vendredi 9 février 2024

Pierre-René Auguis (1783-1844), « l’icheumon du budget », était un amateur d’incunables

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Claude Chastillon. Topographie françoise. Paris, Jean Boisseau, 1641


* Négligeant la consultation des actes authentiques, la B.n.F. [Bibliothèque nationale de France], le C.T.H.S. [Comité des travaux historiques et scientifiques], les Id.Ref [Identifiants et Référentiels pour l’enseignement supérieur et la recherche] et Wikipédia, persistent à écrire qu’il est né le 6 octobre 1786 [au lieu du 6 octobre 1783] et qu’il est mort le 23 décembre 1844 [au lieu du 21 décembre 1844].

Eglise Saint-Hilaire de Melle

Le 13 juillet 1695, en l’église Saint-Porchaire de Poitiers [Vienne], Pierre Auguis, marchand, fils de marchand, de la paroisse de Saint-Hilaire de Melle [Deux-Sèvres], veuf de Marie Chaillou depuis le 30 octobre 1694, épousa en secondes noces Louise-Renée Jolly, fille de Brice-Gay Jolly, avocat au siège présidial de Poitiers, et de Renée Bous. Devenu conseiller du Roi et lieutenant de maire [premier adjoint du maire], seigneur de la Foucauderie et subdélégué de l’intendant du Poitou, Pierre Auguis mourut à Melle le 29 mai 1743, âgé de 87 ans, et fut inhumé le 31 mai dans l’église des Capucins [2 place de Strasbourg].



Son fils Pierre-René [I] Auguis est né à Melle le 17 novembre 1713 et fut baptisé le lendemain en l’église Saint-Hilaire. Conseiller du Roi, lieutenant général du siège royal de la ville et ressort de Melle et subdélégué de l’intendant de la province de Poitou, il épousa, le 30 juillet 1742 à Lezay [Deux-Sèvres], Jeanne-Anne Girard, née le 3 février 1720 et baptisée le lendemain, fille de Alexis Girard, procureur fiscal du marquisat de Laval-Lezay, et de Marie Cotheron. Décédé prématurément, ses obsèques eurent lieu en l’église de Saint-Savinien le 7 avril 1759 avant d’être inhumé dans l’église des Capucins. Mariée en secondes noces à Melle, le 22 mars 1775, en l’église de Saint-Pierre, avec Antide-Joseph Gandillot, Jeanne-Anne Girard est décédée à Melle, rue de Fossemagne, le 4 thermidor An VI [22 juillet 1798].

Pierre-Jean-Baptiste Auguis
Emile Monnet. Archives politiques du département des Deux-Sèvres.
Niort, L. Clouzot, 1889, p. 10

Pierre Jean-Baptiste Auguis fut baptisé le 19 octobre 1747 en l’église Saint-Savinien de Melle. Il débuta ses études dans sa ville natale et les acheva à Poitiers. Il servit dans les dragons de Laval-Montmorency, puis succéda à son père, en 1773, dans les fonctions de juge royal. Le 28 avril 1777, à Sauzé-Vaussais [Deux-Sèvres], il épousa Marie-Catherine Guény, née le 9 juillet 1756, fille de Pierre Guény, seigneur de la Braudière, notaire royal et procureur fiscal du marquisat de Crugy-Marcillac [Limalonges, Deux-Sèvres], et de Marie Rochette.

En 1791, il fut nommé président du tribunal de district, puis élu député des Deux-Sèvres : il fut député du département sans interruption jusqu’à sa mort. Dans toutes les occasions, il fit preuve d’une grande modération. En 1793, il refusa de voter la mort de Louis XVI et fut envoyé dans les départements de l’Ouest. En 1794, il contribua à la chute de Robespierre et poursuivit ses anciens partisans jusqu’à Marseille [Bouches-du-Rhône]. En 1795, après avoir été envoyé en qualité de commissaire à l’armée des Pyrénées occidentales, il fut élu au Conseil des Anciens, puis, en 1798, au Conseil des Cinq-Cents. Il mourut à Melle le 17 février 1810. Marie-Catherine Guény mourut à Melle le 25 octobre 1821.

Pierre-René Auguis
Germain Sarrut et B. Saint-Edme. Biographie des hommes du jour.
Paris, Henri Krabe, 1836, t. I, 2e partie, p. 340 

 

Fils du précédent, Pierre-René [II] Auguis naquit à Melle, le 6 octobre 1783 et fut baptisé le même jour en l’église de Saint-Savinien. Destiné d’abord à la profession de peintre, il fut envoyé à Paris dès 1794 dans l’atelier de Jean-Michel Moreau (1741-1814), dit « Moreau le Jeune », mais son goût pour les lettres le fit entrer au Prytanée français [lycée Louis-le-Grand], rue Saint-Jacques. Il servit momentanément en qualité d’officier dans le 66e régiment d’infanterie de ligne, puis dans la marine hollandaise, avant de se consacrer exclusivement à la culture des lettres.

Il collabora à un grand nombre de journaux, dont le Journal de Paris, Le Courrier français, les Annales encyclopédiques et Le Nain jaune, et publia un grand nombre d’ouvrages d’érudition, de critique, d’archéologie et d’histoire : Les Révélations indiscrètes du XVIIIe siècle (Paris, Guitel, 1814, 20 portraits gravés) ; La Vérité, ou Petite Brochure pour servir à une grande histoire, avec le portrait du comte de Lille : ouvrage qui a été le motif de l’arrestation et du jugement De plusieurs Imprimeurs, Libraires et Hommes de Lettres (Paris, Marchands de nouveautés, 15 avril 1815) ; Napoléon, la Révolution, la Famille des Bourbons. Par MM. Auguis, B. C. et R. (Paris, Béchet, 1815, portr.) ; Monument à la gloire nationale, ou Collection générale des Proclamations, Rapports, Lettres et Bulletins des Armées françaises, depuis le commencement de la guerre de la révolution, en 1792, jusqu’en 1815 (Paris, Patris et Chaumerot jeune, 1818, 2 vol.) ; Épigrammes de M. Val. Martial, traduction nouvelle et complète, Par feu E. T. Simon ; Publiée par le général baron Simon, son fils, et P. R. Auguis (Paris, F. Guitel, 1819, 3 vol.) ; Lettres sur l’Italie. Par Dupaty (Paris, Ménard et Desenne, 1819, 2 vol., 8 fig.) ; Œuvres posthumes de Rulhière, de l’Académie française (Paris, Ménard et Desenne fils, 1819, 6 vol.) ; Supplément au Glossaire de la langue romane ; Par J. B. de Roquefort (Paris, Chasseriau et Hécart, 1820) ; Origine de tous les cultes, ou Religion universelle. Par Dupuis, membre de l’Institut de France. Nouvelle édition. Avec une notice biographique sur la vie et les écrits de Dupuis, par M. P.-R. Auguis (Paris, Émile Babeuf, 1822, 7 vol.) ; Napoléon et la Grande Armée ; par un ancien officier supérieur (Paris, Dalibon, 1822, 2 vol.) ; Les Conseils du Trône, donnés par Frédéric II, dit le Grand, aux rois et aux peuples de l’Europe (Paris et Rouen, Béchet aîné, 1823) ; Œuvres complètes de Molière ; Par P. R. Auguis (Paris, Froment, 1823, 8 vol.) ; Œuvres de Clément Marot ; par M. PRE-R Auguis (Paris, Constant-Chantpie, 1823, 5 vol.) ; Les Poètes françois, depuis le XIIe siècle jusqu’à Malherbe (Paris, Imprimerie de Crapelet, 1824, 6 vol.) ; Œuvres complètes de Chamfort, Par P. R. Auguis (Paris, Chaumerot jeune, 1824-1825, 5 vol.) ; Œuvres complètes de J. J. Rousseau avec des éclaircissements et des notes historiques par P. R. Auguis (Paris, Dalibon, 1824-1825, 25 vol.) ; Œuvres complètes de Voltaire avec des remarques et des notes, par MM. Auguis, Clogenson, Daunou, Louis du Bois, Étienne, Charles Nodier, etc. (Paris, Delangle Frères, 1824-1834, 97 vol.) ; Œuvres complètes de J. Racine, avec des notes, par P. R. Auguis (Paris, Fortic, 1826) ; Mémoires historiques de Frédéric II, dit le Grand ; publiés par P.-R. Auguis (Paris, Béchet Aîné, 1828) ; Histoire de la Révolution française, depuis 1814 jusqu’à 1830, pour faire suite aux Esquisses de la Révolution, par J.-A. Dulaure, revue et continuée par M. Auguis (Paris, Poirée, 1838, 8 vol., 13 portraits, 6 cartes, 24 pl.).

Auguis fut aussi l’éditeur des Mémoires et correspondance de Duplessis-Mornay (Paris, Strasbourg et Londres, Treuttel et Würtz, 1824-1825, 12 vol.), trouvés en partie au château de Benais [Indre-et-Loire], et au château de La Forêt-sur-Sèvre [Deux-Sèvres], où est mort Philippe Duplessis-Mornay (1549-1623), dit « le pape des Huguenots ».

Malgré ses nombreuses publications, il était nommé « le plus paresseux des savants et le plus savant des paresseux ». 

Il avait épousé, en l’église Saint-Germain-des-Prés, Marie-Geneviève Bourdet, baptisée le jour de sa naissance, le 30 mars 1787, en l’église Notre-Dame de Versailles [Yvelines], fille de René Bourdet, tailleur de pierre, et de Marie-Jeanne Éloy.

Le 13 novembre 1814, le tribunal correctionnel l’avait condamné à 5 années d’emprisonnement et à 5.000 francs d’amende, comme Jean-Baptiste Ferra (1782-1829), libraire à Paris, Augustin-Pierre Froullé, imprimeur à Paris, et Michel Marre-Roguin, imprimeur à Mortagne-au-Perche [Orne] : les deux premiers comme éditeurs et les deux derniers comme imprimeurs d’un libelle intitulé Extrait du Moniteur. Le même tribunal avait condamné à 10 francs d’amende les libraires Jean-Gabriel Dentu (1770-1840), Joseph Chaumerot et Roux, tous les trois installés dans les galeries de bois du Palais-Royal [Ier], et Rousseau, 107 rue de Richelieu [IIe], convaincus d’avoir vendu ce libelle.

« Le sieur Auguis, se disant homme de lettres, employé dans les bureaux de la préfecture de la Seine, était prévenu d’avoir compilé un manuscrit intitulé Extrait du Moniteur, dans l’intention de dénigrer la personne sacrée de S. M. Ce manuscrit avait été remis au sieur Ferra, qui l’avait fait imprimer à Mortagne par les nommés Froullé et Marc Roguin [sic]. Ce Froullé y avait ajouté un passage d’une brochure exécrable publiée sous Buonaparte, et par ses ordres.

Le ballot contenant les feuilles imprimées étant arrivé à Paris, chez Ferra, celui-ci chercha de suite à distribuer les exemplaires, et il plaça enfin les huit cents qui restaient chez le sieur Rousseau, libraire.

Des exemplaires de ce libelle odieux furent saisis chez Roux, Chaumerot et Dentu, qui indiquèrent d’où ils leur venaient.

La Cour royale évoqua cette affaire ; mais l’information ne produisit qu’une prévention de calomnie pour laquelle tous les individus ci-dessus indiqués furent renvoyés devant le tribunal de police correctionnelle.

L’instruction et les plaidoyers ont occupé trois séances. Tous les avocats se sont réunis à convenir que l’Extrait du Moniteur est un libelle diffamatoire, horrible, et le plus odieux que la méchanceté humaine ait pu inventer. Ils ont en même temps regretté que nos lois fussent insuffisantes pour punir ce crime comme il mériterait de l’être ; mais l’un des défenseurs a voulu prouver que le Monarque est trop élevé pour pouvoir être calomnié ; qu’une injure adressée à sa personne sacrée ne pourrait constituer qu’un crime de lèze-majesté [sic], et que ce genre de crime (injure faite au Roi), n’étant point prévu dans notre Code pénal, il ne pouvait être infligé aucune peine aux accusés. Il a raisonné long-temps, avec beaucoup d’adresse, pour établir qu’il fallait appliquer les lois criminelles sans commentaire, surtout sans créer, par induction, un délit qui n’était pas textuellement prévu.

Le tribunal de police correctionnelle a ouvert le livre de la loi : il a vu que la calomnie y est définie dans l’art. 367, sans que cet article ne porte aucune exception. Il a reconnu dans le libelle dénoncé la plus atroce calomnie ; et conformément aux dispositions des articles 367 et 371, il a condamné les nommés Auguis, Ferra, Froullé et Marc Roguin [sic] à cinq ans d’emprisonnement, à cinq mille francs d’amende, aux dépens, et à rester, pendant dix ans, privés des droits indiqués dans l’art. 42 du Code pénal.

Rousseau était prévenu d’être le complice des quatre condamnés ; mais le tribunal n’a vu contre lui qu’une contravention semblable à celle qui était reprochée à Chaumerot, Roux et Dentu ; et en ordonnant qu’il serait de suite mis en liberté, il l’a condamné, comme ceux-ci, à 10 francs d’amende, et aux dépens en ce qui les concerne. »

(La Quotidienne, N° 167, Lundi 14 Novembre an 1814, p. 2-3)

Libéré durant les Cent-Jours [20 mars-8 juillet 1815], Auguis avait été réincarcéré au retour du Roi et était resté emprisonné à la prison de La Force [IVe] jusqu’au 27 septembre 1817. Rentré en grâce sous le ministère modéré du duc Decazes, il fut nommé, en 1820, conservateur au palais des Thermes [Ve], mais ses relations avec le parti libéral le firent destituer deux ans après.

 


En 1827, Auguis étant absent de Paris, peut-être éloigné par un nouvel incident politique, son épouse traita avec Édouard Garnot (1795-1879), libraire installé alors 7 rue Pavée-Saint-André-des-Arcs [rue Séguier depuis 1864, VIe], de la vente d’une partie de sa bibliothèque, qui eut lieu à son domicile, 12 rue de Savoie [VIe], du lundi 8 au lundi 22 octobre, en 13 vacations : Catalogue des livres et autographes composant la bibliothèque de M. Auguis, homme de lettres (Paris, Édouard Garnot, 1827, in-8, [4]-104 p., 1.214 + 9 doubles [bis] = 1.223 lots), dont Théologie [51 lots = 4,17 %], Jurisprudence [10 lots = 0,81 %], Sciences et Arts [108 lots = 8,83 %], Belles-Lettres [321 lots = 26,24 %], Histoire [404 lots = 33,03 %], Autographes [329 lots = 26,90 %]. Avec quelques coquilles dans la numérotation des lots et les dates de certaines éditions.


1. La Saincte Bible en Françoys translatée selon la pure et entière traduction de Sainct Hiérome. Anvers, Martin Lempereur, 1530, in-fol. goth., fig. en bois.



8. Expositio super toto psalterio [Johannes de Turrecremata]. Moguntiæ, Petrus Schoyffer, 1476, in-fol., v. m.



102. Della fabrica del mondo, di M. Francesco Alunno da Ferrara, Libri Dieci. Venetia, Gio. Battista Porta, 1584, in-fol., v.



113. Descriptions pittoresques de jardins du goût le plus moderne. Leipzig, Voss et Compagnie, 1802, in-4, 28 pl., br.



137. Le Musée français, recueil complet des tableaux, statues et bas-reliefs, qui composent la collection nationale. Publié par Robillard-Péronville et Laurent. Paris, Imprimerie de L.-É Herhan, 1803-1811, 4 vol. gr. in-fol., en feuilles dans des boîtes.



165. De la démonomanie des sorciers. Par I. Bodin Angevin. Paris, Iacques du Puys, 1581, in-4, demi-rel.



186. Gazophylacium catalano-latinum. Auctore Ioanne Lacavalleria. Barcinone, Antonium Lacavalleria, 1696, in-fol., vélin.



230. Métamorphoses d’Ovide en rondeaux. Paris, Imprimerie royale, 1676, gr. in-4, fig., v. b.



241. De Verbo Mirifico [Le Verbe qui fait des merveilles, de Jean Reuchlin]. Spiræ, 1494, in-fol.



258. Le Rommant de la Rose. Paris, Jehan Longis, [à la fin :] 1538, in-8 goth.



327. Hymne au soleil. Par l’Abbé de Reyrac. Paris, Imprimerie royale, 1783, in-8, pap. vélin, mar. r., fil., doublé de tabis, d. s. t.



373. Œuvres de Rabelais. Édition variorum, augmentée de pièces inédites, des songes drolatiques de Pantagruel. Paris, Dalibon, 1823, 9 vol. in-8, fig., gr. raisin vélin, br.



385. L’Opere magnanime de i due Tristani cavalibri della Tavola Ritonda. Venezia, [f. aiij R° :] 1555, in-8, v.



525. Voyage en Turcomanie et à Khiva, fait en 1819 et 1820 ; Par M. N. Mouraviev. Paris, Louis Tenré, 1823, in-8, fig.



530. Le Premier [Second] Volume de la mer des histoires. Paris, Galiot du Pré, 1536, 2 tomes en 1 vol. in-fol. goth.

Photographie BnF


532. CRonica Cronicarum abbrege et mis par figures descentes et Rondeaulx cōtenans deux parties principalles. Paris, [à la fin :] Jehan Petit, Françoys Regnault et Jaques [sic] Ferrebouc, 1521, gr. in-fol. goth., fig. color.



576. Les Enluminures du fameux Almanach des PP. Jésuites, intitulé la Déroute, et la Confusion des Jansénistes. Ou Triomphe de Molina Jésuite sur S. Augustin. Avec l’Onguant pour la brulure. Ou Le secret d’empescher aux Jésuites de Bruler des Livres. Liège, Jaques le Noir, 1683, in-12, v.



590. Essai sur la secte des Illuminés [par Jean-Pierre Luchet]. Paris, s. n., 1789, in-8, br.



595. Histoire de France, depuis Faramond iusqu’à maintenant. Par F. E. du Mezeray. Paris, Mathieu Guillemot, 1643-1651, 3 vol. in-fol., fig., v. b., fil.



618. Les Mémoires de Messire Michel de Castelnau, seigneur de Mauvissiere. Par J. le Laboureur. Nouvelle édition. Bruxelles, Jean Léonard, 1731, 3 vol. in-fol., près de 400 armoiries grav., v. m.

Photographie BnF


839. Les Vrais Pourtraits et Vies des hommes illustres. Par André Thévet Angoumoysin. Paris, Veuve I. Kervert et Guillaume Chaudière, 1584, gr. in-fol., fig., v. b.



886. La Vie des peintres flamands, allemands et hollandois, avec des portraits. Par J. B. Descamps. Paris, Charles-Antoine Jombert, 1753, 4 vol. in-8, portr., veau marb.

La carrière politique de Auguis ne date que de 1831, quand il fut élu député des Deux-Sèvres. Pendant la durée de ses différentes législatures, de 1831 à1844, Auguis fit partie de l’opposition ministérielle, siégeant à gauche. Spécialiste des questions budgétaires, il réclama des réductions dans les dépenses et obtint quelques économies utiles : il fut surnommé, par le vicomte de Cormenin (1788-1868), « l’ichneumon du budget », du nom d’une guêpe tueuse d’insectes.


Le 2 juillet 1842, au préjudice des élèves de l’École des chartes, il fut nommé conservateur à la Bibliothèque Mazarine, après le décès de l’abbé Aimé Guillon (1758-1842), et habita dès lors à l’Institut, quai Conti [VIe]. Il y mourut, le 21 décembre 1844, frappé d’une attaque d’apoplexie foudroyante.

Il était membre de la Société royale des Antiquaires de France et de plusieurs autres sociétés savantes.

 


Sa bibliothèque fut dispersée à l’hôtel des ventes mobilières, place de la Bourse [IIe], salle n° 3, au premier, du lundi 4 août au jeudi 4 septembre 1845, sauf les vendredis, en 24 vacations : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Auguis, membre de la Chambre des députés, et l’un des conservateurs de la Bibliothèque Mazarine, etc., etc. (Paris, Édouard Garnot, 1845, in-8, [2]-227-[1 bl.] p., 2.337 + 12 doubles [bis] = 2.349 lots), dont Théologie [87 lots = 3,70 %], Jurisprudence [44 lots = 1,87 %], Sciences et Arts [433 lots = 18,43 %], Belles-Lettres [690 lots = 29,37 %], Histoire [1.095 lots = 46,61 %]. Avec quelques coquilles dans les dates de quelques éditions.

 

Photographie Camille Sourget

79. Les Provinciales ou les Lettres escrites Par Louis de Montalte [Pascal]. Cologne, Pierre de la Vallée, 1657, in-4, v. Première édition.



82. Simplex et pia evangeliorum, quæ dominicis diebus, et in præcipuis Festis legi solent, explicatio. Per Mart. Lutherum. Norimbergæ, Ioannis Montani & Ulrici Neuber, 1545, in-fol., fig. sur bois, vél.



120. Les Divorces anglais, ou Procès en adultère jugés par le banc du roi et la cour ecclésiastique d’Angleterre. Paris, A. Leroux, 1823, 3 vol. in-12, br.

Photographie B. M. Orléans


142. Le Timée de Platon, traittant de la nature du monde, & de l’homme. Par Loys le Roy dit Regius. Paris, Abel l’Angelier, 1582, in-4, vél.



164. Les Œuvres morales et meslees de Senecque. Traduites de Latin en François, par Simon Goulart Senlisien. Paris, Iean Houzé, 1598, in-fol., portr. au titre, mar. v., d. s. t.



297. Histoire naturelle, générale et particulière, par Leclerc de Buffon ; Nouvelle Edition. Rédigé par C. S. Sonnini. Paris, Imprimerie de F. Dufart, An VIII-1808, 127 vol. in-8, fig. doubles, en noir et en coul., demi-rel.



307. Le Theatre d’agriculture et mesnage des champs, d’Olivier de Serres. Paris, Iamet Metayer, 1600, in-fol., fig., demi-rel. v. br.



321. Histoire des plantes de l’Europe, et des plus usitées qui viennent d’Asie, d’Afrique, & d’Amerique. Lyon, Iean-Bapt. de Ville, 1680, 2 tomes en 1 vol. in-8, fig., vél. Notes manuscrites de Chavignac-Dulattier, premier chirurgien de la cour en 1741.



326. Ulyssis Aldrovandi philosophi ac medici Bononiensis. Historiam Naturalem in Gymnasio Bononiensi Profitantis. Bononiæ, Franciscum de Franciscis Senensem, 1599-1642, 9 vol. in-fol., portr. et fig., v. br.



408. Utriusque Cosmi Maioris scilicet et minoris metaphysica, physica atque technica historia. Authore Roberto Flud. Oppenhemii, Johan-Theodori de Bry, 1617, in-fol., fig., v.



415. Traité physique et historique de l’aurore boréale. Par M.r de Mairan. Paris, Imprimerie royale, 1733, in-4, fig., v.



425. Construction des vaisseaux du Roy, et le nom de toutes les pièces qui y entrent, marquées en la Table par numéro. Au Havre de Grâce, Jacques Hubault, 1691, in-8, fig., vél.



460. De Humana physiognomonia Ioannis Baptistæ Portæ Neapolitani libri IV. Francofurti, Nicolaum Hoffmannum, 1618, in-8, fig., chagrin noir.



823. L’Iliade, traduction nouvelle. Paris, Barbou, Moutard et Ruault, 1776, 3 vol. gr. in-8, pap. de Hollande, 3 fig. de Cochin fils, v. marb.



852. Publii Virgilii Maronis opera. Nurembergæ, Anton Koberger, 1492, in-fol., rel. en bois recouvert en vélin gaufré.



925. Les Œuvres de Monsieur de Montreuil. Paris, Claude Barbin, 1671, in-12, fig., v.



930. Satyres sur les femmes bourgeoises qui se font appeller Madame. Paris, s. n., 1713, in-8, fig., fil., v. marb.



1.083. Faust, tragédie de M. de Goethe, traduite en Français par M. Albert Stapfer. Paris, Ch. Motte et Sautelet, 1828, gr. in-fol., portrait de l’auteur et 17 dessins par Eugène Delacroix, demi-rel. mar. v. Premier livre de peintre.

Photographie Thulin et Ohlson, Molndal, Suède


1.101. Il Decamerone di M. Giovanni Boccaccio. Vinegia, Paulo Gerardo, 1557, in-4, v. br.



1.162. L’Éloge de la folie, traduit du Latin d’Erasme, par M. Gueudeville. Nouvelle édition. S. l., s. n., 1771, in-12, fig., demi-rel.



1.181. M. Tullii Ciceronis Epistolæ ad familiares. [Venise], Nicolaus Jenson, 1471, in-4, demi-rel. mar.



1.198. Mes moments heureux [Louise d’Epinay]. Genève, De mon imprimerie, 1759, in-8, v. f. Exemplaire de Méon.



1.216. Les Œuvres de Monsieur de Cyrano Bergerac. Nouvelle édition. Amsterdam [Paris], Jacques Desbordes, 1709, 2 vol. in-12, v. f. Exemplaire de Bignon.




1.256. Le Grand Atlas, ou Cosmographie Blaviane. Amsterdam, Jean Blaeu, 1667, 12 vol. in-fol. max., vél. dor.



1.482. Des cérémonies du sacre ; par M. C. Leber. Paris, Baudouin Frères, et Reims, Frémau Fils, 1825, in-8, 48 pl., br.



1.510. Aquila inter lilia, sub qua Francorum Cæsarum a Carolo Magno usque ad Conradum imperatorem occidentis X. elogiis, hieroglyphicis, numismatibus, insignibus, Symbolis, Fasta exarantur. Auctore Ioanne Palatio. Venetiis, Io : Iacobum Herz, 1671, in-fol., fig., br.



1.565. Les Antenors modernes, ou Voyages de Christine et de Casimir en France, pendant le règne de Louis XIV. Paris, F. Buisson, 1806, 3 vol. in-8, pl., br.

Photographie BnF


1.736. Le Géographe parisien, ou le Conducteur chronologique et historique des rues de Paris. Paris, Valleyre l’aîné, Veuve Duchesne, Laurent Prault, Desaint et Delalain, 1769, 2 vol. in-8, plans, v. éc., tr. dor.



1.761. La Normandie, par M. Jules Janin. Paris, Ernest Bourdin, s. d. [1843], gr. in-8, fig.



1.809. Historia Albigensium. Auctore Petro. Trecis, Ioannem Grifard et Natalem Moreau, 1615, in-8, v. br.



1.935. Lettres sur la Sicile et sur l’ile de Malthe de Monsieur le comte de Borch. Turin, Frères Reycends, 1782, 2 tomes en 1 vol. in-8, 2 cartes et 27 estampes.



1.988. Danubius pannonico-mysicus, Observationibus geographicis, astronomicis, hydrographicis, historicis, physicis perlustratus Et in sex Tomos digestus ab Aloysio Ferd. Com. Marsili. Hagæ Comitum, P. Gosse, R. Chr. Alberts, P. de Hondt, et Amstelodami, Herm. Uttwerf & Franç. Changuion, 1726, 6 vol. in-fol., fig., demi-rel. vél.



2.033. Mémoires du règne de Pierre le Grand, Par le B. Iwan Nestesuranoi [Jean Rousset de Missy]. La Haye, R. C. Alberts, et Amsterd., Her. Uytwerf, 1725, 4 vol. in-12, v. Exemplaire de d’Aguesseau.



2.055. Histoire de la Laponie, sa description, l’origine, les mœurs […]. Traduites du Latin de Monsieur Scheffer. Paris, Veuve Olivier de Varennes, 1678, in-4, fig., br.



2.114. Description géographique de la Guiane. Paris, Imprimerie de Didot, 1763, in-4, fig., v. marb.

Marie-Geneviève Bourdet mourut le 8 février 1864, chez son gendre, rue de la Treille, à Melle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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