy-le-Roi [Val-de-Marne] de 1861 à 1864 et à Lignières [Cher], où décéda
son épouse, le 29 mai 1866.
Eglise Saint-Martin et Saint-Roch, Ids-Saint-Roch |
Durand de Lançon mourut le 23 novembre 1869, à La Gonnerie, commune
d’Ids-Saint-Roch [Cher], chez son fils Charles-Alphonse Durand de Lançon.
Celui-ci, né à Lure [Haute-Saône] le 30 mai 1828, s’était marié le 11
novembre 1852 à Morlac [Cher], avec sa cousine germaine
Catherine-Delphine-Pauline Durand, née à Couddes [Loir-et-Cher] le 19 mai 1830,
qui lui avait donné six enfants ; capitaine de la Garde nationale mobile
du département du Cher, il fut blessé le 9 janvier 1871, à la bataille de
Villersexel [Haute-Saône], et décéda des suites de ses blessures, le 19 janvier
1871, à Rougemont [Doubs].
Membre fondateur de la Société des Bibliophiles français, le 1er
janvier 1820, Philippe Durand de Lançon avait été élu membre de la Société de
l’Histoire de France le 8 janvier 1838, présenté par le marquis de Fortia. Il avait
démissionné de la Société des Bibliophiles français le 2 août 1844, et avait
été remplacé par la vicomtesse de Noailles, le 17 juin 1846.
Il avait édité des « Lettres de Leibniz au P. Malebranche et au P.
Lelong » (88 p.), dans les Mélanges
publiés par la Société des Bibliophiles français (Paris, Imprimerie de
Firmin Didot, 1820, in-8),
Moralité de
Mundus, Caro, Demonia. - Farce des deux savetiers (Paris, Imprimerie de Firmin Didot, 1827,
in-4, [15] f., caractères gothiques, 2 gravures sur bois, 100 ex. numérotés,
dont 4 sur vélin, 4 sur papier vélin anglais, 2 sur papier de couleur),
Complainte et enseignements de Françoys Garin
(Paris, Silvestre, Imprimerie de Crapelet, 1832, in-4, [2]-10 p.-XLI f.-[1]-[1
bl.] p., caractères gothiques, 1 gravure sur bois, 100 ex. numérotés, dont 1
sur vélin, 10 sur papier vélin anglais, 89 sur papier de Hollande),
L’Histoire
tragique de la Pucelle d’Orléans, par
le P. Fronton du Duc, représentée à
Pont-à-Mousson, le VII sept. M. D.
LXXX, devant Charles III, duc de Lorraine, et publiée en M. D. LXXXI par J. Barnet (Pont-à-Mousson, Imprimerie
de P. Toussaint, 1859, in-4, [28]-102-[5]-[1 bl.] p., 105 exemplaires, dont les
15 premiers sur papier d’Annonay supérieur).
En 1828, l’abbé Vital Chouvy (1752-1835), professeur d’histoire à Lyon,
avait confié à Durand de Lançon, trois volumes d’œuvres manuscrites de Simon
Chardon de La Rochette (1753-1824), pour les publier, en vain.
La bibliothèque de Durand de Lançon fut vendue à la Maison Silvestre, en 3
vacations, du lundi 30 mai au mercredi 1er juin 1870 : Catalogue
de livres rares et curieux,
opuscules tirés à petit nombre, ouvrages de bibliographie et d’histoire,
dépendant de la succession de feu M. Ph.
Durand de Lançon, ancien membre de la
Société des Bibliophiles français (Paris, A. Claudin, 1870, in-8, 56 p.,
563 lots [numéros 80 et 91 absents]).
Théologie et Histoire des religions [15 lots = 2,66
%], Jurisprudence [9 lots = 1,59 %], Sciences et Arts [65 lots = 11,54 %],
Belles-Lettres [194 lots = 34,45 %], Histoire [268 lots = 47,60 %], Œuvres
des polygraphes, Mélanges curieux [11 lots = 1,95 %]. Seuls 169 lots [30,01 %]
sont des livres antérieurs à 1800, dont un manuscrit du XVIIIe siècle [n° 49], et les tirés
à part et tirages à petit nombre du XIXe siècle sont nombreux.
La « Bibliographie » [numéros 417 à 525]
compte 109 lots, soit 19,36 % du total de la vente.
Dans la « Bibliographie », les « Catalogues »
[numéros 479 à 525] comptent 47 lots, représentant 8,34 % du total de la vente,
dont les catalogues de Bluet (1667), Giraud (1707), Longuerue (1735), Hoym
(1738), Lancelot (1748), Floncel (1774), Le Tellier (1782), Sarolea (1785),
Bolongaro-Crevenna (1793), Patu de Mello (1799), Mercier de Saint-Léger (An
VIII), Bonnier (1800), Duquesnoy (1803), Servais (1808), Naigeon (1810),
Ourches (1811), Chardin (1811), Van Bavière (1816), Galitzin (1820),
Morel-Vindé (1822), Langlès (1825), Duriez (1827), Van de Velde (1831),
Courcelles (1834), La Bédoyère (1837), Libri (1847), Coste (1853).
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