vendredi 25 octobre 2019

La Bibliothèque des frères Goncourt

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Hâcourt [Haute-Marne] (mars 2011)

Répondant à un article du journaliste Louis Ulbach (1822-1889), paru dans Le Charivari du 26 décembre 1858, les frères Goncourt écrivirent au rédacteur en chef du journal :

« 1° Nous ne sommes pas nés à Goncourt [Haute-Marne]. Nous sommes nés l’un à Nancy [Meurthe-et-Moselle], l’autre à Paris. De ceci, nos actes de naissance font foi.
2° Nous ne nous appelons pas comme notre village ; nous nous appelons comme notre père ; nous nous appelons comme notre grand-père, membre de l’Assemblée constituante de 1789. De ceci le Moniteur et l’acte de naissance de notre père font foi.
3° Nous n’avons jamais protesté, dans les journaux, “ contre la témérité du Dictionnaire des Contemporains.” Nous avons introduit une action civile contre MM. Hachette et Vapereau, pour le rétablissement de notre état civil. MM. Hachette et Vapereau nous ayant proposé une conciliation, nous avons exigé comme réparation, outre un carton, la rectification de l’erreur nous concernant, erreur reconnue par MM. Hachette et Vapereau dans les quatre grands journaux ; et MM. Hachette et Vapereau ont jugé convenable d’arrêter notre action civile par cette insertion. De ceci la correspondance de notre avoué et les faits font foi.
4° Nous ne demandons pas qu’on nous attribue un nom ; nous entendons seulement qu’on nous laisse le nôtre.
Nous pensons n’avoir pas besoin de requérir l’insertion de cette lettre dans votre plus prochain numéro. »


Petit-fils de Claude Huot (1670-1748), né, marié et décédé à Hâcourt [Haute-Marne], amodiataire [locataire] de la seigneurie de Doncourt [Doncourt-sur-Meuse, Haute-Marne] pour François-Gaston de L’Hostel, et fils de Jean Huot (1701-1764), né à Hâcourt, marié et décédé à Bourmont [Haute-Marne], avocat et notaire, Antoine Huot – arrière-grand-père des frères Goncourt -, né à Bourmont le 4 mai 1731, était conseiller du Roi, garde-marteau [officier chargé du martelage ou marquage des arbres] en la maîtrise des eaux et forêts de Bourmont : le 4 septembre 1786, il a acquis, à titre d’échange, de Henri-Nicolas-François-Antoine de Mouginot, ancien capitaine au régiment de Limousin, l’écart de « La Papeterie », ce qui lui permit de porter le titre de seigneur de Noncourt [Noncourt-sur-le-Rongeant, Haute-Marne] et de Goncourt. Ainsi anobli, il s’était fait composer des armoiries : « D’azur, au croissant d’argent, avec deux étoiles de même en pointe, le tout surmonté d’une grappe de raisin au naturel, l’écu timbré d’une couronne de fantaisie. »

Jean-Antoine Huot de Goncourt
Musée Carnavalet

2 place Jeanne d'Arc, Neufchâteau [Vosges]
Photographie Ji-Elle

Mais ce fut le grand-père des frères Goncourt, Jean-Antoine Huot, né à Bourmont le 16 avril 1753, qui, le premier, porta la particule.
Jean-Antoine fut avocat, bailli de Clefmont [Haute-Marne], subdélégué de l’intendant de Lorraine et Barrois, lieutenant général au bailliage de Bassigny, député du Bassigny-Barrois au Tiers État, à l’Assemblée nationale et à la Constituante jusqu’en 1791, colonel honoraire de la garde nationale de Bourmont en 1790, commissaire chargé de la formation et de l’établissement du département de la Haute-Marne et de ses districts, membre du club des Jacobins, juge au tribunal du district de Bourmont jusqu’en 1792, commissaire du gouvernement près le tribunal du district de Bourbonne-les-Bains [Haute-Marne] de 1792 à 1797, membre de l’administration centrale et du conseil général de la Haute-Marne, et, en 1800, magistrat de sûreté près le tribunal criminel du département des Vosges pour l’arrondissement de Neufchâteau, jusqu’au 31 mars 1811. Le 10 octobre 1792, il avait été nommé conservateur des forêts pour la 7e conservation, chef-lieu Épinal [Vosges], ce qu’avait déjà été son père.
Il avait épousé à Breuvannes [Breuvannes-en-Bassigny, Haute-Marne], le 8 août 1780, Marguerite-Rose Diez, sa cousine par alliance, née le 28 novembre 1758 à Breuvannes [et non aux Indes, comme il est répété partout !], fille de François Diez (1728-1808), conseiller du Roi au bailliage de Bourmont, et de Rose Aubert (1740-1797). Il habitait le château de Sommerécourt [Haute-Marne], à une lieue à l’est de Goncourt, et, à Neufchâteau, 2 place Jeanne d’Arc, en face de la statue de la sainte, une maison construite en 1700 où sa femme et lui moururent, respectivement le 11 avril 1829 et le 18 septembre 1832.

District de Bourmont [Haute-Marne] (1789)
Photographie BnF

Le fils aîné de Jean-Antoine, Pierre-Antoine-Victor, oncle des frères Goncourt, né à Bourmont le 29 juin 1783, entra à l’École polytechnique et fut nommé sergent d’artillerie le 1er frimaire An VIII [22 novembre 1799], élève sous-lieutenant à l’École de Châlons-en-Champagne [Marne] le 1er frimaire An X [22 novembre 1801], lieutenant en second au 5e régiment d’artillerie à pied le 1er vendémiaire An XI [23 septembre 1802], capitaine d’artillerie au 1er bataillon de pontonniers, dit du Rhin, le 30 août 1808. Campagnes de 1803 à 1805 au camp de Boulogne-sur-Mer [Pas-de-Calais], de 1805 en Allemagne, de 1806 et 1807 en Prusse et en Pologne, de 1809 en Allemagne. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1809.
Il quitta l’armée en 1811 et fut nommé entreposeur des tabacs à Neufchâteau. Il reprit du service lors de l’invasion en 1814.  
Le 5 septembre 1814, à Bourmont, il avait épousé Anne-Virginie Henrys, née le 20 nivôse An III [9 janvier 1795] à Bourmont, fille de François-Joseph Henrys (1762-1850), ancien député de la Haute-Marne à l’Assemblée législative de 1791 à 1792 et administrateur des eaux et forêts, et de Élisabeth-Mathilde Diez ; elle mourut prématurément le 13 décembre 1830, chez son père, rue du Coin, à Bourg-Sainte-Marie [Haute-Marne].
Le 23 avril 1848, Pierre-Antoine-Victor fut élu représentant des Vosges à l’Assemblée constituante et fut réélu, le 13 mai 1849, à l’Assemblée législative, qu’il ne quitta qu’au coup d’État de 1851. Il mourut dans la maison de Neufchâteau le 11 juillet 1857.

Chapelle funéraire de la famille Huot de Goncourt
Neufchâteau [Vosges]

Le fils cadet de Jean-Antoine, Marc-Pierre, père des frères Goncourt, né à Bourmont le 28 juin 1787, s’était enfui du domicile paternel pour s’engager. Entré au service comme élève de l’École militaire à Fontainebleau [Seine-et-Marne], le 1er thermidor an XI [20 juillet 1803] ; nommé sous-lieutenant au 35e régiment d’infanterie de ligne, le 19 nivôse an XIII [9 janvier 1805], lieutenant au même régiment le 12 août 1807 ; capitaine au 2e régiment de la Méditerranée le 26 mars 1811, puis au 1er régiment ; en janvier 1812, capitaine aide de camp du lieutenant général Nicolas-François Roussel d’Hurbal (1763-1849), natif de Neufchâteau ; nommé chef d’escadron le 28 septembre 1813. Campagnes de l’An XIII en Batavie, de vendémiaire An XIV pour la capitulation d’Ulm, de l’An XIV en Allemagne, de 1806 en Italie, de 1807 et 1808 en Italie et Dalmatie, de 1809 et 1810 en Italie et Istrie, de 1812 en Russie, de 1813 en Allemagne et de 1814 en France. Blessé de deux coups de sabre portés sur la tête au combat de Pordenone, en Italie, le 15 avril 1809 ; blessé d’un coup de feu qui lui a traversé l’épaule droite, le 8 septembre 1812 près de Mojaïsk, en Russie.
Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1812, officier en 1814.
Veuf sans enfant d’un premier mariage avec la nièce de Nicolas-François Roussel d’Hurbal, il épousa, en l’église Saint-Roch de Paris, le 10 juillet 1821, Annette-Cécile Guérin, née à Paris le 30 fructidor An VI [16 septembre 1798], fille de François-Pierre Guérin, fournisseur aux armées, et de Adélaïde-Louise de Monmerqué (1767-1835). Le couple s’installa à Nancy [Meurthe-et-Moselle], 33 rue des Carmes, où naquit leur premier enfant, Edmond-Louis-Antoine, le 26 mai 1822. Revenu à Paris, le couple se logea 22 rue Pinon [rue Rossini, IXe], où naquirent deux filles - Nephtalie-Jenny-Cécile, née le 6 mars 1824, décédée le 29 janvier 1825, et Émilie-Alexandrine, née le 12 mars 1829, décédée à Chaumont [Haute-Marne] le 13 avril 1832 -, et un deuxième garçon, Jules-Alfred, né le 17 décembre 1830.
Épuisé par ses blessures de guerre, Marc-Pierre Huot de Goncourt mourut le 7 janvier 1834, à 47 ans. Il fut inhumé au cimetière de Montmartre [XVIIIe] ; sur la pierre tombale est inscrit : « Charles [sic, i.e. Marc-Pierre] Huot de Goncourt, ancien officier supérieur, officier de la Légion d’honneur, 1789 [sic]-1834 ». 

Pour limiter les dépenses, Annette-Cécile Guérin habita d’abord chez son frère, au 2e étage du 13 rue de Provence [IXe], puis, à partir de juillet 1838, dans l’appartement d’une amie, au 2e étage du 12 rue des Capucines [IIe].


Château de Magny-Saint-Loup (juillet 2018)
3 rue de la Chapelle, Boutigny [Seine-et-Marne]

Malade [cancer du sein ou, statistiquement moins fréquent, du col de l’utérus ?], elle mourut le 5 septembre 1848, âgée de 50 ans, chez son cousin Anne-Pierre-Charles-Timoléon Laurent (1781-1854), marquis de Villedeuil, au château de Magny-Saint-Loup [détruit], sur la commune de Boutigny [Seine-et-Marne]. Elle fut inhumée au cimetière de Montmartre ; sur la pierre tombale est inscrit : « Cécile [sic, i.e. Annette-Cécile] Huot de Goncourt, 1798-1848 ».

Les premières acquisitions d’Edmond de Goncourt datent du temps de ses études de droit. Un jour de 1843, Gamba, marchand de bric-à-brac qui occupait le rez-de-chaussée du 12 rue des Capucines - « Un singulier homme, ce Juif au goût délicat, ce gros homme trapu, au cou de taureau, à l’immense torse, aux jambes de basset, et qui étonnait les bonnes peu chastes de la maison en portant un seau d’eau tirée à la pompe de la cour sur sa verge en érection. » -, lui prêta les 400 francs nécessaires à l’achat du Télémaque sur peau de vélin avec miniatures de la vente Boutourlin.

 « Mais je crois au fond que le collectionneur chez moi ne doit rien aux ascendances, et qu’il a été créé uniquement par l’influence d’une femme de ma famille. En ces temps, qui remontent à l’année 1836 […]. Moi j’étais à la pension Goubaux, et tous les dimanches où je sortais, voici à peu près quel était l’emploi de la journée : Vers les deux heures, après un goûter qui était, je me rappelle, toujours un goûter de framboises, les trois femmes […] descendaient la montée, se dirigeant [de Ménilmontant] vers Paris. Un charmant trio que la réunion de ces trois femmes : ma tante, avec sa figure brune pleine d’une beauté intelligente et spirituelle, sa belle-sœur, une créole blonde, avec ses yeux d’azur, sa peau blanchement rosée et la paresse molle de sa taille ; ma mère, avec sa douce figure et son petit pied. Et l’on gagnait le boulevard Beaumarchais et le faubourg Saint-Antoine. Ma tante se trouvait être, à cette époque, une des quatre ou cinq personnes de Paris, enamourées de vieilleries, du beau des siècles passés, des verres de Venise, des ivoires sculptés, des meubles de marqueterie, des velours de Gênes, des points d’Alençon, des porcelaines de Saxe. Nous arrivions chez les marchands de curiosités […]. Alors c’était, dans la demi-nuit de ce chaos vague et poussiéreux, un farfouillement des trois femmes lumineuses, un farfouillement hâtif et inquiet, faisant le bruit de souris trotte-menu dans un tas de décombres […].
Et toujours au bout de la battue, quelque heureuse trouvaille, qu’on me mettait dans les bras, et que je portais comme j’aurais porté le Saint-Sacrement, les yeux sur le bout de mes pieds et sur tout ce qui pouvait me faire tomber. Et le retour avait lieu dans le premier et expansif bonheur de l’acquisition […].
Ce sont certainement ces vieux dimanches qui ont fait de moi le bibeloteur que j’ai été, que je suis, que je serai toute ma vie. »
(Edmond de Goncourt. La Maison d’un artiste. Paris, G. Charpentier, 1881, t. I, p. 355-357) 

Edmond Huot de Goncourt

Jules Huot de Goncourt
Photographies Etienne Carjat
Musée Carnavalet

À la mort de leur mère, Edmond et Jules se trouvèrent en possession d’une fortune modeste, mais suffisante à leurs besoins. Edmond avait abandonné la Caisse centrale du Trésor public où la comptabilité l’ennuyait, Jules venait d’obtenir son baccalauréat.
Résolus d’attaquer le métier de peintre, les deux frères partirent en voyage en juillet 1849, traversèrent la Bourgogne, le Dauphiné et la Provence ; arrivés à Marseille, ils embarquèrent pour Alger.

De retour à Paris le 17 décembre 1849, ils s’installèrent 43 rue Saint-Georges [IXe, détruit, l’immeuble d’aujourd’hui a été construit en 1870], dans un obscur rez-de-chaussée qu’ils échangèrent bientôt contre un 4e étage plus clair, au fond de la cour.

Château-Vert (1856)
Photographie Gustave Le Gray [détail]

Après un voyage en Suisse et en Belgique au printemps de 1850, septembre les trouva installés à l’établissement de bains du Château-Vert, à Sainte-Adresse [Seine-Maritime], près Le Havre. L’automne les ramena à Paris.


Leurs véritables débuts littéraires commencèrent avec En 18… (Paris, Dumineray, 1851, in-12, 1.000 ex. et 5 sur papier de Hollande avec titre en rouge et noir) : 84 exemplaires seulement furent vendus ou donnés, le reste fut détruit.
Le premier article de journal publié par les Goncourt fut « Silhouettes d’acteurs et d’actrices : Fechter », dans le premier numéro de la revue hebdomadaire L’Éclair, fondée par le comte de Villedeuil, le 12 janvier 1852.
À cette époque, les frères Goncourt connurent le dessinateur Sulpice-Guillaume Chevalier, dit « Paul Gavarni » (1804-1866) : Gavarni et Théophile Gautier (1811-1872) furent ceux de leurs contemporains avec lesquels ils se sentirent le plus étroitement liés.


Ce fut d’après un dessin de Gavarni que Jules de Goncourt grava le célèbre ex-libris [63 x 54 mm] des frères Goncourt : deux doigts d’une main tenant une pointe de graveur sont posés sur les initiales de leurs prénoms.

Leur bibliothèque n’avait pas alors le séduisant aspect qu’elle prit plus tard à Auteuil :

« Au numéro 43 de la rue Saint-Georges, leurs plus beaux livres, c’est-à-dire quelques volumes en vieux maroquin aux armes de Marie-Antoinette, de Madame Victoire, de Madame de Pompadour, de Madame Du Barry, de Madame de Choiseul, etc., et les exemplaires luxueusement habillés par Lortic ou par Capé de quelques-unes de leurs œuvres occupaient dans le salon une armoire incrustée par Boulle et provenant de la mère des deux écrivains ; le surplus s’alignait sur de simples rayons de sapin dans une chambre de débarras, voisine de celle d’Edmond qui servait de cabinet de travail. Même après l’acquisition de la maison du boulevard Montmorency, les brochures et les plaquettes allèrent s’empiler provisoirement sur ces mêmes rayons transportés au grenier, non pas celui que les visiteurs actuels ont connu, mais un réel et vulgaire grenier éclairé de fenêtres à tabatière. »
(Maurice Tourneux. « La Bibliothèque des Goncourt ». Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire. Paris, Librairie Techener, 15 septembre 1896, p. 455)

53 boulevard de Montmorency
Façade sur rue (juillet 1886)

Façade sur jardin (mai 1886)

Cabinet de travail (mai 1886)
Photographies Ferdinand Lochard

Après que Edmond de Goncourt fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1867, les deux frères quittèrent leur appartement au printemps de l’année suivante, pour s’installer dans un hôtel particulier, à Auteuil, 53 boulevard de Montmorency [67 boulevard de Montmorency, XVIe].

« Au premier étage de la maison d’Auteuil, couvrant les murs de haut en bas, est savamment classée une collection de livres sur le dix-huitième siècle. Il y a là beaucoup de séries uniques, de documents originaux, tous les pilotis de l’œuvre des Goncourt. L’intérêt de cette bibliothèque réside surtout dans l’inédit qu’on y trouve, dans les pièces à l’appui qu’on y a jointes. Chaque livre, la plus mince plaquette, gonflés d’autographes rapportés, de notes manuscrites, d’indications de références, renferment ainsi un peu de la collaboration des historiens. Leur bibliothèque est devenue une œuvre personnelle. Tout ce que le siècle de Mme de Pompadour a émietté de curieux autour de lui, tout ce qu’on a pu sauver d’épaves dans son naufrage : lettres, manuscrits, biographies individuelles, histoire des mœurs, du théâtre ; enfin tout ce que ce titre vague comporte XVIIIe Siècle est là rassemblé. Un charmant petit meuble de Boule [sic, i. e. Boulle] renferme le saint chrème [sic, i. e. chrême] de la collection : les ouvrages à images, les exemplaires aux armes des femmes de goût qui ont eu la coquetterie des livres, les exemplaires uniques, sur vélin, Hollande, Chine ou Japon que les Goncourt ont fait tirer de leurs livres, et qui, remplis, eux aussi, d’autographes, de dessins originaux et d’états d’eaux-fortes, ont été habillés par les plus illustres relieurs de notre époque. »
(Alidor Delzant. Les Goncourt. Paris, G. Charpentier et Cie, 1889, p. 265-268)

Au commencement de juin 1870, Jules de Goncourt s’alita. Après une agonie de quatre jours, il mourut le 20 juin 1870, emporté par la syphilis qu’il avait contractée durant l’été 1850. Son enterrement et son inhumation, au cimetière de Montmartre, eurent lieu le surlendemain.

La vie des deux frères est tout entière dans leurs œuvres impressionnistes – études sur l’histoire et l’art du XVIIIe siècle, théâtre, romans : Salon de 1852 (Paris, Michel Lévy frères, 1852, in-12, 200 ex. et 10 ex. sur papier vergé avec titre en rouge et noir) ; La Lorette (Paris, Dentu, 1853, in-32, 6 ex. sur pap. vergé) ; Mystères des théâtres 1852 (Paris, Librairie nouvelle, 1853, in-8, 4 ex. sur papier rose) ; La Révolution dans les mœurs (Paris, E. Dentu, 1854, in-12, 2 ex. in-8 dont 1 sur gr. pap.) ; Histoire de la société française pendant la Révolution (Paris, E. Dentu, 1854, gr. in-8, 3 ex. sur pap. de Hollande) ; Histoire de la société française pendant le Directoire (Paris, E. Dentu, 1855, gr. in-8, 3 ex. sur pap. de Hollande) ; La Peinture à l’Exposition de 1855 (Paris, E. Dentu, 1855, in-12, 42 ex. dont 2 sur pap. rose) ; Les Actrices (Paris, E. Dentu, 1856, in-32, 3 ex. sur pap. rose) ; Une voiture de masques (Paris, E. Dentu, 1856, in-12, 7 ex. sur pap. de Hollande) ; Sophie Arnould (Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857, in-12, 30 ex. sur pap. ordinaire et 10 ex. sur pap. vergé avec appendice ajouté, quelques ex. sur pap. de Hollande) ; Portraits intimes du XVIIIe siècle (Paris, E. Dentu, 1857-1858, 2 vol. in-12, 100 ex. sur pap. de Hollande) ; Histoire de Marie-Antoinette (Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, 1858, in-8, 6 ex. sur pap. de Hollande) ; L’Art du dix-huitième siècle (Paris, E. Dentu, 1859-1875, 12 fascicules, in-4, 200 ex. sur pap. teinté et 2 sur Hollande) ; Les Hommes de lettres (Paris, E. Dentu, 1860, in-12, 8 ex. sur pap. de Hollande et 1 ex. sur vélin chamois pour J. Janin) ; Les Maîtresses de Louis XV (Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, 1860, 2 vol. in-8, 8 ex. sur pap. de Hollande) ; Sœur Philomène (Paris, Librairie nouvelle, 1861, in-12, 8 ex. sur pap. de Hollande) ; La Femme au dix-huitième siècle (Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, 1862, in-8, 5 ou 6 ex. sur pap. de Hollande) ; Renée Mauperin (Paris, Charpentier, 1864, in-12, 8 ex. sur pap. de Hollande) ; Germinie Lacerteux (Paris, Charpentier, 1864, in-12, 7 ex. sur pap. de Hollande) ; Henriette Maréchal (Paris, Librairie internationale, A. Lacroix et Verboeckhoven & Cie, 1866, in-8) ; Idées et sensations (Paris, Librairie internationale, A. Lacroix et Verboeckhoven & Cie, 1866, in-8, 5 ex. sur pap. vergé) ; Manette Salomon (Paris, Librairie internationale, A. Lacroix et Verboeckhoven & Cie, 1867, 2 vol. in-12, 5 ex. sur pap. de Hollande) ; Madame Gervaisais (Paris, Librairie internationale, A. Lacroix et Verboeckhoven & Cie, 1869, in-8, 25 ex. sur pap. vergé).

Après 1870, l’accroissement de la bibliothèque porta principalement sur les albums et les objets du Japon.

En 1871, pendant le siège de Paris, inquiet de l’effet des obus prussiens sur ses collections, Edmond de Goncourt accepta l’hospitalité chez le critique d’art Philippe Burty (1830-1890) et déménagea ses pièces les plus précieuses dans son appartement du 55 rue Vivienne [IXe], dans la maison d’angle où la Gazette des beaux-arts avait alors ses bureaux. 



Avant de réintégrer la maison d’Auteuil, il mit en vente, anonymement, quelques livres étrangers à ses études, à la Maison Silvestre, les mardi 14 et mercredi 15 novembre 1871 : Catalogue de livres curieux sur les beaux-arts, la littérature et l’histoire. Éditions originales romantiques et pièces sur la Révolution française (Paris, A. Voisin, 1871, in-8, 47-[1 bl.] p., 400 + 1 double [bis] = 401 lots), dont Théologie-Morale-Sciences-Arts divers [30 lots = 7,48 %], Beaux-Arts [58 lots = 14,46 %], Belles Lettres [158 lots = 39,40 %], Histoire [155 lots = 38,65 %].  

Reliure japonisante de Pierson sur Des portraits de femme dans la poésie épique de l'Inde
Paris, Alde, 12 novembre 2015 : 4.200 €

Edmond de Goncourt découvrit bientôt dans E.-T. Pierson, rue Mazarine [VIe], « le rare ouvrier qui a la passion de son art et que la faveur qu’on lui accorde de mettre un cuir japonais sur un bouquin remplit de bonheur » : il l’appela le « roi des cartonneurs ». Celui-ci avait été l’élève du relieur danois F.-N. Behrends, 8 rue Gît-le-Cœur [VIe], qui s’occupait spécialement des cartonnages toile, dits « cartonnages Behrends », imitation parchemin en couleurs diverses, destinés exclusivement aux petites plaquettes et ouvrages anciens format in-12 et in-8.
En 1885, Pierson réalisa pour Edmond de Goncourt une reliure japonisante en kami-kawa [papier-cuir] sur un exemplaire de l’édition originale de Des portraits de femme dans la poésie épique de l’Inde (Bruxelles, Auguste Decq, 1858, in-8), par l’orientaliste Félix Nève : plats entièrement estampés d’un décor de fleurs rouges et feuillage vert sur fond doré, dos lisse, doublures et gardes de papier kara-kami [papier à motifs] blanc à motif de bambous argentés, tranches lisses, emboîtage. Cet exemplaire passa dans la bibliothèque de Robert de Montesquiou [3e vente, 1924, n° 1.528].
Dès 1854, l’Occident avait en effet découvert une culture nouvelle, avec l’ouverture du Japon sur le monde. Les bibliophiles français s’enthousiasmèrent pour le style japonisant. Le nom de « japonisme » fut forgé en 1872 par Philippe Burty, dans une série d’articles publiés dans l’hebdomadaire La Renaissance littéraire et artistique. Prônée par Edmond de Goncourt, qui découvrit Hokousaï en 1885, la reliure en kami-kawa fut l’un des modes de la reliure japonisante, parfois appelé « cartonnage des Goncourt ».

Edmond de Goncourt poursuivit ses publications : Gavarni, l’homme et l’œuvre (Paris, Henri Plon, 1873, in-8, portrait à l’eau-forte par Flameng d’après Gavarni, 30 ex. sur pap. de Hollande) ; La Patrie en danger (Paris, E. Dentu, s. d. [1873], in-12, 10 ex. sur pap. de Hollande et 100 ex. sur pap. vélin dans le format in-8) ; Catalogue raisonné de l’œuvre peint, dessiné et gravé d’Antoine Watteau (Paris, Rapilly, 1875, in-8, portrait, quelques ex. sur Chine et sur Whatman) ; Catalogue raisonné de l’œuvre peint, dessiné et gravé de P. P. Prud’hon (Paris, Rapilly, 1876, in-8, portrait, quelques ex. sur Chine et sur Whatman) ; La Fille Élisa (Paris, G. Charpentier, 1877, in-12, 75 ex. sur pap. de Hollande et 2 ex. sur pap. de Chine) ; Les Frères Zemganno (Paris, G. Charpentier, 1879, in-12, 100 ex. sur pap. de Hollande et 2 sur Chine) ; Théâtre (Paris, G. Charpentier, 1879, in-12, 50 ex. sur pap. de Hollande et 10 sur pap. de Chine) ; La Maison d’un artiste (Paris, G. Charpentier, 1881, 2 vol. in-12, 50 ex. sur pap. de Hollande et 10 sur pap. de Chine ; pour l’illustrer, Lochard a fait 22 clichés photographiques in-4, tirés à 3 ex. H. C.) ; La Saint-Huberty (Paris, E. Dentu, 1882, in-16 carré, portrait par Lalauze, 100 ex. sur pap. de Hollande et 25 ex. sur pap. de Chine) ; La Faustin (Paris, G. Charpentier, 1882, in-12, 175 ex. sur pap. de Hollande, 10 sur Chine et 2 H. C. sur Japon) ; Chérie (Paris, G. Charpentier et Cie, 1884, in-12, 100 ex. sur pap. de Hollande, 10 sur pap. de Chine et 2 sur Japon) ; Lettres de Jules de Goncourt (Paris, G. Charpentier et Cie, 1885, in-12, portr., 10 ex. sur Japon et 50 ex. sur Hollande) ; Pages retrouvées (Paris, G. Charpentier et Cie, 1886, in-12, 50 ex. sur Hollande et 2 sur Japon) ; Journal des Goncourt (Paris, G. Charpentier et Cie, E. Fasquelle, 1887-1896, 9 vol. in-12, 50 ex. sur pap. de Hollande et 10 sur Japon) ; Préfaces et manifestes littéraires (Paris, G. Charpentier et Cie, 1888, in-12, 25 sur Hollande et 5 sur Japon) ; Mademoiselle Clairon (Paris, G. Charpentier et Cie, 1890, in-12, 50 sur Hollande, 5 sur Chine et 1 sur Japon pour Edmond de Goncourt) ; Outamaro (Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1891, in-12, 50 ex. sur Japon, 25 ex. sur Hollande) ; A bas le progrès (Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1893, in-12, 10 ex. sur Japon) ; La Guimard (Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1893, in-12, 50 ex. sur Hollande et 6 sur Japon) ; L’Art japonais du XVIIIe siècle. Hokousaï (Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1896, in-12, 30 ex. sur Japon, 25 sur Hollande).    

Dans son testament rédigé dès 1884, Edmond de Goncourt avait souhaité que le produit de la vente de ses collections puisse servir à la fondation d’une Société littéraire qui s’appellerait « Académie Goncourt » :

« Ma volonté est que mes dessins, mes estampes, mes bibelots, mes livres enfin les choses d’art qui ont fait le bonheur de ma vie, n’aient pas la froide tombe d’un musée, et le regard bête du passant indifférent, et je demande qu’elles soient toutes éparpillées sous les coups de marteau du commissaire-priseur et que la jouissance que m’a procurée l’acquisition de chacune d’elles, soit redonnée pour chacune d’elles, à un héritier de mes goûts. »

Le Grenier : porte d'entrée

Le Grenier : petite pièce au fond, au-dessus de la chambre d'Edmond

Le Grenier : panneau du fond, à droite
Photographies Ferdinand Lochard (mai 1886)

La même année 1884, Edmond de Goncourt, à la sollicitation de ses amis et aidé par un architecte et homme de lettres, Frantz Jourdain (1847-1935), fit des trois pièces du second étage sur le jardin de la maison d’Auteuil une espèce d’atelier, qui fut appelé « le Grenier ». Dans la dernière semaine de janvier 1885, ses amis reçurent l’invitation suivante : « Le Grenier de Goncourt ouvre ses dimanches littéraires le dimanche 1er février 1885. Il sera très honoré de votre présence. »
Ce fut Frantz Jourdain qui, en 1890, eut à élever la tombe en granit des Goncourt au cimetière de Montmartre.


Edmond de Goncourt était le parrain d’Edmée Daudet (1886-1937), 3e enfant d’Alphonse Daudet (1840-1897) et de Julia Allard (1847-1940), chez lesquels il dînait tous les dimanches et tous les jeudis en hiver. Durant la belle saison, il passait chaque année un mois dans la riante et rouge maison de son vieil ami, au hameau de Champrosay, sur la commune de Draveil [Essonne].
En 1896, il y arriva le samedi 11 juillet. Dès le lendemain, il commença de souffrir de sa maladie de foie, qui lui gâchait la vie depuis tant d’années. Il mourut le jeudi 16 juillet, à une heure et demie du matin :

« Mercredi matin, Goncourt se sentit plus souffrant. Il voulut prendre un bain. Déjà, l’an dernier, dans une crise pareille, il avait fallu que Mme Daudet luttât contre lui pour l’empêcher de se mettre au bain ; mais, cette fois, sa volonté fut plus forte que les affectueuses remontrances de ses amis, et il fallut céder. Tandis qu’il se baignait, Daudet vint frapper à la porte :
-          Etes-vous mieux ?
-          Un peu faible mon ami. Dites-moi donc quelle heure il est : je n’ai pas la force d’atteindre ma montre.
Il voulait descendre à table, mais on le força de se recoucher. Alors il se sentit tout à fait mal. Il avait pris froid : il eut un commencement de congestion pulmonaire. Ses amis, inquiets, mandèrent par télégraphe son médecin, le docteur Barrier, qui arriva après déjeuner, presque en même temps qu’un de ses confrères de Draveil.
Mais, dès ce moment, tout était dit. La congestion pulmonaire se déclara, il fut impossible de l’enrayer, et la faiblesse s’accrut d’heure en heure. A six heures, le corps robuste de Goncourt était terrassé : souffle par souffle, toute la force de ce géant s’était échappée, il s’éteignait sans bruit, sans révolte, et la vie demeurée en lui s’exprimait par des murmures plaintifs où il nommait ses amis.
A minuit, on appela Daudet. Il monta au second étage dans la claire chambre où gémissait son ami. Goncourt avait perdu connaissance. Le docteur Barrier lui dit :
-          Savez-vous où vous êtes ?
Il sourit sans répondre. Il ne pouvait plus parler. Et l’agonie commença. “ Ce fut, nous dit Alphonse Daudet, un râle d’abord continu, puis saccadé, puis très lent, qui se termina en spirale plaintive.” Puis il se tut : c’était fini.
Autour de son lit, M. et Mme Alphonse Daudet, leur plus jeune fils Lucien et le docteur. »
(Georges Béhenne. « La Mort d’Edmond de Goncourt ». Le Figaro, 17 juillet 1896, p. 2)


Ses obsèques eurent lieu le 20 juillet en l’église Notre-Dame d’Auteuil. Il fut inhumé au cimetière de Montmartre, avec son frère et ses parents, dans une même tombe ornée de deux médaillons signés par le sculpteur Alfred Lenoir (1850-1920). Il avait été fait officier de la Légion d’honneur en 1895.

La vente des collections des frères Goncourt, en 1897, produisit au total 1.367.992 francs : dessins (15-17 février), objets d’art et d’ameublement du XVIIIe siècle (22-24 février), objets d’art japonais et chinois (8-13 mars), livres, manuscrits, autographes, affiches et placards (29 mars-3 avril et 5-10 avril), estampes (26-28 avril et 30 avril-1er mai). Le soin de dresser les catalogues fut confié au critique d’art Roger Marx (1859-1913) et à l’avocat et biographe Alidor Delzant (1848-1905).


La vente de la première partie des livres eut lieu à l’Hôtel Drouot, salle n° 9, du lundi 29 mars au samedi 3 avril 1897, en 6 vacations : Bibliothèque des Goncourt. XVIIIe siècle. Livres, manuscrits, autographes, affiches, placards (Paris, D. Morgand, 1897, in-8, XVI-184 p., 1.126 lots), dont Jurisprudence [11 lots = 0,97 %], Sciences [19 lots = 1,68 %], Beaux-Arts [249 lots = 22,11 %], Arts divers [68 lots = 6,03 %], Belles Lettres [324 lots = 28,77 %], Histoire [455 lots = 40,40 %].
Le montant de l’adjudication a été de 40.181 fr. 50.


307. Galerie des modes et costumes français dessinés d’après nature, gravés par les plus célèbres artistes en ce genre et colorés avec le plus grand soin par Mme Le Beau. Paris, Esnauts et Rapilly, 1778-1780, in-fol., pl., cart. vélin, chiffre. 1.850 fr.


354. Contes et nouvelles en vers par M. de La Fontaine. Amsterdam [Paris], 1762, 2 vol. in-8, réglés, portr., fig., mar. vert, dent., doublé de tabis, tr. dor. (Rel. anc.). Éd. des fermiers généraux. 1.055 fr. à Georges Hugo.

Photographie Gonnelli

372. Les Baisers, précédé du mois de mai, poème [par Dorat]. La Haye et Paris, Lambert et Delalain, 1770, in-8, fig., mar. rouge, double rangée de fil., chiffre, doublure et gardes en soie, tr. dor. (Lortic). Grand papier. 500 fr.


390. Choix de chansons, mises en musique par M. de La Borde. Paris, Lormel, 1773, 4 tomes en 2 vol. in-8, front., fig., texte et musique gravés, mar. citron, fil. à froid, chiffre en mosaïque, tr. dor. (Lortic frères). 1.205 fr. à Georges Hugo.


463. État actuel de la musique du Roi et des trois spectacles de Paris. Paris, Vente, 1778, in-12, mar. r., fil., doublé de tabis, tr. dor. (Rel. anc.). Armes de Marie-Antoinette. 355 fr. au libraire Pairault.

Photographie Librairie Walden : 7.500 €

472. Hugo (Madame V.). Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (Mme Adèle Hugo). Paris, A. Lacroix et Cie, 1863, 2 vol. gr. in-8, cart. perc. rouge, non rog. (Pierson). Éd. originale avec les couv., sur pap. de Hollande. 5 fr.


521. La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, par Beaumarchais. Paris, Ruault, 1785, gr. in-8, fig., mar. bleu, fil., chiffre, doublure et gardes en soie, tr. dor. (Meunier). Gr. pap. 105 fr.


Genève, Piguet, 19 juin 2018 : 5.000 CHF 

524. [Choix de comédies de Mme la marquise de Montesson]. S. l., s. d. [1772-1777], 2 vol. in-8, mar. rouge, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Tiré à petit nombre. Chiffre LB sur les plats. 271 fr.

Photographie BnF

530. Recueil de comédies et ballets représentés sur le Théâtre des Petits Appartements pendant l’hiver de 1747 à 1748. S. l. [Paris], s. d. [1748], in-8. – Divertissements du Théâtre des Petits Appartements pendant l’hiver de 1748 à 1749 (de 1749 à 1750). S. l. [Paris], s. d. [1749-1751], 3 vol. in-8. Ensemble, 4 vol. in-8, mar. rouge, dos orné, dent., tr. dor. (Rel. anc.). Imprimés à quelques exemplaires par le duc de La Vallière. 1.595 fr. à Georges Hugo.

Photographie Studio Bibliografico Benacense

566. Lettres chinoises, ou Correspondance philosophique, historique et critique entre un Chinois voyageur à Paris & ses correspondans à la Chine, en Moscovie, en Perse & au Japon. La Haye, P. Paupie, 1755, 6 vol. in-12, veau, dos orné, fil. (Rel. anc.). Armes de Marie-Antoinette. Portent sur le dos les initiales C. T. [Château de Trianon]. 455 fr. à Georges Hugo.

Drouot, 11 décembre 2015 :  23.811 €

599. Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé (par Rétif de la Bretonne). Paris (veuve Marion Restif), 1794-1797, 16 part. en 8 vol. in-12, cart., non rognés. Éd. originale. 51 fr.


746. Bulletin de la santé de Louis XV, pendant sa dernière maladie (Paris, 7 mai 1774), placard pet. in-4 obl., cart.


Photographies Librairie Le Pas Sage

809. Collection des mémoires relatifs à la Révolution française. Mémoires de Bailly. Paris, Baudoin frères, 1821, 3 vol. in-8, perc. rouge, non rog. (Pierson).
961. Estat des maisons qui relèvent du fief Popin et bâties sur son estendue. Manuscrit in-12, 3 pl., demi-rel. mar. rouge, tête dor. (Lortic). 380 fr. à Morgand.


La vente de la seconde partie des livres se déroula à l’Hôtel Drouot, salle n° 9, du lundi 5 au samedi 10 avril 1897, en 6 vacations : Livres modernes. Ouvrages avec le portrait des auteurs peint sur la reliure, romantiques, auteurs contemporains, œuvres des Goncourt manuscrits et imprimés, ouvrages divers anciens et modernes, composant la bibliothèque des Goncourt (Paris, A. Durel, 1897, in-8, [2]-XVI-175-[1bl.] p., 1.096 lots), dont Ouvrages avec le portrait des auteurs [29 lots = 2,64 %], Romantiques et auteurs contemporains [827 lots = 75,45 %], Œuvres des Goncourt [103 lots = 9,39 %], Ouvrages divers [137 lots = 1,25 %].
Le montant de l’adjudication a été de 68.555 fr. 50.

Drouot, 12 février 2015 : 7.400 €

1. Ajalbert (Jean). En amour. Paris, Tresse et Stock, 1890, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couverture. Un des 10 ex. sur pap. du Japon. Envoi signé, 1 page autographe du manuscrit. Portr. de l’auteur peint à l’huile par Eugène Carrière (janvier 1894). 330 fr.


9. Geffroy (Gust.). Notes d’un journaliste. Paris, Charpentier, 1887, in-12, cart. vél. blanc, non rog. (Pierson). Éd. originale. Ex. encollé. Envoi autographe signé. Portrait monochrome à l’huile, de l’auteur, exécuté par Eugène Carrière, en janvier 1891. 505 fr.


10. Goncourt (E. et J. de). Germinie Lacerteux, illustrations de Raffaëlli, préface de Gustave Geffroy. Paris, Imprimé par G. Chamerot pour Paul Gallimard, 1890, in-4, cart. vél. bl., non rog., couv. (Pierson). Tiré à 3 ex. Portraits des frères Goncourt, peints à l’huile par Eugène Carrière en juillet 1892. 3.000 fr. au libraire Floury.


11. Hennique (Léon). Un caractère. Paris, Tresse et Stock, 1889, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couverture. N° 6/25 sur pap. du Japon. Envoi autographe signé et une page autographe du manuscrit. Portrait de l’auteur peint par Jeanniot en 1890. 420 fr.


15. Jourdain (Frantz). À la côte. Paris, Quantin, 1889, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couverture. Ex. sur pap. de Hollande. Envoi autographe signé. Portrait de l’auteur peint par Besnard en 1890. 140 fr.


17. Lorrain (Jean). Buveurs d’âmes. Paris, Charpentier et Fasquelle, 1893, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couv., ex. sur Hollande, envoi autographe signé. Portrait de Jean Lorrain par Antonio de La Gandara, en mai 1894. 145 fr.
19. Mathilde (la Princesse). Histoire d’un chien. S. l. [Paris], s. d. [1876], plaq. pet. in-4, texte encadré de fil. r., cart. vél. bl., non rog., couv. (Pierson). Tiré à petit nombre, non mis dans le commerce. Ex. sur Chine. Envoi autographe signé. Portr. à l’aquarelle par Doucet, 1890. 680 fr.
20. Mirbeau (Octave). Sébastien Roch, roman de mœurs. Paris, Charpentier, 1890, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couverture. N° 6/25 tirés sur pap. de Hollande. Triple portrait de l’auteur, dessiné à la plume par A. Rodin en 1892. 580 fr.


21. Montesquiou-Fezensac (Cte Robert de). Les Chauves-Souris (poésies). S. l. [Paris], s. d. [1892], gr. in-8, 100 ex. numérotés pour l’auteur, pap. vergé Van Gelder, cart. vél. bl., tête dor., non rog., couv. satin (Pierson). Lettre dédicatoire manuscrite. Portr. par La Gandara en été 1893. 455 fr.


25. Rod (Édouard). La Course à la Mort. Paris, Frinzine et Cie, 1885, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couv., n° 7/15 sur pap. de Hollande, envoi autographe signé et page autographe du manuscrit, portrait par Rheiner, peintre suisse. 70 fr.


28. Toudouze (G.). Péri en mer ! Paris, V. Havard, 1890, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couverture. Ex. unique tiré sur pap. du Japon pour Edmond de Goncourt. Envoi autographe signé et une page autographe du manuscrit. Portrait de l’auteur peint par son frère L. Toudouze en 1890. 210 fr.

Photographie BnF

29. Zola (É.). L’Assommoir. Paris, Charpentier, 1877, in-12, cart. vél. bl., non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couv. N° 7/75 sur pap. de Hollande. Envoi autographe signé. Une page autographe du manuscrit et la carte d’entrée du bal donné à l’Élysée-Montmartre, par les auteurs et les directeurs du théâtre de l’Ambigu, à l’occasion du centenaire de L’Assommoir. Portrait de Zola peint à l’huile par Raffaëlli en 1892. 980 fr.

Photographie Amélie Sourget

140. Barrès (Maurice). Un homme libre. Paris, Perrin et Cie, 1889, in-12, perc. rouge, couv. jaune, non rog. (Pierson).

Depuis, enrichi d'une lettre autographe signée de Théodore Duret à Louis Vauxcelles, datée du 30 octobre 1924

319. Duret (Th.). Critique d’avant-garde. Paris, Charpentier, 1885, in-12, cart. perc. r., non rog., couv. (Pierson). N° 2/5 sur Japon, envoi autographe signé. 13 fr.   


332. Flaubert (G.). Madame Bovary, mœurs de province. Paris, Lévy frères, 1857, in-12, mar. rouge, fil. à froid, milieu doré avec les initiales E. J. entrelacées, dent. int., tête dor., non rog. Éd. originale. Envoi autographe de l’auteur aux frères Goncourt. Une page du ms. original. 501 fr.

Photographie Le Feu follet

333. Flaubert (G.). Salammbô. Paris, Lévy frères, 1863, in-8, cart. cuir japonais, doublé et gardes de soie japonaise, tête dor., non rog. Éd. originale. Un des 25 sur pap. de Hollande. Envoi autographe. 712 fr.


Depuis, mar. noir, couv., non rog.
Photographies Librairie Faustroll 

482. Huysmans (J.-K.). Croquis parisiens. Paris, L. Vanier, 1886, in-12 allongé, titre vert et noir, cart. perc. r., non rog., couv. (Pierson). N° 3/13 sur pap. du Japon, envoi autographe signé. 15 fr.


664. Raffaëlli (J.-F.). Les Types de Paris. Paris, [E. Plon, Nourrit et Cie, 1889], in-4, fig. dans le texte et pl. hors-texte en héliogravure et en couleurs, cart. perc. grise, non rog., couv. impr. en couleurs (Pierson). Avec 4 dessins originaux de Raffaëlli. Un des 40 ex. sur Japon, ex. d’Edmond de Goncourt. 270 fr.  

Photographie BnF

693. Rodrigues (E.). Cours de danse fin de siècle. Paris, Dentu, 1892, in-4, fig., vign., culs-de-lampe, lettres ornées en coul., cart. perc. grise, non rog., couv. illustr. (Pierson). Ex. sur pap. Japon. 450 fr.



701. Rosny (J.-H.). Marc Fane, roman parisien. Paris, Librairie moderne, 1888, in-12, cart. perc. rouge, non rog. (Pierson). Éd. originale avec la couv., pap. de Hollande, envoi autographe signé, une page autographe du manuscrit. 13 fr.

Photographie Musée d'Orsay

857. Notes sur l’Italie, par E. et J. de Goncourt. Manuscrit in-8, mar. rouge jans., titre doré sur le premier plat, 3 fil. int. (R. Petit). 4.250 fr. à Floury.
858. La Fille Élisa (1878). Manuscrit gr. in-4, mar. brun jans., dent. int., non rog. (Pierson). Contient un chapitre qui n’a pas été imprimé. 1.650 fr. à la librairie Rondeau.
859. Les Frères Zemganno (1879). Manuscrit gr. in-4, mar. grenat jans., dent. int., non rog. (Pierson). Manuscrit. 505 fr. à la librairie Rondeau.
860. Chérie (1884). Manuscrit in-4, mar. vert olive foncé jans., dent. int., non rog. (Pierson). 705 fr. à la librairie Rondeau.




864. Nécrologie de Jules de Goncourt. Recueil contenant les principaux articles de journaux publiés après sa mort, et précédé des lettres de condoléances de Michelet, Victor Hugo, George Sand, Jules Janin, Flaubert, Renan, Saint-Victor, Taine, Ernest Feydeau, Banville, Zola, Berthelot, Seymour Haden, la princesse Mathilde. In-8, portrait à l’eau-forte, mar. noir, dent. int. à froid, tr. dor. (Lortic frères). Sur le plat de la reliure se trouve incrusté le portrait de J. de Goncourt en émail par Claudius Popelin (1825-1892). 2.305 fr. à Floury.

Exemplaire de Gavarni
Paris, Favart, 16 mai 2019 : 1.250 €

869. La Lorette, par E. et J. de Goncourt. Paris, Dentu, 1853, in-32, mar. rouge, milieux dor. avec les initiales E. J. entrelacées, fil. à fr., dent. int., tr. dor. (Lortic). Éd. originale. Un des 6 ex. sur pap. vergé de la 1ère édition. Dessin original de Gavarni avivé d’aquarelle. 835 fr. au libraire Conquet.



870. La Lorette, par E. et J. de Goncourt. Paris, Charpentier, 1883, in-16, titre rouge et noir, texte encadré de fil. r., br. couv. Un des 50 sur Japon. Avec un dessin de Gavarni gravé par J. de Goncourt. 22 fr.   


Drouot, 12 décembre 2015

875. Histoire de la société française pendant la Révolution, par E. et J. de Goncourt. Nombreuses planches hors-texte, en taille-douce, phototypie, chromotypographie, et des fac-similés en noir et en couleur. Paris, Quantin, 1889, gr. in-4, cart. vél. bl., milieux dor. avec les initiales EJ entrelacées, non rog., couv. (Pierson). N° 1/25 sur Japon. 65 fr.

Photographie Le Feu follet

889. Histoire de Marie-Antoinette, par E. et J. de Goncourt. Paris, Firmin-Didot et Cie, 1858, in-8, mar. rouge, dos et plats semés de fleurs de lys, dent. int., tr. dor. sur brochure avec les initiales E. J. entrelacées et ciselées (Lortic). Éd. originale. Un des 6 sur pap. de Hollande. Une médaille d’argent, frappée en Allemagne, à l’occasion du mariage de Marie-Antoinette a été encastrée par Lortic dans sa reliure. 531 fr. à Durel.


890.  Histoire de Marie-Antoinette, édition ornée d’encadrements à chaque page par Giacomelli, et de 12 planches hors-texte. Paris, Charpentier, 1878, in-4, cart. vél. bl., dos et plats ornés de fleurs de lys dor., non rog., couv. Un des 10 ex. sur pap. de Chine. Front. à l’aquarelle de Giacomelli. 700 fr. au libraire Morgand.


892. L’Art du dix-huitième siècle, par E. et J. de Goncourt. Paris, Dentu (1859-1875), 12 fascicules en 1 vol. in-4, eaux-fortes, mar. La Vallière foncé, ornem. en cuir incisé sur le premier plat, doublé et gardes en ancienne étoffe japonaise, encadr. de fil. avec coins dor., mors de mar. La Vallière foncé, doubles-gardes, tr. dor. sur brochure (Marius-Michel). Première édition tirée à 200 ex. Ex. unique enrichi de plusieurs pièces. 4.000 fr. au libraire Floury.


Photographies Jean-Baptiste de Proyart : 3.200 €

893. L’Art du dix-huitième siècle, par E. et J. de Goncourt. Paris, Rapilly, 1874, 2 vol. in-8, cart. vél. bl., milieux dor. avec les initiales E. J. entrelacées, non rog., couv. (Pierson). Ex. sur pap. vergé de la seconde édition. 33 fr.    


905. La Femme au dix-huitième siècle. Nouvelle édition revue et augmentée, illustrée de 64 reproductions sur cuivre par Dujardin. Paris, Firmin-Didot, 1887, in-4, mar. rouge jans., dos à nerfs, doublé et gardes de soie japonaise, large dent. et fil., mors de mar. rouge, doubles gardes, tr. dor. sur brochure, couv. (Ruban). Ex. unique sur Japon, pièces ajoutées. 550 fr. à Durel.


909. Renée Mauperin, par E. et J. de Goncourt. Paris, Charpentier, 1884, gr. in-8, mar. rouge jans., milieux dor., avec les initiales E. J. entrelacées, doublé et gardes de soie brochée, encadrem. de fil. avec coins dor., mors de mar. rouge, doubles gardes, tr. dor. sur brochure, couv. (Marius-Michel). Un des 20 ex. sur pap. impérial du Japon. Pièces ajoutées. 531 fr. au libraire Conquet.

Photographie BnF

913. Henriette Maréchal, par E. et J. de Goncourt. Paris, A. Lacroix et Cie, 1866, in-8, mar. bleu, fil. à fr., milieux dor. avec les initiales E. et J. entrelacées, dent. int., tr. dor. sur brochure (Lortic). Éd. originale. Pièces ajoutées. 600 fr. au libraire Rondeau.


Manette Salomon [i. e. Marie Lepelletier]

915. Manette Salomon, par E. et J. de Goncourt. Paris, A. Lacroix et Cie, 1867, 2 tomes en 1 vol. in-12, mar. grenat jans., doublé et garde de moire grenat, dent. à petits fers, mors de mar. grenat, tr. dor. avec les initiales E. et J. entrelacées et ciselées (R. Petit). Éd. originale. Deux émaux de Popelin encastrés dans les plats. 1.825 fr. à Parran [vendu tout d’abord 2.520 francs, il a été rapporté sous le prétexte qu’un des émaux portait une trace de coup de feu et remis en vente].




Drouot, 9 octobre 2018 : 10.742 €

918. Gavarni, l’homme et l’œuvre, par E. et J. de Goncourt. Paris, Plon, 1873, in-8, mar. brun, fil. à fr., dent. int., tr. dor. sur brochure avec les initiales E. J. entrelacées et ciselées (Lortic frères). Éd. originale. Ex. sur pap. de Hollande. Pièces ajoutées. 2.800 fr. à Durel.

Reliure signée Maylander

941. Journal des Goncourt. Paris, Charpentier, 1887-1896, 9 vol. in-12, mar. bleu, fil. à froid, milieux dor. avec les initiales E. et J. entrelacées, dent. int., tr. dor. sur brochure, couv. (Ruban). Un des 15 ex. sur pap. du Japon. Les tomes VIII et IX sont brochés. 450 fr. au libraire Rondeau.

Photographie Librairie Le Pas Sage

1.024. La Bruyère. Les Caractères de Théophraste. Paris, Michallet, 1696, 9e édition, in-12, mar. La Vallière jans., milieux dor. avec les initiales E. J. entrelacées, dent. int., tr. dor. (Cuzin). 30 fr.  


Les huit premiers membres de la Société littéraire des Goncourt, qui fut constituée dès le 20 juillet 1896, avaient fréquenté le Grenier : Alphonse Daudet (1840-1897), Joris-Karl Huysmans (1848-1907), Octave Mirbeau (1848-1917), J.-H. Rosny aîné (1856-1940), J.-H. Rosny jeune (1859-1948), Léon Hennique (1850-1935), Paul Margueritte (1860-1918) et Gustave Geffroy (1855-1926). L’effectif complet fut formé le 7 avril 1900, au domicile de Léon Hennique, 11 rue Descamps [XVIe, détruit, l’immeuble actuel fut construit en 1907] : les précédents, sauf Alphonse Daudet décédé, cooptèrent Léon Daudet (1867-1942), Élémir Bourges (1852-1925) et Lucien Descaves (1861-1949). La Société fut officiellement fondée le 24 janvier 1902 et reconnue d’utilité publique le 19 janvier 1903.

Drouant, 16 place Gaillon, Paris II

Les dix hommes de lettres, académiciens Goncourt, décernent chaque année un prix, au début du mois de novembre, après un déjeuner traditionnel qui les réunit. La maison d’Auteuil est aujourd’hui la propriété de la Ville de Paris.













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