Si André Ferroud est devenu un éditeur un peu mystérieux aujourd’hui, c’est parce qu’il est tombé dans l’oubli. Pourtant, en son temps, cet éditeur aux larges épaules et aux grands cheveux, qui ressemblait tant à Balzac, était bien connu des amateurs. Ses éditions, qui sont parmi les plus belles productions éditoriales du xixe siècle, ne passent pas inaperçues dans les ventes publiques, souvent à cause de leurs riches reliures contemporaines (Charles Meunier, René Kieffer, Henri Noulhac, Lucien Durvand, Georges Canape, Petrus Ruban, etc.).
La « Librairie des amateurs » a été fondée en 1878, au n° 210 du boulevard Saint-Germain, par André Ferroud, né à Aix-les-Bains (Savoie) le 7 octobre 1849. Dès 1882, il abandonna son premier local, trop petit, pour s’installer au n° 192 du même boulevard.
Ferroud (à gauche) et (probablement) Descamps-Scrive |
Simple libraire jusqu’en 1886, Ferroud s’essaya progressivement au rôle d’éditeur en publiant d’abord les trois ouvrages d’un instituteur, Zéphir-Joseph Piérart(1818-1879) : Histoire de Saint-Maur-des-Fossés (1886, 2 vol. in-8, pl.), La Grande Epopée de l’an II (1887, in-8, pl.) et Le Camp des Bagaudes (1887, in-8, 13 ill. hors-texte).
Lettré et réfractaire aux gros tirages et au bon marché, Ferroud désira travailler pour les seuls bibliophiles. S’intéressant aux entreprises de ses confrères éditeurs – Damase Jouaust (1834-1893), Henri Launette (1845-1894), Albert Quantin (1850-1933) et Émile Testard (1855-1896) –, il s’entendait avec celui qui publiait un ouvrage qui lui plaisait pour faire tirer des exemplaires qui lui étaient réservés et auxquels il ajoutait souvent des planches.
Ainsi fit-il en 1887 pour La Dame aux camélias, par Alexandre Dumas fils (1824-1895), de la maison Quantin (s.d. [1886], in-4). La préface est de Jules Janin (1804-1874), avec une nouvelle préface inédite de l’auteur. L’ouvrage est illustré d’un frontispice gravé à l’eau-forte en couleurs par Eugène Gaujean (1850-1900), et de 10 eaux-fortes hors-texte, gravées, d’après les dessins de Albert Lynch (1860-1950), par Eugène-André Champollion (1848-1901) et Pierre-Augustin Massé. Ferroud fit exécuter pour ajouter à cette édition : un « Portrait » de Marie Duplessis, gravé à l’eau-forte, et « Les Quartiers de la Dame aux camélias », gravés à l’eau-forte d’après un dessin de Lynch.
Ainsi fit-il la même année pour Paul et Virginie, par Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814), de Launette (1887, in-8), avec 12 illustrations hors-texte de Maurice Leloir (1853-1940), gravées à l’eau-forte par Auguste Boulard (1852-1927) : 50 exemplaires sur papier du Japon furent réservés à Ferroud.
Après la publication de Le Frère de la duchesse d’Angoulême (1888, in-8, tabl.), par l’abbé Henri Desportes, Ferroud s’installa définitivement en 1889 au n° 127 du boulevard Saint-Germain et continua d’éditer les tirages spéciaux de ses confrères :
Notre-Dame de Paris, par Victor Hugo (1802-1885), de Testard (1889, 2 vol. in-4), 10 compositions hors-texte, gravées à l’eau-forte par Adolphe-Alphonse Géry-Bichard (1841-v.1900), d’après Luc-Olivier Merson (1846-1920) : il a été fait pour Ferroud un tirage spécial à 50 exemplaires numérotés sur papier vergé à la forme au filigrane « Victor Hugo », contenant 2 états des grandes compositions hors texte (avant et avec la lettre) et une double suite des gravures dans le texte, et 10 exemplaires sur papier du Japon, avec double suite de toutes les eaux-fortes ; ces exemplaires diffèrent du reste de l’édition par un titre à son nom qui est orné d’un dessin de Gustave Fraipont (1849-1923), gravé sur bois par Auguste-Hilaire Léveillé (1840-1900), reproduit sur la couverture, et représentant la cathédrale de Paris.
Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII, par Alfred de Vigny (1797-1863), de la maison Quantin (1889, 2 vol. in-8), portrait de l’auteur dessiné et gravé à l’eau-forte par Eugène Gaujean (1850-1900), 10 planches gravées à l’eau-forte par Gaujean d’après Albert Dawant (1852-1923), hors-texte. Il a été fait pour Ferroud un tirage spécial à 50 exemplaires numérotés sur papier à la cuve avec le filigrane de la « Librairie des amateurs », avec les compositions de Dawant en trois états (eau-forte pure, avant et avec lettre) et deux portraits d’Alfred de Vigny gravés par Gaujean et Edmond Hédouin (1820-1889).
Daphnis et Chloé, par Longus (ive s.), de la maison Launette (1890, in-8), préface de Jules Claretie (1840-1913), compositions de Raphaël Collin (1850-1916), gravées à l’eau-forte par Eugène-André Champollion (1848-1901) : 50 exemplaires sur papier de cuve, avec les eaux-fortes en deux états (nos I à L) furent réservés à la « Librairie des amateurs » et remis en feuilles aux souscripteurs, dans un emboîtage en satin rose et avec leur nom imprimé.
Mémoires de Madame de Staal de Launay, de la « Librairie des bibliophiles », de Jouaust (1890, 2 vol. in-16), préface de la baronne Double (1848-1897) et 41 eaux-fortes par Adolphe Lalauze (1838-1905) : il a été fait pour Ferroud un tirage spécial à 50 exemplaires en un seul volume in-8 sur papier vélin du Marais, avec un titre et une couverture à son nom, et un album de la suite des eaux-fortes.
Mémoires des autres, par Jules Simon (1814-1896), de Testard (1890, in-12), illustrations de Noël Saunier (1847-1890) dans le texte, gravées sur bois par Charpentié, Méaulle et Quesnel : il a été tiré 50 exemplaires sur papier du Japon souscrits par Ferroud.
Nouveaux Mémoires des autres, par Jules Simon, de Testard (1891, in-12), illustrations dans le texte de Charles Léandre (1862-1934), gravées sur bois par Alfred Prunaire (1837-v.1900) ; il a été tiré 50 exemplaires sur papier du Japon souscrits par Ferroud.
La Confession d’un enfant du siècle, par Alfred de Musset (1810-1857), de Quantin (1891, in-8), avec 10 planches hors-texte de Paul Jazet (1848-1918), gravées à l’eau-forte par Eugène Abot (1836-1894) : il a été tiré 50 exemplaires numérotés sur papier du Japon pour Ferroud, qui contiennent les eaux-fortes en triple état (eau-forte pure, avant la lettre et avec la lettre).
Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, par George Sand (1804-1876), de Testard (1892, 2 vol. in-8), illustrations d’Adrien Moreau (1843-1906), gravées sur bois par Brauer, Froment, Méaulle, Rousseau et Thomas : il a été imprimé 50 exemplaires numérotés I à L sur papier à la cuve pour Ferroud, avec un album du tirage à part des gravures sur bois et un album des compositions de Moreau gravées à l’eau-forte par Boulard, Géry-Bichard et Vion, en 3 états.
Le Chevalier de Maison-Rouge, par Alexandre Dumas (1802-1870), de Testard (1894, 2 vol. in-8), illustrations de Julien Le Blant (1851-1936), gravées sur bois par Léveillé : il a été tiré pour Ferroud 50 exemplaires sur papier de Chine extra-fort (nos 76 à 110) avec un tirage à part de toutes les gravures dans un emboîtage ; Le Blant a fait, après coup, une série de 10 compositions hors-texte qui ont été gravées à l’eau-forte par Géry-Bichard, dont 35 exemplaires sur Chine extra-fort en 4 états ont été souscrits par Ferroud.
Parallèlement, Ferroud dirigea quelques ventes publiques dont il édita les catalogues :
- Livres d’histoire, d’archéologie, littérature, beaux-arts, sciences, architecture, numismatique, géographie, voyages, et nombreux ouvrages sur Paris et les provinces provenant de la bibliothèque de feu M. L.G. (1886).
- Livres composant la bibliothèque de feu M. le Bon. de M. (1886).
- Livres rares et curieux provenant de la bibliothèque de M. le Cte de V*** (1886).
- Bibliothèque de feu M. Edmond Lambert […] et […] celle de feu M. Z.-J. Piérart (1887).
- Livres rares et curieux, anciens et modernes, provenant de la bibliothèque de M. E.-T. Ch. (1887).
- Catalogue de la bibliothèque de M me George Sand et de M. Maurice Sand (1890).
- Bibliothèque d’un amateur parisien et […] bibliothèque de M. L.C. (1890).
- Beaux livres provenant de la bibliothèque de M. K. (1890).
Le Dernier Abbé (1891, in-8), par Paul de Musset (1804-1880), fut sa première grande publication personnelle. Illustré de 19 compositions par Adolphe Lalauze (1838-1905), avec une préface par Anatole France (1844-1924), il fut tiré à 42 exemplaires sur papier du Japon (nos 1 à 42), avec trois états des planches (eaux-fortes pures, état terminé avec remarques et suite dans le texte) ; 63 exemplaires sur papier du Japon (nos 43 à 105), avec deux états des planches dont une avec remarques ; 105 exemplaires sur grand papier vélin d’Arches (nos 106 à 210) avec deux états des planches dont une avec remarques ; 315 exemplaires sur papier vélin d’Arches (nos 211 à 525) avec un état des planches.
Millet dans son atelier |
Pour servir de pendant au Dernier Abbé, Ferroud publia La Mouche (1892, in-8), par Alfred de Musset (1810-1857), avec une préface par Philippe Gille (1831-1901), ouvrage illustré de 30 compositions par Adolphe Lalauze. Portrait de l’auteur, d’après le célèbre portrait de Charles Landelle (1821-1908) fait en 1854, hors-texte ; portrait de Musset enfant d’après Mathieu-Ignace van Brée (1773-1839) et 6 planches à pleine page compris dans la pagination. Tirée à 500 exemplaires, savoir : nos 1 à 10 sur papier du Japon, avec trois états des planches (eau-forte pure, état terminé avec remarque et suite dans le texte), avec une aquarelle originale de Lalauze ; nos 11 à 40 sur papier du Japon avec trois états des planches (les mêmes que précédemment) ; nos 41 à 50 sur grand papier vélin d’Arches avec trois états des planches (les mêmes que précédemment) ; nos 51 à 110 sur papier du Japon avec deux états des planches ; nos 111 à 200 sur grand papier vélin d’Arches avec deux états des planches ; nos 201 à 500 sur papier vélin d’Arches avec un état des planches. Les épreuves de l’eau-forte pure portent la signature de Lalauze.
Le succès du Dernier Abbé et de La Mouche, grâce au talent de Lalauze, permit à Ferroud de se lancer dans d’autres publications.
Un Début au marais (1892, petit in-8), par Fusillot, pseudonyme de Paul Reveilhac (1847-1896), fondateur et premier président de la Société normande du livre illustré, 4 eaux-fortes de Lalauze hors-texte, 10 dessins de Hector Giacomelli (1822-1905), gravés sur bois par Jules Huyot (1841-1921) dans le texte. Tiré à 200 exemplaires : nos 1 à 5 sur papier du Japon avec les eaux-fortes en trois états, le tirage à part des bois et une aquarelle originale de Giacomelli ; nos 5 à 25 sur papier du Japon ou de Chine avec les eaux-fortes en trois états et le tirage à part des bois ; nos 26 à 50 sur papier du Japon ou de Chine, eaux-fortes en deux états ; nos 51 à 75 sur papier vélin du Marais à la forme, eaux-fortes en deux états ; nos 76 à 200 sur papier vélin du Marais, eaux-fortes avec la lettre. Les exemplaires en papier vélin ont une couverture verte, ceux en papier de Chine une couverture havane et ceux sur papier du Japon une couverture Japon.
Hérodias (1892, in-8), l’un des trois contes – avec Un cœur simple et La Légende de Saint Julien l’Hospitalier – de Gustave Flaubert (1821-1880), préfacé par Anatole France :
« M. Ferroud, qui a toujours d’excellentes idées, ne fut jamais mieux inspiré que le jour où, voulant donner aux bibliophiles une édition somptueuse d’Hérodias, il demanda, pour illustrer ce beau conte, des dessins à M. Georges Rochegrosse. »
Les compositions de Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938) furent gravées à l’eau-forte par Eugène-André Champollion (1848-1901) : 4 hors-texte, comprises dans la pagination, et 17 dans le texte ; l’eau-forte du titre est reproduite sur la couverture. Tiré à 500 exemplaires numérotés : nos 1 à 20 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) et un motif à l’aquarelle de Georges Rochegrosse ; nos 21 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 200 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 201 à 250 sur grand papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre ; nos 251 à 500 sur papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre. Plus 8 exemplaires sur papier Whatman avec 3 états des planches, hors commerce. Le souhait de D’Eylac [Anatole de Claye (1851-1903)] fut exaucé :
« Et maintenant il y a les deux autres contes de Flaubert. M. Ferroud ne cherchera-t-il pas à nous en donner des éditions qui soient les pendants de celle d’Hérodias ? S’il y parvenait, j’ose lui garantir que son nom, conservé par de telles œuvres, vivrait, aussi longtemps que le goût des beaux livres subsistera, dans la mémoire des bibliophiles reconnaissants. » (D’Eylac. La Bibliophilie en 1891-1892. Paris, A. Rouquette, 1893, p. 66)
Le Roi Candaule (1893, in-8), par Théophile Gautier (1811-1872), préface par Anatole France, avec 21 compositions de Paul Avril (1843-1928) ; frontispice entre le faux titre et le titre et 5 planches hors-texte comprises dans la pagination. Tiré à 500 exemplaires numérotés : nos 1 à 20 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) et un motif à l’aquarelle de Paul Avril ; nos 21 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 200 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 201 à 250 sur grand papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre ; nos 251 à 500 sur papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre. Plus 10 exemplaires sur papier Whatman avec 3 états des planches, hors commerce. La suite des dessins originaux de Paul Avril fut acquise en bloc par Eugène Paillet (1829-1901). La publication du Roi Candaule permit à D’Eylac de dégager ce qu’il a appelé la « formule » de Ferroud :
« J’observe d’abord que M. Ferroud ne considère pas qu’en matière de livres d’art le livre lui-même, le texte, soit une quantité négligeable. C’est un excellent principe. Je n’ignore pas qu’il y a des exceptions : certains ouvrages illisibles – tels le Recueil de Chansons choisies de M. de Laborde ou les Fables de Dorat – doivent à leur illustration d’être cotés en bibliophilie, et chèrement cotés ! Mieux vaut pourtant ne pas tenter l’aventure. M. Ferroud n’édite que des œuvres littéraires consacrées : il a grandement raison.
Je remarque, en second lieu, qu’aucune de ces œuvres choisies par lui n’avait précédemment donné lieu à des éditions de luxe. Il estime et il prouve que le champ de la nouveauté est assez vaste pour qu’on ne s’acharne pas indéfiniment après les mêmes illustrations. Je puis affirmer qu’il ne songe pas à donner la moindre Manon Lescaut ! Pourquoi refaire ce qui a déjà été fait, – parfois au risque de faire moins bien ? Je m’entends : quand la Société des Amis des Livres conçoit, par exemple, une façon d’illustrer Zadig qui sera, et par le genre et par les procédés, absolument inédite, je l’approuve de donner suite à son idée ; je l’approuve surtout de réussir comme elle vient de réussir. Mais j’en ai assez, et le public aussi en a assez de ces éternels « recommencements » qui tendraient à accréditer l’opinion que les bibliophiles ne savent s’intéresser qu’à trois ou quatre livres, toujours les mêmes.
Autre constatation : les éditions Ferroud sont d’un format excellent. Plus petit, les gravures seraient trop réduites ; plus grand, ce serait mal commode : il faut que le livre de bibliophile soit aisément maniable. – Veut-on maintenant que nous examinions de près l’impression ? Elle est irréprochable ; on sent que Chamerot [Georges Chamerot (1845-1922), imprimeur de la Revue des deux mondes] y donne tous ses soins. La dimension des caractères est appropriée à celle des figures dans le texte ; car il y a une juste proportion à observer, un texte trop gros écrasant des eaux-fortes trop menues. – Et la mise en pages ! Pour ne signaler qu’un point, tous les chapitres commencent en « bonne page » [ou « belle page » : page recto, toujours impaire et de droite], sans qu’il y ait jamais, en face, une de ces pages blanches qui viennent si désagréablement interrompre le texte.
Mais au-dessus de tout, il y a le choix à faire des artistes pour l’illustration. M. Ferroud ne s’est jamais adressé, comme on l’a vu, qu’à des artistes hors de pair. Chaque fois, il s’est adressé à l’artiste que la nature de son talent désignait le mieux pour les sujets à traiter. Après coup, cela paraît tout simple. Nous ouvrons Hérodias, et nous nous disons qu’il était bien naturel d’en charger Rochegrosse. De même pour le Dernier Abbé et la Mouche : Lalauze n’était-il pas le vignettiste indiqué ? De même pour le Roi Candaule …. Eh bien ! il paraît cependant que ce n’est pas chose si facile de charger d’une tâche celui qui saura la remplir. »
(Le Livre et l’Image. N° 4 – juin 1893, p. 244-245)
Un cœur simple (1894, in-8), par Gustave Flaubert, préfacé par Anatole de Claye, avec 23 compositions par Émile Adan (1839-1937) gravées à l’eau-forte par Champollion : 10 hors-texte et 13 dans le texte ; la vignette du titre est reproduite sur la couverture. Tiré à 500 exemplaires numérotés : nos 1 à 20 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) et un motif à l’aquarelle d’Émile Adan ; nos 21 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 200 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 201 à 250 sur grand papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre ; nos 251 à 500 sur papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre. Plus 10 exemplaires sur papier Whatman avec 3 états des planches, hors commerce.
Ferroud aimait les livres qui vont deux par deux : le pendant du Roi Candaule fut Une nuit de Cléopâtre (1894, in-8), par Théophile Gautier, préfacée par Anatole France, avec 21 illustrations dessinées et gravées à l’eau-forte par Paul Avril. Tirée à 500 exemplaires numérotés : nos 1 à 20 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) et un motif à l’aquarelle de Paul Avril ; nos 21 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 200 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 201 à 250 sur grand papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre ; nos 251 à 500 sur papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre.
Reliure de Rollinger Lemmo |
Jean et Jeannette (1894, in-8) par Théophile Gautier, avec une préface par Léo Claretie (1862-1924) et 24 en-tête de chapitres et culs-de-lampe – il n’y a pas cette fois de compositions hors-texte – dessinés et gravés à l’eau-forte par Adolphe Lalauze. Tiré à 500 exemplaires numérotés : nos 1 à 20 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) et une composition originale de Lalauze ; nos 21 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 200 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 201 à 250 sur grand papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre ; nos 251 à 500 sur papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre.
La Légende de Saint Julien l’Hospitalier (1895, in-8), par Gustave Flaubert, préfacée par Marcel Schwob (1867-1905), est illustrée de 26 compositions par Luc-Olivier Merson (1846-1920), gravées à l’eau-forte par Alphonse-Adolphe Géry-Bichard (1841-v.1900) : 3 hors-texte et 23 dans le texte ; la vignette du titre est reproduite sur la couverture. Tirée à 500 exemplaires numérotés : nos 1 à 20 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) et une composition originale de Luc-Olivier Merson ; nos 21 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 200 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 201 à 250 sur grand papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre ; nos 251 à 500 sur papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre. Plus 8 exemplaires sur papier Whatman avec 3 états des planches, hors commerce.
Mes souvenirs (1895, in-8), par Caroline Commanville (1846-1931), nièce de Flaubert, avec des illustrations de l’auteur. Tirés à 500 exemplaires : nos 1 à 50 sur papier de Chine ; nos 51 à 70 sur papier du Japon ; nos 71 à 500 sur papier vélin.
Omphale (1896, in-12), par Théophile Gautier, avec une préface par Anatole de Claye et des illustrations dessinées et gravées par Adolphe Lalauze. Tirée à 300 exemplaires : nos 1 à 50 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 51 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 300 sur papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre.
La Chaîne d'or |
Inès de las Sierras (1897, in-8), par Charles Nodier (1780-1844), avec une préface par Anatole de Claye et des illustrations dessinées et gravées en couleurs par Paul Avril : 1 sur le titre, 15 hors-texte. Tirée à 200 exemplaires.
Les Prisonniers du Caucase (1897, in-8), par Xavier de Maistre (1763-1852), avec 9 illustrations hors-texte de Julien Le Blant (1851-1936), gravées à l’eau-forte par Louis Muller. Tirés à 500 exemplaires : nos 1 à 10 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) et une composition originale de Julien Le Blant ; nos 11 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 150 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 151 à 500 sur papier vélin d’Arches.
La Mille et deuxième nuit |
La Mille et deuxième nuit (1898, in-8), par Théophile Gautier, préfacée par Louis-Jules Gastine (1858-1930) et illustrée de 9 compositions par Adolphe Lalauze. Tirée à 500 exemplaires.
Le Pavillon sur l’eau (1900, in-8), par Théophile Gautier, avec une préface de Camille Mauclair (1872-1945) et des compositions en couleurs de Henri Caruchet. Tiré à 350 exemplaires.
Salammbô (1900, 2 vol. in-8), par Gustave Flaubert, préfacée par Léon Hennique (1850-1935), illustrée de deux vignettes sur les couvertures, deux frontispices, 18 gravures hors-texte, 15 gravures dans le texte en tête de chaque chapitre et 15 culs-de-lampe, le tout gravé à l’eau-forte par Champollion d’après Georges Rochegrosse. Tirée à 600 exemplaires : nos 1 à 20 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) et un motif à l’aquarelle de Rochegrosse ; nos 21 à 100 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 3 états des eaux-fortes (eaux-fortes pures, avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 101 à 200 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches avec 2 états des eaux-fortes (avant la lettre avec remarques, avec la lettre) ; nos 201 à 600 sur papier vélin d’Arches, eaux-fortes avec la lettre.
Byblis (1901, in-8), par Pierre Louÿs (1870-1925), préfacée par Auguste Gilbert de Voisins (1877-1939), illustrée de 44 compositions en couleurs par Henri Caruchet et tirée à 300 exemplaires, dont 100 sur Japon et 200 sur papier vélin d’Arches.
Aline, reine de Golconde (1901, in-4), par Stanislas de Boufflers (1738-1815), avec une préface de Camille Mauclair, illustrée de 14 compositions par Léon Galand (1872-1960), gravées à l’eau-forte.
Madame de Luzy (1902, in-12), par Anatole France, illustrée de 10 compositions dessinées et gravées à l’eau-forte par Lalauze, tirée à 350 exemplaires : nos 1 à 110 sur Japon ou papier vélin d’Arches ; nos 111 à 150 sur papier du Japon ; nos 151 à 350 sur papier vélin d’Arches.
Mémoires d’un volontaire (1902, in-8), par Anatole France, avec 26 compositions de Adrien Moreau (1843-1906), gravées à l’eau-forte par Xavier Lesueur, tirés à 400 exemplaires : nos 1 à 160 sur papier du Japon ou grand vélin d’Arches ; nos 161 à 400 sur papier vélin d’Arches.
Myrrha vierge et martyre (1903, in-8), par Jules Lemaître (1853-1914), préfacée par l’auteur, avec 13 compositions par Louis-Édouard Fournier (1857-1917), gravées par Lesueur, fut tirée à 400 exemplaires.
Malade depuis 1897, André Ferroud se retira des affaires en 1903, céda sa maison à son neveu François Ferroud, qui la dirigeait déjà depuis quelques années, et mourut à Neuilly-sur-Marne [Seine-Saint-Denis],le 20 octobre 1921.
Comme don de joyeux avènement, le nouveau propriétaire fit à ses clients la surprise d’une charmante plaquette : La Rédemption de Pierrot, pantomime de Léon Hennique, illustrée de 5 compositions dessinées et gravées à l’eau-forte par Louis Morin (1855-1938). Elle fut tirée à 150 exemplaires numérotés : nos 1 à 25 sur papier du Japon contenant trois états des eaux-fortes, dont l’eau-forte pure ; nos 26 à 150 sur papier du Japon avec les eaux-fortes avec la lettre ; un exemplaire unique sur Whatman contenant tous les originaux et un dessin inédit de Louis Morin.
Pour compléter cet imposant article de bibliâtrique ... lire : Octave Uzanne, Président des Bibliophiles contemporains, H. Launette, G. Boudet et A. Ferroud, éditeurs-libraires : la querelle ! (mars 1890). http://octave-uzanne-bibliophile.blogspot.fr/2012/06/octave-uzanne-president-des.html
RépondreSupprimerB.
Article original inédit.
RépondreSupprimerJe ne peux pas tout dire, sinon, le blog cesse de vivre et est remplacé par un livre : facile à dire, d'ailleurs,mais plus difficile à réaliser, étant donné la détermination actuelle des éditeurs à vouloir travailler, même en prenant des risques, mineurs faut-il leur rappeler.
L'article date, mais je me permets de commenter, j'ai trouvé l'article très intéressant, je suis présentement à la recherche d'un catalogue recensant tous les ouvrages sortis chez cet éditeur, peut-être quelqu'un aurait ici une référence à me recommander. Merci !
RépondreSupprimerIl ne semble pas exister de catalogue recensant toute la production Ferroud. Ma dernière publication dans "Les Architectes du livre" (Paris, Cabinet Chaptal, 2021, p. 91-112).
SupprimerMerci ! j'ai pas mal cherché ces derniers jours mais je ne parviens effectivement pas à trouvé un tel recensement
SupprimerIl existe bien un catalogue bibliographique pour l'éditeur Ferroud, seulement il recense de 1878 à 1925 (date d'impression de l'ouvrage) il manque donc les éditions imprimées entre 1926 et le début des années 50.
RépondreSupprimerIl ne manque rien ici : je ne m'intéressais qu'à l'éditeur André Ferroud, de 1878 à 1903.
SupprimerJe ne parle pas de votre article, fort passionnant, mais du catalogue auquel je fais référence.
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