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Alphonse Picard descendait d’une
famille de vignerons installée à Jaignes [Seine-et-Marne] dès le début du XVIIe siècle. Cette famille est devenue
parisienne deux siècles plus tard, tandis que la vigne disparaissait en
Seine-et-Marne, victime du phylloxéra.
Jaignes. Eglise Sainte-Geneviève
Son aïeul paternel, Jean-Louis
Picard, né à Jouarre [Seine-et-Marne] le 15 janvier 1757, marchand de bois,
puis juge de paix, épousa, en l’église Saint-Sulpice de Paris, le 15 janvier
1785, Marie-Pierrette-Émelie Mahaut, née rue Saint-Guillaume [Paris VI] le 12
août 1767. Il mourut à Seignelay, place d’Armes, le 29 messidor An VI [17
juillet 1798] ; son épouse, veuve en deuxièmes noces de Charles Cottaint,
décéda le 5 novembre 1848 à Roinville-sous-Dourdan [Essonne], chez son gendre
Claude-Joseph Huot, chez qui elle était domiciliée.
Son bisaïeul paternel, Jean-François Picard, né à Jaignes le 18 août 1729, épousa à Jaignes, le 14 juillet 1755, Marie-Nicole Candas, née à Saint-Cyr-sur-Morin [Seine-et-Marne] le 23 juillet 1728. Jean-François Picard mourut à Jaignes le 13 avril 1758 ; épouse en secondes noces de Louis Regnault, vigneron, Marie-Nicole Candas mourut à Saint-Cyr-sur-Morin le 3 juin 1764.
Son trisaïeul paternel, Jean Picard, troisième du nom, vigneron, est mort à Jaignes le 29 juillet 1784, à l’âge de quatre-vingt-un ans ; il avait épousé, le 3 juin 1726 à Jaignes, Jeanne Desprez, née à Ognes [Oise] le 19 juin 1704, qui décéda à Jaignes le 14 juillet 1735.
Alphonse Picard. Coll. Librairie Picard
Alphonse-Gabriel-François Picard est né le 13 décembre 1833 à Paris, 124 rue Saint-Jacques [Ve]. Il entra comme commis, au début de l’année 1848, chez Auguste Durand, libraire rue des Grès [rue Cujas, Ve]. Il s’y occupa particulièrement de la commission des livres d’occasion et y resta jusqu’en 1865.
Auguste Durand fut un des plus frappants exemples de ces nombreux enfants de la campagne du département de la Manche qui, arrivant à Paris à l’âge de quatorze ou quinze ans, pour alléger les charges de leur famille, entraient en qualité de commis chez un libraire, puis, avec un persévérant travail, devenaient chefs de maison.
Librairie Durand (1837). Archives Pedone |
Né le 30 mars 1810 à Gouville, Auguste-Adolphe Durand entra en 1826 chez Jean-Joseph Videcoq (1792-1857), 6 place du Panthéon [Ve], près l’École de droit, une des plus importantes maisons de cette époque, avec Joubert et Thorel, dans la spécialité des livres de droit et de jurisprudence. Il ne quitta cette maison que pour s’établir en 1837, 3 rue des Grès. Le 31 janvier 1838, à Paris, il épousa Marie-Geneviève-Élisabeth Douville.
En 1846, il transporta sa librairie au numéro 7 de la même rue et à
l’angle de la rue Toullier, au numéro 1. Sa fille Marie-Adrienne-Élisabeth
Durand (1839-1890), née le 3 février 1839, épousa le 6 août 1859 Guillaume
Pedone (1830-1923), né à Palerme [Sicile] le 28 janvier 1830, libraire 5 rue
des Beaux-Arts [VIe]. Entré chez Auguste Durand en 1859,
Ernest-Théodore Thorin, né le 28 décembre 1834, épousa le 18 avril 1861 sa
seconde fille, Alexandrine-Aimée-Jenny Durand (1842-1929), née le 12 mars 1842,
et s’établit libraire en 1866, 58 boulevard Saint-Michel [VIe]. En
mai 1866, Auguste Durand associa son gendre Guillaume Pedone à son commerce, pour
le détail, l’assortiment et la commission. Après le décès de son épouse, le 8
novembre 1866, 15 boulevard Saint-Michel [Ve], et devant l’affaiblissement
de sa vue, Auguste Durand se retira complètement des affaires en 1868. Marié en
secondes noces le 16 février 1876 à Louise-Claudine Boitard, institutrice, née
le 29 novembre 1823, il mourut le 26 mai 1888, 20 rue du Cherche-Midi [VIe].
Maison Debauve & Gallais, 30 rue des Saints Pères (juin 2022)
Hôtel de Tessé. Musée Carnavalet |
Lorsque Alphonse Picard se sépara
d’Auguste Durand, il s’associa d’abord avec Charles Porquet (1823-1902),
« un gentilhomme qui faisait commerce de livres » dans l’hôtel de
Tessé, 1 quai Voltaire [VIIe], au coin de la rue des Saints-Pères, où
était mort du choléra le maréchal Thomas-Robert Bugeaud le 10 juin 1849. L’association
fut dissoute le 21 avril 1869 : nommé liquidateur avec les pouvoirs les
plus étendus, Porquet reprit la maison de commerce et continua les affaires
sous l’ancienne dénomination de « Librairie ancienne et moderne de Ch.
Porquet » ; le 9 juin 1869, Picard s’installa à son compte, 82 rue
Bonaparte [VIe].
Librairie Picard en 2010 |
Intérieur de la Librairie Picard |
« Tout en donnant de préférence ses soins et son attention à la librairie ancienne, Alphonse Picard s’occupa également, pendant quelques années, d’ouvrages classiques ; mais il réserva tous ses efforts à la commission des livres anciens, à l’expertise et aux achats de bibliothèques, à la publication de catalogues où se groupaient des œuvres utiles aux travaux de l’enseignement supérieur et des universités françaises et étrangères, à l’édition d’ouvrages d’érudition. Il avait ainsi retrouvé sa véritable voie, frappé qu’il était de toute l’importance que le commerce de la librairie ancienne et les connaissances bibliographiques pouvaient tirer de la multiplicité, sans cesse croissante, des diverses publications encore augmentées par la variété des modes d’impression due aux progrès et aux découvertes de la science moderne, du désir de remonter aux choses du passé ; de l’attrait qu’offrait à des esprits curieux le groupement d’intéressantes collections. »
(Paul Delalain. Bulletin de la
Société des Archives historiques. Revue de la Saintonge et de l’Aunis.
Saintes, J. Prévost, 1906, p. 290)
Libraire des Archives nationales et de la Société de l’École des chartes, Picard était aussi éditeur. Il publia la Bibliothèque de l’École des chartes, à partir de 1871 ; l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Comptes rendus des séances, à partir de 1874 ; les Séances et travaux de l’Académie des sciences morales et politiques, à partir de 1874 ; Le Cabinet historique. Revue mensuelle, à partir de 1877 ; la Collection de textes pour servir à l’étude et à l’enseignement de l’histoire, à partir de 1886 ; le Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française d’archéologie, à partir de 1889.
En même temps, il édita, entre autres œuvres :
- Cours complet d’algèbre élémentaire convenant aux deux enseignements secondaires, par A. Guilmin (1872).
- Méthode phonomimique de A.
Grosselin – Enseignement de la lecture, rendu attrayant et rapide par l’emploi
de la phonomimie (1876).
- État des catalogues des
manuscrits des bibliothèques de Belgique et de Hollande. Par Ulysse Robert
(1878).
- Inventaire des cartulaires
conservés dans les bibliothèques de Paris et aux Archives nationales, par M.
Ulysse Robert (1878).
- Inventaire sommaire des
manuscrits des bibliothèques de France dont les catalogues n’ont pas été
imprimés, publié par Ulysse Robert (1879).
- Histoire des institutions
monarchiques de la France sous les premiers Capétiens, par M. Achille Luchaire
(1883).
- Notions élémentaires de
critique historique, par Ad. Tardif (1883).
- Le Dépôt légal et nos
collections nationales, par M. Georges Picot (1883).
- Cartulaire de l’abbaye de
St-Chaffre du Monastier, par le chanoine Ulysse Chevalier (1884).
- Bibliotheca Mariana de la
Compagnie de Jésus, par Carlos Sommervogel (1885).
- Raoul Glaber. Les Cinq Livres
de ses histoires, publiés par Maurice Prou (1886).
- L’Introduction par la France du
droit des neutres dans le droit public maritime, par H. Doniol (1886).
- Notes sur les imprimeurs du
Comtat Venaissin et de la principauté d’Orange, par M. Pellechet (1887).
- Vie de Louis le Gros par Suger,
par Auguste Molinier (1887).
- Deux registres de prêts de
manuscrits de la Bibliothèque de Saint-Marc à Venise, publiés par H. Omont
(1888).
- Textes relatifs à l’histoire du
Parlement depuis les origines jusqu’en 1314, par Ch. V. Langlois (1888).
- Bibliothèque publique de
Versailles. Catalogue des incunables et des livres imprimés de MD. à MDXX. Par
M. Pellechet (1889).
- Louis VI le Gros. Annales de sa
vie et de son règne, par Achille Luchaire (1890).
- Histoire du Pape Calixte II,
par Ulysse Robert (1891).
- Livre de raison de la famille
Dudrot de Capdebosc, par Philippe Tamizey de Larroque (1891).
- Les Archives de l’histoire de
France, par Ch. V. Langlois et H. Stein (1891).
Il fut aussi l’expert pour quelques ventes publiques :
Vente à l’Hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle n° 4, premier étage, les mercredi 18 et jeudi 19 février 1874 : Catalogue d’un choix de livres rares et curieux tirés de la bibliothèque d’un amateur. Ouvrages imprimés sur papier de Chine, de Hollande. Livres à figures, reliures de Capé, Lebrun, etc., etc. (Paris, Alphonse Picard, 1874).
Vente du lundi 6 au jeudi 16 novembre 1882, en 10 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue de la bibliothèque et des autographes de feu M. H. Cocheris (Paris, Alphonse Picard, 1882).
Vente du lundi 16 au lundi 23 mars 1885, en 7 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres de philologie, De Littérature ancienne, d’Histoire et d’Archéologie, composant la bibliothèque de feu L. Quicherat, Membre de l’Institut, Ancien Conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Auteur du Thesaurus poeticus linguæ latinæ (Paris, Alphonse Picard, 1885).
Vente du lundi 14 au mercredi 23 décembre 1885, en 9 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Léon Renier, Membre de l’Institut, Professeur au Collège de France, Conservateur-administrateur de la Bibliothèque de l’Université, Commandeur de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard, 1885).
Vente du lundi 29 mars au mardi 13 avril 1886, en 14 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Émile Egger, Membre de l’Institut, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris, Commandeur de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard, 1886).
Vente du lundi 25 avril au lundi 2 mai 1887, en 7 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de M. R. [Ch. Robert] (Paris, Alphonse Picard, 1887).
Vente du jeudi 20 au samedi 22 février 1890, en 3 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Fustel de Coulanges, Membre de l’Institut, Professeur d’histoire à la Faculté des Lettres de Paris, Directeur honoraire de l’Ecole Normale Supérieure (Paris, Alphonse Picard, 1890).
Vente du lundi 29 au mercredi 31 mai 1893, en 3 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Siméon Luce, Membre de l’Institut, Professeur à l’École des Chartes, Chef de section aux Archives Nationales, Chevalier de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1893).
Cercle de la Librairie. L'Illustration, samedi 7 février 1880, p. 88 |
Par suite des élections faites en
Assemblée générale, le 26 février 1892, le Conseil d’administration du Cercle
de la librairie, 117 boulevard Saint-Germain [VIe], à l’angle de la
rue Grégoire de Tours, se trouva composé comme suit pour l’année 1892 :
Armand Templier, président ; Georges Chamerot et Alphonse Picard,
vice-présidents ; Henri Belin, secrétaire ; Félix Alcan,
trésorier ; Bigo-Danel, Ferdinand Champenois, Maurice Firmin-Didot,
Gruintgens, Henri Heugel, Edgar Laroche-Joubert, Lucien Layus, Alphonse
Lemerre, Pierre Mainguet et Lucien Marc, conseillers.
Auguste Picard. Coll. Librairie Picard
Devenu l’associé de son père en
1892, Auguste-Eugène Picard épousa, le 22 juin de cette année, à Paris [IIIe],
Madeleine-Marie Dreux, née à Paris le 15 avril 1870, domiciliée 38 rue
Notre-Dame-de-Nazareth [IIIe], chez ses parents, Benoît-Émile Dreux,
entrepreneur de peinture, et Marie-Geneviève-Julie Coquard.
Auguste Picard était né le 3 mars
1866 au 1 quai Voltaire. Déjà titulaire d’une licence ès-lettres, il avait reçu
le diplôme d’archiviste paléographe le 23 janvier 1889 et était entré à la
librairie de son père pour le seconder.
« Choisissant ses auteurs autant que ses clients, Auguste Picard n’oublia jamais l’enseignement qu’il avait reçu à l’École des chartes. C’est ainsi qu’il eut l’idée des deux collections, Sciences auxiliaires de l’histoire, d’une part, Archéologie et histoire de l’art, d’autre part, qui sont l’honneur de sa maison : lorsqu’il voulut entreprendre la deuxième série, il songea tout naturellement à consacrer quelques volumes à l’art du Moyen-Age et demanda à son camarade de promotion Camille Enlart d’en assurer la rédaction. N’est-ce pas le chartiste plus encore que l’éditeur qui voulut se charger de publier le Manuel de paléographie de Maurice Prou (1890), les Sources de l’histoire de France d’Auguste Molinier (1901), l’Architecture religieuse de Robert de Lasteyrie (1912) ? Il se faisait un devoir et un plaisir de lire lui-même et d’annoter les manuscrits qui lui étaient proposés ; il en discutait avec les auteurs et tenait à être leur collaborateur très actif : plus souvent qu’on ne le croit, il termina des ouvrages en cours de publication, laissés inachevés par la mort prématurée de leur auteur : il servait ainsi les intérêts de tous. Auguste Picard avait acquis à l’École des chartes quelques principes auxquels il demeura toujours fort attaché : il tenait à ce que tous les ouvrages édités par lui fussent munis d’un index et considérait comme essentielle une bibliographie critique aussi complète que possible ; les auteurs se laissant arrêter trop souvent par le caractère rebutant de cette besogne, c’est lui-même qui assurait l’établissement des index. Beaucoup de livres lui étaient passés entre les mains, il les avait feuilletés, il en savait les lacunes, il avait déterminé la meilleure édition : avec conscience, dans la bibliographie, il faisait profiter les lecteurs de l’expérience que lui avait donnée la pratique de son métier. »
(A. Martin. Bibliothèque de
l’école des chartes. Paris, Henri Didier, 1946, t. CVI, p. 163)
- Les Livres liturgiques du
diocèse de Langres. Étude bibliographique. Par l’abbé L. Marcel (1892).
- Histoire de la participation de
la France à l’établissement des États-Unis d’Amérique, par Henri Doniol (1892).
- Catalogue des incunables de la
bibliothèque Sainte-Geneviève, rédigé par Daunou, publié par M. Pellechet
(1892).
- Documents pour servir à
l’histoire des domiciles de la Compagnie de Jésus dans le monde entier.
Collationnés par le Père Alfred Hamy (s. d. [1893]).
- Œuvres historiques de M. le
Docteur Ulysse Chevalier (1897).
- Bibliothèque nationale.
Nouvelles acquisitions du département des manuscrits pendant l’année 1891-1892,
par Henri Omont (1892).
- Manuel pratique du
bibliothécaire, par Albert Maire (1896).
- Une association d’Imprimeurs
parisiens au XVe siècle, par M.
Pellechet (1897).
- Catalogue général des
incunables des bibliothèques publiques de France, par M. Pellechet (1897).
- Henri Doniol. Serfs et vilains
au moyen âge (1900).
- Manuel d’archéologie française,
par Camille Enlart (1902).
Auguste Picard seconda également son père dans les ventes publiques :
Vente du vendredi 15 au samedi 23 février 1895, en 8 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de Feu M. Armand Durand, Ancien professeur de rhétorique aux lycées Louis-le-Grand et Condorcet, Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1895).
L’Université Harvard, à Cambridge (Massachusetts, États-Unis d’Amérique), acquit la bibliothèque de Paul Riant (1836-1888), historien des Croisades :
Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Première partie : livres concernant la Scandinavie (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1896).
Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Deuxième partie I Nos 1 – 1850 bis (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1899).
Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Deuxième partie II Nos 1851 – 5192 (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1899).
Dans
une lettre datée du 12 novembre 1896, de son château d’Amareins [Ain], Julien
Baudrier (1860-1915), président de la Société des Bibliophiles lyonnais, membre
de l’Académie de Lyon et maire de la commune d’Amareins, contesta, à tort, les
compétences de Picard :
« Ce catalogue Picard m’avait aussi tapé dans l’œil mais seulement pour un seul numéro, un Rigaud dont je me brosse le ventre […]. C’est le 7661. Mon avis n’est pas aussi sombre sur les livres. Picard n’entend absolument rien aux livres anciens ; la preuve en est dans ce même numéro qui, porté à cinquante francs, aurait eu autant de demandes. Même chose pour une centaine de numéros. Vous voyez donc qu’il n’y a pas à se monter le cou. Il y a une baisse, c’est indiscutable, mais les choses rares et belles tiennent leur prix et même en prennent tous les jours. Mon avis est que Picard et surtout ceux qui chargent Picard de vendre des livres sont des novices qui s’en mordront les doigts. Voyez les catalogues de Claudin. C’est un malin qui sait ce que vaut un livre et qui ne baisse pas follement les prix. »
(Denis
Galindo. « Aperçus sur la correspondance de Julien Baudrier, ou
l’Élaboration de la Bibliographie lyonnaise du XVIe
siècle ». Histoire et civilisation du livre. Genève, Droz, 2006, p.
246)
Alphonse Picard mourut le 22 juin 1906, 82 rue Bonaparte, et fut inhumé au cimetière du Montparnasse [3e division]. Son épouse le rejoignit le 6 juillet 1909.
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