samedi 4 juin 2016

Le Comte Léon d’Ourches (1767-1843), incunabuliste et bienfaiteur des pauvres



Louis-Pierre-Léon-Pascal d’Ourches, fils de Pierre d’Ourches et de Marguerite-Charlotte-Madeleine Le Goullon d’Hauconcourt, est né à Nancy [Meurthe-et-Moselle], le 19 avril 1767, et a été baptisé le même jour en l’église Saint-Roch [disparue à la Révolution, à l’emplacement du 2 rue Saint-Jean] :

« Louis-Pierre-Leon Paschal fils légitime de Messire Pierre Comte d’Ourches Seigneur dudit lieu et de Madame Marguerite Magdelaine Charlotte Legoulon D’hauconcourt ses père et mere est né le dix neuf Avril 1767 neuf heures moins un quart du matin. a été batisé le meme jour et a eu pour Parrain Messire Louis Legoulon d’hauconcourt Seigneur dudit lieu Chambellan de feu S. M. le Roy de Pologne Duc de Lorraine et de bar son oncle maternel et pour maraine Mademoiselle Margueritte – Magdelaine d’Ourches sa sœur, representés par Pierre Mangeot, et Marie Mangin domestiques de la maison » [sic]

Il descendait d’une famille qui remontait au XIIIe siècle, originaire d’Ourches-sur-Meuse [Meuse], aujourd’hui éteinte, dont les armes étaient : « D’argent, au lion de sable, armé, lampassé et couronné de gueule ».

Château de Cercueil [Cerville], avant la Première Guerre mondiale
(Photographie Olivier Petit)
 
Château de Cercueil, aujourd'hui
1, Grande Rue


Charles d’Ourches (1680-1746), seigneur de Cercueil [Cerville, Meurthe-et-Moselle], de Tantonville [Meurthe-et-Moselle] et autres lieux, lieutenant général des armées du Roi, et Anne Le Goullon, fille de Charles Le Goullon, seigneur de Champel [Moselle], procureur général, et de Suzanne Jeoffroy, s’étaient mariés à Cercueil le 3 mars 1710. Ils eurent neuf enfants, nés à Cercueil et baptisés en l’église Saint-Laurent [reconstruite après la Première Guerre mondiale] : Jeanne-Marguerite le 24 mai 1712, Marie le 14 août 1713, Louis le 20 octobre 1714, Henry le 26 novembre 1715, Joseph le 14 décembre 1717, Augustin le 12 juin 1721, Didier le 5 novembre 1722, Pierre le 19 janvier 1725 et Anne-Marguerite le 6 octobre 1727 [baptisée plus tard, le 11 août 1734].


Le 8 juin 1756, à Metz [Moselle], en l’église Sainte-Croix [détruite en 1816, avait son entrée rue Taison], deux frères, Didier d’Ourches, seigneur de Tantonville et maître de camp [colonel] au régiment Colonel-Général cavalerie, et Pierre d’Ourches, seigneur de Cercueil et capitaine au régiment de Saint-Jal cavalerie, avaient épousé deux sœurs, respectivement : Marguerite-Charlotte et Marguerite-Charlotte-Madeleine, filles de Pierre Le Goullon, seigneur d’Hauconcourt [Moselle], conseiller du Roi, président au mortier du Parlement de Metz, et de Madeleine Hillaire.
Pierre d’Ourches et Marguerite-Charlotte-Madeleine Le Goullon eurent huit enfants, nés à Nancy et baptisés en l’église Saint-Roch : Anne-Marguerite le 2 juin 1757, Marguerite-Madeleine le 21 août 1758, Marguerite-Antoinette le 17 janvier 1760, Charles-Marguerite [fille] le 22 janvier 1761, Charles-Didier le 23 mai 1764, Louis-Pierre-Léon-Pascal le 19 avril 1767, Didier-Marc le 25 avril 1771 et Marguerite-Louise le 8 juillet 1772.

Marguerite-Antoinette épousa à Nancy, en l’église Saint-Roch, le 24 avril 1787, Charles-Gabriel (° 1755), marquis de Choisy, Mognéville [Meuse] et Varney [Meuse], seigneur de Remennecourt [Meuse] et Contrisson [Meuse], capitaine au régiment Royal-Roussillon cavalerie.
Marguerite-Madeleine, chanoinesse d’honneur du chapitre de la Reine, épousa à Nancy, en l’église Saint-Roch, le 11 mai 1790, François-Hyacinthe (° 1737), comte d’Oryot d’Aspremont, seigneur de Savonnières-en-Woëvre [Meuse], commandant de l’Ordre royal et militaire de Saint-Étienne de Toscane, chambellan de Sa Majesté le roi de Hongrie et de Bohême et général de bataille à son service.

De 1765 à 1790, le village de Cercueil fut débaptisé sous le nom d’Ourches, par le seigneur du lieu ; en 1972, il fut rebaptisé sous le nom de Cerville, par décret.

Devenu officier au régiment du Roi, le comte Léon d’Ourches épousa, à Paris, le 6 mai 1789, Anne-Jacqueline de Dreux-Brézé, née à Paris et baptisée en l’église Saint-Sulpice [VIe] le 19 novembre 1768, fille de Joachim de Dreux-Brézé (1710-1781), grand maître des cérémonies, et de Louise-Jeanne-Marie de Courtarvel de Pezé (1733-1789). Le couple n’aura pas d’enfant. 

Pour construire la bibliothèque qu’il avait conçue, le comte d’Ourches porta d’abord son attention sur les premières productions de l’imprimerie et profita de sa proximité des frontières d’Allemagne pour les acquérir au-delà du Rhin, quand il ne bénéficiait pas des faveurs de Dom Jean-Baptiste Maugérard (1735-1815), trafiquant en incunables : il enrichit ainsi son cabinet de plusieurs incunables qui avaient échappé aux recherches des bibliographes ou qui n’étaient qu’imparfaitement connus.
Il rechercha aussi des éditions moins anciennes, des Alde, des Junte, des Estienne, et des impressions de Baskerville, d’Ibarra, des Didot, de Bodoni, de Bulmer, etc. Il s’intéressa également aux ouvrages d’Histoire naturelle, aux Classiques grecs et latins, aux « Variorum ». La plupart de ces livres furent achetés à Paris, aux ventes Anisson [1795], Barthélemy [1800], Méon [1803], Cotte [1804], Saint-Martin [1806], etc. Plus de la moitié des volumes était reliée en maroquin par Du Seuil, Padeloup, Derome, Bradel « l’Aîné », les deux Bozerian et par les plus habiles relieurs de Londres.


Connue seulement d’un petit nombre de personnes, sa bibliothèque était des plus précieuses. Il la mit en vente, anonymement, en l’une des salles de la rue des Bons-Enfants, n° 30, à Paris, du lundi 16 décembre 1811 au mardi 14 janvier 1812, en 20 vacations : Catalogue des livres rares, précieux et bien conditionnés du cabinet de M. *** (Paris, Brunet, 1811, in-8, xvj-304 p., 1.571 + 7 bis = 1.578 lots), avec une « Table alphabétique des noms des Auteurs, et des Ouvrages sans nom d’Auteur ».
Théologie [133 lots = 8,42 %], Jurisprudence [22 lots = 1,39 %], Sciences et Arts [243 lots = 15,39 %], Belles-Lettres [774 lots = 49,04 %], Histoire [406 lots = 25,72 %].

Bible à 42 lignes
(papier, t. II, f. 310 r°)

3. Biblia sacra latina, ex versione et cum praefationibus S. Hieronymi (Moguntiae, circa 1455), 2 vol. in-fol. rel. en bois, avec coins en cuivre. Exemplaire dont la conservation est parfaite, tant pour la blancheur du papier que pour la grandeur des marges, décoré d’ornements peints en or et en couleurs. 1.901 fr. à Tilliard.

Un des deux exemplaires de la Bible à 42 lignes, avec celui de l’Universtätsbibliothek de Leipzig [Allemagne], dont la reliure porte le nom de Johann Fogel, qui exerça de 1445 à 1460, à Erfurt [Allemagne].   
Exemplaire provenant du couvent d’Erfurt, acquis en 1808 par le comte d’Ourches, pour 1.000 florins, auprès d’un collectionneur de Ratisbonne [Regensburg, Allemagne], peut-être Alexander Horn (1762-1820), moine bénédictin écossais devenu agent secret britannique, alors le plus actif des chasseurs d’incunables. Le lundi 13 janvier 1812, 19e vacation de la vente du cabinet du comte d’Ourches, le libraire parisien Nicolas-Noël Tilliard (1755-1832) acheta cet exemplaire [n° 3 du catalogue] pour 1.901 francs, et le revendit à la comtesse Anne-Thérèse-Philippine d’Yve (1738-1814), demeurant à Bruxelles. Le mercredi 20 octobre 1819, 15e et dernière vacation de la vente des livres de la comtesse d’Yve, le libraire londonien Thomas Payne « Junior » (1752-1831) acheta cet exemplaire [n° 6 du catalogue] pour 1.750 livres, et le céda au riche mécène excentrique John Fuller (1757-1834), qui le légua au Collège d’Eton [Angleterre], dont il était ancien élève.  

4. Biblia sacra latina, ex versione S. Hieronymi. Moguntiae, per Johannem Fust et Petrum Schoyffer, 1462, 2 vol. in-fol. Première reliure en bois. Très bel exemplaire de la première Bible imprimée avec date, dans lequel toutes les grandes lettres initiales sont peintes en or et en couleurs. Les exemplaires sur papier, comme celui-ci, sont plus difficiles à trouver que ceux imprimés sur vélin. 2.001 fr. à Tilliard.
10. La Sainte Bible, contenant l’ancien et le nouveau Testament, traduite en français sur la Vulgate, par Le Maistre de Sacy ; ornée de 300 figures, d’après les dessins de Marillier et Monsiau. Paris, Defer de Maisonneuve, 1789-1804, 12 vol. in-4 en cahiers, Grand Pap. Vél. Epreuves avant la lettre. 600 fr.
30. Historia Sancti Johannis Evangelistae, ejusque Visiones apocalypticae. In-fol., mar. bl. à compartiments dorés, doublé de moire, dent. et mors de mar. Un des premiers essais de gravure en bois attribués à Laurent Coster, de Harlem. 48 figures, coloriées, entremêlées d’explications également gravées en bois et imprimées d’un seul côté des feuillets. Reliure de Bozerian « Jeune ». 661 fr. à Renouard.
33. Guilielmi Durandi Rationale divinorum officiorum. Moguntiæ, per Johannem Fust et Petrum Schoiffer, 1459, sex. die octobris, in-fol. rel. en bois. Imprimé sur vélin. Premier livre exécuté en caractères mobiles de fonte, auquel des imprimeurs aient mis leurs noms et une date. On sait que les éditions du Psautier en 1457 et en 1459 ne sont imprimées qu’en lettres de bois, ce qui ne formait pas encore la typographie proprement dite. Première reliure en bois, garnie de cuivre. 2.000 fr. à De Bure.
37. Officium B. Virginis Mariæ. In-12, mar. r. à compart., avec des fleurs peintes sur les tranches, refermé dans un étui de mar. r. tab. Manuscrit sur vélin du XVIe siècle, 67 miniatures. A appartenu à Stanislas Leczinski, roi de Pologne. 1.050 fr. à De Bure.
50. S. Johannes Chrysostomus super Psalmo quinquagesimo. (Coloniæ), per Ulricum Zel de Hanau, 1466, in-4, m. bl. dent. doublé de m. citr. dent. Premier livre auquel Ulric Zell a mis son nom et une date. 564 fr.
185. Ciceronis officiorum libri tres ; paradoxa et versus XII sapientum. Moguntiæ, Johannes Fust, manu Petri de Gernshem, 1466, in-4 vél. Très rare. Imprimé sur vélin. 651 fr.
243. Caii Plinii Secundi naturalis Historiæ libri XXXVII. Venetiis, per Nic. Jenson, 1472, gr. in-fol., première reliure en bois. Ex. du docteur Mead, à Londres. 240 fr.
246. Histoire naturelle générale et particulière, avec la description du cabinet du Roi, par Le Clerc de Buffon et d’Aubenton, continuée par M. de Lacépède. Paris, Imprimerie royale, 1749-1789, 38 vol. in-8, demi-rel., dos de v. f., non rognés. Exemplaire unique formé par Anisson du Péron. 
247. Histoire naturelle des oiseaux, par de Buffon et Gueneau de Montbeillard. Paris, Imprimerie royale, 1771 et suiv., 11 vol. gr. in-fol., fig. color. demi-rel. dos de v. f. non rognés.
2.420 fr. à Brunet les deux numéros 246 et 247 ensemble ; ils avaient été achetés 3.801 fr. à la vente Méon en 1803.
248. Histoire naturelle générale et particulière, par de Buffon, avec la description du cabinet du Roi, par d’Aubenton. Paris, Imprimerie royale, 1752-1790, 77 vol. in-12, br. en cart. non rognés. Exemplaire réglé en rouge, venant de Anisson. 601 fr. à Brunet.
271. Traité des arbres et arbustes que l’on cultive en pleine terre, par Duhamel du Monceau, seconde édition, considérablement augmentée. Paris, de l’imprimerie de Didot l’aîné (1799-1811), gr. in-fol., pap. vél., fig. en couleurs. 50 livraisons. 699 fr. 95 c. à Treutel.
275. Les Liliacées, par P.-J. Redouté. Paris, de l’Imprimerie de Didot, 1802-1811, gr. in-fol., fig. en couleurs, pap. vél. 48 livraisons. 557 fr. à Pichard.
370. Tableaux, Statues, Bas-reliefs et Camées de la galerie de Florence et du palais Pitti, dessinés par Vicar, gravés sous la direction de Lacombe et Masquelier, avec des explications par M. Mongez. Paris, 1789-1811, in-fol. atl. 42 livraisons, épreuves avant la lettre. 730 à Ch. Barrois.
453. Incipit Summa que vocatur Catholicon, edita a fratre Johanne (Balbo) Janua. Hic liber … MCCCCLX alma in urbe Moguntia impressus (per Joh. Guttemberg), gr. in-fol. rel. en bois, avec des coins en cuivre. 1.599 fr. 95 à Renouard.
498. M. Tullii Ciceronis Opera, cum delectu commentariorum, cura et studio Jos. Oliveti. Parisiis, Coignard
513. Gnomæ monostichæ, sive Sententiæ ex diversis poetis, secundum ordinem Alphabeti ; Musæi grammatici de Herone et Leandro poematium, græce, cura Joan. Lascaris. (Florentiæ, circa 1494), in-4 mar. r., litteris capitalibus. 420 fr. à De Bure.
517. Anthologia Epigrammatum græcorum a Planude Reth. collecta, græce, edente Joh. Lascari, cum ejus præfatione græca ad Petrum Medicem. Florentiæ, per Laurentium Francisci de Alopa, 1494, in-4 m. r. à compart. dorés, litteris capitalibus. Première édition. 300 fr. à Treutel. 
548. Orphæi Argonautica et Hymni. Procli Lycii Hymni, græce. Florentiæ, impensa Philippi Juntæ, 1500, in-4, mar. r. Première édition. 212 à Treutel.
562. Pindari Opera, græce, una cum omnium versione, carmine lyrico, per Nic. Sudorium (accedunt scholia et notæ, edentibus Rich. West et Rob. Welsted). Oxonii, e theatro Sheldoniano, 1697, in-fol. mar. r. Ch. Mag. Très rare. 750 fr. à Pichard.
565. Theocriti Idyllia XVIII, et Hesiodi Opera et Dies, græce, (Mediolani), pet. in-fol. mar. r. dent. Première édition fort rare, exécutée avec les mêmes caractères que l’Isocrate de Milan, daté de 1493. 1.001 fr. à De Bure.
572. Callimachi Hymni, græce, cum scholiis, cura Joan. Lascaris. (Florentiæ, circa 1495), Litteris capitalibus. = Porphyrii Homericarum Quæstionum liber et de Nympharum antro in Odyssea, opusculum, græce. Romæ, in gymnasio Mediceo, 1518, 2 tom. en 1 vol. in-4, v. br. première reliure. 670 fr. à Vincent.
595. Opera et fragmenta veterum poetarum latinorum profanorum et ecclesiasticorum (curante Mich. Maittaire). Londini, J. Nicholson, 1713, 2 tom. en 3 vol. in-fol. mar. bl. dent. d. de tab. Ch. Mag. 601 fr. à Pichard.
607. Catulli, Tibulli, Propertii Opera. Parmæ, in ædibus Palatinis, 1794, typis Bodonianis, gr. in-fol., cuir de Russie. Imprimé sur peau vélin. Passera à Hibbert, à Londres, en 1817.
615. P. Virgilii Maronis Opera (edente Jos. Nic. de Azara). Parmæ, in ædibus Palatinis, 1793, typis Bodonianis, 2 vol. gr. in-fol., cuir de Russie. Imprimé sur peau vélin.
633. Q. Horatii Flacci Opera (edente Jos. Nic. de Azara). Parmæ, in ædibus Palatinis, 1791, typis Bodonianis, gr. in-fol., cuir de Russie. Imprimé sur peau vélin.
3.000 fr. à Treutel les trois numéros 607, 615 et 633 ensemble.
609. Publii Virgilii Maronis Opera. (Argentorati, typis Johannis Mentelin, circa 1469), in-fol. goth. mar. bl. dent. doublé de moire, mors de mar. 1.100 fr. à Brunet.
610. Virgilius, ex A. Naugerii emendatione. Venetiis, in ædibus Aldi, 1514, in-8, m. bl. dent. 266 fr. à De Bure.
619. P. Virgilii Maronis Bucolica. (Argentorati, per Henricum Eggesteyn, circa 1470), in-fol. mar. r. dent. De la plus grande rareté. Conservation parfaite. 303 fr. à De Bure.
647. Ovidii Nasonis de Arte amandi libri tres ; - ejusdem de Remedio amoris libri duo. Pet. in-4, mar. r. dent. Imprimé à Cologne ? 205 fr. à De Bure.
650. Métamorphoses d’Ovide en latin, traduites en françois, avec des remarques et des explications historiques, par l’abbé Banier, ouvrage enrichi de figures gravées par B. Picart et autres habiles maîtres. Amsterdam, Wetstein, 1732, 2 tomes en 1 vol. in-fol. mar. bl. Très grand papier. 699 fr. 95 à De Bure.
664. Caii Silii Italici Punicorum libri XVII, ex recognitione Joan.-Andreæ Episc. Aleriensis. Romæ, per Conradum Sweynheim et Arnoldum Pannartz, 1471, in-fol. mar. bl. dent. Doublé de moire. Première édition, très rare. 901 fr. à Renouard.
814. Euripidis Medea, Hippolytus, Alcestis et Andromache, græce ; ex recensione Joan. Lascaris. (Florentiæ, circa 1495), in-4 mar. r. dent., litteris capitalibus. Première édition. 250 fr. à De Bure.
815. Euripidis Tragoediæ septendecim (XVIII), ex quib. Quædam habent commentaria, græce. Venetiis, apud Aldum, 1503, 2 tom. en 1 vol. in-8 mar. r. dent. Première édition. 144 fr. à Pichard.
834. Publii Terentii Affri Comoediæ sex. (Moguntiæ, typis Johannis Fust et Petri Schoyffer), in-fol. mar. bl. à compartiments, doublé de moire, mors de mar. dent. Édition presque inconnue. 1.300 fr. à Brunet.
835. Publii Terentii Affri poete comici comediarum liber incipit feliciter. (Argent., typis Joh. Mentelin, circa 1469), in-fol. m. r. dent. 700 fr. à Treutel.
868. Œuvres de Molière, avec des remarques grammaticales, des avertissemens et des observations sur chaque pièce, par Bret. Paris, les Libraires associés, 1773, 6 vol. in-8, mar. à compartiments de couleurs, doublé de tab. dent. l. r. Ex. unique avec dessins originaux de Moreau. 1.200 fr.
880. Œuvres de Jean Racine. Paris, de l’imprimerie de Pierre Didot l’aîné, 1801, 3 vol. gr. in-fol., pap. vél. avec 57 fig., br. en cart. Épreuves avant la lettre. 1.200 fr.
932. Teatro italiano, 204 vol. in-8 et in-12, vél. Recueil formé par le cardinal Jos. René Imperiali, mort en 1737, possesseur d’une belle bibliothèque, dont le catalogue à Rome est de 1711. 800 fr.
996. Lucii Apuleii Platonici Madaurensis philosophi Metamorphoseos liber : ac nonnulla alia opuscula ejusdem, necnon Epitoma Alcinoi in disciplinarum (sic) Platonis. 1469, Rome, in domo Petri de Maximo (per Conr. Sweynheym et Arn. Pannartz), in-fol. cuir de Russie. Ex. du docteur Mead. 800 fr.
1.106. Luciani Opera ; Icones Philostrati ; Philostrati junioris Icones ; ejusdem Heroica, descriptiones Callistrati ; ejusdem Vitæ sophistarum : græce. Florentiæ (Junta), 1496, in-fol. v. f. Première édition. 315 fr. à Treutel.
1.135. Suite de 108 estampes et portraits pour les Œuvres de Voltaire, gravée d’après les dessins de Moreau jeune ; épreuves avant la lettre. = Suite de 167 estampes et portraits pour la même collection, gravée sur les nouveaux dessins de Moreau jeune ; épreuves avant la lettre. 801 fr. 95 à Pichard.
1.234. Thucydidis de Bello peloponesiaco libri octo, cum adnotationibus Henr. Stephani et Joh. Hudsoni. Recensuit, et notas suas addidit Josephus Wasse ; editionem curavit, suasque animadversiones adjecit Car.-Andr. Dukerus. Amstelodami, apud Wetsteinios, 1731, 2 vol. in-fol. v. f. Ch. Mag. Ex. de Cotte. 500 fr.
1.252. Titi Livii Historiarum romanarum decades III, ex recognitione Joan. Adreæ, Episc. Aleriensis. Romæ, per Conradum Sweynheym et Arnoldum Pannartz (1469), gr. in-fol. mar. r. à compart. dorés. Première édition. 400 fr. à Treutel.
1.255. T. Livii Historiarum ab urbe condita libri qui supersunt omnes, cum notis diversorum, curante Arn. Drakenborch. Lugd. Batav., Luchtmans, 1738-1746, 7 vol. in-4, v. f. tr. d. Ch. Mag. 580 fr. à Pichard.
1.274. C. Julii Cæsaris Opera, ex recensione Johannis Andreæ, Episcopi Aleriensis. Romæ, in domo Petri de Maximis (per Arnoldum Pannartz et Conradum Sweynheym), 1469, in-fol. mar. bl. dent. doublé de tab. Première édition. L’une des plus rares impressions de Pannartz et Sweynheym. 851 fr. à Renouard.
1.276. C. Julii Cæsaris quæ extant, cum annotationibus Sam. Clarke. Londini, Jac. Tonson, 1712, in-fol. fig. cuir de Russie, dent. R. A. Ch. Max. 1.021 fr. à Pichard.
1.282. C. Taciti Opera, recognovit, emendavit, supplementis explevit, notis et dissertationibus illustravit Gabriel Brotier. Parisiis, Delatour, 1771, 4 vol. in-4 fig. mar. citr. Ch. Mag. 721 fr. à Pichard.
1.345. Raccolta delle principali vedute degli Appennini del Mugello, Casentino, e Romagna osservati dai punti piu favorevoli si dalla parte del mare Mediterraneo, si dall’ opposta dell’ Adriatico, coll’ aggiunta del prospetto della degradazione delle colline adjacenti alle terre di Galeata e di Meldola emporio illustre della Romagna papale. (Firenze, 1788-1790), très gr. in-fol. bas. t. d. = Raccolta delle piante e vedute di tutti i Porti dello stato della chiesa sul mare Adriatico, e delle prospettive piu interessanti l’istoria naturale degli Appennini, coll’ aggiunta delle vedute di molte terre e castelli della Romagna Toscana. (Firenze, 1788-1790), gr. in-fol. 47 dessins à l’aquarelle et plans. 2.600 fr. à Pichard.
1.370. Choix de (48) Vues de l’Inde, dessinées sur les lieux pendant les années 1780-1783, et exécutées en aqua-tinta par W. Hodges. London, Edwards, 1784-1788, in-fol. max. mar. r. dent. R. A. Toutes les planches sont peintes. 838 fr.
1.386. Museum Worsleyanum, or a Collection of antique basso relievos, bustos, statues and gems, with views of places in the Levant taken on the spot, in the years 1785, 86 and 87 (by Richard Worsley). London (printed by W. Bulmer), 1794, très gr. in-fol. mar. r. dent. R. A. pap. vél. 50 gravures. Édition tirée à 50 ex. jamais mise dans le commerce. 735 fr.
1.534. Dictionnaire [Bayle] historique et critique, 3e édition corrigée et augmentée (par Prosper Marchand). Rotterdam, Mich. Bohm, 1720, 4 vol. in-fol. mar. viol. dent. doub. de tabis, t. r. Ex. en grand papier, le plus beau que l’on connaisse, ayant appartenu successivement à plusieurs amateurs célèbres ; il a été vendu en dernier lieu 1.400 fr. chez d’Hangard, 1.055 fr. chez Le Pelletier de Saint-Fargeau, 1.175 chez Méon. 1.400 fr.     
   
Parmi les acheteurs, étaient présents, dans l’ordre alphabétique : Achainte, Barrois, Belin, Brunet, Chardin, Charon, Charpentier, De Bure, Fournier, Goujon, Grabit, La Bédoyère, Labitte, Letellier, Magimel, Merlin, Pichard, Pigoreau, Pixerécourt, Renouard, Tilliard, Treutel.  
La vente rapporta au total 118.609 francs.

Hôtel de la Préfecture de Meurthe-et-Moselle, à Nancy

Le 20 juin 1812, le comte d’Ourches céda pour 60.000 francs, à Stanislas-Auguste Brévillier, directeurs des domaines, l’hôtel de la rue d’Alliance, à Nancy, que Jean-Jacques Baligand (1697-1762), ingénieur en chef des ponts et chaussées de Lorraine et Barrois, avait vendu à sa grand-mère, le 7 juillet 1756. Cet hôtel, acheté 200.000 francs à Brévillier fils, devint la préfecture de Meurthe-et-Moselle en 1858.

Le comte d’Ourches fut membre de la Société des Bibliophiles français dès le 3 avril 1820 ; il y était connu pour sa douce gaité et son expérience bibliomaniaque, parlant sans cesse d’une édition des Églogues imprimées par Eggesteyn [n° 619 de son catalogue] ; démissionnaire, il fut remplacé le 15 mars 1843 par le comte Charles de L’Escalopier (1812-1861).

Les 8 et 9 novembre 1826, à la cathédrale de Nancy, le comte d’Ourches tint les coins du poèle, avec le marquis de Lamberty, le comte de Lignéville et le comte Théodore de Ludre,
lors de la cérémonie « de la translation des restes des anciens Souverains, très-hauts, très-puissants et très excellents Princes de l’auguste Maison de Lorraine, et le service expiatoire célébré avant leur réintégration dans le caveau Ducal ».


Le comte d’Ourches consacra sa fortune à des œuvres de bienfaisance. Il a donné 200.000 francs à la Colonie agricole et pénitentiaire de Mettray [Indre-et-Loire], fondée en 1839 pour les jeunes détenus acquittés comme ayant agi sans discernement, 60.000 francs aux victimes du séisme de 1843 en Guadeloupe, 40.000 francs aux victimes de l’inondation de 1840 dans le département du Rhône, et une foule d’autres riches offrandes à des œuvres et à des établissements de charité.
Pour perpétuer le souvenir de son aide à la Colonie de Mettray, son nom fut inscrit sur l’une des maisons de la Colonie et son buste, coulé en bronze, œuvre du sculpteur parisien Joseph Mezzara, fut installé dans les locaux de la Colonie en 1845.

Château de La Grange-aux-Ormes, à Marly

Veuf depuis le 30 janvier 1823, le comte Léon d’Ourches décéda le 18 décembre 1843 dans son château de La Grange-aux-Ormes, sur la commune de Marly [Moselle].        








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  1. Voici ce que dit Eliphas Levi du Cte d'Ourches (dans Histoire de la magie) "M. le comte d'Ourches est en magnétisme l'élève de l'abbé Faria" ... "M. le comte d'Ourches, homme vénérable par son âge qui consacre sa vie et sa fortune aux expériences magnétiques." ... "M. le comte d'Ourches, l'un des hommes les plus versés dans la magie et dans les sciences occultes."

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    1. Les études généalogiques disponibles sur la famille d'Ourches étant tellement fautives, j'ai complété l'arbre généalogique simplifié que j'avais donné, pour y faire figurer Didier-Balthazar d'Ourches (1790-1867), dernier disciple de Franz-Anton Mesmer (1734-1815) et ami de l'abbé José-Custodio de Faria (1756-1819).

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