lundi 9 octobre 2023

Raoul Rochette (1790-1854), père de l’archéologie française moderne

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Depuis sa mort en 1854, il n’a guère été question de Raoul Rochette, du moins jusqu’en 1906.

Dans La France littéraire (t. XII, 1859-1864, p. 638), J.-M. Quérard (1796-1865) affirme qu’il est « né le 9 mars 1789, à Saint-Amand (Cher) », ajoutant, en note : « Et non à Saint-Amant [sic], en Bourbonnais (qui n’existe pas), comme on l’a dit quelque part. Si R. Rochette eût été né dans le Bourbonnais, nul doute que M. A. Ripoud, ancien bibliothécaire de Moulins (voy. ce nom), ne l’eût mentionné dans son “Essai d’une Bibliographie du département de l’Allier (ancien Bourbonnais)”, travail fait avec beaucoup de soin. La preuve que R. Rochette était Berrichon, c’est qu’il fit ses études au lycée de Bourges. »

Dans L’Intermédiaire des chercheurs et curieux du 25 avril 1884 (251-252), un lecteur demande : « Désiré-Raoul Rochette, dit Raoul-Rochette, est né à Saint-Amand (Cher), le 9 mars 1790, mort à Paris, le 3 juillet 1854, dit M. G. Rigollot, à la col. 464 du tome 42 de la Biographie Didot ». – Né le 9 mars 1783, a dit M. Joseph Techener ; mort le jeudi 6 juillet 1854, disait M. Paulin Paris, dans la préface du catalogue des livres composant la bibliothèque… de feu M. Raoul Rochette, (Paris Techener, 1855), in-8. Quelles sont les bonnes dates ? »  

Dans sa « Notice sur la vie et les travaux de Désiré Raoul-Rochette » (Comptes rendus des séances de l’Académie ds Inscriptions & Belles-Lettres. Bulletin de novembre. Paris, Picard et Fils, 1906, p. 638-701), l’archéologue Georges Perrot (1832-1914), trahit sa façon de travailler en recopiant servilement celle donnée par Paulin Paris à la Biographie universelle de Michaud : « naquit à St-Amant [sic], en Bourbonnais, le 7 mars 1790, d’une famille originaire de cette province ».

Dans sa thèse d’archiviste paléographe intitulée Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, publiée en 1994 dans la collection « Mémoires et documents de l’École des chartes », Thierry Sarmant commet la même faute sur la date de naissance, confirmant que les archives ne sont pas toujours la priorité à l’École des chartes.

D’une famille originaire de la paroisse Notre-Dame, à Montluçon [Allier], Désiré-Raoul Rochette est né le 9 mars 1790 à Saint-Amand-Montrond, dans le tout récent département du Cher : en effet, le 4 mars 1790, la majeure partie de l’ancienne province du Bourbonnais devint le département de l’Allier, mais elle perdit Saint-Amand et sa région, qui furent rattachés au département du Cher. 

2 Grande Rue [point rouge]

En-tête de facture (1878)

2 Grande Rue [point rouge] (2019)

En 1879, sa maison natale, située 2 Grande Rue [rue Émile Zola], alors maison Montalescot, fut démolie.



Raoul Rochette était le fils aîné de Paul-Gilbert Rochette, né le 9 mars 1761 à Montluçon, conseiller du Roi, docteur en médecine de l’Université de Montpellier [Hérault] en 1784, qui exerça à Bourges [Cher], et de Rose-Marie Meillet, née le 13 avril 1768 à Saint-Amand, fille de Guy-désiré Meillet, contrôleur des actes et directeur des Postes de Saint-Amand, mariés le 5 mai 1789 à Ainay-le-Vieil [Cher].

Son grand-père paternel, Jean-Baptiste Rochette, était aussi conseiller du Roi et docteur en médecine de l’Université de Montpellier, et intendant des eaux minérales de Châteauneuf-en-Bourbonnais [Châteauneuf-les-Bains, Puy-de-Dôme] ; veuf de Anne Discret, décédée à Montluçon, paroisse Notre-Dame, le 28 mai 1755, il avait épousé Jeanne-Marie-Cécile Benoît, fille d’un avocat, en l’église Saint-Pierre de Montluçon, le 25 novembre 1760.

Raoul Rochette eut un frère, Paul-François-Léon, né à Saint-Amand le 15 mai 1796 et décédé professeur d’histoire au collège de Bastia [Corse], et une sœur, Marie-Anne-Délie, née le 5 novembre 1797 à Bourges et décédée prématurément le 6 août 1817 à Saint-Amand.

 

Raoul-Rochette, par Ingres

Les parents de Raoul Rochette n’étaient pas très fortunés, et il fut élevé en grande partie par une tante maternelle, Anne Meillet, qui, veuve sans enfant de Gaspard Pervet, épousa, le 20 septembre 1802 à Saint-Amand, Jean-Baptiste Grégoire, qui exerçait dans la maison de la Grande Rue la profession de maître orfèvre.

Après ses études au lycée de Bourges, il vint à Paris en 1807 pour entrer à l’École normale, installée dans les vieux bâtiments du Collège du Plessis. Au sortir de l’École en 1810, il fut nommé professeur d’histoire au lycée Louis-le-Grand [Ve]. Il demeurait alors 119 rue du Faubourg Saint-Honoré [VIIIe]. 

Claudine Houdon, par Ingres (1830)

Le 27 décembre 1810, il épousa Antoinette-Claude Houdon, dite « Claudine Houdon », née à Paris le 29 octobre 1790 et baptisée le 4 novembre en l’église Saint-Philippe-du-Roule [VIIIe], fille de Jean-Antoine Houdon (1741-1828), sculpteur du Roi et de l’Académie royale de peinture, sculpture et gravure, membre de celle de Toulouse. 

Angeline Rochette, par Ingres

Joséphine Rochette, par Ingres (1834)

De cette union sont nées deux filles : Antoinette-Ange-Désirée, dite « Angeline », née le 22 juin 1814, mariée à Paul Perrin, capitaine de génie ; Anne-Joséphine-Cécile, née le 1er mars 1817, mariée à Luigi Calamatta, artiste peintre.

Raoul Rochette, dit dès 1814 « Raoul-Rochette », avant d’être désigné par ses détracteurs sous le sobriquet de « Raoul-Brochette », pour l’amour immodéré qu’il portait aux décorations, - officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre du Sauveur de Grèce, chevalier des Ordres pontificaux de Saint-Grégoire et de Saint-Sylvestre réformé, de ceux de Saint-Maurice et de Saint-Lazare de Sardaigne, du Mérite civil, de Saint-Michel de Bavière, de François Ier des Deux-Siciles, du Lion des Pays-Bas, de l’Aigle rouge de Prusse -, manifesta des opinions qui lui valurent la faveur du gouvernement de la Restauration. En 1815, il fut nommé maître de conférences à l’École normale, puis professeur suppléant de Guizot à la chaire d’histoire moderne de la Faculté des Lettres. Il fut élu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1816.

Cabinet des Médailles. Gazette des Beaux-Arts, 1861, tome 10, p. 81

Ce fut en 1818, appelé à la place de conservateur du Cabinet des médailles [Département des monnaies, médailles et antiques de la BnF] après la mort de Aubin-Louis Millin (1759-1818), qu’il comprit que l’archéologie devait être le principal objet de ses études et de ses publications.

Cours d'archéologie de Raoul-Rochette à la Bibliothèque royale
L'Illustration, samedi 23 décembre 1843, p. 264 

Censeur royal de 1820 à 1824, Raoul-Rochette devint professeur d’archéologie à la Bibliothèque royale en 1826 et fit partie en 1828 de l’expédition scientifique en Morée [Péloponnèse, Grèce], mandatée par l’Institut de France, lors de la guerre d’indépendance grecque.

Les nombreux voyages réalisés par Raoul-Rochette étaient facilités par sa parfaite maitrise des langues anciennes et étrangères.

En 1818, 1819 et 1820, il fit plusieurs voyages en Suisse. Il se dirigea ensuite vers l’Italie et la Sicile, où il se rendit en 1826, 1827, 1832, 1843, 1848 et 1851. Dès 1826, il rassembla des objets et parvint rapidement à se former une importante collection d’antiques. Si une part importante de ces objets fut acquise lors des différents voyages, il acheta aussi lors des ventes des collections du comte de Choiseul-Gouffier (1818), Narcisse Révil (1835), du vicomte Beugnot (1840) et du prince de Canino (1837, 1840, 1843). En 1838, il retourna en Grèce durant sept mois, visitant Athènes, Délos et Syra.

Deux affaires entachèrent sa réputation : celle du trésor d’argenterie de Berthouville [Eure] en 1830, « le plus riche et le plus beau trésor de temple de l’époque romaine en Gaule », et celle du vol de 1831au Cabinet des médailles, commandité par Delphine Jaquot d’Andelarre de Gallois (1797-1860), vicomtesse de Nay Candau, qui ne fut pas inquiétée.

Trésor de Berthouville

Dans la première affaire, Raoul-Rochette agit avec un concurrent, l’antiquaire Camille Rollin, et réalisa l’acquisition du trésor à la suite de conventions qui constituaient une irrégularité administrative. 

Anneau du roi Childéric [détruit]

Dans la seconde affaire, l’opinion publique rendit Raoul-Rochette responsable du vol du 6 novembre 1831, - plus de 2.000 médailles d’or et des objets d’art irremplaçables -, qui eut pour conséquence la nomination de Jean-Antoine Letronne (1787-1848) comme co-conservateur du Cabinet.

« Letronne joignait à une vaste érudition, un de ces caractères bilieux, cassants, hargneux et inquiets, comme il s’en rencontre peu. Persuadé de cette double vérité qu’il était très savant et qu’il avait un très mauvais caractère, il comprit bien vite qu’il ne serait jamais élu à l’Académie par ses confrères en érudition. Aussi profita-t-il, contre toutes les règles reçues, d’une circonstance favorable pour se faire nommer membre de l’Institut, par décret du gouvernement. C’était un acte arbitraire, qui lui fut souvent reproché, mais il n’en était pas moins membre de l’Institut. Le beau Raoul Rochette, comme on l’avait surnommé, infatué de tous ses mérites, ne manquait pas non plus d’une certaine morgue agressive, énergiquement soutenue par une parole élégante et incisive. Entre ces deux personnages, ayant des qualités et des défauts communs, surgit une haine implacable. Bientôt après, cette circonstance singulière se produisit : c’est que toutes les fois que Raoul Rochette publiait un livre sur un sujet quelconque d’érudition grecque, Letronne s’en emparait immédiatement pour le démolir, et Raoul Rochette en faisait autant pour les ouvrages de Letronne. Ces deux savants donnaient alors des preuves d’une érudition qui charmait l’Institut et les pays étrangers, mais qui jetait une indécision déplorable sur toutes les questions d’archéologie. »

(La Valonne. « De l’affiliation des Sociétés savantes de province à l’Institut national de France ». Revue du Dauphiné et du Vivarais. Vienne, Imprimerie Savigné, 1878, t. II, p. 545-546)

Élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1838, il en fut le secrétaire perpétuel à partir de l’année suivante. Il était aussi membre de la Société asiatique (1822), membre de la Société académique des antiquaires de la Morinie (1834-1840) et correspondant d’un grand nombre d’Académies étrangères : Munich, Göttingen, Vienne, Berlin, Saint-Pétersbourg, Rome, Académie pontificale de Saint-Luc, Naples, Madrid, Académie royale de Bruxelles, Turin, Upsal, Institut historique du Brésil, Académie étrusque de Cortone, Institut archéologique de Rome.

« Constamment enfermé dans sa riche bibliothèque, il en avait fait un asile impénétrable, et malheur à quiconque, fût-il de ses meilleurs amis, en franchissait le seuil au moment où il laissait courir sa plume et poursuivait l’explication d’un vase, d’une peinture ou d’une médaille ! Il fallait alors subir les accès de son impatience et de sa brusquerie. Sa voix, naturellement harmonieuse et caressante, prenait aussitôt des inflexions de rudesse et de hauteur d’autant plus blessantes qu’on avait eu jusque-là plus d’occasions d’apprécier le charme de sa conversation, l’urbanité de son commerce. Ces contrastes furent pour beaucoup dans le nombre et l’activité des préventions qui s’attachèrent à lui, et dont il était seul à ne pouvoir deviner l’origine. Combien de fois il se crut en droit d’accuser la méchanceté de gens dont il n’eût tenu qu’à lui de conserver toute sa vie l’utile appui et la bienveillance sympathique ! »

(Paulin Paris. « Rochette (Désiré-Raoul) ». Biographie universelle (Michaud) ancienne et moderne. Nouvelle édition. Paris, Madame C. Desplaces, s. d. [1863], t. XXXVI, p. 248-249)

 

"La Folie Hubert", par Auguste-Jacques Régnier (1787-1860)
Photographie BnF

 "La Folie Hubert". Lithographie par Champin, d'après le dessin de Régnier (1831)
Habitations des personnages les plus célèbres de France

"La Folie Hubert" (août 2021)

Raoul-Rochette possédait à Meung-sur-Loire [Loiret], 41 rue des Marais, un manoir du XVIIe siècle, - « une retraite de vigneron », écrivait-il en 1834 -, appelé « La Folie Hubert », où il passait ordinairement le mois de septembre.   

Le 1er mars 1848, les rancunes politiques de Hippolyte Carnot (1801-1888) le privèrent « assez brutalement de sa place de conservateur du Cabinet des Antiques, où il ne fut pas remplacé […].

Rue de la Michodière, par Charles Marville (1866)

Pour ne s’en pas trop séparer, il vint demeurer 23 rue de la Michodière [IIe ; on devrait écrire Delamichodière]. Pendant six ans, il continua de travailler, délaissant un peu le monde pour le théâtre où il passait volontiers ses soirées. Malgré ces distractions, malgré ses études et les leçons qu’il donnait dans sa chaire de professeur d’archéologie qu’on lui avait conservée, une incurable tristesse s’empara de lui. En vain, il retourna en Italie pour dissiper sa mélancolie ; il n’en revint que plus fatigué et plus triste encore qu’auparavant. Au lendemain d’une de ses leçons, il s’alita et mourut le 5 juillet 1854. »

(Aug. Dalligny. « Figures oubliées. Raoul Rochette ». Le Journal des arts, 19 décembre 1906, p. 2)

 

Tombe Houdon et Rochette au cimetière du Montparnasse

Médaillon de Raoul-Rochette, par David d'Angers (1840). Musée Carnavalet


Raoul-Rochette fut inhumé au cimetière du Montparnasse [1ère division], auprès de son beau-père ; les répliques en bronze des deux médaillons, par David d’Angers (1788-1856), ont disparu. Aucune parole ne fut prononcée à ses obsèques ; il en avait exprimé le vœu dans ces dernières lignes tracées de sa main :

« J’ordonne expressément qu’il ne soit prononcé aucun discours à mes funérailles. J’ai souffert toute ma vie de cette coutume profane, à laquelle j’ai dû me prêter pour les autres [Huyot (4 août 1840), Cortot (16 août 1843), baron Bosio (2 août 1846), Richomme (25 septembre 1849), Pradier (9 juin 1852), Huvé (25 novembre 1852), Ramey (31 octobre 1852), Blouet (19 mai 1853), Blondel (13 juin 1853), Achille Le Clère (26 décembre 1853), Visconti (3 janvier 1854)], mais dont je puis m’affranchir pour moi-même. Je ne veux sur ma tombe que les prières de l’Église et les regrets de l’amitié. »

Outre des Mémoires  et Notices dans les Recueils de l’Académie des Inscriptions et de l’Académie des Beaux-Arts, des articles dans le Journal des savants et la Revue des Deux Mondes, on a de Raoul-Rochette : 



Histoire critique de l’établissement des colonies grecques ; ouvrage qui a remporté le prix proposé par la classe d’histoire et de littérature ancienne de l’Institut, en 1813 (Paris et Strasbourg, Treuttel et Würtz, 1815, 4 vol. in-8) ; 



Deux lettres A Mylord Comte d’Aberdeen, sur l’authenticité des inscriptions de Fourmont (Paris, Imprimerie royale, Renouard, 1819, in-8) ; 



Lettres sur quelques cantons de la Suisse, écrites en 1819 (Paris, H. Nicolle, 1820) ; 



Lettres sur la Suisse, écrites en 1820, suivies d’un voyage à Chamouny et au Simplon (Paris, N. Nepveu, 1822, in-8) ; 



Antiquités grecques du Bosphore-Cimmérien (Paris, Firmin Didot Père et Fils, 1822, in-8) ; 



Histoire de la révolution helvétique, de 1797 à 1803 (Paris, Nepveu, 1823, in-8) ; 




Mes souvenirs d’Égypte, par Madame La Baronne de Minutoli (Paris, Nepveu, 1826, 2 vol. in-8) ; 



Supplément à la dernière édition du Théâtre des Grecs
, par le P. Brumoy (Paris, Bobée et Hingray, 1828, in-8) ; 



Cours d’archéologieprofessé par M. Raoul-Rochette, à la Bibliothèque du Roi, tous les mardis (Paris, Eugène Renduel, 1828-1835, in-8) ; 



Pompéi. Choix d’édifices inédits (Paris, Auteurs et Bance Aîné, 1828-1842, 2 vol. in-fol.) ; 



Monumens inédits d’antiquité figurée, grecque, étrusque et romaine (Paris, Imprimerie royale, 1829-1833, in-fol.) ; 



Lettre à M. le duc de Luynes sur les graveurs des monnaies grecques (Paris, Imprimerie royale, 1831, in-8) ; 



Discours sur l’origine, le développement et le caractère des types imitatifs qui constituent l’art du christianisme (Paris, Adrien Le Clere et Cie, 1834, in-8) ; 



Mémoire sur les représentations figurées du personnage d’Atlas (Paris, Imprimerie Paul Renouard, 1835, in-8) ; 



Peintures antiques inédites, précédées de recherches sur l’emploi de la peinture dans la décoration des édifices sacrés et publics, chez les Grecs et chez les Romains (Paris, Imprimerie royale, 1836, in-4) ; 



Tableau des catacombes de Rome (Paris, Bibliothèque Universelle de la Jeunesse, 1837, in-12) ; 




Troisième mémoire sur les antiquités chrétiennes. Des catacombes (Paris, Imprimerie royale, 1838, in-8) ; 




Lettres archéologiques sur la peinture des Grecs (Paris, Imprimerie de Crapelet, 1840, in-8) ; 



Mémoires de numismatique et d’antiquité (Paris, Imprimerie royale, 1840, in-4) ; 



Conjectures archéologiques sur le groupe antique dont faisait partie le Torse du Belvédère (Paris, Imprimerie royale, 1842, in-8, 25 ex.) ; 



Discours sur Nicolas Poussin (Paris, Firmin Didot Frères, 1843, in-8) ; 



Choix de peintures de Pompéi […] et une Introduction sur l’histoire de la peinture chez les Grecs et chez les Romains (Paris, Imprimerie royale, 1844-1851, livraisons in-fol.) ; 



Mémoires d’archéologie comparée, asiatique, grecque et étrusque. Second mémoire sur la croix ansée (Paris, Imprimerie royale, 1846, in-8) ; 



Questions de l’histoire de l’art (Paris, Imprimerie royale, 1846, in-8). 



On lui doit aussi la seconde édition complète du Théâtre des Grecs ; par le P. Brumoy (Paris, Veuve Cussac [et suivants], 1820-1825, 16 vol. in-8) 



et une traduction de l’italien sur la 2e édition, avec des notes et des éclaircissements historiques, de L’Italie, avant la domination des Romains ; Par M. J. Micali (Paris et Strasbourg, Treuttel et Würtz, 1824, 4 vol. in-8).

La bibliothèque de Raoul-Rochette fut vendue à son domicile, 23 rue de la Michodière, du mardi 20 mars au jeudi 12 avril 1855, en 21 vacations :

« Le mardi 20 mars, et jours suivants, en vingt et une vacations, se fera la vente de l’admirable bibliothèque de M. Raoul-Rochette. Il n’existe pas de collection d’archéologie et d’histoire artistique où plus de richesses et des richesses plus rares soient réunies.

[…], M. Raoul-Rochette était le centre naturel vers lequel convergeaient toutes les correspondances, toutes les études, tous les travaux de la science des antiquités et de l’histoire des arts. Ainsi a été formée sa bibliothèque, qui n’a sans doute pas de rivale pour les diverses spécialités dont elle possède les plus magnifiques monuments.

Plus de 3,000 ouvrages d’élite, belles éditions des classiques anciens, descriptions, voyages, dissertations, recueils de plans, d’estampes, et tous ces ouvrages dans les meilleures conditions, offerts ou achetés avec soin, enrichis de notes, d’autographes, de lettres, etc., forment une collection d’un ordre tout à fait supérieur, et comme il est bien rarement donné à un particulier d’en composer une.

Les envois, les notes, les manuscrits portent les noms de tous ceux qui ont travaillé avec éclat en ce siècle-ci aux diverses études qui se rattachent à l’histoire générale et à l’histoire particulière des lettres et des arts : les noms des Letronne, Burnouf, Klaproth, Jacobs, Abel de Rémusat […].

Il est difficile, en une si grande abondance de livres choisis et presque tous tirés à fort peu d’exemplaires, de signaler les plus rares ou les plus curieux. […]

A cette collection précieuse d’ouvrages imprimés sont jointes une collection de médailles, une collection d’antiquités et une collection d’estampes, dont la vente s’effectuera ensuite.

Le catalogue de chacune d’elles sera dressé par des hommes compétents, et, lorsqu’un catalogue est bien fait, on sait qu’il acquiert tout le prix d’un bon livre. »

(P.-B. d’Ambly. Le Moniteur universel, 20 février 1855, p. 202)


 


Catalogue des livres composant la bibliothèque artistique
, archéologique, historique et littéraire de feu M. Raoul Rochette, Membre de l’Institut, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts, Officier de la Légion d’honneur, etc., etc. (Paris, J. Techener, 1855, in-8, [2]-XVI-387-[1 bl.]-[1]-[1 bl.] p., 3.363 + 3 doubles [bis] = 3.366 lots), avec un portrait frontispice gravé par L. Calamatta et daté de 1855, une introduction par Paulin Paris et J. Techener, et une « Table méthodique », et dont Théologie et Histoire des religions [224 lots = 6,65 %], Jurisprudence [11 lots = 0,32 %], Sciences et Arts [368 lots = 10,93 %], Belles-Lettres [402 lots = 11,94 %], Histoire [2.361 lots = 70,14 %].

 


49. Bap. Platinæ Cremonensis de vita et moribus summorum Põtificum historia. [Paris], Ioannis Parvi, 1530, pet. in-8, vél.



60. Sculture e pitture sagre estratte dai cimiteri di Roma publicate gia dagli autori della Roma sotterranea ed ora nuovamente date in luce colle spiegazioni per ordine di N. S. Clemente XII. Felicemente regnante. Roma, Nella Stamperia Vaticana, 1737, 3 vol. in-fol., fig., d.-rel., vél. Très rare.



160. Julii Reichelti Exercitatio, De amuletis, æneis figuris illustrata. Argentorati, Joh. Frid. Spoor & Reinhard. Wechtler, 1676, in-4, 8 pl., mar. r. à compart., tr. dor. Très rare.



323. Bartoli Bartholini Casp. F. commentarius de pænula. Hafniæ, Dan. Paulli, 1670, in-12, fig., v. f. Aux armes de Huet, évêque d’Avranches.



954. Œuvres de Rabelais. Paris, Th. Desoer, 1820, 3 vol. in-18, portr., fig., v. f., fil.



1.014. Strabonis rerum geographicarum libri XVII. Amstelædami, Joannem Wolters, 1707, 2 vol. in-fol., vél., fil., non rogn.



1.055. A description of the East, and Some other Countries. By Richard Pococke. London, Printed by W. Bowyer, 1743-1745, 2 vol. in-fol., cartes et fig., v. f. Exemplaire Eyriès.



1.085. Voyage d’Italie, de Dalmatie, de Grece, et du Levant, Fait aux années 1675. & 1676. Par Iacob Spon Docteur Medecin Aggregé à Lyon, & George Vvheler Gentilhomme Anglois. Lyon, Antoine Cellier le fils, 1678, 3 vol. in-12, portr., fig., v. br.



1.375. Monuments français inédits pour servir à l’histoire des arts depuis le VIe siècle jusqu’au commencement du XVIIe. Par N. X. Willemin. Paris, Mme Willemin, 1839, 2 vol. in-fol., 300 pl. la plupart coloriées, mar. violet, fil., riches comp.



1.438. Reims. Essais historiques sur ses rues et ses monuments, Par Prosper Tarbé. Reims, Quentin-Dailly, 1844, gr. in-4, 30 pl., br. Avec lettre autographe d’envoi d’auteur.



1.560. Urbis Romæ topographia B. Marliani ad Franciscum regem Gallorum eiusdem urbis liberatorem invictum. [à la fin :] Romæ, Valerij Dorici & Aloisij fratris, septembre 1544, fig. en bois, rel. en bois gauf.

Photographie Argosy Book Store, New York


1.911. Manners and customs of the ancient Egyptians. By J. G. Wilkinson. London, John Murray, 1837, 3 vol. gr. in-8, pl. et fig., cart. en toile gauf.et dor., n. rog.



1.978. Lexicon antiquitatum romanorum. Auctore Samuele Pitisco. Leovardiæ, Franciscus Halma, 1713, 2 vol. gr. in-fol., fr., gr., pl., v. f., fil., tr. dor. Aux armes d’Amelot.



2.114. Les Images ou Tableaux de platte peinture des deux Philostrates sophistes grecs et les Statues de Callistrate. Par Blaise de Vigenere Bourbonnois. Paris, veufve Abel l’Angelier et veufve M. Guillemot, 1615, in-fol., titre gravé, fig., d.-rel. v.



2.149. Monuments anciens et modernes de l’Hindoustan, décrits sous le double rapport archæologique et pittoresque. Par L. Langlès. Paris, Imprimerie de P. Didot l’Aîné, 1821, 2 vol. in-fol., 114 pl. dont quelques-unes coloriées, dos et coins de mar. r., non rogné.



2.285. Monumenti etruschi o di etrusco nome disegnati, incisi, illustrati e publicati dal cavaliere Francesco Inghirami. Badia Fiesolana, 1821-1825, 6 tomes en 9 vol. in-4, pl. noires et coloriées, d.-rel. mar., non rogné.

Photographie BnF


2.423. Vestigie di Roma antica. Par Antonio Nibby. Roma, Venanzio Monaldini, 1818, gr. in-fol., 13 f., d.-rel. [62,5 x 82,5 cm.].



2.472. Monumenta antiqua urbis et agri Brixiani. S. l., 1564, in-fol., fig., d.-rel., imprimé d’un seul côté. Tiré à peu d’exemplaires. Rare.

Photographie BnF

2.617. Collection De Sculptures antiques Grecques et Romaines, Trouvées a Rome dans les ruines des Palais De Neron, et de Marius. Paris, Joullain, 1755, in-4, 62 pl., v. m., fil. Armoiries.

 

Suivirent la vente de ses autres collections, également à son domicile.


  

Le samedi 14 avril 1855 : Catalogue de belles estampes anciennes et modernes et quelques tableaux et dessins du cabinet de M. Raoul-Rochette, Membre de l’Institut, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux Arts, Officier de la Légion-d’Honneur, etc., etc. (Paris, Maulde & Renou, 1855, in-8, 11-[1 bl.] p., 115 + 1 double [bis] = 116 lots).

 


Les mardi 17 et mercredi 18 avril 1855 : Catalogue des médailles antiques grecques & romaines Composant le Cabinet de feu M. Raoul Rochette, Membre de l’Institut, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts, Officier de la Légion d’Honneur, etc., etc. (Paris, Bonnefons de Lavialle, Bouland, Rollin et Pillet ; Londres, Curt, 1855, in-8, 23-[1 bl.] p., 394 + 2 doubles [bis] + 1 triple [ter] = 397 lots).

 


Les lundi 30 avril et mardi 1er mai 1855 : Catalogue des monuments antiques égyptiens, assyriens, étrusques, grecs, romains, gaulois composant le cabinet De feu M. Raoul-Rochette, Membre de l’Institut, (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,) [sic] Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts, professeur d’Archéologie, Rédacteur du journal des Savants, etc., etc. (Paris, Bonnefons de Lavialle, Boulland [sic], Roussel, Rollin et Pillet, 1855, in-8, 50 p., 343 lots), avec un « Avertissement ». 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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