D'une famille
originaire de Izaut-de-l'Hôtel [Haute-Garonne], dans le Comminges,
face aux Pyrénées, Pierre-Marcellin Lortic est né à Saint-Gaudens
[Haute-Garonne], rue de la Sous-Préfecture, le 4 avril 1822. Son
père, Jean Lortic (1785-1850), était un ancien militaire, tailleur
dans sa ville natale d'Izaut, avant de devenir portier à la
sous-préfecture de Saint-Gaudens, où il épousa, le 20 mai 1810,
Bertrande Terris (° 1786).
On ne sait
rien de Lortic avant son arrivée à Paris, en 1840.
Publicité de Marcellin Lortic (1852-1928). In Gazette des Beaux-Arts, 1er mars 1895 |
Après son
apprentissage chez Auguste-Pierre-Paul Gruel (1800-1846), rue
Royale-Saint-Honoré [rue Royale, VIIIe], il s'installa à
son compte, en 1846, 199 rue Saint-Honoré [Ier], à
l'angle de la rue Saint-Roch, en face de l'église du même nom. Le
19 août 1848, il épousa, à Paris, Odile-Eugénie Dufossé,
qui lui donnera cinq fils et deux filles.
Adresse de Pierre-Marcellin Lortic (1822-1892). In Almanach-Bottin du commerce de Paris, 1854 |
Adresse de Pierre-Marcellin Lortic (1822-1892). In Almanach-Bottin du commerce de Paris, 1855 |
Atelier de Pierre-Marcellin Lortic 1, rue de la Monnaie, 1865 (photo Charles Marville) |
Atelier de Pierre-Marcellin Lortic voisin de la Chapellerie F. Beaume, 2, rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, 1866 (photo Charles Marville) |
Il
déménagea, en 1855, au 10 place du Louvre [Ier],
puis, en 1860, au 1 de la rue de la Monnaie [Ier],
qui deviendra le 11, après la
disparition en 1866 de la place des Trois-Maries, lors de la création
de la rue du Pont-Neuf. L'immeuble sera acquis en 1903 pour la
construction du « magasin 2 » de la Samaritaine, qui s'achèvera en
1910.
Portrait de Pierre-Marcellin Lortic In H. Beraldi. La Reliure du XIXe siècle. Paris, Conquet, 1896, t. IV, p. 242 |
« Lortic,
petit Languedocien brun, agité, volontaire, ardent, avantageux,
ambitieux, passionné pour la reliure et enragé pour parvenir,
aimant ce qui brille – sur un livre, et sur une poitrine ; parti de
rien en 1840 et déjà arrivé dix ans après ; ne manquant pas une
exposition, et pas une médaille ; […]
Ayant
intelligemment reconnu combien le métier de relieur est ingrat, il y
joignit avec profit le commerce des livres. […]. Bref Lortic,
libraire, faisait commerce de livres tout habillés par Lortic,
relieur. […]
Lortic avait
du livre relié une conception à lui : il le voulait ferme, très
bloc, fin de cartons, très fin de nerfs : au total, élégant. Il
couvrait ses dos d'un matériel de fers tortillés qui lui était
particulier et fait reconnaître ses reliures entre toutes. […]
La densité
du livre, il l'obtint quelquefois par un battage exagéré, voire par
le laminage. De là des hurlements dans le camp trautziste : Lortic
agrandit les livres à force de les laminer ! […]
Plus
personnel, plus audacieux que Trautz, Lortic fut moins égal, moins
sûr – pour user du mot à la mode : moins “impeccable”
- dans le métier. Il eut deux défauts saillants : trop serrer les
dos, et surtout la rage d'amincir le maroquin, ou de l'écraser au
polissage jusqu'à le réduire à l'état de basane : la peau semble
exténuée, prête à se fendiller, à s'écailler, à craquer. […]
Dans le choix et l'association des couleurs, il fut aussi moins sûr
que Trautz, et tomba parfois dans les tons faux ou criards.
Pour le décor, Lortic, avec une passion véritable, concevait le
livre relié comme un joyau : il aimait le riche, le fastueux, le
flamboyant, les plats couverts d'or, les doublures scintillantes de
feuillages et de semis ; les tranches ciselées ; les gardes de
moire, même de brocart d'or. (Le tout, précieusement conservé
dans des étuis, généralement en maroquin vert.) […]
Pour la dorure, il l'eut caractéristique et extraordinaire : il faut
compter Lortic au premier rang des grands doreurs. Non pas qu'il
dorât de sa main. Mais dans un atelier de reliure, la dorure –
tout comme le corps d'ouvrage – est, non ce que les doreurs la
font, mais ce que le maître de l'atelier, le patron, veut qu'elle
soit. […]
Lortic
voulut la dorure d'un bel or jaune, chaude, très enfoncée, très
repassée, très brillante, rutilante. Il l'eut toujours belle,
magnifique et constante, semblable à elle-même bien qu'elle ait été
faite de mains différentes. » (Henri Beraldi. La Reliure
du XIXE
siècle. Paris, L. Conquet,
1896, t. III, p. 73-79)
Signature de Pierre-Marcellin Lortic |
Lortic eut
trois doreurs principaux.
Signature de Wampflug |
Wampflug fut apprenti chez Niedrée, doreur chez Lortic en 1855.
Après être passé chez Petit, rue du Bac [VIIe], il
s'établit à son compte en 1863, rue Violet, à Grenelle [Paris
XVe].
Signature de Maillard |
Nicolas
[et non Charles, comme écrivent tous les historiens de la reliure,
contrairement à ce que disent
ses actes de naissance et de décès] Maillard, fils de relieur, né
à Bar-le-Duc [Meuse] le 2 avril 1840,fut
d'abord doreur 3 place de l'Échelle
[Ier],
chez
la veuve d'Alexandre Despierres, relieur de l'Empereur,
décédé à Paris le 27 juillet 1859. Il resta chez Lortic de 1866 à
1876, puis chez Cuzin de 1876
à 1881 (avec le droit de signer « MAILLARD
. DOR
»). Il mourut à Paris, le 5 juillet 1900.
Signature de Domont (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche) |
Alexandre-Jules Domont, né à Amiens [Somme], le 11 octobre 1847, fut d'abord apprenti chez Koehler, puis entra chez Mézamat
comme apprenti doreur. Doreur chez Marius Michel père de 1866 à
1868. Incorporé dans l'infanterie de marine, il fut fait prisonnier
après la bataille de Bazeilles [Ardennes], en 1870. Libéré, il fut
doreur chez Smeers de 1873 à 1876, puis chez Lortic de 1876 à 1879.
En 1879, il finit par s'installer à son compte, doreur sur cuir,
dans le VIe arrondissement, 7 rue de l'Éperon
, puis, en 1882, 11 rue de Buci. Tous les relieurs qui n'avaient pas
d'atelier de dorure furent ses clients. Il enseigna la dorure de 1894
à 1914. Il mourut en 1931.
Missel de Châlons (1543) In H. Beraldi. La Reliure du XIXe siècle. Paris, Conquet, 1896, t. III, p. 83 |
« Comme
décor, Lortic fit généralement, pour répondre aux exigences de la
bibliophilie de son temps, des copies : reliures monastiques,
Grolier, Henri II, fanfares, ou des pseudo-copies, du nouveau dans le
genre ancien, et en poussant toujours au flamboyant. […]
Lortic pensa
avec raison que pour compter dans l'art de la reliure, il fallait
dégager un nouveau type de décor. Il le voulut, et il le fit.
Les Portes de fer (1844) In H. Beraldi. La Reliure du XIXe siècle. Paris, Conquet, 1896, t. III, p. 90 |
Il reprit,
vers 1872, une nouvelle variante de décor plafonnant, à
compartiments. Il couvrit le livre d'une série de caissons formés
par des entrelacs de trois filets ; le vide de ces caissons étant
rempli de petits fers, ainsi que les intervalles en forme de croix
qui séparent les caissons. » (Ibid., p. 83-89)
Les plus
grands noms de la bibliophilie française et étrangère furent ses
clients : Ambroise Firmin-Didot (1790-1876), qui possédait 504
reliures signées par lui, Charles-Louis de Bourbon, duc de Parme et
comte de Villafranca (1799-1883), l'architecte Joseph Lesoufaché
(1804-1887), le duc d'Aumale (1822-1897), l'architecte Hippolyte
Destailleurs (1822-1893), l'industriel Ernest Daguin (1817-1892),
Victor Masséna (1836-1910), duc de Rivoli, etc.
L'homme de
lettres Charles Asselineau (1820-1874) lui a consacré le chapitre IX
de L'Enfer du bibliophile (Paris, Jules Tardieu, 1860, p.
43-46) :
« Nous
traversons le Pont-Neuf. Nous voici rue de la Monnaie. A la première
maison de gauche, le démon m'entraîne et me pousse sur l'escalier.
Deux étages, et nous entrons dans un salon. Ce salon, je le
reconnais, c'est celui de L***, le célèbre relieur, mon ouvrier
ordinaire. »
Baudelaire
confia à Lortic la reliure de 8 exemplaires de l’édition
originale de Les
Fleurs du mal
(Poulet-Malassis
et De Broise, Paris, 1857, in-8), avec les
6 pièces condamnées, la faute « Feurs du Mal » aux pages 31 et
108 et l'erreur de pagination de la page 45 [marquée 44].
Pour
son avocat, l'exemplaire était enrichi de sa main par des
corrections typographiques et par une liste des pièces condamnées ;
relié en maroquin vert, le premier plat était frappé à l’or
d’une dédicace : « A Gustave Chaix
d’Est-Ange, défenseur des Fleurs du mal. C. B. ». Cet exemplaire
a figuré dans
l’une des plus belles bibliothèques particulières françaises,
celle du marquis du Bourg de Bozas Chaix d’Est-Ange, dispersée à
l’Hôtel Drouot en 1990.
Outre
celui qu’il offrit à son avocat, figurèrent dans l’ensemble
trois des 20 exemplaires sur papier de Hollande : son propre
exemplaire, celui qu’il destinait à sa mère [finalement offert à
Achille Fould] et celui qu’il donna à Aglaé Sabatier, qui lui
avait inspiré plusieurs des poèmes du recueil.
En
1881, Edmond de Goncourt écrivit :
«
Que je plains les lettrés qui ne sont pas sensibles à la séduction
d'une reliure, dont l'œil
n'est pas amusé par la bijouterie d'une dorure sur un maroquin, et
qui n'éprouvent pas, en les repos paresseux de l'esprit, une
certaine délectation physique à toucher de leurs doigts, à palper,
à manier une de ces peaux du Levant si moelleusement assouplies !
[…] mes reliures d'affection sont des reliures de Capé et de
Lortic. Le vieux Capé était inimitable pour la résurrection des
reliures riches du XVIIIe
siècle et de leurs arabesques fleuries. [...] Mais pour
moi, – quand il est dans ses bons jours, – Lortic, sans conteste,
est le premier des relieurs. C’est le roi de la reliure janséniste,
de cette reliure toute nue, où nulle dorure ne distrait l’œil
d’une imperfection, d’une bavochure, d’un filet maladroitement
poussé, d’une arête mousse, d’un nerf balourd, – de cette
reliure où se reconnaît l’habileté d’un relieur ainsi que
l’habileté d’un potier dans une porcelaine blanche non décorée.
Nul relieur n’a, comme lui, l’art d’écraser une peau, et de
faire de sa surface polie la glace fauve qu’il obtient dans le brun
d’un maroquin La Vallière ; nul, comme lui, n’a le secret de ces
petits nerfs aigus, qu’il détache sur le dos minuscule des
mignonnes et suprêmement élégantes plaquettes que lui seul a
faites. Lortic est encore sans pair et sans égal pour jeter des
fleurs de lis sur le plat d’une reliure, et la reliure de mon
Histoire de Marie-Antoinette, où sur le semis d’or ressaute, dans
le maroquin rouge, le profil d’argent d’une médaille de la
Dauphine, est une reliure qui peut tenir à côté des plus parfaits
ouvrages des relieurs anciens. » (La Maison d'un artiste.
Paris, G. Charpentier, 1881, t. I, p. 316-318)
Lortic était
le rival de Trautz. Les trautzistes, menés par le comte de Lurde
(1800-1872), donnèrent à toutes les ornementations de Lortic le nom
de « lorticulture ». Le baron de La Roche Lacarelle (1816-1887)
disait : « Si je vais en enfer, mon supplice sera d'y voir des
reliures de Lortic. »
Lortic exposa
pour la première fois à l'Exposition nationale de Paris, aux
Champs-Élysées, en 1849
:
« Ses
reliures sont d'une bonne exécution. Le Jury a remarqué
particulièrement une reliure en mosaïque à compartiments, dont
toutes les pièces sont découpées et rejointes avec beaucoup d'art.
Les filets qui en suivent les contours sont poussés au petit fer,
avec une grande habileté.
Tous les
volumes exposés par M. Lortic méritent chacun des éloges, et le
Jury les mentionne honorablement. » (Exposition de 1867.
Délégation des ouvriers relieurs. Première partie. La
Reliure aux Expositions de l'Industrie. Paris, 1868, p. 118)
Le Chrystal Palace Exposition universelle de Londres (1851) |
Il remporta
sa première médaille de prix à la première Exposition universelle
et internationale de 1851, à Londres, pour sa reliure du Catholicon
(Strasbourg, J. Mentelin, s. d. [1470], in-fol.), par Johannes
Balbus de Janua [Jean de Gênes]. Le Jury décernait effectivement
deux sortes de récompenses : les grandes médailles, appelées «
médailles du conseil », réservées aux inventions, et les
médailles d'un ordre inférieur, ou « médailles de prix », pour
les perfectionnements.
« M. Lortic
- qui a présenté, entre autres ouvrages reliés d'une manière
supérieure, un grand in-folio, le Catholicon de Janua, en
maroquin, avec des dessins entrelacés dans le goût de Grolier, dont
les rubans sont richement ornés de détails en or, mérite de grands
éloges, et quelques livres très-minces témoignent d'une habileté
rarement surpassée. - Médaille de prix pour le goût, la bonne
exécution et la perfection apportés à plusieurs livres qu'il a
reliés. » (ibid., p. 151)
« Parmi les
ouvrages exposés, on peut mentionner, pour leurs bons dessins, les
reliures de M. P. Lortic : l'Orloge des princes, décoré avec
un semé de fleurs de lys sur un fond sombre, et un Catholicon de
Janua. Ce dernier manque un peu par les marges. » (Richard
Redgrave. ibid., p. 158)
«
La commission des récompenses a accordé une médaille à MM.
Niédrée et Lortic. Ce dernier avoit exposé une grande mosaïque du
dessin le plus varié, exécutée avec une rare précision ; cette
belle reliure étoit doublée de maroquin et enrichie d'une large
dentelle et de compartiments copiés sur un ouvrage Du Gascon. Le
volume ainsi couvert est un in-fol. imprimé au XVe
siècle : et porte pour titre : Catholicon de Janua de Balbi.
La première page de cet exemplaire est ornée d'arabesques en or et
en couleur que l'artiste avoit fidèlement reproduites sur la
tranche. On admiroit aussi à Londres, toujours de M. Lortic, une
couverture semée de fleurs de lys sur un bel exemplaire de l'Horloge
des Princes, gothique, et un autre maroquin parfaitement réussi,
renfermant un Végèce, d'édition ancienne. » [sic]
(Bulletin du bibliophile. Paris, J. Techener, 1851, octobre,
p. 507)
Palais de l'Industrie Exposition universelle de Paris (1855) |
À
l'Exposition universelle de 1855, à Paris, il a obtenu une médaille
de première classe :
«
Le Jury a visité avec intérêt la vitrine de M. Lortic. M. Lortic
est un relieur de talent ; le corps de sa reliure est convenablement
exécuté ; sa dorure est d'un bon dessin, ses fers poussés d'une
main assurée, et M. Lortic est appelé à devenir un de nos premiers
relieurs, s'il veut bien comprendre que l'artiste le plus habile a
toujours beaucoup à faire pour se rapprocher de la perfection. »
(Exposition universelle de 1855. Rapports du Jury mixte
international. Paris, Imprimerie impériale, 1856, p. 629)
Classe 7. La Reliure. Dessin de Desroches-Valnay In L'Exposition universelle de 1867 illustrée (t. II, p. 188) |
La Rotonde Exposition universelle de Vienne (1873) |
«
nous nous sommes vus forcés de nous borner à n'apprécier les
travaux exposés par M. Lortic qu'au travers des glaces de la
vitrine, […].
Un
in-4° : Missale Leodiensis ecclesiæ,
mar. Lavallière, poli ; dorure, dessin mosaïqué (seizième
siècle), bleu, rouge, jaune et vert ; armes fleurdelysées, portant
la devise : Deus et dies, édition de 1540, Paris.
Cette
reliure paraissait bien exécutée, ainsi que la dorure ; mais,
peut-on apprécier, en de telles conditions ?
Un
volume in-4° : le Roman de la Rose, mar. rouge, poli ; dorure
quinzième siècle, avec bandes en champ ; dessin genre monastique
(ou incunable), au milieu duquel un quadrillé de doubles filets
cintrés à froid avec fleurs or dans leur centre.
Une
Plaquette in-8°, mar. rouge ancien, avec bandes en champ,
même genre que ci-dessus, au milieu duquel un dessin Grolier or,
formant médaillon, avec ce titre : Sibbmachers. Orfévrerie au
marteau de Nuremberg, 1596.
Un
Missale in-4° : mar. Lavallière, poli, mosaïqué. Le milieu
du plat est orné d'une croix grecque contenant à ses extrémités
les attributs des quatre Evangélistes, et, au centre, l'image de la
mère du Christ, le tout entouré d'un dessin grands branchages,
se terminant par un dauphin.
Le
genre attribué à cette composition, d'après l'exposant,
appartiendrait au treizième siècle ; selon nous, il ne peut être
attribué qu'au seizième siècle. Ces mosaïques sont d'un bon goût
et de bonne exécution.
Nous
y remarquons encore un autre Roman de la Rose, mar. rouge,
poli ; dorure genre Grolier, mosaïqué de bleu, de vert et de rouge,
avec bande mosaïque verte encadrant le dessin.
Un
exemplaire des Contes de La Fontaine, en deux volumes in-12°,
mar. Lavallière clair, poli ; dorure désignée dix-neuvième
siècle, se composant de plusieurs filets formant parquet, dont
les milieux sont ornés de fleurs mosaïquées remplies par un
pointillé.
Une
Plaquette in-12°, mar. Lavallière, poli ; dorure Fanfare,
identiquement semblable aux anciens types de l'époque, tels qu'il
nous a été donné d'en voir à la Bibliothèque de l'Arsenal.
Un
volume in-12°, seizième siècle, Entrée de François Ier
à Béziers, mar. bleu clair poli, avec bandes en champ ; genre
incunable ; dessin de filets or entrelacés, dont le milieu forme
médaillon orné d'un dauphin.
Un
volume in-18, mar. rouge, poli : Œuvres
du sieur Régnier, dix-septième siècle (1652) ; dorure qui se
rapporte au genre Legascon. Les têtes servant de type à ce genre,
et qui représentent Legascon lui-même, au lieu d'être faites en
pointillé comme sur les originaux qui se trouvent à la
Bibliothèque déjà citée, sont pourtant ici représentées par un
fer plein.
Un
volume in-8° : Ar. Beschet, le Roi chez la Reine, mar. rouge,
poli ; dorure, dentelle Duseuil, 1864.
Un
volume grand in-8° : le Temple de Gnide, mar. Lavallière
poli ; dorure dix-neuvième siècle, composée de filets entrelacés,
or, formant des milieux s'alternant de croix mosaïquées et de roses
également mosaïquées ; ces mosaïques étaient d'une exécution
très difficultueuse, les croix étaient bleues avec milieu rouge et
les roses alternativement jaunes ou roses avec feuilles vertes.
La
dorure, néanmoins, un peu trop chargée, empêchait de reconnaître
les nuances de la mosaïque.
Un
volume grand in-8° : Dorat, les Baisers précédés du mois de
mai, mar. bleu azuline, poli ; dorure, dentelle genre Derome.
Un
volume in-8° : Dorat, Fables nouvelles (La Haye, 1773), mar.
rouge, poli, pièces vertes ; dorure, dentelle genre Derome.
Un
volume in-18, mar. vert clair : Voltaire, la Pucelle (Londres,
1780), genre Duseuil.
Un
volume in-8° : Œuvres
françoises de Jean de la Jessié, mar. rouge poli ; dorure
Padeloup ; au milieu du plat, les armes de la chevalerie représentant
une colonne surmontée d'un casque de chevalier.
Plusieurs
de ces volumes avaient des intérieurs avec dessins, filets
mosaïqués, etc.
Nous
devons constater que la dorure de tous ces volumes étant très
fournie en or à la couchure, avait un beau brillant et
surpassait aussi, sous ce rapport, tout ce qu'en fait de dorure nous
avons vu à l'Exposition.
M.
Lortic est porté sur la liste des récompenses sous la désignation
: M. Lortic, 10e groupe, livres et manuscrits. M. Lortic a
obtenu la médaille de progrès. […]
Nous
regrettons aussi que M. Lortic n'ait pas jugé à propos (sans doute)
de faire connaître, à l'exemple de la maison Mame, de Tours, le nom
de l'ouvrier qu'il a pu avoir pour coopérateur dans ce travail de
dorure, qui semblait être surtout l'objet de son exhibition ; […]
L'on
nous affirme que la dorure de la plupart des livres exposés par M.
Lortic, a été exécutée par M. Maillard, 165, rue d'Alésia (14e
arrondissement). » [sic] (Rapport des délégués de Paris.
Ouvriers relieurs à l'Exposition de Vienne. Paris,
1875, p. 27-31)
Exposition universelle de Philadelphie (1876) |
Vitrine de Lortic Exposition universelle de Paris (1878) |
À
l'Exposition universelle de Paris, en 1878, Lortic obtint une
médaille d'or : sa splendide bibliothèque, qui contenait une
collection de reliures de luxe du XIIIe
au XVIIe siècle,
représentait une valeur de plus de 400.000 francs. À
la suite de sa belle coopération, il avait reçu la croix de
chevalier de la Légion d'honneur, le 20 octobre 1878 : la seconde de
la reliure et la première au titre français, celle de Trautz ayant
été donnée au titre étranger.
Etiquette de Lortic (coll. Othmer Library) |
Depuis 1876,
Lortic collait dans le coin gauche du premier contreplat de ses
reliures une étiquette représentant huit livres empilés recouverts
d'une feuille, tenue par une lampe d'Aladin et portant : « LORTIC
RELIEUR DOREUR PARIS ». Sur trois modèles successifs de
cette étiquette, les tranches de ces livres portent, de haut en bas,
les différentes médailles gagnées lors des différentes
expositions universelles : « 1RES
», « MÉDAILLES », «
AUX EXPOSI. », « LONDRES 1851 »,
« PARIS – 55 », « VIENNE – 73
» et « PHILADEL76 » ; « PRES
MÉDAILLES », «
EXPOSITIONS », « LONDRES 1851.
», « PARIS 1855. », « VIENNE
1873. » et « PHILADELPHIE 76. » ; «
PRES MÉDAILLES
», « EXPOSITIONS », « LONDRES
1851. », « PARIS 1855. », « VIENNE
1873. », « PHILADELPHIE 76. », « PARIS
1878. » et « MÉDAILLE
D'OR. ». Dans ce dernier modèle, la lampe est surmontée
d'une Légion d'honneur, dont le ruban porte : « CH. DE
LA LÉGION D'HONNEUR 1878. ».
Ex-libris de Jean Alesson |
Cette
étiquette, non signée, a vraisemblablement été dessinée
par son ami « Jean Alesson », pseudonyme d'Anatole Alès
(1840-1903), bibliographe, journaliste et romancier, dessinateur de
son propre ex-libris dans le même style et
auteur de la Bibliothèque
liturgique. Description
des livres de liturgie imprimés aux XVe
et XVIe
siècles,
faisant
partie de la bibliothèque de S. A. R. Mgr
Charles-Louis de Bourbon,
Cte
de Villafranca
(Paris,
A. Hennuyer, 1878-1884, 2 vol. in-8).
Signature de Marcellin Lortic (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche) |
Autre signature de Marcelin Lortic |
Lortic
mit fin à son activité en 1884. De ses deux fils aînés qui lui
succédèrent, Marcellin Lortic (1852-1928) et Paul-Joseph Lortic (°
1853), qui signèrent « LORTIC FRERES », le
premier resta en 1891 le seul propriétaire de l’atelier et signa « M. LORTIC » ou «
LORTIC FILS ».
Pierre-Macellin
Lortic, l'un des plus grands relieurs du XIXe
siècle mourut à Paris, en son domicile, 45 rue Denfert Rochereau
[XIVe],
le 16 avril 1892.
La
vente de ses livres rares et curieux, anciens et modernes, la plupart
couverts de riches reliures exécutées par lui, dont plusieurs en
mosaïque, eut lieu les vendredi 19 et samedi 20 janvier 1894, à
l'Hôtel Drouot pour la première partie, et dans les salles de
ventes aux enchères de la Librairie Paul-Huard-Guillemin, 28 rue des
Bons-Enfants, anciennes Maisons Silvestre et Labitte, pour la
deuxième partie : Catalogue de la bibliothèque de feu M.
Lortic, relieur-doreur. Première partie [Deuxième
partie] (Paris, Ém.
Paul, L. Huard et Guillemin, 1894, in-8, 2 parties en 1 vol., [3]-[1
bl.]-IV-75-[1 bl.]-[2]-[2]-20-[2] p., 354 lots).
La vente de
la première partie, Théologie [18 lots = 7,5 %], Sciences et Arts
divers [12 lots = 5 %], Beaux-Arts [28 lots = 11,7 %], Belles-Lettres
[86 lots = 35,8 %], Histoire [60 lots = 25 %], Estampes [36 lots = 15
%], a produit 36.766 francs :
1. La
Saincte Bible en françois. Anvers, Antoine de La Haye, 1541. Deux
parties en un vol. in-fol. goth. à 2 col.,fig. sur bois. Mar. vert
foncé, riches comp. à petits fers et mosaïqués de mar. de
diverses couleurs, doublé de mar. r. semé de reines-marquerites en
mosaïque de mar. citron et bleu, gardes en moire r., tr. dor., étui
de mar. vert doublé de peau de chamois [Lortic]. Valut à Lortic un
triomphe à l'Exposition universelle de Philadelphie en 1876. Edition
rare de la première traduction française de la Bible entière ;
donnée par J. Le Fèvre d'Etaples et censurée par le Parlement.
3.050 fr. à Edmond Lortic.
8. Horæ
in laudē Beatiss.
Virginis Mariæ. Paris,
Geofroy Tory, 1531, in-4, réglé, fig. sur bois, encadr. v. brun
ant., riches comp. dorés, tr. dor. Rel. du XVIe
siècle fatiguée. Edition très rare ornée de 13 planches gravées
sur bois. Rel. de l'époque, dont les plats, richement ornés,
portent la marque du « Pot cassé ». 980 fr.
9.
Horæ in laudem
Beatissimæ Virginis
Mariæ. Paris, Regnauld
et Claude Chaudière, 1549, gr. in-4, fig. sur bois, mar. brun, fil.
à fr., doublé de mar. r., guirlande de feuillage, tr. dor. et
ciselée, étui de mar. vert, doublé de peau de chamois [Lortic].
Rarissime édition. 215 fr.
29. La
Pratique de l'aiguille industrieuse, du très-excellent Milour
Matthias Mignerak anglois, ouvrier fort expert en toute sorte de
lingerie. Paris, Jean Le Clerc, 1605, in-4, 72 [et non 70 comme le
dit Brunet] pl. sur bois, mar. r., dos orné, fil. doublé de mar.
vert, riches comp. dorés à petits fers et au pointillé, genre Le
Gascon, tr. dor. [David, Marius Michel doreur]. 350 fr.
33.
Les Arts somptuaires. Histoire du costume et de l'ameublement et des
arts et industries qui s'y rattachent, sous la direction de
Hangard-Maugé, dessins de Clus Ciappori. Paris, 1857-58,
2 vol. in-4, pl. en chromolithog., mar. r., dos orné, fil. et comp.,
dent. int., tr. dor. [Lortic]. Aux armes et au chiffre du comte de
Villafranca. 145 fr.
37.
Icones Historiarum Veteris Testamenti. Lyon, Jean Frellon, 1547,
in-4, 94 fig. sur bois de Hans Holbein, mar. brun, dos orné, fil.,
encadr. de fil. entrelacés sur les plats, doublé de mar. bleu,
dent. gardes de moire bleue, tr. dor. [Lortic]. 200 fr.
56. Livre
d'architecture contenant plusieurs portiques de différentes
inventions, par Alexandre Francine, Florentin. Paris, Melchior
Tavernier, 1631, in-fol., 29 pl. sur cuivre, mar. vert, dos orné,
large et riche dent. à petits fers, dent. int., tr. dor. [Lortic].
270 fr.
57.
Architectura von Ausztheilung Symmetria und Proportion der fünff
Seulen. Nurnberg, Hubrecht et Balthasar Caymor, 1598, in-fol. goth.,
203 pl. sur cuivre, mar. brun, dos orné, fil. doublé de mar. r.,
semé de croix de Malte, tr. dor. [Gruel]. 220 fr.
58.
Nouveaux Pourtraitz et Figures de termes pour user en architecture,
par Joseph Boillot, Lengrois. Langres, Jean des Preys, s. d. [1592],
in-fol., 55 [et non 53 comme dit Brunet] pl. sur cuivre et sur bois,
mar. grenat, dos orné, bel encadrement et comp. à fr., doublé de
mar. r., dent. tr. dor., étui [Lortic]. 216 fr.
63. Le
Rommant de la Rose. S. l. n. d. [Lyon, Guillaume Leroy, v. 1485],
in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, v. ant. éc., dos orné, fil.
tr. r. La plus ancienne édition connue de ce poème. Aux armes de la
duchesse de Pompadour. 285 fr.
70.
Les Faiz (Dictes et Ballades) maistre Alain Charetier. Paris, Pierre
Le Caron, s. d. [v. 1489], 2 parties en 1 vol. in-fol. goth. à 2
col., fig. sur bois, mar. r., dos orné, fil., dent. int., tr. dor.
[Duru]. 151 fr.
86.
Contes et nouvelles en vers, par M. de La Fontaine. Amsterdam
[Paris], 1762, 2 vol. in-8, portr., fig., vign. et culs-de-lampe par
Eisen et Choffard, mar. r., dos orné, fil., tr. dor., étuis [Rel.
anc.]. Édition dite
« des Fermiers généraux ». 535 fr.
109.
Sensuit le preux chevalier art' [Artus] de Bretaigne. Paris, veuve
de Jean Trepperel, s. d. [v. 1518], in-4, goth. à 2 col., fig. sur
bois, mar. bleu à long grain, dos orné, large dent. et milieu à
fr., doublé de tabis vert, dent., tr. dor. [Thouvenin]. Timbre de
bibliothèque trois fois répété. 280 fr.
110.
Les Quatre Filz Aymon, ducz de Dordonne. Paris, Jean Bonfons, s. d.,
in-4 goth., fig. sur bois, mar. r., dos orné, fil., riches comp. de
fil. entrelacés et de fers azurés, doublé de mar. bleu, encadr. de
feuillages, gardes de moire bleue, tr. dor. et ciselée, étui de
mar. vert doublé de peau [Lortic]. 440 fr.
121.
La Peau de chagrin, par M. de Balzac. Paris, Gosselin et Canel, 1831,
2 vol. in-8 en feuilles. Exemplaire formé des épreuves de l'édition
originale. Corrections et annotations écrites de la main de Balzac.
Bons à tirer signés « H. B. » ou « Bc. ».
Non rogné. 269 fr.
124.
Notre-Dame de Paris, par Victor Hugo. Paris, Charles Gosselin, 1831,
2 vol. in-8 en feuilles. Édition
originale fort rare, exemplaire formé des épreuves de ce volume,
avec variantes, corrections et bons à tirer autographes de Victor
Hugo. Non rogné. 2.000 fr.
143.
Œuvres de Voltaire.
Paris, Lefèvre, 1829-1844, 70 vol. et 1 vol. de Table gr. in-8, fig.
et portr., demi-rel. mar. r. avec coins, dos orné à petits fers,
tête dor. non rog. [Capé]. Magnifique et précieux ex. sur grand
papier Jésus vélin, auquel on a ajouté plus de 2.100 pièces :
dessins originaux, suites de figures publiées et portraits. 9.350
fr.
153. Le
Premier (et Second) Volume de la Thoison d'or, par le Père
Guillaume. Troyes, Nicolas Le Rouge, 1530, 2 tomes en 1 vol. in-fol.
goth., mar. r., dos et plats couverts d'entrelacs de mar. noir, bleu
et vert, doublé de mar. bleu, semé de croix de saint André et de
fleurs de lis, gardes de moire bleue, tr. dor., étui en mar. brun,
doublé de peau de chamois [Lortic]. 450 fr.
158. Le
Rozier historial de France contenant deux Roziers. Paris, 1522,
in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. r. jans., dent. int.,
tr. dor. [Thibaron-Joly]. Première édition de cet ouvrage attribué
à Estienne Porchier ou à Pierre Chenisot. 211 fr.
165. Cest
lordre qui a esté gardée à Tours pour appeler devant le roy nostre
souverain seigneur ceulx des troys estatz de ce royaume. S. l.
[Paris, Jean Dupré ?], 1483, in-fol. goth., mar. brun, dos orné,
comp. d'entrelacs dorés et à fr., encadr. à fr., dent. int., tr.
dor. [Lortic]. 315 fr.
166.
C'est l'ordre qui a esté tenu à la nouvelle et joyeuse entrée, que
[…] le Roy treschrestien Henry deuzième de ce nom, a faicte en la
bonne ville et cité de Paris. Paris, Jacques Roffet, s. d. [1549], 2
parties en 1 vol. in-4, 11 pl. gravées sur bois, mar. La Vallière,
encadr. à fr., doublé de mar. r., encadr. et milieu de guirlandes
de feuillage, semé de fleurs de lis et d'H couronnés, tr. dor.,
étui de mar. noir doublé de peau de chamois [Lortic]. Le plus beau
livre d'entrée des rois de France. 470 fr.
167. Bref
et sommaire recueil de ce qui a esté faict et de l'ordre tenüe à
la joyeuse et triumphante entrée de […] tres-chrestien Prince
Charles IX. Paris, Imprimerie de Denis du Pré, pour Olivier Codoré,
1572, 4 parties en 1 vol. in-4, fig. sur bois, mar. r., dos orné et
mosaïqué, fil. comp. et entrelacs en mosaïque de mar. bleu, vert,
jaune et blanc, doublé de mar. bleu, semé de fleurs de lis et de
doubles C couronnés, armes de France au centre, gardes de moire
bleue, tr. dor. et ciselée, étui de mar. vert doublé de peau de
chamois [Lortic]. 600 fr.
183.
Hystoire agrégative des annales et cronicques d'Anjou. Paris,
Anthoyne Couteau, imprimeur, pour Charles de Boigne et Clément
Alexandre, libraires à Angers, 1529, in-fol. goth. à longues
lignes, lettres ornées, mar. r., dos et plats ornés d'entrelacs et
de comp. à fr., doublé de mar. bleu, semé de fleurs de lys, gardes
de moire bleue, tr. dor., étui de mar. bleu doublé de peau de
chamois. [Lortic]. Marque de Galliot du Pré au titre. 215 fr.
189.
Le Premier [Second et Tiers] Volume des illustrations de la Gaulle
Belgique. Paris, François Regnault, 1531-1532, 3 tomes en 1 vol.
in-fol. goth. à 2 col., mar. r., dos et plats ornés d'entrelacs en
mosaïque de mar. noir et bleu, doublé de mar. vert, encadr. de
guirlandes de feuillage, gardes de moire verte, tr. dor., étui de
mar. vert doublé de peau de chamois [Lortic]. Marque de Galliot du
Pré à chaque titre. 500 fr.
Les
exemplaires de la deuxième partie, Théologie, Jurisprudence,
Sciences, Chasse et Beaux-Arts [24 lots = 21 %], Belles-Lettres [64
lots = 56,1 %] et Bibliographie et Reliure [26 lots = 22,8 %],
étaient, pour certains, des doubles, et, pour la plupart, moins
précieux ou incomplets ; plusieurs étaient dépareillés ;
quelques-uns étaient préparés pour la reliure. On y remarquait de
nombreux catalogues de vente aux enchères : Soleinne, Bertin, Solar,
Morante, Essling, Bearzi, Benzon, Double, Grésy, Fontaine, Martin,
Gruel, etc.
Son
fils Edmond Lortic (1861-1900), qui avait hérité de l'activité de
libraire et qui s'était installé 60 rue de Richelieu [IIe],
décéda prématurément à Bagnères-de-Bigorre [Hautes-Pyrénées],
le 14 août 1900. Ses livres furent vendus à Drouot, du jeudi 6 au
samedi 8 décembre 1900 : Catalogue des livres anciens et
modernes, manuscrits et imprimés, estampes et dessins,
composant la librairie de feu M. Edmond Lortic. Première partie
(Paris, Henri Leclerc, 1900, in-8, [3]-[1 bl.]-65-[1 bl.]-[1]-[1
bl.]-[1]-[1 bl.] p., 416 lots). Le résultat de cette vente dépassa
de beaucoup les prévisions : le total de la vente atteignit 62.531
francs.
Son
fils aîné, Marcellin Lortic, déménagea dans le VIe
arrondissement, 50 rue Saint-André-des-Arts, puis 27 rue Guénégaud
, dans un immeuble bâti en 1774.
MEA MAXIMA CULPA : Jules Domont avait, hélas, un homonyme, né aussi à Amiens, la même année 1847 ! C'est ce que nous révèle son acte de décès. CORRECTION FAITE.
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